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| Naissance | |
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| Nom de naissance | Jules-Jean-Paul Fort |
| Nationalité | |
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| Fratrie | Andrée Fort(d) |
| Conjoint | |
| Enfant | Jeanne Fort(d) |
| Genre artistique | |
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| Archives conservées par | Archives départementales des Yvelines (166J, Ms 3776, 4220-4222, 4s,-)[1] |
Paul Fort est unpoète etdramaturgefrançais[2], né le àReims (Marne)[3] et mort le àMontlhéry (Essonne).
Il est l'auteur d'une œuvre poétique abondante, réunie dans lesBallades françaises, mêlée desymbolisme, de simplicité et de lyrisme, utilisant le plus souvent leverset.
Jules-Jean-Paul Fort naît rue Caqué, àReims, où son père est agent d'assurances. Il passe sa petite enfance à l’angle de la place Myron Herrick et de larue du Clou-dans-le-Fer. En 1878, son père conduit sa famille à Paris. Paul Fort suit ses études secondaires aulycée Louis-le-Grand et entre en relations avecPierre Louÿs etAndré Gide, tous deux élèves de l'École alsacienne.
Il fréquente lecafé Voltaire, quartier-général despoètes symbolistes. Il rédige en 1889 un manifeste en faveur de la création d'un théâtre représentatif de ce groupe, qui rompt avec la scène naturaliste qui prévaut notamment auThéâtre Libre créé parAndré Antoine en 1887, ce qui motive son expulsion du lycée.
Voulant offrir une scène àMaurice Maeterlinck, dont il admire les drames, il crée en 1889, avecLugné-Poe, le Théâtre d'Art, financé en partie parTola Dorian[4], théâtre qui devient en 1893 lethéâtre de l'Œuvre. Ce théâtre participe à révéler au public français les dramaturges nordiquesHenrik Ibsen etAugust Strindberg.

L'aventure théâtrale s'étant achevée, il se consacre à la poésie. Il donne ses premiers poèmes auMercure de France en 1896. Ces poèmes constituent le début desBallades françaises (17 volumes écrits entre 1922 et 1958). Il entreprend la publication de revues commeLe Livre d'art en 1892 qu'il relancera en 1896 avecMaurice Dumont. Avec ce dernier, il éditeL'Épreuve, Journal-Album d'art en 1894.
Il organise, dès 1903, des réunions de lecture poétique tous les mardis à laCloserie des Lilas. En 1905, il lance avec Moréas et Salmon la revueVers et Prose, qui éditera notammentGuillaume Apollinaire,Max Jacob,Pierre Louÿs. Il la dirige avecPaul Valéry. Pierre Louÿs, qui rédige la préface au premier volume, définit lesBallades comme des petits poèmes en vers polymorphes ou en alexandrins familiers, mais qui se plient à la forme normale de la prose et qui exigent non pas la diction du vers, mais celle de la prose rythmée. Le seul retour, parfois, de la rime et de l'assonance, distingue ce style de la prose lyrique.
Fait commandeur de la Légion d'honneur, Fort contribue à donner auquartier du Montparnasse, àParis, sa renommée artistique. En 1920, il y fait venir le jeune peintre japonaisRuytchi Souzouki qu'il a découvert au Brésil[5].
Il est élu « prince des poètes » en 1912 à la suite d'un referendum organisé par cinq journaux :Gil Blas,Comœdia,La Phalange,Les Loups etLes Nouvelles. 350 auteurs votent pour Paul Fort, qui succède àVerlaine,Mallarmé etLéon Dierx.
En, il conduit à l'autel sa fille Jeanne, âgée de seize ans, qui épouse le peintre futuristeGino Severini. Ce dernier a pour témoinsGuillaume Apollinaire etMarinetti, l'auteur duManifeste du Futurisme. Néanmoins, Apollinaire, dans une lettre du àMadeleine Pagès, écrit :« J'ai reçu le bulletin lyrique idiot où Paul Fort, prince des poètes à la manque, chante les batailles de loin et en un langage vraiment stupide. »

Fort est l'un des principaux membres du jury duPrix Jeunesse, créé en1934. En 1936, candidat à l'Académie française, il retire sa candidature trois mois plus tard[6]. Il est ensuite candidat à l'Académie Goncourt en 1943 face àAndré Billy, au siège dePierre Champion, décédé en. Cette élection revêt un aspect politique, Billy représentant la sympathie pour laRésistance, tandis que Fort incarne au contraire la tolérance envers l’occupant. En décembre, une minorité d'académiciens (J.-H. Rosny jeune,René Benjamin,Sacha Guitry, La Varende) refuse d'entériner l'élection de Billy qui a reçu cinq voix. Car Guitry et de la Varende ont signé une déclaration commune pour menacer de démissionner si ce vote était rendu public[7],[8], ce qui a effrayé le président Rosny jeune, lequel a suspendu à la fois l’élection et l’attribution du prix. Le résultat du vote et le choix de Billy ne sera rendu public qu’après laLibération.
Comme Paul Fort est venu s'installer à Nantes durant la seconde guerre mondiale, un petit cercle littéraire se forme autour de lui : Robert de la Croix n'est pas le moins enthousiaste autour du vieux maître toujours coiffé d'un béret rabattu sur l'oreille[9]. À lui seront dédiés lesBallades nantaises. Aussi, après la Libération, quand plusieurs libraires nantais veulent créer une revue littéraire, font-ils appel au jeune marin, Robert de La Croix, saisi par la poésie, le chargeant de la rédaction en chef du nouveau titre :Horizon.
À la Libération Fort est présent sur une première liste d'auteurs frappés d'une interdiction de publier par le CNE (Comité national des écrivains, organe de la Résistance intellectuelle) à la fin de la guerre, puis à nouveau sur une liste de gens de lettre publiée au Journal officiel du 26 juin 1946[10].
Paul Fort revient officiellement à Reims, en 1954, inaugurer une exposition qui lui est consacrée à labibliothèque Carnegie.
En 1956, il épouse Germaine Pouget (1893-1980), fille deLéo d'Orfer[11]. Son neveu Robert épouse en 1911 la fille d’Alfred Vallette (1858-1935), directeur duMercure de France, et deRachilde (1860-1953). Sa fille Jeanne épouse le peintre italienGino Severini.
Paul Fort meurt le 20 avril 1960 àMontlhéry (Essonne). Il est inhumé à Montlhéry dans sa propriété d'Argenlieu.
Quelques-uns de ses poèmes furent mis en musique et chantés parGeorges Brassens :La Complainte du petit cheval blanc,La Marine,Comme hier,Si le bon Dieu l'avait voulu.
Le poèmeLa ronde autour du monde a été traduit enitalien, et mis en musique par le chanteuristrienSergio Endrigo. Un texte extrait desBallades françaises :La Grande Ivresse, a été mis en musique par le compositeurFrançois Weigel en 2009 (commande de la ville de Reims pour le vingtième anniversaire du festival desFlâneries musicales).
Le, Paul Fort enregistreLa Voix des Bœufs,La Grande ivresse etLa Ronde autour du monde aux Archives de la Parole, documents sonores conservés à laBibliothèque nationale de France et consultables dansGallica[12].
