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Paul Biya

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Pour les articles homonymes, voirBiya.

Paul Biya
Illustration.
Paul Biya en 2022.
Fonctions
Président de la république du Cameroun
En fonction depuis le
(43 ans et 19 jours)
Élection14 janvier 1984
Réélection24 avril 1988
11 octobre 1992
12 octobre 1997
11 octobre 2004
9 octobre 2011
7 octobre 2018
12 octobre 2025
Premier ministreBello Bouba Maigari
Luc Ayang
Sadou Hayatou
Simon Achidi Achu
Peter Mafany Musonge
Ephraim Inoni
Philémon Yang
Joseph Dion Ngute
PrédécesseurAhmadou Ahidjo
Premier ministre du Cameroun

(7 ans, 4 mois et 7 jours)
PrésidentAhmadou Ahidjo
PrédécesseurAhmadou Ahidjo(indirectement)
SuccesseurBello Bouba Maigari
Biographie
Nom de naissancePaul Barthélemy Biya’a Bi Mvondo
Date de naissance(92 ans)
Lieu de naissanceMvomeka'a (Cameroun français)
NationalitéCamerounaise
Parti politiqueRDPC
ConjointJeanne-Irène Atyam(1961-1992)
Chantal Vigouroux(1994-)
EnfantsEmmanuel Franck Biya
Brenda Biya
Junior Biya
Diplômé deUniversité Panthéon-Sorbonne
IEP de Paris
Institut des hautes études d’outre-mer
ReligionCatholicisme
RésidencePalais de l'Unité (Yaoundé)

Signature de Paul Biya

Image illustrative de l’article Paul Biya
Premiers ministres du Cameroun
Présidents de la république du Cameroun
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Paul Biya, néPaul Barthélemy Biya'a bi Mvondo le àMvomeka'a (département duDja-et-Lobo), est unhomme d'Étatcamerounais. Il estPremier ministre de 1975 à 1982 etprésident de la république depuis 1982.

Il gravit les échelons sous le présidentAhmadou Ahidjo, exerçant les fonctions de chargé de mission à la présidence (1962-1965), dedirecteur de cabinet et desecrétaire général du ministère de l'Éducation nationale, de la Jeunesse et de la Culture (1965-1967), de directeur de cabinet civil (1967-1968) et de ministre secrétaire général de la présidence (1968-1975).

Chef de gouvernement à partir de 1975, il prend la tête du pays à la suite de la démission surprise d'Ahmadou Ahidjo en 1982. Il consolide son pouvoir après unetentative de coup d'État de la garde présidentielle en 1984, éliminant alors ses rivaux. Il maintient des relations étroites entre le Cameroun et laFrance, l'un des anciensmandataires de la Société des Nations sur le pays, et avec leRoyaume-Uni.

Il introduit des réformes politiques dans les années 1980 puis, sous de fortes pressions, accélère la mise en œuvre dumultipartisme. Élu sans opposition en 1984 et 1988, il remporte d'assez peu l'élection présidentielle de 1992, avant d'être réélu avec une large majorité en1997,2004,2011,2018 et2025. L'opposition et des gouvernements occidentaux mentionnent des irrégularités à chaque élection.

À 92 ans, Paul Biya est aujourd'hui le plus vieux dirigeant élu en exercice au monde et le quatrième plus ancien en fonction (après le sultanHassanal Bolkiah, le roiCharles XVI Gustave et le présidentTeodoro Obiang Nguema Mbasogo).

Famille, études et vie privée

Famille

D'ethnie « Fang-Beti-Boulou »[1], Paul Barthélemy Biya’a Bi Mvondo voit le jour le 13 février 1933 dans un village duSud du Cameroun, en pleineforêt équatoriale, une zone placée sousmandat français.

Il est le fils d'Anastasie Eyenga Ellé et d'Étienne Mvondo Assam, uncatéchiste qui voit en lui un futurprêtre et l'oriente d'abord à l'École catholique deNden, puis auxséminaires d'Édéa etAkono[2].En 1961, il contracte un premier mariage avecJeanne-Irène Biya, morte en 1992.Franck Emmanuel Biya est leur unique fils.

Paul Biya épouse en secondes nocesChantal Pulcherie Vigouroux, de 37 ans sa cadette, et adopte ses deux enfants, issus d'une précédente relation. De ce mariage naissent Paul Junior Biya et Anasthasia Brenda Eyenga (« Brenda »).

Il est catholique pratiquant[3].

Formation

Après des études secondaires au lycée Général-Leclerc àYaoundé, il étudie successivement, à Paris, aulycée Louis-le-Grand[4], à l’université de la Sorbonne, à l’Institut d’études politiques, où il obtient une licence endroit public en1961, et à l’Institut des hautes études d’outre-mer alors que sa famille l'avait prédestiné pour la prêtrise[5]. Il ne participe à aucune forme de militantisme politique au cours de ses années d'étude[6]. Paul Biya était citoyen français lorsqu'il était étudiant, il a possiblement renoncé à sa nationalité française à son retour au Cameroun pour occuper des postes gouvernementaux[réf. nécessaire].

Ascension en politique

Chargé de mission à la présidence

Il est recommandé en parLouis-Paul Aujoulat àAhmadou Ahidjo, qui le nomme chargé de mission à la présidence de laRépublique[6]. En, il est nommé directeur de cabinet du ministre de l'Éducation nationale, de la Jeunesse et de la Culture (William Eteki Mboumoua). En, il occupe le poste de secrétaire général dudit ministère.

Secrétaire général de la présidence

En, il est nommé directeur du cabinet civil de la présidence de la république. En, tout en conservant ce même poste, Paul Biya est nommé secrétaire général de la présidence de la république. En août de la même année, il occupe uniquement la fonction de secrétaire général de la présidence de la république avec rang de ministre.

En, Paul Biya est promu ministre d'État, secrétaire général de la présidence de la république[7].

Premier ministre du Cameroun

Le, il est nomméPremier ministre[8] par le président Ahmadou Ahidjo.

Une loi du fait du Premier ministre Paul Biya le successeur constitutionnel du présidentAhmadou Ahidjo.Celui-ci démissionne le et entre rapidement en conflit avec son successeur[6].

L'hypothèse d'une intervention du gouvernement français, ourdie parFrançois Mitterrand, dans l'accession de Paul Biya à la présidence du Cameroun semble vraisemblable[6].

Président de la République

Paul Biya et le secrétaire d’État américainColin Powell, le à New York.

Accession au pouvoir et débuts

Paul Biya devient président de la république le, à la suite de la démission inattendue du président Ahidjo. Au moment de son accession à la magistrature suprême, Paul Biya est le premier vice-président du comité central de l'UNC et membre du bureau politique dudit parti ; il est élu président de l'UNC le, après la démission du désormais ex-président Ahidjo de la tête du parti.

Le, Paul Biya, après d'habiles manœuvres, transforme l'UNC enRassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC). En 1987, il publie l’ouvragePour le libéralisme communautaire.

Tentative de coup d’État de 1984

Article détaillé :Tentative de coup d'État de 1984 au Cameroun.

Le, il échappe à une tentative de coup d’État perpétrée par des membres de la garde républicaine[9]. Plusieurs des putschistes sont arrêtés et quelques-uns exécutés. De nombreuses autres personnalités sont également interpellées et emprisonnées à cet effet.

Associé au coup d’État manqué, l’ancien président Ahidjo est condamné à mort parcontumace, puis gracié plus tard par le président Biya. La répression vise particulièrement les régions du Nord, où des centaines de personnes sont tuées. Paul Biya reprend dès lors en main le parti unique, rebaptisé « Rassemblement démocratique du peuple camerounais » (RDPC)[6].

Politique monétaire du pays

Paul Biya et le président américainRonald Reagan en 1986.

Seul candidat, il est élu président en1984 et1988. Il adopte un plan d’ajustement structurel qui lui est présenté par leFonds monétaire international (FMI) et laBanque mondiale : privatisations, ouverture à la concurrence, réduction des dépenses sociales, etc. Les salaires des fonctionnaires sont diminués de 60 %, le secteur informel augmenté très significativement, mais les classes dirigeantes ne sont pas affectées par ce programme[10]. Le billet de 1 000francs camerounais bleu émis à partir de 1985 porte son effigie[11].

Mise en œuvre du multipartisme

Au début des années 1990, à la suite d'opérations de désobéissance civile, baptisées « Villes mortes », et d'émeutes, il accélère la mise en œuvre dumultipartisme. Il supprime la législation « contre-subversive » instaurée par son prédécesseur, restaurant ainsi la liberté d’association, et permet à une presse indépendante de commencer à paraître[10]. Cette démocratisation a ses limites : le gouvernement continue d'avoir recours aux fraudes électorales et instrumentalise les appareils judiciaire et policier contre l'opposition[6].

En 1992, lors des premièresélections multipartites, il est donné vainqueur face àJohn Fru Ndi, avec un léger avantage (40% contre 36 %), une avance que l'opposition conteste[12]. Il remporte ensuite les élections présidentielles de1997 (92,6%) et de2004 (70,9 %).

À partir de 1992, Paul Biya va s'efforcer de diviser au maximum ses opposants et y réussit assez bien. En 2025, il existe près de 300 partis politiques au Cameroun, certains directement financés par legouvernement[5].

Révision constitutionnelle de 2008

Le pays connaît quelques changements positifs en termes de constructions et de grands chantiers, notamment dans les domaines routiers et énergétiques[13].

En, lors de son discours de fin d’année à la nation, il annonce son intention de modifier laConstitution, qui limite le mandat présidentiel à deux exercices[14]. Très contesté, le projet de révision accorde également une immunité judiciaire au chef de l'État pour les actes accomplis pendant son mandat. En, des émeutes éclatent, réclamant la baisse des prix et le départ de Paul Biya. Les manifestants sont sévèrement réprimés : une centaine de morts, des milliers d’arrestations[10].

Réélection de 2011

La révision constitutionnelle est votée par l'Assemblée nationale en 2008. Paul Biya est doncréélu le, avec 78,0 % des voix (pour un taux de participation de 68,2 %). Alors qu'une importante partie de lacommunauté internationale émet des doutes sur la validité des résultats, la Cour suprême rejette un appel de l'opposition destiné à annuler l'élection[15]. L'ambassadeur des États-Unis au Cameroun, Robert Jackson, a dénoncé des« irrégularités à tous les niveaux »[16].

Défis sécuritaires

Articles détaillés :Insurrection de Boko Haram etCrise anglophone au Cameroun.
Paul Biya en 2014.

En 2014, l'insurrection de Boko Haram se propage au Cameroun à partir du Nigeria. En mai 2014, à la suite de l'enlèvement des lycéennes de Chibok, le président Paul Biya et son homologue tchadienIdriss Déby déclarent la guerre àBoko Haram et déploient des troupes à la frontière nord du Nigeria[17]. En septembre 2018, le Cameroun annonce que Boko Haram a été repoussé, mais le conflit persiste néanmoins dans les zones frontalières du nord[18].

En novembre 2016, des enseignants déplorent la nomination defrancophones dans les régionsanglophones duNord-Ouest et duSud-Ouest et des juristes rejettent la suprématie dudroit romain au détriment de lacommon law. La majorité des leaders de la contestation réclament un retour aufédéralisme, tandis qu'une minorité réclame l'indépendance et la proclamation d'un nouvel Etat, l'« Ambazonie ». Le pouvoir exécutif, dirigé par le président Paul Biya et son Premier ministre,Philémon Yang, rejette ces deux revendications. Dès décembre 2016, les manifestations en zone anglophone, réprimées par les forces de l'ordre, font les premiers morts civils. D'autres suivront lors de manifestations, durement réprimées par les forces de l'ordre[19].

Le, plusieurs leaders anglophones à la tête des manifestations sont arrêtés et inculpés d'« actes deterrorisme ». Paul Biya abandonne les poursuites en août. Entre janvier et mars, Internet est coupé en zone anglophone. Le, au moins 17 personnes sont tuées lors d'une proclamation symbolique d'indépendance par des séparatistes. Fin 2017, une frange séparatiste radicale de laminorité anglophone prend les armes. Dispersés en plusieurs groupes, ils s'en prennent aux forces de sécurité ainsi qu'aux symboles de l'État, comme les écoles, qu'ils incendient[19]. Le, le président Paul Biya réagit à l'assassinat de six militaires par des séparatistes présumés en zone anglophone en déclarant :« J’ai appris avec émotion l’assassinat de quatre militaires camerounais et de deux policiers dans le sud-ouest de notre pays ». Il estime que le« le Cameroun est victime des attaques à répétition d’une bande de terroristes se réclamant d’un mouvement sécessionniste » et ajoute :« toutes les dispositions sont prises pour mettre hors d’état de nuire ces criminels et faire en sorte que la paix et la sécurité soient sauvegardées sur toute l’étendue du territoire national »[20]. Son discours est considéré comme une déclaration de guerre par laradio d'État[21]. Le, dans son traditionnel discours de vœux à la Nation, il déclare :« J'ai instruit que tous ceux qui ont pris les armes, qui exercent des violences ou qui incitent à la violence, soient combattus sans relâche et répondent de leurs crimes devant la justice ». Il se félicite des« excellents résultats » des« opérations de sécurisation » menées dans les régions anglophones[22]. Estimant que« dans leur immense majorité, les Camerounais aspirent à vivre ensemble, dans la paix » en régions anglophones, le président Paul Biya souhaite que« la situation revienne à la normale ». Il conclut en déclarant :« Le dialogue a toujours été et restera toujours pour moi la voie privilégiée de résolution des problèmes, pour autant qu'il s'inscrive strictement dans le cadre de la légalité républicaine »[22].

Réélection de 2018

Le, il annonce qu'il sera candidat à sa propre succession lors de l'élection présidentielle de 2018[23], pour laquelle il fait figure de grand favori. Au même moment, le pays souffre d'unecrise économique, l'afflux de réfugiéscentrafricains ainsi que d'une insurrection de la minorité anglophone[4]. À l'issue du scrutin du, il est réélu avec un score de 71,3 %[24]

Crise de la Covid-19 et longévité

Paul Biya et son épouseChantal Biya à bord du véhicule présidentiel au stade Olembé en 2022.

Début 2020, son silence alors que lapandémie de Covid-19 fait du Cameroun le deuxième pays le plus touché d'Afrique subsaharienne suscite des critiques. Pour l'économiste de la santé Albert Ze, « il y a un manque évident de coordination dans la réponse contre la Covid-19 »[25],[26].

Paul Biya est désormais au pouvoir au Cameroun depuis plus de 40 ans. Âgé de 91 ans en 2024, il fait partie des chefs d'État à la longévité la plus importante, et est aussi le plus âgé d’entre eux[27]. Lors d’une conférence de presse conjointe àYaoundé avec leprésident français,Emmanuel Macron, en juillet 2022, il dessine les contours d’une potentielle candidature à l’élection présidentielle de 2025[28]. En mars 2024, un documentaire consacré à Paul Biya est diffusé sur plusieurs chaînes de télévision, ainsi que lors d'un événement au palais des Congrès de Yaoundé, une projection qui a relancé les spéculations sur les intentions de Paul Biya à une candidature en 2025[29].

En octobre 2024, l'absence prolongée de Paul Biya interroge beaucoup au Cameroun[30]. L’ambassadeur du Cameroun en France confirme que Paul Biya n'a toutefois jamais été hospitalisé en France[31]. Paul Biya est indiqué comme absent du Cameroun depuis juillet 2024 ; certaines sources officielles indiquent également un repos en Suisse, pour des raisons de santé[32].

Réélection en 2025

Le, alors qu'il est âgé de 92 ans et est le plus vieux chef d'État en exercice, il annonce sa candidature à l'élection présidentielle du, briguant un8e mandat[33],[34]. Sa réélection avec 53,66 % des voix est annoncée[35], devançant son principal opposantIssa Tchiroma Bakary, qui revendique cependant la victoire. Si Paul Biya terminait son huitième mandat, il serait alors l'un des plus vieux chefs d'État de l'histoire, son mandat se terminant alors qu'il sera âgé de 99 ans et 8 mois.

Bilan et critiques

Nature du régime

Louis-Tobie Mbida séquestré àMvolyé alors qu’il tente d’organiser une réunion politique le.

Son régime est souvent qualifié d'autoritaire[36]. Des organisations commeAmnesty International ont critiqué le régime de Paul Biya, accusé de restreindre les libertés fondamentales des Camerounais et de commettre des violations desdroits de l’homme[37].

En 1990,Michel Lévêque, directeur d'Afrique auQuai d'Orsay, rédige un rapport confidentiel intituléLes Relations de la France avec les pays en développement, qui met en évidence le pluralisme de façade dans certains pays africains dont le Cameroun[38]. Un homme politique camerounais a d'ailleurs à ce sujet parlé de« dictature conviviale »[39].

Le, les services de sécurité du régime se font remarquer en séquestrantLouis-Tobie Mbida, homme politique pourtant de bien moindre influence, dans un bâtiment appartenant à l’Église catholique[40].

Cependant, ses partisans notent des progrès avec son arrivée au pouvoir (« démocratisation, libération des détenus politiques, pluralisme des candidatures » selonFrançois Soudan deJeune Afrique)[41].

Les incarcérations de journalistes, écrivains, syndicalistes et activistes sont fréquentes[10].

Le Cameroun constitue 60 % du PNB de l'ancienneAfrique-Équatoriale française, ce qui peut expliquer selon des analystes la tolérance de la France face aux faiblesses affichées du président Biya[42],[43].

L’ONG Human Rights Watch (HRW) dénonce une « répression accrue » du pouvoir camerounais contre l’opposition, après que le gouvernement de Paul Biya a déclaré « illégal » le regroupement de ses principaux partis dans deux plates-formes[44].

Corruption

La lutte contre la corruption a fait l'objet d'initiatives sous la présidence de Paul Biya[45], avec notamment la mise sur pied en 2006 de l'opérationÉpervier. Cette opération judiciaire anti-corruption a conduit à l'arrestation de hauts fonctionnaires de l’État, mais a suscité le soupçon de servir le régime pour écarter ou sanctionner des concurrents, ou des compagnons de route infidèles ou encombrants[46],[4]. Le succès mitigé de l'opération pourrait aussi s'expliquer par la quasi-impossibilité de récupérer les fonds détournés auprès des établissements financiers étrangers[47]. Le Comité national contre la corruption (CONAC), institué en 2006, poursuit toutefois son activité[48]. La corruption est utilisée par le régime afin de susciter des allégeances[10].

Transparency International classe le Cameroun comme le pays le plus corrompu au monde en 1998 et 1999[5].

In fine, la corruption reste très forte : en 2018, le Cameroun est classé145e sur 176 pays dans ce domaine par l'ONGTransparency International[4].

Les forces de sécurité (police, armée, gendarmerie, service secret) sont privilégiées par le régime. Les hauts gradés de l'armée ont obtenu des concessions forestières et un accès privilégié à l'industrie du jeu. Les effectifs de la fonction publique et le salaire des fonctionnaires font l'objet de coupes récurrentes, sauf pour les militaires et policiers[6].

Biens mal acquis

En, le rapport deCCFD-Terre SolidaireBiens mal acquis, à qui profite le crime ? revient sur les dépenses pharaoniques du président camerounais et sur sa fortune familiale[49]. Le, le parquet de Paris ouvre une enquête préliminaire pour « recel de détournements de fonds publics » sur Paul Biya, à la suite d'un dépôt de plainte par l’association Union pour une diaspora active (UDA)23 jours plus tôt[50]. Selon Issa Tchiroma, porte-parole du gouvernement camerounais,« le président de la République du Cameroun n’est comptable que devant son peuple… Il n’a pas à répondre à ces accusations en France », et dénonce une tentative de manipulation médiatique par des partis de l'opposition pour discréditer le président à l'aube de l'élection présidentielle de 2011[51],[52].

Séjours privés et absences

Article connexe :Séjours privés de Paul Biya.

Les nombreux« séjours privés » de Paul Biya en Europe, notamment enSuisse, sont l'objet de polémiques récurrentes[4].

Il est également reproché à Paul Biya un absentéisme néfaste au fonctionnement de l'État. Le conseil des ministres ne se réunit que rarement : ainsi, il s’en tient un en, pour la première fois en deux ans.Christian Penda Ekoka, son ancien conseiller pendant huit ans passé à l'opposition, déclare :« Il n'y a pas de gouvernement. C'est unesatrapie, une cour où les courtisans se battent pour les prébendes »[4].

Son biographe Michel Roger Emvana nuance les accusations d'absentéisme. CitantMe Bédard, un proche du président Biya, il avance que« les absences répétées de Biya à Yaoundé, et ses séjours réguliers dans son village natal près de Sangmélima ne sont nullement perçus comme une défaillance du président ». Le président Biya est selon lui« l’homme le plus informé du pays grâce aux multiples bulletins quotidiens qui lui sont adressés par les services de renseignement et des voies informelles ». Parlant même du silence supposé du président Biya dans sa gestion du pouvoir,Me Bédard avance qu'il le fait de manière délibérée : selon lui,« le président aime laisser la spéculation à son compte. Il en profite dès lors pour trancher franchement… Il préfère laisser les hommes se tromper sur sa gestion »[53].

En février 2024, la Chambre pénale d'appel et de révision de Genève confirme la culpabilité de six gardes du corps de Paul Biya : les gardes du corps avaient agressé un journaliste de la RTS en 2019 devant l'Hôtel Intercontinental, où séjournait Paul Biya à Genève[54].

État de santé et rumeurs de mort

De septembre 2024 au 21 octobre 2024, date de son retour à Yaoundé, Paul Biya séjourne hors du Camerounpendant 50 jours[réf. nécessaire]d'absence inexpliquée[réf. nécessaire][55], des rumeurs et spéculations sur sa mort sont diffusés dans la presse et sur Internet[56],[57],[58],[59],[60],[61]. Ce qui pousse des ministres et autorités à faire des communiqués sur l'état de santé du président du Cameroun[62],[63],[64],[60],[65],[66],[67],[68].

Décorations

Décorations camerounaises

Décorations étrangères

Distinctions

Paul Biya est désigné en 2011 par les chefs traditionnels du Sud, sa région natale, chez lesFang-Beti,Nnom Ngiii, c'est-à-dire chef des chefs, doté de pouvoirs surnaturels[69]. Il est égalementdocteurhonoris causa de l'université du Maryland.

Publication

  • Pour le libéralisme communautaire, Paris : Pierre-Marcel Favre, 1986, 158 p. (Nouvelle édition revue et corrigée en 2024 aux éditions Favre-Sopecam, 216 p.)
  • Communal Liberation, Paul Biya, Macmillan, 1987, 140 p.
  • L'émergence de l'Afrique: regards croisés de Paul Biya, Paul Biya, Abdoulaye Bio Tchané et Youssou N'Dour, Cherche Midi, 2010, 160 p.

Notes et références

Notes

Références

  1. Georges Dougueli, « Mathias Eric Owona Nguini vs Patrice Nganang »,Jeune Afrique,‎,p. 18.
  2. Georges Dougueli, « Le jour où Paul Biya a renoncé à devenir prêtre », surjeuneafrique.com,no 2 944 du 11 au 17 juin 2017.
  3. Patrick Awondo, Peter Geschiere, Graeme Reid, Alexandre Jaunait,Amélie Le Renard et Élisabeth Marteu,« Une Afrique homophobe ? »,Raisons politiques, 2013/1, n°49, p. 95-118.
  4. abcde etfTanguy Berthemet,« Paul Biya, la "gouvernance par l'absence" »,Le Figaro, 6-7 octobre 2018, p. 8.
  5. ab etc« Paul Biya, “propriétaire absent” du Cameroun depuis 1982 »,Courrier International,(consulté le)
  6. abcdef etgThomas Deltombe, Manuel Domergue et Jacob Tatsita,Kamerun !,La Découverte,
  7. Les figures du politique en Afrique : des pouvoirs hérités aux pouvoirs élus, Karthala Éditions,, 464 p.(ISBN 978-2-86537-964-4,lire en ligne).
  8. « Parcours de S.E. Paul BIYA », surwww.prc.cm(consulté le)
  9. « Cameroun: le jour où Paul Biya a failli être renversé », surSlate Afrique(consulté le)
  10. abcd eteThomas Deltombe, « Interminable fin de règne à Yaoundé »,Le Monde diplomatique,‎(lire en ligne, consulté le)
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  12. Camer.be.
  13. Camerpost.
  14. Pour ce faire, il doit changer laloi 6.2 de la constitution en vigueur qui limite les mandats présidentiels.
  15. « Paul Biya officiellement réélu président du Cameroun », surlemonde.fr,(consulté le).
  16. « Les États-Unis notent des « irrégularités » lors du scrutin présidentiel du 9 octobre », surFrance24.com,.
  17. (en) « Cameroon, Chad Deploy Troops to Fight Boko Haram », surVoice of America,(consulté le)
  18. (en) « Boko Haram has been repelled, Cameroon's leader declares », surAP News,(consulté le)
  19. a etb« Cinq choses à savoir sur la crise anglophone au Cameroun », surVoice of America,
  20. « Crise anglophone au Cameroun : Paul Biya dénonce une « bande de terroristes » », surJeune Afrique,(consulté le)
  21. « Cameroun: l'armée "sans état d'âme" avec les séparatistes », surLe Figaro,(consulté le)
  22. a etb« "Veiller à l'ordre républicain", un "devoir" pour Paul Biya », surVoice of America,(consulté le)
  23. Europe1 .fr avecAFP, « Présidentielle au Cameroun : Paul Biya annonce sa candidature sur Twitter », sureurope1.fr,(consulté le).
  24. « Cameroun: Paul Biya réélu à la présidence avec 71,28 % - RFI »,RFI Afrique,‎(lire en ligne, consulté le).
  25. « Au Cameroun, où le coronavirus progresse vite, le silence du président Biya pose question », surjournaldemontreal.com,(consulté le).
  26. Franck Foute, « Coronavirus au Cameroun : les opérations de solidarité dans le viseur du gouvernement », surJeune Afrique,(consulté le).
  27. Sabine Cessou et Sabine Cessou, « Le top 10 des chefs d'Etat à la plus forte longévité », surrfi.fr,(consulté le).
  28. « Conference de Presse: Biya - Macron »(consulté le)
  29. « Afrique Cameroun: un documentaire relance les questions sur une candidature de Paul Biya à la présidentielle - RFI »(consulté le).
  30. « Paul Biya, une absence prolongée qui plonge la classe politique dans l’inquiétude - BBC »(consulté le).
  31. « « Paul Biya n’a jamais été hospitalisé à Paris », affirme l’ambassadeur du Cameroun en France - Jeune Afrique »(consulté le).
  32. « President Paul Biya's continued absence in Cameroon sparks health concerns - Africanews »(consulté le).
  33. RFI, « Cameroun: Paul Biya annonce sa candidature à la présidentielle pour un huitième mandat », surrfi.fr,(consulté le).
  34. Christophe Châtelot, « Au Cameroun, le président Paul Biya, 92 ans, en route pour un huitième mandat », surlemonde.fr,(consulté le).
  35. « Cameroun : Paul Biya, 92 ans et au pouvoir depuis 1982, réélu président pour la huitième fois », surlefigaro.fr,
  36. Thomas Vampouille, « Cameroun : Biya réélu président pour un6e mandat », surlefigaro.fr,.
  37. (en)« Cameroon: Blatant disregard for human rights »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), Amnesty International.
  38. Jacques Girardon, « Le pluralisme est mal parti », surLexpress.fr,.
  39. Anicet Ekanè, sur le plateau de la télévision LTM.
  40. Pélagie Ng’onana, « Répression : une réunion du PDC interdite à Yaoundé », surcamroon-info.net, La Nouvelle Expression,.
  41. François Soudan, « Cameroun : 1982-2012, de Biya à Biya », surjeuneafrique.com,.
  42. Stephen Smith, « Un vacancier au pouvoir à Yaoundé »,.
  43. Philippe Leymarie, « L’Angola, nouvelle puissance régionale », surmonde-diplomatique.com,.
  44. Le Monde avec AFP, « Human Rights Watch accuse à nouveau le Cameroun de Paul Biya de réprimer toute opposition », surlemonde.fr,.
  45. Petit bilan surKoaci.com.
  46. « Cette opération a profondément divisé la classe politique. Des enquêtes portant sur les avoirs d’une soixantaine de personnalités — dont des membres du gouvernement — ont alimenté les colonnes des journaux par le biais de fuites émanant du cabinet du garde des Sceaux, ravivant ainsi des suspicions de règlements de comptes » dansGeorges Dougueli, « Fortunes diverses »,Jeune Afrique,no 2542,‎(lire en ligne).
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Voir aussi

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