La capitale béarnaise se situe au cœur de la vallée dugave de Pau ; celle-ci est encadrée par de puissantes collines sur environ 75 km, deMontaut à l'est jusqu'àOrthez à l'ouest. Entre le gave de Pau et legave d'Oloron plus au sud, les collines qui forment l'entre deux gaves n'excèdent pas400 mètres d'altitude[M 1]. Au sud de Pau, l'orientation nord-sud est imposée par les vallées étroites et profondes des différents affluents du gave de Pau (le Soust, leNeez, lesHiès, la Juscle, etc.). Au nord de la commune, les collines des landes duPont-Long sont plus douces et tournées vers laGascogne avec plusieurs affluents directs ou indirects de l'Adour (l'Ayguelongue, leLuy de Béarn, leLuy de France, le Gabas, etc.). À l'approche de Pau par l'est, la vallée du gave se resserre progressivement entre le Pont-Long et les coteaux deJurançon[Note 4]. L'agriculture cède également sa place à l'urbanisation de l'agglomération paloise.
Pau occupe la position d'un gué au-dessus du gave, celui-ci étant un torrent pyrénéen qui peut s'avérer être difficile à traverser lors de ses nombreuses crues violentes. Ces dernières sont l'occasion de l'accumulation sur ses berges de galets ainsi que de la création d'îlots temporaires couverts d'une végétation fournie. Au-dessus de la plaine alluviale se dresse unabrupt presque vertical, le rebord de ce plateau prend la forme d'un éperon à l'ouest car la rivière duHédas découpe une lanière en pointe avant de se jeter dans le gave. Le rebord méridional est lui creusé par un étroit ravin appelébie cabe (« la rue en creux » en béarnais).
Le lit actuel du gave de Pau s’inscrit dans le vastesynclinal dit de « Morlaàs »[M 2]. Les formations rencontrées sous les dépôtsquaternaires sont constituées de couches sédimentaires de la période tertiaire :molasse etflysch[M 2]. Ces terrains ont été recouverts au quaternaire par des formations alluviales provenant de la divagation des différents glaciers et cours d’eau de la chaîne pyrénéenne. La ville de Pau s’est installée sur les terrasses du gave qui a établi son cours actuel au cours des périodes quaternaires, en taillant son lit dans les dépôts continentaux dutertiaire supérieur[M 2]. Le gave et les anciens glaciers qui lui ont donné naissance ont déposé plusieurs séries sédimentaires formant un système de terrasses. Laterrasse alluviale sur laquelle se situe Pau (dite nappe de Pont Long[M 2]) est l’une des plus importantes dupiémont béarnais. Elle est constituée de galets altérés entourés d’unegangue argileuse ocre.
Au sud de l'A64, le bassin du gave de Pau comprend trois réseaux : l'Ousse des Bois et ses affluents (la Garle, le Labedaa et le Perlic), le Lescourre et ses affluents — situés presque exclusivement en dehors de la commune (le Laü, la Cavette, le Mohédan, le Canal des Moulins et le Lagoue) — et le réseau du gave de Pau et de ses affluents directs (le Soust, le Laherrère, l'Ousse et le canal Heïd).
L'Ousse des Bois traverse le nord du territoire de la commune d'est en ouest, entre la rocade est en amont et laRD 834 à l'aval. Sur l'ensemble de ce tronçon, ce cours d'eau est à ciel ouvert et comporte 11 ouvrages de franchissement des voies routières. Il recueille les eaux des terrains compris globalement entre le cheminCami Salié au nord et le boulevard de la Paix au sud[PPRI 3]. Concernant le réseau du Lescourre, le Laü est situé, en aval de la RD 943, entièrement en zone urbanisée. Il présente deux tronçons distincts : à l'amont de l'avenue des Lilas, il est en grande partie à ciel ouvert, puis il est entièrement busé jusqu'à l'aval de Pau[PPRI 4].
La commune est drainée par le gave de Pau, le Luy de Béarn, l'Ousse des Bois, le ruisseau de l'Ousse, l'Aïgue Longue, le Soust, le Lata, le Lau, le ruisseau Merdé, la Herrère, et par divers petits cours d'eau, constituant un réseau hydrographique de 26 km de longueur totale[3],[4].
Quatre entités paysagères peuvent être distinguées sur la commune[18] : le gave et sa vallée visible depuis les différents ponts menant à Pau ; la zone urbaine au sud et au nord du gave ; le plateau agricole au nord de l’autoroute A64, rural et forestier ; les coteaux de Morlaàs et des communes voisines. Pour protéger le patrimoine architectural, urbain et paysager de Pau, la ville s'est dotée d'uneZone de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager (ZPPAUP) le[M 3]. Cette ZPPAUP introduit, entre autres, des prescriptions relatives au paysage en prenant en compte la loi paysage du[M 4].
L’ensemble du boulevard des Pyrénées — balcon construit entre 1869 et 1899 en rive droite du gave de Pau — est classé en 1924 par le Ministère de l’instruction publique et des Beaux arts « parmi les sites et monuments naturels de caractère artistique ». Plusieurs fois étendu, le site paysager aujourd'hui classé comprend la terrasse sud du château de Pau, prolongée par le boulevard des Pyrénées[19]. La notion d'Horizons palois fait elle référence à la volonté de protection des éléments majeurs qui structurent la vue si particulière depuis Pau sur son environnement naturel. La vue depuis les hauteurs de Pau englobe les saligues[Note 5] du gave de Pau, puis les coteaux deJurançon et enfin la chaîne des Pyrénées. Dix-sept sites sont ainsi inscrits en 1944 au titre des Horizons palois, afin de les protéger de toute construction ou altération pouvant détériorer le panorama qui est notamment visible depuis leboulevard des Pyrénées et le château[20].
Huit autres sites et paysages sont eux inscrits, il s'agit de la promenade publique autour de laplace de Verdun depuis 1942, des immeubles bordant le boulevard des Pyrénées, du jardin du château, des jardins de la gare et belvédère (square d'Aragon), du parc du lycée ainsi qu'une partie du parc Beaumont depuis 1944, des allées de Morlaàs depuis 1945, de laplace Gramont depuis 1958 et enfin l'espace appelé « Zones urbaines à Pau » depuis 1974. Cette dernière zone est voulue par le nouveau maire de l'époque,André Labarrère, pour protéger des zones situées entre des parties classées ou inscrites pouvant évoluer anarchiquement[21].
Le réseau hydrographique du gave de Pau est également inscrit à l’inventaire deszones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF)[26]. Il s'agit d'une ZNIEFF detype II[Note 6] d'une surface de3 000 hectares. Son territoire est en partie couvert par la zone Natura 2000 du gave de Pau. Aussi, le corridor de l'Ousse-des-Bois est un espace acquis par leconservatoire régional d'espaces naturels d'Aquitaine à des fins de protection[27]. Depuis une forte pollution en 2010, le site est sous étroite surveillance[RP 2].
Pau est une ville particulièrement verdoyante avec plus de750 hectares d'espaces verts communaux[M 5]. Grâce à un climat doux et plutôt humide, les jardins sont agrémentés de plantes provenant de régions plus exotiques comme lespalmiers de Chine, mais aussi desséquoias géants et des magnolias à grandes fleurslauriers-tulipiers d'origine américaine. Dans son palmarès 2023, leConseil national de villes et villages fleuris de France a attribué quatre fleurs à la commune[28].
Différents parcs et jardins sont aménagés dans la cité, avec notamment leparc Beaumont qui compte unlac, unerivière et unecascade, de nombreux massifs defleurs et uneroseraie. Les12 hectares du parc abritent110 essences d'arbres. Certains sujets sont « remarquables » par leur taille, leur âge ou leur rareté :cyprès chauve de Louisiane,plaqueminier de Virginie ouSéquoia géant[M 6]. Leparc Lawrence, parc aux arbres centenaires, abrite lui une des nombreuses villas anglaises duXIXe siècle de Pau. Le domaine national duchâteau de Pau est composé d'un jardin Renaissance avec plantes médicinales et d'un parc. Il est le lointain héritier des vastes jardins du château développés au cours duXVIe siècle sousAntoine de Bourbon etJeanne d'Albret, des jardins vus comme« parmi les plus beaux d'Europe » par des visiteurs contemporains[29].
Au, Pau est catégorisée grand centre urbain, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[30].Elle appartient à l'unité urbaine de Pau[Note 7], une agglomération intra-départementale regroupant55 communes, dont elle estville-centre[Note 8],[31],[32]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Pau, dont elle est la commune-centre[Note 9],[32]. Cette aire, qui regroupe 227 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[33],[34].
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de labase de donnéeseuropéenne d’occupationbiophysique des solsCorine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires artificialisés (72 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (68,8 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones urbanisées (49,2 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (14,6 %),terres arables (10,5 %), forêts (10,4 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (8,2 %), zones agricoles hétérogènes (7,1 %)[35].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : lacarte de Cassini (XVIIIe siècle), lacarte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
La mairie de Pau distingue vingt-six quartiers et six secteurs dans la commune[M 7] : Foirail - Triangle/Les Anglais - Hypercentre ; Haute-Plante/Trianon - Basse-Plante/Etigny/Quartier du Hédas - XIV-Juillet - Rives du Gave ; Lartigue/Hippodrome - Lilas - Université - Saragosse - Saint-Joseph/Fouchet ; Pouguet/Hôpital - Copernic - Hameau ; Peyroulet - Allées de Morlaas - Peboue - Indusnort/Stade du Hameau ;Trespoey - Le Buisson. Le centre-ville de Pau est notamment délimité par le boulevard d'Alsace-Lorraine au nord, par l'avenue Édouard-VII à l'est, l'Ousse et le gave au sud, puis l'avenue Gaston-Phœbus à l'ouest.
L'ouverture totale de la ville vers l'est, avec la fin de la ville fortifiée, coïncide avec le franchissement du ravin duHédas au milieu duXVIIe siècle[Note 18]. La cité paloise va dès lors se désenclaver à l'est et au nord avec l'installation de nombreux ordres religieux notamment. Ces derniers profitent du rétablissement du culte catholique en Béarn à partir de 1620 pour investir la cité. La ville éclate alors en plusieurs pôles d'urbanisation, la vieille ville originelle (borg vielh etborguet) est séparée de ces extensions par des coupures végétales et agricoles[M 8]. Lesjésuites, lescordeliers, lesursulines ou encore les orphelines[Note 19] établissent de nouvelles bornes de croissance pour la ville auXVIIe siècle.
C'est au milieu duXVIIIe siècle que la capitale béarnaise commence à accueillir un nombre croissant[Note 23] de touristes étrangers qui viennent profiter du climat prétendument sédatif de Pau en hiver. Ce tourisme climatique s'accompagne de plusieurs aménagements dans la ville : système de numérotation des maisons, réseau d'éclairage à l'huile puis au gaz dès 1840, des trottoirs sont aménagés et multiplication du nombre des fontaines décidée dès 1835[M 8]. Le boulevard du Nord (nommé Alsace-Lorraine désormais) est créé autour de 1870[M 8] pour densifier le tissu urbain sur son côté intérieur, il occupe ce rôle jusque vers 1925. L'axe constitué par la rue Serviez et la nouvelle rue Montpensier profite de cette volonté, le premier quartier anglais voit le jour autour de l'actuelle église Saint-Andrew's et de l'ancien Grand Hôtel. Pau devient alors une station de séjour de renommée mondiale avec près de 6 000 hivernants dans lesannées 1880[B 5] (l'équivalent de 20 % de la population à l'époque). C'est sous cette influence que plusieurs décisions importantes sont prises à cette époque concernant l'aménagement urbain de la cité, la première d'entre elles est la création du boulevard du Midi de 1854 à 1871 et l'achat du domaine deBeaumont en 1878. Le boulevard du Midi[Note 24] constitue l'amorce du futurboulevard des Pyrénées construit de 1893 à 1899 pour relier la vieille ville à la ville neuve, il fait également de Pau une véritable ville belvédère.
La construction du palais des Pyrénées entraîne également le percement du boulevard d'Aragon pour relier ce nouveau centre de la ville au boulevard des Pyrénées. Dès 1928 le boulevard d'Aragon est achevé, permettant la construction successive de plusieurs immeubles, dont le palais d'Aragon et le palais d'Ossau. Par la suite, le centre-ville est traversé par diverses opérations d'urbanisme mais qui visent à renouveler plutôt qu'à bouleverser les équilibres obtenus dans les années 1930. La cité Paul-Doumer[Note 27] est construite dès 1932, l'« opération taudis »[Note 28] se tient de 1953 à 1962, tandis que plusieurs équipements voient le jour comme le théâtre de verdure en 1952 ou le Foirail en 1964.
Cette zone de Pau est composée par la partie de la ville située rive gauche du gave (également nommée quartier de la Croix du Prince). L'urbanisation de la rive gauche du gave débute à partir de 1740 avec la fin de la construction du pont Royal (actuel pont duXIV-Juillet), cet espace étant jusqu'alors compris dans les frontières de la commune deJurançon. Dès 1794, la municipalité paloise envisage d'annexer ce quartier, mais ce n'est que le[37] que la zone est transférée à Pau malgré les protestations jurançonnaises. Lequartier du XIV-Juillet (nom donné depuis 1881) est alors composé de504 habitants, sur48 hectares. Avec la proximité du gave, de la ligne ferroviaire et de la route vers les vallées béarnaises et l'Espagne qui le traverse, le quartier se développe rapidement au cours duXIXe siècle. De petites industries[37] s'installent telles que des moulins et des scieries hydrauliques, des tanneries, des abattoirs et des savonneries[Note 29]. Depuis lesannées 1970, le quartier a subi de nombreuses mutations avec la fermeture des usines, une certaine paupérisation des habitants et la fermeture de plusieurs commerces à cause de la concurrence des grandes surfaces de périphéries[RP 3]. L'emblème du quartier — lestade de la Croix-du-Prince — attend toujours un nouveau souffle après le départ des rugbymen de laSection paloise au début desannées 1990[RP 4].
La zone Dufau-Tourasse — délimitée par le boulevard d'Alsace-Lorraine au sud, l'avenue des Lilas à l'est et le boulevard Tourasse au nord — comprend plusieursgrands ensembles de logements, dont les résidencesCarlitos et le quartier Saragosse, ainsi que la cité administrative de Pau. Le nord-est de Pau n'a présenté aucun obstacle naturel à son urbanisation, ainsi un plan d'urbanisme est défini dès 1928 parLéon Jaussely. Ce plan visait notamment à prolonger la rue Carnot afin de créer un nouvel axe vecteur de développement d'une ville verte. Si leplan Jaussely est abandonné en 1933[M 8], l'idée d'une voie prolongeant la rue Carnot vers laforêt de Bastard est maintenue. Ce nouvel axe prend la forme de lacoulée verte qui distribue l'ensemble de la zone Dufau-Tourasse puis toute la partie septentrionale de la ville jusqu'à la rocade nord construite à partir de 1968.
La limite nord de la ville de Pau était le boulevard d'Alsace-Lorraine jusque dans les années 1950. Au nord de cet axe, l'exploitation agricole occupait la majorité des parcelles, alors reliées au centre de la ville par larue des Cultivateurs, devenue la rue Carnot. Le tissu urbain est le témoin de cette histoire puisqu'il reprend l’aligné du ruisseau et chemin « La Herrère», actuelle avenue Saragosse et celui du ruisseau de « La Coudères», aujourd’hui rue Honoré-Baradat. Le chemin Tourasse est devenu le boulevard Tourasse et Jean Sarrailh, anciennement domaine de nombreux maraîchers qui approvisionnaient la ville.
L'ensemble Dufau-Tourasse est le plus important plan de logements collectifs construits dans la ville dans le cadre desZUP desannées 1960. Cette opération concerne35 hectares de terrains achetés par la ville, dont22 réservés à la construction de 2 000 logements[M 10].André Remondet, lauréat du grand-prix de Rome en 1936, est chargé de la conception du plan-masse par le ministère de la Construction. Il organise celui-ci autour de l'axe nord-sud constitué par l'avenue Dufau[Note 30] et par plusieurs axes est-ouest : avenue de Saragosse, boulevard Tourasse, boulevard Jean-Sarrailh. Remondet combine des barres linéaires avec d'autres en zigzag afin de rompre la monotonie des îlots[38]. L'axe principal nord-sud est composé de bâtiments de cinq niveaux, tandis que les quatre points cardinaux de la zone sont équipés des bâtiments les plus élevés[Note 31]. Les équipements publics du quartier (église Saint-Pierre, école Jean-Sarrailh notamment) sont en grande partie situés sur l'ancienne pépinière de la ville[38]. La cité administrative est, quant à elle, réalisée progressivement entre lesannées 1970 et 1980, les terrains ont longtemps été convoités pour la réalisation d'un grand hôpital[38] qui sera finalement construit plus au nord de la ville.
La zonePau Sud — délimitée par l'avenue Édouard-VII à l'ouest et l'avenue des Lilas puis le boulevard de la Paix au nord-est — est composée des quartiers duTrespoey et duBuisson[SO 1] en limite deBizanos et par le quartier Saint-Cricq. Cette zone est marquée par la présence de villas suburbaines construites à la grande période du tourisme climatique palois. L'avenue Trespoey ainsi que les allées de Morlàas sont toujours imprégnées de cet urbanisme guidé par les théories de l'hygiénisme urbain[SO 2]. Cette mode issue de laBelle Époque voulait que les rues et avenues soient aérées et que les espaces bâtis soient en retrait des voies dans de grandes parcelles[M 8]. Appliquée, notamment sous le mandat du mairePatrice O'Quin, la ville gagne son surnom d'« Hygiapolis »[B 7]. Outre les réserves foncières indispensables à ce concept, la géographie du quartier Trespoey est alors particulièrement appréciée des riches hivernants. Le quartier est traversé par une ligne de crête surplombant le gave, qui offre une vue directe sur la chaîne des Pyrénées.
Il s'agit d'une vaste zone composée par les quartiers du Laü, Berlioz et de l'Ousse des Bois et délimitée par l'allée Condorcet puis l'avenue de Buros à l'ouest ainsi que par le boulevard Tourasse puis le boulevard de la Paix au sud. Le quartier Berlioz est marqué par la présence de logements issus du mouvement desCastors, celui-ci s'est déroulé de 1953 à 1956 sous le nom « Les Chalets Pyrénées »[M 11]. Outre des espaces résidentiels, la zone du Hameau se caractérise par un important tissu économique[RP 5], avec en tête lecentre scientifique et technique Jean-Féger du groupeTotal. La plaine du Hameau constitue un point central pour le monde sportif palois avec de nombreux terrains disponibles et lestade du Hameau pour les événements rugbystiques notamment.
Le quartier de l'Ousse des Bois est l'un desgrands ensembles de la ville de Pau construit dans lesannées 1960, ce dernier étant à l'origine composé de880 logements.Classé prioritaire, il compte 4 000 habitants en 2020[39]. Il est prévu pour accueillir les ouvriers recrutés après la découverte du gisement de Lacq, mais à partir desannées 1970 il devient l'un des quartiers utilisés pour l'accueil des immigrés :Pieds-noirs, Portugais, Espagnols puis Maghrébins. En proie à des difficultés sociales puis à plusieurs émeutes dans lesannées 1990, un vaste projet de rénovation est lancé à partir de 1999 pour transformer le quartier. L'idée est notamment de casser l'effet « barre » et de mieux intégrer le quartier dans la ville[SO 1]. Près de45 millions d'euros sont ainsi engagés lorsque survient le dispositifANRU en 2006 qui donne un second souffle au projet avec20 millions d'euros supplémentaires. Au total,335 logements sont démolis tandis que130 logements sont construits en type pavillonnaire[SO 3].
La zone Pau Nord — délimitée par le cours Léon Bérard, l'allée Condorcet et le boulevard de la Paix au sud et par l'avenue de Buros à l'est — est composée des quartiers résidentiels Lartigue, des Lilas, Barincou, Touquet et Trianon. Cette zone comprend également de nombreux grands équipements palois comme l'hippodrome (1842, rénové entre 1969 et 1971), lecampus (1962-1977), le centre hospitalier (1975-1988), lepalais des Sports (1991), leZénith (1992) et le complexe depelote (2006). La partie de cette zone située au nord de l'autoroute A64 n'est que très peu urbanisée, elle est occupée par le domaine hippique de Sers ainsi que par la forêt de Bastard. Cette dernière est une ancienne forêt royale de300 hectares[SO 4] située sur la lande duPont-Long. La plaine des Sports est traversée par un antique[Note 32] axe est-ouest nommé leCami Salié (« chemin du sel » en béarnais), il s'agit du chemin historique allant duplateau de Ger versSalies-de-Béarn et sa production de sel.
Le tableau ci-dessous présente la typologie des logements à Pau en 2018 en comparaison avec celle des Pyrénées-Atlantiques et de la France entière. Une caractéristique marquante du parc de logements est ainsi une proportion derésidences secondaires et logements occasionnels (2,8 %) inférieure à celle du département (13,5 %) et à celle de la France entière (9,7 %). Concernant le statut d'occupation de ces logements, 38,7 % des habitants de la commune sont propriétaires de leur logement (39,8 % en 2013), contre 61,3 % pour les Pyrénées-Atlantiques et 57,5 % pour la France entière[I 2].
Pau se trouve à l'intersection de deux autoroutes. L'autorouteA64 -E80 (sous son appellation européenne) ditela Pyrénéenne, rejoint, à l'est,Tarbes, en30 minutes, etToulouse, en2 heures[40]. À l'ouest, elle rejointBayonne et lacôte basque en un peu plus d'une heure (1 h 12[40]). L'autorouteA65 -E7 (sous son appellation européenne) diteA'Liénor - autoroute de Gascogne, relie Pau àBordeaux en plus de deux heures (2 h 7[40]) via l'autorouteA62 entre Bordeaux etLangon, point de raccordement des deux autoroutes. Son inauguration a lieu le[RP 6]. Pau est également traversée par plusieurs routes nationales déclassées par la suite : laroute nationale 117 (Bayonne - Tarbes - Toulouse) devenueRD 817, laroute nationale 637 (Pau -Montgaillard) devenueRD 937, laroute nationale 643 (Pau -Auch) devenueRD 943 et laroute nationale 645 (Pau -Sault-de-Navailles) devenueRD 945. Laroute nationale 134 existe toujours pour relier le sud de Pau aucol du Somport.
Construite à la confluence dugave de Pau, de l'Ousse et de l'ancien ruisseau duHédas, Pau dispose d'un réseau de ponts ayant permis son développement urbain progressif. Une fragile passerelle de bois permet initialement de traverser le gave au niveau de l'actuelle tour de la Monnaie[RP 7]. Cette passerelle étant régulièrement emportée par des crues, elle est remplacée par un pont en bois reposant sur des piles en maçonnerie en 1592[41]. Finalement, un pont entièrement maçonné (pierres de taille, briques, galets) est réalisé à côté de l'ancien pont vers 1740. Il prend tout d'abord le nom de pont Royal puis de pont duXIV-Juillet jusqu'à aujourd'hui, il est élargi plusieurs fois en 1840 puis 1872[RP 7]. Depuis 1969[42], il est aussi possible de franchir le gave par le biais du pont d'Espagne. Le ravin creusé par l'ancien ruisseau du Hédas offre une protection naturelle à la vieille-ville de Pau, mais empêche également son développement. La réalisation de plusieurs ponts permet progressivement à la ville de s'étendre vers le nord duXVIe siècle au début duXXe siècle. Sont successivement créés, la porte Corisande (rue Lassansaa) sous la régence deCatherine de Bourbon[43], le pont des Cordeliers en 1678[RP 8], le pont Neuf (rue Bordenave d'Abère) en 1786[M 8], le pont Samonzet en 1840[RP 8] et enfin le pont Serviez en 1902[RP 8]. La réalisation duboulevard des Pyrénées entraîne également la construction du pont de la côte du Moulin en 1867[RP 7] et du pontOscar en 1897[RP 7].
Le réseauIdelis, exploité par laSociété des transports de l'agglomération paloise (STAP) sous la responsabilité de lacommunauté d'agglomération Pau Béarn Pyrénées, dessert Pau et son agglomération. Plus de 8,5 millions de déplacements sont effectués chaque année sur ce réseau[44], composé de24 lignes urbaines et de75 circuits scolaires en 2023. La commune est desservie par une ligne debus à haut niveau de service (BHNS). Cette ligne part de la gare de Pau pour rejoindre l'hôpital François-Mitterrand. Les travaux démarrent à la fin de 2014, la ligne est mise en service le tandis que le premierFébus circule le[SO 6].
Plusieurs catégories de trains relient lagare de Pau à d'autres centres urbains français ou européens. Il s'agit desTGV, qui relientParis-Montparnasse àTarbes ; desIntercités, qui relientHendaye àToulouse-Matabiau ; desTER, qui relient notammentBordeaux-Saint-Jean à Tarbes. Deux projets de construction ferroviaire sont à l'étude depuis le début des années 2000[45] : uneligne à grande vitesse depuis Bordeaux vers l'Espagnevia l'est desLandes dont les travaux devraient être achevés en 2032[46], et la réouverture de laliaison transfrontalière Pau-Canfranc (Espagne) qui relierait Pau àSaragosse[47]. Lefuniculaire de Pau, inauguré en 1908[B 8], assure, à titre gratuit, la liaison entre le quartier de la gare et le boulevard des Pyrénées. Il passe près d'un arrêt définitif en 1970, étant considéré comme vétuste et « ringard »[SO 7]. Il est finalement conservé après une lourde rénovation qui aboutit en 1978. En 2017, il transporte en moyenne 500 000 passagers par an, et fonctionne tous les jours. Jusqu'en 1931, la ville de Pau est desservie également par lechemin de fer de Pau-Oloron-Mauléon (POM), dont la gare principale se trouve place de la République.
Leschéma de cohérence territoriale (ou SCOT) dupays du Grand Pau est approuvé par le comité syndical le. Lors de son élaboration, il concerne 145 communes et 9 intercommunalités qui regroupaient date−221 000 habitants, 110 000 logements et 100 000 emplois en 2010[50]. Dans son diagnostic territorial, le SCOT prévoit une population de 263 000 habitants à l'horizon 2030[51], soit une augmentation de 42 000 habitants en 20 ans. Afin de satisfaire cette évolution, le besoin de production annuelle de logements est estimé à 1 450. Les élus font pour cela le choix d'un modèle de développement en « archipel », organisé autour d'un espace central renforcé — « Cœur de Pays »[Note 33] —, de polarités structurantes et de communes supports. Le SCOT prévoit de renforcer l'attractivité du « Cœur de Pays » en y concentrant 60 % de la production annuelle de logement du Grand Pau — soit 865 logements par an — contre 750 logements annuels (53 %) sur la période 1999-2009.
Autre document, leplan local d'urbanisme intercommunal (PLUi) est approuvé par le conseil communautaire de l'agglomération Pau Béarn Pyrénées le[M 12], il remplace pour Pau son PLU communal adopté en 2006. Les objectifs de ce plan sont de mettre en œuvre un document unique sur l'intégralité du périmètre de l'agglomération, afin« d'apporter une réponse collective aux grands enjeux urbains et périurbains, répondre aux avancées réglementaires les plus récentes, et poser un cadre plus cohérent et mieux équilibré entre les bassins de vie ». Le PLUi se donne notamment pour objectif de diminuer de 50% la consommation foncière due à l’habitat et à l’activité économique par rapport à la période 2005-2015[52]. La commune de Pau dispose également de l'outilsite patrimonial remarquable afin de protéger et mettre en valeur le patrimoine architectural, urbain et paysager de son centre historique[M 13].
La commune est soumise auxrisques majeurs suivants : inondation, risques climatiques, séisme et transport de matières dangereuses[53]. Afin d'informer la population sur ces risques majeurs, la commune élabore en 2008 undossier d'information communal sur les risques majeurs (DICRIM)[DICRIM 1]. Elle a élaboré également en 2012 unplan communal de sauvegarde qui fixe l’organisation nécessaire à la diffusion de l’alerte, précise des consignes de sécurité, recense les moyens disponibles et définit la mise en œuvre des mesures d’accompagnement et de soutien de la population[M 14].
Les inondations qui peuvent se produire à Pau sont de deux types[DICRIM 2] : par débordement direct lors de crues rapides submergeant les berges descours d'eau[Note 34] et par débordement indirect dû soit aux eaux de ruissellement, soit aux remontées des eaux du réseau d'assainissement. Le risque d'inondation est pris en compte dans l'aménagement du territoire de la commune par le biais duplan de prévention du risque inondation (PPRI) de Pau qui est approuvé le[PPRI 6]. Le PPRI s'impose au PLUi qui doit conditionner les autorisations de construire selon les risques et intégrer la gestion de l’eau dans ces projets (création de bassin de rétention, préservation d’espaces perméables, etc.)[DICRIM 3]. Parallèlement, la commune fait partie duterritoire à risques importants d'inondation (TRI)[Note 35] de Pau[56]. Au total, onze arrêtés reconnaissant l'état de catastrophe naturelle ont été pris pour la commune de Pau à la suite d'inondations entre 1988 et 2014[53].
Parmi les autres risques pouvant affecter la commune, les aléas climatiques pouvant affecter la ville de Pau sont des épisodes detempêtes venteuses (vents dépassant89km/h), d’orages degrêle, de fortes chutes de neige, de grand froid ou inversement decanicule[DICRIM 4],[Note 36]. Du fait de sa proximité de la chaîne pyrénéenne[Note 37], Pau est située dans unezone de sismicité deniveau 4, qualifié de « moyen », sur une échelle qui encomporte 5[DICRIM 5], ce qui implique des contraintes constructives pour de nombreuses habitations. Enfin Pau est soumise au risque detransport de matières dangereuses (TMD), consécutif à un accident se produisant lors du transport de telles matières par voies routières, ferroviaires, voies d’eau ou canalisations. La rocade, l’autoroute A64, mais aussi les voies secondaires constituent des zones à risques[DICRIM 6].
La commune de Pau est située dans lebassin hydrographiqueAdour-Garonne. Chaque bassin élabore un document de planification dans le domaine de l’eau, leschéma directeur d'aménagement et de gestion des eaux (SDAGE), faisant un état des lieux et visant à atteindre un objectif de qualité des eaux à un horizon donné. 31,7 % du territoire communal est classé en zone sensible à l'eutrophisation et donc particulièrement sensibles aux pollutions et la totalité de la commune est en zone vulnérable, c'est-à-dire sensible aux nitrates d'origine agricole[57]. Parmi les mesures visant à améliorer la qualité des eaux et concernant la commune figure le plan de gestion des étiages Luys Louts, couvrant les bassins-versants duLouts et des Luys (Luy de France etLuy de Béarn)[58].
Concernant les sols, leMinistère de la transition écologique et solidaire (MEDDE) met à disposition du public la base de données BASOL sur les sites et sols pollués[59]. Sur le territoire de la commune de Pau aucune pollution n'est recensée[Note 38]. Leplans de protection de l'atmosphère (PPA), de l'agglomération de Pau, est approuvé par arrêté préfectoral le[61]. Il définit les objectifs et les mesures dans les thématiques du transport, de l’habitat, du tertiaire et des comportements individuels et enfin de l’industrie permettant de ramener les concentrations en polluants atmosphériques à un niveau inférieur aux valeurs limites réglementaires[62],[63].
Le toponyme Pau est retrouvé dans la charte de Barcelone de 1154[65], il apparaît sous les formesCastrum de Pado[65] (cartulaire de Sainte-Foi de Morlaàs,XIIe siècle),Castellum de Pal[65] (cartulaire de Lescar,XIIe siècle),Palum[65] (registres de Bordeaux),Lo pont de Pau[65] etSant-Martii de Pau[65] (notaires de Pau, respectivement en 1484 et 1488). Son nombéarnais estPau (prononcépaw).
Plusieurs hypothèses viennent expliquer le nom de la commune. La première tient son origine dans la traduction du motbéarnaispau, qui signifie « pieu » ou « palissade »[66]. La légende raconte que lesOssalois — propriétaires de fait de la plaine duPont-Long — auraient accordé l'emplacement de l'éperon rocheux surplombant le gave aux vicomtes de Béarn pour y bâtir une forteresse. Pour délimiter l'étendue du domaine accordé, trois pieux auraient été plantés[B 9], ce qui aurait donc donné le nom à la ville.Paul Raymond souligne que« si l'origine du nom de notre ville était tirée des trois pieux légendaires, on aurait ditpaus au pluriel et nonpau. ».Vastin Lespy plaide donc pour la signification au singulier « palissade » depau[67], à l'image de l'ancien françaisplessis[67] qui a donné de nombreux toponymes dans la moitié nord de la France. Plus récemment, d'autres auteurs — commeMichel Grosclaude[68] ou Dominique Bidot-Germa[B 10] — plaident pour une originepré-indoeuropéenne du termepau, renvoyant à la racine*pal, indiquant un rocher escarpé, comme c'est le cas pour d'autres toponymes pyrénéens (col de Pau,pic Palas, etc.). Enfin,Simin Palay mentionne l'hypothèse d'un lien avec le latinpalus, qui signifie « marécageux »[66].
Au carrefour entre la vallée fluviale est-ouest du gave — et son parallèle la plaine du Pont-Long — et les chemins nord-sud transpyrénéens, la zone paloise se caractérise duPaléolithique inférieur jusqu'à laProtohistoire par des traces d'occupation laissées par des groupes humains mobiles[B 11]. Des traces dechasseurs cueilleurs mobiles sont décelées autour de Pau, à l'interface entre plaine et montagne[B 12]. LeNéolithique permet d'identifier le développement de l'élevage sur le site, avec la découverte d'un grattoir àsilex au pied du donjon du château[B 13]. Le territoire palois confirme son rôle de relais entre la plaine et les vallées de montagne, et notamment l'Ossau[B 13]. Aucune trace d'habitat bâti n'est découvert pour cette période néolithique, seuls des sites à pierres chauffées sont présents dans la région paloise, indiquant des occupations légères, répétitives, de courte durée, de populations dont l'économie est marquée par la mobilité[B 14]. De nombreuxtumuli sont érigés auBronze ancien etmoyen sur la plaine duPont-Long, dont plusieurs tertres situés sur la commune de Pau[B 15], tandis que les données vont dans le sens d'une activité pastorale entre la vallée d'Ossau et la zone du Pont-Long[B 16].
La zone paloise assure l'interface entre plaine et montagne.
Pau est l'un des rares chefs-lieux de département français à ne pouvoir revendiquer une quelconque racineantique[B 17]. Publiée en 1994, laCarte archéologique de la Gaule ne recense sur le territoire de Pau que trois ou quatre découvertes archéologiques pouvant être rapportées à l'époque romaine, ces dernières étant toutes anciennes ou douteuses[B 17]. Il faut sortir des limites de la commune pour trouver des traces d'occupation, notamment au sud avec lavilla du Pont d'Oly àJurançon, et surtout à l'ouest avecLescar-Beneharnum[B 18]. Cette agglomération urbaine se développe dès la fin du règne d'Auguste, avec des infrastructures de grande qualité et un profil semi-rural de quelques centaines d'habitants[B 18]. L'absence d'établissement permanent sur le Pont-Long durant cette période permet d'estimer que le territoire palois conserve alors un rôle de lande exploitéeextensivement, sous le contrôle de Lescar-Beneharnum[B 19]. La cité paloise prend sa naissance au Moyen Âge sous l'impulsion des vicomtes de Béarn, telle l'héritière de la proche Lescar[B 20] et comme une quasi-colonie ossaloise[Note 40].
La ville médiévale est construite sur un emplacement aux qualités très particulières. Legave de Pau — qui descend des Pyrénées — est une rivière assez difficile à franchir, et sur une distance d'environ 50 km, seuls trois gués existent :Nay à l'est,Orthez à l'ouest et Pau entre les deux. Il sert notamment au passage des bergers entranshumance entre les montagnes d'Ossau et les pâturages de la plaine duPont-Long,via lecamin ossalés (chemin ossalois[B 22]). L'extrémité nord d'un éperon rocheux, en forme de pointe, surplombe ce gué de presque 80 mètres. C'est donc un emplacement naturel idéal pour contrôler le passage et les arrivants des Pyrénées, et un petit poste de surveillance y est construit vers l'an mille[Note 41], simple fort entouré d'une palissade. Il possède alors la caractéristique d'être situé à égale distance deLescar, siège des évêques, et deMorlaàs, capitale des vicomtes de Béarn. Bien aprèsOloron, mais aussiMorlaàs,Lescar,Orthez ouSauveterre-de-Béarn, l'évocation de la cité paloise dans les écrits fait d'elle l'une des dernières-nées des cités du Béarn[B 24]. La plus ancienne mention de Pau provient de la charte primitive dufor de Morlaàs, concédée entre 1090 et 1131, celle concernant le château de Pau est issue du cartulaire de Lescar sous l’épiscopat deGuy de Lons dans la première moitié duXIIe siècle[B 24]. Ces documents mentionnent l'importance qu'a déjà pris le château et la petite localité l'entourant pour la vie du pays béarnais.
C'est au milieu duXVe siècle que Pau prend toute son importance au sein de l'organisation béarnaise. Les vicomtes ont alors abandonné ce titre pour se présenter commeseigneurs du pays souverain de Béarn,LouisXI de France respecte cette l'indépendance du pays de Béarn en ordonnant à son grand écuyer de descendre l'épée royale en pénétrant dans le territoire béarnais[69],[B 26]. Le Béarn, encore indépendant, peut échapper l'intention de l'annexion de ce roi, grâce au mariage, conclu en 1462, de sa sœurMadeleine de France avec le fils aîné de Gaston IV,Gaston de Foix, qui symbolise l'alliance entre le royaume de France et le Béarn. Le[B 27],GastonIV de Foix-Béarn — après avoir épousé l'infanteÉléonore de Navarre et ainsi récupéré le titre de prince héritier duroyaume de Navarre — transfère sa cour d'Orthez à Pau. Pau devient ainsi la quatrième capitale historique duBéarn, aprèsLescar,Morlaàs etOrthez. L'objectif deGaston IV est notamment de construire un appareil judiciaire moderne[B 27] autour d'un pouvoir central[Note 44], chose difficile à Orthez, ville excentrée par rapport au reste du pays. Pau est dotée d'une charte communale ; un marché hebdomadaire ainsi que trois foires annuelles s'y déroulent, tout comme lesÉtats du Béarn et la cour de sonsénéchal (tribunal).GastonIV transforme le château-fort de Fébus en résidence princière sous l'influence des châteaux français de la Touraine, de l'Anjou et du Berry.
Situation du Béarn et de la Navarre par rapport à la France en 1477.
Le petit-fils deGastonIV et d'Éléonore de Navarre,François Fébus, est couronnéroi de Navarre en 1479 àPampelune. Les seigneurs de Béarn récupèrent dès lors la couronne duroyaume de Navarre créant de fait un État Béarn-Navarre à cheval sur les deux versants de la chaîne pyrénéenne[70]. Cette position se révèle particulièrement inconfortable pour les seigneurs béarnais[Note 45]. Afin de garder la neutralité du pays de Béarn, l'éclatement de ce nouvel État pyrénéen devient inévitable. Le mariage de la sœur, et héritière, de François Fébus scelle définitivement l'avenir du Béarn et de sa capitale. Ainsi, les États de Béarn réunis à Pau en 1483 se prononcent pour queCatherine de Foix épouseJean d'Albret sous les conseils du roi de France, au lieu du fils des rois catholiques ibériques[71]. Les seigneurs béarnais deviennent donc alliés du roi de France, sans perdre l'indépendance de leur pays. Ce choix provoque en 1512 la prise dePampelune par les troupes deFerdinand le Catholique, qui ne pouvaient laisser les troupes françaises s'installer durablement au sud des Pyrénées. Pau devient donc à partir cette date la capitale desrois de Navarre, bien que les seigneurs du Béarn perdent de fait une grande partie du territoire de la Navarre, ne conservant que labasse-Navarre au prix d'une contre-attaque franco-béarnaise menée en 1513.
Désormais cité royale, Pau se dote au cours de ceXVIe siècle de plusieurs institutions qui renforcent son rôle central pour le Béarn. À côté de la cour dusénéchal (compétence civile),Henri d'Albret (fils deCatherine etJean), instaure en 1519 leconseil souverain (compétence criminelle). Puis en 1525, c'est au tour d'uneChambre des comptes d'être implantée dans la cité, avant que l'atelier de la monnaie soit transféré de Morlaàs vers Pau[Note 46]. La monnaie béarnaise est frappée jusqu'à laRévolution française dans latour de la Monnaie. Après avoir combattu et été fait prisonnier aux côtés du roi de FranceFrançois Ier à labataille de Pavie, Henri d'Albret épouseMarguerite d'Angoulême, la sœur de son compagnon d'armes. Ensemble ils transforment le château dans le styleRenaissance[B 29]. La cour de Navarre voit alors défiler une cohorte d'esprits brillants et de personnages illustres accompagnés d'une suite nombreuse, la vie de la cité paloise est animée par cette activité qui place Pau comme une capitale intellectuelle de premier plan en Europe. L'œuvre d'embellissement du château voulue par Henri et Marguerite est poursuivie par leur filleJeanne d'Albret et son épouxAntoine de Bourbon, qui participent à la création de magnifiques jardins, décrits alors par des visiteurs comme étant « les plus beaux d'Europe ».
Cette même Jeanne d'Albret donne naissance au plus illustre des Palois ; le, elle accouche du futurHenriIV de France dans le château de son père[Note 47]. Bien que n'ayant vécu que peu de temps dans son château natal, le« bon roi Henri » garde cher à son cœur ce lieu où il est né prince de Béarn[B 30]. Henri fait également en sorte de fournir à la ville le palais de justice dont elle a besoin (siège du futurParlement de Navarre), il affranchit les Palois de certaines taxes et confirme le titre de ville à la cité. La deuxième moitié duXVIe siècle est une période trouble pour Pau et le Béarn. Jeanne d'Albret suit l'exemple de sa mère Marguerite en introduisant laréforme protestante au sein de la cour de Navarre et de ses possessions. Jeanne d'Albret montre une rigueur morale et une intransigeance religieuse particulièrement fortes face au catholicisme[Note 48]. En 1563, cette dernière fait enlever de l'église Saint-Martin les emblèmes de la religion catholique, elle fait aussi brûler devant le château les retables et les ornements du culte. Ce geste provoque un profond émoi au sein de la cour de France comme des États de Béarn qui protestent[B 31]. En 1569, Pau est prise par les troupes catholiques deCharles IX de France mais avec des dégâts bien moindres que pour les villes voisines[Note 49]. Quatre mois plus tard, la ville est reprise par Jeanne d'Albret grâce aux troupes ducomte de Montgommery. Jeanne d'Albret fait massacrer à Pau les chefscatholiques rendus prisonniers à Orthez. Le nombre de victimes de cette période n'est pas élevé pour la ville de Pau, mais la liberté religieuse est pour longtemps abolie avec, en point d'orgue, l'ordonnance de 1571 qui édicte les peines des plus sévères contre ceux qui s'efforcent d'« enseigner quelque fausse doctrine au peuple[B 32] ».
Le,HenriIV étend sa politique d'apaisement à son pays de Béarn natal. Un an après celui deNantes pour les Français, il proclame l'édit de Fontainebleau pour les catholiques du Béarn. Ce libre exercice du culte est progressivement étendu aux localités béarnaises[Note 50]. Avec la mort d'Henri IV en 1610, l'agitation religieuse repart de plus belle[Note 51]. En 1617, le jeune roiLouisXIII (fils d'HenriIV) promulgue l'arrêt de Fontainebleau qui rétablit dans tout le Béarn la religion catholique et impose la restitution des biens aux catholiques[B 33], la révolte gronde peu à peu vis-à-vis du roi de France[Note 52]. Après l'échec des essais de conciliation, le roiLouisXIII prend finalement la décision de marcher sur le Béarn à la tête d'une importante armée[B 34]. Il fait son entrée à Pau le devant une population hostile face à cette démonstration guerrière. Après s'être assuré de la soumission de la place forte béarnaise deNavarrenx, le souverain retourne dans la capitale béarnaise le dans une ambiance plus amicale[Note 53]. Dès le lendemain, le, le culte catholique est rétabli en Béarn par une solennelle procession suivie parLouisXIII[Note 54]. Ce même jourLouisXIII publie un édit pour porter union et incorporation du Béarn et de la Navarre à la couronne de France. Bien que très attachés à leur indépendance, et très mécontents lorsque lesÉtats généraux avaient demandé l'incorporation du Béarn en 1614, la réaction desBéarnais se fait globalement[Note 55] sans excès. Le roi assure les Béarnais de conserver« leursfors et privilèges[B 36] », garantissant une large autonomie à la nouvelle province française.LouisXIII transforme le conseil souverain de Béarn enParlement de Navarre, y intégrant la cour deSaint-Palais (Basse-Navarre). La ville de Pau passe du statut de cité royale à celui de cité parlementaire[Note 56].
LeParlement de Navarre reste pendant près de170 ans le principal élément de l'activité sociale de Pau, une aristocratie provinciale s'y développe[Note 57]. Aussi,LouisXIII influe considérablement sur la reconstruction catholique de la cité[B 38]. Il dote la ville de deux nouvelles institutions, le couvent des Capucins et le collège des Jésuites (actuellycée Louis-Barthou), afin de répandre la religion catholique auprès des habitants et notamment de la jeunesse. De nombreuses autres fondations éducatives ou charitables s'installent par la suite à Pau pour compléter la volonté royale, à l'image desCordeliers, des Orphelines ou encore desUrsulines. Toutes ces institutions imprègnent alors peu à peu la cité paloise d'une profonde atmosphère catholique, elles bouleversent également la physionomie de la ville avec de vastes établissements qui structurent encore aujourd'hui la capitale béarnaise. En parallèle, la première université de Pau est établie à partir de 1722[Note 58], elle est l'héritière du collège de Béarn et de l'académie protestante du Béarn fondés en 1549 et 1583 à Lescar et Orthez mais fermés en 1620 parLouisXIII.
LouisXIII rétablit le culte catholique et annexe le Béarn en 1620.
Le château, la religion et le parlement sont au cœur de la vie paloise.
Soucieux de conserver sa liberté, le Parlement de Navarre connaît une première grave crise entre 1760 et 1764 qui conduit à l'exil de la plus grande partie des présidents et des conseillers[Note 59]. L'ordre revient[Note 60] en 1775 avec le retour des exilés accompagné d'une explosion de joie populaire[B 41]. Une nouvelle crise — la dernière — se joue en 1788 avec la volonté du roi d'obliger les provinces à faire enregistrer des édits augmentant les impôts malgré le refus des différents parlements, dont le parlement de Navarre. Les parlementaires béarnais, soutenus par la population, protestent et se révoltent contre ce passage en force. Le roiLouisXVI ordonne alors que le parlement cesse immédiatement ses fonctions et que ses troupes marchent sur le Béarn[B 42]. Il recule finalement face au soulèvement général provoqué dans toute la France pour convoquer lesÉtats généraux, qui se révèlent bien tardifs. LaRévolution française entraîne la fin des vieux privilèges, et c'est dans ce mouvement que les Béarnais acceptent de sacrifier leurantique constitution pour la nouvelle constitution française[B 43].
La période révolutionnaire se déroule à Pau avec moins de noirceur que dans bien d'autres cités. La ville jouit d'un long passé d'attachement à l'aristocratie parlementaire, elle est fortement imprégnée par le christianisme et le tempérament béarnais exècre toute forme d'extrémisme. Les troubles proviennent essentiellement de l'extérieur[Note 61] tandis que dix-neuf personnes sont condamnées et exécutées entre et à Pau[B 44]. Le château des rois de Navarre est lui épargné, démontrant encore une fois l'attachement des Palois pour ce lieu de mémoire. Le changement institutionnel que provoque la Révolution est, lui, beaucoup plus profond pour la ville, puisque le, elle est déclarée, aprèsNavarrenx, nouveau chef-lieu du département des Basses-Pyrénées, constitué du Béarn, de la Basse-Navarre, de la Soule, du Labourd et de quelques communes gasconnes[Note 62]. Pau devient également le siège de l'un des vingt-neuf tribunaux d'appel français, avec pour ressort les départements des Basses-Pyrénées, des Hautes-Pyrénées et des Landes.
Au début duXIXe siècle, Pau est une « modeste bourgade »[B 45] d'environ 10 000 habitants, vivant principalement de son activité juridique et administrative (avec les fonctionnaires, ougratte-papès).Napoléon Ier visite Pau et ses environs le en compagnie deJoséphine, il déclare :« La ville est médiocre, le château en ruine mais quel paysage merveilleux »[B 46],[B 45]. L'Empereur contribue, par la suite, à remettre la cité en valeur[Note 63]. Il montre également son intérêt pour le château en participant à sa sauvegarde, tout commeLouis-Philippe etNapoléon III après lui. L'un des compagnons d'armes de Napoléon entre dans la postérité en devenantroi de Suède etde Norvège en 1818 : lemaréchal d'Empire paloisJean-Baptiste Bernadotte initie une dynastie qui règne toujours sur la Suède en ceXXIe siècle.
Après la chute deNapoléonIer, l'Europe se pacifie et permet aux Britanniques de voyager sur le continent. Pau devient alors une des stations climatiques et sportives les plus réputées d'Europe occidentale. Dès 1819,Lord Selkirk fait un passage remarqué dans la cité et bénéficie d'une rémission qualifiée de « miraculeuse »[B 47]. C'est à partir de 1842 que l'engouement pour la ville se développe réellement auprès des Britanniques, le médecin écossaisAlexander Taylor y préconise la cure hivernale dans un ouvrage à succès[73], tandis que l'écrivaineSarah Ellis publie des notes sur le même sujet dansSummer and Winter in the Pyrenees[B 48]. Le succès de ces écrits est important et Pau devient un lieu de villégiature prisé des Britanniques[Note 64]. Les Anglais s'y installent et profitent du premierGolf Club du continent, de la chasse aurenard (Pau fox hunt[B 49]) et des courses tenues sur l'hippodrome du Pont-Long. Lepeintre paysagistePaul Huet, après avoir été soigné àEaux-Bonnes séjourne à Pau où naît sa fille Edmée le.
À partir desannées 1870 le boulevard du Midi est progressivement prolongé vers l'ouest et vers l'est pour constituer l'actuelboulevard des Pyrénées, lepalais d'hiver et des hôtels de renommée internationale — leGassion etle France — offrent un cadre luxueux aux concerts et réceptions qui s'y déroulent. La physionomie de Pau est bouleversée en quelques dizaines d'années seulement, les mœurs des Palois auparavant très simples sont directement affectées par toute cette modernité et ce luxe ambiant[B 50].
Pau est relié à la ligne de chemin de ferToulouse-Tarbes-Bayonne en 1863 puis à partir de 1894, la ville est desservie par un réseau detramways qui disparaît en 1931. En même temps que la ville-haute prospère du fait de la venue des riches touristes européens, la ville-basse se spécialise dans l'industrie. De nombreuses petites structures se développent progressivement aux pieds du château, la production se concentre sur le textile et l'agro-alimentaire. Plusieurs d'entre elles ont marqué ce tissu industriel, comme les teintures Courriades[RP 9], laminoterie Heïd ou encore l'usine des tramways. Néanmoins, ce tissu industriel reste isolé de la cité et Pau laisse à d'autres villes voisines (comme Tarbes) le soin d'entretenir cette activité. La capitale béarnaise se contente de développer son commerce, notamment lié au luxe afin de satisfaire ses hôtes étrangers nombreux (environ 6 000 hivernants dans lesannées 1880[B 5]).
La Belle Époque paloise est également marquée par l'aéronautique. Les premiers vols en ballon se déroulent à Pau en 1844 et les premiers vols en avion le[74] grâce auxfrères Wright. Ces derniers déménagent leurFlyer à Pau — sur la lande duPont-Long — après de premiers vols auMans. Sous les conseils de leur élèvePaul Tissandier, les frères américains se laissent convaincre pour rejoindre le climat palois plus propice à l'essai de leur avion[74]. Les vols se succèdent rapidement en présence d'une foule nombreuse, composée de curieux béarnais, de riches hivernants ou encore des rois d'EspagneAlphonseXIII et du Royaume-UniÉdouardVII[B 52]. Le dernier vol de Wilbur Wright à Pau se tient le, il laisse ensuite à Paul Tissandier le soin de diriger l'école Wright de Pau pour la formation des clients duFlyer. Il s'agit alors de la première école d'aviation organisée au monde[74]. Cette première installation est suivie de celle deLouis Blériot le[M 16]. Pau devient vite un centre aéronautique d'importance avec l'installation de six écoles civiles et militaires dès 1911[B 53]. L'activité militaire devient intense à partir de 1912[74] et la construction d'un hangar par l'armée française, elle se renforce avec le déclenchement de laguerre 1914-1918. Durant cette période, environ 6 000 pilotes issus d'une dizaine de pays sont formés à Pau[74],[M 16]. Parmi eux on retrouve les FrançaisGeorges Guynemer,René Fonck,Charles Nungesser,Roland Garros,Jules Védrines ou l'américainNorman Prince, initiateur de l'escadrille La Fayette[M 16].
Pendant laSeconde Guerre mondiale, l'occupation allemande se traduit par l'installation de laGestapo au sein de la villa Saint-Albert (aujourd'hui détruite) à partir de et par l'utilisation de lacaserne Bernadotte comme prison[Note 65] jusqu'au. Le maréchalPétain choisit la ville pour adresser un discours aux « paysans » le[B 54]. La résistance est active à Pau et dans son agglomération, l'entrepôt des résistants est situé rue Solférino[RP 10]. L’hôtel Continental recueille également des réfugiés, dont des juifs traqués par Vichy et les nazis, même lorsque les militaires de laWehrmacht réquisitionnent deux étages de l'hôtel[75]. Un total de vingt-et-un Palois[76] sont honorés du titre deJuste parmi les nations. La ville de Pau est libérée le[B 55], quelques jours plus tard un petit groupe de résistants trouvent le dénommécharnier du Pont-Long[RP 11], constitué de quatre fosses et renfermant45 corps de prisonniers et de résistants[Note 66].
À partir de 1947, et durant les quatre mandats du maireLouis Sallenave, la ville de Pau connaît un fort développement. En 1957, l'exploitation dugisement de gaz de Lacq — découvert en 1951 — donne un nouvel essor à toute la région avec le développement industriel du Béarn et de la région de Lacq, la population de la ville doublant en20 ans. La renommée et le prestige de la ville augmentent grâce à la conférence des États indochinois de juin à[77],[78], à des visites de chefs d'État comme le président Charles de Gaulle en ou le premier secrétaire Nikita Khrouchtchev en déplacement à Lacq en 1960. La capitale béarnaise est par la suite marquée par la figure d'André Labarrère[79] — maire de 1971 à 2006 — qui est un édile bâtisseur flanqué du surnom detoque manettes (« qui serre les mains » en béarnais)[80].
Dans le cadre duredécoupage cantonal de 2014 en France, cette circonscription administrative territoriale a disparu, et le canton n'est plus qu'une circonscription électorale.
Les compétences obligatoires de cette structure s’étendent notamment au développement économique, à l'aménagement de l'espace communautaire, à l'équilibre social de l'habitat et à la politique de la ville. D'autres compétences sont également possibles, mais de manière optionnelle, comme l'assainissement, les équipements culturels et sportifs ou encore l'action sociale.
Les Palois privilégient majoritairement les candidats de gauche aux élections ayant une résonance nationale (auxélections présidentielles et auxélections régionales notamment) mais se montrent plus contrastés pour les élections locales. L'étiquette politique entre alors peu en ligne de compte, les Palois se concentrant sur la personnalité et le projet du candidat. Les Palois, comme les Béarnais, élisent des candidats faisant preuve de modération politique[82],[B 56].
Le nombre d'habitants de la commune au dernier recensement étant compris entre 60 000 et 79 999, lenombre de membres du conseil municipal est de 49, y compris le maire et ses adjoints[83].
L'exécutif communal, est constitué par lemaire, élu par le conseil municipal, parmi ses membres, pour un mandat de six ans, c'est-à-dire pour la durée du mandat du conseil. François Bayrou est maire depuis 2014.
Cette section doit êtreactualisée.(Dernière mise à jour : 2018) Des passages de cette section sont obsolètes ou annoncent des événements désormais passés.Améliorez-la oudiscutez-en.
Pau appartient à la strate des communes ayant une population comprise entre50 000 et 100 000habitants. Le tableau ci-dessous présente l'évolution de lacapacité d'autofinancement, un des indicateurs des finances locales de Pau, sur une période de neuf ans[90] :
Capacité d'autofinancement à Pau de 2009 à 2018 Résultats exprimés en €/habitant. Strate : communes de50 000 et 100 000habitants appartenant à un groupement fiscalisé.
La compétenceassainissement, qui recouvre obligatoirement la collecte, le transport et l’épuration deseaux usées, l’élimination des boues produites, ainsi que le contrôle des raccordements aux réseaux publics de collecte, est assurée par la Communauté d’Agglomération de Pau Béarn Pyrénées. Le réseau d’assainissement de la ville de Pau, d’une longueur de 327 km en 2002, est unréseau de type unitaire, à l’exception des réseaux desservant le Parc d’Activités Pau-Pyrénées et lebassin-versant de l’Ousse des Bois qui sont en partie traités en système séparatif et par substitution du réseau unitaire existant. Les effluents d'eaux sont acheminés, éventuellement par l’intermédiaire de stations de relevage, jusqu'à la station d'épuration de la communauté d’agglomération, située sur le territoire de la commune deLescar. Cettestation d'épuration, mise en service en 1982, puis agrandie en 2004, traite les effluents des 8 communes de l'agglomération de Pau et de quatre autres, soit 140 000 habitants. Depuis 2006, la communauté d'agglomération est propriétaire de l'installation et son exploitation est déléguée à la société Veolia. Cet équipement utilise un procédé d'épuration biologique dit « àboues activées ».
L’assainissement non collectif (ANC) désigne les installations individuelles de traitement des eaux domestiques qui ne sont pas desservies par un réseau public de collecte des eaux usées et qui doivent en conséquence traiter elles-mêmes leurs eaux usées avant de les rejeter dans le milieu naturel[95]. La Communauté d’Agglomération de Pau Béarn Pyrénées assure en régie leservice public d'assainissement non collectif (SPANC), qui a pour mission de vérifier la bonne exécution des travaux de réalisation et de réhabilitation, ainsi que le bon fonctionnement et l’entretien des installations[96],[M 19],[97].
La collecte, le traitement et la valorisation des déchets est une compétence exclusive de la communauté Pau Béarn Pyrénées depuis sa création le[98]. La collecte desdéchets ménagers (résiduels[Note 69] et multimatériaux) est effectuée en porte-à-porte sur toutes les communes de la communauté urbaine. Un réseau de cinqdéchèteries accueille les encombrants et autres déchets spécifiques (déchets verts, déchets dangereux, gravats, cartons…) : Pau (rue Ramadier), Bizanos, Bosdarros, Jurançon et Lescar[M 20]. Lacommunauté Emmaüs Pau-Lescar assure également une activité de recyclage. En 2015, 84 487 tonnes de déchets ont été collectés, soit 582 kg/habitant[99].
Depuis le, les compétences transfert/transport et traitement des déchets sont confiées au Syndicat mixte de traitement des déchets ménagers et assimilés du Bassin est (SMTD), désormais dénommé Valor Béarn[98]. Selon la nature des déchets collectés, le traitement est effectué dans des sites différents : les déchets ménagers sont envoyés sur le site Cap Ecologia sur la commune deLescar où ils sont incinérés ou valorisés, les emballages ménagers sont traités sur la commune deSévignacq, les déchets verts vers la plateforme de compostage de Lescar, le verre est traité en Gironde, les textiles sont recyclés dans des centres spécialisés. Plusieurs unités de traitement des déchets sont regroupées sur le site Cap Ecologia de la commune deLescar : une usine d’incinération permettant la valorisation énergétique (l’incinération des déchets ménagers résiduels) créée en 1973 et améliorée en 2006 avec un traitement spécifique des fumées, une plate-forme de maturation desmâchefers, une plate-forme de compostage et un centre de transfert des déchets.
Petite enfance, prévention et protection de l'enfance
En 2020, la ville de Pau compte dix structures multi-accueil, anciennement connues sous l'appellationcrèches ethalte-garderies (six municipales et quatre privées), deux maisons des assistances maternelles, un relais assistance-maternelle (RAM), lieu d'information et de documentation sur la petite enfance et 4 lieux d'accueils parents-enfants[100].
Prévention individuelle et collective et aide sociale à l'enfance
En matière de prévention individuelle, une mission locale chargée d’accompagner les jeunes 16/25 ans dans leur insertion sociale et professionnelle est installée à Pau. De même le dispositif RSP (« Reprendre sa place ») de Pau a pour mission de mettre en place une prise en charge spécifique auprès de jeunes de 18 à 24 ans cumulant des problématiques liées à la santé, le logement, la justice[101]. En prévention collective, différentes structures d'animation socio-éducative sont recensées sur Pau : 10 centres de loisirs, 3maisons des jeunes et de la culture et deux lieux d'écoute pour les jeunes[102]. En prévention spécialisée, le comité départemental d’animation de la parentalité (CDAP) a été créé en 1999 et le Réseau Appui Parents 64 (RAP 64) concernant toutes les familles ayant des enfants, adolescents et jeunes de moins de 18 ans constitue une action collective très reconnue[103]. Plus de 300 structures associatives ont adhéré au RAP 64 depuis sa création. 8 lieux d'accueils parents-enfants sont installés à Pau[100]. En matière deprotection de l'enfance, le foyer de l'enfance[Note 70] du Béarn à Pau dispose de 18 places[104],[105].
En 2019, la Ville de Pau compte 20 groupes scolaires publics : neuf écoles maternelles, sept écoles élémentaires et onze écoles primaires. Ces établissements publics comportent 207 classes qui accueillent 4 612 enfants[M 21]. Par ailleurs dix écoles privées et uneécole Calandreta[M 22] de 166 places complètent le dispositif[106]. Troiscollèges publics[Note 71] et cinq collèges privés[Note 72] permettent de débuter l'enseignement de second degré. Le second cycle du second degré est assuré par quatrelycées publics[Note 73], dont lelycée Louis-Barthou[Note 74], auxquels s'ajoutent cinq autres lycées privés[Note 75].
Outre son université, Pau compte plusieurs grandes écoles qui complètent l'offre en matière d'enseignement supérieur. La ville est dotée de plusieurs écoles d'ingénieurs, dont l'ENSGTI dans le domaine des technologies industrielles, l'EISTI et l'exia.CESI dans le domaine informatique, ou encore l'ei.CESI qui propose diverses spécialités. Elle comporte également, une école de commerce avec leGroupe ESC Pau et des écoles d'art dont leConservatoire Pau Béarn Pyrénées et l'école supérieure d'art des Pyrénées[109]. Plusieurs autres établissements sont à citer, comme l'école des troupes aéroportées (ETAP) qui forme tous les parachutistes français, l'institut du travail social Pau-Pyrénées Pierre Bourdieu, unIFSI et unIFAS au centre hospitalier de Pau, ou encore CESI Entreprises et CESI Alternance pour desformations par apprentissage et lesformations continues.
Pau concentre une grande partie des services hospitaliers de l’agglomération paloise et du Béarn. L'équipement hospitalier propose des services de médecine, d’obstétrique, de chirurgie et de soins psychiatriques. Le dispositif ducentre hospitalier de Pau est composé de l’hôpital François-Mitterrand, du centre Hauterive (rééducation fonctionnelle, unité de SSR et médecine nucléaire) et du centre Jean-Vignalou pour la gérontologie. L'offre sanitaire paloise se complète de plusieurs cliniques, dont notamment la polyclinique de Navarre[Note 76], la clinique Princess et la clinique desJeunes Chênes.
Enmédecine générale, si certains territoires sont qualifiés de « déserts médicaux », la situation est moins défavorable enPyrénées-Atlantiques. Avec 185 médecins généralistes pour 100 000 habitants en 2014, le nombre est plus élevé que dans de nombreux autres départements (France métropolitaine : 155)[RP 13]. Néanmoins à Pau, la situation se dégrade puisque le nombre de médecins généralistes a diminué de plus de 7 % entre 2007 et 2016 et les projections relatives aux prochains départs à la retraite n'annoncent pas un retournement de tendance[RP 14].
Les établissements accueillant des personnes âgées de 60 ans ou plus et localisés à Pau peuvent être distingués selon trois catégories adaptées au niveau de dépendance[110] : Deux établissements non médicalisés[111],[112],[113], 14 maisons de retraite médicalisées qui sont toutes desétablissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD)[Note 77], et uneunité de soins de longue durée (USLD) — le centre Jean Vignalou — adossée au centre hospitalier de Pau. Trois établissements pour personnes handicapées sont localisés à Pau : un foyer d'hébergement (le Cairn), un foyer de vie (Au jour le jour) et un service d'accompagnement à la vie sociale (SAVS trisomie 21)[116].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers lesrecensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de plus de 10 000 habitants les recensements ont lieu chaque année à la suite d'une enquête par sondage auprès d'un échantillon d'adresses représentant 8 % de leurs logements, contrairement aux autres communes qui ont un recensement réel tous les cinq ans[120],[Note 78].
La population paloise connaît un accroissement net et régulier tout au long duXIXe siècle et de la première moitié duXXe siècle, hormis un recul occasionné par laPremière Guerre mondiale. Le taux de croissance annuel est alors d'environ 2,8 % entre 1800 et 1936. La croissance démographique de Pau s'accélère après la fin de laSeconde Guerre mondiale, avec un taux de croissance annuel de 3,3 % entre 1954 et 1975. La population atteint alors un plateau autour de 80 000 habitants avec une diminution du taux de natalité et des départs au profit des communes de première couronne qui se développent nettement.
Cette section doit êtreactualisée. Des passages de cette section sont obsolètes ou annoncent des événements désormais passés.Améliorez-la oudiscutez-en. Raison : Données obsolètes.
Analyse des soldes de variation annuelle de la population[Ico 1].
La population de la commune est relativement jeune. En 2021, le taux de personnes d'un âge inférieur à30 ans s'élève à 37,1 %, soit au-dessus de la moyenne départementale (30,3 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à60 ans est de 28,5 % la même année, alors qu'il est de 31,5 % au niveau départemental.
En 2021, la commune comptait 35 856 hommes pour 41 210 femmes, soit un taux de 53,47 % de femmes, légèrement supérieur au taux départemental (52,06 %).
Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.
Pyramide des âges de la commune en 2021 en pourcentage[122]
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Le taux d'activité local (68,1 % en 2016) est plus faible que celui des Pyrénées-Atlantiques (74,3 % en 2016)[Note 80].
Activité et emploi de la population de 15 à 64 ans par âge en 2016[Ico 2].
Population
Actifs
Taux d’activité en %
Actifs ayant un emploi
Taux d’emploi en %
Ensemble
49 613
33 795
68,1
27 303
55,0
15 à 24 ans
12 652
4 525
35,8
3 213
25,4
25 à 54 ans
28 245
24 517
86,8
19 955
70,6
55 à 64 ans
8 716
4 753
54,5
4 135
47,4
La population de l'unité urbaine de Pau connaît une légère croissance sur la période 2011-2016, passant de 197 157 habitants à 198 223 habitants[Iuu 1]. L'aire urbaine de Pau bénéficie d'une dynamique également légèrement favorable sur la même période, passant de 240 898 habitants à 243 901 habitants[Iau 1]. Une tendance qui confirme les gains pris par la deuxième couronne de l'agglomération paloise durant ces dernières années, au détriment de la ville centre.
Outre les principales églisesSaint-Martin etSaint-Jacques, le centre-ville de Pau compte plusieurs autres lieux de culte catholique avecSaint-Louis-de-Gonzague,Notre-Dame,Saint-Joseph et Saint-Charles qui sont réunis au sein de laparoisse du Christ-Sauveur[125]. Au nord de Pau se trouvent les églises Saint-Pierre et Saint-Paul, au sein de la paroisse du même nom. Au nord-est, les églises Saint-Jean-Baptiste et Saint-Vincent-de-Paul dans la paroisse Sainte-Marie-du-Hameau. Les églises Sainte-Bernadette et Sainte-Thérèse se situent à l'est de la ville, dans la paroisse de la Sainte Famille de Pau[126]. L'église Notre-Dame du Bout du Pont se situe à Pau mais est gérée par la paroisse Notre-Dame-de-l'Espérance deJurançon[127].
Leprotestantisme dispose d'une implantation très ancienne à Pau, laRéforme s'y organise à partir duXVIe siècle avecMarguerite de Navarre et surtout sa filleJeanne d'Albret. Celle-ci rend obligatoire la religionréformée en 1571 dans l'ensemble du Béarn. L’Évangile est alors prêché à Pau dans l’église primitive de Saint-Martin[128]. Dès 1620, et l'annexion du Béarn à la France parLouis XIII, la religion réformée perd en influence. La révocation de l'édit de Nantes en 1685 parLouis XIV renforce cette évolution avec des persécutions et la fuite de nombreuxhuguenots vers des pays refuge[129]. La plupart des protestants béarnais, et donc palois, continuent leurs pratiques religieuses dans l'intimité du cadre familial. Cela explique la faiblesse du patrimoine bâti pour ce culte pourtant très ancien dans la ville. Après 1789, la liberté de conscience est accordée aux protestants par laDéclaration des droits de l'homme et du citoyen. Letemple protestant de Pau, paroisse de l'Église protestante unie de France, est aujourd'hui active au sein de l'ancienneChrist Church anglicane, située rue Serviez et datant de 1841[130].
L'afflux d'une importante, et aisée, communauté anglaise au cours duXIXe siècle à Pau amène la construction de plusieurs lieux de cultes de l'Église anglicane au sein de la ville. LaChrist Church en 1841 (actuel temple protestant) ou encore laHoly Trinity Church en 1862[B 57] (qui accueille le cinéma Le Mélies) précèdent la construction de l'Église Saint-Andrew en 1888[131]. Cette église représente désormais le dernier lieu de culte anglican de la ville, avec la tenue d'offices hebdomadaires[132],[SO 9]. La totalité de l'édifice est inscrite à la liste des monuments historiques depuis 2015[SO 10].
D'autres lieux de cultes protestant se trouvent dans la ville :
L’égliseorthodoxe Saint-Alexandre-Nevsky de Pau est inaugurée en 1867, rue Jean-Réveil. Après celle de Nice (1859) et Paris (1860), elle est la troisième plus ancienne église orthodoxe de France[RP 15]. Elle est réalisée, à l'origine, pour satisfaire la communauté russe venant passer l'hiver dans la capitale béarnaise. En 2017, elle accueille un culte mensuel pour une communauté regroupant une centaine de fidèles. Lasynagogue de Pau a été inaugurée en 1880 sur un terrain situé sur l'ancien passage d'Alsace (désormais rue des Trois Frères Bernadac). La présence d'une communauté juive paloise est attestée depuis le début duXIXe siècle, elle est notamment prouvée par la création en 1822 d'un cimetière juif, répertorié à l'inventaire des monuments historiques depuis 1995. La ville de Pau héberge unemosquée, située avenue des Lilas. Elle est le siège de l'association de la mosquée de Pau[138]. En 2013, ce lieu fait la Une de la presse lorsqu'il apparaît que l'auteur des tags sur ses murs était l'imam lui-même[139].
En 2017, 5 213 associations sont recensées sur le site de la commune[M 23], se répartissant selon les catégories suivantes : Activités politiques (37), Philanthropie & conférences (30), Droits, discrimination & civisme (92), Justice (10), Media & communication (123), Arts & culture (665), Clubs & loisirs (117), Action socioculturelle (419), Histoire & patrimoine (29), Sports & plein air (375), Chasse & pêche (3), Amicales, entraide & solidarité (113), Éducation & formation (133), Recherche (332), Santé (110), Services et établissements médico-sociaux (11), Aides sociales (443), Associations caritatives & humanitaires (66), Famille & séniors (22), Transports, Entreprises & gestion (88), Représentation & développement économique (79), Environnement & cadre de vie (64), Emploi & vie locale (40), Logement (22), Tourisme & voyages (1), Secours & protection civile (4), Militaires & anciens combattants (17), Religion & spiritualité (32), Divers (1 736). En appui de la ville, un collectif d'associations, le réseau PALVA (Points d'appui locaux à la vie associative), contribue à promouvoir la vitalité de cette vie associative.
L'actualité de Pau et de sa région est couverte par plusieurs médias de différente nature. Au niveau de la presse écrite, trois quotidiens locaux dépendant duGroupe Sud Ouest sont actifs : leSud Ouest (édition Béarn et Soule),L'Éclair Pyrénées etLa République des Pyrénées. Communément appeléLa République, ouLa Rep, il s'agit du quotidien le plus lu du Béarn et de la Soule avec 143 000 lecteurs au numéro moyen[RP 16]. Une antenne deFrance 3 Aquitaine se situe à Pau, elle traite quotidiennement de l'actualité en Béarn lors du décrochage local du 19/20 dans son édition « France 3 Pau Sud-Aquitaine ». La ville accueille également plusieurs antennes radiophoniques, dontVirgin Radio Sud Aquitaine,RFM Béarn, ou encoreici Béarn Bigorre. Les radios locales associatives Voix du Béarn[140] (créée en 1981) etRàdio País (créée en 1983) ont leur siège dans l'agglomération paloise.
En 2016, la population âgée de 15 à 64 ans s'élevait à 49 613 personnes, parmi lesquelles on comptait 68,1 % d'actifs dont 55,0 % ayant un emploi et 13,1 % de chômeurs[Ico 4]. On comptait alors 50 134 emplois dans la zone d'emploi, contre 49 601 en 2011. Le nombre d'actifs ayant un emploi résidant dans la zone d'emploi étant de 2 775, l'indicateur de concentration d'emploi est de 180,5 %, ce qui signifie que la zone d'emploi offre près de deux emplois pour un habitant actif[Ico 5].
Halles de Pau.Centre commercial de la Promenade des Pyrénées.
Pau est la capitale économique duGrand Pau, la ville joue plus globalement un rôle majeur pour l'ensemble du bassin de l'Adour par sa position centrale et la densité des services proposés. Le tableau ci-dessous détaille le nombre d'entreprises implantées à Pau selon leur secteur d'activité[Ico 6] :
Structure de l’économie à Pau au31 décembre 2017.
Nombre d’établissements concernés
TOTAL
7 093
Industrie
327
Construction
459
Commerce, transport, hébergement et restauration
1 953
Services aux entreprises
2 340
Services aux particuliers
2 014
Champ : activités marchandes hors agriculture.
Le tableau ci-dessous détaille les établissements actifs par secteur d'activité au regard du nombre de salariés[Ico 7] :
Établissements actifs par secteur d'activité au 31 décembre 2015.
En 2018,934 nouvelles entreprises sont créées, dont 760 individuelles. Plus de 52 % de ces entreprises interviennent dans le domaine des services aux particuliers ou aux entreprises[Ico 8].
Ces industries disparaissent progressivement mais Pau connaît parallèlement un essor économique important durant leXXe siècle, avec la découverte dugisement de gaz de Lacq. Découvert en 1951 par l'ingénieur Jean Féger, le gisement permet alors d'inaugurer en 1957 la plus grande usine de gaz en Europe et permet à la France de satisfaire jusqu'à 30 % de sa consommation de gaz dans les années 1970[142]. Pau accueille depuis de nombreux acteurs liés à cette industrie pétrochimique, comme le groupeTeréga,Schlumberger ouBaker Hughes. Dans un autre registre, la ville accueille la maison de prêt-à-porterCourrèges[SO 11].
En tant que capitale administrative, Pau regroupe des institutions de dimensions départementales voire régionales :Conseil départemental des Pyrénées-Atlantiques, cour d'appel pour les départements des Pyrénées-Atlantiques, des Landes et du Gers, centre hospitalier,chambre de commerce et d'industrie Pau Béarn[Note 82], chambre des métiers des Pyrénées-Atlantiques, chambre d'agriculture des Pyrénées-Atlantiques, SDIS 64,MSA, université de Pau et des Pays de l'Adour, etc. LesNTIC ont connu un important développement avec le déploiement de lafibre optique dans l'agglomération et l'implantation de sociétés spécialisées dans l'informatique, les réseaux et le traitement de l'image. Les technopôles Hélioparc avec 1 300 emplois[RP 19] ou encore Pau Cité Multimédia avec ses 1 200 emplois[143] concentrent un grand nombre deSSII. Pau est la troisième ville d'Europe, aprèsStockholm etMilan[144], à avoir développé un réseau de très haut débit (THD) en fibre optique.
À la rencontre des axes est-ouest, entreToulouse et le port deBayonne, et nord-sud, entreBordeaux et l'Espagnevia lecol du Somport, Pau possède une longue tradition commerciale[41]. La foire aux bestiaux de la Haute-Plante (actuelleplace de Verdun), à l'occasion de la Saint-Martin, en est le meilleur exemple jusqu'au début duXXe siècle[SO 13],[B 58]. Cette tradition commerciale se traduit aujourd'hui par la tenue de plusieurs marchés alimentaires, dont celui quotidien des Halles de Pau[M 24]. La Foire de Pau se tient annuellement auParc des expositions, en 2019 se tient la71e édition de l’événement[RP 20]. La ville accueille également plusieurs grandes enseignes de la distribution, commeE.Leclerc, lesGaleries Lafayette ouAuchan.
Pau concentre une activité ancienne, et particulièrement résistante[RP 21], en matière d'édition. Les maisons Marrimpouey (1689[RP 21]) ou Tonnet (1797[145]) en sont les exemples les plus fameux.
La ville de Pau est située à45 minutes desPyrénées et de ses stations de ski. C'est un lieu de passage pour les touristes des Pyrénées amateurs de nature et également un lieu de découvertes pour les adeptes d'un tourisme plus urbain et culturel[RP 22].
Pau est également une ville de congrès, de colloques et de tourisme d'affaires avec des infrastructures qui permettent d'accueillir des événements nationaux et internationaux : le centre de congrès duPalais Beaumont, leparc des expositions, des hôtels 3 étoiles (Hôtel Continental, Hôtel Roncevaux, Hôtel Bristol), un hôtel 4 étoiles (Hôtel de Gramont) et deux hôtels5 étoiles (hôtel Parc-Beaumont,hôtel Villa Navarre). La ville, ancienne station climatique, accueille uncasino.
Au, 23 hôtels de la commune offraient 980 chambres aux visiteurs[Ico 9], mais aucun camping n'était dénombré[Ico 10]. L'infrastructure touristique de l'unité urbaine de Pau vient compléter l'offre locale avec 1 868 chambres réparties sur près de 49 hôtels[Iuu 2] et 5 campings proposant 242 emplacements[Iuu 3].
La ville dispose d'une culture sportive ancienne et dense, associée au développement des sports anglais à la Belle Époque. Elle est alors surnommée lareine des sports, tandis qu'à la même époqueJames Gordon Bennett junior décrit la ville comme étant « le centre du sport mondial » (« Pau is the hub of the sporting world »)[74],[B 59] dans l'International Herald Tribune. Tennis, golf, polo, jeu de paume, ski, randonnées, pêche au saumon, chasse à l'ours et à l'isard, tir au pigeon ou rugby sont alors pratiqués à Pau ou dans les environs, avec le cheval comme passion centrale[B 59]. Faire de Pau une ville sportive est un argument fort de la municipalité et des publicitaires pour attirer les riches hivernants anglais[B 60]. Outre ces activités de plein-air pratiquées, principalement, par l'aristocratie britannique dans leursclubs-houses, la vie sportive paloise s'organise au tournant duXIXe siècle et duXXe siècle. Héritier d'une très ancienne tradition hippique[Note 83], le sport moderne palois se développe d'abord autour du cyclisme et de la natation. Le Véloce club béarnais est créé en 1883[B 61] tandis que Louis Péguilhan ouvre une première école de natation en 1904[B 62]. Pau devient également un centre majeur du « sport éducatif » sous l'impulsion dePhilippe Tissié dès 1901[B 63]. Pau est labellisée « Ville européenne du Sport 2018 ».
Lerugby à XV apparaît à Pau dès 1899 avec le Stade palois[B 64], celui-ci est par la suite incorporé à laSection paloise omnisports, le grand club omnisports de la ville[Note 84] . LaSection paloise débute cette pratique en 1905 à la place de labarrette. La Section paloise remporte trois titres de champion de France (1928, 1946 et 1964), trois coupes de France (1939, 1952, 1997), un Challenge européen (2000) et un titre de champion de France de deuxième division (2015). Le club figure de nouveau dans l'élite — Top 14 — depuis 2015[RP 23]. L'équipe professionnelle évolue depuis 1990 austade du Hameau (capacité de 18 324 places), tandis que les équipes de jeunes jouent toujours dans l'emblématiquestade de la Croix du Prince. La ville connaît un club derugby à XIII, nomméPau XIII, créé le qui disparait à laLibération, faute de terrain de jeu, puis qui réapparaît dans les années 1970 pour disparaitre à nouveau[149].
L'Élan béarnais Pau-Orthez possède l'un des palmarès les plus fournis parmi les clubs français debasket-ball. Il compte neuf titres de champion de France (1986, 1987, 1992, 1996, 1998, 1999, 2001, 2003 et 2004), trois coupes de France (2002, 2003, 2007), trois tournois des As (1991, 1992, 1993), une semaine des As (2003), un titre de vainqueur de lacoupe Korać (1984) et un titre de champion de France de deuxième division (2010). Il forme avec leCSP Limoges le duo incontournable de l'élite française[150]. Le club évolue au sein dupalais des sports, d'une capacité de 7 707 places assises en configuration basket. Inauguré en 1991, il sert à plusieurs reprises à des épreuves de tennis — dont lacoupe Davis —, de handball ou de volley-ball.
LeGrand Prix automobile de Pau ainsi que le Grand Prix historique sont organisés sur lecircuit urbain de Pau une fois par an. Après la fondation de l'Automobile-Club Basco-Béarnais en 1898 et une première course reliant Pau à Bayonne l'année suivante, le terme "Grand Prix de Pau" fait son apparition pour désigner le prix remis au vainqueur du "Circuit du Sud-Ouest" en 1900. La première véritable édition du Grand Prix de Pau a lieu l'année suivante sous l'appellation "Grand Prix du Sud-Ouest", il s'agit de la première utilisation du terme « Grand Prix » pour une course automobile (auparavant réservé à l'hippisme[152]). Une édition duGrand Prix automobile de France se tient en 1930 sur un circuit situé en périphérie. La course en ville débute en 1933. Le tracé, directement inspiré par lecircuit de Monaco, n'a plus bougé depuis 1935. Tout au long de son histoire, le Grand Prix a accueilli de nombreuses figures marquantes du sport automobile commeJim Clark etJuan Manuel Fangio. Désormais le Grand Prix se déroule lors d'une manche duchampionnat d'Europe de Formule 3.
L'hippodrome du Pont-Long est l'un des principaux centres d'entraînement hippique de France, avecChantilly etMaisons-Laffitte[153]. Le centre d'entraînement de Sers abrite ainsi six cents chevaux. L'hippodrome accueille un total de vingt-sept réunions d'obstacles et de plat lors de la période hivernale[154]. De plus, leConcours complet international de Pau, nommé lesÉtoiles de Pau, se déroule chaque année au domaine de Sers. Il s'agit de la seule épreuve de ce niveau (CCI*****) en France. Toute cette activité équine fait suite à une tradition plus que séculaire en la matière à Pau et dans le Béarn, avec des courses de chevaux déjà données près de Morlaàs auXIIe siècle[B 65].
Pau est derrière Bordeaux la ville de province ayant été le plus de fois ville-étape dans l'histoire duTour de France. La ville reçoit le Tour pour la75e fois en2024[155]. La capitale béarnaise profite notamment de sa situation géographique pour se placer comme le véritable camp de base des étapes pyrénéennes. Afin de marquer cet attachement au Tour, la ville décide d'installer sur le stade Tissié (siège de l'ancien Véloce-Club béarnais) une exposition permanente[RP 25] consacrée aux champions de la Grande Boucle. Lecanoë-kayak est notamment pratiqué par le club universitaire palois Pyrénées-Eaux-Vives (CUPPEV), celui-ci compte plusieurs membres médaillés dans des compétitions internationles, dontPatrice Estanguet,Tony Estanguet,Fabien Lefèvre etJulien Billaut. La pratique est possible sur le Gave de Pau et également sur lestade d'eaux vives Pau Béarn Pyrénées qui ouvre en 2008. Il accueille en particulier le pôle élite de l'équipe de France dekayak ainsi que le pôle espoir. Autre grand équipement destiné aux sports aquatiques : le stade nautique. Celui-ci est inauguré en 2014, en remplacement de l'ancien stade rue Nitot construit en 1964[RP 26], il peut accueillir 1 420 personnes en même temps[RP 27].
C'est en 1896 que l'aristocratie paloise crée la première société sportive d'escrime de la ville. Le domaine militaire prend la suite pendant un demi-siècle, que ce soit à la salle d'armes de Bourbaki ou au Cercle militaire d'escrime, situé dans lacaserne Bernadotte. LaSection paloise escrime prend ensuite le relais de cette tradition sportive paloise[RP 28]. Depuis 1959, la Section assure la continuité de cette discipline olympique avec à son actif, trois médailles mondiales, plusieurs places de finalistes en coupe du monde et26 titres de champion de France. LePau Golf Club, situé àBillère, est créé par des Écossais en 1856[B 66]. Il est le premier parcours du continent européen et l'un des plus anciens du monde. Il offre un parcours de 18 trous et son club-house de style victorien abrite un restaurant et un bar à l'ambiance britannique. Ce parcours officiel est le descendant d'un premierlink de 9 trous, tracé en 1814 par des officiers duduc de Wellington après leur séjour béarnais à la suite de labataille d'Orthez[B 66],[Note 85].
Le patrimoine civil de Pau est dominé par la figure de son château, dont les parties les plus anciennes datent duXIIe siècle, sans qu'il soit possible de dire s'il précède la constitution du village, ou inversement[B 25]. Celui-ci est toujours le symbole de la ville et attire près de 100 000 visiteurs chaque année. Le patrimoine de Pau ne se résume néanmoins pas à ce seul édifice, d'autres monuments reflètent l'histoire de ce petitcastelnau devenu capitale d'un État indépendant puis cité royale. La ville offre un patrimoine particulièrement diversifié duMoyen Âge, à laRenaissance en passant par laBelle Époque et jusqu'à nos jours.
L'annexion du Béarn à la couronne de France en 1620, parLouisXIII, entraîne la mise en place de différentes institutions visant à marquer ce nouveau rattachement. Ainsi, à proximité du château, leParlement de Navarre est instauré pour édicter les textes de loi (en béarnais) de la nouvelleprovince duBéarn ainsi que de laBasse-Navarre et de laSoule. Il s'établit, en réalité, dans un plus ancien palais de justice qui est construit dès 1585[B 30] notamment en lieu et place de la maison de l'évêque de Lescar. Incendié en 1716, il est rebâti mais très vite abandonné au profit dupalais de justice actuel. Leconseil départemental s'y est depuis installé et y tient toujours ses sessions. Afin de compléter le rattachement du Béarn à la France, le rétablissement du culte catholique est une nécessité de premier plan. Un collège dejésuites est construit à l'appel du roiLouis XIII probablement entre 1622 et 1645. Devenulycée Louis-Barthou, il abrite toujours certains bâtiments d'origine, ces derniers sont bâtis dans le pur style béarnais avec des toits en ardoise à forte pente et des murs en galets dugave.
LeXIXe siècle, et particulièrement laBelle Époque, sont une période faste pour la constitution du patrimoine civil actuel de Pau. Le tourisme climatique emmène avec lui la construction de nombreuses demeures luxueuses pour agrémenter le séjour des riches hivernants européens, mais plus globalement un véritable renouveau de la ville s'est opéré avec la construction de nombreux nouveaux équipements publics pour leur accueil et également pour accompagner la forte poussée démographique de la cité[Note 88].
L'accueil des riches touristes européens est notamment assuré par deux palaces en directe concurrence, l'hôtel de Gassion et l’hôtel de France qui sont situés sur leboulevard des Pyrénées. L'hôtel de Gassion est situé entre le château de Pau et l'église Saint-Martin, il abrite des appartements désormais. L'hôtel de France est lui situé à l’est de laplace Royale, il abrite actuellement les services de lacommunauté d'agglomération Pau Béarn Pyrénées. Le tourisme climatique a également permis de laisser comme héritage un ensemble de villas de prestige. Les riches touristes anglais, américains et russes se font construire des villas afin de rendre leurs séjours toujours plus confortables lors de la saison hivernale. Ces bâtisses, de style anglais, sont principalement construites à la fin duXIXe siècle. Ces villas ont désormais divers usages : hôtel de luxe (Hôtel Villa-Navarre édifiée entre 1865 et 1888[RP 29]), salle de réception (villa Saint Basil's édifiée en 1889), appartements (Palais Sorrento en 1888), résidence du préfet (villa Sainte-Hélène), etc.
Les services municipaux successifs font tout pour capter et maintenir cette riche clientèle à Pau. Ils font ainsi construire différents équipements visant à améliorer le séjour de leurs hôtes. Le premier d'entre eux est lagare dès 1864 pour l'ouverture de la ligne et 1871 pour l'inauguration du bâtiment. Unfuniculaire s'installe ensuite en 1908[SO 14], afin d'assurer la liaison entre la ville-haute, centre historique, et la gare en contrebas. L'Hôtel des Postes est bâti en 1900, et lePalais Beaumont, originellement dénommé palais d'Hiver, voit lui le jour en 1900 afin de divertir les hivernants et les Palois par des jeux, des spectacles, des fêtes et des rencontres. Mélangeant les styles architecturaux, il est plusieurs fois remanié et doit être réhabilité en 1996 après un demi-siècle d'oubli. Il accueille désormais un casino et surtout un centre de congrès, théâtre de diverses manifestations tels des séminaires ou des salons.
L'importance démographique prise par la ville au cours duXIXe siècle implique la réalisation de différents équipements afin de lui fournir les moyens nécessaires à sa bonne gouvernance. Les services municipaux déménagent ainsi dans l'actuelhôtel de ville à partir de 1878. Le bâtiment, situé au nord de laplace Royale, est en réalité un ancien théâtre datant de 1862, le projet visant à y édifier l'église Saint-Louis lancé en 1685 et relancé en 1788 n'ayant jamais abouti. Ainsi, s'explique la statue deThalie, muse de la Comédie au front étoilé, qui orne son fronton. L'actuel palais de justice est édifié entre 1847 et 1856[B 68] sur l'emplacement de l'ancien couvent des Cordeliers. La place de la Libération participe aujourd'hui à la majesté de ce bâtiment dont la façade est classiquement ornée de colonnes elles-mêmes surplombées d'un fronton en marbre blanc. C'est tout naturellement également qu'est édifiée progressivement de 1821 à 1875[B 68] une caserne à Pau, ville préfectorale proche de la frontière. Lacaserne Bernadotte, où sont aujourd'hui situées les archives nationales de l'Armée de terre, accueille ainsi dès 1830, deux régiments. L'actuelleplace de Verdun devenue parking et anciennement dénommée place Napoléon, étant, à cette époque, une zone d'exercices close.
Le déclenchement de laPremière Guerre mondiale marque le déclin brutal du tourisme climatique palois. Durant la période de l'entre-deux-guerres, plusieurs projets d'envergure voient malgré tout le jour afin de relancer cette activité autrefois prospère. Lepalais des Pyrénées (oupalais du Commerce et des Fêtes) est construit en 1930, dans un styleart déco, afin de signaler par un édifice-phare[36] la création de ce nouveau quartier en centre-ville[Note 89]. Ce véritable centre-commercial avant l'heure propose de nombreuses activités[Note 90], dont près de80 commerces. Le retour à l'esprit originel du lieu commence en 1951 avec la destruction de la couverture de l'allée centrale, les Palois retrouvant la vue sur les Pyrénées. Quatre immeubles sont ensuite construits par surélévation en 1957. C'est, cependant, en 2006 qu'il apparaît, agrémenté d'auvents de verre et d'acier, sous son apparence actuelle. C'est à cette même période de l'entre-deux-guerres qu'est construit le palais d'Aragon qui symbolisa l'échec de la reconquête touristique de Pau. Construit sur le boulevard des Pyrénées de 1929 à 1931 sous les plans deGeorges Wybo, il ne devient jamais le palace prévu mais se transforme après de nombreuses péripéties[Note 91] en un immeuble d'appartements.
Le début duXXIe siècle est marqué par l'inauguration en 2001 au pied duParlement de Navarre originel, de l'hôtel du département des Pyrénées-Atlantiques, édifice de verre sur lequel se reflètent certaines bâtisses duboulevard des Pyrénées. Il regroupe aujourd'hui la totalité des services administratifs qui lui sont liés. Il reçoit en 2002 le prix d'architecture AMO[159]. L'emménagement des archives communautaires de l'agglomération de Pau-Pyrénées dans l'ancienne usine des tramways[Note 95] en 2011, ainsi que la réalisation de la médiathèque André-Labarrère en 2012 sont également des éléments incontournables du patrimoine palois contemporain.
Deux églises majeures sont présentes en centre-ville. Réalisée d'après les plans de l’architecteÉmile Boeswillwald, la construction de l'église Saint-Martin, d'influence néogothique, débute en 1863 pour se terminer en 1871. L'égliseSaint-Jacques est construite par une souscription populaire des Palois en réponse au chantier de l'église Saint-Martin, cette dernière étant vue comme le projet des touristes. Également d'influence néogothique, faisant suite à l'ancienne chapelle du couvent des Cordeliers, elle est achevée en 1868. Elle retrouve ses deux flèches en 2012[RP 30], qui ont été enlevées en 2001 en raison de leur fragilisation par latempête Martin de 1999.
D'autres églises remarquables sont visibles à Pau. Coiffée d’une monumentale statue de la Vierge à l’enfant, l'église Notre-Dame, d'inspiration Art déco, s'élève, dans la première moitié duXXe siècle, en continuité avec l'ancienne église vouée au pèlerinage qui la préfigure. L'église Saint-Joseph, œuvre de l'architecteJacques Laffillée, est construite en 1935. De style néo-byzantin, elle est reconnaissable à ses coupoles et son clocher en ciment armé haut de 50 mètres. Quant à l'église Saint-Pierre, elle est édifiée en 1970 par l'architecteprix de RomeAndré Remondet. En grande partie recouverte d'ardoises, elle marie sa structure moderne avec les bâtiments de béton qui l'entourent.
La cité paloise accueille également quelques chapelles notables, dont celle de l'ancien couvent des Réparatrices, qui abrite aujourd'hui l'École nationale de musique et de danse et allie ainsi architecture ancienne et architecture contemporaine. L'égliseSaint-Louis-de-Gonzague, à l'architecture classique, accompagne l'implantation d'un collège deJésuites (actuellycée Louis-Barthou). Commencée en 1679, elle n'est achevée qu'en 1851.
Ancien lieu de culte desUrsulines de Pau, l'Église Notre-Dame du Bout du Pont construite en 1872 a une histoire particulière puisqu'elle a été déplacée en 1932. Le couvent des Ursulines devait, en effet, être démoli pour laisser place au Palais des Pyrénées sur l'actuelleplace Clemenceau. L'église est donc démontée pierre par pierre (chacune étant numérotée) puis réédifiée à son emplacement actuel, de l'autre côté dugave de Pau.
Aujourd'hui, la langue béarnaise est mise en valeur par plusieurs événements palois tout au long de l'année, notamment leCarnaval biarnés et le festivalHestiv'Òc. La ville compte également une école et un collègeCalandreta, d'autres établissements bénéficient d'un enseignement en béarnais fourni par des maîtres itinérants. Plusieurs associations, comme l'Ostau Bearnés[165] et l'Institut béarnais et gascon défendent la pratique de cette langue dans la commune. En 2018, un projet detiers-lieu béarnais se développe, il doit aboutir à la création d'ici 2021 de laCiutat dans lequartier du Hédas, une cité créative de la culture béarnaise[M 26].
LeZénith de Pau est le plus grand équipement culturel de la ville. Inauguré en 1992 il est doté de 7 500 places (ou jusqu'à 4 418 places assises[166]). Il accueille des artistes nationaux et internationaux au sein d'opéras, concerts, cabarets, spectacles de cirque et sur glace. LePalais Beaumont est uncentre de congrès accueillant environ 250 évènements par an[167]. Construit en 1900, il fut tour à tour palais d'hiver, casino municipal et hôpital pendant la guerre. Il dispose d'un auditorium et sert notamment de lieu de résidence pour l'Orchestre de Pau Pays de Béarn.La Centrifugeuse[168] est un autre espace disponible pour l'expression scénique au sein de l'UPPA. Leparc des expositions de Pau est lui situé à l'ouest de la ville, à cheval sur Pau etBillère, il accueille 450 000 visiteurs et200 manifestations par an[169]. La Foire de Pau est l’événement majeur du parc, elle s'y déroule chaque année depuis 1949.
La ville compte plusieurs complexescinématographiques. Le cinémaLe Méliès[170], classéart et essai, prend place dans le pôle culturel du Foirail. Il est doté de trois salles, le cinéma propose des soirées thématiques et des événements en partenariat avec divers acteurs culturels (Cin'es'pace, Un été au ciné, etc.) et organise tous les ans le festival international du film musical de Pau[171]. Deux cinémas du groupeCGR accompagnent l'offre en la matière, le Méga CGR situé à proximité de l'université est équipé de 12 salles numériques et 3D, et le CGR Saint-Louis en centre-ville qui est équipé de 7 salles numériques rénovées en[SO 15].
Le musée national duchâteau de Pau est créé en 1929 dans le lieu qui voit naître le futurHenri IV le. À la fois forteresse médiévale, palaisRenaissance, résidence royale, ce musée situé au cœur de la ville est visité en moyenne par 100 000 personnes par an. Les visiteurs peuvent s'attarder devant la légendaire carapace de tortue qui servit de berceau au bon roi Henri[172]. Le château recense près de 12 000 œuvres et objets, les conservateurs successifs s'attachent à réunir tableaux, objets d'art et documents ayant trait au temps d'Henri IV. Lemusée des Beaux-Arts de Pau est, quant à lui, inauguré en 1864 sous l'initiative de laSociété béarnaise des amis des arts, avec une donation notable du collectionneur d'origine béarnaiseLouis La Caze en 1872. Il est le premier musée, en 1878, à exposer une œuvre importante deDegas,Le bureau du coton à la Nouvelle-Orléans. Il présente des œuvres allant duXVIIe siècle auXXe siècle, avec des peintres issus de diverses écoles européennes commeBrueghel,Jordaens,Morisot ouRubens mais aussi des artistes régionaux commeVictor Galos. Le musée est situé depuis 1931 dans un bâtiment styleArt déco qui lui est destiné[Note 96].
Avec ces deux musées majeurs de la ville, Pau compte d'autres espaces, dont lemusée Bernadotte. Celui-ci est situé dans une modeste maison de tonnelier qui voit naître et grandirJean-Baptiste Bernadotte, qui devient maréchal de France puis roi de Suède en 1818 et fondateur de l'actuelle famille régnante de ce pays. Il renferme une collection d’œuvres et d'objets ayant trait à l'histoire de ce célèbre Béarnais, il permet également de se rendre compte des conditions de vie classique d'une famille duXVIIIe siècle à Pau[M 27]. Lavilla Lawrance, construite en 1855, abrite les collections duCercle anglais[Note 97] qui perpétue la tradition britannique dans la ville[173] ainsi que les archives de l'équipage du Pau-Hunt. Cercle littéraire à sa création, ce club de gentlemen met en valeur et préserve ses collections[174] qui constituent un élément majeur du patrimoine historique et culturel de « Pau ville anglaise ». En 2019, le musée de la résistance et de la déportation déménage de la villa Lawrance vers la cyber-base de Pau[RP 31]. Enfin lemusée des parachutistes, ouvert en 1984 sur la plaine duPont-Long près de l'ETAP, est un musée national géré par la SAMParas (Société des Amis du Musée des Parachutistes)[175].
Le Trinity Church (aussi appelé le 6, rue Bargoin ou l'ancien Méliès)[177]
Plusieurs compagnies théâtrales exercent également à Pau, comme la compagnie l'Auberge Espagnole[178], l'Art Scène[179], Printemps théâtre et le Chat Bus[180], Tam-Tam théâtre[181].
Le réseau des médiathèques de l’Agglomération Pau-Pyrénées se compose de 10 médiathèques dont 5 sur le territoire de la ville de Pau : les médiathèquesAndré Labarrère (ouverte en), Trait d'Union, Les Allées, de la Montagne et de la Pépinière[M 29]. Le service départemental des archives collecte, conserve et diffuse les archives publiques ou privées. Il est installé depuis 1971 à l'entrée de la cité administrative et occupe un ensemble de deux bâtiments, l'un destiné à la conservation des documents, l'autre à leur consultation. Les archives communautaires et la bibliothèque patrimoniale de la ville de Pau sont quant à elles situées dans l'ancienne usine des tramways[M 30].
Les idées mènent le Monde[183] est unerencontre littéraire dont la première édition a eu lieu en 2014 auPalais Beaumont sur le thème du bonheur et attire 20 000 visiteurs[SO 16] sur trois journées en 2015. Le salonUn aller-retour dans le noir[184] se concentre lui sur le polar depuis 2008, il vise à présenter toute la richesse de la littérature noire et policière au travers de rencontres, débats, projections et lectures. D'autres événements marquent également la vie paloise tout au long de l'année, comme Urban session autour des danseship-hop, le festival Accès(s)[185] qui vise à présenter les démarches artistiques liées aux technologies électroniques et numériques, qui mêle concerts et conférences-débats, ou encore le Tremplin Salsa, concours international de salsa créé en 2008.
Parmi les principaux événements annuels palois, on retrouve leCarnaval biarnés[186], qui se déroule durant une semaine environ au mois de février avant le carême. Le carnaval béarnais symbolise le retour d'exil de sa MajestéSent Pançard et de sa cour à travers les villages béarnais puis la capitale paloise.Sent Pançard reflète tous les maux et les vices de la société. Autre manifestation célébrant la culture locale,Hestiv'Òc[187], « festival des musiques et cultures du Sud » a été créé en 2005. Durant quatre jours le week-end du, plusieurs centaines d'artistes et 60 000 festivaliers[SO 17] se rassemblent dans les rues de Pau pour des spectacles gratuits afin de partager et diffuser la culture occitane.
Pau offre des spécialitésgastronomiques du sud-ouest et des plats typiquement béarnais ou palois. On retrouve par exemple lagarbure qui est un potage fait à base dechou, deharicots blancs, de confit d'oie, dejambon ou delard. Lapoule au pot, popularisée parHenriIV, est une sorte de pot-au-feu dans lequel une poule farcie est bouillie. Lejambon de Bayonne est en réalité un jambon d'origine essentiellement béarnaise[188], fabriqué à partir de porcs des vallées d'Ossau et d'Aspe. Ce jambon était historiquement salé àSalies-de-Béarn puis exportévia l'Adour depuis le port deBayonne d'où l'appellationjambon de Bayonne. Actuellement, la zone de transformation des jambons (salage, séchage, affinage,désossage) est la zone géographique française correspondant au bassin de l'Adour[Note 98].
Lefromage des Pyrénées est un autre élément remarquable de la gastronomie paloise et béarnaise. Ce fromage est fait à partir de lait debrebis, l'appellation la plus connue est l'ossau-iraty (AOC). Ce fromage peut être dégusté en particulier avec de la confiture de cerises noires. Les coteaux deJurançon, situés à proximité immédiate de la ville, apportent deux autres spécialités. Tout d'abord lemiel, dont le Béarn est l'une des premières régions productrices[SO 18]. Il est utilisé dans les sauces, desserts et marié aux produits à base de canard (magret au miel). Enfin, et surtout, les vins blancs deJurançon qui sont eux aussi liés à la légende dubon roi Henri et de son célèbre baptême béarnais[Note 99].
Le château d'Henri IV et une partie de la ville de Pau, Basses Pyrénées. 14 juin 1821, par Marianne Colston.
La ville de Pau est mentionnée dans la littérature dès le Moyen Âge.Jean Froissart en fait une description dans lelivreIII — Voyage en Béarn — de sesChroniques[B 69]. Jusqu'auXVe siècle, Pau n'est évoquée qu'à travers son château[B 70]. En devenant capitale du Béarn en 1464 puis du Royaume de Navarre après 1512, la ville décolle réellement et tend à se détacher de son château dans les récits[B 71]. La mort d'HenriIV, en 1610, donne le signal d'un intérêt national pour sa cité natale[B 72]. La ville est alors réduite au souvenir de la naissance du célèbre souverain. Dès 1611 dansDiscours des faicts héroïques de Henry le Grand, Hierosme de Bénevent écrit :« Si jamais il vient à propos de louer la ville de Pau, pour toute louange, il suffira de dire que c'est le lieu où le grand Henri vit premièrement la lumière. »[189],[B 72]. La mémoire « henricienne » monopolise les écrits littéraires sur Pau jusqu'auXIXe siècle, laRestauration puis lamonarchie de Juillet sont autant d'occasions de rappeler ce lien indéfectible entre Pau etHenriIV[B 73].
La deuxième moitié duXIXe siècle marque un déplacement du regard des écrivains du château d'HenriIV vers la nature pyrénéenne[B 51]. La vue de Pau sur son environnement est consacrée, dans l'élan lié auromantisme. Avec l'essor du tourisme climatique, Pau se transforme en ville-belvédère et attire les peintres commeAntoine Ignace Melling,Franz Schrader,Roger de Bouillé,Louis-François Lejeune ouFrançois-Édouard Picot[190]. Lié à la vogue duPyrénéisme, de nombreux auteurs entament un séjour pyrénéen et font de Pau un préliminaire indispensable de l'exploration touristique[B 74]. C'est le cas d'Alphonse de Lamartine en 1838 avec son célèbre« Pau est la plus belle vue de terre comme Naples est la plus belle vue de mer »[190],Stendhal la même année ouVictor Hugo en 1843 :« Vers midi on ne distinguait les Pyrénées qu'à quelques stries blanches à l'horizon, comme si la robe bleue du ciel éraillée par places laissait voir sa trame d'argent. »[190]. Le comteHenry Russell conclut en 1902 dansPyrenaïca :« Au merveilleux panorama de Pau, je ne reproche qu'une seule chose, c'est de ne pas toujours se laisser voir. »[190].
Les princes de Béarn jouent un rôle central dans la création de la cité paloise au Moyen Âge, avec l'établissement de son château fort. Pau devient un centre vicomtal notable entre la fin duXIe siècle et le début duXIIe siècle, vraisemblablement sousGaston IV le Croisé[B 78]. Ses héritiers — Gaston VI etGaston VII — y séjournent régulièrement. Le princeGaston Fébus fait mener d'importants travaux de fortification sur le château auXIVe siècle[B 79], en faisant l'un des maillons essentiels de son système de défense. AvecGaston IV de Foix-Béarn, Pau affirme son importance et devient la nouvelle capitale du Béarn par une décision du, elle profite alors de sa position centrale au sein de la principauté souveraine. Par la suite, les couples royauxHenri etMarguerite de Navarre puisJeanne d'Albret etAntoine de Bourbon font vivre la cour duroyaume de Navarre dans la cité, procédant à d'importants travaux dans le château et son domaine tout au long duXVIe siècle. Premier — et seul — prince de Béarn né à Pau[192], le futurHenriIV voit le jour le dans le château de ses ancêtres. Premier roi de la lignée desBourbon, l'image de ce roi réconciliateur et bon-vivant marque depuis profondément l'image de la ville et de son château natal.
D'azur à la barrière de trois pals aux pieds fichés d'argent, sommée d'un paon rouant d'or, accompagnée en pointe et intérieurement de deux vaches affrontées et couronnées du même ; au chef aussi d'or chargé d'une écaille de tortue au naturel surmontée d'une couronne royale fermée d'azur rehaussée d'or, accompagnée à dextre de la lettre H capitale et à senestre du chiffre IV romain aussi d'azur
Blason de Foix Béarn
Remarques
Ces armes sont desarmes parlantes de forme « rébus » (pau signifie « palissade » en béarnais), et de forme « à-peu-près » (le paon se ditpavon oupau [paw]).
De la famille de Foix-Béarn dont Pau dépendait, ses armes s'inspirent des trois pals de Foix et des deux vaches du Béarn.
Dans le blasonnement, l'expression(accompagné...)"du chiffre IV romain" est fautive (IV est unnombre composé dedeux chiffres romains). Meilleur serait :(accompagné...) « d'un IV en chiffres romains ».
Devise
Ladevise de Pau est enlatin :Urbis palladium et gentis (« Protectrice de la ville et de son peuple »)
SelonMalte-Brun dansLa France illustrée de 1882, elles se blasonnent ainsi :
d'azur à trois pals fichés et alézés d'argent, réunis par une fasce de même, le pal du milieu surmonté d'un paon faisant la roue en chef, et deux vaches affrontées d'argent en pointe.
Remarques
Le chef, ajouté en 1829, n'est pas évoqué dans sa France Illustrée datant pourtant de 1882.
Les vaches ici ne sont pas couronnées, donc plus proches de celles des armes des seigneurs du Béarn, également non couronnées.
Le paon n'a pas de couleur précisée. Il était probablement « au naturel ». On le trouve parfois blasonné ainsi pour le blason actuel.
Selon des notes de Gaston du Breuille (de Pau, 1896) Les anciennes armoiries concédées, en 1482, par François Fébus, roi de Navarre, étaient :
d'argent, à trois pals de gueules, au paon rouant d'azur perché sur le milieu.
Remarques :
Ces blasonnements sont certainement incomplets ou défectueux, car on voit mal comment un paon (ou quoi que ce soit) pourrait être posé sur un pal qui par définition va jusqu'au sommet de l'écu. La contradiction pour la couleur du paon est secondaire ("De gueules" -"du même" que les pals- pour Raymond ou « d'azur » pour Du Breuille)
Il semble donc qu'en fait il ne s'agit pas de « pal-pièce honorable », mais d'un meuble « pieux », qui préfigure déjà, à la couleur près, les pals alaisés au pied fiché qui composent la barrière du blason actuel.
↑La vallée du gave de Pau s'élargit ensuite aprèsLescar.
↑Vastes forêts alluviales en perpétuelle évolution.
↑Les ZNIEFF detype II sont de grands ensembles naturels riches, ou peu modifiés, qui offrent des potentialités biologiques importantes.
↑Une unité urbaine est, en France, une commune ou un ensemble de communes présentant une zone de bâti continu (pas de coupure de plus de200 mètres entre deux constructions) et comptant au moins 2 000 habitants. Une commune doit avoir plus de la moitié de sa population dans cette zone bâtie.
↑Dans une agglomération multicommunale, une commune est dite ville-centre lorsque sa population représente plus de 50 % de la population de l’agglomération ou de la population de la commune la plus peuplée. L'unité urbaine de Pau comprend une ville-centre et54 communes de banlieue.
↑Labie Cabe (actuelle rue du Moulin), la rueLongue (actuelle rue du Château), laRue (actuelle rue du Parlement), larue de Castegmedo (en partie l'actuelle rue Sully).
↑En remplacement d'une passerelle reposant sur des piles de bois, qui était régulièrement détruite par les crues du gave. Dès 1524 une solution technique fut proposée, mais la réalisation n'arriva totalement qu'entre 1592 et 1593 avec le financement de Catherine de Bourbon.
↑La construction du boulevard du Midi fait l'objet d'un vaste débat dans la société paloise, entre ses défenseurs et les « Tranistes » qui souhaitent élargir les rues adjacentes à la place Gramont (et donc notamment la rue Tran)[B 6].
↑Ce qui fit des halles de la place de la République le seul marché central de Pau.
↑Sur les vestiges de l’ancien asile d’aliénés[M 9].
↑« Comme la célèbre savonnerie Roussille qui donna l'expression longtemps utilisée des Palois« ça sentRoussille » les jours où l'odeur des effluves de l'usine s'échappent jusqu'à la ville haute ».
↑Qu'il double avec le cours Lyautey pour créer un espace boisé au centre de la nouvelle artère.
↑Trois barres de quinze niveaux au sud, à l'est et à l'ouest. Une tour de vingt niveaux était prévue au nord, elle fut finalement remplacée par l'actuelle maison de l'Agriculture.
↑« LeCami Salié est évoqué dès 1 500 ans avant Jésus[SO 5] ».
↑Principalement le Gave de Pau, sur la partie basse de la ville et le secteur de la gare, et deux cours d’eau secondaires, l’Ousse au sud de la ville (secteur Bizanos et de la gare) et l’Ousse des Bois qui traverse tout le nord de la ville d'est en ouest[PPRI 2].
↑En application de laDirective inondation du qui vise à créer un cadre commun permettant d'évaluer et de réduire les risques d'inondation sur le territoire de l'Union européenne[54], une évaluation du risque d'inondation a été entreprise en France en 2011 au niveau de chaque bassin hydrographique dont lebassin Adour-Garonne et a permis de dresser une cartographie des zones inondables de la ville de Pau[55]. Sur lebassin Adour-Garonne,18territoires à risques importants d'inondation (TRI) ont été arrêtés par le préfet coordonnateur de bassin le. Pour le département des Pyrénées-Atlantiques, deux TRI ont été retenus : celui de Pau (34 communes dont Pau) et celui du Côtier Basque (13 communes)[56].
↑La tempête du 6 au a touché de nombreux départements — dont lesPyrénées-Atlantiques — et a donné lieu à un arrêté de catastrophe naturelle concernant, entre autres, la commune de Pau.
↑Les Pyrénées sont soumises à une activité sismique issue de la confrontation de deux plaques tectoniques (l’ibérique et l’eurasiatique).
↑Les premiers Palois sont en grande partie originaires d'Ossau, la plaine du Pont-Long étant vitale pour les intérêts économiques des Ossalois[B 21].
↑Les plus anciennes mentions du château de Pau remontent à 1100, mais ces documents évoquent l'importance qu'ont déjà pris le château et la localité qui se construit autour de lui pour la vie du pays[B 23].
↑Petite circonscription administrative au Moyen Âge.
↑Référence à la mésaventure qu'un chevalier de Bigorre a connu pour ne pas avoir respecté les fors. Celui-ci fut nommé seigneur du Béarn durant un an avant d'être rapidement exécuté pour ses manquements[B 23].
↑La tradition béarnaise d'alors, garantie par les Fors, est que la justice soit rendue par le pouvoir directement dans les villages ou vics.
↑Avec la conquête de tout le Sud-Ouest par les rois de France et l'unification de la péninsule ibérique par lesrois catholiques.
↑L'atelier de la monnaie prend place dans la tour du Moulin, désormais rebaptisée tour de la Monnaie. Selon les sources, ce transfert a eu lieu en 1524 ou 1554[B 28].
↑Jeanne d'Albret accouche en chantant un cantique béarnais à la sainte Vierge, afin que son fils ne soit « ni peureux, ni rechigné ». La légende dit que les lèvres du futur monarque furent baptisées avec du vin deJurançon et de l'ail.
↑La mort de son mariAntoine de Bourbon en 1562 constituant la bascule qui pousse Jeanne vers plus d’extrémités avec sa volonté d'imposer à son peuple sa foi personnelle[B 31].
↑En 1569, la région est secouée par une année de terribles guerres religieuses qui entraînent de nombreuses pertes àOrthez, Tarbes,Navarrenx ou encoreMont-de-Marsan.
↑Il faut attendre 1615 pour que l'église Saint-Martin retrouve le culte catholique.
↑Entre les protestants, appuyés par leconseil souverain de Béarn, et les catholiques, menés par les évêques de Lescar et Oloron.
↑Face à unLouisXIII conciliant, dont toutes les actions démontrent sa volonté d'apaisement et d'oubli du passé, les Palois reçoivent le roi de France sous les acclamations le. Le souvenir encore vivace du bon roi Henri jouant sûrement un rôle dans l'accueil de ce fils plein de grâce et de prestance[B 35].
↑La procession ramène du faubourg à l'église Saint-Martin leCorpus Christi avec le roiLouisXIII qui suit tête nue et un cierge à la main. Une foule immense est alors présente dans les rues de la cité, les maisons sont pavoisées et les murailles tapissées de riches tentures pour le rétablissement officiel du culte catholique à Pau et dans le Béarn.
↑Un soulèvement est organisé par le marquis de La Force, gouverneur du Béarn, mais stoppé par le duc de Guyenne. L'exécution de Jean-Paul de Lescun en 1622, un ancien membre du Conseil souverain, marque le symbole de la défaite du parti protestant en Béarn.
↑Au lendemain de l'annexion officielle,LouisXIII repart en ordonnant de prélever du château des canons, une collection de quatre-vingt-quinze tableaux, des tapisseries et objets émaillés, pour les ramener à Paris[72].
↑Avec un goût particulier pour les arts et les sciences et un attachement profond aux traditions, aux libertés et aux usages locaux[B 37].
↑Cette université de droits, de lettres et de philosophie est un centre très actif, et bénéficie d'une grande notoriété jusqu'à la Révolution[B 39].
↑La révolte gronde dans la population paloise, qui se révèle toujours très attachée à cette institution et se rend compte de son importance pour la prospérité de la cité[B 40].
↑Le Parlement montre sa reconnaissance envers la clémence royale mais fait toujours preuve d'une grande méfiance quant à la défense d'un peuple toujours plus opprimé par des contributions de plus en plus lourdes.
↑Avec notamment le représentant en missionMonestier de la Lozère qui s'empresse de faire cesser l'exercice du culte dans les églises paloises et de détruire leurs clochers.
↑Ce statut lui est enlevé le au profit d'Oloron, puis définitivement rendu le.
↑Par un décret du, il décide d'agrandir la place qui porte son nom (actuelle place Royale) pour que celle-ci s'étende jusqu'à la rivière et dévoile ainsi son panorama face aux Pyrénées.
↑Utilisée à la fois par les SS et la Gestapo, elle était dotée de quatre cellules individuelles et d'une grande cellule collective, la prison pouvait accueillir jusqu'à une cinquantaine de prisonniers en même temps.
↑Les deux premières fosses renfermaient38 corps mutilés de prisonniers torturés, la troisième les corps de6 résistants tués près deMonein et dans la dernière le corps de Jean Mathie.
↑La « capacité d'autofinancement » (CAF) est l’excédent dégagé en fonctionnement ; cet excédent permet de payer les remboursements de dettes. Le surplus (CAF - remboursements de dettes) s’ajoute aux recettes d’investissement (dotations, subventions, plus-values de cession) pour financer les dépenses d’équipement. Ce montant représente le financement disponible de la commune[91].
↑Le « fonds de roulement », différence entre les financements à plus d'un an et les immobilisations, permet de combler le décalage entre l'encaissement des recettes et le paiement des dépenses[92].
↑Les déchets ménagers résiduels comprennent les déchets obtenus après extraction des autres fractions, valorisables, de déchets.
↑Les foyers de l'enfance ont pour mission d'accueillir tout mineur en difficulté ou en danger confié par sa famille ou par mesure judiciaire au service de l'Aide sociale à l'enfance.
↑Le collège Clermont, le collège Jeanne-d'Albret et le collège Marguerite-de-Navarre.
↑Les collèges Immaculée-Conception, Saint-Dominique, Sainte-Ursule, Saint-Maur et calendreta.
↑Lelycée Louis-Barthou (enseignement général et technologique), le lycée Saint-Cricq (enseignement général et technologique), le lycée Saint-John-Perse (enseignement général et technologique) et le lycée professionnel Honoré-Baradat.
↑Le lycée Immaculée-Conception (enseignement général et technologique), le lycée Saint-Dominique (enseignement général et technologique), les lycées professionnels Beau-Frêne, Montpensier et Saint-Vincent-de-Paul.
↑La polyclinique Marzet, située boulevard Alsace-Lorraine, a été rachetée par la polyclinique de Navarre en 2013. Le nouvel ensemble compte400 lits et emploie près de700 personnes[RP 12].
↑C’est-à-dire qu’elles ont signé une convention tripartite avec le représentant de l’État, à savoir l’Agence régionale de santé et le Département[114],[115].
↑Par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique, pour les populations de référence postérieures à 1999, que les populations correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, et que les populations des années 2006, 2011, 2016, etc. pour les communes de plus de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population de référence publiée par l’Insee pour l'ensemble des communes.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑Le taux d’activité représente la part des actifs dans la population totale.
↑Constituée d’équipes mixtes de recherche CNRS/université de Pau et des Pays de l’Adour (UPPA) et Total (L'IPRA représente130 enseignants, chercheurs et allocataires, un budget annuel d'1,5 million d’euros et6 masters scientifiques).
↑La chambre de commerce et d'industrie de Pau Béarn gère l'aéroport Pau-Pyrénées, le groupe ESC Pau, l'hôtel consulaire, le CNPC et l'IPC de Pau.
↑L'hippodrome du Pont-Long est créé en 1842, des courses hippiques ont lieu dès leXIe siècle àMorlaàs.
↑Un autre club de rugby palois a existé, le Béarn Sporting Club, qui est finaliste de la 4éme édition duChampionnat de France de 4e série en 1923 face à Carmaux[146]. Le club créé le 24 avril 1922 avait son siège auQuartier du Château au 10 Rue Jeanne d'Albret, et accède à la finale après avoir éliminé en quart de finale le CA Moulin d'Ars à Bordeaux sur le terrain du BEC[147],[148].
↑La population paloise fut quasiment multipliée par quatre durant leXIXe siècle.
↑Profitant de la démolition de l'ancien marché couvert, le maire Alfred de Lassence décida de doter la ville d'un nouveau centre au niveau de la place Clemenceau.
↑Une salle des fêtes, un cinéma, un casino, un dancing, un mini-golf.
↑Alors que l'aile sud était en construction en 1929, le krach boursier entraîna la mise en faillite de la Société des hôtels et casinos de Pau et de ce fait la démission du maire Alfred de Lassence. L'aménagement des appartements se poursuivra jusqu'à l'après deuxième Guerre mondiale.
↑Construit dans le cadre desZUP pour accueillir 2 000 logements ainsi que divers équipements publics comme l'église Saint-Pierre et l'école Jean-Sarrailh.
↑Constituée notamment des Archives départementales en 1971, de la direction départementale des Pyrénées-Atlantiques et de la maison de l'Agriculture au début desannées 1980.
↑Construit progressivement de 1962 à 1977 sur une vingtaine d'hectares avec des bâtiments de faible hauteur dans un parc arboré et gazonné.
↑Fondée en 1899 pour produire le courant nécessaire à la circulation des rames du tramway palois, le réseau est remplacé en 1931 par des autobus qui utilisent les lieux comme dépôt jusqu'en 1985.
↑À l'origine le musée occupe le premier étage du palais de Justice dans une unique salle. Il est transféré, en 1881, dans les galeries de l’ancien asile, au centre de la ville, avant de trouver son emplacement final.
↑L'English Club ou Cercle Anglais de Pau est un club social masculin fondé en 1856 et comprenant statutairement 100 membres.
↑Selon la légende, Henri d'Albret frotte les lèvres de son petit-fils avec une gousse d'ail puis lui humecte les lèvres avec du vin de Jurançon pour lui donner force et vigueur.
↑Portrait réalisé du vivant d'Henri IV par François II Bunel, et acquis par la ville de Pau en mai 2016[RP 34].
↑Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale »,Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography,no 501,(ISSN1278-3366,DOI10.4000/cybergeo.23155,lire en ligne, consulté le)
↑a etbSimin Palay,Dictionnaire du béarnais et du gascon modernes (Bassin Aquitain) : embrassant les dialectes du Béarn, de la Bigorre, du Gers, des Landes et de la Gascogne maritime et garonnaise, Éd. du Centre national de la recherche scientifique,(ISBN2-222-01608-8,BNF37386897).
↑Catherine de Navarre,Instruction donnée par la Reine de Navarre, pour soutenir l'indépendance du Béarn devant le Roy de France datée du 29 mars 1509 (ou 1510, en raison d'une date avant Pâques), publiée par Adolphe Mazure à Pau en 1839[lire en ligne]
↑« La socialiste Martine Lignières-Cassou élue maire de Pau »,La Dépêche,(lire en ligne, consulté le)« La députée socialiste des Pyrénées-Atlantiques, âgée de 56 ans, qui était la seule candidate, a été élue par 35 voix contre 14 abstentions ».
↑Hélène Chauwin, « Les dernières heures de Martine Lignières-Cassou à la mairie de Pau : Elle y a passé 37 ans. D'abord comme conseillère municipale puis comme mairesse. Elle a choisi de ne pas se représenter et ne sera bientôt plus que députée. Elle ne regrette rien. "C'est dur la vie politique" confie-t-elle. Entre photos et souvenirs, elle a reçu l'une de nos équipes. »,France 3 Nouvelle-Aquitaine, 30/3/2014 mis à jour le 10/6/2020(lire en ligne, consulté le).
↑G.V., « Bayrou sacré roi de Navarre à Pau : Le président du MoDem, François Bayrou, gagne largement la mairie de Pau, avec 62,95% des voix dimanche au second tour, selon des résultats définitifs »,Le Journal du dimanche, 30/3/2014 mis à jour le 18/1/2023(lire en ligne, consulté le).
↑H.-Marcel Fay,Histoire de la lèpre en France : lépreux et cagots du Sud-Ouest, notes historiques, médicales, philologiques, suivies de documents, par le Dr H.-M. Fay, avec une préface du professeur Gilbert Ballet, Paris, H. Champion,, 784 p.(BNF30423452).
↑Michel Grosclaude,Le Béarn : témoignages sur mille ans d'histoire, 70 textes historiques des origines à 1979, Per Noste,, 121 p..
↑Pierre Tucoo-Chala,Histoire du Béarn, Paris, Presses universitaires de France,, 128 p.(BNF33197367),p. 71.
La version du 14 décembre 2017 de cet article a été reconnue comme « article de qualité », c'est-à-dire qu'elle répond à des critères de qualité concernant le style, la clarté, la pertinence, la citation des sources et l'illustration.