Le calendrier des compétitions est rythmé par lescoupes du monde, réparties sur toute la saison sauf pendant les années olympiques où elles servent de qualifications et s'arrêtent en fin d'année civile. Les deux compétitions principales sont les championnats du monde, organisés chaque année en fin de saison (mars ou avril) et les Jeux olympiques.
Championnats néerlandais de patinage de vitesse sur piste courte, 1978.
Lespatineurs de vitesse organisent des courses enmass start sur une piste ovale dès 1905. Manquant de pistes en extérieur, les Américains commencent à s'entraîner en intérieur, sur des pistes plus courtes. Les problématiques qui se posent sont différentes : les virages sont plus serrés, les lignes droites plus courtes et les tactiques pour gagner une course diffèrent[2].
Les États-Unis et le Canada organisent des courses en patinoire couverte chaque année, avec la première compétition internationale organisée en 1921[3].
Dans les années 1920 et 1930, le patinage de vitesse sur piste courte devient populaire en Grande-Bretagne, au Japon, en France, en Belgique et en Australie[2].
En 1932, auxJeux olympiques de Lake Placid, les courses de patinage de vitesse peuvent se faire avec jusqu'à six patineurs en même temps, bien que toujours sur une piste de 400 m[4]. Le format dit des« Règles nord-américaines » est très controversé, surtout par les Finnois et les Norvégiens. Les épreuves reprennent leur format à deux personnes par course dès les Jeux olympiques suivants[3].
Aux Jeux olympiques de 2018 à Pyeongchang,Arianna Fontana remporte trois médailles olympiques dont sa première médaille d'or[9]. Elle devient donc la patineuse la plus médaillée de l'histoire olympique, aux côtés d'Ohno et de Ahn[10]. Elle les dépasse avec trois médailles de plus aux Jeux olympiques de 2022[11].
Sur la ligne de départ, les patineurs s'alignent dans un ordre défini par tirage au sort ou par le meilleur temps réalisé à la course précédente. L'athlète au rang 1 est la plus proche du centre de la piste. Au 500 m et au 1 000 m, on considère qu'un athlète est légèrement avantagé s'il démarre en 1 ou 2[13]. L'ordre arrivée se mesure à partir de l'extrémité avant de la lame plutôt qu'à la position du corps : à la fin d'une course, les patineurs étendent donc leur jambe avant le plus possible pour gagner quelques centimètres[14].
En compétition, plusieurs règles entraînent une pénalité. Un patineur ne peut pas passer à l'intérieur des blocs délimitant les virages (« off-track »), toucher ou pousser volontairement un adversaire (« impeding ») ou faire preuve d'un comportement anti-sportif, ce qui inclut les cris, insultes ou menaces[12]. Dans ce cas, si la personne gênée est considérée comme pouvant prétendre à une place au tour suivant sans la faute, les juges peuvent choisir de l'avancer au tour suivant[21].
Il est dangereux de passer la ligne d'arrivée avec le pied antérieur en l'air, ce qui entraîne aussi une pénalité (« kicking-out »). Le patineur ne peut pas apporter une aide physique à un autre patineur, par exemple en le poussant pour lui donner de l'élan, sauf en relais (« assistance »)[12].
Le patineur doit être muni de son équipement de protection complet, en particulier d'unprotège-tibia, de protections pour les genoux, de gants (blancs lors des compétitions de la ISU), d'un casque et d'un tour de cou enkevlar. S'il manque un élément de l'équipement, le patineur est interdit de concourir et fait l'objet d'une pénalité (« equipment »). Il en est de même pour un patineur qui réalise un ou deux faux départs dans la même course, tout dépend du règlement décidé avant la compétition (un seul faux départ permis, depuis la saison 2022-2023, aux compétitions internationales).
Dans le cas spécifique du relais, le patineur sur la piste peut être remplacé à tout moment sauf dans les deux derniers tours où il faut impérativement garder le même patineur. Si un patineur reçoit une pénalité, l'équipe entière est pénalisée[21].
Enfin, un patineur peut se voir marqué de la mention« did not finish (DNF) » s'il ne finit pas la course ou que sont patin ne touche pas la ligne d'arrivée a la fin de la course, ce qui est courant en cas de blessure, ou« did not skate (DNS) » s'il ne s'est pas présenté à la ligne de départ[12].
Si un incident[Quoi ?] particulièrement grave survient, le patineur peut recevoir un carton jaune ou rouge. Deux pénalités sur une distance entraînent un carton jaune et l'exclusion du patineur pour cette distance. Deux cartons jaunes sur une même compétition entraînent un carton rouge et l'exclusion de la compétition[12].
Un patineur recevant deux cartons rouges ou 4 cartons jaunes (2 cartons jaunes valent 1 carton rouge, exemple: 1 rouge et 2 jaunes) en moins de douze mois est temporairement exclu des compétitions de l'International Skating Union[12].
La plupart des compétitions nationales et certaines compétitions internationales, comme lesStar Class (équivalent des Championnats d'Europe pour les juniors), sont divisées en catégories d'âge. Le changement de classe d'âge se fait en fonction de l'âge du sportif au premier juillet précédant le début de la saison en cours[22]. Les classes d'âge vont de Junior F (moins de 9 ans) à Junior A (17 à 18 ans en début de saison), puis Senior jusqu'à l'âge de 39 ans. Certaines compétitions différencient les Vétérans[23].
Il existe trois catégories d'officiels nécessaires au déroulement des compétitions : les juges-arbitres, lesstarters, et lescompetitor stewards. Une personne dont la candidature est acceptée par l'ISU conserve ce statut jusqu'à l'âge de 70 ans sauf sur demande motivée de la part de l'officiel ou d'un tiers ou en cas de faute grave. Afin de prétendre au statut d'officiel international, une personne doit avoir été nommée par la fédération de son pays pour tenir ce rôle à deux championnats nationaux ou posséder un diplôme spécifique accordé par la fédération[24].
Aux grandes compétitions, on compte un minimum un juge-arbitre, deux assistants au juge-arbitre, trois assistants au juge-arbitre s'occupant des vidéos, deuxstarters et deuxstewards. Les organisateurs de compétitions ajoutent souvent une personne chargée de vérifier les présences dans le« heat box » où les patineurs attendent leur tour avant une course, un juge vérifiant laphoto finish, une personne mesurant le temps au tour des patineurs, un annonceur et des ramasseurs de plots (sur le modèle desramasseurs de balle en tennis)[25].
La présence d'un médecin et de deuxsecouristes, au minimum, est également obligatoire pour toute compétition.
Le juge-arbitre décide des pénalités à appliquer. Il peut modifier la procédure de qualification en accord avec les règles internationales, donner des informations à l'ISU sur la qualité de la glace et rapporte les résultats de la compétition à l'ISU dans les trente jours qui la suivent. Il peut, si la qualité de la glace est trop mauvaise, empêcher la tenue d'une compétition ou demander son déplacement vers une autre structure[26].
Il peut faire le choix d'expulser tout patineur, entraîneur ou officiel de la compétition[26]. Il peut aussi avancer un patineur au tour suivant si sa non-qualification est imputable à un autre patineur ou à un problème technique et que l'intéressé aurait normalement dû se qualifier[26].
Les assistants juges-arbitres doivent noter toutes leurs observations pendant chaque course et en faire part au juge-arbitre pour l'aider à prendre ses décisions[27].
Le juge-arbitre et ses assistants doivent porter des patins et être au centre de la piste[28].
Lestarter annonce« go to the start, ready » puis tire un coup de pistolet au début de chaque course. Les instructions doivent toujours être données en anglais. Il tire un deuxième coup de pistolet en cas de faux départ. Dans le cadre du relais, il tire un coup de pistolet à trois tours de l'arrivée de la première équipe[29].
Lestarter peut avoir un pistolet chargé de pétards ou un dispositif électronique qui fait un bruit similaire à celui d'un pistolet. Au moment du tir, il faut que le pistolet émette de la fumée ou un signal visuel clair pour d'éventuels patineurs malentendants[29].
LeCompetitor Steward vérifie l'égibilité de tous les athlètes inscrits à la compétition et organise l'ordre de départ pour chaque course[26].
LeHeat Box Steward vérifie que les patineurs sont bien dans le box en bord de piste avant le début de la course. Il appelle les patineurs un par un et vérifie qu'ils portent tout l'équipement réglementaire ainsi que leur numéro de casque[29].
Une personne doit mettre à jour à chaque tour un compte-tours visible par les patineurs quand ils arrivent au niveau de la ligne d'arrivée. Quand le premier patineur de la course arrive à un tour de la fin, il fait sonner une cloche. Une personne peut également chronométrer le temps par tour de chaque patineur[28].
L'annonceur doit annoncer qui participe à chaque course, ainsi que les pénalités éventuelles. Il peut parfois être le commentateur de la course et doit être entendu par le public et par les compétiteurs. Les annonces doivent toujours être faites en anglais, éventuellement dans d'autres langues après l'annonce en anglais[28].
Enfin, les ramasseurs de plots doivent porter des patins. Quand un plot est déplacé pendant la course, ils doivent le récupérer et en placer un nouveau en évitant tout contact avec les patineurs[28].
Les patins sont plus hauts que ceux de patinage de vitesse classique, pour mieux protéger la cheville[4]. Ils sont généralement constitués defibre de verre, decarbone et de Kevlar. À haut niveau, ils sont moulés au pied de l'athlète qui ne porte pas de chaussettes[18].
Les patins « claps » de la longue piste n'ont pas fait leur apparition dans le patinage sur piste courte pour des raisons pratiques et sécuritaires[30],[18].
Les supports de lames des patins de courte piste sont plus hauts que ceux de longue piste. En surélevant la botte, le patineur peut se pencher davantage, avant que la botte ne vienne toucher la glace. Cette inclinaison lui permet de se maintenir dans des virages plus courbés[18],[4].
À première vue, les patins de courte piste pourraient être confondus avec ceux de longue piste, en particulier en raison de leur longueur de 13 à 19 pouces. En courte piste, les virages sont beaucoup plus serrés qu'en longue piste : les lames du patinage courte-piste subissent donc divers réglages spécifiques permettant d'accroître le contrôle du patineur[18].
La lame est souvent décentrée : vue de dessus, elle pointe vers la gauche. Ce changement d'angle permet au patineur de s'incliner davantage et de virer plus court[18].
Par ailleurs, la lame n’est pas parfaitement droite, mais courbe. Un réglage s'effectue afin que la lame suive naturellement un parcours courbé vers la gauche d'un rayon de 8 à 12 mètres en général, selon les préférences du patineur. À l'aide d'une machine, on gruge[pas clair] aussi la lame pour qu'elle prenne la forme d'un arc léger appelé le berceau. Son réglage, qui dépend des préférences du patineur, améliore la stabilité dans les virages ainsi que la poussée dans les lignes droites[31].
Les lames sont enfin aiguisées à la main à l'aide d'unepierre à huile, généralement entre chaque course[30]. Les finitions sont faites à l'aide d'une pierre plus petite en alliage de métal et dediamant, également à la main[14] et d'un burin.
La combinaison est généralement enlycra, résistante aux coupures[32]. Elle est semblable à celle du patinage de vitesse, mais ne comporte pas de capuche[18]. Les patineurs ont l'obligation de porter une protection en Kevlar au niveau du cou et de la poitrine. Elle peut être cousue dans la combinaison[33],[18].
Les patineurs portent des gants, généralement en Kevlar, pour protéger leurs mains des lames des concurrents. Avec la vitesse, ils posent souvent la main par terre pour gagner en équilibre dans les virages. Afin d'aller plus vite et pour protéger le tissu, ils peuvent ajouter des boules en plastique au bout des doigts de la main gauche[18].
Un casque rigide est obligatoire pour participer à une course afin de se protéger contre les éventuels contacts avec les concurrents, la glace ou les murs[18].
Les patineurs portent enfin des protections aux genoux et aux tibias pour se protéger des lames de leurs concurrents[33].
Les blessures sont très courantes, à l'occasion de chutes à l'entraînement ou en compétition. La plupart des patineurs de haut niveau rapportent avoir subi au moins une blessure chaque saison ; les plus courantes sont les coupures au tibia ou au mollet et la fracture de la cheville. Les blessures sont généralement localisées au genou, au dos, à la jambe et à l'aine[34].
Les patineurs tournent toujours vers la gauche et sont de ce fait déséquilibrés musculairement. Leursquadriceps etfessiers sont plus développés à droite, leurslombaires penchent légèrement vers la gauche et les articulations sont plus fortes à gauche et plus souples à droite. La différence est parfois visible à l'œil nu et avoisine les 0,67 centimètres en moyenne au sein de l'équipe nationale américaine pour les cuisses[35].
À l'entraînement, les sportifs de haut niveau font de la musculation ou des étirements pour rétablir un semblant d'équilibre mais ce n'est pas une priorité. Paradoxalement, le déséquilibre peut être un avantage dans ce sport, quitte à engendrer des problèmes de santé sur le plus long terme. Ils se rendent compte qu'ils ont du mal à tourner vers la droite, par exemple en skiant, et qu'ils manquent sévèrement de coordination[35].
Les patineurs sont souvent affectés par des douleurs au bas du dos, le dos n'étant pas aussi musclé que le bas du corps[35].
Course de 500 mètres en short track – Coupe du monde 2004 à Saguenay
Leshort-track est sport de démonstration olympique àCalgary[3]. Il devient sport olympique à part entière auxJeux olympiques d'hiver de 1992 à Albertville[4]. Les Jeux olympiques sont la consécration ultime des patineurs de vitesse sur piste courte[3].
En 1997, le circuit decoupe du monde de patinage de vitesse sur piste courte est créé[5]. Il récompense les patineurs qui ont obtenu des résultats constants sur la saison, comptant 6 manches de septembre à février, sauf pendant les années olympiques où il sert de qualifications et s'arrête après 4 manches de septembre à décembre[36]. LaCoupe du monde de patinage de vitesse sur piste courte 2024-2025 permet aux patineurs de s'affronter sur toutes les distances comme aux Championnats du monde et est renomméeShort Track World Tour ; elle conserve le format en six manches par saison[37].
Grands noms du patinage de vitesse sur piste courte
Arianna Fontana possède le record de médailles olympiques avec 11 médailles[38], devantViktor Ahn (anciennement connu sous le nom Ahn Hyun-soo) etApolo Ohno avec un total de 8 médailles chacun[3]. Ahn compte 6 médailles d'or à son actif, gagnées en 2006 et 2014. Ohno est l'olympien américain le plus médaillé en hiver à la suite des olympiades de 2002, 2006 et 2010[3] et Fontana est la seule à avoir obtenu ses médailles sur cinq olympiades différentes[38].Wang Meng etChun Lee-kyung détiennent toutes les deux 4 médailles d'or, respectivement en 2006 et 2010 et en 1994 et 1998[3].
Les médaillés d'or olympiques les plus âgés sontHugo Herrnhof (29 ans et 158 jours en 1994) et Cathy Turner (31 ans et 320 jours la même année)[3]. Aucun athlète n'a obtenu de médaille olympique en étant plus âgé que Herrnhof en 1994, tandis que chez les femmes, le record est détenu parTania Vicent, qui avait 34 ans et 42 jours en 2010. Les patineurs les plus jeunes médaillés d'or sontSong Jae-kun (18 ans et 7 jours en 1992) et sa compatrioteKim Yun-mi qui détient le record tous sports d'hiver confondus avec 13 ans et 83 jours en 1994[3].
Jorien ter Mors est la seule short-trackeuse à avoir obtenu des médailles en deux sports en une seule édition des Jeux olympiques d'hiver, en 2018 : elle remporte l'or en patinage de vitesse et le bronze en patinage de vitesse sur piste courte[39]. Avant elle,Eric Flaim avait obtenu l'argent en patinage de vitesse en 1988 et en short-track en 1994[40].
Steven Bradbury est le premier médaillé d'or australien aux Jeux olympiques d'hiver en 2002[3] etCheyenne Goh la première athlète singapourienne à se qualifier pour des Jeux olympiques d'hiver (2018)[41].
Les records du monde juniors ne peuvent être enregistrés que pendant des compétitions qui ne sont pas ouvertes aux seniors. Ils ne sont donc que rarement pris en compte. Toute personne battant un record du monde doit passer untest antidopage dans la même journée pour que le record soit validé[42].
Records du monde de patinage de vitesse sur piste courte[12]
La version du 12 juin 2018 de cet article a été reconnue comme « bon article », c'est-à-dire qu'elle répond à des critères de qualité concernant le style, la clarté, la pertinence, la citation des sources et l'illustration.