Ne doit pas être confondu avecPathé-Marconi.
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| Pathé | |
Logo actuel de Pathé. | |
| Création | (129 ans) |
|---|---|
| Fondateurs | Charles Pathé Émile Pathé |
| Forme juridique | Société par actions simplifiée |
| Siège social | Paris |
| Direction | Jérôme Seydoux Eduardo Malone |
| Actionnaires | Merit France holding de lafamille Saadé (20%)[1]. |
| Activité | Distribution et production de films ; exploitation de salles de cinéma |
| Filiales | Pathé Films Pathé Cinémas Pathé Live |
| Site web | www.pathe.com |
| Chiffre d'affaires | (En 2024) 970 000 000 €[2]. |
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Pathé ouPathé Frères est le nom de diverses entreprises françaises de l'industrie cinématographique couvrant la production et la distribution avecPathé Films et l'exploitation et la programmation de salles de cinéma à travers la filialePathé Cinémas notamment. Pathé est également détentrice de réseaux de télévision à travers l'Europe.L'entreprise, dont le nom est associé à l'histoire du cinéma, a été fondée et gérée en France, à l'origine par les frères Pathé :Charles et Émile Pathé à partir de 1896[3]. Au début des années 1900, Pathé est devenue la plus grande société de production et d'équipement cinématographique au monde, ainsi qu'un important producteur de disques phonographiques. En 1908, Pathé invente le film d'actualités projeté dans les cinémas avant le long métrage.Pathé est, derrièreGaumont, la deuxième plus ancienne société de cinéma encore en activité dans le monde, devançant des géants américains commeUniversal etParamount[4]. Au début duXXIe siècle, Pathé est détenu parJérôme Seydoux, et Gaumont parNicolas Seydoux.

Né en 1863, l’industriel et producteur de cinémaCharles Pathé est l'un des premiers à reconnaître le potentiel d'une nouvelle génération d'inventions dans les années 1890[5].
«je n'ai pas inventé le cinéma, mais je l'ai industrialisé», citation de Charles Pathé[6].

Une nouvelle invention - le phonographe, créé parThomas Edison - faisait le tour des foires et marchés. Pathé a rapidement reconnu le potentiel du phonographe. Après avoir emprunté 700 francs, Pathé achète son propre phonographe et commence à le présenter sur le marché. En 1895, Pathé ouvre son propre atelier de phonographe. En 1896, les frères Pathé ont des bureaux et des studios d'enregistrement non seulement àChatou près de Paris, mais aussi à Londres, Milan et Saint-Pétersbourg. Pathé produit des enregistrements sur cylindres jusqu'en 1914 environ[7]. Mais dès 1905, les frères Pathé étaient déjà entrés dans le domaine du disque à lecture par saphir[8] et poursuivront avec les disques vinyles 33/45 et78 tours[9]. En 1896, Pathé ajoute une autre invention d'Edison, lekinétoscope, qui fait alors apparition sur les foires du pays.
En 1896, Pathé avait convaincu ses frères de se joindre à lui dans son entreprise en pleine croissance, etPathé Frères était né[5]. Le frère Émile prendrait en charge les opérations phonographiques de la compagnie et Charles Pathé se consacrerait au cinéma. Pathé a été rejoint parHenry Joly qui, avec l'appui de Pathé, a inventé un appareil photo-projecteur dit« chronophotographique », l'un des premiers véritables dispositifs cinématographiques. Malgré une querelle avec Joly, Pathé conservera la machine de ce dernier. À cette époque, lesfrères Lumière avaient déjà réalisé le premier film - le succès de ce dernier allait encourager Pathé à entrer non seulement dans l'industrie cinématographique, mais aussi dans la distribution de films. Pathé a vite reconnu le potentiel de la location de films, plutôt que la vente. Cette activité amènera plus tard la société à créer ses propres maisons de production cinématographique[10].
La nouvelle forme de divertissement séduit la société parisienne ; mais, après un incendie dévastateur causé par l'équipement de projection, Pathé doit faire face à la ruine financière et est contraint d'accepter le soutien et le capital de l'industriel Claude Grivolas. En 1897, le nom de la société est changé et devient« Compagnie Générale de Cinématographes, Phonographes et Pellicules ». Elle fusionne avec un autre grand fabricant d'équipement cinématographique,Continsouza et Bunzli, mais Pathé a acquis les droits sur la machine de projection Lumière. Pathé améliora rapidement l'appareil et en 1898, il commercialisa son propre projecteur« renforcé », qui allait bientôt s'imposer dans le monde[11].
Au tournant du siècle, Pathé a fourni non seulement les projecteurs, les caméras et les films, mais aussi son propre stock de films bruts, brisant ainsi le monopole détenu à l'époque parEastman Kodak. En 1906, l'entreprise établit ses laboratoires cinématographiques àJoinville. L'entreprise s'est également fait un nom dans le monde entier pour ses films, notamment les réalisations deFerdinand Zecca,Albert Capellani,André Deed et lesMax Linder[12] ou les films d'animations deSegundo de Chomón[13] ; et surtout une innovation Pathé, celle de filmer l'actualité,Le Pathé Journal, premier film d'actualités, qui restera longtemps dans les programmes de cinéma du monde entier. Nombre d'acteurs des studios Pathé deviendront également des stars de renommée mondiale. Entre-temps, la société avait introduit les premiers films en couleur, peints à la main, image par image, dans les laboratoires Pathé[11].

En 1901,Ferdinand Zecca propose àCharles Pathé d'utiliser le penchant morbide du public pour les faits divers sanglants en créantHistoire d'un Crime, qui est considéré comme le premier drame réaliste de l'histoire du cinéma.Histoire d'un crime renferme par ailleurs aussi le premierflash-back du cinéma[14]. La scène finale, où on y voit une décapitation, fit scandale. Le film fut un succès notable, qui lança une vague de films similaires[15].

Desstudios de cinéma, àJoinville-le-Pont et àMontreuil[16], produisent un très grand nombre de films sous le label Pathé ou sous celui de firmes associées (SCAGL,Le Film d'art,Comica, etc.). Près de deux cents succursales ou filiales en seront créées dans le monde. Celles-ci sont tenues d'acheter l'intégralité de la production des films Pathé et de les diffuser. À titre d'exemple, la première succursale américaine est tenue d'acheter cent copies de chaque film, ce qui suffit à les amortir. La firme Pathé en France substitue à la vente des copies le système de location, malgré les protestations des forains, qui étaient à l'origine leurs principaux clients.
Les frères Pathé encouragent la formation de quatre sociétés, les chargeant de construire des salles destinées uniquement à la projection de films cinématographiques. Ces salles, baptisées « Pathé », ont l'exclusivité de la production Pathé et sont tenues de les programmer. Pathé contribue au capital de l'une de ces sociétés mais, contrairement à la légende, n'acquiert aucune des salles ainsi construites.
Associé à la sociétéContinsouza qui conçoit et fabrique, Pathé devient premier dans la production des appareils de prise de vues et de projection professionnels, mais aussi dans une première mouture d'appareils de salon (au format réduit de 28 mm), baptisésPathé Kok.
ÀVincennes, les frères Pathé font construire une usine de fabrication de films vierges. Celle-ci met fin au monopole détenu en Europe par l'AméricainGeorge Eastman.

Vers1904, Pathé distribue 30 à 50 % des films projetés enEurope et auxÉtats-Unis, la firme au coq est pendant plusieurs années le leader mondial du cinéma, mais la création de nombreuses firmes nationales – enSuède (Nordisk Film), enGrande-Bretagne, enItalie (Titanus) et plus tardivement auxÉtats-Unis – entraîne pour Pathé un déclin relatif dans les années 1910[17].
En1905,Charles Pathé prend la décision historique de donner une semaine de congé payé à ses employés. Pathé devient alors le premier groupe au monde del'industrie du cinéma à instaurer des vacances à ses employés, plus de 30 ans avant la loi française obligeant les entreprises à le faire[18],[19],[20].
Dans un premier temps, Charles Pathé s'efforce de développer ses affaires américaines en y aménageant des studios dans leNew Jersey. Il s'associe pour cela avec le milliardaireHearst, malgré la réputation de germanophilie et de francophobie qu'avait ce dernier.
En1906, la division américaine du groupe Pathé produisait à elle seule un film par jour, quand les firmes américaines n’en produisaient qu’un par semaine[21].

Toujours en1906, Pathé ouvre la première salle fixe et permanente avec l'Omnia-Pathé (le cinéma étant auparavant un artforain) qui est par extension aussi le plus ancien cinéma du groupe Pathé. L’année suivante, plus de 300 salles Pathé existent déjà, et le réseau s’étend rapidement à l’international. Comme pour la production et la distribution, le groupe français s’impose alors comme le leader mondial des salles de cinéma pendant plusieurs années. Aujourd’hui,Pathé Cinemas reste le premier exploitant de salles en France et aux Pays-Bas, et le plus ancien dans le monde[22],[23],[24].


Dans le monde entier, l'entreprise a mis l'accent sur la recherche, investissant dans des expériences telles que les films colorés à la main et la synchronisation des enregistrements de films et de gramophones. En 1908, Pathé invente le film d'actualités qui était projeté dans les salles de cinéma avant le long métrage[11] et le logo Pathé d'un coq chantant au début de chaque bobine. La société introduit en 1912 des films et des équipements ininflammables de 28 mm[25] sous la marque Pathescope.

Charles Pathé va créer deux activités. Il imagine en1922 lePathé-Baby ou « Cinéma chez soi », appareil de format réduit (surfilm 9,5 mm) conçu par Continsouza pour les particuliers et qui connaîtra un succès tel que l'usine Continsouza aura du mal à fournir[26]. Charles Pathé ne veut pas investir des fonds importants dans cette activité. Il va donc créer une « Société du Pathé-Baby » au capital de dix millions de francs dans laquelle il participe à hauteur d'un million de francs. La nouvelle société est tenue d'acheter exclusivement les bandes positives de format réduit à Pathé Cinéma, ce qui représente des rentrées financières appréciables et sans risques. Le Pathé-Baby popularisera très fortement lecinéma amateur et lavidéo amateur : la population avait enfin le moyen de filmer ce qu'ils voulaient, quand ils voulaient[27].
Dans le même ordre d'idées, Charles Pathé va s'efforcer dès1923 de promouvoir lePathé Rural[28], appareils de projection et films de format réduit (sur film de 17,5 mm) destinés à la petite exploitation rurale et aux salles de patronage et concurrent dufilm 16 mm qui vient d'apparaître aux États-Unis. Mais comme il n'arrive pas à trouver d'investisseurs, le projet subit de grands retards. Finalement, Charles Pathé se résigne à le lancer lui-même en1928. Le Pathé Rural rencontra un succès considérable, avec pas moins de 5 000 salles de cinémas qui l'utilisaient pendant près de 10 ans[29].
En1907, le groupe Pathé prend la décision d’abandonner la vente définitive des copies de films pour instaurer un système inédit de location aux exploitants de salles de cinéma. Cette mesure, motivée par la crise de rentabilité du marché et la saturation provoquée par la revente de copies usées, marque une rupture décisive dans l’économie du cinéma : pour la première fois, un producteur-distributeur conserve la propriété des copies et les loue aux salles, assurant la qualité des projections et des revenus réguliers[30].
Cette innovation, initié parCharles Pathé, pose les bases du modèle de distribution cinématographique moderne, encore fondé aujourd’hui sur la location des œuvres[31].

En1918, les frères Pathé se sont convaincus de la suprématie de l'industrie cinématographique américaine et qu'il est illusoire de vouloir s'y opposer. Il s'agit alors de céder dans les meilleures conditions les différentes branches de leur trust.
À cet effet, la branche phonographique et l'usine de Chatou sont détachées de l'ensemble et continueront à fonctionner sous la direction d'Émile Pathé, qui abandonne ainsi toute activité dans la branche cinéma. La société prend le nom de « Société des Machines Parlantes Pathé Frères »[33].
La branche cinématographique deviendra « Société Pathé Cinéma » et sera animée par Charles Pathé exclusivement.
Charles Pathé a prévu par contrat de percevoir 10 % des sommes reçues pour chaque cession d'une affaire.
En1920, Charles Pathé va céder à une nouvelle société baptisée « Pathé Consortium Cinéma » (mais dans laquelle Pathé s'est gardé d'investir) lesstudios de Joinville et l'appareil de distribution. En contrepartie la nouvelle société devra verser une redevance de 10 % de son chiffre d'affaires, ce qu'elle n'arrivera pas à assurer, d'où des litiges incessants.
La même année, Pathé se lance sur le marché américain sous le label « Actuelle ».
En 1923, l'usine de Chatou commence à produire des postes de radio à lampes. Les premiers appareils prennent le nom de Pathéola et le Concordia.
L'année suivante, Émile Pathé crée un autre bâtiment à Chatou pour l'atelier de galvanoplastie.
Charles Pathé va liquider à des conditions que nous connaissons mal les différentes succursales étrangères, notamment la branche américaine baptisée « Pathé Exchange »[34].
Il va céder àEastman la prospère usine de films vierges de Vincennes pour la somme de150 millions de francs. Cette cession sera présentée comme une collaboration entre Eastman et Pathé, puisque la nouvelle société s'appelle « Kodak-Pathé », mais en réalité la quasi-totalité des actions (995 000 sur un million) et le pouvoir sont dévolus autrust américain.
Charles Pathé était le directeur technique, et incontestablement l'animateur des activités prestigieuses de la firme, mais il ne possédait pas un nombre appréciable d'actions qu'il aurait pu céder. Désireux de se retirer, il fait créer en 1928 - 50 000 actions à vote plural (payées25 francs) réservées aux cinq membres duconseil d'administration. Ces actions à vote plural permettent théoriquement le contrôle de la Société. En 1929, les cinq membres du conseil d'administration vont vendre pour la somme de cinquante millions de francs les actions qu'ils ont payées un million deux cent cinquante mille francs l'année précédente[35],[36].
L'acquéreur, le Franco-Roumain Natan Tanenzapf — à la suite de son engagement lors de lapremière guerre mondiale, il est naturalisé français en 1921, francisant son nom enBernard Natan —[37], est peu connu du grand public.

Il a fondé dès 1910 la société cinématographique Ciné-actualités puis Rapid-film, entreprise de tirages de films, qui connaître une expansion constante. Il a fait construire dans les locaux de larue Francœur deux studios ultramodernes et s'est mis à produire des films sous le nom de Productions Natan.
Bernard Natan, passionné par le cinéma, s'efforce de reconstituer l'empire Pathé démantelé. Il acquiert un circuit de plus de soixante salles en France et enBelgique auxquelles il associe une centaine de salles qui, selon Charles Pathé, furent la source initiale de pertes importantes. Il construit quelques cinémas, notamment le toujours actifPathé Bellecour à Lyon[38]. Il rachète à Sapène la société Cinéromans, ce qui lui apporte les septstudios de Joinville et l'appareil de distribution de Pathé Consortium. Il fait construire à Joinville deux nouveaux studios, ce qui, joint aux deux studios de la rue Francoeur, lui permet de reprendre la production et la distribution de films. Il relance la production de films maintenant parlants. Pour cela il acquiert le procédé de sonorisation deRKO Pictures dont il devient le distributeur en France. Il produit ou coproduit plus de cent films entre la fin 1929 et 1935 :Les Croix de bois,Les Misérables,Le Roi des resquilleurs,Amok,L'Équipage,La Croisière jaune (avecAndré Citroën), etc.

Bernard Natan développe le Pathé Rural, qui deviendra également parlant, la production de films éducatifs et s'efforce d'être présent dans tous les domaines de l'industrie cinématographique : il acquiert les brevets Baird detélévision et ceux du professeurHenri Chrétien (l'hypergonar, futurcinemaScope). Il achète aussi la station deRadio Vitus-Île-de-France. Il relance lePathé Journal, créé en 1908 par Pathé et abandonné en 1926 comme peu rentable.Pathé Journal deviendra parlant[39].Les années 1930 constituent un âge d'or desactualités cinématographiques auquel Pathé Journal participe.

En dix-huit mois, Pathé Cinéma devenu Pathé Natan, devient la plus importante firme cinématographique française, loin devant la GFFA (née de la fusion de Gaumont,Aubert Franco Film et Continsouza).
Pour financer ces réalisations,Bernard Natan est amené à accepter le concours des banques Conti-Gancel et surtout Bauer & Marchal. En effet, il doit augmenter considérablement le capital de la Société qui passera de54 millions à160 millions (dont cinquante ne seront jamais souscrites malgré les promesses des banquiers). Il crée, pour financer l'acquisition des salles, cent millions d'obligations (là aussi, il n'y en aura que cinquante millions de souscrites). La défaillance de l'accompagnement des banques fragilisera la société.
La crise économique, qui ne commencera en France qu'en 1932 et la suprématie des films américains entraîneront la déconfiture de la plupart des sociétés cinématographiques françaises, en premier lieu la GFFA, en faillite dès 1934 avec300 millions de passifs, mais aussi de Osso, Haïk, etc. La société américaineParamount Pictures qui avait créé àSaint-Maurice (Val-de-Marne) desplendides studios destinés à produire des films dans les différentes langues européennes va cesser son activité avec200 millions de pertes.

Pathé Natan résiste, mais subit les contrecoups de la crise, aggravés par une campagne de presse qui débutera dès 1931, campagne de presse violemmentxénophobe puisantisémite à partir de 1934. Certains prétendent que ces campagnes sont organisées par un syndicat de banquiers et industriels qui désirent acquérir les actifs de Pathé, mais aussi de GFFA.
Le syndicat de défense des actionnaires de Pathé Cinéma créé par Dirler et relayé par le journalLe Jour (deLéon Bailby) va entretenir un climat délétère qui entraînera la chute du cours des actions. Finalement un expert est nommé en 1935 par le tribunal de Commerce de Paris. Celui-ci s'empressera de déclarer que la Société de gérance des Établissements Pathé (qui possède les salles de cinéma) ne peut pas régler les annuités des obligations, qu'elle est en conséquence déclarée en faillite et par extension la Société Pathé Cinéma qui est caution. Cette décision prononcée le sera confirmée en appel le. L'arrêt précise que la société est hors d'état d'apurer son passif colossal.
En réalité, l'activité de la Société se poursuit normalement (en dehors de la production de films qu'une société déclarée en faillite n'a pas le droit d'assumer). Au bout de deux ans, les syndics publient leur rapport d'activités : ils précisent qu'ils ont pu continuer l'activité sans aucun appel de fonds extérieurs et que les résultats des deux ans d'activités sont bénéficiaires. Les syndics se défaussent alors sur la Société générale de cinématographie, créée en octobre 1939, qui deviendra le la Société d'exploitation des Établissements Pathé Cinéma. Cette Société qui reprend les actifs est animée par un syndicat de repreneurs constitué par la SociétéThomson-Houston Electric Company, la Compagnie des compteurs, le groupe électrique Mercier, la sociétéPechiney, etc.
Celui-ci va se trouver opposé au groupe constitué par Dirler qui a réussi à rassembler un grand nombre de pouvoirs de petits actionnaires. Le syndicat repreneur est soutenu par legouvernement de Vichy qui craint la mainmise des occupants si le contentieux s'éternise. Le gouvernement de Vichy va même offrir sans aucune contrepartie 125 000 actions Pathé, extorqués au banquier suédois Aschberg au groupe qui a ses préférences.
Finalement une solution est trouvée. Une nouvelle expertise indique que l'actif est supérieur au passif et que par conséquent la société se retrouvein bonis après avoir réglé le passif avec les indemnités de retard. Une nouvelle société baptisée « Société nouvelle Pathé Cinéma » est créée qui récupérera les actifs. Cette société est dirigée par Adrien Rémaugé, un employé de la SociétéThomson-Houston Electric Company, mais les autres membres du Conseil d'administration sont aussi des employés des différents repreneurs[40].
Bernard Natan et son frère Émile Natan avaient repris dès 1936 sur des bases plus modestes leurs activités dans l'industrie cinématographique. Émile Natan a créé la Société les Films modernes qui produit deux films par an en moyenne (Le Roi,Mayerling, etc.). Bernard Natan a acquis la gérance des anciens studios Paramount de Saint-Maurice et assume la coproduction des films tournés dans ces studios. Fin décembre 1938, Bernard Natan est arrêté. Immédiatement une campagne de presse de la presse de droite, mais aussi d'information, stigmatise l'« évadé des ghettos » qui a ruiné l'entreprise créée par de « bons français ». Il est condamné à quatre ans de prison, porté à cinq ans en appel, c’est-à-dire au maximum prévu par la loi. On annonce un nouveau procès qui pourra enfin révéler les détournements fantastiques effectués par lui et qui aurait ruiné une société prospère. Ce procès aura effectivement lieu sous l'Occupation et donnera lieu à une nouvelle campagne de calomnies et d'affirmations que rien ne vient étayer. Bernard Natan sera déchu de la nationalité française, ce qui facilitera sa livraison aux allemands qui le déporteront aucamp d'extermination d'Auschwitz le. Il y mourra, vraisemblablement en[41].
En 1943, la société Kodak-Pathé qui manque de combustible exploite jusqu'en 1950, la mine de charbon de la Sanguinière située àJuigné-sur-Sarthe et appartenant aubassin houiller de Laval[42].
À la fin de laSeconde Guerre mondiale, le marché mondial du cinéma a radicalement changé. L'industrie cinématographique française a vu ses installations dévastées et ses marchés restreints. Entre-temps,Hollywood - où de nombreux professionnels européens du cinéma avaient fui pour échapper aux nazis - s'est imposé avec succès comme le premier centre mondial de production cinématographique, position qu'il conservera jusqu'à la fin du siècle[11].
Pathé lui-même ne retrouvera jamais tout à fait sa position de force motrice dans le développement cinématographique et phonographique. Néanmoins, la société continue à jouer un rôle de premier plan dans le cinéma français notamment avec le filmLes Enfants du paradis sorti en 1945. Si le cinéma français ne pouvait rivaliser avec Hollywood en termes de box-office, il a néanmoins connu un renouveau dans les années 1950 et 1960, apportant une renommée internationale à une génération de réalisateurs, d'acteurs et de films de laNouvelle Vague. 1960 voit la sortie deLa dolce vita. Pathé, quant à lui, attirait les intérêts financiers du Groupe Rivaud, qui a réussi à prendre le contrôle majoritaire de l'entreprise à la fin des années 1960 et nommé Pierre Vercel comme directeur général[43].
La distribution de films devenait également de plus en plus importante pour les revenus de Pathé. Au milieu des années 1960, le seul véritable rival national de l'entreprise étaitGaumont, un autre pionnier du cinéma. Les deux compagnies mettraient fin à cette rivalité avant la fin de la décennie en formant une alliance de distribution pour la direction des250 cinémas combinés des deux compagnies. Pierre Vercel, récemment nommé directeur général (1969) est le principal ouvrier de cette alliance qui était indispensable à la survie de Pathé cinéma alors encore en convalescence. Cette alliance, sous la forme d'un« groupement d'intérêts économiques » (GIE) donnerait à Pathé et Gaumont un monopole de fait sur les écrans français : en 1974, le GIE Pathé-Gaumont exploitait près de450 écrans de cinéma, un nombre qui dépasserait les six cents avant la fin de la décennie. Grâce entre autres à l'invention par Pathé du premier multiplex français (centre commercial debelle-épine), une idée que Pierre Vercel a eu après un voyage aux États-Unis. À cette époque, un nouveau nom était apparu sur la scène cinématographique française : Nicolas Seydoux, l'un des héritiers de la fortune familiale Schlumberger, avait réussi à prendre le contrôle majoritaire de Gaumont[11].
Au fil des années, l'activité de la Société nouvelle connaît de nombreux changements dont la production de programmes pour l'industrie florissante de latélévision dontTournez manèges. Pendant les années 1970, l'exploitation des salles de cinéma remplace la production de films en tant que principale source de revenus. En 1981François Mitterrand sous l'impulsion deJack Lang etMarin Karmitz casse le GIE qu'il considère comme hégémonique. Pierre Vercel nommé PDG cette même année recrée dans la foulée avec Pierre Edeline un groupement qu'ils appelleront « Pathé Edeline Indépendants »[44].
Lorsque l'activité tombe sous le contrôle deGiancarlo Parretti, (Pierre Vercel reste administrateur de Pathé-Cinéma, dont il assure la direction pendant cette période) ; Paretti, propriétaire des studios américainsCannon, les renomme Pathé Communications Corporation (PCC) alors qu'il n'y a pas de lien entre Cannon et Pathé. C'estvia PCC et non Pathé qu'il achèteraMGM/UA àKirk Kerkorian, le tout entièrement financé par leCrédit lyonnais deRotterdam (CLBN)[45].


Pierre Bérégovoy ayant bloqué le rachat par Paretti[46],Chargeurs[11], unconglomérat français dirigé parJérôme Seydoux, antérieurement dirigeant deSchlumberger, prend le contrôle de la société en 1990. Pathé, bénéficiant du partenariat déjà noué par Jérôme Seydoux avec Claude Berri, voit son activité de production de films relancée.
En 1991, Jérôme Seydoux, PDG du groupe Chargeurs, reprendra lesrênes de Pathé-Cinéma, à la suite de la démission de Pierre Vercel.
En juin 1999, la division télévision de Pathé fusionne avecVivendi, le ratio d'échange pour la fusion étant fixé à trois actions Vivendi pour deux actions Pathé[47],[48]. À la suite de la conclusion de la fusion, Vivendi conserve les intérêts de Pathé dansBritish Sky Broadcasting (BSkyB) etCanalsat, mais revend tous les actifs restants à Fornier SA, l'entreprise change alors son nom pour Pathé[49].
En, victime d'escrocs qui ont profité de la naïveté de la filiale hollandaise, Pathé se fait subtiliser plus de 19 millions d'euros[50]. La directrice de Pathé Pays-Bas, Dertje Meijer, et son directeur financier, Edwin Slutter, ont tous deux été renvoyés sur-le-champ pour avoir négligé des signaux qui auraient dû leur faire comprendre qu'ils étaient face à une escroquerie.
Le, la direction d'EuropaCorp, la société de production et de distribution de films et de séries appartenant àLuc Besson, indique que Pathé est intéressé pour entrer dans son capital afin de sauver cette entreprise au bord de la faillite[51],[52], mais les discussions n'aboutissent pas.
En septembre 2022, Pathé annonce sa volonté de préparer son introduction en bourse à l'horizon 2024[53]. Jérôme Seydoux espère ainsi ouvrir le capital de son groupe et obtenir de l'argent frais pour réaliser de nouveaux investissements[54].
En 2024, après avoir intégralement rénové lePathé Palace, situé dansParis, le groupe y installe son siège social, tout en gardant le cinéma (premium) accessible au public[55].
Quelques mois plus tard, un documentaire sur la rénovation titanesque duPathé Palace voit le jour, il est nomméLe Chantier et realisé parJean-Stéphane Bron. Le documentaire est séléctionné auLocarno Film Festival[56].

En mai 2025, lafamille Saadé, propriétaire deCMA CGM, entre au capital de Pathé à hauteur de 20 % par l'intermédiaire du holding familial Mérite France. Les revenus générés par cet investissement de la famille Saadé iront principalement au financement des blockusters dePathé production, qui a eu en 2024 le succès notable duComte de Monte Cristo, ainsi qu'à la rénovation de certains cinemas du groupe[57].
Pathé est une holding et les deux principales participations sont[58] :
À noter que le groupe possède aussi laFondation Jérôme Seydoux-Pathé, seule fondation privée reconnu d'utilité publique[61]. LaFondation Pathé a pour charge de conserver et de restaurer la patrimoine du groupe Pathé, en plus de proposer régulièrement des expositions diverses et des projections de films muets[62].

Au début des années 2000, le groupe possédait plusieurs chaînes de télévisions françaises généralistes ou thématiques :
En près de 130 ans d'histoire, dont près de 20 ans de domination mondiale, Pathé a construit ou acquis de nombreux bâtiments dans le monde entier. Même si la plupart des bâtiments du groupe ont été détruits dans les pays où Pathé n'est plus actif, il reste tout de même encore quelques traces majeurs de sa puissance mondiale dans des pays du monde entier.


Le Pathé Building, situé au 2025 3rd Avenue à Seattle (État de Washington), fut le siège duPathé Exchange, qui détenait à son apogée près de 50 % du marché de la distribution cinématographique auxÉtats-Unis. Construit en 1922, il constituait l’un des principaux « film exchanges » de la ville, intégrant notamment des voûtes ignifuges pour le stockage des films en nitrate, ainsi qu’une cabine de projection destinée à présenter les œuvres aux exploitants. Reconnaissable à son ornementation en pierre moulée et à ses coqs, emblèmes de Pathé, il demeure aujourd’hui le vestige le plus significatif de la première « cinémathèque » de Seattle en plus d'être un des principaux vestiges de Pathé dans le pays. Le bâtiment est encore debout et abrite désormais une imprimerie[66].

Le Pathé Ciné Familial, inauguré en 1934 àPondichéry enInde, est le premier cinéma de la région et constitue l’un des derniers témoins de l’influence de la société française Pathé sur le cinéma en Inde. Il s’agissait d’un cinéma de quartier, décoré du célèbre coq Pathé et baptisé salle Jeanne d’Arc, en hommage à l'icone de la France.
Le bâtiment a fonctionné comme cinéma jusqu’en 2013, date à laquelle l’auditorium d’origine a été démoli pour être remplacé par un théâtre polyvalent géré par la compagnie Indianostrum. La façade, le logo Pathé et le nom « Pathé Ciné Familial » ont été conservés[67],[68].
ÀShanghai (Chine), le bâtiment Pathé Records Building, construit par le groupe en 1921, accueillait la filiale locale de Pathé spécialisée dans la production et la distribution de disques. il devint un centre majeur pour l'enregistrement et la diffusion de la musique occidentale et chinoise. Il est aujourd’hui classé commesite historique de la ville et est ouvert au public pour des visites. le Pathé Recods Building est situé au 811 Hengshan Road , dans le quartier de Xuhui, le bâtiment est surnommé enchinois mandarin 小红楼 (Xiǎo hóng lóu), signifiant « Petite maison rouge », en raison de sa construction en briques rouges. Il s'agit d'une villa de trois étages de style néerlandais, intégrée dans le parc deXujiahui. Le rez-de-chaussée abritait les studios d'enregistrement et la salle d'accueil, le premier étage servait de bureau pour les éditeurs musicaux, et le dernier étage était occupé par le directeur français E. Labansat[69],[70],[71].


Construit en 1907 au pleins cœur deRio de Janerio, le Pathé Palace de Rio fut un des premiers cinémas de la ville. Le bâtiment, qui en plus d'être un cinéma, a aussi des habitations résidentiels à ses étages supérieurs a été construit par la mairie de Rio, en collaboration avec Pathé pour que le rez de chaussé soit un cinéma du groupe. On ne sait pas quand Pathé s'est retiré. L'extérieur et la salle principale du cinéma ont été préservés, le lieu est maintenant uneéglise évangélique[72],[73],[74].



Pathé Cinémas est toujours actif dans ce pays, mais la société française ne possède plus l'iconique Palace deBruxelles, de son nom d'origine Pathé Palace, qui est aujoud'hui classé site historique. Le bâtiment a conservé sa façade, y compris la statue emblématique du coq Pathé, symbole historique du groupe, tandis que l’intérieur a été détruit, y compris la salle principale de 2500 fauteuils qui fut divisé en plusieurs salles. Il fut construit en 1913, Pathé, qui était au bord de la faillite à l’époque, ferma le cinéma en 1973, Le bâtiment connu par la suite plusieurs transformations au fil du temps, alternant périodes d’abandon, réaffectation en commerces et logements, avant de devenir un cinéma indépendant.
Aujourd’hui, le groupe Pathé possède encore un cinéma ornée de la statue de son coq iconique : il s’agit duPathé Bellecour àLyon, construit par la firme au coq en 1933[75],[76],[77],[78].
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