Les Passériformes présentent la plus large gamme d'espèces parmi lesVertébrés : il y en a 6 430 dans la classification de référence (version 6.3, 2016) duCongrès ornithologique international, soit à peu près le double du nombre d'espèces de l'ordre le plus vaste parmi lesMammifères, lesRongeurs.
Seules certaines variétés de passereaux sont reconnues commedomestiques par la législation française dans laliste officielle du ministère de l'Environnement français.
Beaucoup de passereaux sont desoiseaux chanteurs qui ont des muscles complexes pour contrôler leursyrinx ; tous ouvrent leur bec pour se faire nourrir lorsqu'ils sont aunid.Ils ont quatre doigts, trois vers l'avant et un vers l'arrière (le pouce). Ils sont doncanisodactyles.La plupart des passereaux sont de taille plus petite que les oiseaux des autres ordres.
Le termePassereau semble dériver dulatinpasser.Passer désignait les petits oiseaux comparables auxmoineaux[1]. Dans le sud de la France, des termes issus de cette racine ont longtemps été utilisés en se déformant enpasserat oupasseret par exemple. Cependant, ces noms vernaculaires ont finalement été supplantés par les termes originaires du nord de la France, termes qui donnerontmoineau.Passer désigne aujourd'hui un genre particulier de passériforme.
Phylogénie des différents ordres actuels d'oiseaux du clade Telluraves d'après Jarvis, E.D.et al. (2014)[2] et Yury, T.et al. (2013)[3] pour certains noms de clades :
L'ordre est communément considéré comme le plus vaste et le plus varié de la classe des oiseaux. Il regroupe plus de la moitié des espèces d'oiseaux existantes[4]. Toutes les classifications proposées ne comptent pas les mêmes espèces.
Le terme est réapparu avec la francisation dunom scientifique dutaxonPasseres qui regroupait les petits oiseaux, comprenant des espèces bien au-delà cependant des espèces connues sous le nom de moineau. Cet ordre a été créé parCarl von Linné dans la sixième édition deSystema naturae. C'est un des six ordres d'oiseaux, les autres étant lesAccipitres c'est-à-dire lesrapaces, lesGrallae ouéchassiers, lespics au sens large, lesAnseres le groupe des espèces proches des oies et des canards, lesGallinae les espèces proches desfaisans et de lapoule domestique. Ces groupes faisant miroir aux six groupes de mammifères.
André Marie Constant Duméril, en 1806, décomposait l'ordre des passereaux en sept familles en fonction de la forme dubec. Il y avait par exemple lescrenirostres dont la partie supérieure de la mâchoire du bec est marquée d'une crénelure, lesdentirostres disposant de plusieurs crénelures sur cette même mâchoire. Lesconirostres avaient, selon sa définition, un bec de forme conique, un peu recourbé vers le bas et plus court que la tête. Les oiseaux de cette famille portaient pournom vernaculaire les termes demoineaux,bruants,étourneaux,loriots, et tous les passereaux deFrance[5].
Relations entre les familles vivantes de Passeriformes basées sur l'analyse phylogénétique d'Oliveros et al (2019)[7]. Certains terminaux ont été renommés pour refléter les familles reconnues par le COI mais pas dans cette étude[8]. Les familles COIAlcippeidae etTeretistridae n'ont pas été échantillonnées dans cette étude.
Comme tous les oiseaux, les passereaux peuvent normalement héberger de nombreux micro-organismesparasites oupathogènes (microchampignons, bactéries, virus…) responsables dezoonoses.
Ils contribuent à leur diffusion dans leurs déplacements autour du nid et lors de leurs migrations, et ces pathogènes contribuent probablement à réguler les populations de passereaux. Ces derniers sont sensibles à de nombreuxvirus grippaux, et une étude récente, basée sur l'analyse de restes de repas sanguin prélevés chez des nymphes detiques en quête d'un nouveau repas, a montré qu'enIrlande au moins, les passereaux pouvaient jouer un rôle d'espèce-réservoir pour plusieursborrélies responsables de lamaladie de Lyme[9].
De nombreux passereaux (dont en particulier lemerle noir) sont vulnérables à uneviroseémergente causée par levirus Usutu qui étend son aire d'influence en Europe depuis le début desannées 2000.
De nombreuses espèces de passereaux font l'objet de capture,piégeage et dechasse.
Principales causes de mortalité : les prélèvements réalisés par la chasse restent toutefois largement inférieurs aux mortalités accidentelles liées aux fenêtres et baies vitrées de maisons et immeubles ou encore par les prédations réalisées par les chats domestiques. Selon de nombreuses études, lechat féral représente à lui seul la principale cause de mortalité aviaire[10].
les passereaux sont aussi les victimes d'un braconnage intensif dans bien d'autres pays, comme enIndonésie pour l'organisation de concours de chants traditionnels et dans bien d'autres pays pour le commerce d'animaux de compagnie[13].
Nombre d'entre eux échappent aux pièges et aux tirs, mais meurent indirectement de la chasse, en subissant desintoxications chroniques ou aiguës induites par l'ingestion degrenaille de plomb, issues descartouches au plomb[14]. Comme de nombreux autres oiseaux, les passereaux peuvent absorber avec avidité les grenailles répandues sur le sol commegastrolithes.
Hormis quelques oiseaux ne se nourrissant pas au sol comme les hirondelles ou les martinets, la plupart des oiseaux sont concernés par ce phénomène[15], mais en raison de leur petite taille, les passereaux y sont très vulnérables et meurent encore plus discrètement.
À titre d'exemple, une seule bille de plomb ingérée en même temps qu'une alimentation naturelle, libère assez de molécules de plomb dans le sang duVacher à tête brune (Molothrus ater) pour le tuer 3 fois sur 10 en moyenne[14]. Ils meurent alors d'intoxication saturnine aiguë en 24 heures. La plupart des survivants excrètent le reste de la bille de plomb dans les 24 heures suivant l'ingestion[14], mais cette dernière a eu le temps d'être assez érodée (lors de son passage dans legésier et dans le reste du tractus digestif)[14]. Plus la bille a été érodée, plus l'oiseau risque de mourir[14].Une hypothèse était que l'ingestion de bille neuve était moins dangereuse que celle d'une bille ancienne et corrodée par le temps à l'air libre, mais il n'en est rien : les résultats expérimentaux ne montrent pas de différences statistiquement significatives (P = 0.14) deplombémie selon que la bille ingérée est neuve ou ancienne et déjà corrodée[14].Les taux de plomb mesurés chez les oiseaux morts d'intoxication aiguë par le plomb variaient de71 à 137ppm (en poids secs)[14]. Le plomb est mortellement toxique pour les passereaux, même pour de faibles doses de plomb prélevées sur la bille ingérée[14].
Ce phénomène a longtemps échappé aux chasseurs car les oiseaux blessés ou malades se cachent. Moins réactif, l'oiseau court plus de risques d'être mangé par un prédateur, de se tuer en se cognant contre une vitre ou dans unaccident avec un véhicule.