Pour les articles homonymes, voirParticule.
Laparticule est unepréposition qui précède un nom de famille.Enfrançais, elle peut prendre la forme simple « de », la formeélidée « d’ », être accompagnée d'un article « de La », éventuellement contracté en « du » ou « des ».Elle existe également dans d'autres langues : « van » en néerlandais, « von » en allemand, « de », « da », « del », « dal » ou « della » en italien, ainsi que des formes équivalentes en espagnol et en portugais.
On trouve également dans certaines langues desnoms à préfixe patronymique, notamment dans les langues celtiques : « Mac » ou « Mc » en écossais, « O » en irlandais.
Bien que la particule dans un nom de famille d'origine française soit souvent associée à la noblesse française, celle-ci n'en est pas un gage. Certainesfamilles d'ancienne bourgeoisie en portent une sans appartenir auSecond Ordre ; à l'inverse, certaines familles sont communément admises comme appartenant à la noblesse française mais ne portent pas de particule. Ce dernier cas concerne toutefois principalement les familles originaires de provinces récemment annexées, telles que les famillesAbbatucci etBonaparte (Corse), lafamille Arminjon (Savoie) et les familles appartenant à lanoblesse d'Empire telles que les famillesAmeil etBernadotte.
La particule dite « nobiliaire » a été adoptée sous l'Ancien Régime par de nombreuses familles nobles pour marquer généralement la propriété d'une seigneurie. De nombreuses familles d'ancienne bourgeoisie ont imité ce mouvement à partir duXVIIIe siècle, si bien qu'on trouve aujourd'hui une majorité de familles non nobles parmi les familles françaises portant un nom à particule. Dans les deux cas, ces familles portent généralement leur nom patronymique d'origine en première position, suivi du ou des noms de terre précédés d'une particule.
La particule est toujours présente lorsque le nom est précédé d’unprénom, d’untitre ou dénomination (monsieur, madame, marquis, abbé, etc.), d’unefonction ou grade (juge, notaire, romancier, connétable, capitaine, général, etc.), et dans ce cas le « d » initial s'écrit toujours enminuscule :
Sauf dans lesexceptions mentionnées plus bas, lorsque le nom est employésans prénom, titre ni fonction, le « de » est élidé :
De même, lorsqu'on désigne plusieurs personnes, le « de » disparaît :
Mais « d’ », « du » et « des » sont toujours maintenus avant le nom (voir ci-après le cas de la majuscule à l'initiale) :
On conserve ordinairement la particule « de » pour les noms d'une seule syllabe sonore (où l'éventuel « e » final est muet) :
Il existe des exceptions d'usage[1],[2], qui veulent qu'on omette néanmoins le « de » pourSade,Maistre[b],Retz,Broglie, et quelques autres. Ces irrégularités d'usage sur les noms monosyllabiques tendent aujourd'hui à s'étendre.
Selon la règle générale, les particules françaises s'écrivent avec un « d » initial enminuscule (voirsupra).
Par exception, si elle est précédée de la préposition « de », la particule peut prendre unemajuscule initiale afin de distinguer visuellement les deux « de » qui sont contigus[3],[4],[5], comme dans le second exemple ci-dessous (qui reste optionnel) :
Les particules « du » et « des » prennent une majuscule dans l'usage administratif[c] quand elles ne sont pas précédées d'un prénom, titre ou fonction, comme dans le3e cas de chaque exemple (colonne) ci-dessous[c] :
Cependant, dans l'usage nobiliaire, les particules « du » et « des » conservent une minuscule dans les cas exposés ci-dessus.
La particule attachée au nom prend toujours une majuscule en tête de phrase, comme tout autre mot (règle orthotypographique générale) :
Les particules françaises « de » et « d' » ne sont normalement pas prises en compte dans les classements alphabétiques, du moins quand les programmes informatiques sont correctement écrits : de Sèze sera classé sous « S » plutôt que sous « D », de même que d'Alembert sera classé sous « A » plutôt que sous « D », conformément à la normeAFNOR NF Z44-001.
Pour les particules « du » et « des », l'usage est fluctuant. Les index administratifs classent souvent les noms à particule « du » ou « des » à « Du » ou à « Des » (« Joachim du Bellay » est ainsi placé à la lettre « D », et non à « B »[6]). En revanche, les index nobiliaires ou mondains modernes classent tous les noms à la première initiale suivant la particule (« Joachim du Bellay » est placé à la lettre « B », et non à « D »).
Pour les noms propres qui comportent un article initial séparé du nom par une espace, tels « La » pour « La Fontaine », contrairement à l’usage duXVIIe siècle, la majuscule est en France de règle à l'initiale de l'article[6] :
Dans les classements alphabétiques modernes, ces noms sont rangés à « La », « Le », « Les ».
AuXIXe siècle, certains artistes ou écrivains ont ajouté un « de » pseudo-nobiliaire à leur nom :
Dans lesPays-Bas autrichiens, puis enBelgique, la noblesse a été, dans certains cas, concédée « avec adjonction de la particule ». Cette dernière est également parfois attribuée postérieurement à l’anoblissement. On peut aussi lire « octroi de la particule », « autorisation de faire précéder son nom de la particule » ou encore « permission de porter la particule », etc.
On trouve en concurrence, en Belgique, des noms néerlandais et des noms français. Les noms néerlandais débutant par « De » (article qui signifie « le » en français) prennent la majuscule (Félix De Boeck), tandis que les noms français commençant par la préposition « de » et désignant des familles de lanoblesse ne la prennent pas (Xavier de Merode)[7]. Cependant, les familles nobles belges portant un nom néerlandais assorti à l'origine de l'articleDe ont presque toujours adopté à l'état-civil la minuscule d'une particule française.
Ennéerlandais, la particule correspondant à la préposition « de » français est « van ». Les particules d'origine néerlandaise s'écrivent avec une minuscule aux Pays-Bas (Wim van Est), alors qu'en Belgique, elles s'écrivent avec une majuscule, sauf pour les noms de famille de la noblesse[7].
Les particules écrites avec une majuscule sont considérées comme partie intégrante du nom pour le classement alphabétique en Belgique (« Lucien Van Impe » est classé à la lettre « V »), alors que le classement alphabétique des noms dont la particule s'écrit avec une minuscule s’effectue, comme aux Pays-Bas, sur le premier élément qui porte une majuscule (« Wim van Est » est classé à la lettre « E » et « van der Burch » est classé à la lettre « B »)[7].
En France, les particules étrangères gardent la majuscule initiale lorsque c'est l'usage dans leur langue d'origine :
En France, les particules étrangères s'écrivent avec une minuscule initiale lorsque c'est l'usage dans leur langue d'origine :
Malgré les règles énoncées ci-dessus, l'usage français est souvent hésitant :
Si la forme d'une particule étrangère coïncide avec une forme française, l'usage français de la minuscule tend à s'appliquer, en contradiction avec la règle générale :
Enanglais, il n'y a pas de particule proprement dite, mais la préposition « of » avec une minuscule initiale peut introduire un nom de fief dans les titres nobiliaires. Ces titres ne font cependant pas partie du nom de famille et sont généralement traduits en français : « William, Prince of Wales » ou « William, prince de Galles ». Cependant, de nombreuses familles aux origines normandes conservent une particule française : « the barons d'Arcy de Knayth », etc., parfois avec majuscule initiale.
Lorsqu'un nom d'origine étrangère porté par un citoyen desÉtats-Unis comprend ce qui était une particule ou un élément apparenté dans la langue d'origine, cet élément s'écrit presque toujours avec une majuscule et très souvent (mais pas toujours) en un seul mot avec ce qui suit :A, De, De La, La, Dos,Mac,Mc,O’. Dans ce cas, le second élément garde la majuscule (devenue intercalée) bien que ne formant qu'un seul mot ; il y a donc une majuscule à l'intérieur d'un mot comme encamel case :Cecil B. DeMille,Shia LaBeouf,Douglas MacArthur,William McKinley,Betsy DeVos,Ron DeSantis ; un exemple parmi les exceptions :John Dos Passos.
Enhongrois, il n'y a pas de particule nobiliaire ; cependant des noms de fiefs, dont certains sont devenus des noms de famille, sont formés en transformant le nom en adjectif par l'ajout du suffixe-i (souvent remplacé par-y dans les noms les plus anciens) : « nagybányai Horthy Miklós » (l'adjectif dérivé du nom de fief, sans majuscule initiale, s'écrit en premier, le nom de famille ensuite et le prénom enfin, selon l'usage hongrois). De tels adjectifs sont généralement « traduits » dans les langues occidentales. En français, on écrit ce nom « Miklós Horthy de Nagybánya », de même qu'en allemand on écrit « Miklós Horthy von Nagybánya ». Ceci explique la forme de noms aujourd'hui français tels que « Nicolas Sarkozy de Nagy-Bocsa » ou allemands tels que « Christoph von Dohnányi ».
Enslovène, le suffixe -ski/-ska traduit la particule lorsqu'il est accolé à un nom toponymique ou à une seigneurie comme Herman de Celje « Herman Celjski ». Les noms à particule étrangers sont d'ailleurs traduits de la même façon, ainsi, entre autres, Catherine de Médicis est traduit « Katarina Medičejska », Philippe d'Orléans « Filip Orleanski », Philippe de Macédoine « Filip Makedonski », etc.
| Noms personnels | |
|---|---|
| Noms | |
| Surnoms | |
| Noms inventés | |
| Autres | |