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Fondé en 1879, il accède au pouvoir en 1936 et le perd trois ans plus tard, avec la fin deguerre civile qui donne le pouvoir aux franquistes. Il est rendu illégal tout au long de la dictature deFrancisco Franco. Après le retour de la démocratie en 1977, il forme initialement le principal parti d'opposition à l'Union du centre démocratique (UCD).
Il retrouve la direction du gouvernement en 1982, sous la houlette de son secrétaire généralFelipe González. Il mène notamment à bien l'adhésion à la Communauté économique européenne. En 1996, après13 ans et trois mois au pouvoir dont deux ans et demi en minorité, le PSOE bascule dans l'opposition auParti populaire (PP) deJosé María Aznar. Il y reste huit ans. Après avoir réalisé aux élections de 2000 son plus mauvais résultat en23 ans, le Parti socialiste change de génération dirigeante et désigneJosé Luis Rodríguez Zapatero comme secrétaire général.
Revenus à la tête de l'Espagne à la suite des élections de 2004, les socialistes s'y maintiennent pendant sept ans et demi. Ce nouveau passage au pouvoir est marqué par l'adoption dumariage entre deux personnes de même sexe, le retrait des troupes d'Irak, ainsi que la crise économique et la mise en œuvre de politiques d'austérité. Le PSOE retourne dans l'opposition entre 2011 et 2018, subissant une grave crise de direction en 2016 quand le secrétaire généralPedro Sánchez démissionne après que les principaux dirigeants territoriaux ont imposé leur ligne stratégique visant à favoriser le maintien au pouvoir du président du PP,Mariano Rajoy.
Sánchez, réélu à son poste en 2017, ramène son parti au pouvoir en 2018 après avoir fait adopter une motion de censure contre Rajoy. Il remporte les élections anticipées de 2019, puis la répétition électorale de 2020. À cette occasion, il forme un gouvernement de coalition avecUnidas Podemos, qui constitue le premier exécutif partagé depuis 1939.
Plaque commémorative des100 ans de la fondation du PSOE, apposée sur le mur du restaurantCasa Labra.
Il est fondé clandestinement au restaurantCasa Labra deMadrid, le, autour d'un noyau d'intellectuels et d'ouvriers, professionnellementtypographes, menés par leGalicienPablo Iglesias. Le premier programme du nouveau parti est approuvé le suivant par une assemblée de 40 personnes.
Le PSOE est ainsi l'un des premiers partis socialistes à faire son apparition enEurope, comme expression des intérêts de la classe ouvrière, engendrée par larévolution industrielle. Depuis, le parti socialiste a orienté son travail vers l'aboutissement de l'émancipationsocialiste, opérant en fonction des périodes historiques des évolutions stratégiques.
Sous la direction deFrancisco Largo Caballero (1869-1946), le PSOE se radicalise pour n'envisager, à terme, que la dictature du prolétariat pour améliorer le sort des classes populaires. Aussi, surpris par la victoire de la droite aux élections de novembre 1933, parce que les femmes votaient pour la première fois, Caballero s'oppose, sous peine d'insurrection, à la nomination de son chefJosé Maria Gil-Robles à laPrésidence du Conseil. Il déclare à cette occasion :« nous devons en venir à une guerre civile ouverte »[5]. Le PSOE participe, avec d'autres forces de gauche comme laCNT, à la création de la République des ouvriers et des paysans lancée dans lePays basque à l'automne 1934, dans le cadre de laRévolution asturienne qui est écrasée par legénéral Franco.
En dépit du credo révolutionnaire du Parti, ce dernier participe aux élections de février 1936 dans le cadre de la coalition électorale duFront populaire, qui amènent une majorité de gauche auxCortes. Le PSOE est alors le premier parti d'Espagne en terme de voix et de sièges[6]. Sous fond de grèves et d'occupations de terre, les affrontements entrephalangistes fascistes et Jeunesses socialistes se multiplient, dans un climat politique de plus en plus violent. Le 12 juillet 1936, un lieutenant de laGarde d'assaut et militant socialiste,José del Castillo, est abattu par un groupe d’extrême droite non identifié, en représailles à une opération de maintien de l'ordre ayant causé la mort de plusieurs phalangistes en avril 1936. En représailles, un groupe intégrant des membres de la Garde civile assassine le principal chef de l'opposition, le monarchisteJosé Calvo Sotelo le 13 juillet 1936. Cet événement sert de prétexte au déclenchement d'uncoup d’État militaire préparé de longue date[7], le 18 juillet 1936, précipitant l'Espagne dans une guerre civile meurtrière.
Durant la Guerre civile, Caballero devient président du Conseil (1936/37), mais le PSOE, bien que majoritaire aux Cortes (98 députés contre 16 PCE) perd de son influence au profit duParti communiste d'Espagne ; en 1937,Juan Negrín, proche des communistes, le remplace.
Après laguerre d'Espagne, il est interdit durant toute la période durégime franquiste tandis que ses militants et sympathisants sont victimes de persécutions. Il se réfugie d'abord au Mexique, puis en France, jusqu'à sa légalisation par le gouvernement d'Adolfo Suárez en 1976 et il participe aux élections de 1977.
En 1974 àSuresnes,Felipe González est porté au poste de secrétaire général du PSOE. Il entreprend alors de réorienter le parti par l'abandon dumarxisme au profit de lasocial-démocratie. Il y parviendra au congrès extraordinaire de, non sans avoir démissionné après été mis en minorité sur ce sujet quelques mois plus tôt. Entre 1977 et 1982, il constitue l'un des deux grands partis de latransition démocratique d'abord aux côtés de l'Union du centre démocratique (UCD), puis dans l'opposition. Ainsi González tente de renverserAdolfo Suárez par une motion de censure en.
Lors desélections générales du, le parti socialiste, emmené par un binôme entre González et son adjointAlfonso Guerra, remporte 48 % des voix et 202 députés sur 350 auCongrès des députés. Ces deux scores sont les meilleurs jamais remportés depuis la chute du franquisme. À partir de, à l'image dessocialistes français, le PSOE prend le« tournant de la rigueur » et organise une douloureuse reconversion de l'industrie espagnole tout en essayant de juguler l'inflation. Cette politique de libéralisme pragmatique conduit à unegrève générale en.
Conservant sa majorité absolue au cours desélections générales anticipées du, il la perd à l'occasion desélections générales anticipées du avec exactement la moitié des sièges à pourvoir. Par la suite, les socialistes sont durement frappés par la crise économique du début desannées 1990, tandis que se multiplient les affaires decorruption et la mise en cause de hauts responsables du parti dans la gestion et le financement duterrorisme d'État desGroupes antiterroristes de libération. Ainsi le président du gouvernement doit-il se séparer en de son vice-président Alfonso Guerra, compromis dans une affaire familiale de détournements de fonds.
Ces treize années et demi de pouvoir du PSOE sont marquées par le développement de l'État-providence, la réforme de l'armée dans un sens professionnel et apolitique, l'adhésion de l'Espagne à laCommunauté économique européenne, une forte croissance économique (du moins dans lesannées 1980) et une entrée massive de capitaux étrangers attirés par les taux d'intérêt élevés.
Malgré toutes ces difficultés,Felipe González garde un grand crédit au sein de l'électorat socialiste. Après que son vice-président du gouvernementNarcís Serra a dû se démettre, il postule pour un nouveau mandat lors desélections générales anticipées du. Il est alors défait par Aznar mais de seulement 300 000 voix et 15 sièges, une marge très faible compte tenu de l'usure du pouvoir et des scandales.
Malgré cet échec, le congrès du PSOE n'est pas anticipé et se tient en. À l'ouverture, Felipe González fait savoir qu'il renonce à conserver le secrétariat général. Le porte-parole parlementaire et ancien ministreJoaquín Almunia, est désigné par l'appareil pour prendre sa succession.
Le, une primaire interne est organisée pour désigner le candidat du PSOE à laprésidence du gouvernement pour les prochaines élections générales. À la surprise générale, Almunia est défait parJosep Borrell, ancien ministre. Faute d'appuis internes suffisants et alors que deux de ses anciens collaborateurs sont mis en cause pour fraude fiscale, Borrell renonce au profit d'Almunia en. Lors des régionales du de cette année, le parti conserve laCastille-La Manche et l'Estrémadure, s'impose dans l'Aragon et lesAsturies et conquiert, à la suite de la formation d'une coalition avec les nationalistes de gauche, lesîles Baléares.
Lesélections générales du sont au contraire une catastrophe pour les socialistes, qui obtiennent leur plus mauvais résultat depuis le retour de la démocratie. Almunia démissionne etManuel Chaves,président de la Junte d'Andalousie, le remplace à titre provisoire afin de gérer le parti jusqu'au congrès fédéral anticipé.
En 2006 ont lieu des négociations avec l'organisation terroristeETA, qui décrète un cessez-le-feu puis fait exploser une bombe à l'aéroport de Madrid-Barajas, tuant deux personnes. Les discussions sont interrompues et la répression du terrorisme basque s'intensifie.
Auxélections générales du, les socialistes obtiennent 169 députés. En obtenant 11 289 335 voix, le PSOE recueille le plus grand nombre de suffrages favorables pour un parti lors d'élections générales depuis la fin du franquisme, mais convainc une proportion d'inscrits plus faible queFelipe González en 1982, vainqueur avec 1 161 943 bulletins de moins[8].
Zapatero, qui décide de ne pas négocier son investiture avec les autres groupes, obtient la confiance du Congrès à la majorité relative le. Il forme ungouvernement de 17 ministres, dont neuf femmes. Au cours de ce second mandat, il doit gérer les conséquences de lacrise financière qui frappe très durement l'Espagne, où la croissance reposait sur l'immobilier et le crédit.
En, Zapatero indique qu'il ne cherchera pas à obtenir un troisième mandat. Aux élections locales du, le parti subit une déroute sans précédent, supérieure à celle de. Il perd toutes les communautés autonomes soumises au vote qu'il dirigeait, y compris ses bastions deCastille-La Manche et d'Estrémadure, ainsi que des villes symboliques commeSéville ouBarcelone.
Le comité fédéral investit le le ministre de l'Intérieur et numéro deux du gouvernement,Alfredo Pérez Rubalcaba, comme chef de file aux prochaines législatives. Celui-ci quitte alors le gouvernement. Lors desélections générales anticipées du, le PSOE ne remporte que 28,7 % des voix et 110 députés, son plus mauvais score depuis la restauration de la démocratie. Zapatero annonce alors la convocation du congrès fédéral pour les, et, soit cinq mois avant le terme du délai statutaire. Rubalcaba y est élu secrétaire général par 487 voix, contre 465 à l'ancienne ministre de la DéfenseCarme Chacón lors du vote du.
À l'occasion desélections européennes du, le PSOE s'effondre à seulement 23 % des suffrages, ce qui lui donne 14 députés européens sur 52. Le lendemain,Alfredo Pérez Rubalcaba annonce la tenue d'un congrès extraordinaire les et suivants, affirmant qu'il ne sera pas candidat à sa succession. Tandis que Chacón réclame la convocation immédiate des primaires citoyennes pour la désignation du chef de file aux élections législatives, le secrétaire général du groupe parlementaireEduardo Madina demande que le nouveau secrétaire général du parti soit élu par l'ensemble des militants.
Un vote consultatif des militants est alors convoqué le. Le député de MadridPedro Sánchez l'emporte avec 48,5% des voix, face à Madina et à l'universitaireJosé Antonio Pérez Tapias, représentant de la Gauche socialiste (IS, aile gauche du PSOE)[10]. Son élection formelle au poste de secrétaire général relève cependant du congrès fédéral extraordinaire, convoqué les 26 et 27 juillet.
Le suivant, Sánchez est proclamé chef de file pour lesélections législatives du, sans adversaire, donc sans organisation d'élections primaires ouvertes. Ce scrutin voit les socialistes se contenter de 90 députés, dont 81 pour le PSOE. Après avoir passé un accord avecCiudadanos, le secrétaire général échoue au vote d'investiture duCongrès des députés.
La chambre basse n'ayant investi personne à l'expiration du délai constitutionnel, lesCortes Generales sont dissoutes. Sánchez conduit de nouveau les socialistes pour lesélections législatives du, qui se soldent par un nouveau recul avec 85 sièges dont 77 pour le parti socialiste ouvrier espagnol. Après queMariano Rajoy a échoué à son tour au vote d'investiture, le chef du PSOE indique qu'il cherchera à former un gouvernement alternatif avec le soutien de Podemos et Ciudadanos.
Il est alors ouvertement critiqué par les« barons », emmenés parSusana Díaz etEmiliano García-Page, qui préfèrent la formation d'une direction provisoire (enespagnol :Comisión Gestora) et repousser le congrès après qu'un gouvernement a été formé. S'ensuivent six jours de tensions et de débats statutaires, marqués par la démission de la moitié de la commission exécutive, dont la présidenteMicaela Navarro.
Le, le comité fédéral se réunit. Après trois suspensions de séance, le comité rejette la proposition de convoquer le congrès du PSOE par 132 voix contre et 107 pour.Pedro Sánchez annonce immédiatement sa démission[11].
Dans la nuit qui suit, les principaux cadres territoriaux s'accordent pour la formation d'une« commission politique » présidée par leprésident de la principauté des AsturiesJavier Fernández. La première réunion de cette commission devrait aborder le sujet du blocage politique qui paralyse le Congrès des députés depuis, sans certitude toutefois que la nouvelle direction permette àMariano Rajoy de gouverner en minorité puisqu'une partie des opposants internes à Sánchez partagent avec lui un refus catégorique d'une telle possibilité[12].
De nouveau convoqué le, le comité fédéral décide par 139 voix pour, 96 voix contre et deux abstentions que le groupe parlementaire s'abstiendra lors du prochain vote d'investiture, permettant àMariano Rajoy d'être reconduit pour un second mandat[13]. L'éviction dePedro Sánchez par les hiérarques du PSOE et le soutien parlementaire apporté par les élus du parti au gouvernement de Mariano Rajoy provoque le départ de 20 000 militants (sur 190 000 revendiqués) en quelques jours[14].
Le, les militants sont appelés à élire leur nouveau secrétaire général. Pedro Sánchez l'emporte avec environ 50 % des voix, contre 40 % pourSusana Díaz. Sánchez, dont le positionnement est considéré comme proche de celui de Podemos, indique qu'il envisage de proposer une motion de censure contre Rajoy[15].
En décembre 2018, le PSOE enregistre le pire résultat de son histoire enAndalousie passant de 47 à 33 sièges et perdant la possibilité de former un gouvernement dans une région qu'il dirigeait depuis 1982. Le parti avait été éclaboussé par un scandale de détournement de fonds destinés à financer les plans de licenciement dans des sociétés en difficulté[17], dans lequel sont impliqués deux anciens présidents de la région[18]. En novembre 2019, 19 anciens responsables du parti en Andalousie sont condamnés pour prévarication et détournement de fonds[19].
Alors que le Parti socialiste gouverne depuis la motion de censure contre Mariano Rajoy avec seulement 84 députés et l'appui irrégulier de Podemos et de différents petits partis régionalistes ou indépendantistes, Pedro Sánchez échoue à faire voter son projet de loi de finances en février 2019. Il prononce alors la dissolution desCortes Generales et convoque desélections anticipées pour le 28 avril suivant. Au cours de ce scrutin, le PSOE arrive en tête — une première depuis 2008 —, totalisant 28,7 % des voix et 123 députés sur 350, un score proche de celui de2011, avant l'apparition dePodemos et deCiudadanos. Le parti obtient également la majorité absolue au Sénat avec 139 sièges, une première depuis1989.
Auxélections municipales espagnoles de 2023, le PSOE et de ses alliés à gauche connaissent une défaite sans appel. Le total des voix reçues place leParti populaire (PP) avec 750 000 votes devant le PSOE et plus de 3 points au-dessus (31,5 % des suffrages contre 28,1 %). Un résultat qui se traduit par le très probable basculement de six des douze régions qui étaient en jeu, dont Valence, l'Aragon et les Baléares, ainsi que de Séville, quatrième ville d'Espagne. À Madrid, le maire de la ville et la présidente de la région, tous deux de droite, améliorent leurs résultats, obtenant la majorité absolue[20]. Sur les dix premières villes du pays, les socialistes n'en dirigent plus qu'une seule. Parmi les raisons invoquées de cette « déroute » sont mentionnées l'échec dans la lutte contre l'inflation, ainsi que les alliances acceptées par le PSOE, notamment avec la gauche radicale. Le parti Podemos étant d'ailleurs en fort recul dans ces élections[21].
Fin juillet 2023, le PSOE subit une défaite relative auxélections législatives, qui ne se traduit pas par le désastre annoncé[22]. Le parti obtient 32% des voix, derrière le Parti populaire (PP) qui a réuni 33% des suffrages. Ces deux partis devancent nettement le parti d'extrême droiteVox, qui rassemble 12,6% des voix. Ce résultat permet au PSOE de détenir 122 sièges au Congrès.
Les années et sont marquées par la multiplication d'affaires politico-financières qui touchent les proches de Pedro Sánchez ou son ancien bras droit,José Luis Ábalos. C'est dans ce contexte que le secrétaire général est réélu, sans concurrent, lors du41e congrès organisé àSéville fin novembre-début décembre[23]. En juin 2025,Santos Cerdán, numéro 3 du Parti socialiste mis en cause dans une affaire de corruption, démissionne de la direction du PSOE et de son mandat de député[24],[25].
Le PSOE est présent dans différents pays, afin de maintenir une proximité avec les citoyens espagnols résidant à l'étranger. En Europe, les sections locales du continent situées hors d'Espagne sont fédérées par lePSOE Europa.
↑Gerassimos Moschonas et George Papanagnou, « Posséder une longueur d'avance sur la droite : expliquer la durée gouvernementale du PSOE (1982-96) et du PASOK (1981-2004) »,Pôle Sud,,p. 43–104(ISSN1262-1676,lire en ligne, consulté le).
↑JoanMarcet, « Les élections européennes de juin 2009 en Espagne : première apparition d'un vote sanction »,Revue internationale de politique comparée,vol. Vol. 16,,p. 685-696(ISSN1370-0731,lire en ligne, consulté le).