LeParti social-démocrate d’Allemagne (enallemand :Sozialdemokratische Partei Deutschlands, abrégé enSPD), fondé en 1875 sous le nom de SAP et rebaptisé SPD en 1891, est un partisocial-démocrate et le plus vieuxparti politique d'Allemagne. C'est le seul des grandspartis actuels de laRépublique fédérale d'Allemagne qui existait sous une forme comparable avant laSeconde Guerre mondiale. C'est, avec laCDU, le parti politique allemand ayant le plus d'adhérents avec un total de 500 000[4]. Après la guerre, il a longtemps été le seul parti de gauche de taille notable du pays, jusqu'à la création deDie Linke, plus à gauche.
La social-démocratie allemande trouve ses origines dans larévolution de Mars 1848, puis se développe durant la période de l'Empire allemand. Elle a dû faire face à une résistance féroce des autres partis qui ont voté entre 1878 et 1890 leslois antisocialistes qui interdisent toutes associations sociales-démocrates. Malgré tout, en1912 le parti devient le premier parti du pays en termes de suffrages recueillis. Il doit cependant attendre 1918 puis larépublique de Weimar pour participer aux gouvernements. La montée duParti communiste et la crise économique mondiale poussent le parti sur la défensive. Malgré son vote contre laloi des pleins pouvoirs, le parti ne peut rien contre l'ascension au pouvoir desnazis. Ceux-ci interdisent le parti et persécutent ses membres, allant jusqu'à en envoyer certains dans les premierscamps de concentration dès 1933. Des militants du SPD participent à larésistance allemande au nazisme. Une fois la guerre terminée, la démocratie revient en Allemagne et le parti retrouve sa position antérieure. La bonne santé économique de l'Allemagne le laisse toutefois dans un premier temps dans l'opposition. Il faut attendre 1966 pour que le parti sorte de l’opposition en gouvernant en tant que partenaire minoritaire de la CDU/CSU. Le parti accède enfin à la chancellerie en 1969 et restera à la tête du gouvernement jusqu'en 1982 porté par les chanceliersWilly Brandt puisHelmut Schmidt. Il passe ensuite près de 20 ans dans l'opposition, ce qui se traduit par une longue crise interne.Gerhard Schröder remporte les élections fédérales de 1998 grâce à un programme centriste et met en place en 2003 le très controverséAgenda 2010. Cette loi, d'orientation libérale, ne trouve pas de consensus au sein du parti, ce qui conduit à la naissance duWASG en 2005, qui devientDie Linke en 2007, sur son aile gauche. Le SPD est au pouvoir quasiment sans discontinuer (à l’exception d’une brève période d’opposition de 2009 à 2013) depuis 1998, alternant entre la chancellerie et le statut de partenaire minoritaire de la CDU/CSU, ce qui n’a pas facilité la quête d’une direction politique claire ou l’émergence d’une nouvelle offre.
Les résultats du parti se sont globalement améliorés à partir de 1950 et jusqu’à son accession à la chancellerie en 1969, avant de chuter continuellement entre 1970 et 1990. La décennie 1990-2000 voit néanmoins une inversion de la tendance, qui culmine avec l’arrivée de Schröder à la chancellerie en 1998. Néanmoins, la décennie 2000-2010 voit le SPD entamer une nouvelle chute avant de se stabiliser autour de 20-25% pendant la décennie 2010-2020.
La structure du parti repose sur les assemblées générales annuelles où les décisions importantes sont prises par les délégués, élus indirectement par la base des militants. Des associations internes, les AG, permettent aux membres d'une même tranche d'âge ou d'une même branche professionnelle de se rassembler et d'échanger au sein du parti.
Leslois antisocialistes de 1878, souhaitées par lechancelier impérialOtto von Bismarck, interdisent les partis politiques et les organisations socialistes jusqu'à la fin des années 1880. Le SAP est l'un des principaux partis fondateurs de laDeuxième Internationale. Après l'abrogation des lois antisocialistes, le SAP est renommé pour devenir le SPD en 1890 qui s'impose rapidement comme un des principaux partis politiques allemands, malgré les arrestations fréquentes des rédacteurs en chef de ses journaux, de ses cadres et de ses élus[8]. Dans la seconde moitié des années 1890,Eduard Bernstein fait éclater le débat dit« révisionniste ». La question est de savoir si le parti doit suivre une voie révolutionnaire ou réformatrice, dite donc révisionniste. La direction du parti se décide pour cette seconde solution[9].
Les différents partis politiques ouvriers entre 1863 et 1933.
Lors desélections de 1912, il devient pour la première fois le premier parti politique en termes de mandats auReichstag avec 34,8 % des voix et110 sièges détrônant ainsi leZentrum. Toutefois, il reste dans l'opposition jusqu'auxréformes d'Octobre de 1918. Le gouvernement n'a en effet pas besoin d'unvote de confiance du parlement.
Au cours des années, différents courants politiques se développent au sein de la social-démocratie. Certains se scindent du SPD, mais à l'exception duParti communiste d'Allemagne (KPD), ils finissent par y être réintégrés. À ses débuts la tendance démocrate, dite« radicale », fortement influencée par Lassalle domine le mouvement. Elle est favorable aucorporatisme, ce qui limite l'influence dusyndicalisme. Ce n'est que par la suite que lemarxisme s'impose. Le véritable tournant a lieu dans les années 1890 avec le débat interne au parti sur la manière de mettre en place ses idées. L'aile réformatrice y gagne en influence face à celle révolutionnaire qui à la mort de Bebel en 1913 se retrouve en minorité[10]. Les théories sociales et économiques développées parKarl Marx, leur développement historique, ainsi que les concepts révolutionnaires en découlant marquent profondément la social-démocratie jusqu'à la seconde moitié duXXe siècle.
Pendant laPremière Guerre mondiale, l'USPD fait scission en 1917 pour protester contre la politique depaix des forteresses menée par le reste du SPD[11]. Le parti vote en effet les crédits de guerre[12]. Cette décision du SPD le de se rallier à la guerre, est décrite parRosa Luxemburg comme« une déroute politique et morale allant jusqu’à l’anéantissement, un effondrement inouï ». L'USPD compte parmi ses membres : Rosa Luxemburg,Karl Liebknecht,Hugo Haase,Karl Kautsky,Paul Levi,Otto Rühle,Anna Stiegler, ouClara Zetkin. L'aile gauche du USPD, laLigue spartakiste, donne naissance en, après larévolution de 1918, au Parti communiste d'Allemagne (KPD). Il absorbe finalement la majorité de gauche de l'USPD en 1920. La grande majorité des restes de ce dernier parti rejoint finalement le SPD en 1922. Il disparaît définitivement en 1931 en rejoignant leParti socialiste ouvrier d'Allemagne.
Au début de larévolution allemande le SPD et l'USPD s'allient pour placer le chef du SPD,Friedrich Ebert, au poste de président. Avec le parti libéralDDP et le parti catholiqueZentrum, le SPD est l'un des partis fondateurs de larépublique de Weimar en 1919. Après l'échec du parti (qui passe de 38,7 % à 21,6 %, tout en restant premier parti d'Allemagne) et de ses partenaires bourgeois aux élections de 1920, le SPD ne participe plus aux gouvernements que de manière anecdotique. Sur les treize années de la République, il n'est présent au gouvernement qu'un peu moins de cinq ans, alternant succès et recul électoral à chaque passage au pouvoir[13].
La montée duParti communiste d'Allemagne (KPD) ne tarde pas à limiter l'influence du SPD. De plus, une partie de la gauche du SPD est exclue en 1931 et fonde leParti socialiste ouvrier d'Allemagne (SAPD). En 1933, le SPD ne recueille plus que 18,3 % des voix, à comparer aux 37,9 % qu'il obtenait en 1919.
Après l'arrivée au pouvoir desnazis, le SPD est le seul parti à ne pas voter laloi des pleins pouvoirs auReichstag le. Le KPD était déjà interdit. Comme tous les autres partis et syndicats allemands (à l'exception du parti uniqueNSDAP), le SPD est interdit par le gouvernement nazi dès l'été 1933. De nombreux membres du parti partent en exil ; les autres sont poursuivis, emprisonnés de manière provisoire ou envoyés dans lescamps de concentration où certains perdent la vie.
Le parti se reconstitue en exil, ditSopade, dans un premier temps à Prague, d'où il est chassé en 1938 par l'invasion de la Tchécoslovaquie à la suite desaccords de Munich. Les sociaux-démocrates allemands se réinstallent en France, pays qu'ils doivent à leur tour fuir pour Londres en 1940 à la suite de la défaite militaire française. Quelques jours après le début de laSeconde Guerre mondiale, le SPD en exil à Paris avait affirmé son soutien aux Alliés et à la suppression par la voie militaire du gouvernement nazi.
De nombreux militants du SPD ont été actifs dans larésistance allemande au nazisme, et la répression les a durement atteints.
Willy Brandt (à gauche) avec le président américainRichard Nixon.
En 1959, leprogramme de Bad Godesberg marque un tournant, le SPD abandonnant toutes idées marxistes. Il ne se considère donc plus comme un parti de classe, mais comme un parti du peuple. Ce changement permet l'entrée du parti dans unegrande coalition avec la CDU/CSU dirigée par lechancelier fédéralKurt Georg Kiesinger de 1966 à 1969. La participation du SPD à cette coalition gouvernementale confirme qu'il fait désormais partie de l'establishment[14]. En 1969,Willy Brandt prend la tête d'une coalition avec les libéraux duFDP, donnant de nouveaux espoirs aux partisans d'une politique progressiste, notamment dans les mouvements estudiantins[14]. Son mandat est marqué par l'Ostpolitik sur le plan étranger et par l'interdiction pour les extrémistes d'entrer dans la fonction publique. Brandt démissionne en 1974 après la révélation qu'un de ses collaborateurs les plus proches,Günter Guillaume, est un agent de la RDA.
Helmut Schmidt, qui succède à Brandt au poste de chancelier, dispose de moins de liberté politique. Le parti est sous pression. Les actes terroristes d'extrême gauche de laRAF font que les conservateurs exigent une fort renforcement sécuritaire. De l'autre côté, l'aile gauche durablement renforcée par lesmouvements de 1968, critique vivement la politique énergétique et contre la politique ferme adoptée dans lacrise des euromissiles[14]. La fin de la coalition sociale-libérale en 1982, date à laquelle le FDP brise la coalition, plonge le parti dans l'opposition pour longtemps. La crise interne s'installe également.
En 1983 les Verts (Grüne) font leur entrée dans le jeu politique en obtenant leurs premiers sièges auBundestag. Ce parti est le premier concurrent de gauche du SPD depuis les années 1950 ; il crée cependant la possibilité d'une « majorité à gauche du centre » (Willy Brandt).
En 1998, la vision de Brandt devient réalité :Gerhard Schröder est élu chancelier avec le soutien d'une coalition SPD-Verts. Le président du partiOskar Lafontaine est nommé ministre des Finances. Le conflit entre laRealpolitik du chancelier et les positionskeynésianistes plus marquées à gauche de son ministre/chef-de-parti est inévitable et aboutit à la démission de Lafontaine de toutes ses fonctions en. Ayant perdu la majorité dans la chambre haute du parlement (Bundesrat) un mois plus tôt, le gouvernement est dans l'obligation de s'entendre avec l'opposition dans la plupart des sujets majeurs ce qui lui rend la situation difficile.
En 2003 est voté l'Agenda 2010, symbole de la politique économique libérale de Schröder. Il rencontre une forte résistance interne et crée des dissensions entre les différents courants politiques du parti. Le chancelier doit peser de tout son poids pour imposer sa réforme.
Gerhard Schröder lors d'un discours de campagne en 2005.
Le, Oskar Lafontaine rend sa carte de membre et intègre dans la foulée l'Alternative électorale travail et justice sociale (WASG) qui vient de passer une alliance électorale avec lePDS, le successeur du SED est-allemand, pour les élections de l'automne. La WASG s'était formée déjà depuis quelques mois par scission du SPD. Le parti n'a pas le vent en poupe : le nombre des adhérents, proche d'un million dans les années 1970, passe à moins de 600 000 en 2005. La défaite lors des élections régionales en Rhénanie du Nord-Westphalie, bastion du parti, pousse le chancelier et la direction du SPD à appeler à des élections législatives anticipées. Un autre motif pour ses élections est le risque pour les sociaux-démocrates de laisser une majorité de deux tiers à l'Union et au FDP en cas de nouvelle défaite aux élections régionales. Le parti fait campagne pour la poursuite des réformes et une reconduction de la coalition rouge-verte.
Lors desélections fédérales de 2005, ses rivaux à gauche WASG et PDS font liste commune sous le nom « Die Linke.PDS » (La Gauche.PDS), menés par l'ancien président du SPD,Oskar Lafontaine. Malgré les sondages qui prévoient une catastrophe pour le SPD, le parti limite les dégâts ; bien que battu, il fait quasiment jeu égal avec la CDU (36,8 % des voix et226 députés pour la CDU contre 36,2 %222 députés pour le SPD). La CDU n'a par conséquent pas la majorité nécessaire pour former seule le gouvernement, alors que le SPD, au contraire pourrait mathématiquement former une coalition à gauche avec les verts (8,1 %,51 députés) et Die Linke.PDS (8,7 %,54 députés) qui réussit une première percée aux élections, et notamment à l'ouest.
Oskar Lafontaine.
Le SPD refusant de s'allier à Die Linke préfère alors participer à une nouvellegrande coalition menée par la chancelièreAngela Merkel (CDU), gouvernement de l'Allemagne de 2005 à 2009.
Après les élections, les principaux promoteurs de l'Agenda 2010, Gerhard Schröder et le ministre de l'Économie et du Travail, Wolfgang Clement, ont quitté le premier plan de la politique. Sous le nouveau président,Matthias Platzeck, plus conciliant que Schröder, le débat s'est calmé, mais après sa retraite, il restera à son successeurKurt Beck la tâche de stabiliser le parti dont il est le neuvième président depuis 1987, alors qu'il n'y en avait eu que trois entre 1946 et 1987.
Dès lors, le SPD se retrouve dans la situation difficile de devoir gouverner avec la droite alors que le partiDie Linke peut s'établir comme le seul parti d'opposition de gauche. Un problème structurel pour le parti reste que son programme et son orientation officielle sont encore en grande partie ceux du congrès réformateur deBad Godesberg de 1959 et des années 1970, ce qui crée une division interne entre ceux qui souhaitent rester fidèle à ces idées et un courant favorable à une « modernisation » du parti vers des positions plus « centristes ». Pour contrer la montée en puissance de Die Linke, Beck oriente le SPD dans le sens d'une ligne politique plus ancrée à gauche, remettant en question les réformes entreprises sous l'égide de Schröder. Ce revirement fera long feu : dans le courant de l'année 2008 Beck est renversé par l'aile droite du parti, qui le remplace parFranz Müntefering et désigneFrank-Walter Steinmeier comme candidat à la chancellerie. Les deux hommes, proches de Schröder et membres du gouvernement de grande coalition ré-alignent le SPD sur ses positions centristes. Ce nouveau revirement stratégique est un échec : le parti s'effondre dans les sondages et obtient un résultat historiquement mauvais de 20,8 % des voix auxélections européennes de 2009 et d'autres résultats très médiocres lors de trois scrutins régionaux organisés un mois avant lesélections fédérales.
Ces défaites coïncidant avec une montée en puissance de Die Linke, le SPD entreprend un nouveau virage à gauche à quelques jours du scrutin fédéral, mais Steinmeier s'obstine à rejeter toute forme d'accord national avec Die Linke, et prône même la formation d'unecoalition en feu tricolore fédérant le SPD, les verts et leFDP qui mène dans le même temps une campagne clairement libérale. La fin de non-recevoir adressée à Steinmeier par le leader libéral-démocrateGuido Westerwelle achève de ruiner les chances des sociaux-démocrates de se maintenir au pouvoir autrement qu'en maintenant en place la grande coalition sous domination chrétienne-démocrate.
Cette accumulation de difficultés et de contradictions sera à l'origine d'une défaite historique auxélections fédérales de 2009: avec seulement 23 % des voix, le SPD perd plus de onze points, un tiers de ses élus et réalise sa plus mauvaise performance depuis la chute du nazisme. Rejeté dans l'opposition, il semble entrer dans une crise durable.
Lesélections fédérales de 2013 sont un succès pour le parti d'Angela Merkel, qui obtient 41,5 % des voix et rate la majorité absolue de seulement cinq sièges contre 25,7 % à son principal rival, le SPD, dont la campagne menée parPeer Steinbrück est jugée mauvaise par les analystes politiques[15]. Le SPD choisit de s’allier avec la droite, alors que l’ensemble des forces de gauche et des écologistes dispose de la majorité des sièges[16]. Il obtient sixportefeuilles ministériels, Sigmar Gabriel devenant en particulier vice-chancelier et ministre fédéral de l'Économie[17]. Les accords avec la CDU prévoient notamment l'introduction d'un salaire minimum et de faciliter l'obtention de la double-nationalité pour les enfants turcs nés en Allemagne[18].
Le SPD est confronté à un recul constant de ses effectifs, avec 70 000 membres de moins entre 2007 et 2016[19].
Lesélections fédérales de 2017 sont un nouvel échec pour le SPD, qui n'obtient que 20,51 % des voix.Le Figaro explique :« La sociologie électorale de l'Allemagne, avec l'éclatement du salariat ou la fragilisation des classes moyennes, a rendu plus difficiles les élections pour la gauche, privée de sa base électorale traditionnelle »[20].
Le mandat d'Olaf Scholz est secoué par l'Invasion de l'Ukraine par la Russie à partir de février 2022. La question de l'envoi d'armes devient un sujet sensible au sein de la coalition, entrainant des tensions avec les écologistes[23]. Lahausse des prix de l'énergie et la dépendance allemande aux importations de gaz russe est également une source de conflit[24]. En 2023, SPD enregistre un important revers lors desélections régionales à Berlin, devancé par laCDU et talonné parAlliance 90/Les Verts. Bien que la coalition conserve la majorité, le recul du SPD illustre les difficultés nationales du parti[25].
Auxélections européennes de juin 2024, la coalition au pouvoir d'Olaf Scholz connaît une « sévère défaite » arrivant troisième après la CDU et l’AFD. Le Parti social-démocrate enregistre le plus mauvais score de son histoire, avec 13,9 % des voix[26]. Début septembre, lors des scrutins régionaux de Thuringe et de Saxe, la SPD connaît à nouveau un fort recul avec un score estimé entre 6,5 et 8,5 % dans ces deux régions[27]. Les résultats confirment un nouveau revers majeur du gouvernement de coalition du chancelier Olaf Scholz avec les Verts et les libéraux du FDP, un an avant les élections législatives de 2025[28].
Auxélections fédérales de février 2025, la SPD réalise son deuxième plus mauvais score depuis la Seconde Guerre mondiale. Le dirigeant de la CDUFriedrich Merz compte néanmoins pouvoir former une coalition avec les sociaux-démocrates de la SPD[29].
Histogramme des résultats du SPD aux élections législatives de 1949 à 2009 en pourcentageCarte des scores du SPD aux élections législatives de 2013 par circonscription
Évolution du nombre d'adhérents du SPD après-guerre.
Après la guerre, le SPD s'est rapidement refondé et à rassembler les socialistes de tous bords, notamment ceux revenant d'exil et ceux ayant participé à la résistance. En 1949, le parti compte 750 000 membres, puis atteint un premier pic en 1951 avec 820 000 adhérents. Ce nombre diminue ensuite, en 1958 il n'y a plus que 590 000 personnes dans le parti.
Dans les années 1960, le nombre d'adhérents croît de nouveau pour atteindre le million en 1977. Dans les années qui suivent, il commence sa lente érosion mais reste au-delà de la barre des 900 000. La réunification est suivie d'un léger regain de partisans relativement passager. La chute se poursuit par la suite : entre 1990 et 2008 le parti a perdu 400 000 adhérents.
Au niveau de la composition, le vieillissement de la population a également touché le parti. Les retraités et fonctionnaires ont remplacé les ouvriers et salariés pauvres qui composaient la base électorale auparavant.
Le parti compte en un peu moins de 500 000 adhérents[54]. Au niveau de la pyramide des âges : 44 % des membres ont plus de60 ans, 6 % moins de 29. Au niveau de la féminisation 69 % des encartés sont de sexe masculin. Côté situation professionnelle : 34 % sont retraités, 23 % fonctionnaires au sens large, 15 % salariés, 8 % ouvriers, 5 % chômeurs, 5 % femmes au foyer, 4 % indépendants, 2 % exercent une profession libérale, 2 % étudiants, enfin 2 % n'ont pas répondu[55].
Les adhérents sont organisés dans environ 13 500 associations qui élisent régulièrement des délégués qui participent au réunion dans les sous-district. Ceux-ci sont au nombre de 350 et sont eux-mêmes rassemblés dans20 districts, qui envoient au total600 délégués aux assemblées générales du parti qui ont lieu sur un rythme annuel.
Elles sont le plus haut organe de décision du parti. Elle élit une commission de surveillance, une de discipline ainsi que la direction. Cette dernière dirige le parti entre les assemblées générales.
Selon les cas, des associations recouvrant les communes, les arrondissements ou les districts peuvent également exister pour des raisons d'ordre pratique.
Le congrès du Parti est la plus haute instance du parti. Il nomme la Commission, le tribunal d'arbitrage fédérale et de la direction du parti. Le Conseil d'administration gère les affaires Parti jours officielles entre la partie.
Outre cette structure de base, il existe d'autres niveaux qui ont été créés pour la plupart des besoins politiques locales. Il s'agit notamment des associations de circonscription comme une subdivision de sous-districts, qui comprennent plus d'un comté, le nom de «association de circonscription», cependant, due en partie aussi aux districts eux-mêmes, si vous coupez exactement équivalent à un comté. En Bavière, Rhénanie-du-Nord-Westphalie et de Rhénanie-Palatinat sont districts supplémentaires en dessous du niveau de l'association nationale. En Rhénanie-du-Nord-Westphalie et de Rhénanie-Palatinat ces quartiers représentent les vieux quartiers de partis qui existaient jusqu'à sa fusion dans un quartier de l'État. En Bavière, les associations de circonscription correspondent aux districts administratifs qui forment là avec les jours de district une corporation municipale indépendante.
Le SPD est lié à de nombreuses associations, diteArbeitsgemeinschaften (AG), qui sont représentées lors des assemblées générales. Pour trois de ces associations l'inscription est automatique :
lesJusos, qui rassemble tous les membres du SPD ayant moins de35 ans ;
l'ASF(de) rassemble toutes les femmes membres du parti ;
l'AG 60 plus(de) rassemble les adhérents ayant plus de60 ans.
D'autres associations liées existent, organisées le plus souvent de manière corporatiste. Il n'est pas obligatoire d'être membre du SPD pour y appartenir. Elles sont :
l'AfA(de) rassemble les salariés. Elle est proche de l'aile gauche et a environ 100 000 membres ;
l'AfB(de) rassemble les professions liées à l'éducation et à la formation ;
l'ASG rassemble les professions liées à la santé ;
l'ASJ rassemble les professions liées à la justice ;
l'AGS(de) rassemble les entrepreneurs et cadre, elle compte 35 000 membres ;
Des groupes de réflexion et de travail existent afin de se concentrer sur certains sujets. D'autres groupes tentent de mettre sur pied des projets divers. L'AKC s'occupe par exemple de la question de la chrétienté au sein du parti. L'AJS se concentre sur les questions juives. L'AvS avait auparavant pour mission d'aider les sociaux-démocrates poursuivis en RDA. Ces groupes sont organisés de manière semblable aux AG mais ne disposent pas des mêmes droits.
La décision des objectifs de chaque groupe de travail est prise par ce dernier. Ils doivent favoriser la coopération entre membres du SPD sur certains sujets. Des forums existent également : ils ont pour but d'améliorer la communication entre membres.
En 1988, un quota a été mis en place afin d'améliorer la parité homme/femme dans le parti. La règle prévoit que chaque direction et délégation doit avoir au moins 40 % de membres de chaque sexe. Les hommes étant généralement majoritaire on parle d'un quota de femmes. Cette règle a également pour conséquence que sur les listes électorales les femmes et les hommes sont alternés.
Depuis sa création, le SPD tient chaque année son assemblée générale, si on excepte la période deslois antisocialistes où elle n'a eu lieu qu'à espaces irréguliers. Ceux ayant le plus d'influence sont ceux où des programmes politiques nouveaux ont été votés.
En 2013, le programme en vigueur est celui de Hambourg, voté en 2007. L'objectif annoncé est de gouverner avec l'aide de la« majorité solidaire[68] ». Lesocialisme démocratique est décrit comme la« vision d'une société libre, juste et solidaire[69] », les tâches de long terme et la social-démocratie devant prendre le pas sur la loi du marché.
Laliberté, lajustice et lasolidarité sont érigés comme valeurs fondamentales du parti. Le fil conducteur au niveau politique doit être lajustice sociale. L'économie sociale de marché doit être renforcée, ses produits mieux répartis, afin d'apporter confort à l'ensemble de la population. Le SPD pense qu'il faut renforcer l'État, notamment dans sa dimension sociale, afin de défendre les plus démunis et les plus faibles. Le parti considère également que la politique fiscale ne doit pas se faire au détriment des générations futures, et veut donc faire diminuer la masse de la dette étatique. Le principe d'État-providence est réaffirmé.
Au niveau de la politique sociétale, le parti défend lesdroits de l'Homme, l'ouverture de la société et laparticipation citoyenne. Sur le plan extérieur, le SPD souhaite une politique de conciliation en faveur de la paix dans le monde. La mondialisation doit être accompagnée d'une politique démocratique. La politique européenne doit également être soutenue et amplifiée.
En interne, on peut distinguer deux courants politiques importants : l'aile gauche, fortement sociale-démocrate, est structurée par leForum Demokratische Linke 21 et lagauche parlementaire(de) ; l'aile droite, conservatrice modérée, se rencontre dans lecercle de Seeheimer et dans lecentre de Nuremberg. En outre, leréseau de Berlin tente de se séparer de ces deux tendances distinctes. Concrètement l'aile droite soutient la politique libérale menée parGerhard Schröder, symbolisée par l'Agenda 2010. L'aile gauche souhaite au contraire revenir à un État-social fort.
Wilhelm Haferkamp : Vice-présidence et Énergie (1967-1970), Vice-présidence, Marché intérieur et Énergie (1970-1973), Affaires économiques et financières (1973-1977) / Vice-présidence et Relations extérieures (1977-1985)
Alois Pfeiffer : Affaires économiques, Emploi et Eurostat (1985-1989)
↑« Vision einer freien, gerechten und solidarischen Gesellschaft ».
↑Officiellement Philipp Scheidemann ne porte pas le titre de chancelier impérial :Reichskanzler mais de ministre-président impérial :Reichsministerpräsident