Élues pour un mandat de cinq ans selon un mode de scrutin associanten parallèle laproportionnelle et levote majoritaire, les chambres peuvent être dissoutes conjointement ou séparément par leprésident de la République. Leur fonctionnement repose sur unbicamérisme égalitaire tant dans le vote des lois que dans le contrôle du gouvernement.
Il fonctionne selon le principe du bicamérisme« parfait »[1] ou« égalitaire »[2] : les deux chambres disposent des mêmes compétences et ont le même poids dans le processus d'adoption de la loi ou de contrôle du gouvernement. Les décisions de la chambre basse ne priment pas celles de la chambre haute, à l'inverse de ce qui se passe dans l'immense majorité des parlements bicaméraux[3] tels ceux deFrance, d'Espagne ou duJapon. Ce choix s'explique par la volonté de partager les pouvoirs et non de les concentrer comme à l'époque du régime fasciste[4].
Les deux chambres sont élues simultanément ausuffrage universeldirect pour un mandat de cinq ans, ledernier scrutin ayant eu lieu en. Le contentieux électoral relève des commissions des élections (Giunte delle elezioni) internes à chaque assemblée, composées de parlementaires dans le cadre de lavérification des pouvoirs[5].
La Chambre des députés se compose de 400 députés et le Sénat de 200 sénateurs élus. À ces derniers s'ajoute un nombre variable desénateurs à vie, divisés entre les anciensprésidents de la République et des citoyens choisis par le président de la République pour leurs mérites envers l'Italie.
Le nombre de députés était auparavant de 630, et celui des sénateurs élus de 315. En cependant, unerévision constitutionnelle entreprise sous les gouvernements ConteI etII fixe le nombre de députés à 400 et celui des sénateurs à 200 à compter de la législature issue desélections de 2022.
L'article 59 de laConstitution indique que le nombre de sénateurs à vie nommés est de cinq. À partir du septennat deSandro Pertini, la pratique constitutionnelle a voulu que chaque chef de l'État puisse nommer cinq sénateurs à vie, indépendamment du nombre de sénateurs à vie nommés déjà en fonction. La révision de 2020 a cependant mis fin à cette pratique, le nombre de sénateurs à vie nommés étant désormais strictement limité à cinq en même temps.
Le mode d'élection des présidents des deux assemblées diffère légèrement : à la Chambre des députés, la majorité des deux tiers des suffrages exprimés est requise aux trois premiers tours de scrutin, puis la majorité absolue suffit. Au Sénat, les deux premiers tours ne peuvent être remportés qu'à la majorité absolue, tandis qu'au troisième la majorité simple suffit.
Selon l'article 55 de laConstitution de l'Italie, le Parlement a la faculté de se réunir en séance commune, dans les cas limitativement et expressément prévus par elle[6].
Ce type de réunion se tient àRome, aupalais Montecitorio, siège de la Chambre des députés où se trouve un hémicycle de taille suffisante pour accueillir près d'un millier de personnes, et sous la présidence du président de la Chambre[7].
La séance commune est convoquée pour l'élection duprésident de la République, à laquelle participent également des représentants des Régions[8], sa prestation de serment, sa mise en accusation pour « haute trahison » ou « attentat à la Constitution » (en dehors de ces deux actions, le chef de l'Étatest politiquement irresponsable). Elle se réunit également pour désigner cinq juges de laCour constitutionnelle, un tiers des membres duConseil supérieur de la magistrature[9] et tirer au sort quarante-cinq citoyens parmi lesquels seront choisis les jurés à un éventuel procès du chef de l'État.
Les litiges relatifs à la situation économique et juridique des agents parlementaires (l’autodichia[10]), ainsi que les relations avec les fournisseurs et entrepreneurs relèvent d'une juridiction spéciale, interne au Parlement.
Le fait que la rémunération des employés des organes constitutionnels italiens ne soit pas harmonisée (avec l'uniformisation croissante des autres employés de l'administration publique italienne) a été inculpé[11] à l'existence, pour chacun d'eux, l'institut de l'autodichia.
L'argument a été contesté par la défense des requérants italiens qui ont gagné la cause Savino et autres contre l'Italie à la Cour européenne des droits de l'homme (« Quelle est la relation entre un gain et... la garantie des droits fondamentaux ? Si vous gagnez beaucoup (...) il est possible que..... cette atteinte aux droits fondamentaux que celui de la justice ? Ce sont des droits qui sont inestimables...... garanties juridiques, la protection d'un juge impartial »)[12].
Cela a ajouté de nouveaux partisans à l'appel à l'abolition de l’autodichia, initialement demandée par les partisans de la primauté du droit pour tous les citoyens italiens[13]: appelant à « une nouvelle administration des Chambres » ils se plaignent de ce que leur « présidence a raté une occasion importante de montrer ce qu'il manquait le plus au cours des dernières années : la capacité de gestion »[14], défini « au moins rudimentaire »[15].
La validité constitutionnelle de cette règle[16] fait l'objet de critiques de plus en plus fortes de la juridiction civile[17] et constitutionnelle[18].
↑La Constitution dispose que le nombre de sénateurs élus est de 200, auxquels s'ajoutent jusqu'à cinqsénateurs à vie nommés par le président de la République ainsi que les anciensprésidents de la République, membres à vie de droit.
↑Le groupe mixte est composé des groupes politiques suivants :
↑Marie Verdier, « Hervé Rayner : « La hantise du fascisme explique le bicamérisme en Italie » »,La Croix,(lire en ligne, consulté le).
↑Eleonora Bottini, « Juger les élections par les élus. Le Contentieux électoral parlementaire »,Annuaire international de justice constitutionnelle,no 34,,p. 35-45(lire en ligne)
↑D'Alessio Rosalia,Parlamento in seduta comune, in: Enciclopedia giuridica. - Roma : Istituto della enciclopedia italiana. - Vol. 22 (1990),p. 1-12.
↑Mannino Armando,La potestà regolamentare del Parlamento in seduta comune, in: Studi in onore di Andrea Arena. - Padova : Cedam, 1981. - Vol. 3,p. 1285-1310.
↑Armaroli Paolo,Rivisitando l'elezione di Pertini: il Parlamento in seduta comune, in Diritto e società. - 1979, n. 3,p. 475-544.
↑Vizioli Nicola,L'elezione dei membri della Corte costituzionale e del Consiglio superiore della magistratura da parte del Parlamento in seduta comune In: Il rispetto delle regole : scritti degli allievi in onore di Alessandro Pizzorusso. - Torino : Giappichelli, 2005. -p. 247-256.