
Laparentalité LGBT correspond aux différentes modalités pour lespersonnes lesbiennes, gays, bisexuelles et trans (LGBT) de faire famille. Elle comprend en particulier l'homoparentalité et latransparentalité.
Les modalités de naissance des enfants sont très diverses : procréation au sein du coupleavec ou sans intervention médicale,pluriparentalité et notammentcoparentalité entre deux couples, enfants d'unions précédentes,gestation pour autrui etadoption, avec un contexte légal et social très divers en fonction des pays.
La parentalité LGBT recouvre la transparentalité, où l'un des parents est trans, l'homoparentalité, où les deux parents sont de même sexe, et lespluriparentalités etmonoparentalités de personnes LGBT.
Latransparentalité est un type familial dans lequel au moins un desparents esttrans. La parentalité concerne une très grande partie de la population trans, qui devient généralement parente avant d'entamer satransition. Pour les personnes trans qui deviennent parent post-transition, les modalités concrètes (adoption, conception par relation sexuelle, par autoconservation ou don de gamètes,gestation pour autrui) du devenir parent dépendent non seulement des possibilités biologiques des couples, mais aussi de la légalité ou non des techniques d'aide à la procréation du pays considéré.
Latransphobie et l'homophobie sont des obstacles à l'accès à la parentalité des personnes trans, que ce soit par l'existence de lois ou pratiques discriminantes, comme l'obligation d'effectuer deschirurgies stérilisantes pour pouvoir effectuer unchangement d'état civil, mais aussi en altérant la confiance en soi et les conditions matérielles d'existence.
L'homoparentalité définit une structure familiale dans laquelle uncouple de même sexe élève un ou desenfants, ou bien l'ensemble des situations dans lesquelles l'enfant a au moins l'un de ses deux parents qui se définit commegay oulesbienne.
Les enfants peuvent être nés au sein d'unions antérieures du couple, être issus d'une forme de coparentalité entre un couple lesbien et un couple gay, être conçus par don de sperme artisanal ou procréation médicalement assisté pour les couples lesbiens, avoir été conçu par gestation pour autrui pour les couples gays ou avoir été adoptés. L'accès légal à ces techniques varient grandement en fonction des pays.
Les familles homoparentales font l'objet de polémiques pouvant être vives, en particulier sur l'effet que ce mode parental peut avoir sur le développement des enfants.
Lespluriparentalités sont les parentalités partagées entre plus de deux adultes.

Les modalités de conception de familles LGBT sont extrêmement diverses. Elles dépendent à la fois de conditions médicales, financières et légales, mais aussi de réflexions complexes sur le sens de « faire famille » et la place accordée à chaque personne impliquée dans la conception dans la vie des enfants, en particulier en cas degestation pour autrui ou dedon de sperme[1].
Dans les cas où la parentalité choisie ne bénéficie pas de reconnaissance institutionnelle, les familles LGBT se retrouvent dans un état de vulnérabilité[1]. En particulier, la protection des rôles de chacun ne repose que sur un contrat moral entre les personnes impliquées, sans recours juridique[1].
Latransition de genre d'un des deux parents d'une famille hétérosexuelle résulte en une famille à la fois homoparentale et transparentale. La naissance des enfants peut aussi avoir lieu après la transition, en l'absence dechirurgie de réattribution sexuelle, dans les cas d'un couple composé d'une femme cis et une femme trans, d'un homme trans et d'un homme cis, ou d'une femme et d'un homme trans[2].
Il arrive que l'un des parents légaux de l'enfant, ayant conçu un enfant lors d'une union hétérosexuelle antérieure, vive dans une nouvelle union LGBT, le ou la nouvelle partenaire ayant alors le statut debeau-parent si le couple bénéfice d'une reconnaissance légale. Ce statut peut bénéficier selon les législations nationales de plus ou moins de dispositions visant à faciliter la vie courante[3],[4]. La possibilité d'adoption de l'enfant du conjoint est offerte dans plusieurs législations nationales en l'absence d'un second parent légal vivant[5],[6].
Il y a là de deux à quatre personnes autour du berceau de l'enfant : les parents biologiques, ainsi que leurs conjoint et conjointe respectives.
À la différence des beaux-parents qui arrivent dans un second temps, les partenaires sont descoparents, car ils sont prêts à s'engager vis-à-vis de l'enfant dès sa conception. Ils assurent le quotidien comme les parents naturels et se sentent des parents à part entière même s'ils n'en ont pas le statut légal.
Une modalité possible pour les femmes en couple lesbien et les hommes trans est ledon de sperme.
Celui si peut se faire de manière artisanale, à partir de sperme frais ou de paillette reçue à la maison[1],[7]. Cette insémination étant souvent réalisée hors du cadre législatif du pays encadrant la procréation médicalement assistée et l'établissement de la filiation de l'enfant sont soumis aux règles générales du droit ayant cours dans le pays où la femme accouche[8],[9]. Certains pays, comme la France, interdisent cette pratique[10].
Selon les pays, les centres deprocréations médicalement assistées peuvent réaliser des inséminations artificielles. Des législations, telles que la France, peuvent explicitement exclure leshommes trans de ces techniques[11].
Les modalités de la procréation médicalement assistée varient : laréception d'ovocytes de la partenaire, où grossesse et don d'ovocyte sont réalisés chacun par une personne différente du couple, est ainsi effectuée en Espagne dès 2007[12] mais est interdite dans d'autres pays.
Le statut d'immigré rend souvent difficile l'accès à la procréation médicalement assistée[13].
Les femmes trans peuvent faire congeler leur sperme avant leur transition, afin de l'utiliser pour avoir un enfant avec une femme cis, même si à nouveau des pays obligent ensuite femmes trans à avoir recours à un donneur de sperme extérieur au couple[14],[15].
La législation concernant lagestation pour autrui varie grandement d'un pays à l'autre : elle est totalement interdite enFrance, pour la totalité des couples (de même sexe ou de sexe différent) comme pour les célibataires. Elle peut concerner les seuls couples hétérosexuels, être autorisée dans certains des États d'un pays fédéral et interdite dans d'autres (comme aux États-Unis), encadrée par la loi (comme au Canada — hors Québec —, au Brésil ou en Inde), ou encore simplement autorisée comme en Afrique du Sud (sans indemnisation de la mère de substitution) ou en Russie (procréation pour autrui, y compris lucrative, du fait d'un vide juridique)[16].
L’adoption homoparentale est l’adoption d’un enfant par un couple homosexuel ou, à titre individuel, par une personnehomosexuelle, pansexuelle ou bisexuelle. Son statut est lié au statut légal de l’homosexualité dans la juridiction considérée : interdite dans les pays où l’homosexualité estinterdite ou réprimée, généralement autorisée dans les pays où lemariage entre personnes de même sexe est légal. Dans les pays où l'homoparentalité n'est pas reconnue, l'adoption par un seul des membres du couple (à titre individuel donc) est parfois possible.
En Belgique, le statut decohabitant légal permet l'adoption sous certaines conditions.
Pour les parents LGBT, en particulier les parents LGBT migrants ou racisés, la question de la transmission culturelle est centrale[13]. Cette réflexion vient notamment que de nombreux parents LGBT n'ont pas de lien génétique avec leurs enfants, impliquant une réflexion sur ce qui est, ou pas, transmis[13].
Le choix dunom de famille donné aux enfants est ainsi influencé par la volonté de les préserver duracisme et de laxénophobie[13]. Des parents LGBT migrants choisissent de ne transmettre aussi qu'une partie de leur culture d'origine afin d'en enlever les aspects homophobes et transphobes[13].
Les parents LGBT, du fait du caractère souvent inédit de leur configuration familiale au sein de leur entourage, se retouvent dans une position d'hypervisibilité dans laquelle ils se retrouvent à devoir justifier leurs choix intimes et à devoir faire du miliantisme même s'ils n'en avaient pas le désir à la base[13].
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