| Pays | |
|---|---|
| Région | |
| Départements | |
| Coordonnées | |
| Superficie | 3 346 km2 |
| Population | 38 950 |
| Type | |
|---|---|
| Catégorie UICN | V(paysage terrestre ou marin protégé) |
| WDPA | |
| Création | |
| Administration | Fédération des parcs naturels régionaux de France |
| Informations | Maison du Parc naturel régional de Millevaches en Limousin(d) |
| Site web |
Leparc naturel régional de Millevaches en Limousin est unparc naturel régionalfrançais créé en2004, situé à cheval sur trois départements de la régionNouvelle-Aquitaine (Corrèze,Creuse,Haute-Vienne). Il est, dans l'ordre chronologique, le deuxième parc naturel du territoire régional limousin ; le premier, celui duPérigord-Limousin, date de 1998. Il est l'un des quatre PNR de la nouvelle grande région.
Il est présidé, depuis fin septembre 2020, par Philippe Brugère[1],[2], maire deMeymac, qui succède à Philippe Connan, conseiller municipal deSaint-Sulpice-les-Bois, élu en 2016, et à l'ancien conseiller régional de CorrèzeChristian Audouin (PCF).
S'étendant sur 3 346 km2, ce qui en fait le troisième PNR par la superficie, le parc s'organise autour duplateau de Millevaches, vasteensemble hercynien de nature granitique de la périphérie occidentale duMassif central et qui s'étage entre 400 et 1 000 mètres d'altitude, et plusieurs plateaux et petits massifs périphériques (plateau de la Courtine, hauteCombraille,Monédières,mont Gargan…). Le territoire concerné est représentatif d'une diversité de paysages humides de façade océanique (landes, tourbières, espaces boisés et prairies agricoles).
Le parc est peuplé de 38 950 habitants[3] répartis sur124 communes[a 1].
La maison du parc se situe àMillevaches (Corrèze), depuis 2015.

Dès la fin desannées 1960[4],[5], l'idée d'unparc naturel régional sur le territoire duplateau de Millevaches est avancée.
Elle est relancée en 1987 parRobert Savy, élu président duconseil régional du Limousin[6]. En 1989, la région charge le bureau d'accueil de la Montagne limousine (BAM) de réaliser une étude d'opportunité et de faisabilité, qu'elle cofinance avec laDATAR. En 1991, le périmètre d'étude et le comité de pilotage présidé par le maire deSérilhac etconseiller général socialiste corrézien Yves Terrieux, sont définis, ne parvenant pas dans un premier temps à atténuer les craintes de certains agriculteurs et défenseurs de l'environnement.

L'élaboration du projet (« PNR Millevaches[7] ») porté par la région, les conseils généraux de Haute-Vienne et Corrèze et plusieurs élus locaux dont le maire deGentioux-Pigerolles[8], se heurte également au scepticisme du présidentRPR duconseil général de la Creuse,Bernard de Froment. Une séance plénière du conseil régional est consacrée au projet en septembre 1993. La mise en place en 1996 du syndicat de préfiguration est l'objet de vives querelles politiques. Il est finalement présidé par le maire deGentioux, Pierre Derozier, remplacé en 2002 parChristian Audouin[6].
Le projet de la première charte du futur parc est présenté en juin 2003[a 2] et le parc est finalement créé par décret du[9].
En 2010, des dissensions se font sentir entre la direction du parc et leconseil général de la Haute-Vienne, quand ce dernier vote son retrait de la structure en tant que partenaire[10].
Le parc s’attelle en 2013 à la révision de sa charte pour la période 2016-2028, qui prévoit notamment l'extension du périmètre à16 nouvelles communes (14 en Creuse et 2 en Corrèze)[11]. L'avant-projet de charte est rédigé en 2014 et 2015, mais le projet n'est finalisé qu'en 2017. L'enquête publique se déroule à l'automne 2017[12]. La charte 2018-2033 permet finalement l'intégration de11 nouvelles communes (2 en Corrèze, 9 en Creuse)[13].
Depuis le, le parc est la quatrièmeréserve internationale de ciel étoilé labellisée en France[14], consacrant ainsi le ciel du plateau de Millevaches parmi les 19 plus beaux au monde.
Le territoire du parc s'étend sur la partie centrale et orientale de l'ancienne région administrative duLimousin, dont il occupe près de 19 % de la superficie totale. La majeure partie du parc (1 708 km2 soit 54 %) est située dans le département de laCorrèze, la partiecreusoise s'étend sur 1 007 km2 (32 %), la partiehaut-viennoise représentant 428 km2 (14 %).
Corrèze :
Creuse :

Avec la nouvelle charte, de nouvelles communes sont venues s'ajouter, par rapport à la période 2004-2016 :
Faux-Mazuras,Saint-Junien-la-Bregère,Saint-Moreil,Saint-Pierre-Bellevue etVidaillat ont également été consultées, mais n'ont finalement pas souhaité adhérer à la charte.
Le Parc naturel régional englobe des espaces naturels remarquable, certains sont déjà classé commeaire protégée d'autre font simplement l'objet de recensement par les services du PNR, à l'heure actuelle. L'un des objectifs des PNR est d'augmenter la surface d'aires protégées légalement.Les services du PNR sont gestionnaires d'une partie de ces aires protégées, notamment des zones Natura 2000. D'autre sites, comme latourbière des Dauges (dans lesmonts d'Ambazac) et latourbière du Longéroux — un des28 sites d'intérêt écologique majeur du PNR — sont gérés par leconservatoire d'espaces naturels du Limousin.

Cinq sites ont reçu dans le parc (qui les cogère) la classification d'intérêt communautaire duréseau Natura 2000. Parmi eux, on dénombre quatreZSC (zones spéciales de conservation), présentant un fort intérêt pour le patrimoine naturel exceptionnel qu'elles abritent.
Ces quatre ZSC sont :
La dernière des zones protégées au sein du réseau Natura 2000 est uneZPS (zone de protection spéciale), au titre de ladirective Oiseaux et visant la protection et la gestion des populations d'espèces d'oiseaux sauvages. Il s'agit de laZPS du plateau de Millevaches[a 7], créée le 25 avril 2006.42 espèces d'intérêt communautaire y sont connues, telles l'alouette lulu, lachouette de Tengmalm ou lapie-grièche écorcheur[a 7]. Son territoire s'étend sur29 communes du PNR (14 en Creuse, 13 en Corrèze, 2 en Haute-Vienne).
Le parc abrite environ 110zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique, pour certaines à cheval sur deux ou trois départements. Elles sont 68 en Corrèze[15], 41 en Creuse[16], 8 en Haute-Vienne[17].
Leconservatoire du littoral a la charge de plusieurs rivages lacustres français, en plus de nombreux rivages maritimes. Propriétaire d'espaces bien définis, il possède un périmètre d'intervention plus large qui lui permet de gérer au mieux des milieux humides dans leur globalité. En Limousin, il a délégué au syndicat mixte de Vassivière la gestion de deux sites, en bordure dulac de Vassivière, au sein du PNR :
Il existe deuxréserves naturelles régionales sur le territoire du parc naturel de Millevaches.

Le PNR a défini28 sites d’intérêt écologique majeur (SIEM), censés « [représenter] un "échantillon" du patrimoine naturel remarquable du territoire du parc » ; il ne s'agit pas d'une règlementation supplémentaire. Le conservatoire botanique national du Massif central se charge de cartographier les sites, dont le PNR assure la surveillance toujours en collaboration avec les acteurs locaux (agriculteurs notamment) et/ou organismes tels que leCEN Limousin (pour la tourbière de l'étang du Bourdeau par exemple), l'État, etc.. Ces sites associent diversité biologique et nécessité de conservation d'espaces fragiles. Ils sont doublés de sites d'intérêt paysager (SIP), tels lelac de Lavaud-Gelade, lemont Gargan, lelac des Bariousses ou lemassif des Monédières, recoupant en partie les sites du réseau Natura 2000.
Liste des SIEM du parc naturel régional de Millevaches en Limousin[a 8] :

En termes de relief, le territoire du parc se partage entre quatre zones plus ou moins distinctes :
Le plateau est constitué d'un massif degranite à gros critaux, âgé d'environ 300 Ma, massif fortement érodé.
Sur ce sous-sol deux types de sols se sont mis en place :
Le plateau est souvent décrit comme un « château d'eau »[20], sur lequel onze cours d'eau de longueur supérieure à50 kilomètres prennent leur source :Vienne,Creuse,Vézère,Taurion,Corrèze,Tardes,Maulde,Luzège,Briance,Chavanon etDiège.
Le climat du territoire est de typeocéanique, à mi-chemin entre la nuance parisienne au nord, plus fraîche, et, au sud, la nuance aquitaine, plus douce. L'altitude modère cette influence océanique, conférant au territoire un climat légèrementmontagnard, avec des chutes de neige possibles jusqu'en avril. Dans les tourbières, du gel est même possible au mois d'août, pourtant le plus chaud de l'année, au petit matin.
La température moyenne annuelle se situe autour de7,5 °C et les précipitations oscillent entre 1 600 et 1700mm/an sur le plateau de Millevaches proprement dit.
| Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. |
|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
| Température minimale moyenne (°C) | −2,7 | −2,5 | −0,8 | 1,2 | 4,8 | 7,5 | 9,6 | 9,5 | 7,3 | 4,5 | 0,4 | −1,6 |
| Température maximale moyenne (°C) | 4,9 | 6,1 | 8,9 | 11,7 | 15,9 | 19 | 21,8 | 21,4 | 18,7 | 14,5 | 8,8 | 5,8 |
| Précipitations (mm) | 132,6 | 121,2 | 104,4 | 104,7 | 117 | 103,7 | 72,5 | 99,2 | 114,3 | 119,5 | 132,5 | 152,8 |
| Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. |
|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
| Température minimale moyenne (°C) | −1,4 | −1,2 | 0,3 | 2,1 | 5,6 | 8,7 | 10,3 | 9,8 | 7,7 | 4,6 | 1,2 | −0,5 |
| Température maximale moyenne (°C) | 6,9 | 8,1 | 11 | 13,7 | 17,9 | 21,2 | 24,3 | 23,4 | 20,5 | 16,1 | 10,4 | 7,5 |
| Précipitations (mm) | 123,7 | 108,8 | 96,3 | 97,4 | 111 | 96,7 | 74,8 | 91,1 | 109,1 | 113,2 | 115,3 | 136,1 |

Deux découpagespaysagers ont été effectués sur le territoire du parc. Le premier divise le parc en sept unités paysagères, définies dans le projet de charte du futur PNR en 2003, résultant d'interactions entre homme et nature, définies selon des critères géomorphologiques, anthropiques et hydrologiques[a 9]. Ce sont ces unités qui sont présentées dans la liste suivante.
L'autre découpage a été proposé par l'agence de paysage Folléa-Gautier et la direction régionale de l'environnement (DREAL), en partenariat avec l'université de Limoges, dans unAtlas des paysages du Limousin édité en 2005. Dans ce découpage, qui recense trente-deux unités de paysage recouvrant l'ensemble de la région Limousin et qui sont principalement fondées sur des aspects géomorphologiques et naturels[23], le territoire du parc est réparti sur une quinzaine d'unités, pour certaines d'entre-elles de façon très partielle.
Les unités présentées ci-après renvoient donc à la liste proposée dans le projet de charte de 2003, et explicitement mise en place dans le contexte du territoire du parc.
| Nom | Altitude | Description | |
|---|---|---|---|
| Plateau de Millevaches | |||
| Pays des sources | 700 à 977 m | C'est l'unité centrale et culminante du territoire, nettement plus ouverte que les unités périphériques (landes, tourbières de grande taille, larges espaces pastoraux), bien que gagnée par la forêt résineuse. De nombreuses sources y sont répertoriées. | |
| Pays de Vassivière | 700 à 800 m | Il s'articule autour des deux grands plans d'eau deVassivière etLavaud-Gelade, entre vallons tourbeux à l'abandon et grands espaces forestiers. Cette unité, cloisonnée au nord par une forte rupture de pente, est marquée par une nette déprise agricole. | |
| Vallées de Haute-Corrèze | 500 à 850 m | Ces vallées successives marquent la bordure sud-est du territoire. Dessinées par les cours d'eau nés sur le plateau et descendant vers la vallée de laDordogne, elles constituent un espace contigu au haut plateau des « Sources », où se maintient une agriculture de fond de vallées encaissées et une forêt souvent ancienne. | |
| Massif des Monédières | 400 à 900 m | Ce petit massif périphérique au relief relativement marqué, de 400 à plus de 900 mètres, constitue un ensemble largement forestier mais partiellement tourbeux, qui se détache brusquement du relief, en particulier vers l'ouest, dominant le plateau d'Uzerche. | |
| Plateau de La Courtine | 600 à 850 m | Il est séparé du plateau de Millevaches par les cours amont de laCreuse dans ledépartement homonyme au nord, et de laLiège dans le département de laCorrèze au sud. Il s'agit d'un plateau massif à terminaison septentrionale collinéenne. Principalement forestier, il est marqué par présence persistante de l'agriculture herbagère voire bocagère au nord, dans la transition vers laCombrailles. | |
| Vallée de la Vienne et de ses affluents | 300 à 700 m | Il s'agit d'un espace de transition entre leplateau limousin et la « montagne » proprement dite, principalement drainé par trois cours d'eau : laVienne, laMaulde et laCombade. Le territoire est partagé entre vallons boisés et prairies et petits plateaux agricoles. | |
Le paysage végétal du plateau de Millevaches a fortement varié au cours du temps et en particulier dans les derniers siècles :
Dès la fin deLa Tène (IVe au IIe sièclesav. J.-C.), on assiste à une importante déforestation du plateau, les chênaies-hêtraies alors dominantes sont défrichées pour laisser place aupastoralisme. Lechâtaignier apparait dans le registre pollinique à l'époque gallo-romaine. L'influence humaine sur le plateau augmente régulièrement pendant cette période, avec par exemple l'apparition de la culture du seigle notée dans le domaine des Cars. La pression agricole diminue après leIIIe siècle, on assiste alors à un retour relatif de la forêt, bien que l'élevage ne disparaisse pas. AuVIIe siècle av. J.-C.-IXe siècle la pression agricole augmente à nouveau et culmine auXIIe siècle, un système mixte est alors en place, dominé par l'élevage avec de la culture de seigle parfois associée à du sarrasin et des châtaigniers. À la fin duXIXe siècle le milieu est presque complètement ouvert et les landes ont commencé à régresser au profit des prairies plus rentables agronomiquement.Une véritable rupture se produit auXXe siècle où avec la déprise agricole de vastes surfaces du parc ont été plantées de résineux,épicéas,mélèzes etpins Douglas[24].
4319 relevés botaniques ont été réalisés, à partir de 2005, pour caractériser le biotope du parc, ce travail a permis d'identifier160 types de végétations sur113 communes.
Cent quatre-vingt-sept espèces rares ou protégées sont recensées dans le parc, dont soixante-quatorze espèces d'animaux[a 1]. Par ailleurs, le parc naturel vante l'abondance« extraordinaire de [la] biodiversité ordinaire » sur son territoire.
Leslandes , notamment les landes sèches à bruyère et la lande humide atlantique, et lespelouses sont présentes en ensembles dépassant rarement la centaine d'hectare, en mosaïque avec d'autres milieux naturels comme les tourbières. À la fin duXIXe siècle, ces milieux étaient largement dominants dans le paysage du plateau de Millevaches. Aujourd'hui ils représentent des cibles de conservation et sont souvent protégés.Les prairies, pâturées ou de fauche, couvrent environ 20 % de la surface du PNR. Ces milieux sont maintenus par l'agriculture, ils sont généralement dominés par des poacés. Dans les pâtures on identifie çà et là les hautes tiges garnies de fleurs de laGentiane jaune.Plusieurs espèces d'oiseaux, inféodées aux milieux ouverts, en situation défavorable à une échelle plus large sont considérés comme abondantes sur le territoire : Alouette des champs, Bruant jaune, Pipit farlouse, Tarier des prés et Faucon crécerelle.
La forêt du PNR de Millevaches est majoritairement une formation artificielle de résineux issus des plantations qui ont débuté auXXe siècle. Les essences les plus représentées sont lepin de Douglas et l'épicéa commun. Ces formations végétales sont quasiment monospécifiques et souvent évitées par la faune.
Des fragments de forêts anciennes subsistent par endroits. Leshêtraies àhoux qui abritent une biodiversité importante, les vieux arbres et les bois morts sont, notamment, des habitats pour lescoléoptèressaproxyliques.
Essentiellement privée, la forêt comprend aussi quelques parties publiques, représentées par exemple par les forêts domaniales deLarfeuil, du Longéroux (Corrèze) ou deChaud (Haute-Vienne), ou la forêt du GSF de Châteauvert et des Agriers (Creuse et Corrèze).

L'emblème du PNR est laloutre d'Europe, cette espèce avait pratiquement disparu en France, dans les années 1980, mais depuis, grâce à une politique de protection volontariste, elle recolonise lentement le territoire national, à partir de bastions comme le plateau de Millevache. On peut repérer sa présence grâce aux empreintes qu'elle dépose au bord des cours d'eau.La présence duchat forestier est notée sur le plateau et l'espèce est de plus en plus souvent observée depuis 2001.22 espèces dechauves-souris sont présentes sur 37 en Europe.
Les rapides ruisseaux du plateau sont également habités par lamoule perlière, la présence de cette espèce indique que les cours d'eau sont dans un très bon état, tant du point de vue biochimique qu'écologique.
L'avifaune nicheuse compte lepic noir et lanyctale de Tengmalm, ces deux espèces d'intérêt communautaire ont tiré profit de l'extension de la forêt.
Lapie-grièche grise occupe elle les landes et prairies de pâturage gérées extensivement. Une trentaine de couples étaient présents au début des années 2010. Sa cousine, lapie-grièche écorcheur, beaucoup moins rare, fait escale pour l'été.
Des échantillonnages desmacromycètes ont été réalisés, sur quatre stations, quelques jours par an sur10 ans, à proximité de Meymac. Ils ont permis de relever260 espèces (selon la nomenclature proposée par « Le guide des champignons de France et d'Europe » de R. Courtecuisse et B. Duhem, 1994), un résultat élevé[25].
Pour se concentrer sur les espèces comestibles, on citera lecèpe de Bordeaux, qui fait l'objet d'un important commerce et a même été à l'origine de tensions sur le plateau, et lacoulemelle.
Après son installation sur le plateau de Millevaches,Marius Vazeilles, chargé de sa « mise en valeur » et esprit éclairé s'intéressant à tous les sujets, entreprend des études archéologiques sur le territoire dont il a la charge. C'est notamment l'inventeur de :
Lemusée de Meymac lui est dédié. La collection hétéroclite qu'il avait rassemblée y est exposée, on y trouve par exemple :
Dans la seconde moitié duXIXe siècle, l'influence de l'architecture urbaine se fait sentir dans les constructions des paysans-maçons du Limousin(voir l'articleMaçons de la Creuse pour plus de détails) : les maisons de maître possèdent un étage, avec un bandeau courant qui marque la limite entre rez-de-chaussée et étage, un toit à deux pans sur un entablement en corniche et une façade en pierre de taille, en général des bloc de granite local. Y sont annexés des étables, dont l'aménagement profite des pentes et du petit bâti comme des fours à pain, puits, porcherie, séchoirs à châtaigne et autres éléments utiles à la vie de la ferme. La chaux se généralise dans les mortiers, à cette période, grâce au développement des moyens de transport.
Jusqu'à la fin duXIXe siècle les toitures étaient couvertes de chaume. Le matériau utilisé était la paille de seigle car sur le plateau il n'y avait pas de roseaux, matériau avec lequel les chaumières de la façade atlantique sont couvertes. Aujourd'hui il reste bien plus d'exemple de chaume de roseau dans les régions littorales, quelque to en sont d'ailleurs couverts dans le parc naturel compte tenu de la disparition du savoir-faire local en couverture de paille de seigle. Les ardoises corréziennes de Travassac et Allasac ont depuis remplacé la chaume[a 10].
Aurecensement INSEE de 2011, le parc était peuplé de 37 673 habitants, en baisse de 2,64% par rapport au recensement de 2007. Entre 1999 et 2008 le solde migratoire était positif. La décroissance démographique, enclenchée avec l'exode rural, se tasse depuis la fin duXXe siècle, comme dans le reste duLimousin depuis 1999. Cependant, le plateau de Millevaches reste un espace isolé et rural, où le solde naturel reste nettement négatif et la moyenne d'âge bien plus élevée que la moyenne d'âge régionale. À titre d'exemple, 35,1 % de la population du parc est âgée de60 ans ou plus, contre 28,5 % pour la région Limousin et 21,1 % à l'échelle nationale. À l'inverse, 25,4 % de la population du parc est âgée de moins de30 ans, contre 31,0 % en Limousin et 37,6 % en France.
En conséquence de ce profil démographique, on compte environ 34 % de retraités sur le territoire. Parmi eux, certains ont effectué leur carrière ailleurs dans la région ou en France puis reviennent couler des jours paisible sur leur terre d'origine, ils sont comptés dans les statistiques des nouveaux arrivants[26].
Évolution de la population du territoire du PNR de Millevaches en Limousin entre1968 et2007.
| 1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 | 2006 | 2007 |
|---|---|---|---|---|---|---|---|
| ? | 53 087 | 48 558 | 44 964 | 41 726 | 39 044 | 38 815 | 38 696 |
La plus peuplée des communes du parc estMeymac, en Corrèze, avec 2 464 habitants au recensement de 2011. Seules six communes dépassent le millier d'habitants, la commune-type du parc étant peuplée d'environ340 habitants.23 communes ont une population inférieure à100 habitants.
Principales communes du Parc
L'économie sociale et solidaire emploie 18 % des salariés dans le PNR.
Lesecteur primaire est encore très présent sur le territoire, il employait 17,7 % des actifs en 2006[27], en majorité dans les filières d'élevage bovin ou ovin.
Le plateau de Millevaches a été plus dynamique dans la création d'association que la moyenne nationale, avec environ 60 créations par an. L'hypothèse selon laquelle ces associations auraient été créées pour suppléer un manque laissé par les pouvoirs publics et les entreprises privées semble être confirmé par le nombre de création d'association dans le domaine des loisirs. Pour autant ce dynamisme n'existe pas dans tous les territoires ruraux délaissés.
Un groupe de13 communes, dans le nord-ouest du PNR entre Vassivière et Saint-Merd-les-Oussines a été particulièrement actif, grâce à trois vagues successives de nouveaux arrivants sensibles aux problématiques environnementales et solidaires (anciennement qualifiés dehippies, depost-soixante-huitards, ou d'alter)[28].
Une étude publiée en 2017, a permis de montrer que labiodiversité était une préoccupation majeure pour les habitants du plateau de Millevaches. Ces derniers sont également globalement motivés par des objectifs d'autonomie alimentaire, énergétique et en ressources naturelles, ils se sentent collectivement une responsabilité commune à gérer le plateau, tout en partageant généralement la visions du territoire comme d'un endroit où il fait bon vivre[29].
Les plantations de conifères ont été supervisées et aidées par plusieurs programmes d'État et des institutions comme leFonds forestier national.
À partir des années 1970, des habitants et élus ont commencé à remettre en cause les projets de plantations, dénonçant entre autres l'impact de ces forêts artificielles sur le paysage et l'environnement. La controverse n'a fait que s'accentuer depuis, malgré l'espoir des acteurs de la filière bois qu'elle diminuerait lorsque la phase d'abattage commencerait et avec elle les profits qui commenceraient à irriguer la région.
Plusieurs problèmes apparaissent, en effet : 90 % des surfaces sont la propriété de propriétaires privés dont les deux tiers possèdent moins des parcelles de moins de 4 ha. Ces derniers sont généralement impossibles à retrouver et à contacter, car ils n'habitent pas dans le PNR, mais plutôt à Paris. Ainsi l'exploitation forestière n'apporte qu'une part infime de ses profits sur le plateau mais elles occasionnent beaucoup de dégâts aux infrastructures, notamment aux routes, dans le PNR[29].
Les missions du PNR sont définies par ledécret du relatif aux parcs naturels régionaux[30],[31], elles couvrent de multiples domaines : au-delà de la protection du patrimoine naturel et culturel, ce sont aussi des outils de l'aménagement du territoire et leurs actions touchent le développement économique, l'agriculture, le tourisme et l'éducation à l'environnement , etc.
Les finalités du parc naturel régional de Millevaches en Limousin sont régies par une charte, qui « détermine pour le territoire du parc naturel régional les orientations de protection, de mise en valeur et de développement et les mesures permettant de les mettre en œuvre[32] ».
Le parc naturel régional est administré par un syndicat mixte regroupant les représentants des communes, de la région, et des départements (ici la Corrèze, la Creuse et La Haute-Vienne). Le bureau syndical compte23 membres en 2020.
Le syndicat mixte est appuyé par un conseil scientifique et le Conseil de valorisation de l’espace rural du Millevaches. Ses orientations et objectifs sont déclinés en actions par une équipe salariée.

Le contrat de parc 2008-2010 comprend la mise en place d'un plan local agri-environnemental (PLAE), à mission gestionnaire et conservatoire de milieux et espèces naturels fragiles (landes à bruyères, milieux humides). Ce plan doit permettre l'entretien des landes de montagne en limite des zonesNatura 2000, et le maintien de l'ouverture paysagère, c'est-à-dire veiller à ne pas cloisonner les différents espaces (par exemple en restaurant les lisières pour pérenniser le lien paysager entre milieux dits ouverts et espaces forestiers)[a 11].
Le PNR valorise certaines productions locales, répondant à un cahier des charges établi collégialement, au travers de la « marque parc » commune aux PNR de France. Les produits concernés sont par exemple le miel, les cidres et jus de pommes ou des confitures de fruits rouges[a 12].
Le Parc naturel régional est coordinateur du développement de la filière production desarrasin sur son territoire. Cette plante peu exigeante, a longtemps été à la base de l'alimentation des habitants du plateau avant d'être progressivement abandonnée après la seconde guerre mondiale. Sa culture est de nouveau économiquement intéressante[a 13].
Lacharte forestière du territoire (CFT)[a 14] détermine la stratégie forestière du parc à travers un programme d'actions[a 15], en observant une démarche rigoureusement axée sur le développement durable et ses trois piliers :
C'est aussi dans le cadre de cette charte que s'est mise en place l'opération programmée d’amélioration foncière et environnementale (OPAFE), qui cherche la réorganisation de l’espace, avec, comme objectif, la mise en place durable d'une gestion responsable et cohérente des forêts et la stabilité de l'équilibre en milieu forestier et milieu agricole. Ses trois missions sont :
Le thème de l'eau fait l'objet d'actions coordonnées de la part du parc (politiques préventives comme la protection du « patrimoine eau »,ie les milieux humides, la réduction de l'impact des activités sylvicoles sur les rivages, et la mise en valeur des paysages de vallées et espaces humides, dans le cadre de l'action test Adour-Garonne, du contrat territorial Vienne amont et du plan d’action territorial du bassin duChavanon et de ses affluents), suivant les prérogatives de sa charte, en association avec différents partenaires que sont l'État et l'agence de l’eau Adour-Garonne[a 19].
Le PNR propose des activités autour du développement durable,
L'action du parc naturel régional en matière de protection du patrimoine culturel s'est axée principalement sur la protection du « petit bâti » : les puits, fours à pains, calverts, et moulins symbolise l'activité humaine qui s'est perpétuée durant des siècle sur ce plateau. l'un des éléments les plus singulier de ce patrimoine est l'abondance de ponts souvent taillé d'un seul tenant dans du granite permettant d'enjamber les rus qui parsèment des espaces agricoles.
Concernant le patrimoine immatériel, le parc promeut l'art contemporain, sur des sites comme leCentre international d'art et du paysage de Vassivière ainsi que l'occitan. La mémoire du plateau se conjugue également avec l'agriculture, avec la sauvegarde des variétés potagères locales, et avec architecture, le plateau de millevache, comme le Limousin en général, était la terre d'origine de maçons qui « montaient » travailler à Paris lorsque l'agriculture ne suffisait plus à nourrir les familles au cours desXIXe et XXe siècles.
Le parc soutient l'artisanat et le commerce du territoire. Les secteurs du bâtiment et, dans une moindre mesure, de l'alimentation, sont les fers de lance de l'artisanat du PNR, au sein duquel en 2009 travaillaient 1 632 employés de l'artisanat. Les particularités effectives du secteur au sein du parc (moyenne d'âge plus élevée des chefs d'entreprises artisanales, quasi-totalité des établissements en zone rurale) conduisent les autorités du parc à engager des politiques spécifiques[33]. Dans ce sens, le PNR promeut une démarche collective territorialisée (DCT), dispositif d’accompagnement des projets des petites entreprises artisanales, commerciales et de services intervenant essentiellement sur un marché de proximité[a 22].
Enfin, comme on l'a vu précédemment, le secteur forestier est soutenu au travers de la charte forestière, mais aussi grâce au groupement de développement forestier (GDF) du plateau de Millevaches, une association basée àBugeat, composée de200 membres[a 23]. Par ailleurs, un programme de sensibilisation des élus sur la construction en bois a été mis en œuvre en 2009 et 2010, en partenariat avec l'union régionale des communes forestières Auvergne-Limousin et l'association Pôle interprofessionnel bois Limousin[a 24].

L'essentiel de l'activité touristique du PNR est lié aux différentes formes du tourisme en lien avec le milieu naturel :tourisme vert, tourisme sportif ettourisme rural.
Le parc abrite deux stations deski de fond :Saint-Setiers etBonnefond en Corrèze[34].
Depuis le déclassement deTreignac[Quand ?], il n'existe plus aucun « plus beau village de France » dans le parc.
Le PNR abrite sixstations vertes de vacances :Bujaleuf,Eymoutiers,Meymac,Peyrat-le-Château,Royère-de-Vassivière etTreignac[35].
Le territoire du parc regroupe en 2009[36] :
Par ailleurs, le chiffre de la part de résidences secondaires dans le nombre total de logements par commune est révélateur de la vocation touristique de séjour saisonnier du Parc. En effet, 32,9 % des résidences du territoire sont des résidences secondaires ou logements occasionnels, contre 9,7 % à l'échelle nationale[3].
Malgré un relief peu favorable et une faible densité démographique, le territoire couvert par le parc avait été doté d'un réseau ferré relativement important. Plusieurs liaisons sont à présent fermées.
La ligne Limoges-Ussel, qui traverse le parc selon une diagonale nord-ouest/sud-est, constitue la colonne vertébrale ferroviaire du parc. Récemment, elle a bénéficié d'importants travaux de modernisation qui ont permis d'appréciables gains de vitesse. Les deux principales villes du parc -Eymoutiers et Meymac- sont à45 minutes l'une de l'autre par le rail. Huit allers-retours quotidiens circulent entre Limoges et Eymoutiers et quatre entre Eymoutiers et Ussel. Cinq localités du parc sont dotées d'une gare sur cette ligne.
Sur une diagonale sud-ouest/nord-est, l'autre transversale ferroviaire -axe (Lyon) Clermont-Ferrand/Brive/Bordeaux- a connu un important trafic, aujourd'hui très diminué. D'Eygurande à Corrèze, trois localités du parc possèdent une gare sur cette ligne. Quatre allers-retours quotidiens relient Corrèze à Meymac et trois circulent entre Meymac et Eygurande. Deux allers-retours Ussel-Eygurande-Clermont-Ferrand sont maintenus jusqu'en 2014, date de la fermeture de la ligne au-delà de lagare d'Eygurande - Merlines. Les trains s'arrêtent depuis lors à Ussel.
Enfin, la ligne (Busseau-sur-Creuse) Guéret-Aubusson-Felletin-Ussel, qui desservait des secteurs particulièrement arides et isolés du nord du périmètre du parc, n'a plus qu'un trafic très réduit. Elle avait été construite principalement pour permettre l'exploitation des mines de charbon de Lavaveix-les-Mines et aussi pour raccorder l'important camp militaire de La Courtine au réseau national. Mais les mines de Lavaveix sont fermées depuis 1969 et le camp de La Courtine n'a plus qu'une activité restreinte. Sur cette ligne, il n'existe plus aucun trafic entre Felletin et Ussel (les voies ont même été déposées entre Felletin et La Courtine). Le trafic marchandises est maintenu au nord de Felletin. Le trafic voyageurs se résume à un aller-retour quotidien Felletin-Guéret-Limoges (sauf le week-end) en deux heures de trajet.
Le territoire du parc est longé au sud-est par l'autoroute A89, diteTranseuropéenne, reliantBordeaux àLyon viaClermont-Ferrand, ouverte entre 2000 et 2003, par laquelle il est accessible depuis les sorties 20 (Tulle-Centre), 21 (Tulle-Est), 22 (Egletons), 23 (Ussel-Ouest) et 24 (Ussel-Est). L'autoroute A20 reliantVierzon àMontauban viaLimoges passe à proximité du parc, à l'ouest.
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