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| Pays | |
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| Province | |
| Coordonnées | |
| Ville proche | |
| Superficie | 511,4 km2 |
| Partie de |
| Nom local | |
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| Type | |
| Catégorie UICN | II |
| WDPA | |
| Création | 1942 |
| Patrimonialité | |
| Visiteurs par an | 5 000 |
| Administration | Laponiatjuottjudus |
| Site web |
Leparc national de Muddus (ensuédoisMuddus nationalpark, ensame de LuleMuttos) est unparc national situé sur les communes deJokkmokk etGällivare, dans lecomté de Norrbotten, à l'extrême Nord de laSuède. Le parc a été fondé en 1942, mais fut par la suite agrandi en 1984 pour couvrir au total51 137 ha. Il est bordé au nord-ouest par larouteeuropéenne 45 et laréserve naturelle de Stubba qui assure la transition avec les autres aires naturelles de larégion de Laponie.
Le cœur de Muddus est une vaste plaine à un peu moins de 400 m d'altitude, entourée de quelques petits sommets aux frontières du parc, dont le plus haut est Sör-Stubba, culminant à 665 m. Dans cette plaine se développe un vaste réseau detourbières, en particulier destourbières d'aapa, représentant près de la moitié de la surface de l'aire protégée. Les sections sèches sont, quant à elles, couvertes d'une vaste forêt detaïga essentiellementvierge, faisant de Muddus le plus vaste parc national de forêt du pays. Au sud du parc, l'altitude décroit rapidement pour rejoindre la vallée du fleuveLuleälven. Dans cette section, on trouve plusieursgorges, dont en particulier celle formée par la principale rivière du parc, Muttosädno, qui chute de 42 m au niveau de lacascadeMuddusfallet.
La région est peuplée depuis le retrait desglaciers il y a environ 10 000 ans. Les habitants vivent alors surtout dans les vallées, mais placent des pièges dans des endroits stratégiques de Muddus pour capturer leurs proies, surtout desrennes. Avec le temps, ils remplacent la chasse par la domestication des rennes, mais conservent leur mode de vienomade, suivant les troupeaux de rennes dans leur migration annuelle. Aujourd'hui encore, ces habitants, lesSamis (anciennement appelés Lapons) utilisent le parc pour l'élevage des rennes, bien que les techniques et leur mode de vie se soient modernisés. La colonisation suédoise est plus tardive, arrivant dans le parc auXIXe siècle avec l'abattage des forêts autour de sa frontière sud et l'installation d'une ferme près du lac Muttosjávvre, active jusqu'en 1909. Peu après la formation des premiersparcs nationaux de Suède en 1909, la vaste superficie de forêts primaires de Muddus est remarquée par legarde forestierEdvard Wibeck qui propose alors, dans les années 1920, de protéger le site comme parc national. Après un long processus, la création de ce parc est entérinée par leparlement suédois en 1942. Enfin, en 1996, il est inclus dans le site dupatrimoine mondialrégion de Laponie, protégeant ainsi la plus vaste aire naturelle essentiellement intacte d'Europe de l'Ouest, ainsi que la culture samie.
De nos jours, le site mêle élevage des rennes ettourisme, avec de nombreux sentiers dans le sud du parc et leRallarstigen dans le nord. Environ 5 000 personnes viennent ainsi chaque année admirer la cascade deMuddusfallet, la profonde gorge deMåskosgårsså ou observer les oiseaux autour du lac deMuttosluoppal et ses tourbières grâce à une grandetour d'observation.
Comme pour la plupart des lieux de laLaponie, un grand nombre detoponymes tirent leur origine deslangues sames[O 1], plus précisément lesame de Lule dans le cas de Muddus[1]. Ils ont souvent deux graphies distinctes, une graphie same, et une graphie suédoise qui en dérive et qui dominait initialement, mais est petit à petit remplacée par la graphie same dans les cartes[O 1]. Ceci inclut le nom même du parc,Muddus étant la graphie suédoise tandis que la graphie same estMuttos[O 1]. L'étymologie de ce nom n'est pas claire, mais il a été suggéré que cela pourrait dériver demutták signifiant « convenable », « juste comme il faut », peut-être en référence à la nature de la région qui offre tout ce qu'il faut pour vivre[2].
Le parc national de Muddus est situé sur lescommunes deJokkmokk etGällivare, dans lecomté de Norrbotten, enLaponie suédoise[S 1]. Il est situé légèrement au nord ducercle Arctique[M 1]. Il s'étend sur51 137 ha (un peu plus de 511 km2) dont49 327 ha terrestre[3], ce qui en fait le quatrième plus vaste parc national du pays[4]. Il est délimité au sud par lelac de barrageMessaure sur le fleuveLuleälven et au nord par larouteeuropéenne 45. Au nord-ouest, le parc est bordé par laréserve naturelle de Stubba.


Le relief de la moitié nord suédoise est souvent divisé en trois bandes parallèles : à l'ouest, lesAlpes scandinaves, à l'est, les plaines de la côte deBotnie, et au centre une zone de plaine vallonnée (Bergkullslätt)[5],[6]. Muddus se trouve dans cette bande intermédiaire, à laquelle il a d'ailleurs donné son nom (plaine de Muddus)[5],[6]. CesBergkullslätt sont de vastes zones plates avec quelques reliefs isolés, dont le sommet est souvent plat[6]. Le relief de Muddus est ainsi principalement constitué d'une vaste section centrale plate, autour du lac Muttosjávvre (altitude 385 m)[S 2]. Les sommets isolés sont surtout situés en périphérie ouest et est du parc[S 2]. Les plus hauts sommets sont situés le long de la frontière ouest, avec en particulier Sör-Stubba (661 m) et Storvuosmo (650 m), tandis que les sommets est sont plus doux, culminant à Tjuorrevárre (556 m) et Lijnávárre (553 m)[S 2]. Alors que la plupart des rivières et fleuves de la plaine de Muddus ne forment pas de véritables vallées, le Luleälven forme en aval dePorjus une vallée très encaissée[6]. Ainsi, au sud du parc, l'altitude chute brutalement pour rejoindre la vallée du fleuve, à environ 160 m[S 2]. Une dizaine de profondscanyons, aux parois presque verticales, sillonnent cette section, dont celui de la rivière Muttosädno, mais aussi le canyon sec de Måskosgårsså, d'une profondeur de 100 m[O 2].
Le climat de Muddus est relativementcontinental[M 2]. Les hivers sont froids, avec une température moyenne de−12 °C en janvier, et les étés sont comparativement chauds, avec une température moyenne de14 °C en juillet[M 2]. Le climat est assez peu humide, avec une moyenne de 500 mm de précipitations annuelle[M 2]. L'été est en général la saison la plus humide, mais parfois les étés peuvent être secs ce qui peut engendrer une sécheresse, aggravée par l'excellent ensoleillement estival de la région[M 2]. Durant la période hivernale, la neige se maintient environ 200 jours, typiquement de mi-octobre à mi-mai[M 2]. Les impacts d'éclairs, principales causes defeux de forêt, sont relativement rares, avec seulement une dizaine de jours d'orage par an[O 3].
| Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
| Température minimale moyenne (°C) | −20,7 | −20,1 | −15 | −7,3 | −1,6 | 4,5 | 7,4 | 5,6 | 1,1 | −5,1 | −13,3 | −18,3 | −7 |
| Température moyenne (°C) | −14,8 | −13,8 | −8,5 | −2 | 4,1 | 10,3 | 13,2 | 11,1 | 5,8 | −1,1 | −8,7 | −12,7 | −1 |
| Température maximale moyenne (°C) | −8,9 | −7,7 | −2 | 3,3 | 9,8 | 16,1 | 19 | 16,6 | 10,5 | 3 | −4,3 | −7,1 | 4 |
| Précipitations (mm) | 28,8 | 21,8 | 22,4 | 23,2 | 30,7 | 49,6 | 69,5 | 69,9 | 51 | 41,2 | 37,8 | 29,4 | 475,3 |
| Diagramme climatique | |||||||||||
| J | F | M | A | M | J | J | A | S | O | N | D |
−8,9 −20,7 28,8 | −7,7 −20,1 21,8 | −2 −15 22,4 | 3,3 −7,3 23,2 | 9,8 −1,6 30,7 | 16,1 4,5 49,6 | 19 7,4 69,5 | 16,6 5,6 69,9 | 10,5 1,1 51 | 3 −5,1 41,2 | −4,3 −13,3 37,8 | −7,1 −18,3 29,4 |
| Moyennes :• Temp.maxi etmini°C• Précipitationmm | |||||||||||
Le parc national de Muddus correspond approximativement aubassin versant de la rivière Muttosjåhkå/Muttosädno (453 km2), affluent dufleuveStora Luleälven, à l'exception d'une petite partie à l'est faisant partie du bassin versant du fleuveRåneälven[M 1],[M 3]. Au cours de leur parcours, les rivières du parc traversent de vastes superficies detourbières (au total21 000 ha soit 42 % du parc) et plusieurs lacs[S 1],[M 3]. Le plus grand lac est Muttosjávvre, d'une longueur de 6,5 km pour une largeur maximale d'un kilomètre[M 3]. Dans la partie sud du parc, la rivière Muttosädno forme Muddusfallet : unedouble cascade d'une hauteur de 42 m, marquant le début du canyon[M 4]. À son embouchure, la rivière Muttosädno a un débit moyen de 5,1 m3/s, mais pouvant atteindre 52 m3/s durant les crues[8].

En 1908, le géologue W. Wråk remarque que le relief du nord suédois peut être décrit comme une structure en escalier composée de six surfaces[9]. Il donna à la plus vaste de ces surfaces le nom de plaine de Muddus[9]. Cette plaine couvre la majeure partie du nord suédois et est essentiellement constituée de deux niveaux quasi-horizontaux, l'un de300 à 400 m et l'autre de400 à 600 m d'altitude[9]. Il s'agit d'unepénéplaine parsemées de collines résiduelles, témoignant d'une surface de plus haute altitude en grande partie disparue du fait de l'érosion[5]. La plaine de Muddus s'est probablement formée au début duCénozoïque (à partir d'il y a 66 Ma) après une phase desoulèvement tectonique de la péninsule Scandinave, aussi responsable de la formation desAlpes scandinaves[5].
À l'instar de la plupart de la plaine de Muddus, le parc national repose sur dugranite et desgneissprécambriens[M 4],[9]. La partie orientale est surtout constituée du granite de Lina, formée entre1 800 et 1 750 Ma lors de l'orogenèse svécofennienne[10]. Les collines occidentales, tout comme une zone au nord-est, sont aussi constituées de granite et gneiss, mais comprennent également desporphyres etgranulites[M 4]. Enfin, une petite zone du nord du lac Muttosjávvre contient de ladiorite[M 4]. Si le socle affleure en plusieurs points, il est le plus souvent couvert d'une fine couche desédiments morainiques ou detourbe[M 4].
La morphologie du parc est fortement marquée par les dernièresglaciations. Toute la partie centrale est dominée par desdrumlins, des longues arêtes basses, orientés principalement selon un axe nord-ouest sud-est, indiquant le mouvement desglaciers durant la dernièreglaciation[M 4]. On trouve aussi quelques petitseskers ainsi que des amas de sable et de graviers déposés par les glaciers[M 4]. Enfin, dans la partie sud du parc se trouvent plusieurs gorges parfois très profondes, dont en particulier le canyon de la rivière Muttosädno et le Måskosgårsså[M 4]. Des vallées existaient probablement déjà avant, mais elles ont été approfondies à la fin de la dernière glaciation lors de brusques libérations d'eau[M 4],[O 2].
Le parc national de Muddus est d'après la classification duFonds mondial pour la nature (WWF), situé dans l'écorégion terrestre de lataïga scandinave et russe[11]. Il est constitué d'une mosaïque de forêts et detourbières, formant souvent des bandes alternées, la forêt couvrant les drumlins ou autres éléments de relief[M 4],[M 2]. La forêt couvre20 882 ha, soit 42 % de la superficie totale du parc[12]. Il s'agit d'une forêt deconifères typique de la taïga[12]. L'autre élément dominant est le vaste réseau detourbières, en majeure partie destourbières d'aapa aussi appelées tourbières cordées, couvrant18 396 ha soit 37 % de la superficie du parc[12]. Le reste de la superficie est constitué de tourbières boisées (8 %), de lacs, et une petite section delandes et roches nues au-dessus de lalimite des arbres[12].
Si la faune n'est pas particulièrement abondante, elle est variée[M 5]. Ce qui fait la richesse du parc est surtout l'avifaune avec environ 100 espèces, surtout autour des zones humides[M 5], et la faune caractéristique des forêts anciennes, en particulierinsectes,Fungi etlichens[13].

L'un des principaux écosystèmes du parc national est une forêt de conifères, dominée par l'épicéa commun (Picea abies) et lepin sylvestre (Pinus sylvestris), mais avec souvent de nombreuxbouleaux pubescents (Betula pubescens)[M 6]. La forêt est uneforêt primaire, à l'exception de quelques petites zones au sud, le long du fleuve, qui ont été coupées dans le passé[12].
À l'ouest et au centre du parc, l'épicéa est l'espèce dominante[M 6]. Aux plus basses altitudes, la forêt est dense, avec des arbres atteignant les 20 m[M 6]. Ceci crée une lutte importante pour les nutriments et la lumière pour la végétation basse[M 6]. On trouve alors surtout desmyrtilles (Vaccinium myrtillus), de lacamarine noire (Empetrum nigrum), de l'airelle rouge (Vaccinium vitis-idaea) et de lalinnée boréale (Linnaea borealis), dumaïanthème à deux feuilles (Maianthemum bifolium), dumélampyre des prés (Melampyrum pratense), de latrientale d'Europe (Trientalis europaea), de lapirole unilatérale (Orthilia secunda), dugéranium des bois (Geranium sylvaticum) et dusolidage verge d'or (Solidago virgaurea)[M 6]. Ces plantes reposent sur un tapis demousses typiquementHylocomium splendens,Pleurozium schreberi et deshépatiques ainsi que sur deslichens tels queNephroma arcticum et leslichens des rennes[M 6]. Lorsque le terrain prend de l'altitude, la densité d'arbre diminue, et le bouleau se fait plus présent, ainsi que lesorbier des oiseleurs (Sorbus aucuparia), lesaule marsault (Salix caprea) et letremble (Populus tremula)[M 6]. De plus, les arbres sont plus petits et plus tortueux, les épicéas n'atteignant en moyenne qu'une dizaine de mètres de hauteur[M 6]. Sur les pentes humides, s'ajoutent lecornouiller de Suède (Cornus suecica) et lepolypode du chêne (Gymnocarpium dryopteris)[M 6].
Au contraire, à l'est et au sud, le pin est la principale essence[M 6]. Ces pins atteignent souvent des âges très importants[M 7]. Un des arbres du parc était même considéré comme le plus vieux pin de Suède, datant de 1274, mais en 2004, un pin de 757 ans (soit 27 ans plus ancien) fut découvert sur la côte duHälsingland[14]. Le sol des forêts de pins est recouvert debruyère callune (Calluna vulgaris) et de divers lichens des rennes, ainsi que duraisin d'ours (Arctostaphylos uva-ursi), de l'airelle rouge et de la camarines[M 7].

L'équilibre entre pins et épicéas est dicté par plusieurs facteurs. Premièrement, contrairement à l'épicéa, le pin est capable de se développer même sur des sols très pauvres et très secs et il est donc majoritaire sur les terrains difficiles[M 7]. Deuxièmement, en l'absence d'incendie, les épicéas se développent et dominent progressivement la forêt, remplaçant les pins, dont il finit par ne rester que quelques individus isolés[M 7]. Mais les incendies éliminent plutôt les épicéas que les pins, et ces derniers sont aussi les premiers à recoloniser les terrains brûlés[M 7]. Les terrains ayant récemment brûlé sont donc dominés par les pins, tandis que ceux brûlant rarement sont dominés par les épicéas[M 7]. Les incendies sont un évènement relativement fréquent. Il y aurait eu au moins 47 incendies dans le parc entre 1413 et 1984, et en moyenne, une zone de forêt brûle tous les 110 ans, avec cependant des variations locales[15]. Les traces d'incendie sont visibles, telles que des cicatrices sur les arbres ayant résisté[M 7]. Le dernier incendie dans le parc eut lieu en été 2006, dans la partie sud du parc[16]. Les pins ne sont pas les seules plantes qui profitent des incendies, les graines dugéranium laineux (Geranium lanuginosum) par exemple peuvent survivre dans le sol pendant des dizaines d'années pour se réactiver après un incendie, la plante ayant besoin d'un terrain dégagé pour se développer[O 3].

Parmi les grands prédateurs, leglouton (Gulo gulo) est présent principalement dans les collines et ravins du sud du parc, tandis que l'ours brun (Ursus arctos) est surtout présent dans les sections occidentales[M 5]. Le parc accueille aussi lelynx boréal (Lynx lynx)[12]. Parmi les petits prédateurs, on peut noter la présence demartres (Martes martes) ou d'hermines (Mustela erminea)[M 5]. Lesélans (Alces alces) sont particulièrement nombreux dans le parc, plutôt à proximité des zones humides du centre du parc en été tandis qu'ils montent vers les collines en hiver pour se nourrir de l'écorce des sorbiers des oiseleurs ou des trembles[M 5]. Lesrennes sont aussi nombreux[M 5]. Il ne s'agit comme dans toute la Suède que d'animaux domestiques[M 5]. Les rennes du village sami de Unna tjerusj, par exemple, ne font que traverser le parc entre leurs aires d'hivernage et d'estive, tandis que d'autres restent toute l'année dans le parc, surtout dans la partie est[M 5]. Le parc accueille aussi un grand nombre de rongeurs, tel que lecampagnol terrestre (Arvicola amphibius), lecampagnol nordique (Microtus oeconomus), lecampagnol agresteMicrotus agrestis), lecampagnol roussâtre (Clethrionomys glareolus) ou le plus rarelemming des toundras (Lemmus lemmus), qui n'apparaît dans le parc que certaines années[M 5].

Dans les forêts d'épicéas, on peut entendre le chant de nombreuxpassereaux, tels que lagrive draine (Turdus viscivorus), lagrive mauvis (Turdus iliacus), lagrive musicienne (Turdus philomelos), lebruant rustique (Emberiza rustica), lepinson des arbres (Fringilla coelebs), lepinson du Nord (Fringilla montifringilla), lepouillot fitis (Phylloscopus trochilus), lepouillot véloce scandinave (Phylloscopus collybita abietinus), lafauvette des jardins (Sylvia borin), ledurbec des sapins (Pinicola enucleator) et lemésangeai imitateur (Perisoreus infaustus)[M 8]. Lelagopède des saules (Lagopus lagopus) est aussi présent, surtout dans les zones où les bouleaux sont nombreux[M 8]. À l'opposé, les forêts de pins sont plus pauvres, avec cependant plusieurs espèces destrigiformes, telles que lanyctale de Tengmalm (Aegolius funereus), lachouette épervière (Surnia ulula), lachouette de l'Oural (Strix uralensis) et lehibou grand-duc (Bubo bubo), ou despics tels que lepic noir (Dryocopus martius) et lepic tridactyle (Picoides tridactylus)[M 8]. Ces forêts abritent aussi entre autres lamésange lapone (Poecile cinctus), legobemouche gris (Muscicapa striata), lejaseur boréal (Bombycilla garrulus) et legrand Tétras (Tetrao urogallus)[M 8]. Legrand Corbeau (Corvus corax) et plusieursoiseaux de proie tels que l'aigle royal (Aquila chrysaetos), lebalbuzard pêcheur (Pandion haliaetus), lefaucon crécerelle (Falco tinnunculus), lefaucon pèlerin (Falco peregrinus) et labuse pattue (Buteo lagopus) nichent dans le parc, en particulier dans les ravins au sud[M 8].
Peu de reptiles apprécient les conditions climatiques du nord scandinave. Parmi ceux-ci, lelézard vivipare (Zootoca vivipara) et lavipère péliade (Vipera berus) sont les seuls observés dans le parc[M 5].

La partie centrale et nord du parc sont particulièrement riches en zones humides[M 9]. On trouve quelquestourbières ombotrophes (alimentées uniquement par les précipitations directes), mais en faible quantité, l'environnement de Muddus n'étant pas très favorable à ce genre de formations[M 9]. Le parc comprend donc surtout destourbières minérotrophes, principalement des tourbières d'aapa, formant des motifs distincts, avec des basses crêtes herbeuses parallèles (appelées lanières) séparant des mares allongées (parfois appelées par leur nom anglaisflark), justifiant leur nom detourbière cordée[M 9].
Dans les zones périphériques du parc, le terrain est souvent pentu, mais les lanières, situées perpendiculairement à la pente, permettent à l'eau de stagner[M 9]. Ces tourbières sont riches enlaiches et enherbes telles que lalaiche filiforme (Carex lasiocarpa) et lamolinie bleue (Molinia caerulea)[M 9]. Sur les bords se développent lebouleau nain (Betula nana), laplaquebière (Rubus chamaemorus) et laprêle des bois (Equisetum sylvaticum), ainsi que parfois deshummocks avec de lasphaigne brune (Sphagnum fuscum)[M 9]. Dans certains cas, des buissons de saules se forment, typiquement lesaule des Lapons (Salix lapponum) ou lesaule glauque (Salix glauca)[M 9]. Au sud-est, les tourbières sont de petites dimensions et n'ont souvent pas de lanières[M 9].

Dans la zone centrale du parc, les tourbières forment la majorité de la superficie[M 9]. Le terrain est plat, à l'exception de quelquesdrumlins orientés nord-ouest sud-est, et donc le courant y est très faible[M 9]. Les lanières sont plus espacées mais aussi plus imposantes qu'en périphérie, pouvant atteindre plus de 50 cm de hauteur[M 9]. Elles sont toujours perpendiculaires à la pente, mais du fait des pentes plus faibles, elles sont souvent arquées ou ramifiées[M 9]. Elles sont typiquement recouvertes de lichens, de mousses, de bouleaux nains, de plaquebières, de camarines, delédon des marais (Rhododendron tomentosum) et parfois même d'arbres (bouleaux pubescents ou pins)[M 9]. Dans les zones les plus basses, typiquement au sud des lacs Muttosjávvre et Muttosluoppal, les lanières sont parfois absentes, laissant la place à de vastes zones humides ininterrompues riches encarex et linaigrettes[M 9]. Le long des cours d'eau et dans la zone d'inondation des lacs, des buissons de saules se développent[M 9].
Le cœur des tourbières a souvent un meilleur accès aux minéraux, ce qui permet le développement d'une végétation plus riche[M 9]. On y trouve par exemple des plantes plus exigeantes telles que lasélaginelle fausse-sélagine (Selaginella selaginoides), latofieldie naine (Tofieldia pusilla) ou lasaussurée des Alpes (Saussurea alpina)[M 9]. Dans les zones les plus riches en minéraux, au centre du parc, on trouve même quelques raretés, telles que labartsie alpine ou lesaxifrage œil de bouc (Saxifraga hirculus)[M 9].
Certaines zones humides sont aussi boisées, souvent en transition avec des zones plus sèches[M 10]. Ces forêts sont constituées typiquement d'arbres de petite dimension, le plus souvent du bouleau et de l'épicéa, mais parfois aussi de l'aulne blanc (Alnus incana), du saule marsault ou du sorbier des oiseleurs[M 10]. Les sous-bois sont alors couverts de plaquebière, d'airelle rouge, de myrtille, decanneberge (Vaccinium oxycoccos, delinaigrette vaginée (Eriophorum vaginatum) et de sphaignes[M 10]. Certaines de ces forêts sont riches, avec en particulier desframboises arctiques (Rubus arcticus), desronces des rochers (Rubus saxatilis), de laparisette à quatre feuilles (Paris quadrifolia), de laparnassie des marais (Parnassia palustris) ou encore de lareine-des-près (Filipendula ulmaria)[M 10].

On trouve dans le parc un grand nombre d'espèces spécifiquement liées aux zones humides. Ainsi, laloutre d'Europe (Lutra lutra) ou lecrossope aquatique (Neomys fodiens) vivent à proximité de plusieurs cours d'eau du parc[M 5]. De même, lagrenouille rousse (Rana temporaria) dépend de l'eau pour sa survie et se trouve donc surtout à proximité des zones humides[M 5].
Dans les eaux du lac Muttosjávvre, on trouve legrand brochet (Esox lucius), laperche commune (Perca fluviatilis), legardon (Rutilus rutilus), lalotte (Lota lota) et l'épinochette (Pungitius pungitius)[M 5]. Les eaux de la Muttosädno accueillent quant à elles latruite fario (Salmo trutta fario) et levairon (Phoxinus phoxinus)[M 5].
Enfin, les zones humides sont la principale raison de la relativement riche avifaune du parc. La présence ducygne chanteur (Cygnus cygnus) est même l'une des principales raisons de la création du parc : il était alors devenu rare dans le pays[17]. Aujourd'hui il est de nouveau assez commun[17]. Parmi les autresanatidés, les plus fréquents sont lasarcelle d'hiver (Anas crecca), legarrot à œil d'or (Bucephala clangula) et lecanard colvert (Anas platyrhynchos)[M 8]. Lecanard pilet (Anas acuta), lecanard siffleur (Anas penelope), lamacreuse noire (Melanitta nigra), leharle huppé (Mergus serrator), leharle bièvre (Mergus merganser), lefuligule milouinan (Aythya marila), lefuligule morillon (Aythya fuligula) et laharelde kakawi (Clangula hyemalis) sont aussi présents, bien que moins fréquents[M 8]. Parmi les oiseauxlimicoles, on peut nommer lechevalier guignette (Actitis hypoleucos) etchevalier sylvain (Tringa glareola), très présents à travers le parc, lechevalier arlequin (Tringa erythropus), lebécasseau falcinelle (Limicola falcinellus), labécassine des marais (Gallinago gallinago), labécasse des bois (Scolopax rusticola), labécassine sourde (Lymnocryptes minimus)[M 8]. Moins nombreux, lesbarges rousses (Limosa lapponica), lesphalaropes à bec étroit (Phalaropus lobatus), lescombattants variés (Philomachus pugnax), leschevaliers culs-blancs (Tringa ochropus), leschevaliers gambettes (Tringa totanus) et leschevaliers aboyeurs (Tringa nebularia) sont néanmoins dignes d'intérêt[M 8]. Le parc compte aussi de nombreux spécimens deplongeon arctique (Gavia arctica), degrue cendrée (Grus grus), depipit farlouse (Anthus pratensis), debergeronnette nordique (Motacilla flava thunbergi) et debruant des roseaux (Emberiza schoeniclus)[M 8].

Les premiers habitants arrivent dès le retrait des glaciers à la fin de ladernière période glaciaire, il y a environ 10 000 ans[O 4]. Ils viennent probablement du Nord[O 4], passant par la côte norvégienne qui se libéra des glaces très tôt[18]. À cette époque, la côte dulac Ancylus (ancêtre de la mer Baltique) atteint les environs du lac Messaure, juste au sud de Muddus[19]. Les habitants s’installent surtout dans les vallées autour des lacs et rivières[O 4]. Il y a assez peu de traces de cette époque, mais près deLigga, non loin du parc, fut découverte une tombe, caractérisée par l'utilisation d'ocre rouge, typique de l'âge de la pierre[19],[O 4]. Ces hommes préhistoriques vivent principalement de la chasse aux rennes, mais plus tard aussi aux élans[O 5]. On trouve dans le parc, surtout dans les ravins de la partie sud, plusieurs exemples de pièges, placés dans des passages étroits que les animaux doivent traverser, pour rejoindre les cours d’eau par exemple[O 5]. Ces pièges n’ont pas été datés, mais dans la région, ils datent en général d’il y a entre6 000 et 1 300 ans[O 5]. Ces habitants, ancêtres desSamis modernes[O 4], commencent progressivement à abandonner la chasse au profit de l’élevage autour de l’an 1000[O 5], adoptant un schéma detranshumance suivant le rythme naturel des rennes[13]. Les traces laissées dans le parc à cette époque sont surtout des feux de camp[O 5], qui constituent 65 des 82 traces archéologiques recensées dans le parc en 2014[O 6].
L’influence des suédois commence à se faire ressentir autour duXIXe siècle. EntreGällivare etPorjus, une dizaine de villages et colonies sont créées, dans cette région sans la moindre route[20]. Une de ces colonies est une habitation au nord du lac Muttosjávvre établie en 1857[20]. Pendant environ 50 ans, jusqu’en 1909[12], Israel Jakobsson Ramso[21] et sa famille vivent d’élevage de rennes et de vaches, fauchant les marais pour nourrir leurs animaux en hiver, et complétant cette activité par la chasse et pêche[O 5]. Les prairies sont toujours visibles bien qu’elles ne soient plus entretenues, tout comme les restes de la maison et de la grange[O 5]. En l'absence de route, la principale voie de communication est un chemin reliant Gällivare et Porjus passant au nord de Muddus[20]. En 1888, avec la construction de la voie de chemin de ferMalmbanan desservant Gällivare, ce chemin devient un sentier touristique et l'association touristique suédoise (Svenska Turistföreningen) le balise et installe des planches pour faciliter la traversée des tourbières en 1891[20]. En attendant la construction de la voie de chemin de fer entre Gällivare et Porjus (Inlandsbanan), ce chemin est utilisé pour transporter les matériaux pour la construction de lacentrale hydroélectrique de Porjus dans les années 1910 et prend alors le nom deRallarstigen[20] (ensuédois,Rallare désigne une personne chargée de construire une voie ferrée).
Cette période correspond aussi à un développement majeur de la sylviculture avec le début d’un abattage quasi-systématique des vastes forêts vierges du Nord suédois[O 2]. Initialement, l’abattage est sélectif, visant principalement les grands pins près des rivières, le flottage étant, en l’absence quasi-totale de routes, le meilleur moyen de transporter le bois vers les grandes scieries plus en aval[O 2]. La partie sud du parc, près du fleuve Stora Luleälven, subit probablement ce sort en 1886, mais la majeure partie du parc est trop éloigné et ne dispose pas de rivières permettant le flottage, et reste donc essentiellement épargné[O 2].

Les premiersparcs nationaux de Suède et d'Europe sont créés en 1909[22]. La très vaste majorité de leur superficie cumulée était dans les montagnes desAlpes scandinaves, sur des terrains où les conflits avec les intérêts économiques étaient limités[23]. Dans les années 1920, l'association suédoise de protection de la natureSvenska Naturskyddsföreningen (SNF) remarque que lataïga du grand nord suédois était mal représentée dans les aires protégées et décide de trouver une zone digne d'être classée comme parc national[24]. Legarde forestier et chercheurEdvard Wibeck est choisi pour déterminer le site idéal, ayant étudié dans le passé les forêts du nord suédois[24]. En 1927, il propose à la SNFSjaunja et Muddus, mais est apparemment surtout intéressé par ce dernier[24]. En 1931,Henrik Hesselman et Erik Almquist sont envoyés pour étudier le site et confirmer sa valeur exceptionnelle, mais lorsqu'ils reviennent, ils sont au contraire assez négatifs, ayant trouvé de nombreuses traces d'exploitation passées[24]. À cette époque, il est souvent considéré que seule une zone complètement vierge mérite d'être protégée[24]. Wibeck réplique que cette exploitation passée était mineure et n'avait en aucun cas compromis l'intégrité de la forêt, et surtout qu'il ne désire pas créer un petit parc comme tous les parcs nationaux hors des montagnes jusqu'alors, mais un grand parc protégeant une grande section des paysages nordiques[24]. Muddus et Sjaunja sont précisément parmi les plus vastes régions boisées quasi-intactes de Suède[O 7]. Henrik Hesselman se range alors de son côté et tous deux continuent à développer le projet[24].
Cette proposition de parcs nationaux est l'une des premières où la question des droitssamis se posa réellement. Plusieurs grands parcs nationaux suédois étaient sur des territoires samis, mais ils n'imposaient aucune restriction sur les activités de ces peuples aborigènes[24]. Les Samis étaient vus comme des peuples primitifs, ayant toujours fait partie de l'écosystème de Laponie et n'ayant pas un impact très prononcé sur la nature[24]. Mais au début des années 1930, la famille samie Nilsson Kemi est déplacée par force depuis la région duTorneträsk vers Muddus[24]. Il s'agit d'une petite famille de Samis des forêts, c'est-à-dire ne conduisant pas leur troupeau de rennes vers les montagnes en été, restant dans la même section de forêt toute l'année[24]. À leur arrivée dans Muddus, ils construisent un enclos pour leurs rennes, abattant ce faisant environ 2 000 arbres[24]. En 1932, Edvard Wibeck prend connaissance de cela et est immédiatement inquiet pour la protection de la zone, car en plus des arbres abattus il pense qu'une population fixe signifiera un impact plus important, avec en particulier le risque d'un abattage systématique des animaux prédateurs[24]. SNF propose ainsi de déplacer à nouveau la famille, ce qui est refusé par les autorités dont en particulier le conseil d'administration du comté[24]. L'arrivée des Nilsson Kemi créé aussi des conflits avec les Samis qui utilisaient déjà Muddus, avec en particulier en 1937 des accusations de vols de rennes[24].

L'académie royale des sciences de Suède, alors responsable des parcs nationaux, prend énormément de temps pour analyser la proposition, et il faut donc attendre 1941 pour que celle-ci arrive finalement auparlement suédois[25]. Le projet comporte une clause interdisant totalement la chasse dans le parc, ainsi que l'expulsion de la famille Nilsson Kemi[24]. L'expulsion est une nouvelle fois refusée dès le début des discussions dans le parlement[24]. La première chambre de l'assemblée vote cependant en faveur de la création du parc[O 8]. Dans la deuxième chambre,Oscar W. Löfgren, représentantsocial-démocrate ducomté de Norrbotten mène l'opposition au projet, expliquant qu'il y a déjà suffisamment de parcs nationaux dans le comté (le comté est celui qui en compte le plus, surtout dans les montagnes) et que cette région a un potentiel économique, en particulier pour la sylviculture mais aussi qu'elle est importante pour les populations samies[O 8]. La seconde chambre vote ainsi contre le projet avec 125 voix contre 59[O 8]. Après quelques changements, dont une petite modifications des frontières[26], le parc national est à nouveau soumis au vote de la deuxième chambre et accepté en 1942, sans nouveau vote de la première chambre[O 8]. Muddus devient ainsi le troisième plus grand parc national de Suède de l'époque, mais surtout de loin le plus grand parc national en dehors des montagnes[O 8].
Lors de sa création, le parc avait une superficie de49 175 ha[27]. Il était délimité au nord par larouteeuropéenne 45 qui était alors en construction[27] (achevée en 1945[20]) à l'exception d'une zone triangulaire non incluse[28]. Au sud le parc s'arrêtait un peu au nord du fleuve Luleälven[28]. Dans les années 1950-60, lebarrage de Messaure est construit, inondant la zone au sud du parc (mais en dehors des frontières)[O 2]. En 1984[O 9], le parc est agrandi pour couvrir51 137 ha[3], étendu au sud jusqu'au lac Messaure, et complété au nord du triangle manquant[28]. En 1996, le parc national est inclus dans le siterégion de Laponie dupatrimoine mondial de l'UNESCO aux côtés des parcs nationaux deSarek,Padjelanta,Stora Sjöfallet et des réserves naturelles deSjaunja et deStubba[29]. Ce classement apporte un nouveau défi : lors des discussions, l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) insista sur le besoin d'établir un plan de gestion du site, qui manquait alors pour Sarek et Stora Sjöfallet par exemple[29]. Il est alors décidé d'établir un plan commun pour l'ensemble du site, commençant ainsi un processus appeléLaponiaprocessen[30]. Ce processus, qui du fait de nombreuses difficultés s'étale jusqu'en 2012, est unique car pour la première fois il implique totalement la population samie[30]. Il aboutit à la formation d'une organisation chargée de la gestion du site appeléeLaponiatjuottjudus (littéralementgestion de Laponie ensame de Lule)[31]. Enfin, le site est aussi inclus dans leréseau Natura 2000 à la fois commezone de protection spéciale etzone spéciale de conservation[12].
Le parc national de Muddus est aussi un site connu des amateurs d'OVNIs suédois. En effet, des randonneurs auraient observé deuxfusée fantômes en 1980 plonger dans le lac Nammajávvre au sud-est du parc[32]. Depuis, plusieurs recherches ont été menées dans le lac, sans succès[32]. Une de ces expéditions fut filmée et incluse dans le documentaireGhost Rockets sorti en 2015[33],[34].
Depuis le, la gestion et l'administration du parc (et de l'ensemble du siterégion de Laponie) est entre les mains de l'organisation Laponiatjuottjudus, regroupant les villages samis occupant le site (Baste čearru, Sirges, Tuorpon, Unna tjerusj, Jåhkågaska tjiellde, Luokta Mávas, Slakka, Udtja et les Samis des forêts de Gällivare), les communes deJokkmokk etGällivare, lecomté de Norrbotten etNaturvårdsverket[31].
Les règles du parc sont relativement strictes, afin de préserver le parc dans l'état quasi-vierge qui le caractérise. Ainsi, la pêche, la chasse, la cueillette ou toute autre activité pouvant nuire à la nature sont interdites, sauf la cueillette de baies et dechampignons comestibles[35]. De même, tout véhicule motorisé est interdit dans le parc[35]. Des zones spéciales destinées à la protection des oiseaux sont situées autour de Sör-Stubba, Måskosgårsså et dans une vaste zone autour du lac Muttosjávvre, restreignant l'accès durant la période de nidification (mars-juillet)[36].
Les Samis bénéficient de plusieurs dérogations aux règles sus-citées. En effet, depuis 1977, le peuple sami est reconnu par la Suède commepeuple autochtone etminorité nationale, ce qui implique que le peuple et son mode de vie sont protégés par la loi[37]. Ainsi, le parc étant situé sur le territoire des villages samis de Gällivare, Unna tjerusj et Sirges, les Samis rattachés administrativement à ces villages ont le droit de faire pâturer leurs rennes dans le parc[35]. Dans le cadre de ces activités, les Samis peuvent utiliser des véhicules motorisés (tels que la motoneige ou l'hélicoptère)[35].
En cas d'incendie, tel que cela fut le cas en 2006, la règle est de laisser le feu se propager naturellement[S 3]. En effet, le feu est une composante naturelle et essentielle de l'équilibre biologique de la taïga[38]. Le feu n'est éteint ou contrôlé que s'il se propage en dehors du parc ou s'il menace des lichens importants[S 3].

En 2014, le nombre de touristes était estimé à 5 000 par an[O 7]. Ce faible nombre s'explique en majeure partie par l'accessibilité limitée. L'essentiel des infrastructures touristiques est concentrée dans la partie sud du parc[S 4]. Le principal moyen de joindre ces infrastructures se fait depuis le barrage deLigga[S 4], situé le long de larouteeuropéenne 45. Une route en provenance du barrage mène à Skájdde, dans le parc, où se trouve un parc de stationnement celui-ci communique avec les sentiers du parc[S 4]. On peut aussi accéder aux sentiers depuis les villages de Solaure et Sarkavare à l'est du parc[S 4]. Le réseau de sentier compte plus de 50 km, le long desquels se trouvent quatre chalets pour passer la nuit[36]. Plusieurs sites sont aménagés pour camper ou faire des pauses[S 4]. Un sentier passe devant la cascade Muddusfallet, qui est de loin la principale attraction du parc, mais aussi au niveau de la gorge de Måskosgårsså, ainsi que du lac Muttosluoppal où se trouve unetour d'observation des oiseaux[S 4]. En plus des sentiers du sud du parc, le parc est traversé au nord-ouest par leRallarstigen[36]. Tous les étés depuis 1999, une randonnée est organisée sur ce chemin, appeléeRallarmarschen, réunissant environ 60 personnes[39]. Depuis le Rallarstigen ou laroute E 45, il est possible de monter sur Sör-Stubba, qui offre une vue sur tout le parc et par temps clair permet de voir jusqu'aux sommets duparc national de Sarek et duKebnekaise[M 11]. Le Rallarstigen, tout comme les sentiers du sud du parc, dispose de ponts pour traverser les principales rivières et de planches pour traverser les zones humides[S 4]. Il existe aussi un chalet au nord du lac Muttosjávvre, non connecté aux sentiers, appartenant initialement au garde du parc Lennart Arvidsson mais maintenant ouvert aux voyageurs toute l'année[36].

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