Les pandémies surviennent lors de déséquilibres majeurs liés à des modifications sociales et environnementales au cours de l'histoire (révolution agricole, guerres et commerce, voyages et grandes découvertes, révolution industrielle et empires coloniaux, mondialisation…).
Les conséquences d'une pandémie non maîtrisée peuvent être très importantes, comme cela a été le cas de lapeste noire enEurope et enAsie, où elle a tué en quelques années des dizaines de millions de personnes et a eu un fort effet sur ladémographie, ou, plus récemment, avec l'infection par levirus de l'immunodéficience humaine (VIH) qui touche sévèrement l'Afrique subsaharienne.
Le terme pandémie apparait en français en 1752 sous le modèle de épidémie (epi « sur » etdemos « peuple »)[1]. Une « pan-démie » est étymologiquement (sous-entendu) un mal qui s'étend sur l'ensemble (pan-) de la population (demos).
Dans son sens général, une pandémie désigne uneépidémie qui se développe à l'échelle mondiale, ou sur de vastes zones internationales traversant des frontières, et touchant le plus souvent un grand nombre de personnes[2],[3].
Mais, selon le journaliste spécialisé Marc Gozlan, "il n’existe pas de définition claire et unanimement acceptée du terme pandémie"[4].
La notion de pandémie, et les concepts et modèles permettant d'y réagir, porte en premier lieu sur l'émergence demaladies infectieuses fortement contagieuses, et les modalités d'action permettant d'en atténuer la propagation, et les effets sanitaires ou sociaux. La question centrale est alors celle de sa propagation.La transformation d'une épidémie en pandémie est d'autant plus facilitée dans un monde de plus en plus globalisé[5].
Le terme de « pandémie » est parfois employé pour desmaladies non infectieuses. En 1997, après une consultation tenue àGenève (3-5 juin), l'OMS a parlé d'une « épidémie globale » de l'obésité dans le monde. Le terme pandémie peut alors s'appliquer auxaddictions, auxmaladies cardiovasculaires, à celles liées au grand âge, etc. voire à tout phénomène ou comportement émergent devenant très répandu ou mondialisé[6]. Dans cette acception, la notion de « propagation » est au mieux secondaire (et probablement limitée à une question de structure sociale ou de comportement culturel) ; une pandémie renvoie simplement à la politique permettant de lutter à long terme contre son incidence, ou d'en atténuer les effets sanitaires ou sociaux.
Il faut attendre 2011 "pour que le motpandemic entre dans le thesaurus des mots clés (MeSH) de la base de données biomédicales PubMed de la National Library of Medicine (Bethesda, Maryland, États-Unis)"[7].
Conséquences économiques de la pandémie : « Pourriez-vous me dire ce qui vous empêche de payer votre billet ?… - J'ai la grippe !… » Caricature d'Honoré Daumier, 1858.
Les épidémies mondiales de grippe saisonnière sont des « pandémies » au sens ordinaire : l'Organisation mondiale de la santé (OMS) suit mondialement la grippe saisonnière pour la composition des vaccins antigrippaux[8]. Cependant, les termes depandémie grippale ou degrippe pandémique sont utilisés pour désigner plus particulièrement l'apparition d'un nouveau virus grippal qui se propage mondialement[9].
Pour l'OMS, « Une pandémie est une épidémie mondiale d'une maladie. Une pandémie de grippe peut survenir lorsqu'un nouveau virus grippal apparaît contre lequel la population humaine n'est pas immunisée. »[10]. Cette définition élimine la référence précédemment retenue à un « nombre élevé de morts et de maladie »[11].
En effet, selon Patrick Zylberman, professeur émérite d’histoire de la santé :
« Une pandémie grippale sera dès lors [aprèscelle de 1889-1890] définie d’un point de vueépidémiologique par untaux d'attaque élevé s’expliquant par une dissémination rapide et une très hautemorbidité (un très grand nombre de cas) ; le niveau de lamortalité n’entre pas dans cette définition, un taux d’attaque élevé n’impliquant pas nécessairement une très forte pathogénicité – autrement dit, une partie importante de la population est infectée sans que n’augmentent en proportion les formes graves de la maladie). L’effet des pandémies grippales sur la mortalité est d’ailleurs difficile à mesurer ; « l’excès de mortalité » (nombre de décès supérieur à la moyenne attendue durant une épidémie de grippe ou à la mortalité à la même période dans les années précédentes), notion élaborée dans les années 1840 parWilliam Farr, demeure encore aujourd’hui le seul concept utilisable. La morbidité est encore plus délicate à évaluer compte tenu du très grand nombre de cas bénins ou qui présentent peu de signes apparents et du nombre lui aussi très élevé de personnes infectées qui ne consultent pas »[12]. »
Dans ses plans de préparation (1999, 2005, 2009) contre une grippe pandémique, l'OMS a proposé des niveaux d'alerte organisés d'abord en six, puis en neuf phases[13],[14]. Les modifications actualisées de 2009 ont fait l'objet de critiques de la part de ceux qui y voient une influence de l'industrie pharmaceutique[15].
En 2017, l'OMS propose quatre phases pandémiques grippales : phase interpandémique, phase d'alerte (identification d'un nouveau sous-type de virus chez l'humain) phase pandémique (propagation mondiale), phase de transition (mesures de relèvement en fin d'épidémie). Ces phases mondiales ne doivent pas être confondues avec deux autres processus relevant, en dernier ressort, de la responsabilité du directeur général de l'OMS[16] :
La déclaration d'une pandémie qui entraîne des mesures réglementaires, de la part de l'OMS ou des États Membres.
Les actions nationales sont à dissocier des phases mondiales dans la mesure où l’évaluation mondiale du risque, par définition, n’est pas révélatrice de la situation dans chacun des États Membres[16].
Le facteur premier dans la propagation d'une épidémie est d'influer sur lenombre de reproduction de base, ouR0, c'est-à-dire le nombre de personnes qui sont en moyenne infectées par contagion par une personne malade, pendant la durée de sa maladie. Ce nombre est fondamental :
Si, chaque personne contaminée en contamine tôt ou tard une autre, mais la maladie reste à un niveau constant.
Si, le nombre de personnes porteuses diminuera exponentiellement, et l'épidémie finira par s'éteindre, simplement du fait que dans les conditions qu'elle rencontre, elle n'est pas suffisamment contagieuse.
Mais inversement, si, le nombre de personnes porteuses augmentera exponentiellement, d'autant plus rapidement que le est grand ; et une croissance exponentielle conduit très rapidement à un nombre de cas dépassant les capacités sanitaires.
Sur un territoire donné, la lutte contre une pandémie abordera trois aspects.
En premier lieu, éviter d'importer des cas pathologiques nouveaux, ce qui implique de fermer et filtrer les transferts de cas potentiellement contaminant, en maîtrisant les frontières.
Sur le plan médical, détecter et soigner au mieux les victimes de l'infection.
Imposer en tant que de besoin des dispositions de distanciation à l'ensemble de la population, y compris d'isolement ou de quarantaine, aux cas suspects
Il existe quatre niveaux de causes différentes et spécifiques menant à une pandémie[17] :
L'émergence d'un nouvel agent pathogène transmissible.
L'émergence d'une nouvelle maladie (manifestations cliniques) causée par ce nouvel agent.
L'origine d'une épidémie.
L'origine d'une pandémie.
Dans le cas de retour d'une maladie infectieuse déjà connue, seuls les niveaux trois et quatre sont concernés.
Le niveau 1 est surtout biologique. Il dépend des caractéristiques de l'agent, et de la capacité à le détecter. L'émergence est rendue visible par l'utilisation de nouvelles techniques (biologie moléculaire,bio-informatique). Par exemple, l'agent dusida n'a pu être conceptualisé que par la connaissance desvirus ARN, de nouveauxcoronavirus par l'utilisation de la bio-informatique.
Le niveau 2 est biomédical, mettant en œuvre des systèmes desurveillance épidémiologique de maladies ou de syndromes (découverte du sida par lesCDC).
Les niveaux 3 et 4 sont, pour l'essentiel, d'ordre environnemental et social. Les facteurs en jeu sont nombreux[17],[18] :
changements démographiques des populations humaines : urbanisation, densité des populations, déplacements et migrations.
comportements des individus : sexuel, alimentaire, rituels (rassemblements, pèlerinages…), de loisirs (tourisme exotique ou d'aventure), etc.
modifications écologiques : catastrophes naturelles, développement industriel, déforestation, construction de barrage, agriculture intensive…
commerce intercontinental de marchandises contenant ou transportant des germes ou des vecteurs. Par exemple le commerce des pneus usés (lieu de reproduction de moustiques) est un facteur de propagation d'arboviroses ; de même le commerce, légal ou illégal, d'animaux vivants (bétail, de laboratoire, denouveaux animaux de compagnie…) présente un risque de diffusion de maladies.
insuffisance des systèmes de santé (manque de vaccinations, de prévention et surveillance, d'infrastructure sanitaire…) ou leur mauvaise utilisation (matériel médical non stérile,mésusage d'antibiotiques développant unerésistance aux antibiotiques, expérimentations hasardeuses,xénogreffes…).
Il s'avère de plus en plus que les rapports entre les germes microbiens et les populations humaines devraient dépasser les métaphores militaires qui les opposent de façon radicale. Il faudrait interpréter les pandémies (ou épidémies dans un « village mondial ») comme unecoévolutiondarwinienne liée à des déséquilibres écologiques (démographie humaine et perturbations de l'environnement)[17].
SRAS (coronavirusSARS-CoV) : lesyndrome respiratoire aigu sévère de 2003 (uncoronavirus) a touché plus de 8 000 personnes, tuant près de 10 % d'entre elles, inquiétant le monde entier avec des pertes économiques importantes en Asie.
En 2015, levirus Zika, transmis par moustique, provoque des épidémies (maladie à virus Zika) dans près de70 pays, dont de graves atteintes chez les femmes enceintes auBrésil (nouveau-nés atteints demicrocéphalie)[20].
D'autres maladies présentent un risque important, mais elles ne sont pas incluses dans la liste, car il existe déjà des moyens de contrôle ou d'importants secteurs de recherches consacrés à ces maladies :sida,tuberculose,paludisme,grippe aviaire etdengue[19].
Lasurveillance épidémiologique est à la fois nationale, régionale (à l'échelle d'un continent) et mondiale. Elle porte à la fois sur la population humaine et la santé animale domestique ou sauvage. Au niveau régional ou mondial, il existe une surveillance parimagerie satellitaire (épidémiologie intégrée dans uneécologie du paysage)[22].
L'expertise des agents pathogènes, notamment des virus, est le fait des méthodes de biologie moléculaire. Celles-ci sont menées dans des réseaux de laboratoires spécialisés, et pour les agents pathogènes les plus dangereux, dans deslaboratoires de haute sécurité.
Sur le plan international, l'OMS peut formuler des recommandations et des conseils aux voyageurs. Une épidémie peut être déclarée par l'OMS d'abord comme uneurgence de santé publique de portée internationale, puis comme une pandémie. En situation pandémique, l'OMS propose des recommandations sanitaires stratégiques et degestion de crise, comme des mesures de confinement ou de limitation de déplacement.
Les épidémies deviennent possibles à partir de larévolution néolithique (vers 6000 av. J.-C. en Europe), dès que des groupes humains atteignent une taille suffisante, avec des contacts fréquents entre ces différents groupes, d'où l'importance de la sédentarisation et de l'urbanisation liées à l'agriculture et au commerce[23].
Les grandes épidémies sont d'abord rares, puis plus fréquentes avec les liaisons commerciales ou conflits militaires impliquant un réseau de cités de plus en plus peuplées et connectées à de longues distances. La première « pandémie » décrite est lapeste d'Athènes en 428 av. J.-C., rapportée parThucydide. Pandémie detyphus probable, elle serait venue d'Éthiopie, frappant l'Égypte, la Perse, et la Grèce[24].
À partir duMoyen Âge central, les nouveaux contacts avec le Proche-Orient relancent la lèpre. De grandes épidémies surviennent en Europe[28],[29]. Selon la chronique du moineMatthieu Paris, près de 19 000léproseries existent en Europe auXIIIe siècle[30], les historiens estiment que l'Europe en 1300 comptait environ 600 000 lépreux sur une population totale de 75 à80 millions d'habitants[31].
La peste bubonique réapparaît avec lapeste noire qui fait environ25 millions de morts en Europe entre1346 et1350 et probablement autant enAsie. C'est le début explosif de la deuxième pandémie de peste.
D'autres fléaux prennent de l'importance, comme le typhus lié auxcamps militaires, le paludisme qui se répand à partir de l'Italie, et latuberculose sous la forme desécrouelles.
Le développement des échanges humains et commerciaux, lesgrandes découvertes et les guerres favorisent l'extension des infections. Plusieurs maladies épidémiques sont distinguées ou redécouvertes comme lacoqueluche, ladiphtérie, lesoreillons, la grippe, la rougeole ou lascarlatine[33].
La variole et la rougeole déciment les civilisations amérindiennes auMexique, enAmérique centrale, et même lesIncas. Les envahisseurs décident de recourir àl'esclavage pour exploiter les colonies américaines. Avec lecommerce triangulaire, l'Afrique noire rejoint le circuit pandémique entre les Amériques et l'Eurasie. Elle en reçoit les maladies et elle en exporte d'autres comme lafièvre jaune et le paludisme[33].
La collaboration internationale se développe en même temps que la puissance des pandémies. Celle-ci est multipliée par les mutations sociales de larévolution industrielle et les transports modernes utilisant lamachine à vapeur.
Le paludisme oumalaria (principalement parPlasmodium vivax) décline en Europe, mais il atteint son expansion maximale en Amérique du Nord, où il est lié aux modifications de l'habitat et de l'activité agricole[37].Plasmodium falciparum devient une véritable menace pour les colonisateurs etindigènes lorsqu'elle atteint pour la première fois le continent américain lors d'échanges d'esclaves. La malaria fait des ravages dans la colonie deJamestown, ainsi que dans le Sud et le Midwest. En 1830, elle atteint le Pacific Northwest[38]. Pendant laguerre de Sécession, plus de 1,2 million de cas de malaria sont recensés chez les soldats des deux camps[39]. Le Sud des États-Unis continue à souffrir de la malaria dans lesannées 1930[40].
Lafièvre jaune est à l'origine de plusieurs pandémies dévastatrices[41]. Des villes américaines telles queNew York,Philadelphie etBoston, ont été touchées par cette pandémie. En 1793, l'une des plus grandes pandémies américaines de fièvre jaune tue plus de 5 000 personnes à Philadelphie — près de 10 % de la population. Près de la moitié des habitants ont fui la ville, y compris le PrésidentGeorge Washington[42]. À l'époque coloniale, l'Afrique de l'Ouest était connue sous le nom de« la tombe de l'Homme blanc » à cause de lamalaria et de la fièvre jaune qui y régnaient[43].
Des maladies épidémiques frappent surtout les enfants, elles ne peuvent être vraiment combattues qu'après identification de l'agent causal et immunisation passive (sérothérapie) ou active (vaccins). Ces épidémies reviennent régulièrement et sont de gravité variable. Les plus importantes, en fréquence comme en gravité, furent ou sont ladiphtérie, lapoliomyélite, lascarlatine, et larougeole[48].
Il y avait 3 à4 millions de cas de rougeole auxÉtats-Unis chaque année avant qu'un vaccin ne soit introduit en 1963[49]. La rougeole a tué près de200 millions de personnes dans le monde en150 ans[46].
Lagrippe espagnole, de1918 à1920, a été l'une des pandémies les plus mortelles de l'histoire de l'Humanité, avec de 20 à 40 millions de morts (80 à100 millions d'après des réévaluations récentes).
L'âge des pestes et des famines, lié à la révolution néolithique et à l'urbanisation.
L'âge du recul des pandémies, qui débute avec l'ère industrielle.
L'âge de la fin des pandémies, où les maladies infectieuses tendent à disparaître, remplacée par celle des maladies chroniques ou dégénératives dites « de civilisation ».
En 2009, le nouveau rapport de laCIA estime que« l'apparition d'une nouvelle maladie respiratoire humaine virulente, extrêmement contagieuse, pour laquelle il n'existe pas de traitement adéquat, pourrait déclencher une pandémie mondiale ». Il considère que cette apparition pourrait être liée à des« souches hautement pathogènes de la grippe aviaire telles que leH5N1 », ainsi qu'à« d'autres agents pathogènes, comme lecoronavirus duSRAS et diverses souches de lagrippe », et qu'elle pourrait intervenir« sans doute dans une zone à forte densité de population, de grande proximité entre humains et animaux, comme il en existe enChine et dans leSud-Est asiatique où les populations vivent au contact du bétail »[57],[58],[59]. L'OMS théorisa lamaladie X comme hypothèse d'un virus contagieux.
La troisième pandémie de peste est en phase dormante, mais une épidémie majeure a eu lieu àMadagascar en 2017, avec 2 417 cas confirmés ou suspects, dont209 décès parpeste pneumonique. Neuf pays en relation avec Madagascar ont dû se placer en alerte de peste. Cet exemple montre que les maladies anciennes disparaissent très rarement de façon définitive. D'autres exemples sont la fièvre jaune ou le choléra. Quarante épidémies de choléra sont signalées chaque année à l'OMS[20], la plus importante étant l'épidémie de choléra en Haïti de 2010.
Lesyndrome d'immunodéficience acquise (sida) est une pandémie actuelle, qui touche plus de 25 % de la population sud et est-africaine. En 2006, la prévalence duVIH chez les femmes enceintes enAfrique du Sud est de 29,1 %. L'enseignement des relations sexuelles en toute sécurité aide à ralentir la pandémie dans de nombreux pays africains grâce au système éducatif scolaire. Les infections se répandent continuellement enAsie et dans les continents américains. Le nombre de décès liés au SIDA en Afrique pourrait, selon les estimations, atteindre 90 à100 millions en 2025.
Le, l'Organisation mondiale de la santé annonce officiellement que l'épidémie deCovid-19 est devenue pandémique[60],[61]. Ceci intervient deux jours après la décision dugouvernement italien de placer tout lepaysen quarantaine.
On dénombre plus de528 millions de contaminations et plus de 6,3 millions de morts officiellement recensés à travers le monde à la date du[62]. Cependant, en tenant compte des morts non reportés dans les statistiques officielles, plusieurs sources estiment des quantités bien plus importantes : entre 12 et22 millions de morts[63] selon une étude publiée par la revueNature. Entre 13,3 et 16,6 millions de morts selon l'OMS[64].
En 2009, le risque d'une pandémie mondiale, une “nouvelle maladie respiratoire humaine virulente, extrêmement contagieuse” est établi par des analystes de la CIA et publié[67],[59]
Laplateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (Ipbes) publie en octobre 2020 un rapport[68] qui met en garde contre les risques d'une « ère des pandémies », concluant :« À moins que l'approche globale de la lutte contre les maladies infectieuses ne soit modifiée, des pandémies futures vont apparaître plus souvent, se propageront plus rapidement, causeront plus de dommages à l'économie mondiale et tueront plus de personnes que le COVID-19 ». Ce rapport, citant près de700 articles de recherche, conclut que les activités humaines à l'origine du changement climatique (agriculture intensive,artificialisation des sols, mondialisation des échanges commerciaux…) favorisent la diffusion des agents pathogènes pour l'humain :« on estime à 1,7 million le nombre de virus non découverts actuellement présents dans les mammifères et les oiseaux, dont 827 000 pourraient avoir la capacité d'infecter les êtres humains »[69].
À la suite de la maladie du Covid arrivée depuis la rentrée 2019 et dans la crainte de l'arrivée de laMaladie X, un traité en ce sens pourrait être signé d'ici juin 2024[70] et entrer en vigueur un an plus tard pour faire face aux épidémies futures[71], traité qui a l'air plutôt rassurant voire faible[72], entraînant néanmoins une désinformation[73].
↑WHO, mai 2009 : A pandemic is a worldwide epidemic of a disease. An influenza pandemic may occur when a new influenza virus appears against which the human population has no immunity.
↑WHO, avril 2009 : An influenza pandemic occurs when a new influenza virus appears against which the human population has no immunity, resulting in epidemics worldwide with enormous numbers of deaths and illness.
↑Norbert Gualde,Comprendre les épidémies : La coévolution des microbes et des hommes, Paris, Les empêcheurs de penser en rond / Le Seuil,, 402 p.(ISBN2-84671-135-6),p. 42-45