Movatterモバイル変換


[0]ホーム

URL:


Aller au contenu
Wikipédial'encyclopédie libre
Rechercher

Palestine (État)

32, 35,2
Cette page est en semi-protection longue.
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Page d’aide sur l’homonymie

Cet article concerne la Palestine en tant qu'État souverain. Pour la région géographique et historique, voirPalestine (région). Pour les territoires conquis par l’Égypte et la Jordanie de 1948 à 1967 puis par Israël, voirTerritoires palestiniens occupés. Pour les autres significations, voirPalestine.

État de Palestine

(ar) دولة فلسطين

Drapeau
Drapeau de la Palestine
Blason
Armoiries de la Palestine
Hymneenarabe : فدائي Fida'i[Note 1] (Fida'i, « Guerrierfedayin »)
Fête nationale
· Événement commémoré
Description de cette image, également commentée ci-après
  • Territoire revendiqué
  • Territoire revendiqué annexé parIsraël
  • Administration
    Forme de l'ÉtatRépubliquesemi-présidentielleunitaire[1]
    Reconnu par158 États[2]
    PrésidentMahmoud Abbas
    Vice-présidentHussein al-Sheikh
    Premier ministreMohammad Mustafa
    Président du Conseil législatifAbdel Aziz Doweik
    ParlementConseil législatif
    Langues officiellesArabe
    CapitaleJérusalem (de jure)[3]
    Ramallah (de facto)[4],[Note 2]

    31° 54′ N, 35° 12′ E

    Géographie
    Plus grande villeGaza
    Superficie totale6 020 km2
    Fuseau horaireUTC +2
    Démographie
    GentiléPalestinien(s), Palestinienne(s)
    Population totale(2023[5])5 483 450 hab.
    Densité911 hab./km2
    Économie
    PIB nominal(2022)en augmentation 19,698 milliards de$
    + 10,81 %[6]
    PIB(PPA)(2022)en augmentation 33,403 milliards de$
    + 10,52 %
    PIB nominalpar hab.(2022)en augmentation 3 681,841 $
    + 8,27 %[7]
    PIB(PPA)par hab.(2022)en augmentation 6 243,442 $
    + 7,98 %
    Taux de chômage(2022)en diminution 25,6 % de la pop. active
    - 2,65 %
    Dette publique brute(2022)Nominale
    en diminution 27,411 milliards d’ILS
    - 3,13 %
    Relative
    en diminution 44,617 % du PIB
    - 9,47 %
    MonnaieAucune,de facto :
    Shekel (ILS),Livre égyptienne (EGP) (bande de Gaza),Dinar jordanien (JOD) (Cisjordanie)
    Développement
    IDH(2021)en diminution 0,715[8] (élevé ;106e)
    IDHI(2021)en diminution 0,584[8] (88e)
    Coefficient de Gini(2016)33.7
    Divers
    Code ISO 3166-1PSE, PS
    Domaine Internet.ps
    Indicatif téléphonique+970
    Organisations internationales

    UNESCO (membre depuis le 31 octobre 2011[9])
    ONU (observateur depuis le 29 novembre 2012[10])
    Ligue arabe (membre depuis 1976)
    Union pour la Méditerranée (depuis 2008, membre fondateur)

    Partenariat Euromed (depuis 1995, membre fondateur)

    modifier

    LaPalestineÉcouter, en forme longue l'État de Palestine (enarabeدولة فلسطين,Dawlat Filasṭīn), est unÉtat souverainde jure (loi palestinienne, siège d'État observateur à l'ONU, largereconnaissance internationale) et unproto-Étatde facto (occupation israélienne, défaut de souveraineté territoriale, absence de monnaie)[11]. Situé auMoyen-Orient, l'État de Palestine est présent sur lesterritoires palestiniens occupés et revendique labande de Gaza,Jérusalem-Est et l'entièreté de laCisjordanie, mais il est soumis depuis sa fondation entre 1988 et 1997[Note 3] à une forte instabilitéadministrative etterritoriale. Ses frontières sont,de facto et depuis lesaccords d'Oslo signés en 1994, celles deszones A et B de laCisjordanie, gouvernée partiellement par l'Autorité palestinienne, et celles de labande de Gaza, sous contrôle duHamas depuis 2007 mais revendiquée par l'Autorité palestinienne. Sa capitale estde jureJérusalem, cependant le siège du gouvernement palestinien se situede facto àRamallah en raison de l'annexion deJérusalem-Est parIsraël[12].

    Anciennement intégrés à l'Empire ottoman, puis passéssous mandat britannique après laPremière Guerre mondiale, lesPalestiniens émergent comme peuple expulsé ou dépendant ayant vocation à disposer d'unÉtat à la suite duplan de partage de la Palestine, de ladéclaration d'indépendance de l'État d'Israël, et de laguerre israélo-arabe de 1948-1949. La déclaration du de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP)en exil àAlger a été retenue commedéclaration d'indépendance et acceptée comme telle par laLigue arabe et l'Organisation de la coopération islamique. Il adhère à l'Unesco en 2011, et le à l'Organisation des Nations unies (ONU) en tant qu'État observateur non-membre. C'est l'un des États les plus controversés au monde : sasouveraineté nationale, sa reconnaissance internationale, sa politique, sesréfugiés, son territoire et ses frontières, sacapitale même sont l'objet de conflits armés et de débats politiques incessants. En septembre 2025, il estreconnu par158 États[2] (80 % des193États membres que compte l'Organisation des Nations unies plus leVatican), mais ne l'est pas par lespays d'Amérique du Nord, ainsi que la plupart de l'Europe de l'Ouest, notamment les pays duG7.

    Urbanisé dès l'Antiquité, ses villes principales sontJérusalem-Est, sacapitalede jure,Ramallah, sa capitalede facto,Bethléem,Hébron,Jéricho,Naplouse,Jénine, etGaza. Cetteurbanisation précoce lui permet de disposer d'unpatrimoine urbanistique dense (édifices religieux, palais,sanctuaires,citadelles,fortifications,souks, bains, cimetières,mausolées)[13], de milliers d'écoles, dequarante neuf établissements d'enseignement supérieur[14], scolarisant des dizaines de milliers d'étudiants, de bibliothèques, d'hôpitaux, ainsi que descientifiques,d'intellectuels et de cadres (ingénieurs,médecins,juristes,entrepreneurs) bien formés et renommés[15],[16].

    Embrassant des régions et des villes centrales dans laBible (Jérusalem,Bethléem,Judée etSamarie) et deslieux saints de l'islam[Note 4],[Note 5],[17],[18],[19],[20],[21],[22],[23],[24],[25],[26], situés historiquement au cœur de plusieursempires et au croisement de nombreusesroutes commerciales, la Palestine dispose en outre d'unpatrimoine culturel,historique etarchéologique considérable (nombreux musées, vestiges et sites de fouilles), de nombreuxsites de pèlerinages religieux (Dôme du Rocher,Saint-Sépulcre,Mur des Lamentations,basilique de la Nativité,Tombeau de Rachel,mosquée al-Aqsa)[Note 4],[17],[18],[27], ainsi que d'unartisanat ancien et reconnu (sculpture de bois d’olivier,broderie,nacre,poterie,verre soufflé,mosaïque,céramiqued'Hébron,maroquinerie,orfèvrerie,savons,keffiehs,sandales,dattes medjoul,zaatar)[28],[29], auxquels s'ajoutent dessites naturels exceptionnels, qui en font unedestination touristique potentiellement majeure. En revanche, contrairement à plusieurs de ses voisins, il ne possède pas de ressources enhydrocarbures etminerais avérées.

    C'est le plus petit État ensuperficie et enpopulation du Proche-Orient, derrière leLiban, néanmoins il possède un accès à laMéditerranée et à lamer Morte, ainsi qu'aux fleuvesJourdain etBésor[30]. Son altitude varie de 423 mètres au-dessousde la mer sur les rives de la mer Morte à un peu plus de 1000 mètres au sommet des montsJarmuk etHébron, présente une grande variété de reliefs, avec des régions deplaines, devallées et decollines, exploitables pour l'agriculture (basse plaine deJezreel, vallée du Jourdain, plaine côtière de la bande de Gaza), mais aussi des régions plus montagneuses, arides ou désertiques (monts de Judée,désert de Judée,Shéphélah). Il présente la particularité d'être en discontinuité territoriale, réparti depuis 1948 entre laCisjordanie continentale, enclavée entreIsraël et la Jordanie, et uneexclave côtière de plus petites dimensions située entre Israël et l'Égypte : labande de Gaza, un desterritoires les plus densément peuplés au monde[31]. L’État de Palestine a en outre une des populations les plusjeunes et les plus dynamiques du monde en termes denatalité. Ces atouts et ces particularités posent des défis souvent difficiles à relever pour un État palestinien encore largement dysfonctionnel et entravé.

    Ainsi, l’État de Palestine figure-t-il parmi les moinsdéveloppés, les pluscorrompus, les pluspauvres et les plusdéficitaires commercialement de la région. D'un point de vue économique, sonindustrie, embryonnaire, est constituée pour l'essentiel de petites unités de production, et largement entravée dans son développement par les régimesnormatifs,bancaires,douaniers etfiscaux imposés depuis 1967 parIsraël[11],[12]. Sonsecteur bancaire est inexistant[32]. Ses villes sont déconnectées de leurs territoires ruraux limitrophes par les schémas d'occupation[11],[12]. Son agriculture, qui peine à se moderniser, pâtit largement de son morcellement territorial, desconfiscations de terres, ainsi que desrestrictions de circulation,quotas d'exportation et de laconcurrence déloyale israéliens[11],[12]. Sesinfrastructures historiques, désorganisées ou confisquées au gré des guerres, sont aujourd'hui insuffisantes, ou dépassées[11],[12].

    Si ces difficultés peuvent largement s'expliquer par leconflit israélo-palestinien et spécifiquement par lacolonisation israélienne, aboutissant à de fréquentes interventions militaires et annexions, avec un régime d'occupation et de subordination politique et socio-économique très dur qui l'empêche de se structurer comme État indépendant, reconnu et stable, l'État de Palestine souffre aussi de ses dissensions politiques internes, d'une absence de stratégie dedéveloppement propre, desingérences étrangères constantes, et des effets deprédation ou du rejet des pays arabes voisins, particulièrement de l'Égypte et de laJordanie[11],[12], auxquelles il est étroitement uni par sonhistoire et ses centaines de milliers defrontaliers. Sadiaspora, représente près de la moitié de lapopulation jordanienne et près du quart de lapopulation israélienne (que sont lesArabes israéliens), ainsi que des communautés nombreuses enSyrie, auLiban, enÉgypte, enArabie saoudite, et plus largement partout dans le monde, jusqu'auxÉtats-Unis. Le statut, la situation, les droits et même l'influence des millions deréfugiés palestiniens constituent des enjeux diplomatiques, économiques, logistiques, politiques, démographiques et même militaires majeurs dans la région.

    En septembre 2025, 158 pays sur les 193 membres de l’ONU reconnaissent officiellement l’État dePalestine. Cette reconnaissance s’étend sur plusieurs continents, incluant la majorité des pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine, ainsi qu’un nombre croissant depays européens. Les récentes reconnaissances par leCanada, l’Australie, lePortugal, leRoyaume-Uni et laFrance marquent une étape importante, faisant du Canada et du Royaume-Uni les premiers pays duG7 à franchir ce pas. Ce large soutien diplomatique reflète un consensus international en faveur de la solution à deux États et renforce la légitimité de la Palestine sur la scène mondiale[33],[34].

    Histoire

    Pour un article plus général, voirHistoire de la Palestine.

    Émergence du nationalisme palestinien auXIXe siècle

    Articles détaillés :Nationalisme palestinien etPalestine ottomane.

    Le lent déclin de l'Empire ottoman, qui peine à se réformer, et l'écho très fort dumouvement européen des nationalités duXIXe siècle auprès des élites et intellectuels arabes amènent l’émergence au début duXXe siècle dunationalisme arabe dans les provinces ottomanes d'Afrique du Nord et duMoyen-Orient, particulièrement en Syrie, le terme « Syrie » étant à comprendre à l'époque dans son acceptation historique de « Grande Syrie », englobant leLiban et le nord de la Palestine[35].

    Parmi ses figures émergentes, un des premiers théoriciens dunationalisme arabe estNegib Azoury, unmaronite libanais très influencé parMaurice Barrès, qui a exercé comme fonctionnaire à Jérusalem et qui publie en français à Paris, en 1904,« Le réveil de la nation arabe dans l'Asie turque ». Poursuivi par le pouvoir ottoman, il fuit le pays mais continue son action en animant un petit groupe d'opposition en exil en Égypte, d'où il émet le projet de fonder une « Ligue de la patrie arabe », avec le soutien de laFrance[36].

    En Palestine même, les notables traditionnels restent fidèles au sultan,calife de l'islam, mais un mouvement de contestation apparaît chez les jeunes gens instruits issus des familles de notables ou du monde du négoce, hésitant entre le nationalisme arabe et une simple demande dedécentralisation. En à Jaffa, pendant lafête juive dePourim, des affrontements opposent les immigrants juifs aux Arabes[37]. En 1908 et 1910, la presse palestinienne fait campagne contre la vente de terres aux Juifssionistes[38]. L'opposition à l'absolutisme du sultanAbdülhamid II trouve aussi des échos chez les jeunes officiers ottomans des garnisons de Jaffa et de Jérusalem à la veille de larévolution des Jeunes-Turcs de 1908[39].

    Très vite, la question de l'avenir de la Palestine, centrale dans lemonde musulman, mais aussi pour leschrétiens et lesJuifs[40], et qui fait l'objet de nombreuses prédations, s'impose aux grandes figures arabes. À partir de 1914, cette question devient d'autant plus pressante que laPremière Guerre mondiale pousse les Européens à chercher des soutiens partout sur la scène internationale, et au sein des groupes de pression et des grands acteurs des sociétés civiles, et que l'un des mouvements les plus influents de l'époque est lemouvement sioniste, implanté un peu partout enOccident, qui dispose de moyens et de relais politiques, financiers et médiatiques puissants[41]. Tous ont conscience qu'en cas de défaite de l'Allemagne et de l'Autriche-Hongrie, l'Empire ottoman s'effondrera définitivement, et que son immense territoire fera l'objet d'un partage entre les vainqueurs du conflit et leurs alliés.

    Pendant laPremière Guerre mondiale au Proche-Orient, la Palestine sert de base à l'armée ottomane pendant lacampagne du Sinaï et de la Palestine. Elle est le point de départ de lapremière offensive de Suez (janvier-) puis de laseconde offensive (). En 1917, les Britanniques parviennent à rompre les lignes ottomanes et traversent le désert duSinaï : après unéchec devant Gaza (mars-), ilss'emparent de Gaza et Bir es-Seba (septembre-) puisde Jérusalem et Jaffa (novembre-).

    C'est dans ce contexte que le 2 novembre 1917, laDéclaration Balfour est adressée à l'homme politique sioniste britannique LordLionel Walter Rothschild par le gouvernement britannique, qui se déclare en faveur de l'établissement d'un« foyer national pour le peuple juif » en Palestine. Un an plus tard, la défaite de l'Allemagne fait prendre conscience auxgrandes familles princières arabes qu'elles ont intérêt à se positionner vite auprès des Britanniques et des Juifs sionistes, pour pouvoir profiter des changements imminents. En 1919, l'émirFayçal ibn Hussein, fils du roi duHedjaz et futur roi deSyrie, et le scientifiqueChaim Weizmann, futur président de l'Organisation sioniste mondiale, signent l'accord Fayçal-Weizmann à laconférence de paix de Paris, qui prévoit d'entamer une coopérationjudéo-arabe pour le développement d'unfoyer national juif enPalestine, alors occupée par leRoyaume-Uni, ainsi que la création d'une grandenation arabe unique sur la plus grande partie duMoyen-Orient.

    Par le vide de pouvoir et de légitimité qu'il crée, et par les espaces de liberté et les opportunités qu'il ouvre, l'effondrement de l'Empire ottoman en 1920-1923 achève de rendre la question palestinienne explosive. Vainqueurs de la Première Guerre mondiale, laFrance et leRoyaume-Uni reçoivent alors desmandats sur ses différents territoires arabes ayant vocation à être partagés. Confronté aux multiples projets de colonisation et de partage de son pays, et voyant que les Palestiniens n'ont pas de représentants et sont exclus de toutes les négociations, dès 1920, lemufti de JérusalemMohammed Amin al-Husseini devient l'un des principaux dirigeants dunationalisme palestinien. À ce titre, il s'oppose activement ausionisme et est considéré comme l'instigateur de 1921 à 1937 des émeutes en Palestine, dont lemassacre d'Hébron en 1929.

    En 1925, le haut notable syrienIzz al-Din al-Qassam lui emboite le pas et lance un premier appel audjihad (la lutte armée religieuse) pour soutenir son action politique, d'abord contre lesFrançais en Syrie, puis très vite contre lemouvement sioniste et lesBritanniques enPalestine mandataire, en prônant la lutte armée systématique comme moyen d'action politique[42]. Pour donner forme à son appel, il fonde en 1930 une organisationparamilitaire, laMain noire qui se lance dans des attaques contre les Juifs et les Britanniques en Palestine. De 1921 à 1935, ses actions sont coordonnées avec celles du grand-mufti Mohammed Amin al-Husseini[43]. Le nationalisme palestinien est alors conforté par les déclarationsantisionistes de l'ensemble des dirigeants arabes des régions limitrophes lors de laconférence de Bloudan de 1937.

    Pour comprendre la montée rapide des tensions et des violences dans le pays, et bien saisir les enjeux qui l'entourent et à bien des égards le dépassent, il faut resituer la Palestine à une échelle globale dans le contexte denationalisme arabe naissant, redéfinissant ses identités : carrefour stratégique entre de multiples régions historiques duProche-Orient, pont entre l'Afrique du Nord et l'Asie, charnière dumonde arabe, fenêtre duProche-Orient vers l'Occident, pays deslieux saints des trois grandesreligions monothéistes, terre depèlerinages internationaux depuis deux mille ans, destination historique desCroisades, objet d'un projet decolonisation communautaire ethnoreligieux de la part desJuifs d'Europe etd'Amérique, alors que laPremière Guerre mondiale a établi en Europe le principe dudroit des peuples à disposer d'eux-mêmes.

    Tout contribue, à ce moment, à ce que la Palestine devienne uncatalyseur de toutes les attentes et frustrations travaillant la région, et un enjeu international qui dépasse largement le simple cadre levantin, d'autant que lemandat pour la Palestine que laSociété des Nations a donné auRoyaume-Uni en 1920-1923 l'a placée sous la tutelle politique et administrative d'une puissance coloniale européenne lointaine qui favorise son développement, mais qui est prompte à le négocier entre ses différentes communautés selon ses intérêts, et qui a reçu pour mission d'y établir un « foyer national pour le peuple juif », prélude aux yeux de nombreux sionistes à la fondation d'un État juif[44].

    La Palestine mandataire : Grande Révolte arabe et Livre blanc

    Article détaillé :Palestine mandataire.
    Mandat britannique enPalestine et enTransjordanie.

    Avec la défaite, en 1918, puis l'effondrement et le partage de l'Empire ottoman en 1920-1923, qui entraînent l'occupation duProche-Orient par laFrance et leRoyaume-Uni, commence la période de la « Palestine mandataire ». Cette expression, « Palestine mandataire », désigne deux choses. D'une part, elle fait référence au statut politique et administratif établi au profit du Royaume-Uni par laSociété des Nations enPalestine et enTransjordanie en 1920, restreint à partir de 1923 à la seulePalestine. D'autre part, elle fait référence au pays concret auquel s'applique ce statut, connu jusqu'alors sous la seule appellation historique de « Palestine », en tant que réalité humaine et physique, et que potentielle entité étatique indépendante, arrêtée dans des frontières administratives claires et reconnues, situé entre leJourdain et laMéditerranée, et leLiban et lamer Rouge.

    Les termes exacts et la délimitation du mandat politique et administratif du Royaume-Uni sont le fruit de tractations entreBritanniques,Français,Arabes etJuifs, sur la base des différents accords et promesses passés entre eux entre 1914 et 1923. Au moment où ce mandat est établi, tous ont conscience que la période de la Palestine mandataire engage une étape préparatoire avant la prise d'indépendance du pays, et que cette étape a vocation à être d'assez courte durée, surtout en contexte de montée desnationalismes arabes et des premiers mouvements de décolonisation.

    Dans les faits, ce régime couvrira effectivement une période assez courte. En effet, quoi qu'elle soit abrogée formellement en 1946, pour laisser place à un régime de tutelle, on considère communément que l'existence de laPalestine mandataire s'étend de 1920 à 1948, année du retrait britannique et de laproclamation d'indépendance de l'État d'Israël, soit une durée de vingt-huit ans. Mais ces vingt-huit années constituent des années charnières dans son histoire, tant du point de vue des clivages qu'elles produisent au sein de sa société, que de sa structuration comme État autonome viable, et futur État indépendant.

    Conformément aux dispositions du mandat, la Palestine mandataire est administrée par un « haut-commissaire britannique pour la Palestine », nommé par legouvernement du Royaume-Uni. Pour mener à bien sa mission, ce dernier est secondé par une administration mixte dominée par les Britanniques, qui s'occupe de la gestion courante des affaires et du développement économique du territoire. Dotée de tous les attributs d'un État fonctionnel, la Palestine mandataire dispose d'une monnaie propre, lalivre de Palestine, étroitement liée à lalivre sterling, deservices publics (écoles, hôpitaux, etc.), d'unelégislation propre, complétée régulièrement par les administrateurs britanniques, deservices postaux, de bureaux statistiques, d'archives, d'infrastructures modernes, d'une économie florissante très intégrée à la région, et deforces armées chargées de la défense du territoire et du maintien de l'ordre.

    D'un point de vue juridique, la Palestine mandataire est régie par un Order in Council du 14 août 1922, modifié notamment le 24 juillet 1925. D'un point de vue historique, elle devient très vite le théâtre d'un conflit de plus en plus violent opposant Arabes et Juifs sionistes palestiniens, dont les revendications nationalistes respectives ne peuvent être conciliées par les Britanniques en contexte d'immigration de masse juive européenne.

    Insurgés arabes lors de la Grande Révolte arabe de 1936-1939.

    Établi sous l'égide de laSociété des Nations pour une durée limitée, le mandat britannique a pour objectif la mise en place en Palestine d’un« foyer national pour le peuple juif », préalable à l'indépendance du pays, en respectant le fait que rien soit « fait qui puisse porter atteinte aux droits civiques et religieux des collectivités non juives existant en Palestine », conformément aux engagements pris dans laDéclaration Balfour de 1917, repris dans les dispositions du mandat. Toutefois, constatant les tendances parfois hégémoniques de certains sionistes, la politique foncière et de colonisation très agressive de nombreuses organisations sionistes, et le caractère massif de l'immigration juive, tout au long du mandat, de nombreux responsables Britanniques, dontWinston Churchill, rappellent que leur mission est de permettre l'établissement en Palestine d'un foyer national juif, pas de transformer toute la Palestine en foyer national juif[45],[46].

    Après lagrand révolte de la population arabe de 1936-1939, dont la répression fait plus de 5 000 morts[47], et afin d'apaiser le la colère de la population arabe du pays, qu'ils craignent de voir basculer dans le camp de l’Allemagne à la veille de la Seconde Guerre mondiale, les Britanniques publient, en 1939, untroisième Livre blanc, par lequel ils s'engagent à réduire drastiquement l’immigration juive, limiter la vente de nouvelles terres aux Juifs, et annoncent que sous dix ans, la Palestine pourra devenir un État indépendant unitaire, comme l’exigent les dirigeants arabes palestiniens[48]. Mais laSeconde Guerre mondiale, qui éclate en 1939, détache un temps les Britanniques des affaires internes palestiniennes, pour les forcer à se concentrer sur la défense de leur territoire et de leur empire, et elle relègue ces questions au second plan. À l'issue de la guerre, malgré les mesures de restriction, l'immigration juive reprend, alimentée par les flux de réfugiés et de rescapés dugénocide des juifs d'Europe par l'Allemagne nazie.

    Lemassacre de Deir Yassin de villageois palestiniens a été perpétré par des milices terroristes sionistesIrgoun etLehi durant laguerre israélo-arabe de 1948-1949.

    Sur l'ensemble de la période mandataire, la population du pays passe de 55 000 Juifs pour 560 000 Arabes en 1918[49] à 600 000 Juifs pour 1 200 000 Arabes en 1948. Les violences et les attentats se multipliant après 1945, et voyant que la situation devient ingérable, en, les Britanniques remettent la question de la Palestine et leur mandat à l’ONU. Celle-ci vote lapartition de la Palestine en deux États, unÉtat juif et un État arabe. LesPays arabes et les Arabes de Palestine Palestiniens ayant rejeté le plan de partition proposé par l'ONU[50], ayant échoué à faire aboutir leur déclaration d'indépendance du 1er octobre 1949, et n'étant pas parvenus à empêcher la naissance de l’État d'Israël, à la fin du mandat britannique, et à l'issue de laguerre israélo-arabe de 1948-1949, le territoire de la Palestine mandataire a été partagé de fait entre Israël, l'Égypte et la Jordanie.

    Plan de Partage de la Palestine mandataire et le conflit de 1947-1948

    Articles détaillés :Guerre civile de 1947-1948 en Palestine mandataire,Plan de partage de la Palestine,Guerre israélo-arabe de 1948,Accords d'armistice israélo-arabes de 1949 etRéfugiés palestiniens.
    Map comparing the borders of the 1947 partition plan and the armistice of 1949.
    Plan de partage de la Palestine de l'ONU de 1947 :
      Zone désignée pour un état juif
        Zone désignée pour un état arabe
        Corpus separatum de Jérusalem (ni juif ni arabe)

    Frontières suite à l'armistice de 1949 :
        Territoire arabe de 1949 à 1967
          Israël d'après les lignes de l'armistice de 1949

    En ouvrant la perspective d'un départ des Britanniques, prélude à l'indépendance du pays, la fin de laSeconde Guerre mondiale fait basculer la Palestine mandataire dans une véritable guerre civile. De part et d'autre de la société palestinienne, les attentats et les violences se multiplient. Les responsables juifs sionistes et arabes musulmans portent alors des projets d'indépendance opposés, et totalement incompatibles. Le conflit entre lacommunauté juive et lacommunauté arabe de Palestine devenant ingérable, les Britanniques décident en février 1947 d'abandonner leur mandat et de le remettre à l'ONU. Très vite, celle-ci propose de procéder au partage du territoire du pays, afin d'y créer deux États, un État juif et un État arabe, tout en faisant de Jérusalem et de ses alentours uncorpus separatum sous statut international. Unplan de partage est présenté à l'Assemblée générale des Nations unies en novembre 1947, afin d'être soumis au débat et au vote.

    Les Arabes palestiniens et les États arabes voisins rejettent ce plan, qui attribue aux Juifs — qui constituaient un tiers de la population — 55 % de la Palestine, et réclament l'indépendance de toute la Palestine, avec le maintien de son unité administrative et de son intégrité territoriale[51]. Malgré leur rejet, le plan est voté le. Entretemps le plan rejeté par la partie arabe a été accepté par la partie juive. Le, la veille de l'expiration du mandat britannique,David Ben Gourion proclame l'indépendance de l’État d'Israël. En réponse, le, invoquant le droit à l'autodétermination pour les Arabes de la Palestine mandataire, laLigue arabe déclare la création d'un gouvernement palestinien indépendant. Le ungouvernement arabe de toute la Palestine[52],[53] est établi dans la bande de Gaza occupée par l'Égypte. Cette décision n'est pas acceptée par la Jordanie, qui a alors pour projet de fusionner avec la Palestine en un État unique, et quiannexe les territoires qu'elle occupe. Quelques jours plus tard, uneAssemblée constituante palestinienne se réunit, élit comme président le grand-mufti HadjMohammed Amin al-Husseini et prend le nom de « Conseil national palestinien ». Cette Assemblée vote également une Constitution provisoire[54], mais cette proclamation n'est suivie d'aucune reconnaissance internationale.

    La situation est alors complexe. Tout de suite après sa proclamation d'indépendance, cinq États arabes avaientdéclaré la guerre à l'État d'Israël[55], afin de prendre la main sur le conflit. Sur le moment, leur intervention avait pu donner le sentiment aux Palestiniens d'un soutien massif. Mais en réalité, à partir de septembre 1948, leur manque de moyens, leur isolement et les ingérences directes parfois intéressées de ces États étrangers, aux stratégies souvent divergentes, et pas coordonnées, font perdre aux Palestiniens la maîtrise de leur destin. Depuis le 15 mai, des contingents de quatre des sept pays membres de laLigue arabe de l'époque, l'Égypte, l'Irak, la Jordanie et la Syrie ainsi que l'Armée de libération arabe, ont envahi le territoire de l'ex-mandat britannique de Palestine. Au sein de ces forces armées dirigées par des chefs d'États, les Palestiniens n'ont alors qu'un rôle de supplétifs. La guerre, qui dure jusqu'en 1949, se solde par la défaite des armées arabes et desmilices palestiniennes. Les Palestiniens qualifient cette défaite de « Naqba », la catastrophe.

    En 1949, Israël signe desarmistices séparés avec l’Égypte, le Liban, la Jordanie et la Syrie. Selon ces accords d'armistice, le territoire d'Israël comprend environ 78 % de la Palestine mandataire, soit 18 % de plus que défini par proposition de partition de l'ONU[56]. Les lignes de cessez-le-feu, dénommées « Ligne verte », deviennent les frontières de facto de l'État d'Israël et desterritoires palestiniens. Labande de Gaza et laCisjordanie sont respectivement occupées par l’Égypte et la Jordanie, qui annexe le territoire qu'elle occupe ainsi que lavieille ville de Jérusalem. Israël est reconnu dans ces nouvelles frontières, mais les annexions de labande de Gaza par l'Égypte, de laCisjordanie et deJérusalem-Est par laJordanie ne sont pas reconnues par la communauté internationale. À la suite de ce conflit, environ 700 000 des 900 000 Arabes palestiniens ont fui ou ont été expulsés des territoires qui sont devenus l’État d'Israël[57], sans aucune perspective de retour.

    Naissance de l'Organisation de libération de la Palestine

    Pendant les deux décennies qui suivent laNakba de 1948, les armistices de 1949, et l'annexion de ses territoires, la cause palestinienne minée par sa défaite face au nouvel État d'Israël cherche un second souffle. Cette démarche est d'autant plus difficile qu'elle se heurte à une forte hostilité de la Jordanie. Tout de suite après avoir annexé laCisjordanie etJérusalem-Est, le 20 décembre 1948, le roiAbdallahIer a remplacé le meneur palestinienMohammed Amin al-Husseini comme mufti de Jérusalem par son rival de longue date Husam al-Din Jarallah. L'assassinat du roi le 20 juillet 1951, à la veille de pourparlers secrets projetés avec Israël, par un militant partisan de Husseini, Mustafa Ashu, accentue encore l'hostilité jordanienne à la cause palestinienne. En guise de représailles, les autorités jordaniennes interdisent à al-Husseini et ses partisans de revenir à Jérusalem.

    N'étant plus en mesure d'accéder à ses propres territoires, le gouvernement palestinien est entièrement transféré auCaire fin octobre 1948 et devient ungouvernement en exil, dénué d'assise territoriale. Si l'on en croit lesrenseignements israéliens, pendant les années 1950, al-Husseini maintient ses liens avec des cellules armées et orchestre des attaques enIsraël, ainsi que de nombreux raids frontaliers depuis les territoires contrôlés par laJordanie et l'Égypte, ce qui accroit sa popularité dans les pays arabes. En 1951, il participe au Congrès islamique mondial àKarachi, au Pakistan dont il est élu président. Sa présence aux autres congrès islamiques auPakistan lui permet de renforcer sa popularité dans ce pays. En avril 1955, il assiste à laconférence de Bandung enIndonésie, en tant que représentant du Yémen, afin d'encourager au soutien de lacause palestinienne dans lespays en voie de développement.

    Cette conférence réunissant les pays du Sud constitue une étape importante vers la création dubloc des pays non alignés, qui devient vite un soutien crucial pour la cause palestinienne à l'ONU. À cette occasion, d'après l'historienLéon Poliakov, al-Husseini joue un rôle pivot dans l'alignement de pays africains et asiatiques sur les positions antisionistes défendues par les pays arabes. Tout au long de laconférence, le dirigeant palestinien s'efforce de « révéler les véritables visées sionistes » selon lui, à savoir « la constitution d'un vasteempire s'étendant duNil à l'Euphrate, incluant la ville sainte islamique deMédine ». Si les autres orateurs arabes prononcent également des discours anti-israéliens pendant la conférence, al-Husseini est selon Poliakov le plus éloquent et convainc son auditoire au point que, selon le compte rendu paru dansLe Monde du 20 avril 1955, « la résolution anti-israélienne est le seul point d'accord de la conférence ». Gêné par cette influence, qui entrave ses propres ambitions de leader des non-alignés, Nasser décide de dissoudre le gouvernement panpalestinien historique établi au Caire en 1959, en mettant en avant le projetpanarabe d'uneRépublique arabe unie englobant laSyrie, l'Égypte et laPalestine.

    Après ce premier coup dur porté par Nasser en 1959, la fondation de l'OLP en 1964 avec le soutien du dirigeant égyptien, et sous son autorité, marque la fin définitive de l'influence du gouvernement panpalestinien historique. Au cours des années suivantes, al-Husseini « disparaît graduellement dans la presse arabe » et il n'est plus vu aux conférences arabes ou islamiques. Lenationalisme palestinien connaît un regain d'influence en à l'issue de laguerre des Six Jours, au cours de laquelle Israël conquiert les territoires annexés par la Jordanie en 1949, Jérusalem-Est incluse, ainsi que labande de Gaza gérée par l'Égypte et leGolan appartenant à la Syrie. Mais à partir de ce moment, c'est l'OLP qui est à la manœuvre.

    Un « État dans l'État » jordanien
    Article détaillé :Septembre noir.

    Par ses structures et sa situation territoriale, l'OLP est une organisation complexe et difficile à appréhender, sorte de confédération de mouvements de résistance (Fatah, FPLP, FDLP), à la fois militaire et politique, ayant pour vocation de représenter lanation palestinienne privée de sa souveraineté, et en même temps d'organiser en son sein sa vie politique, et éventuellement de servir de base pour son retour et la construction d'un État le jour où elle obtiendra son pays. Une autre difficulté tient au fait que la nation palestinienne qu'elle prétend représenter est pour moitié dans des territoires palestiniens occupés ou annexés, et pour moitié réfugiée dans les pays limitrophes, notamment en Jordanie, où elle représente près de 75 % de la population.

    En s'appuyant sur cette population réfugiée, dans les années qui suivent sa fondation, leFatah, une des organisations regroupées au sein de l'OLP deYasser Arafat dont l'infrastructure est chassée de Cisjordanie, installe un véritable « État dans l'État » en Jordanie. Les régions de Jordanie où les Palestiniens rejettent en masse l'autorité duroi Hussein se multiplient. Depuis ces zones palestiniennes, l'OLP effectue desraids et desattaques terroristes contre le reste du territoire jordanien et contre Israël. Yasser Arafat appelle ouvertement au renversement de la monarchiehachémite en s’appuyant sur le fait que 75 % des habitants de la Jordanie sont alors Palestiniens.

    Cette hostilité très forte de Yasser Arafat au pouvoir hachémite tient au fait que ce dernier nie l'existence et la légitimité de la résistance palestinienne depuis 1948, qu'il fasse tout pour la saper au niveau international, et qu'il ait purement et simplement annexé les territoires palestiniens limitrophes à son pays après la défaite de 1949, et proclamé le 27 juillet 1953 queJérusalem-Est était la « capitale alternative duRoyaume hachémite et faisait partie intégrante et inséparable de la Jordanie »[58]. Faute de pouvoir disposer de leurs propres territoires, les Palestiniens décident donc après la guerre des Six Jours de mettre la main sur le territoire jordanien, et de conquérir son État de l'intérieur.

    En réaction, le, le roi Hussein de Jordanie déclenche des opérations militaires contre lesfedayins de l'Organisation de libération de la Palestine, pour restaurer la légitimité de sa monarchie à la suite de plusieurs tentatives palestiniennes de coups d'État pour la renverser. La violence des combats fait plus de dix mille morts, en majorité des civils palestiniens. Le conflit entre l'armée jordanienne et l'OLP dégénère et se poursuit jusqu'en, date à laquelle Arafat et ses combattants sont finalement expulsés de Jordanie et trouvent refuge au Liban, sous protection de la Syrie.

    « Fatahland » au Liban

    Après son expulsion de Jordanie et son installation au Liban en 1971, l'OLP parvient à prendre le contrôle du sud du pays, qui prend le surnom de « Fatahland », et elle se met à lancer des attaques contre le nord d'Israël. La présence et les actions de l'OLP dans le sud du pays déséquilibrent la vie politique fragile du Liban, pays multiconfessionnel, au point qu'en 1975, la situation dégénère enguerre civile entre soutiens musulmans, panarabistes et socialistes des Palestiniens, et partisans chrétiens et occidentalistes d'Israël[59]. En réaction aux attaques qu'il essuie, et aux désordres qui déstabilisent son voisin, le 6 juin 1982, Israël déclenche l'opérationPaix en Galilée qui vise à expulser l'OLP duLiban du Sud et à y établir un État chrétien allié avec le soutien demilices chrétiennes libanaises desphalangistes.

    À l'issue dusiège de Beyrouth par l'armée Israélienne, en août 1982, l'OLP est forcée de quitter le Liban pour se réfugier àTunis. Profitant de ce départ, et déterminées à extirper toute influence palestinienne de leur pays, et à reprendre en main leur territoire, du 16 au 18 septembre 1982, les milices chrétiennes phalangistes libanaises massacrent lesPalestiniens du quartier de Sabra et ducamp de réfugiés palestiniens deChatila, situés àBeyrouth-Ouest. Ces dernières justifient le massacre par une vengeance de l'assassinat de leur dirigeant, le président libanaisBachir Gemayel quelques jours plus tôt[60].

    Ces évènements au Liban constituent un immense revers pour l'OLP et le nationalisme palestinien, qui perdent un point d'appui territorial essentiel, et sont vus de plus en plus comme des éléments de déstabilisation par les États arabes de la région. La victoire israélienne n'est de son côté que partielle : les forces israéliennes, puis leurs alliés chrétiens doivent se retirer à leur tour dusud du Liban, où le Fatah est très vite remplacé par un nouvel ennemi, leHezbollah.

    Première Intifada
    Articles détaillés :Première intifada etTerrorisme palestinien.

    Déterminé à éradiquer totalement l'OLP, en 1985, le Premier ministre d'Israël,Shimon Peres, fait organiser leraid israélien contre le quartier général de l'OLP à Tunis ; 50 Palestiniens et 18 Tunisiens sont tués[61]. L'échec de la stratégie terroriste du mouvement, sa situation difficile et sa perte d'influence, amènent alors ses dirigeants à essayer d'élaborer une nouvelle stratégie, en se concentrant sur le sort desterritoires palestiniens occupés. C'est dans ce contexte qu'intervient unsoulèvement spontané des Palestiniens dans ces mêmesterritoires contre l'Autorité israélienne, entre 1987 et 1993, qui s'accompagne d'émeutes populaires et d'attentats contre les colons et les militaires israéliens, ainsi que de conflits entre factions palestiniennes.

    Ces évènements, connus sous le nom dePremière intifada (littéralement : « première guerre des pierres »), conduisent à une vague de répression israélienne inédite dans les territoires palestiniens occupés, qui choquent par la disproportion des moyens ainsi que le déséquilibre des situations[62]. Les images diffusées dans les grands médias internationaux, montrant notamment des enfants palestiniens armés de pierres faire face à des militaires israéliens dans des tanks, ont un impact immense au niveau mondial. Ce soulèvement populaire, indépendant de l'OLP[63] aboutit à la relance des revendications nationalistes palestiniennes dès 1988, et permet à l'OLP de se remettre en selle, mais en changeant de méthode.

    En 1988, l'OLP accepte les résolutions242 et338 de l’ONU comme base pour une conférence internationale qui permettrait à la Palestine d'obtenir l'autodétermination : rejet du terrorisme comme moyen d'action et reconnaissance de l'État d'Israël[64]. L'OLP avait implicitement accepté dès 1973 l'existence de l’État d’Israël[65] et modifiera officiellement en avril 1996 sa charte au profit de lasolution à deux États[66],[67],[68]. Choquées par ce changement de méthode, de nombreuses voix au sein du mouvement national palestinien s’élèvent contre une OLP jugée trop modérée. LeHamas, proche desFrères musulmans, est fondé en 1987 dans le sillage de lapremière intifada[69]. Les autorités israéliennes favorisent dans un premier temps le développement de l'organisation islamiste afin d'affaiblir l'OLP[70]. Malgré ces oppositions internes, l'OLP décide de proclamer le 15 novembre 1988 àAlger un « État de Palestine » indépendant, avec le soutien duConseil national palestinien.

    Proclamation de l'indépendance à Alger en 1988

    Article détaillé :Déclaration d'indépendance de la Palestine.

    Reconnaissance de l'indépendance de la Palestine par l'Assemblée générale de l'ONU, puis par de nombreux pays

    Manifestation contre les forces de défense israéliennes,Chicago, États-Unis (2018)

    Un mois après sa déclaration d'indépendance d'Alger, le,Yasser Arafat s'adresse à l'Assemblée générale des Nations unies àGenève et réitère la déclaration d'indépendance de l'État de Palestine avec Jérusalem pour capitale. Il réaffirme ledroit au retour des réfugiés palestiniens et leur droit à l'autodétermination. Il ajoute son souhait de voir les États de la région bénéficier de la paix, la sécurité et la stabilité et il condamne le terrorisme sous toutes ses formes[71]. À la demande des États-Unis qui lui avaient refusé son visa pour faire la déclaration àNew York[72], il précise de nouveau le que ses vœux de paix concernent « l'État de Palestine, Israël et les autres voisins », qu'il « renonce à toute forme deterrorisme, incluant le terrorisme individuel, de groupe ou d'État » et qu'il reconnaît lesrésolutions 242 et338 duConseil de Sécurité comme base de négociation. Il conclut :« Nous voulons la paix. Nous voulons la paix. Nous sommes engagés pour la paix. Nous voulons vivre dans notre État palestinien[73]. »

    Le, la proclamation d'indépendance est reconnue dans la résolution 43/177 de l'Assemblée générale des Nations unies par 104 votespour, 36abstentions et 2contre (les États-Unis et Israël)[74]. Dans les mois qui suivent le vote de l'ONU, l'État palestinien est reconnu par un total de92 États[75]. Reconnue comme son seul représentant légitime, l'OLP siège dorénavant à l'ONU en tant qu'observateur permanent, sous le nom de « Palestine », et entretient des relations diplomatiques ou quasi diplomatiques avec de nombreux États. Forte de ce soutien et de cette reconnaissance, dans la foulée, l'OLP engage une politique active de négociations avec l'Etat d'Israël, afin d'obtenir la dévolution des territoire palestiniens occupés, et de pouvoir y établir un État palestinien souverain, indépendant et fonctionnel.

    Une série d'évènements internationaux favorisent l'avancée de la cause palestinienne. Alors que l'OTAN est libérée d'une pression par l'effondrement de l'URSS et la fin durideau de fer en Europe, le déclenchement de laguerre du Golfe en 1991 fait prendre conscience auxÉtats-Unis de la nécessité de l'ouverture de négociations multilatérales pour régler l'ensemble des problèmes duProche-Orient et duMoyen-Orient. Dans ce but,George Bush demande à son secrétaire d'État,James Baker, de prendre contact avec les dirigeants palestiniens et israéliens afin de les mettre autour d'une même table pour discuter. Une première série de négociations se déroulent en Europe, lors de laconférence de Madrid de 1991, puis àWashington, mais piétinent.

    Ces difficultés aggravent la crise d'influence et de légitimité que connaît l'OLP deYasser Arafat, remise en cause en Palestine même pour sa stratégie de compromis. D'autant que lors de la guerre du Golfe, Yasser Arafat avait pris fait et cause pourSaddam Hussein, soutien historique de l'OLP, provoquant en représailles unembargo financier desTerritoire occupés de la part des pétromonarchies duGolfe[76]. En 1992, constatant l’érosion de l’influence de son organisation au sein de sa population[76], Yasser Arafat décide, pour débloquer les négociations, d'adopter le « plan Léopard » par lequel il accepte des concessions de taille à Israël, notamment l'éclatement du territoire palestinien qui deviendrait ainsi une sorte de « peau de léopard », d'où le nom du plan[77]. L'établissement d'un canal secret entre Israéliens et Palestiniens prend forme.

    Accords d'Oslo et accords intérimaires

    Articles connexes :Accords d'Oslo,Accords de Wye Plantation etAccord intérimaire sur la Cisjordanie et la bande de Gaza.
    Yitzhak Rabin,Bill Clinton etYasser Arafat durant lesaccords d'Oslo le.

    À l'issue de plusieurs mois de tractations et de lourdes concessions de part et d'autre, le, lesaccords d'Oslo sont signés et établissent un accord de principe entreIsraël et l'OLP, représentante officielle de la Palestine. Ces accords, qui arrêtent le principe d'une future autonomie palestinienne àJéricho et àGaza, sont formalisés publiquement le à Washington sous le parrainage du présidentBill Clinton par une vive poignée de mains entre le Premier ministre d'Israël,Yitzhak Rabin, etYasser Arafat. Ils s'accompagnent d'une déclaration de reconnaissance mutuelle de l'OLP et d'Israël[50]. En préalable à cette reconnaissance mutuelle le, leParlement israélien avait abrogé la loi interdisant les contacts avec l'OLP. En contrepartie, l'OLP abrogera, le, les articles de sa charte affirmant que le « combat armé est le seul chemin pour libérer la Palestine »[78].

    Le, L'OLP et l'État d'Israël signent l'accord « Oslo I » auCaire (Égypte), prévoyant l'autonomie de labande de Gaza et de la ville deJéricho (Cisjordanie)[50]. Le, Israël et l'OLP signent à Washington l'accord intérimaire sur la Cisjordanie et la bande de Gaza, négocié à Taba (parfois appelé « Oslo II »), qui étend l'autonomie en Cisjordanie et prévoie une série de retraits israéliens par étapes. Mais l'assassinat en novembre 1995 d'Yitzhak Rabin parYigal Amir, un extrémiste israélien[79], met à mal ce processus.

    Troubles civils à Jérusalem en février 1994 à la suite dumassacre du Tombeau des Patriarches commis par uncolon israélien.

    En théorie la concrétisation sur le terrain de l'État palestinien, conçue dans lesaccords d'Oslo, est censée intervenir en décembre 1998 selon des modalités préparées en commun par le gouvernement israélien et l'Autorité palestinienne. Et la signature desaccords de Wye Plantation prépare de nouveaux retraits israéliens en Cisjordanie. Cependant le nouveau gouvernement israélien qui succède à Rabin annonce vouloir garder le contrôle sur de nombreuses régions enCisjordanie, même si les accords de paix aboutissent. Par ailleurs, malgré le mécontentement de l'Union européenne et desÉtats-Unis, le gouvernement israélien englobe plusieurs colonies dans la supermunicipalité de Jérusalem qu'il vient de créer[50]. En réaction, le, l'Union européenne réaffirme le droit à l'autodétermination des Palestiniens et à celui de créer un État. Le suivant, la signature dumémorandum de Charm el-Cheikh semble ouvrir la voie à un traité de paix[50]. Mais parallèlement à ces avancées, Israël intensifie la colonisation desterritoires occupés, tandis que le Hamas et d'autres groupesterroristes palestiniens lancent des campagnes d'attentats au cœur d'Israël.

    Seconde Intifada

    Article connexe :Seconde intifada.

    Malgré la colonisation et les atermoiements israéliens, et en dépit des activités terroristes duHamas, le processus de dévolution desterritoires occupés se poursuit et permet à l'Autorité palestinienne d'étendre sa zone de souveraineté. Le, après un nouveau retrait de l'armée israélienne de 6 % de la Cisjordanie, l'Autorité palestinienne reprend le contrôle — total ou partiel — sur 40 % de son territoire. Cette reprise de contrôle s'accompagne du développement d'uneadministration palestinienne, principalement issue des rangs de l'OLP, qui assure lesservices publics et la gestion courante du pays.

    Le débute laseconde intifada ouIntifada al-Aqsa. Ce matin-là, Ariel Sharon alors ministre de la Défense visite l'esplanade des Mosquées. Cet acte vu comme une provocation est à l'origine d'émeutes, et le lendemain, les manifestants palestiniens sur l'Esplanade lancent des projectiles sur les fidèles juifs au pied du Mur des Lamentations, blessant notamment le chef de la police. Cet événement marque le point de départ de laseconde intifada[50]. Dans ce contexte, pour réaffirmer son soutien au processus de dévolution cours et à la construction de l'Etat de Palestine, en, cinquante-cinq ans après le vote de larésolution 181 instituant le partage de la Palestine, leConseil de sécurité de l'ONU adopte larésolution 1397 qui évoque pour la première fois l'existence d'un État palestinien aux côtés d'Israël. Cette résolution, qui consacre diplomatiquement principe de lasolution à deux États, est adoptée par quatorze voix et une abstention, celle de laSyrie.

    LaMouqata'a de Ramallah partiellement détruite en avril 2002.

    En réaction, les opposants à cettesolution à deux États entrent dans une surenchère de violences, afin de ruiner tout le processus en cours. Alors qu'elle avait commencé par uneinsurrection populaire, laseconde Intifada évolue et prend alors la forme d'une série d'attentats-suicides commis par leHamas. En réaction, les Israéliens réoccupent les villes palestiniennes autonomes au cours de l'opérationRempart en, détruisant partiellement le siège de l'Autorité palestinienne àRamallah, et ils entament la construction d'une immensebarrière de séparation entre les territoires palestiniens deCisjordanie et Israël, pour empêcher la circulation des terroristes. Voyant que le attaques contre son territoire se poursuivent au sud, en 2004, l'armée israélienne lance les opérationsArc-en-ciel etJours de pénitence dans labande de Gaza, où le Hamas est solidement implanté, et occupe militairement le territoire.

    Le caractère protéiforme, souvent imprévisible et spontané des violences, et les multiples acteurs impliqués, font que la fin de laSeconde intifada est très difficile à saisir. D'après certains observateurs, le soulèvement prend fin en 2003 avec l'amorce de lafeuille de route pour la paix duQuartet pour le Moyen-Orient, qui établit un accord sur une trêve avec Israël, entre les différentes factions palestiniennes, et marque le début des pourparlers de paix entreAriel Sharon etMahmoud Abbas[80]. D'autres auteurs considèrent qu'il a pris fin en 2004 avec la mort deYasser Arafat[81]. D'autres encore avec lecessez-le-feu observé par leHamas, qui est la conséquence pour certains de mesures politiques et diplomatiques[82], ou de la force de dissuasion desassassinats ciblés pour d'autres[83]. La borne la plus large communément admise pour délimiter la durée de laSeconde intifada est l'année 2005, marquée notamment par la rencontre deCharm el-Cheikh entreAriel Sharon etMahmoud Abbas, et le désengagement unilatéral israélien de Gaza, contre la paix[84],[85],[86], qui fait basculer les Palestiniens dans de nouvelles problématiques politiques et de nouvelles luttes internes.

    Retrait israélien de la bande de Gaza

    Article détaillé :Plan de désengagement de la bande de Gaza.

    Le, le Premier ministre d'Israël,Ariel Sharon, annonce le démantèlement descolonies à Gaza[50] et le retrait unilatéral desforces armées israéliennes du territoire. Le plan concerne les 21 colonies de la bande de Gaza et 4 colonies de Cisjordanie. Le, toutes les colonies de Gaza sont démantelées et les derniers soldats retirés. La bande de Gaza passe alors en partie sous l'administration de l'autorité palestinienne, tandis qu'Israël conserve le contrôle total des frontières, des eaux territoriales et de l'espace aérien[50],[87]. À la suite de ceretrait israélien de la bande de Gaza, achevé le 12 septembre 2005, lepoint de passage de Rafah est géré par l'Autorité palestinienne soussurveillance vidéo de l'Union européenne. Rapidement, de nombreux accrochages opposent miliciens duFatah et duHamas jusqu'à la victoire de ce dernier et à sa prise de contrôle de la bande de Gaza en juin 2007.

    Mort de Yasser Arafat, élection de Mahmoud Abbas et prise de contrôle de Gaza par le Hamas

    Article détaillé :Prise de Gaza de juin 2007.

    En raison du poids historique et de l'emprise qu'il avait au sein du mouvement national palestinien, le décès deYasser Arafat le constitue un évènement important, qui contribue à modifier les rapports de force entre les différentes factions palestiniennes et à ouvrir de nouvelles perspectives à ses opposants. Deux mois après son décès, le,Mahmoud Abbas est élu président de l'Autorité palestinienne en se présentant comme son héritier politique[Note 6]. À ce moment, la « vieille garde » duFatah est en proie aunépotisme, à lacorruption, et sa politique conduit à une forte hausse de lacriminalité ainsi qu'au déclin des prestations desservices publics dans les territoires palestiniens. Leretrait unilatéral israélien de la bande de Gaza, effectué dans ce contexte, en 2005, sans concertation avec l'Autorité palestinienne, favorise la progression rapide duHamas dans le territoire, où la population connait de graves difficultés matérielles, manque de tout, et se sent abandonnée.

    La grande crise sociale et sécuritaire touchant le pays, qui se double d'une crise morale, devient alors une crise de régime. Par le mécontentement qu'elle génère et le discrédit qu'elle jette sur les candidats officiels, cette situation contribue largement à la victoire duHamas auxélections législatives palestiniennes de janvier 2006, en particulier dans labande de Gaza, où il fait des scores élevés. À l'issue de ces élections, très disputées, le Hamas obtient 48,3 % des suffrages face au Fatah à 43,8 %[88], et il est donc autorisé à former un gouvernement. Très vite, malgré sa légitimité démocratique, le caractère subversif du Hamas, qui rejette la stratégie de négociations du Fatah visant à établlir la paix avec Israël par la « solution à deux États », amène ses adversaires à refuser de jouer le jeu des institutions, et à engager un bras de fer très dur avec lui.

    À partir de mars 2006, les commandants du Fatah refusent d’obéir aux ordres du gouvernement dirigé par le Hamas, tandis que sous la houlette de son nouveau président, l'Autorité palestinienne lance une campagne d'assassinats et d'enlèvements contre ses dirigeants. À l'époque, la plupart des fonctionnaires de l'État de Palestine naissant sont d'anciens membres du Fatah, et les forces de sécurité palestiniennes sont essentiellement formées des anciennes brigades de combattants du Fatah. En réaction, leHamas entreprend des représailles du même ordre[89]. Plusieurs tentatives sont menées par les deux factions pour parvenir à un accord de partage du pouvoir, mais elles aboutissent toutes à des échecs.

    Dans ce contexte, pour reprendre la main politiquement et mettre la pression sur le Hamas, Mahmoud Abbas déclare, le, qu'il organisera unréférendum national sur la base du texte connu comme ledocument des prisonniers, qui appelle à la création d'un État palestinien dans les frontières de 1967, si leHamas ne répond pas favorablement à sa proposition d'union nationale dans un délai de dix jours. La question posée aux Palestiniens serait alors :« Acceptez-vous, ou non, le document élaboré au début du mois par des dirigeants palestiniens détenus en Israël ? »[90]. Ce document appelle à l'établissement d'un État palestinien enCisjordanie, dans labande de Gaza et àJérusalem-Est, territoires conquis par Israël à l'occasion de la guerre de 1967. Fruit d'un de concessions et d'un compromis difficiles à obtenir, il a été négocié pendant quatre semaines par d'importants prisonniers appartenant auHamas et auFatah dans la prison israélienne de Hadarim, où se trouve actuellement endétention le dirigeant du Fatah,Marouane Barghouti[réf. nécessaire].

    Déterminé à s'imposer comme le seul meneur du pays, et à imposer sa stratégie, le nouveau président de l'Autorité palestinienne réaffirme lors d'une réunion de dirigeants palestiniens qu'il existe un consensus national sur les frontières du futur État palestinien :« Tous les Palestiniens, du Hamas jusqu'auxcommunistes, nous tous voulons un État palestinien dans les frontières de 1967. Voilà ce qui est à notre portée, ne parlons pas de nos rêves. » Il précise que, si dix jours de dialogue entre le Hamas et leFatah (dialogue qui a commencé) ne débouchent pas sur un programme commun, il organisera un référendum dans les quarante jours qui suivent. Interrogé sur le soutien dont auraient besoin les Palestiniens pour créer leur État indépendant, Abbas déclare alors :« Les États arabes attendent que nous adoptions cette attitude de réalisme, pour pouvoir travailler en harmonie et faire avancer lacause palestinienne. Ils ne peuvent rien faire pour la cause palestinienne si les Palestiniens s'opposent à tout[91]. » Par cette déclaration, qui confirme la rupture avec les meneurs les plus radicaux du Hamas, et reconnaît tacitement le droit à exister d'Israël, le nouveau président palestinien entend poser une ligne claire derealpolitik, lui permettant d'être audible et crédible auprès de ses potentiels soutiens internationaux et de sa population, et s'inscrire de façon volontariste dans la continuité de Yasser Arafat.

    Mais la stratégie de Mahmoud Abbas se heurte à l'opposition frontale du Hamas, qui se sait en position de force dans labande de Gaza depuis le retrait israélien de 2005 et les élections de 2006. Le conflit gagne alors en intensité, au point de dégénérer en véritableguerre civile, avec des affrontements de rue violents. De à, plus de six cent Palestiniens sont tués dans les combats à Gaza[92]. À l'issue de plusieurs mois d'affrontements, le et le le Hamas chasse définitivement l'OLP de Gaza dans le cadre d'une grande offensive contre les attributs du pouvoir présidentiel deMahmoud Abbas et plus généralement contre les forces duFatah. LaCroix-Rouge internationale estime que plus de550 personnes sont blessées et au moins 116 tuées au cours de ces affrontements[93]. Cet épisode, qui consacre la rupture définitive entre les deux grands partis palestiniens, leHamas et leFatah, aboutit à une cassure de l'État palestinien naissant en deux. À partir de, à la suite de laprise de contrôle de Gaza par leHamas, l'Autorité palestinienne établie à Ramallah n'exerce plus le pouvoir et n'assume plus le fonctionnement ni le financement des services civils dans ce territoire, qui devient indépendant de fait, et qui se dote après 2009 d'un président à part,Abdel Aziz Doweik. En réaction à cette prise de pouvoir du Hamas, les autorités égyptiennes ferment leur frontière avec la bande de Gaza.

    Affrontements militaires avec Israël

    Articles détaillés :Opération Pluies d'été,Confrontation entre Israël et la bande de Gaza en 2012 etGuerre de Gaza de 2012.

    En, l'État d'Israël lance l'opérationPlomb durci. L'objectif est de faire cesser les tirs deroquettes duHamas sur des villes israéliennes proches de Gaza. Le, Israël déclare et applique uncessez-le-feu unilatéral àh (heure locale)[94]. Cette opération militaire suscite une large réprobation dans l'opinion internationale, en raison du caractère jugé « disproportionné » de la riposte israélienne, du nombre de victimes civiles parmi les Palestiniens et des allégations d'utilisation par l'armée israélienne d'armes dont l'usage est restreint ou limité par ledroit international humanitaire.

    Cette section est vide, insuffisamment détaillée ou incomplète.Votre aide est la bienvenue !Comment faire ?

    Offensive diplomatique palestinienne

    Grillage pour protéger les Palestiniens d'Hébron desjets d'ordures des colons israéliens, juin 2010.

    Constatant le gel duprocessus de paix, le président palestinienMahmoud Abbas opte pour l'offensivediplomatique[réf. nécessaire], afin de forcer la reconnaissance, depuis l'extérieur, de l’État palestinien, et d'obtenir que la communauté internationale pèse de tout son poids sur l’État d'Israël. Le 13 juillet 2008, l'État de Palestine figure parmi les États membres fondateurs de l'Union pour la Méditerranée. La présence conjointe des dirigeants israéliens et palestiniens lors des réunions préalables est considérée comme un succès pour l'organisation, qui ambitionne d'offrir un cadre favorisant la paix au Proche-Orient[95]. Le,Mahmoud Abbas demande officiellement à la tribune desNations unies l'adhésion de l'État palestinien à l'ONU[96]. La demande est votée par l'Assemblée Générale et passe favorablement devant leConseil de Sécurité mais lesÉtats-Unis mettent leurvéto.

    Le, l'Unesco admet la Palestine en tant qu'État membre. Comme elle n'est pas encore unÉtat membre desNations unies, son admission a dû se faire par la recommandation du Conseil exécutif qui s'est ensuivie d'un vote favorable à la majorité des deux-tiers des États membres de l’ONU présents et votants à la Conférence générale[9]. Le vote a été obtenu avec107 voix pour,14 voix contre, et 52 abstentions[97]. L'admission de l'État palestinien comme membre de l'UNESCO constitue une victoire diplomatique importante pour l'Autorité palestinienne, et ouvre la voie à l'affirmation et à l'insertion de la Palestine au sein de l'ensemble des instances internationales.

    Le, date anniversaire du vote duplan de partage de la Palestine, la reconnaissance de la Palestine en tant qu’État non-membre de l'ONU est portée au vote de l'Assemblée générale[98],[99]. L'Assemblée générale des Nations unies accepte la Palestine en tant qu’État observateur non membre par138 voix pour (dont la France), 9 contre (dont les États-Unis, le Canada et Israël), et 41 abstentions (dont l'Allemagne et le Royaume-Uni), officialisant la reconnaissance d'un État palestinien au niveau international[100].

    Le, la Palestine devient le123e membre de laCour pénale internationale[101].

    Cette offensive diplomatique permet progressivement à l'État de Palestine de gagner en visibilité dans les instances internationales, d'étendre son réseau de contacts sur la scène internationale et de bénéficier de soutiens matériels et diplomatiques plus affirmés. Dès juillet 2008, un palestinien, Rafiq Husseini, est nommé parmi les six secrétaires généraux adjoints de l'Union pour la Méditerranée, au département de l’Eau et de l’Environnement[102]. En avril 2015, la Palestine accueille une Journée de l’entrepreneuriat féminin dans le cadre de cette même organisation[103]. Le 20 mars 2018, laCommission européenne et le gouvernement de Palestine, en partenariat avec l’Union pour la Méditerranée, accueillent une conférence internationale des bailleurs de fonds dans le but de consolider le soutien financier à la construction d’une usine de dessalement de grande envergure et des infrastructures connexes pour l’approvisionnement en eau dans la bande de Gaza[104].

    De la même façon, la présence de l'État de Palestine dans les instances internationales permet de prendre à parti plus efficacement les autres États qui en sont membres lors des crises avec Israël, et de les forcer à se positionner et intervenir en sa faveur. Ainsi, l'invasion de Gaza par Israël en décembre 2008 marque un tournant dans l'histoire duprocessus EuroMed, et pour la première fois depuis sa création en novembre 1995, des pays boycottent les réunions. Le, le président libyenMouammar Kadhafi estime que l'offensive israélienne dans la bande à Gaza a « porté un coup à l'Union pour la Méditerranée » dont fait partie Israël, proposant que cette Union se limite aux pays nord-africains et du sud de l'Europe occidentale. En réaction, Henri Guaino est forcé d'annoncer fin mars 2009 le lancement d'une « initiative politique » pour redémarrer le processus[105].

    Panorama deJérusalem (Est etOuest). Ledôme du Rocher se dresse au centre de l'Esplanade des Mosquées, bâtie sur leMont du Temple, dont le dernier vestige est leMur des Lamentations inclus dans lesRemparts de la Vieille Ville. Lamosquée al-Aqsa est visible en bas à gauche de l'image.Jérusalem est d'une importance symbolique centrale dans le volet religieux duconflit israélo-palestinien car elle contient de nombreux lieux saints pour les trois religions monothéistes[106].

    À partir d'octobre 2016, à l'issue d'un processus mené en son sein par l’Algérie, l’Égypte, le Liban, le Maroc, Oman, le Qatar et le Soudan, le Conseil exécutif de l’Unesco prend unesérie de décisions sur la « Palestine occupée », concernant des lieux saints situés dans lesTerritoires palestiniens occupés. Ces décisions font suite aux nombreuses résolutions du Conseil de Sécurité (252,476 et478) et de l'UNESCO dénonçant les tentatives israéliennes de modifier le statut de la ville sainte de Jérusalem. Rappelant en préambule ces résolutions précédentes de la communauté internationale, l'Unesco qualifie à partir de 2016 Israël de « Puissance occupante » àJérusalem-Est[107],[108], en violation du droit international, et déplore que l’État israélien « n’ait pas cessé les fouilles et travaux menés constamment dans Jérusalem-Est, en particulier à l’intérieur et aux alentours de laVieille Ville »[107],[108].

    Le, l’Assemblée générale vote pour l’admission de l’État de Palestine à l’ONU. Adoptée par 143 voix pour, 9 voix contre : Argentine, États-Unis, Hongrie, Israël, Micronésie, Nauru, Palaos, Papouasie-Nouvelle-Guinée et Tchéquie, et 25 abstentions : Albanie, Allemagne, Autriche, Bulgarie, Canada, Croatie, Fidji, Finlande, Géorgie, Italie, Îles Marshall, Lettonie, Lituanie, Macédoine du Nord, Malawi, Moldavie, Monaco, Paraguay, Pays-Bas, Roumanie, Royaume-Uni, Suisse, Suède, Ukraine, Vanuatu. La résolution recommande ainsi au Conseil de sécurité de « réexaminer favorablement » cette question, à la suite du veto du 18 avril des États-Unis. Parmi ces droits et privilèges supplémentaires, on peut citer le droit de siéger parmi les États Membres par ordre alphabétique; le droit de déposer des propositions et des amendements, de les présenter et de s’en porter coauteur; le droit de présenter des motions d’ordre; et le droit de réponse au sujet des positions d’un groupe. Le texte précise en outre que l’État de Palestine, en sa qualité d’État observateur, « n’a pas le droit de vote à l’Assemblée générale ni le droit de présenter sa candidature aux organes de l’ONU[109],[110].

    Après l'accord de consensus national

    Le, l'OLP et le Hamas signent un accord de consensus national qui « vise à mettre fin à la division politique et à la partition de fait entre la bande de Gaza et la Cisjordanie »[111]. Cet accord prévoit sept points dont les principaux sont : la formation d'un gouvernement d'union, des élections après six mois, la restructuration de l'OLP, la libération des prisonniers politiques respectifs, et des commissions de réconciliation[111]. Le,Rami Hamdallah, premier ministre en poste est chargé de former un nouveau gouvernement de consensus national[112] et, le, le nouveau gouvernement prête serment[113].

    Toutefois, un an plus tard, lafeuille de route agréée par les deux parties n'a pas avancé et Fatah et Hamas sont à couteaux tirés[114] : les élections n'ont pas eu lieu et selon un responsable du Hamas,Mahmoud al-Zahar, c'est l'Autorité Palestinienne qui s'oppose à la réouverture du terminal égyptien deRafah et à la réouverture des points de passage avec Israël[114]. Le, le président palestinien Mahmoud Abbas annonce la prochaine démission du gouvernement, ce que ne confirme pas Ehab Bseiso, porte-parole du gouvernement d'Union palestinien, qui lui parle seulement d'une rencontre le entre Mahmoud Abbas et le premier ministreRami Hamdallah. Mahmoud Abbas dénonce le fait que le Hamas ait continué à gouverner seul la bande de Gaza[115]. Le, Rami Hamdallah remet la démission de son gouvernement au président palestinien qui lui demande de former le nouveau gouvernement[116].

    Aggravation du conflit israélo-palestinien depuis 2023

    Guerre à Gaza et raids israéliens sur la Cisjordanie

    Articles connexes :Guerre de Gaza depuis 2023 etIncursions israéliennes en Cisjordanie pendant la guerre de Gaza.
    Palestiniens déplacés dans la bande de Gaza, dévastée par lesbombardements israéliens,.

    Laguerre de Gaza débute au lendemain desattaques du 7 octobre contre Israël par le Hamas et le Jihad islamique. Ces attaques provoquent la mort de près de 1 200 personnes en Israël[117], dont815 civils[118]. Les assaillants prennent également 251 personnesen otage[119].

    La contre-offensive de l'armée israélienne est lancée le jour-même, avec unblocus économique,médiatique ethumanitaire, desbombardements aériens et uneinvasion terrestre. Selon leBureau de la coordination des affaires humanitaires, au, 63 746 Palestiniens ont été tuées, dont 18 430 enfants et 9 735 femmes[120]. De même, au mois d'avril 2025, ce sont 210 journalistespalestiniens qui ont été tués parIsraël[121], ainsi que 1 400 professionnels de santé au mois de[122].

    Attaque decolons israéliens sur le village palestinien deDuma, enCisjordanie occupée, le 13 avril 2024

    En parallèle, Israël intensifie sesraids en Cisjordanie, tuant près d'un millier de personnes entre octobre 2023 et mai 2025[123].

    Le, l'armée israélienne annonce unblocus total sur toutes les villes palestiniennes enCisjordanie occupée, « jusqu'à nouvel ordre »[124].

    Accélération de la colonisation en Cisjordanie et projet d'annexion

    Articles détaillés :Colonies israéliennes etViolence des colons israéliens.
    Augmentation de la population descolons israéliens dans les territoires occupés entre 1967 et 2017.

    L’État d'Israël procède régulièrement à l'extension descolonies existantes et à la saisie de terres privées palestiniennes - comme en juillet 2024 -[125], parfois dénoncées par des ONG israéliennes commeLa Paix maintenant (Shalom Archav)[125],[126].

    Le, Israël annonce la création de 22 nouvelles colonies juives en Cisjordanie occupée, dont deux avaient étédémantelées en 2005[127].

    Le, le Parlement israélien (Knesset) adopte, par 71 voix contre 13, une motion prônant l’application de la souveraineté israélienne sur la Cisjordanie occupée. Le texte, qui n'a pas valeur de loi, appelle ainsi le gouvernement à annexer ce territoire, dans le but affirmé de « retirer de l'ordre du jour tout projet d'État palestinien »[128],[129]. De son côté, l’Autorité palestinienne, dont le siège est à Ramallah, qualifie ce vote de « déclaration d'une nouvelle guerre contre le peuple palestinien »[129].

    La colonie israélienne deMa'ale Adumim, dont la superficie sera doublée dans le cadre du « projet E1 ».

    Le, Israël approuve le projet « E1 », un plan massif d’extension de la colonie deMa’ale Adumim, près deJérusalem-Est. Porté par le ministre d’extrême droiteBezalel Smotrich, le projet cherche explicitement à rendre impossible la création d’un État de Palestine en menaçant la continuité territoriale de la Cisjordanie occupée et en la coupant de Jérusalem-Est[130],[131],[132]. Dans un discours prononcé à l'occasion de la cérémonie de signature du projet le, le Premier ministre israélienBenjamin Netanyahu déclare : « Nous allons tenir notre promesse : il n'y aura pas d'État palestinien, cet endroit nous appartient »[131].

    Politique intérieure

    Articles détaillés :Président de l'État de Palestine,Premier ministre de Palestine etConseil législatif palestinien.

    Principes et fonctionnement de l'État palestinien

    Nature et fondements juridiques

    L'État de Palestine est unerépublique semi-présidentielle unitaire, assise sur un système démocratiquepluripartite, fondé sur les principes de l'État de droit[133], deséparation et complémentarité des pouvoirs[134], et sur l'organisation d'élections libres régulières[135],[136].

    Ses fondements juridiques sont leplan de partage de la Palestine mandataire de l'ONU du 29 novembre 1947[137], la déclaration d'indépendance de la Palestine par le premierConseil national palestinien àGaza le 1er octobre 1948, laCharte nationale palestinienne élaborée et adoptée démocratiquement àJérusalem le 28 mai 1964 par leConseil national palestinien refondé, la secondedéclaration d'indépendance de la Palestine proclamée à Alger par l'Organisation de libération de la Palestine et le Conseil national palestinien le 15 novembre 1988[138], laDéclaration de principes desaccords d'Oslo signés le 13 septembre 1993, l'accord Gaza-Jéricho signé au Caire le 4 mai 1994, l'accord de Taba signé les 24 et 28 septembre 1995, ainsi que la Loi fondamentale palestinienne du 2 octobre 1997 signée par le présidentYasser Arafat le 29 mai 2002, dans sa version révisée de 2003-2005[139].

    Organisation des pouvoirs

    Du point de vue de l'organisation des pouvoirs, le pouvoir exécutif est réparti entre leprésident,chef de l’État élu ausuffrage universel, dépositaire de lasouveraineté nationale et gardien des institutions, et lePremier ministre,chef du gouvernement, nommé par le président au sein de la majorité parlementaire du Conseil législatif, responsable devant cette dernière, chargé de la politique gouvernementale[140]. Cette répartition est le fruit de l'influence desÉtats-Unis, qui ont demandé expressément la création d'un poste de Premier ministre lors de la révision de la Loi fondamentale en 2003, afin d'éviter une trop forteconcentration et personnalisation des pouvoirs et l'établissement d'un régimehyperprésidentiel, dans un pays écrasé par la figure historique deYasser Arafat. Mais leur objectif n'a été que partiellement atteint. En effet, quoi que le président et le Premier ministres aient des attributions complémentaires et distinctes, du fait du surplus de légitimité que lui offre son élection ausuffrage universel, le président exerce l'autorité suprême sur le pays, mène la diplomatie, et conserve la primauté symbolique sur son Premier ministre d'un point de vue protocolaire. Ladernière élection présidentielle a eu lieu en 2005.

    Derrière cette première strate de pouvoir exécutif relativement conventionnelle, la plus visible au niveau international, l'État de Palestine présente de nombreuses spécificités liées à son histoire et à sa situation particulière. Il en va ainsi de savie parlementaire, organisée selon des modalités plus complexes. En théorie, le pouvoir législatif est exercé par le seulConseil législatif palestinien, organe législatif monocaméral (comme laKnesset israélienne) fondé en 1993, et élu au suffrage universel par la population parmi les candidats issus des 16 districts desterritoires palestiniens occupés. Pour l'essentiel, ce Conseil législatif est chargé du vote des lois à l'intérieur du pays et du contrôle de l'action du gouvernement, issu de ses rangs, et responsable devant lui. Et il dispose de représentants à l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe, qui siègent au nom de la Palestine avec le statut de « partenaire pour la démocratie ».

    Toutefois, dans les faits, en raison de la situation particulière du peuple palestinien, situé pour moitié hors de son territoire national, ce conseil législatif n'est pas le seul organe parlementaire du peuple palestinien. En effet, la Palestine dispose également d'un Parlement en exil, leConseil national palestinien qui compte 669 élus. Les membres du Conseil législatif en font automatiquement partie mais il comprend également des représentants de toutes lescommunautés palestiniennes de la diaspora. Son bureau principal est établi àAmman, enJordanie, mais il dispose également d'une branche àRamallah. Cette seconde assemblée parlementaire est chargée de la vie de la diaspora, au sein des sociétés civiles et des nombreux camps de réfugiés où elle est répartie, et surtout de la représentation de l'ensemble de la nation palestinienne, qu'elle soit située à l'intérieur ou à l'extérieur du pays, et des prises de décisions historiques l'impliquant dans son ensemble. Ainsi, c'est elle qui déclara l'indépendance de la Palestine à Alger en 1988.

    Une démocratie entravée

    Si on se fonde sur ses institutions, et particulièrement sur leConseil national palestinien, l'État de Palestine est l'une des plus anciennes et surtout l'une des seules démocraties desProche etMoyen-Orient, avec une tradition démocratique qui remonte à l'année 1964, quand le premier Conseil national palestinien constitué de 422 représentants démocratiquement élus des communautés palestiniennes deJordanie,Cisjordanie,Gaza, deSyrie, duLiban, duKoweït, d’Irak, d’Égypte, duQatar, deLibye et d’Algérie, s'est réuni en mai àJérusalem (alors administrée par la Jordanie) et a adopté à une large majorité laCharte nationale palestinienne. Depuis, quoi que largement entravées par leur situation, longtemps en exil, puis sous régime d'occupation très dur, les autorités palestiniennes ont toujours réaffirmé leur attachement aux grands principes démocratiques et de représentativité dupeuple palestinien.

    À l'intérieur des territoires palestiniens, lespremières élections législatives ont eu lieu en 1996. Depuis une réforme du nombre de sièges et dumode de scrutin votée par le Conseil législatif en juin 2005, le nombre de sièges en son sein est passé de 88 à 13, la moitié est désormais pourvueà la proportionnelle, l'autre restant distribuée suivant la méthode duscrutin majoritaire établie en 1996. Lesélections législatives palestiniennes de 2006 ont élu les132 membres duConseil législatif palestinien actuel. Pour améliorer sa représentativité, début 2021, le présidentMahmoud Abbas a assuré qu'au moins sept sièges seraient réservés aux candidats chrétiens au sein du Parlement après les élections législatives qui devaient se tenir en mai de la même année, les premières depuis quinze ans[141].

    Dans la culture politique palestinienne, le termeMouqata'a désigne les bureaux présidentiels et gouvernementaux de l'Autorité palestinienne. DiversesMouqata'as sont réparties sur l'ensemble du territoire palestinien, la plupart héritées de la période mandataire britannique, mais deux Mouqata'as principales sont utilisées par le pouvoir palestinien, l'une en Cisjordanie, àRamallah, siège la présidence de l'État, et l'autre dans la ville deGaza, d'où leHamas exercede facto le pouvoir exécutif réel sur labande de Gaza.

    Si elle est fondée sur des principes démocratiques impliquant une participation active des citoyens et un renouvellement régulier de ses représentants, dans les faits, la vie politique palestinienne est largement entravée, d'une part par leconflit opposant l'État de Palestine à l’État d'Israël, lerégime d'occupation et le morcellement de son territoire, et l'intervention directe des soldats israéliens, qui empêchent l'organisation et la tenue d'élections libres et régulières, et d'autre part par ses dissentions internes, ses luttes de factions violentes, et des phénomènes de corruption, népotisme, violences, cooptation, etc. En 2020, sonindice de démocratie place l'État de Palestine en113e position sur167 pays[142].

    Un État brisé en deux par le conflit opposant le Fatah au Hamas

    Article détaillé :Conflit Fatah-Hamas.

    Depuis que l'État de Palestine a été mis en fonctionnement dans les territoires palestiniens au milieu les années 1990, la lutte de factions la plus violente et qui a eu le plus d'incidence sur son fonctionnement et sa cohérence a sans aucun doute été le conflit opposant leFatah, vieux parti présidentiel institutionnalisé, héritier de la mémoire et de l'action de Yasser Arafat, et leHamas, parti et groupe paramilitaire de résistance fondé à la fin des années 1980, en lien étroit avec lesFrères musulmans, leHezbollah et l'Iran, en réaction à la politique de négociations et compromis avec Israël menée par le Fatah et l'OLP[143].

    Pendant les premières années, dans la mesure où le Fatah tendait à incarner l'Autorité palestinienne, où il avait le monopole historique de la représentation officielle des Palestiniens, l'espace qu'avait le Hamas pour exister politiquement était très réduit. C'était le Fatah qui construisait l'État palestinien, qui en accaparait tous les postes de pouvoir, les finances et l'administration. Face à cette situation, le Hamas a du se fixer comme stratégie de gagner en influence au sein de la population par des biais détournés, par un travail de terrain soutenu, en palliant les services publics défaillants, en construisant des infrastructures manquantes ou en prêtant assistance aux plus démunis, mais aussi en étendant ses réseaux d'emprise, par un long travail de propagande, des violences, et en évinçant tout concurrent localement.

    Cette situation a duré une quinzaine d'années sans incidences visibles sur le fonctionnement des institutions ou l'unité de la société palestinienne. Puis très vite, au fur et à mesure que l'État de Palestine s'est structuré, entre 1997 et 2005, et que sa vie politique s'est organisée et ouverte, avec des élections, cette lutte d'influence au sein de la population s'est transformée en lutte électorale, livrée publiquement, puis en guerre institutionnelle, et finalement en guerre civile, qui a fini par briser l'État palestinien en deux entités distinctes au milieu des années 2000.

    Cette crise du milieu des années 2000 constitue une rupture majeure dans l'histoire de l’État de Palestine. En 2004, après la mort deYasser Arafat la « vieille garde» duFatah est en proie aunépotisme, à lacorruption, et sa politique conduit à une forte hausse de lacriminalité ainsi qu'au déclin des prestations desservices publics dans les territoires palestiniens. Leretrait unilatéral israélien de la bande de Gaza, effectué dans ce contexte, en 2005, sans concertation avec l'Autorité palestinienne, favorise la progression rapide duHamas dans le territoire, où la population connait de graves difficultés matérielles, manque de tout, et se sent abandonnée. La grande crise sociale et sécuritaire touchant le pays, qui se double d'une crise morale, devient alors une crise de régime. Par le mécontentement qu'elle génère et le discrédit qu'elle jette sur les candidats officiels, cette situation contribue largement à la victoire duHamas auxélections législatives palestiniennes de janvier 2006, en particulier dans labande de Gaza, où il fait des scores élevés. À l'issue de ces élections, très disputées, le Hamas obtient 48,3 % des suffrages face au Fatah à 43,8 %[88], et il est donc autorisé à former un gouvernement.

    Très vite, malgré sa légitimité démocratique, le caractère subversif du Hamas, qui rejette tous les principes de droit et de paix sur lesquels s'est fondé l'État de Palestine, amène ses adversaires à refuser de jouer le jeu des institutions, et à engager un bras de fer très dur avec lui. De mars à, les commandants du Fatah refusent d’obéir aux ordres du gouvernement dirigé par le Hamas, tandis que sous la houlette de son président, l'Autorité palestinienne lance une campagne d'assassinats et d'enlèvements contre ses dirigeants. À l'époque, la plupart des fonctionnaires de l'État de Palestine naissant sont d'anciens membres du Fatah, et les forces de sécurité palestiniennes sont essentiellement formées des anciennes brigades de combattants du Fatah. En réaction, le Hamas entreprend des représailles du même ordre[89].

    Après l’échec de plusieurs tentatives des deux factions pour parvenir à un accord de partage du pouvoir, le conflit gagne en intensité, au point de dégénérer en véritable guerre civile, avec des affrontements de rue violents. Ainsi, de à, plus de six cent Palestiniens sont tués dans les combats à Gaza[92]. Mieux implanté dans labande de Gaza, le Hamas finit par réussir à mettre la main sur les institutions officielles dans l'ensemble du territoire, et à y prendre le contrôle de l'État de Palestine. De son côté, mieux implanté en Cisjordanie, le Fatah conserve le contrôle de l'État de Palestine dans le territoire, et il en purge tous ses adverses. Le conflit aboutit à la scissionde facto de l’Autorité palestinienne en deux régimes politiques séparés, revendiquant chacun d'être les véritables représentants du peuple palestinien.

    Cette situation perdure encore aujourd'hui. Actuellement, le Fatah dirige l’Autorité palestinienne enCisjordanie, et le Hamas contrôle labande de Gaza. Plusieurs tentatives de réconciliation et de réunification de l'État de Palestine, ont été tentées dont lesaccords du Caire en 2011 etde Doha en 2012, mais aucune n'a abouti. L'un des seuls organes où les deux partis cohabitent est le Conseil législatif, mais il est largement dysfonctionnel. Cette situation pose un grave problème de légitimité et de crédibilité à l'Autorité palestinienne sur lascène internationale, dans la mesure où elle ne lui permet pas de prétendre représenter l'ensemble des Palestiniens.

    Poursuite du processus d'édification d'institutions publiques

    Malgré la scission territoriale à laquelle elles sont confrontées, et malgré limites imposées par l’occupation israélienne, les autorités palestiniennes deCisjordanie poursuivent depuis 2008 l'édification de l'État, en se concentrant prioritairement sa viabilité économique. En effet, la situation budgétaire globale de l’État palestinien est soumise depuis sa création en 1988-1997 à des tensions récurrentes, qui entravent son fonctionnement, et sont aggravées, du fait de sa dépendance à l'aide internationale, par les fluctuations du soutien budgétaire extérieur. Le déficit de financement prévu dans le budget 2018 de l’État palestinien s’établissait par exemple à quelque 500 millions de dollars E.-U., en hausse par rapport au déficit de 420 millions de dollars E.-U. enregistré en 2017[144]. Et si la réconciliation avait lieu avec les autorités deGaza, entraînant l’intégration des services civils gazaouis, le déficit de financement global de l'État palestinien pourrait s’élever à 1 milliard de dollars E.-U[145].

    Pour résoudre ce problème et assurer son indépendance budgétaire, l'État de Palestine doit pouvoir compter sur des revenus propres, et la seule façon de les obtenir est de maintenir unecroissance économique soutenue, au dessus de trois pourcent pour compenser la croissance démographique de sa population[145]. Afin d'arriver à cet objectif, le pays dispose de nombreux atouts : population jeune et très dynamique bénéficiant d'un excellent degré de formation, conforme aux standards occidentaux[16] ; existence d'une culture entrepreneuriales et de capacités d'initiatives entrepreneuriales anciennes ; position géographique avantageuse, à la frontière de l'UE, au cœur de la Méditerranée orientale, entouré d'économies plus développées (Chypre,Israël,Turquie,Grèce) ; forte visibilité internationale, suscitant un important capital de sympathie ; nombreux partenaires économiques et investisseurs potentiels, avec des marchés voisins demandeurs de services et produits manufacturés, y compris enIsraël ; existence d'un tissu urbain équilibré, avec un très fort potentiel touristique ; savoir-faire et productions propres au pays, notamment d'un secteur agro-alimentaire de détail ancien, et d'un artisanat traditionnel varié et reconnu convertible en artisanat de luxe[12].

    Mais il sait qu'il ne pourra les exploiter sans un assainissement et une refonte son tissu économique. Or cette refonte doit prendre en compte les caractéristiques actuelles de son économie, par exemple le fait que l'essentiel de ses entreprises sont depetites structures, à faible capacités deconcentration de capital liées aux difficultés à se financer, ou un très fort taux dechômage, notamment chez les jeunes. Et surtout cette refonte doit se faire en ayant en considération les limitations très nombreuses et dures imposées par l'occupation israélienne : morcellement du territoire, entrave à lalibre circulation des biens et personnes ; inexistence du système bancaire totalement entravé par les interdictions et contrôles israéliens ; système normatif et douanier imposé par Israël, qui le soumet à une concurrence déloyale et pèse sur son commerce extérieur[11].

    Il s'agit en fait, pour l’État de Palestine, de créer des oasis de prospérité, principalement dans les territoires de la zone A dont il a le plein contrôle, en déployant de très fortes capacités d'adaptation à son environnement, afin qu'ils servent de base au développement futur du pays. Parmi les principaux axes stratégiques identifiés par les dirigeants palestiniens ces dernières années pour arriver à cela, figurent l'aide au développement des entreprises, notamment par leur accès au crédit et leur association en cooperatives ; la structuration dumarché du travail, avec la mise en place d'uneprotection sociale etjuridique des travailleurs ; le renforcement des capacités à créer et imposer des lois et des réglementations perçues comme légitimes, adaptées et souples, avec un renforcement en amont des pouvoirs publics et des services administratifs ; la définition claire d'une base statistique et fiscale pérenne.

    Au regard de la complexité de la situation, des défis et des difficultés qui se posent, et de l'instabilite de leur environnement les autorités palestiniennes ont pris conscience de la nécessité de mener une politique par étapes, stable, sur les moyen et long termes. Pour ce faire, elles s'appuient depuis la fin des années 2000 sur une feuille de route, apparentée auplan quinquennal français, élaborée avec l'aide d'experts nationaux et internationaux, qui fixe une stratégie sur cinq ans définie sous le nom de « Programme politique national ». En 2018, leBIT considérait que le Programme politique national 2017-2022 était en voie d’application intégrale, et mentionnait un certain nombre de réussites dans sa mise en œuvre[145].

    Parmi ces succès, une importante étape de l’édification d’institutions publiques a été franchie en 2018 avec la création de la Caisse palestinienne deSécurité sociale, qui offre dorénavant une couverture complète aux travailleurs du secteur privé. Cette caisse, qui comblait une importante lacune en matière de protection, doit élargir son champ d'action et couvrir quelque 300 000 travailleurs dans dans un délai de dix ans, soit d'ici 2028, même si un soutien international continu est estimé nécessaire à ce stade pour assurer son extension et sa viabilité financière. Autre succès, lerecensement organisé par les autorités palestiniennes en 2017, le troisième en vingt ans. Son ampleur et son efficacité ont témoigné du degré de maturité dusystème statistique palestinien, le recensement fournissant des données cruciales pour la définition d'une basefiscale, l’élaboration des politiques économiques et sociales, et le processus d’édification d’un État[145].

    Le dispositif législatif a également fait l’objet d’un renforcement accru. L’Autorité palestinienne a adopté une loi sur lesassociations coopératives à la fin de l’année 2017. Plus tôt, en 2016, une nouvelle loi sur les opérations garanties avait facilité l’accès aucrédit et le développement des entreprises, palliant les difficultés du système bancaire, largement entravé par le régime d'occupation et normatif israélien. C’est en partie pour cette raison que, dans le rapport de la Banque mondiale intituléDoing Business 2018, la Cisjordanie et Gaza sont passées du 140e au 114e rang sur 190, ce qui est mieux que la moyenne pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord[146]. S’agissant de la législation du travail, le besoin de moderniser la législation actuelle, qui date de 2000, reste non satisfait, mais de larges consultations sont planifiées afin de redynamiser le processus.

    Dirigeants actuels de l'État de Palestine

    FonctionNomEn fonction depuis le
    PrésidentMahmoud Abbas
    Premier ministreMohammad Mustafa
    Président duConseil législatifAbdel Aziz Doweik

    Partis politiques palestiniens

    Article détaillé :Liste des partis politiques en Palestine.

    Régime juridique de l'État de Palestine

    Loi fondamentale

    Conformément à ce qui est pratiqué dans la plupart desdémocraties et desÉtats de droit, le régime juridique de la Palestine est organisé selon un principe dehiérarchisation des normes. Au sommet du système juridique palestinien, figure la Loi fondamentale palestinienne du 17 mai 1997 (Qanun al- assassi), dont la dernière révision date de 2005, qui fait office deconstitution de l'État de Palestine[147],[148]. L'objet de ce texte constitutionnel est d'établir les principes fondamentaux du droit et de la vie en société dans l'État de Palestine, et de fonder et définir le mode de fonctionnement des institutions démocratiques permettant leur application.

    Ainsi, largement inspirée des principes en vigueur dans les grandes démocraties mondiales, la Loi fondamentale palestinienne garantit à tous lescitoyens palestiniens la protection et le respect desdroits de l’Homme et des libertés fondamentales, indépendamment de leur origine, de leur ethnie ou de leur religion[149]. Parmi les droits et libertés mentionnés explicitement, on peut citer, de façon non-exhaustive, la « liberté de réunion individuelle et collective » sans ingérence ni contrôle de la police ou des services secrets[150], le « droit pour chaque individu à laliberté d’opinion et d’expression» « sous toutes ses formes »[151], le droit sacré « à la liberté », ainsi que le « droit à la réparation judiciaire »[152],[153]. Concernant le régime religieux, l'islam est lareligion officielle de l'État palestinien, mais le respect de la sainteté de toutes les autres religions monothéistes est garanti constitutionnellement[154].

    Tout dans la Loi fondamentale palestinienne montre que lesconstituants avaient conscience que le texte qu'ils élaboraient en 1997-2005 ne faisait que poser les fondements de l'État et du droit dans le pays, et que le système juridique palestinien avait vocation à s'élaborer, dans un processus de réformes et d'harmonisation long, parfois difficile, à différentes échelles. Prenant en considération les pressions intérieures et extérieures dont fait l'objet le pays, depuis 1996 les législateurs palestiniens accordent par exemple une place toujours plus importante audroit international et aux institutions internationales dans la conception et l'application du droit palestinien afin de renforcer sa légitimité[155].

    Ainsi, prenant en considération le fait que la Palestine n’a été reconnue officiellement que très récemment comme un État par l’Assemblée générale de l’ONU, et qu'elle n’a donc pas encore pu ratifier les principaux instruments régionaux et internationaux dedéfense des droits de l’Homme, la Loi fondamentale palestinienne invite l’Autorité palestinienne à le faire dans les plus brefs délais[156]. Par cette mesure, la Loi fondamentale palestinienne manifeste le souci d'insérer le droit constitutionnel palestinien dans ledroit international, d'assurer la possibilité de contrôle de son application aux organismes internationaux reconnus compétents pour le faire, et la possibilité pour les citoyens palestiniens de recourir librement à eux en cas de litige.

    Suivant le même principe, la Loi fondamentale palestinienne impose à l'ensemble des services officiels une série de dispositions juridiques garantissant le respect desdroits de l’Homme et deslibertés fondamentales « conformément audroit international », en prenant en compte leur environnement hostile, ainsi que les conséquences juridiques et pratiques de la construction de murs par Israël dans lesTerritoires occupés. Ainsi, les agents desservices de renseignement et de sécurité palestiniens doivent par exemple respecter strictement le droit à la liberté de réunion dans l’exercice de leurs fonctions, « en vertu dudroit palestinien, mais aussi dudroit international ».

    Le régime légal palestinien

    Principes et spécificités

    Contrairement à ce qui se passe dans le domaineconstitutionnel, où l'État de Palestine est assis sur des textes récents élaborés par des députés élus, dans les domainescivil etpénal celui-ci est héritier et tributaire d'une tradition ancienne, construite au fil dès siècles, en strates cumulées, par l'association d'apports extérieurs et de législations locales. Cette spécificité est mentionnée clairement dans un rapport de laCommission de Venise, qui qualifie le régime légal palestinien de « particulièrement complexe », en raison de « ses origines très diverses »[157]. Autrement dit, dans les domaines civil et pénal, l'État de Palestine est assis sur desstructures et sur une culture juridique anciennes, édifiées par les différents régimes qui l'ont précédé, dans l'adaptation des juristes et des populations aux événements et en fonction de leurs besoins. Politiquement, hors droit constitutionnel, les Autorités palestiniennes doivent donc composer avec des textes et desautorités judiciaires locales plus anciens et enracinés qu'elles, auxquelles les populations sont très attachées.

    Cette situation présente des avantages et des inconvénients pour l'État de Palestine. En termes d'avantages, cela permet au pays de disposer d'une culture et d'autorités judiciaires locales indépendantes du pouvoir central, fonctionnelles, formées selon des règles et coutumes connues de tous, qui leur confèrent une vraie légitimité[158]. Cela contribue à l'indépendance, la rapidité et l'autonomie de la justice à l'échelle locale[158]. Et cela permet à la justice de continuer à s'exercer même lorsque l'État palestinien est entravé dans son action par ses conflits avec Israël, par ses luttes internes entre l'Autorité palestinienne et leHamas, et même en contexte d'occupation étrangère.

    En termes d'inconvénients, cela rend plus difficiles les modifications ou l'unification du droit par les élus, qui sont confrontés à d'autres formes de logiques et légitimité que celles du vote, et cela peut occasionner des conflits entre institutions centrales et autorités judiciaires locales dans la création, l'interprétation et l'application du droit[158]. Cela peut également provoquer des phénomènes de cooptation, corruption ou conflits d'intérêts difficiles à contrôler et réprimer pour l'administration centrale, qui connaît mal les enjeux, réseaux et luttes de pouvoir à l'échelle locale. Cet ensemble d'avantages et d'inconvénients impose aux dirigeants palestiniens d'avoir un souci d'équilibre constant entre les différentes dynamiques qui traversent leur système judiciaire.

    Prenant en compte cet état de fait, tout en proclamant le principe de souveraineté populaire, la Loi fondamentale de l'État de Palestine de 1997-2005 observe et dispose que la principale source du droit palestinien réside dans « les principes de laCharia islamique »[159]. Cette formule, qui peut donner lieu à des incompréhensions dans les pays occidentaux peu familiarisés avec le concept de « Charia », ne renvoie pas à un corpus de lois figé, immuable et rigide commun à tous les pays musulmans. En effet bien qu'ils prennent leur source dans leCoran, les principes islamiques de laCharia sont largement conditionnés, dans leur interprétation et leur mise en forme locales, par un ensemble de variables qu'on ne peut comprendre qu'en se penchant sur l'histoire du pays.

    Construction

    Historiquement, le droit islamique palestinien s'enracine principalement dans lapériode ottomane, qui commence en 1517. Pour cette raison, la culture juridique islamique palestinienne est profondément influencée par lamadhhabhanafitesunnite, prévalente dans l'Empire ottoman. À partir de 1839, les réformesTanzimat ont engagé un mouvement de refonte du droit, codifié à l'occidentale, avec notamment leMedjellé adopté en 1871 et le code de procédure pénale en 1879. Toutefois, dans leSud de la Palestine, l'Empire ottoman n'a pas établi sestribunaux nizamiye (it) inspirés du droit français, préférant réorganiser et superviser les systèmes traditionnels de justice locaux[160].

    En 1917, le Royaume-Uni, qui s'empare de la région et met en place laPalestine mandataire, réforme grandement le système judiciaire ottoman en place, mais le style jurisprudentiel de lacommon law ne s'est pas transplanté en Palestine[161],[162]. Le pays conserve un régime juridique mixte original, associant droit religieux (musulman, chrétien et juif), coutumier et jurisprudentiel, et droit écrit, qui échappe aux grandes catégories occidentales.

    À ce propos, dans leurs travaux, tels que discutés par Emilio Dabed, Mazen Masri et Nimer Sultany notent très justement que les processus politico-juridiques en Palestine, et plus largement au Moyen-Orient excèdent les catégories dulibéralisme et des doctrines juridiques occidentales correspondant, et qu'il serait nécessaire d'entretenir un sens critique et une approche différente pour mieux saisir la politique et le droit palestiniens[163]. Ainsi, parmi les singularités caractérisant le droit palestinien, dès l'époque de la Palestine mandataire, on observe que les femmes palestiniennes agissent pour transformer le droit et le rendre plus égalitaire[164].

    Après laNakba de 1948-1949, laJordanie prend le contrôle de laCisjordanie qu'elle annexe, et l'Égypte envahit labande de Gaza, qui est placée sous régime d'occupation militaire. Déterminée à intégrer totalement la Cisjordanie, la Jordanie entreprend un nombre important de réformes législatives visant à unifier le système judiciaire des deux pays, en alignant le système cisjordanien sur le système transjordanien. Dans le même temps, l'administration militaire de la bande de Gaza par l'Égypte contribue à imprégner le droit gazaoui de droit civil égyptien, et accentue ses particularismes. Cette situation dure jusqu'en 1967, lorsqueIsraël envahit la Cisjordanie et la bande de Gaza à l'occasion de laguerre des Six Jours. Dès lors, l'armée israélienne prend le contrôle de l'ensemble des territoires palestiniens, et s'appuie sur laloi martiale pour faire de vastes réformes législatives, supplantant le pouvoir judiciaire indépendant par plus de 2500 tribunaux militaires qui exercent une tutelle de fait sur les institutions judiciaires locales palestiniennes.

    À partir de 1996, avec le processus de dévolution de souveraineté engagé par lesaccords d'Oslo[165], l'Autorité palestinienne prend la main sur une partie de son territoire, et donc de son système judiciaire (en lien avec les autorités israéliennes), et engage le processus de construction d'un État de Palestine fonctionnel et indépendant[157]. Dans ce contexte, leConseil législatif palestinien s'investit dans la création d'une loi fondamentale pour l'État palestinien[162],[161], qui est promulguée en 1997-2002, puis réformée en 2003 et 2005, pour aboutir à sa forme actuelle. Cette Loi fondamentale, consacrant l'existence d'un État palestinien indépendant, permet d'établir la souveraineté de son système judiciaire, de protéger son intégrité et son fonctionnement, et d'envisager son évolution et d'éventuelles réformes à termes.

    Droit public

    Du fait de cet héritage historique dense, l’État de Palestine possède unrégime juridique mixte original associantdroit religieux (musulman, chrétien et juif),coutumier etjurisprudentiel, etdroit écrit, qui échappe aux grandes catégories occidentales. Comme dans les pays de droit germano-romains, et contrairement aux pays anglo-saxons decommon law, le régime juridique palestinien maintient une distinction entredroit public etdroit privé, mais avec des spécificités liées ausystème juridique islamique qui constitue le socle de sadoctrine. Même si lajurisprudence occupe une place centrale dans la construction de certaines branches du droit palestinien, l’État de Palestine s'efforce depuis 1996 de centraliser et d'unifier son régime juridique, et de donner une place centrale aux règles dedroit écrit émises par leConseil législatif, son Parlement, et de faire de la loi la source principale de droit.

    Le pouvoir d'initiative et de réglementation des élus palestiniens est largement prévalent dans les branches dudroit palestinien de construction récente, notamment dans les parties dudroit public qui régissent l'organisation et le fonctionnement politique,administratif et financier de l’État, les règles régissant ses rapports avec des personnes publiques (relations avec des États et avec lesorganisations internationales incluses), ainsi qu'entre les personnes morales de droit public et les personnes privées, et entre personnes publiques et personnes privées. En revanche, il est moins fort dans le domaine dudroit privé, et dans de larges pans dudroit civil etpénal, qui sont tributaires d'une histoire longue, et d'institutions judiciaires islamiques locales anciennes. Conformément à la Loi fondamentale de 1997-2003, le droit public palestinien défend l'intérêt général avec des prérogatives liées à lapuissance publique.

    Ledroit de la citoyenneté palestinien, qui détermine qui dépend en première intention du régime juridique palestinien, présente de nombreuses particularités liées à son histoire récente[166]. Actuellement, la citoyenneté palestinienne et la naturalisation sont accordées en se fondant sur l'article (12) de la loi sur la nationalité de 1954, établie à l'époque jordanienne, sur la base de quatre critère « impartiaux et objectifs », à savoir : quatre ans de résidence, la maîtrise de l'arabe, une bonne conduite et une bonne réputation[167]. Pour pouvoir être différenciées rapidement lors des contrôles des cartes d'identité israéliennes qui sont bleues, l'État de Palestine émet des cartes d’identité vertes. Par principe, tout Palestinien qui a une carte d’identité a droit à un passeport palestinien. À ce régime principal de la citoyenneté, s'ajoutent des situations particulières de cumul de papiers d'indentité, avec double, voire triple statut, liées aux régimes d'occupations successifs du pays. En raison des prétentions passées de laJordanie à absorber une partie de la Palestine, les citoyens deJérusalem-Est et les citoyens deCisjordanie ont en plus un passeport jordanien temporaire, tandis que leurs concitoyens de labande de Gaza n’ont qu’un passeport palestinien. Et lesSamaritains ont deux cartes d’identités, une palestinienne et l’autre israélienne, et trois passeports, palestinien, israélien et jordanien.

    Quoi que l'État palestinien émette descartes d'identité et despasseports, et dispose de registres d'état civil, le droit de la citoyenneté palestinienne n'a pas encore de législation définitive dédiée. Cette absence de législation définitive s'explique principalement par la question toujours en suspens dudroit au retour des réfugiés palestiniens[168]. Depuis 1996, quelques principes fondamentaux ont toutefois été établis tacitement en la matière. Ainsi, prenant en considération le fait que le statut de réfugié place les Palestiniens qui en bénéficient sous un régime juridique à part reconnu par l'ONU ouvrant et fermant un certain nombre de droits, et que la situation avecIsraël sur le retour ou le dédommagements des réfugiés est encore litigieuse, le, l'ambassadeur de Palestine auLiban, Abdullah Abdullah, a déclaré que lesréfugiés palestiniens établis à l'étranger ou sur le territoire national palestinien, bien qu'identitairement palestiniens, n'avaient pas vocation pour le moment à être considérés automatiquement comme des citoyens palestiniens, pour la préservation de leurs droits individuels et collectifs, et que le nouvel État palestinien ne délivrerait « absolument aucun passeport aux réfugiés palestiniens »[169].

    Ledroit des associations, réglementé initialement par la loi ottomane de 1909, a été fortement restreint par les différents pouvoirs successifs qui ont régi la société palestinienne au fil duXXe siècle (égyptien et jordanien, puis israélien), pour des raisons répressives, avant d'être élargi avec la promulgation de la Loi fondamentale palestinienne de 1997-2005, qui aligne la législation du pays sur les standards démocratiques occidentaux, et réaffirme les principes fondamentaux des Droits de l'Homme dans ce domaine[170]. Ledroit de l'environnement palestinien est régi par la loi numéro 7 de 1999, qui charge l'Autorité de la qualité environnementale (en) du gouvernement palestinien de préserver l'environnement et de lutter contre la pollution, en s'alignant particulièrement sur les traités internationaux en la matière[171].

    Ledroit pénal palestinien s'appuie principalement sur leCode pénal jordanien de 1960, qui est lui-même dérivé du droit pénal ottoman etfrançais. Toutefois, ce droit pénal intégré pendant l'occupation jordanienne est activement amendé et complété depuis 1996 par une série de dispositions et de réformes adoptées ou votées par leConseil législatif palestinien. Parmi ses principales caractéristiques, le droit pénal palestinien serait fortement marqué par le patriarcat d'après l'activiste israélienneNadera Shalhoub-Kevorkian, qui appelle le pouvoir législatif palestinien à le réformer[172]. Mais en fait, certaines questions relevant à première vue du droit des individus en Europe, relèvent en réalité en Palestine de questions d'État stratégiques, et d'enjeux collectifs vitaux, à replacer en contexte de guerre.

    Ainsi, le droit à l'avortement par exemple, qui relève en Europe desdroits et libertés individuels, et qui est actuellement interdit en Palestine sur la base conjointe des articles 321 à 325 du Code pénal jordanien et de l'article 8 de la loi n° 20 de 2004, « sauf danger attesté pour la vie de la personne enceinte »[173], est en fait un enjeu collectif et géostratégique complexe, dans un pays, certes à forte natalité dans une situation socio-économique difficile, mais occupé et colonisé par une puissance étrangère également à forte natalité, et en passe d'être débordé démographiquement dans certains de ses territoires occupés, par exemple àJérusalem-Est.

    Enfin, le droit civil palestinien, probablement l'un des plus complexes et stratifiés dans sa conception, associe la coutume islamique ('urf) et les principes islamiques de lacharia interprétée principalement dans la tradition de lamadhhab hanafite turque ottomane, le droit foncierottoman, des règles issues duMandat britannique, le droit civiljordanien pour laCisjordanie, le droit civilégyptien pour labande de Gaza, ainsi que les lois et décrets élaborés depuis 1996 par l'Autorité palestinienne.

    Droit privé

    Dans la mesure où il s'est construit dans le cadre desMillets de l'Empire ottoman, qui permettait à chaque communauté religieuse d'exercer sa propre justice en fonction de ses lois et convictions, le droit de la famille appliqué actuellement dans l'État de Palestine dépend dustatut personnel et donc de la religion de chaque individu. Ainsi, le droit de la famille des Palestiniens musulmans est garanti par un ordre judiciaire islamique spécial[158],[174],[175], différent de celui des chrétiens ou des juifs[176]. Et l'interprétation des lois et les décisions de justice sont rendues par des juges religieux.

    Cette situation n'est pas sans provoquer des tensions particulières entre le droit étatique (qanun) et le droit islamique (fiqh) dans ce domaine[177],[178], qui tiennent en partie au fait que lescadis officient généralement de manière considérée comme plus efficace[179]. Comme souvent dans les pays musulmans, les femmes palestiniennes développent des stratégies pour tourner à leur avantage les différentes pratiques juridiques, marquées par le patriarcat[180],[181], par exemple sur le droit au divorce. L'État palestinien s'efforce de faire évoluer le droit de la famille vers davantage d'égalité entre les femmes et les hommes, notamment dans le cadre du mariage[182].

    Les brevets et la propriété intellectuelle industrielle sont réglementés par une loi de 1953[183],[184]. En matière de protection des consommateurs, plusieurs juristes experts travaillant pour l'État palestinien ont recommandé la transposition dudroit de l'Union européenne, qui est considéré comme l'un des plus aboutis au monde dans ce domaine[185],[186].

    Politique extérieure

    Reconnaissance internationale

    Après la proclamation d'Alger

    Article détaillé :Liste des pays reconnaissant l'État de Palestine.
    Pays reconnaissant l'État de Palestine.

    À la suite de la proclamation de la création d'un « État palestinien » le par le Conseil national palestinien à Alger,94 pays le reconnaissent, 47 autres le firent dans les années suivantes[187]

    Certains pays reconnaissent à la Palestine un statut particulier sans aller jusqu'à une reconnaissance réelle[191]. Il existe ainsi différentes formes de reconnaissances diplomatiques particulières comme celle d’une « Délégation générale palestinienne » (enAutriche,Belgique,Allemagne,Grèce,Italie,Pays-Bas,Portugal etRoyaume-Uni), d'une « Délégation générale de Palestine » (Colombie,Suisse[192]) ou encore d'une « Mission de Palestine » (France)[193].

    Comité international olympique

    En 1986, la Palestine crée sonComité olympique de Palestine, qui n'est pas reconnu par leComité international olympique. Finalement, en 1995, le CIO reconnaît à la Palestine le droit de participer auxJeux olympiques d'Atlanta en 1996 sous la bannière du CIO[194], devenant la premièreorganisation internationale à reconnaître l'État palestinien[195]. Cela crée des incidents diplomatiques avec Israël qui conteste une « décision politique »[196] mais depuis, la Palestine participe à tous les Jeux olympiques et sous sa propre bannière depuis lesJeux olympiques de Londres, en 2012[194].

    UNESCO

    Les votes à l'UNESCO concernant l'adhésion de la Palestine :
    • Pour
    • Contre
    • Abstentions
    • Absent
    • Non-membre de l'organisation

    Le, l'UNESCO admet la Palestine en tant qu'État membre. Comme elle n'est pas encore unÉtat membre des Nations unies, son admission a dû se faire par la recommandation du Conseil exécutif qui s'est suivie d'un vote favorable à la majorité des deux-tiers desÉtats membres de l’ONU présents et votants à la Conférence générale[9]. Le vote a été obtenu avec107 voix pour,14 voix contre, et 52 abstentions[97],[Note 7].

    Conseil de sécurité de l'ONU

    Le, Mahmoud Abbas remet ausecrétaire général de l'ONU,Ban Ki-moon, une demande officielle de reconnaissance d'un État palestinien par l'ONU et un statut de membre pour cette organisation[197],[198]. Le suivant, le Conseil de sécurité conclut qu'il ne recommande pas l'adhésion d'un « État palestinien ». Les États-Unis avaient informé qu'ils s'opposeraient à toute candidature palestinienne en vue d'une reconnaissance comme étant un « État ». La France et le Royaume-Uni avaient déclaré qu'ils s'abstiendraient[199].

    Le 18 avril 2024, l'adhésion pleine et entière de la Palestine à l'ONU est rejetée par leConseil de sécurité en raison du Veto américain, seul opposant à cette adhésion[200].

    Le 17 novembre 2025, leConseil de sécurité adopte la résolution 1803 par 13 voix pour, aucune contre et 2 abstentions (Chine et Russie)[201]. Par cette résolution, le Conseil de sécurité« fait sien le Plan d’ensemble du Président Donald J. Trump visant à mettre fin au conflit à Gaza, et demande à toutes les parties de l’appliquer dans son intégralité, « notamment de respecter le cessez-le-feu, de bonne foi et sans délai ». Cette résolution énonce qu'une fois les réformes de l’Autorité palestinienne accomplies et que la reconstruction de Gaza aura progressé,« les conditions seront alors peut-être réunies pour que s’ouvre un chemin crédible vers l’autodétermination palestinienne et la création d’un État palestinien »[202], mais ne fait pas mention de la Cisjordanie. Elle place en outre le territoire gazaoui sous la tutelle d’un « Comité de la paix » présidé par Trump[203]. Le Hamas rejette cette résolution :« La résolution instaure un mécanisme de tutelle internationale sur la bande de Gaza, ce que notre peuple, ses forces et ses factions refusent »[204].

    Cour pénale internationale

    Article connexe :Allégations de crimes de guerre commis par Israël.

    Le, la Palestine devient officiellement le123e État membre de laCour pénale internationale[205],[206]. Cette reconnaissance auprès de la CPI permet désormais à la Palestine, si elle le décide, de poursuivre les dirigeants israéliens pourgénocide oucrime de guerre oucrime contre l'humanité.

    En,Fatou Bensouda, procureure de la CPI, a ouvert un examen préliminaire pour d'éventuels crimes commis parTsahal durant laguerre de Gaza de 2014[101].

    Laprison militaire israélienne d'Ofer (en), enCisjordanie occupée, où de nombreux Palestiniens sont retenus en « détention adminisrative »[207],.

    En, l'autorité palestinienne a remis à la CPI plusieurs documents portant notamment sur l'extension des colonies israéliennes en Cisjordanie, sur l'offensive israélienne menée contre Gaza à l'été 2014 et sur le sort desprisonniers palestiniens détenus par Israël. Cette démarche suit la publication d'un rapport officiel de l'ONU affirmant que Tsahal et les groupes armés palestiniens ont commis en juillet et des violations importantes dudroit humanitaire international susceptibles d'être qualifiées de « crimes de guerre »[208],[209].

    Le, la Cour pénale internationale annonce qu'elle voulait ouvrir une enquête complète sur d'éventuelscrimes de guerre dans les territoires palestiniens. La procureure généraleFatou Bensouda indique qu'elle est convaincue qu'il existe une base raisonnable justifiant l'ouverture d'une enquête sur la situation en Palestine et que des crimes de guerre ont été commis ou sont en train de l'être en Cisjordanie, notamment à Jérusalem-Est, et dans la bande de Gaza. Elle a toutefois réclamé à la CPI de se prononcer quant à la portée de la compétence territoriale de la Cour pénale internationale dans la situation en Palestine. À l'annonce de cette décision, lepremier ministre d'IsraëlBenyamin Netanyahou déclare que Fatou Bensouda a transformé la CPI en outil politique pour délégitimer l'État d'Israël[210].

    En adhérant à la CPI, les Palestiniens sont également exposés à un examen minutieux. Israël a affirmé que le mouvementislamiste militantHamas et sesmilices sont coupables à la fois de cibles aveugles contre des villes et decivils israéliens, ainsi que de l'exposition de leurs propres résidents commeboucliers humains ; ce sont des violations dudroit international et des normes humanitaires internationalement acceptées. La violation de la règle de distinction, qui exige que les combattants limitent les attaques à descibles militaires légitimes.

    Amnesty International a également conclu que les organisations militantes palestiniennes sont coupables de crimes de guerre pour les tirs de roquettes aveugles dans des centres de population civile (juive et palestinienne confondues) en Israël[211],[212],[213].

    Assemblée générale des Nations unies

    Article détaillé :Résolution 67/19 de l'Assemblée générale des Nations unies.

    Un an après cette demande d'adhésion à l'ONU en tant que membre à part entière[198],[96], la reconnaissance de la Palestine en tant qu’État non membre de l'ONU est portée au vote de l'Assemblée générale le[98],[99].

    Le, jour du65e anniversaire duplan de partage de la Palestine, l'Assemblée générale des Nations unies reconnaît la Palestine en tant qu’État observateur non membre par138 voix pour (dont la France), 9 contre (dont les États-Unis, le Canada et Israël) et 41 abstentions (dont l'Allemagne et le Royaume-Uni). L'accession à ce statut officialise la reconnaissance d'un État palestinien au niveau international[100] ainsi que,de facto, par un certain nombre d'États individuels qui ne reconnaissaient jusqu'alors qu'un statut d'organisation non étatique à la Palestine voire ne lui reconnaissait aucun statut.

    Les votes à l'Assemblée générale des Nations unies concernant l'attribution du statut d'État observateur :
    • Pour
    • Contre
    • Abstentions
    • Absent

    Le gouvernement israélien considère cette démarche de Mahmoud Abbas comme unilatérale et contraire auxaccords d'Oslo et déclare qu'il n'y aura pas « d’État palestinien jusqu'à ce qu'Israël soit reconnu comme unÉtat juif » et qu'une déclaration palestinienne officielle annonce la fin du conflit, soulignant« qu'Israël ne permettra pas que laJudée et laSamarie, deviennent une base terroriste à partir de laquelle des roquettes seront lancées sur les villes israéliennes »[214].

    Souveraineté nationale palestinienne et droit international

    Dans une tribune publiée le dansThe Wall Street Journal, les juristes américainsDavid B. Rivkin (en) et Lee A. Casey estiment que « l'Assemblée générale ou le Conseil de sécurité de l'ONU n'ont pas le pouvoir de créer des États », L'ONU n’étant pas souveraine et que« l’Autorité palestinienne ne répond pas aux caractéristiques de base d'un État nécessaires pour une telle reconnaissance ». Ils appuient cette expertise en se fondant sur les exigences énoncées par laconvention de Montevideo de 1933 sur les droits et devoirs des États. Ce traité dispose que pour se proclamer « État » uneentité doit remplir les conditions suivantes : une population permanente, un territoire défini, un gouvernement, la capacité d'entrer en relation avec d'autres États. Selon cette définition, ils rappellent que« l'Autorité palestinienne n'a ni une population permanente, ni un territoire défini, ni un gouvernement qui a la capacité d'entrer en relation avec d'autres États ».

    Ils précisent que cette« exigence fondamentale s'exprime par la capacité à établir et à maintenir des accords internationaux », ce qui implique que« le gouvernement contrôle effectivement et sans la présence d'une autre souveraineté au moins une partie de sa population et de son territoire. ». Ils soulignent que l'Autorité palestinienne n'a pas le contrôle exclusif de ne serait-ce qu'une partie de laCisjordanie dans le mesure où elle est dépendante d’Israël et qu'elle n'a aucun contrôle que ce soit sur labande de Gaza.

    Alefia T. Hussain, une journaliste pakistanaise, écrit dansThe News International que « les experts dans le milieu des médias aux États-Unis voient l'effort palestinien comme rien de plus qu'un [acte] symbolique mais convaincant. » Elle citeSteve Coll (en), journaliste lauréat duprix Pulitzer, qui écrit dansThe New Yorker« La demande est raisonnable et elle répond aux aspirations légitimes et pacifiques duPrintemps arabe ». Il note toutefois que, « bien que selon ledroit international le dossier palestinien est solide, il n'est pas hermétique »[215].

    Officialisation du statut d'État par la diplomatie palestinienne

    Le, Mahmoud Abbas, signe un décret entérinant la dissolution de « l'Autorité palestinienne » qui avait été créée à la suite desaccords d'Oslo en 1993 et la renommant « État de Palestine »[216]. Il a ordonné aux représentations palestiniennes à travers le monde à faire de même sans pour autant apporter de modifications aux références à l'OLP, qui reste le représentant légal des Palestiniens[217]. Toutefois, afin de ne pas « provoquer » Israël, les passeports et les cartes d'identité des Palestiniens qui, pour voyager, doivent passer par les points de passage israéliens ne seront pas renommés.

    Le porte-parole du gouvernement israélien, Mark Regev, juge le changement de nom « inutile ». Il ajoute que les Palestiniens devraient négocier avec Israël pour mettre fin au conflit et parvenir à la solution « de deux États pour deux peuples au lieu de chercher desgimmicks ». La porte-parole dudépartement d'État des États-Unis américain,Victoria Nuland, déclare« Vous ne pouvez pas créer un État par la rhétorique et avec des étiquettes et des noms », tout en soulignant la nécessité de négociations bilatérales et qualifiant la décision de Mahmoud Abbas comme « provocation et n'apportant aucun changement pour le peuple palestinien »[218].

    Ambassades

    Article détaillé :Représentations diplomatiques de la Palestine.

    La première ambassade de Palestine en Europe est ouverte le àStockholm (Suède). Cette reconnaissance officielle entraîne une crise diplomatique entre la Suède et Israël[219].

    Accord avec le Vatican

    LeVatican et l’État de Palestine signent le un accord sur les droits de l’Église catholique dans les territoires palestiniens[220]. « Le texte aborde les aspects essentiels de la vie et des activités de l’Église catholique » dans l’État de Palestine. Il réaffirme par la même occasion « le soutien à un règlement négocié etpacifique de la situation dans la région »[221].

    Interpol

    La Palestine est membre à part entière d’Interpol depuis le[222].

    OpérationBordure protectrice

    L'opérationBordure protectrice menée àGaza par Israël contre leHamas en juillet et suscite la colère du président de l'Autorité palestinienne qui déclare en, à la tribune de l'ONU, qu'Israël a alors mené une « guerre degénocide », affirmant qu'il s'agissait de « la troisième guerre en cinq ans menée par l'État raciste occupant », ajoutant que « la différence, cette fois-ci, est l'ampleur plus grande de ce crime génocidaire »[223]. Il réclame ensuite une nouvelle une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU contre Israël mais ne fait cependant pas allusion à une saisine de laCour pénale internationale (CPI)[224].

    Transactions immobilières avec des Israéliens

    Le quartier deSilwan àJérusalem-Est, à majorité palestinienne, coupé du reste de laCisjordanie par lemur de séparation israélien (en arrière-plan).

    La vente debiens immobiliers aux Israéliens est considérée par la loi palestinienne comme une hautetrahison[225]. En, unecour martiale palestinienne condamne à lapendaison un Palestinien accusé d'avoir vendu des terrains « ne lui appartenant pas avec de faux documents » à une société israélienne dans le village deBeit Ommar, au nord-ouest d'Hébron. Toutefois la peine n'a pas été exécutée, les condamnations à mort devant être approuvées par le président palestinienMahmoud Abbas[226]. Le, il promulgue un décret durcissant les sanctions contre les Palestiniens« impliqués dans la vente de biens immobiliers avec des pays ennemis et leurs ressortissants ». Ce décret amende lecode pénal palestinien afin d'y inclure« une peine detravaux forcés en plus de la prison à vie ». Cette décision intervient à la suite de l'acquisition de deux maisons par des Juifs dans le quartier deSilwan àJérusalem-Est. Depuisune quarantaine d’années[Quand ?], plusieurs Palestiniens ont été exécutés pour avoir effectué ce type de transactions immobilières[227].

    Propositions de formules de résolution du conflit

    La proposition à deux États en Palestine, comme solution du conflit israélo-palestinien selon les accords d'Oslo, est soutenue notamment par lafeuille de route pour la paix adoptée par leQuartette diplomatique (États-Unis, ONU,Russie et Union européenne) réuni le. Les mouvements pacifistes israéliensBloc de la paix etLa Paix maintenant, qui militent avec des Palestiniens et sont des défenseurs actifs des droits des Palestiniens, agissent pour la création d'un État palestinien autonome dans le cadre de la solution à deux États.

    La proposition d'État unique est unÉtat binational, englobant à la fois l'État d'Israël et les Territoires palestiniens où la population israélienne et les Palestiniens de Cisjordanie et de Gaza bénéficieraient des mêmes droits constitutionnels. Dans son article du paru dansLe Monde[228], l'universitaire et historien israélienIlan Greilsammer dénonce une certaine frange de lagaucheantisioniste israélienne, par exempleMichel Warschawski qui adhère à l'idée de « revenir aux solutions préconisées dans les années 1920 et 1930 d’un seul État arabe à minorité juive entre la mer et le Jourdain (…) à la place de deux États vivant côte à côte, l’un juif, l’autre palestinien », ce qui en soi, n'a rien à voir avec un État binational préconisé dès la fin des années 1930 notamment parMartin Buber etHannah Arendt.

    Article détaillé :Documents Palestine.

    En, la chaîne qatarieAl Jazeera publie des « documents secrets », appelésdocuments Palestine, sur les négociations de paix israélo-palestiniennes portant notamment sur des réunions de coordination sécuritaire entre Israël et les représentants de l'Autorité palestinienne et des concessions faites par cette dernière. Desminutes de discussions montreraient que les Palestiniens auraient exprimé leur volonté de céder des territoires enCisjordanie etJérusalem-Est, y compris les grandsblocs d'implantation israéliens, en échange de territoires israéliens au nord de lavallée du Jourdain, au sud d'Hébron et à l'est de labande de Gaza, et de reconnaitre lasouveraineté d'Israël sur lesquartiers juifs de Jérusalemintra-muros, deTalpiot-Est,Gilo, Givat Zeev au nord de la capitale israélienne. Un document daté de, contiendrait le compte-rendu d'une déclaration deSaeb Erekat à l'envoyé spécial américain au Moyen-Orient,George Mitchell, dont les termes seraient que les Palestiniens ont accepté de donner à Israël « le plus grandJérusalem dans l'histoire dupeuple juif. »[229],[230],[231].

    Proposition de Donald Trump

    Projet d'État de Palestine proposé parDonald Trump en 2020.
    Article détaillé :Plan de paix américain de janvier 2020 pour le conflit israélo-palestinien.

    Le, leprésident des États-UnisDonald Trump présente un projet de partition des territoires entre Israël et un futur État de Palestine. Ce plan, surnommé « l'accord du siècle » par Donald Trump, a été réalisé en accord avec le gouvernement israélien, mais sans consulter les Palestiniens. Ces derniers rejettent unanimement cette proposition qui ampute la Palestine d'une grande partie des territoires qu'elle revendique. De même, de vives oppositions au plan Trump émergent parmi lesIsraéliens[232].

    Géographie des territoires revendiqués

    L’État de Palestine est un État d'Asie de l'Ouest, situé auMoyen-Orient, dans la région historique dePalestine (aujourd'hui partagée avec l'État d'Israël, et dans une moindre mesure le royaume deJordanie, leLiban et laSyrie)[233]. Il dispose d'une ouverture maritime sur lebassin méditerranéen, enMéditerranée orientale, dans lebassin Levantin, ainsi que d'un accès à lamer Morte. Avec laTurquie, laSyrie, leLiban, laJordanie etIsraël, il est l'un des six États duLevant.

    Les territoires revendiqués comme base constitutive de l'État de Palestine sont labande de Gaza et laCisjordanie, incluantJérusalem-Est[234].

    Frontières

    Article connexe :Ligne verte.
    Soldats israéliens franchissant labarrière israélienne qui entoure la bande de Gaza, au niveau duposte-frontière d'Erez, pendant laguerre de Gaza,.

    L’État palestinien n'a pas de frontières définies, et il n'a pas la maîtrise de l'intégralité des territoires sur lesquels il est présent administrativement. Toutefois, il revendique l'ensemble desterritoires palestiniens, dans les frontières établies par les accords d'armistice de 1949, sur la « ligne verte », et à ce titre, d'avoir des frontières avec l'État d'Israël, laJordanie, l'Égypte etChypre. Les frontières de l’État palestinien forment un des sujets majeurs du contentieux israélo-palestinien[235].

    Contrôle des frontières

    Soldat israélien face à des Palestiniens attendant au check-point d'Huwara, à l'entrée de Naplouse, le.

    Actuellement, l'État palestinien ne contrôle ni sesfrontières, ni seseaux territoriales, ni sonespace aérien, qui sont tous sous contrôle israélien. Les Israéliens quadrillent en outre son territoire d'une multitude debarrages et de postes de contrôle militarisés qui constituent autant de frontières intérieures entravant la libre circulation des Palestiniens dans leur pays. Un vaste « mur de séparation » (également appelé « barrière de séparation » ou « clôture de sécurité ») a été ajouté à ce dispositif de contrôle israélien à partir de 2002 le long de laLigne verte afin d'empêcher strictement tout passage entre la Cisjordanie, territoire palestinien occupé, et Israël.

    Ce « mur de séparation », toujours en cours de construction, et régulièrement remanié, est composée pour environ 95 % d'un système de clôture multi-couches[236], ainsi que d'un mur de 8 mètres dans les secteurs urbains. Sa longueur finale doit être de 708 km, soit le double de laLigne verte. Considéré illégal par laCour internationale de justice en 2014, et critiqué par de nombreuses associations de défense des droits de l'Homme, dontAmnesty International, ce mur est considéré par ses détracteurs comme partie intégrante d'un système d'apartheid et de spoliation mis en place par Israël à l'encontre des Palestiniens. Son existence et son tracé sont régulièrement remis en question, essentiellement par les Palestiniens.

    Territoires revendiqués

    Articles connexes :Bande de Gaza,Cisjordanie etJérusalem-Est.

    Au moment de sa première déclaration d'indépendance le 1er octobre 1948, l'État palestinien revendiquait l'intégralité du territoire de laPalestine mandataire, qui s'étendait sur 26 625,6 km2. Le plan de partage de l'ONU du 29 novembre 1948 lui attribuait 42 % du territoire de la Palestine mandataire, et il plaçait la ville deJérusalem et sa proche banlieue (2 % du territoire) sous contrôle international en tant quecorpus separatum. Après laguerre israélo-arabe de 1948-1949, le territoire constituant lemandat britannique sur la Palestine est réparti entreIsraël, l'Égypte et laJordanie. Israël et la Jordanie annexent les zones sous leur administration, tandis que l’Égypte maintient Gaza sous occupation militaire[237],[238],[239]. À ce moment, les annexions israéliennes réduisent le territoire dévolu aux Arabes par le plan de partage de l'ONU de 18 %. Le, le roiHussein de Jordanie proclame queJérusalem-Est est la « capitale alternative duRoyaume hachémite et fait partie intégrante et inséparable de la Jordanie »[58].

    À la suite de laguerre des Six Jours en 1967, Israël envahit et occupe laCisjordanie et labande de Gaza.

    En,Hussein de Jordanie renonce à toute souveraineté sur laCisjordanie etJérusalem-Est[240],[241]. Le, leConseil national palestinien reconnaît l'OLP comme le seul représentant légal dupeuple palestinien. Dans sa « Déclaration d'indépendance », il exige l'autodétermination sur les territoires non occupés par Israël avant la guerre de 1967 (labande de Gaza et laCisjordanie, incluantJérusalem-Est)[234], délimités par le tracé desaccords d'armistice de 1949 entre l'Égypte, la Jordanie et Israël (ligne verte)[242]. À ce moment, les territoires revendiqués par l'État palestinien, et couramment qualifiés de « territoires palestiniens » ne représentent plus que 22 % du territoire de laPalestine mandataire, soit 6 020 km2.

    Dans sarésolution 43/177, l'Assemblée générale des Nations unies reconnaît la proclamation de l'État de Palestine et l'usage de la désignation « Palestine », en référence à l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), au sein des Nations unies. En outre, l'Assemblée affirme la nécessité pour lepeuple palestinien d'exercer sa souveraineté sur lesterritoires occupés depuis 1967 par Israël[243].

    Au cours des trois mois suivant la Proclamation, 90 États ontreconnu l’État palestinien[243], dont certains dans ces frontières[244].

    Frontières maritimes

    À la suite de son accession en novembre 2012 au statut d’État observateur auxNations unies, l'État palestinien a entamé des démarches pour déterminer sesfrontières maritimes et sazone économique exclusive (ZEE) au large de labande de Gaza, dans le cadre de laConvention de l’ONU sur le droit de la mer. Le but de ces démarches est de fixer avec ses voisin les ressources que les autorités et la population palestiniennes peuvent exploiter en mer. En principe une ZEE s’étend à 200 milles marins (370 km) au large, mais dans leBassin Levantin, comme souvent enMéditerranée, les zones se juxtaposent d’où la nécessité de négocier et d’ajuster[245]. Il est d'autant plus important pour l'État palestinien de mener ces démarches en ayant une stratégie bien définie et en ayant bien préparé son dossier que niIsraël, ni son allié américain, ne sont parties à la Convention de l’ONU. Israël a défini sa ZEE par rapport àChypre par négociation bilatérale mais n’a par exemple pas réussi à s’entendre avec leLiban[245].

    Pour arriver à son but, la stratégie de l'État palestinien est de passer des accords avec deux de ses voisins enMéditerranée, d’abord l’Egypte puis Chypre, afin de définir par rapport à eux sa zone économique exclusive, puis d’évaluer avec ses juristes quelles pourraient être « les frontières potentielles » avec Israël. Ensuite, dans un second temps, de mandater des experts pour faire l’inventaire des ressources naturelles revendiquées, et déposer le tracé de leur ZEE auprès de la Convention. Pour préparer leur dossier et former leurs cadres aux subtilités du droit de la mer, les autorités palestiniennes ont recruté des juristes spécialisés « parmi les meilleurs dans ce domaine » au début des années 2010. Les négociations avec l’Egypte ont commencé en 2015-2016 au niveau desministres des Affaires étrangères et se poursuivent entre experts[245].

    Climat

    Malgré ses dimensions réduites, l'État de Palestine présente une grande variété declimats, liés aux différentsreliefs,paysages etécosystèmes qu'il abrite. Ainsi, le climat des zones côtières dans labande de Gaza peut être très différent de celui des zones montagneuses deCisjordanie, et même de celui deJérusalem, particulièrement pendant les mois d'hiver[246].

    Située sur le littoral méditerranéen, au nord dudésert du Sinaï,Gaza a un climat chaud,semi-aride ouméditerranéen avec des hivers doux et secs, et des étés chauds. Plus à l'intérieur des terres et en hauteur,Jérusalem possède unclimat méditerranéen et dans une moindre mesuremontagnard[247], marqué par une forte chaleur et une forte aridité en été, et quelques mois seulement humides en hiver. La neige peut survenir autour de Jérusalem. Plus au Nord de lamer Morte,Jéricho et la vallée du Jourdain ont unclimat désertique chaud.

    Température moyenne à Gaza
    Moisjan.fév.marsavrilmaijuinjui.aoûtsep.oct.nov.déc.année
    Température minimale moyenne (°C)7791315182021191712814
    Température maximale moyenne (°C)17172026293133333128241926
    Source :[248]


    Relevé météorologique de Jérusalem (1881-2007)
    Moisjan.fév.marsavrilmaijuinjui.aoûtsep.oct.nov.déc.année
    Température minimale moyenne (°C)6,46,48,412,615,717,819,419,518,616,612,38,413,5
    Température moyenne (°C)9,19,511,917,120,522,724,224,523,420,715,611,217,5
    Température maximale moyenne (°C)11,812,615,421,525,327,62929,428,224,718,81421,5
    Record de froid (°C)−6,7−2,4−0,30,87,61114,615,513,29,81,80,2−6,7
    Record de chaleur (°C)23,425,327,635,337,236,840,644,437,833,829,42644,4
    Précipitations (mm)133,2118,392,724,53,20000,315,460,8105,7554,1
    Nombre de jours avec précipitations12,911,79,64,41,30000,33,67,310,962
    Source :[249],[250]


    Cours d'eau

    LeJourdain, qui a donné son nom à laCisjordanie, se jette dans lamer Morte à l'altitude de −421 mètres.

    Géographie humaine

    Article détaillé :Territoires palestiniens occupés.

    Subdivisions

    Article détaillé :Gouvernorats de la Palestine.
    Division administrative des territoires ; les zones A et B sous contrôle total ou partiel de l'Autorité palestinienne sont indiquées en vert foncé.
    Centre-ville deRamallah, capitale administrativede facto de l'Autorité palestinienne, située dans la zone de collines du centre de laCisjordanie.

    Lesterritoires palestiniens occupés enCisjordanie et dans labande de Gaza ont été divisés par lesaccords d'Oslo en trois aires administratives aux statuts différents. Ces zones ont été confirmées par lesaccords d'Oslo II :

    • la zone A (2 %) est la région sous contrôle palestinien total. Elle comprend l'essentiel des villes palestiniennes, à l'exception deJérusalem-Est qui a été exclue des accords ;
    • la zone B (26 %) est la région sous contrôle palestinien civil mais sous contrôle militaire israélien ;
    • la zone C (72 %) est la région sous contrôle total israélien.

    Ces territoires ont été divisés en seizegouvernorats (5 dans la bande de Gaza et 11 en Cisjordanie), sous la juridiction de l'Autorité palestinienne[251].

    Dans la bande de Gaza :

    En Cisjordanie :

    Villes principales

    Ville deGaza (février 2025).
    Porte de Damas àJérusalem-Est.
    Principales villes de Palestine
    VillePopulation[252]
    (2017)
    Région
    Gaza590 481Bande de Gaza
    Jérusalem-Est281 163Cisjordanie
    Khan Younès205 125Bande de Gaza
    Hébron201 063Cisjordanie
    Jabaliya172 704Bande de Gaza
    Rafah171 899Bande de Gaza
    Naplouse156 906Cisjordanie
    Beit Lahiya89 838Bande de Gaza
    Deir el-Balah75 132Bande de Gaza
    Tulkarem64 532Cisjordanie
    Ramallah35 140Cisjordanie
    Bethléem30 000Cisjordanie

    Barrages routiers

    Dans lesterritoires palestiniens occupés par Israël des centaines debarrages ont été établis par l'armée israélienne et lescolons sur les routes afin de limiter les déplacements des Palestiniens. Les trajets entre villes et villages peuvent être allongés de plusieurs heures, forçant les Palestiniens à attendre aux barrages ou faire de longs détours par les petites routes. Ils n'affectent pas les colons israéliens qui évitent les localités palestiniennes en empruntant des routes qui leur sont réservées[253].

    Démographie palestinienne

    Article détaillé :Démographie de la Palestine.

    Si l'on se fonde sur le dernier recensement officiel palestinien, en 2017 la population de l’État de Palestine était de 4,9 millions d'habitants, répartis sur l'ensemble desterritoires palestiniens :3 millions enCisjordanie, Jérusalem-Est comprise, et 1,9 million dans labande de Gaza[254]. Ces chiffres englobaient uniquement les citoyens palestiniens, et excluaient lesjuifs israéliens installés illégalement comme colons dans les territoires palestiniens.

    Si l'on se fonde sur les statistiques annuelles desNations unies pour la Palestine, concordantes pour 2017, en 2022 la population de l’État de Palestine était de 5,35 millions d'habitants, soit près d'un demi million de plus qu'en 2017, repartis sur l'ensemble des territoires palestiniens : plus de 3,1 millions d'habitants en Cisjordanie, Jérusalem-Est comprise, et plus de 2,2 millions dans la bande de Gaza, avec unaccroissement naturel annuel moyen sur l'ensemble du territoire de 126 707 habitants par rapport à 2021. Ces chiffres englobaient aussi les seuls citoyens palestiniens, et excluaient les colons juifs israéliens installés illégalement dans les territoires palestiniens.

    Letaux de fécondité en Palestine en 2011-2013 est de 4,1 enfants par femme, soit environ un point au-dessus de la moyenne israélienne (Juifs etArabes israéliens inclus), et sacroissance démographique nationale annuelle est d'environ 2,8 %, avec Jérusalem-Est à 2,06 %, la Cisjordanie à 2,41 %, et la bande de Gaza à presque 3 %[254]. L'État palestinien est, à ce titre, l'un des plus dynamiques démographiquement duProche-Orient et du pourtour duBassin méditerranéen.

    Diaspora et statut des réfugiés palestiniens

    Articles détaillés :Palestiniens,Réfugiés palestiniens,Diaspora palestinienne etListe des camps de réfugiés palestiniens.
    Portrait d'une famille palestinienne datant de 1900.

    Le peuple palestinien a la particularité d'être unpeuple majoritairement diasporique, dans la mesure où la majorité de ses membres vit hors des frontières de l’État de Palestine. Les Palestiniens partagent cette spécificité diasporique avec leurs voisinsjuifs israéliens qui concoivent les juifs de leurdiaspora, estimée à près de 8 millions de personnes pour 7 millions de nationaux juifs en Israël, comme les membres d'un mêmepeuple juif, ayant droit automatiquement à la citoyenneté israélienne, et avec leur voisin libanais, dont ladiaspora est estimée à 9 millions de personnes[255], pour 5,5 millions de citoyens auLiban.

    Ladiaspora palestinienne compte environ6 millions d'individus[256]. Plus de5 millions d'entre eux ont le statut deréfugiés, à la suite de l'exode palestinien de 1948[257],[258]. Plus de3 millions vivent enJordanie et 500 000 sur le continent américain, tandis que le reste est réparti dans le monde arabe. Seuls 3,7 millions de réfugiés palestiniens, issus de déplacements de population intérieurs à l'ex-Palestine mandataire, vivent dans les « territoires palestiniens »,bande de Gaza,Cisjordanie etJérusalem-Est. Le statut spécial deréfugié palestinien est héréditaire, et reconnu par l'UNWAR, agence de l'ONU. Mais le respect de larésolution 194 de l’ONU votée en 1948, consacrant ledroit au retour des réfugiés palestiniens, reste d'application aléatoire dans lesterritoires palestiniens, et inexistant enIsraël.

    Le, l'ambassadeur de Palestine auLiban, Abdullah Abdullah, déclare que lesréfugiés palestiniens dans les pays tels que le Liban, l’Égypte, laSyrie et laJordanie ou les 132 autres pays où résident ladiaspora palestinienne, bien qu'identitairement palestiniens « ne sont pas automatiquement des citoyens » palestiniens. Ceci est applicable non seulement aux réfugiés vivant dans ces pays mais aussi aux réfugiés palestiniens « qui vivent dans lescamps de réfugiés au sein de l’État [palestinien]. Ils sont encore réfugiés. Ils ne seront pas considérés comme des citoyens ». Abdullah ajoute que le nouvel État palestinien ne délivrera « absolument aucun passeport aux réfugiés palestiniens »[169].

    Langue

    La langue palestinienne est l'arabe. Ledialecte palestinien variant de l'arabe littéral fait partie de la famille linguistiquesémitique, l'arabelevantin septentrional ou syro-libano-palestinien.

    Un des signes distinctifs dudialecte palestinien est sa prononciation singulière de la lettreQāf (ق). Si communément, celle-ci se prononce[q], elle devient silencieuse en arabe palestinien. Le mot « قلب » (qalb) qui signifie « cœur » se prononce par exemple « 'alb »[259].

    Religions

    Jeune femme deRamallah en tenue traditionnelle,v. 1929–1946.

    En 1922, les Britanniques avaient recensé 752 048 Palestiniens (au sens de l'époque, c'est-à-dire sans distinction de religion), dont 589 177 musulmans, 83 790 juifs, 71 464 chrétiens et 7 617 personnes d'autres appartenances[260]. AuXXIe siècle, la population palestinienne est largementmusulmanesunnite, avec une faibleminoritéchrétienne.

    Un rapport établi en 2017 par le Bureau central des statistiques de l'État palestinien recense 46 850 chrétiens dans les Territoires palestiniens, soit 1,4 % de la population[261], mais plus de 600 000 dans le monde (orthodoxesgrecs ouarméniens ;catholiqueslatins,grecs ;protestantsluthériens ouanglicans)[pas clair]. Le recensement de 2017 montre une présence chrétienne en constante diminution en Palestine puisqu'elle s'élève à 2 % en 2000[262],[263].

    Cependant, la Palestine, correspond à une grande partie de laTerre sainte et revêt une importance majeure par ses sanctuaires et pèlerinages chrétiens :Jérusalem,Bethléem (lieu de laNativité duChrist) etHébron. D'un point de vue chrétien, cette dernière[Qui ?] est considérée, par son apparition trine auprès duchêne de Mamré, comme étant la préfiguration de la compréhension de laSainte-Trinité. Le calendrier dessaints chrétiens rappellent que plusieurs Palestiniens ont été reconnus comme tels, que cela soit de manière plus étendue au sein du monde chrétien (Chariton le Confesseur,Macaire de Jérusalem etEuthyme le Grand) ou plus restrictive (Marie-Alphonsine Danil Ghattas,Mariam Baouardy,canonisée par l'Église catholique et fondatrice desSœurs du Saint Rosaire).

    Il y a environ300Samaritains[264].

    Symboles d'État

    Drapeau palestinien

    Article détaillé :Drapeau de la Palestine.
    Drapeau de la Palestine

    Sur la gauche dudrapeau palestinien, figure un trianglerouge prolongé par trois bandes horizontalesnoire,blanche etverte.

    Ces couleurs avaient été adoptées par lemouvement panarabe durant lagrande révolte arabe des Hachémites de 1916, soulèvement visant à unifier leMoyen-Orient[266]. La révolte éclata mais une fois les terres arabes libérées de l'occupation ottomane, les Européens se partagèrent la région lors desaccords Sykes-Picot.

    Après 1948, ces couleurs symboliques de l’Histoire islamique — qui figurent identiquement sur le drapeau officiel duparti Baas syrien — sont adoptées par la partie arabe en Palestine, revendiquant à titre exclusif le nom « Palestine », lui-même volontairement abandonné par la partie juive de la région après lafondation de l'État d'Israël. Le drapeau est adopté officiellement par les Palestiniens lors du premier Congrès de l’OLP, en 1964.

    Hymne palestinien

    Article détaillé :Fida'i.

    Avant 1967,Mawtini était utilisé commehymne national palestinien, qui a été adopté par l'Irak en 2004.

    Biladi, Biladi ou Fidai (Ma patrie, ma patrie) est le nouvel hymne national de l'État de Palestine proclamé en 1988 par l'OLP, en accord avec l'article 31 de laCharte de l'OLP. Il est joué au début des concerts donnés par l'Orchestre national de Palestine[267].

    Économie palestinienne

    Article détaillé :Économie palestinienne.
    Cette section est vide, insuffisamment détaillée ou incomplète.Votre aide est la bienvenue !Comment faire ?
    Banque de Palestine àRamallah.

    Le secteurmanufacturier est bien représenté en Palestine notamment au travers de l'industrie duverre, de laporcelaine, dusavon, ducoton ou dutextile[268].

    L'activité agricole permet la production et l'exportation deroses et depalmiers.

    Le secteur dutourisme se développe au travers d'un certain nombre d'attractions historiques et touristiques comme l'église de la Nativité àBethléem que l'Autorité palestinienne restaure ou le Palais de Hisham bin Abdul Malik[268].

    Chômage

    Depuis les réductions des fonds versés à l'Autorité palestinienne par les États-Unis, l'activité économique est en berne. La part des secteurs agricoles et industriels a chuté de 27 % en 1994 à 13 % en 2018, sans émergence de nouvelles activités pour relancer l'économie. Le taux de chômage des jeunes palestiniens de la bande de Gaza s'élève à 70 % en 2018[269].

    Éducation

    Campus de l'Université de Beir Zeit.

    Selon les statistiques de 2005-06 du ministère de l'Éducation de l'Autorité palestinienne, l'enseignement en Palestine se dispense dans 2 276 établissements scolaires, 31 001 classes, pour 1 078 488 écoliers et étudiants et par 48 674 enseignants. Ces lieux d'enseignement se répartissent en trois catégories :

    • ceux fonctionnant sous l'égide du ministère de l'Éducation de l'Autorité palestinienne (70 %) ;
    • ceux par le biais de l'Office de secours et de travaux des Nations unies (UNRWA) (24 %) ;
    • ceux relevant de l'enseignement privé (6 %)[270].

    Le prix Global Teacher Price qui est décerné à un professeur exceptionnel qui a apporté une contribution remarquable à la profession, a été attribué en 2016 àMmeHanan Al Hroub de Cis-Jordanie. Elle a été saluée pour « sa méthode basée sur le jeu et la non-violence »[271].

    Culture palestinienne

    Article détaillé :Culture palestinienne.
    Mahmoud Darwich à l'Université de Bethléem (2006).
    Châles palestiniens (oukeffiehs) vendus enSyrie.

    Littérature

    Littérature et poésie palestiniennes sont illustrées par de nombreux auteurs telsGhassan Kanafani,Mahmoud Darwich etElias Sanbar.

    Artisanat

    Il existe unartisanat traditionnel palestinien : robes brodées au point de croix, châles (keffieh),vanneries en paille deblé ou d'orge dont l'origine remonterait au néolithique[272], tapis fabriqués àGaza[273], verres et céramiques à Hébron où se trouve dans la vieille ville un quartier dénommé « le quartier des souffleurs de verre », et aussi desrabiehs, sortes de greniers à grains nomades et transportables, véritables meubles enpisé.

    Gastronomie

    Article détaillé :Cuisine palestinienne.

    Si elle reste fidèle à la gastronomie locale et orientale avec pour principaux ingrédients dans la population rurale palestinienne, l'huile d'olive, l'olive, l'origan et le pain plat cuit au four appelétaboun[274], la cuisine palestinienne possède ses propres traditions culinaires régionales.

    La cuisine palestinienne provient des populations installées en Palestine, tout au long des siècles. Elle subit les influencesarabes,abassides,perses,syrienne et de fortes influencesturques aux accents balkaniques dues aux populations arrivées durant la domination de la région par l'Empire ottoman.

    Elle est semblable aux autrescuisines du Levant, avec des spécificités régionales liées à la géographie et au climat, notamment les cuisineslibanaise (boulghour, riz, viande etkebbé) en Galilée, syrienne au nord,jordanienne à l'est (paintaboun, pita, riz et viande) en Cisjordanie ouégyptienne au sud (riz, poisson,fruits de mer et lentilles) dans labande de Gaza[275]. Lesépices sont partout utilisés et lepiment particulièrement dans la bande de Gaza.

    Les Palestiniens mangent plusieurs fois par jour - le repas principal étant le déjeuner appelégheda[276]. Les repas s'agrémentent généralement de salades cuites et crues, dehoumous, d'olives pour lemaza (mezzé), éventuellement du fromageakkawi, et sont particulièrement variés et copieux lors des fêtes. Lemansaf d'origine jordanienne, apprécié chez les Bédouins. Les plats notables peuvent être différentes variantes dukebbeh (boulettes de boulgour à la viande), leman’ouché oulahm bi ajeen (pizza au fromage, origan), lechiche-kebab oulahme mashwi (brochettes de viande), lemusakhane (paintaboun au poulet rôti et oignons frits), lemaklouba (riz aux aubergines, légumes et viandes), lemansaf (agneau sur paintaboun, riz et yaourt), lesumaghiyyeh (baies desumac,tahini, blettes, bœuf et pois chiches), larummaniyya (grenade, aubergines,tahini, lentilles à l'ail), lefukharit ados (ragoût de lentilles), leqidra (riz, agneau, épices), lezibdieh (ragout de tomates et crevettes)…

    Knafeh deNaplouse.

    Les nombreux desserts de la cuisine palestinienne sont principalement des pâtisseries fourrées de fromages sucrés, dedattes ou d'amandes, denoix et depistaches : lesbaklavas, lahalva, leknafeh, leburma til-kadayif, lemouhalabiyeh

    Comme les mets, la consommation des boissons varie en fonction des fêtes où l'on peut boire des jus decaroube (kharroub), detamarin (tamar hindi), deréglisse (sous) ou d'abricot (qamar eddine). Lecafé (à cuire) agrémenté decardamome est consommé tout au long de la journée et le thé nahnâ (à la menthe) plutôt le soir. Les boissons alcoolisées telles que l'arak ou labière sont consommées par les chrétiens palestiniens et lesmusulmans peu conservateurs.

    En en-cas, on mange ou sert à son hôte des fruits secs, diverses noix et graines rôties et des dattes.

    Danse

    Femmes dansant ledabkeh.

    Ledabkeh est un type de danse de groupe en ligne où les danseuses et danseurs se tiennent les mains et frappent le sol fortement. Elle est le plus souvent dansée dans les mariages, les banquets et les fêtes occasionnelles. Les danseurs poussent parfois des cris pour donner de l'énergie à la danse et l'accentuer.

    Sport

    Articles détaillés :Fédération de Palestine de football etFédération de Palestine de basket-ball.

    Comité olympique de Palestine

    Logo de laFédération de Palestine de football.

    Créé en 1986, leComité olympique de Palestine peut participer auxJeux olympiques depuis 1995. Présidé depuis 2016 par la personnalité militaire et politique controversée[277],[278],Jibril Rajoub qui est aussi à la tête du Conseil suprême pour la jeunesse et les sports et à celle de laFédération de Palestine de football, ce Comité est le fédérateur desfédérations sportives palestiniennes[268]. Le Comité olympique palestinien est un membre fondateur de l'Union arabe pour les Jeux Olympiques et le Comité a participé à tous les sessions et les événements arabes sportifs[268].

    Clubs et fédérations sportifs

    La Palestine est riche de plus de 300 clubs et fédérations sportifs placées sous l'égide du Conseil suprême pour la jeunesse et les sports[279].

    Marathon

    Chaque année depuis 2012, se déroule le marathon de Palestine, qui voit la participation de milliers de coureurs[280]

    Bibliographie

    Notes et références

    Notes

    1. Mawtini est l'hymne palestinien de 1936 à 1995 avant queFida'i ne le remplace en 1996.
    2. Jérusalem-Est étant un « territoire palestinien occupé » par Israël, le gouvernement palestinien est dans l'impossibilité d'y installer ses institutions.
    3. La date du est retenue par l'État de Palestine comme la date de sadéclaration d'indépendance par l'OLP en exil à Alger et acceptée comme telle par la Ligue arabe et l'Organisation de la coopération islamique. La date du correspond à la date de promulgation de la Loi fondamentale palestinienne, considérée comme la constitution de l'État de Palestine, qui fonde ses institutions et établit son fonctionnement.
    4. a etbLavieille ville deJérusalem-Est, qui est revendiquée par les Palestiniens comme leur capitale, abrite de nombreux sites religieux importants pour les trois grandesreligions abrahamiques (judaïsme, christianisme et islam), notamment lemont du Temple (avec lamosquée Al-Aqsa), lemur des Lamentations, ledôme du Rocher, l'église du Saint-Sépulcre :
      • Lamosquée al-Aqsa, complexe de bâtiments religieux musulmans de Jérusalem qui se compose de la mosquée al-Aqsa, dudôme du rocher, de la mosquée du Bourak et d'autres édifices plus modestes, est considéré comme étant le troisièmelieu saint de l'islam. Le terme arabeal-aqsa (la plus éloignée) se trouve explicitement dans le Coran, lors de la narration du voyage initiatique et de révélation de Mohammed à Jérusalem :Gloire à Celui qui fit voyager de nuit Son Serviteur de la Mosquée sacrée à la Mosquée la plus éloignée dont Nous avons béni les alentours, afin de lui faire découvrir certains de Nos signes ! Dieu est, en vérité, l’Audient et le Clairvoyant. (Coran,17:1.)
      • Pour les chrétiens, la Terre sainte, englobée aujourd'hui par les États d'Israël et de Palestine, et correspondant à la région où est né et a prêché Jésus, est considérée comme le premier desLieux saints du christianisme. Parmi les sites sacrés et de pèlerinage du christianisme situés dans l'actuel État de Palestine, une importance toute particulière accordée àJérusalem où Jésus fit sans doute plusieurs pèlerinages au Temple de Jérusalem, où il fut arrêté, jugé et condamné.
      • On trouve à Jérusalem l'église du Saint-Sépulcre (où le corps de Jésus crucifié avait été déposé). Sous le roi Salomon, la ville est nominalement l'image terrestre de la Jérusalem céleste, ce qui explique pourquoi les cartes anciennes dans les pays christianisés sont orientées vers Jérusalem, et pourquoi les cathédrales catholiques et anglicanes, et particulièrement les cathédrales gothiques sont « orientées » vers Jérusalem: Jésus étant « la lumière du monde », l'abside est tournée vers l'est. C'est la présence de ces Lieux saints qui a motivé les croisades.
      • Ailleurs en Cisjordanie, Bethléem, lieu de naissance de Jésus selon les évangiles, est également un des Lieux saints importants pour la chrétienté, particulièrement lors des célébrations de la Nativité.
    5. Dans son étude sur les Philistins dans lesLivres des Rois, Seymour Gitin relève en tout 422 occurrences des Philistins dans la Bible hébraïque, ce qui, d'après lui, en fait de loin le groupe rival des Israélites le plus mentionné dans les livres bibliques, et le groupe le plus important et présent de la Bible après les Israélites. Les Philistins et les cités de Philistie, dont la plus importante était Gaza, sont omniprésents dans lesLivre de Josué, leLivre des Juges et lesLivres de Samuel, secondairement lesLivres des Rois et leLivre d'Amos. Voir : Seymour Gitin, « Philistines in the Book of Kings », dans André Lemaire etBaruch Halpern (dir.),The Books of Kings: Sources, Composition, Historiography and Reception, Leyde et Boston,Brill,coll. « Supplements to Vetus Testamentum », 2010, p. 301 et 306.
    6. Trois jours avant de remporter l’élection présidentielle du 9 janvier 2005, Mahmoud Abbas avait déclaré : « Je suis obligé de poursuivre la politique de Yasser Arafat. Je suis lié au dernier discours d’Arafat devant le Conseil constitutif — du 18 août 2004 —. S’il s’agit d’un discours extrémiste, comme certains le prétendent, je suis également extrémiste, mais en fait je ne le suis pas. Je l’ai relu et je peux vous confirmer que les propos d’Arafat sont logiques et pragmatiques et que j’y adhère complètement ».
    7. Votes pour la Demande d’admission de la Palestine à l’UNESCO :

    Références

    1. (en) « Permanent Observer Mission of the State of Palestine to the United Nations - Declaration of Independence (1988) (UN Doc) », surun.int,(consulté le).
    2. a etb« La France et plusieurs autres pays occidentaux reconnaissent l'État de Palestine à l'ONU », surONU Info(consulté le).
    3. « Loi de base palestiennienne - 2003 », suraceproject.org(consulté le).
    4. « Présentation des Territoires palestiniens », surdiplomatie.gouv.fr(consulté le).
    5. Palestinian Central Bureau of Statistics, « Estimated Population in the Palestine Mid-Year by Governorate,1997-2026 ».
    6. « WEO April 2022 »(consulté le).
    7. Fonds monétaire international, World Economic Outlook Database -Données pour l'année 2022.
    8. a etbRapport sur le développement humain 2021/2022 : Temps incertains, vies bouleversées : façonner notre avenir dans un monde en mutation,New York,Programme des Nations unies pour le développement,, 337 p.(ISBN 978-92-1-126452-4,lire en ligne)..
    9. ab etc« Onzième séance plénière - Résumé des débats », surunesco.org(consulté le).
    10. « États non membres », surONU(consulté le).
    11. abcdef etgJulien Salingue (chercheur en science politique associé au Laboratoire Techniques Territoires et Sociétés de l'institut Polytechnique de Paris et de l'Université Gustave Eiffel), "L'économie de la Palestine : acheter la paix ?", Actes des Conférences 'Quel avenir pour la Palestine ?', Séance 2, samedi 10 novembre 2012, Institut de Recherches et d'Étude Moyen-Orient Méditerranée, Université Populaire - Cycle 'Quel avenir pour la Palestine ?', 2012.
    12. abcdef etgJulien Salingue,À la recherche de la Palestine : Au-delà du mirage d'Oslo, Paris, Éditions du Cygne,, 210 p..
    13. Fadime Deli, « Liste des lieux. Gaza, inventaire d’un patrimoine bombardé »,Hypothèses. Gaza Histoire,‎(lire en ligne).
    14. Abaher El Sakka, « Les universités palestiniennes : entre hiérarchisations académiques et attente sociale »,Hérodote,vol. 1,no 168,‎,p. 141-150.(lire en ligne).
    15. Dominique Defay,« Des tensions politiques, économiques, sociales et identitaires exacerbées : 1948 à aujourd'hui », dans Dominique Defay,Géopolitique du Proche-Orient, Paris, PUF, collection Que sais-je ? / Repères,(lire en ligne),p. 75-122.
    16. a etbBénito Perez, « Kav La'oved, ou comment agir dans les zones de non-droit »,Revue Palestine | Le Courrier, Solidaires International,no 6,‎,p. 60(lire en ligne).
    17. a etbUNESCO, « Convention du patrimoine mondial - États parties : État de Palestine », surwhc.unesco.org/,.
    18. a etbUNESCO, « Vieille ville de Jérusalem et ses remparts », surwhc.unesco.org/,.
    19. Justice Info, « Les principales décisions de l'UNESCO relatives aux Palestiniens », surjusticeinfo.net,.
    20. Par Le Figaro et AFP agence, « L'Unesco adopte une résolution controversée sur Jérusalem », surlefigaro.fr,.
    21. K.R., « La Présidence [de l'Etat de Palestine] : « La souveraineté sur Jérusalem et ses lieux saints appartient à l'État de Palestine » », surfrench.wafa.ps,.
    22. OLJ/AFP, « Accord historique entre le Saint-Siège et l'Etat de Palestine », surhttps://www.lorientlejour.com/,.
    23. Mission du Bassin Minier Nord-Pas-Calais Patrimoine mondial, « Lieu de naissance de Jésus : l’église de la Nativité et la route de pèlerinage, Bethléem (Palestine) et son inscription sur la Liste du patrimoine mondial en 2012 : Une illustration du conflit israélo-palestinien », surbassinminier-patrimoinemondial.org/,.
    24. Roberto Cetera (Cité du Vatican), « Dixième anniversaire de la reconnaissance de l'État de Palestine : l’«Accord global» sur la vie et les activités des chrétiens en Palestine », survaticannews.fr,.
    25. Bernard Heyberger, agrégé d’histoire, directeur d’études à l’EHESS et à l’EPHE., « Lieux saints », surbnf.fr,.
    26. Ines Gil, « L’esplanade des mosquées, haut lieu de discordes israélo-palestiniennes », surlesclesdumoyenorient.com,.
    27. Frère Francesco Patton, « L'inquiétude de la Custodie pour les chrétiens de Gaza », survaticannews.va,.
    28. Clio Chaveneau, « “Hand-Made in Palestine” : l’émergence de nouveaux acteurs économiques dans les Territoires palestiniens »,Les Carnets de l’Ifpo.,vol. La recherche en train de se faire à l’Institut français du Proche-Orient (Hypotheses.org),‎(lire en ligne).
    29. « Shopping : que ramener de Palestine ? », surevaneos.fr,.
    30. (en) « Water Resources in Palestine » [Country Report], surwater.fanack.com,(consulté le).
    31. À 5 935 hab./km2 sur l'ensemble de la Bande de Gaza, pour une population de 2 166 269 hab. en 2022 répartie sur 365 km, la densité de population monte à 16 647 hab./km2 dans la ville même de Gaza.
    32. Dominique Fonlupt, « Palestine : quand les banques françaises font du zèle », surlavie.fr,La Vie | Actualité, géopolitique,.
    33. « En direct, reconnaissance de la Palestine : les dernières informations et réactions avant le discours d’Emmanuel Macron à l’ONU »,Le Monde,‎(lire en ligne, consulté le)
    34. « En direct, reconnaissance de l’Etat de Palestine par la France : « Rien ne justifie plus la poursuite de la guerre à Gaza », estime Emmanuel Macron »,Le Monde.fr,‎(lire en ligne, consulté le)
    35. (en) Gudrun Krämer and Graham Harman (2008)A history of Palestine: from the Ottoman conquest to the founding of the state of Israel Princeton University Press,(ISBN 0-691-11897-3)p. 12.
    36. Henry Laurens,La Question de Palestine,t. 1 :L'invention de la Terre sainte (1799-1922), Fayard,p. 205-206.
    37. Henry Laurens,La Question de Palestine : Tome 1 - L'invention de la Terre sainte (1799-1922), Fayard,p. 222-224.
    38. Nadine Picaudou,Le Mouvement national palestinien, L'Harmattan,,p. 33-34.
    39. Yves Ternon,Empire ottoman, le déclin, la chute, l'effacement, éditions du Félin, 2002,p. 233.
    40. Dominique Trimbur,« Les Lieux saints chrétiens de Palestine comme préoccupation de la politique extérieure française (1917-1948) », dans Gilles Ferragu et Florian Michel,Diplomatie et religion, Paris, Éditions de la Sorbonne,(lire en ligne).
    41. Élizabeth Antébi,Edmond de Rothschild. L'homme qui racheta la Terre sainte, Monaco, Éditions du Rocher,.
    42. Xavier Baron : Les Palestiniens, Genèse d'une nation.p. 48.
    43. (en) Shai Lachman,Arab Rebellion and Terrorism in Palestine 1929-1939 In Kedourie, Elie; Haim, Sylvie G.Zionism and Arabism in Palestine and Israel.(1982) Frank Cass.(ISBN 978-0-7146-3169-1).
    44. « : The Palestine Mandate », surThe Avalon Project on yale.edu(consulté le).
    45. « Lorsqu'on demande ce que signifie le développement du foyer national juif en Palestine, on peut répondre que ce n'est pas l'imposition d'une nationalité juive aux habitants de la Palestine dans son ensemble, mais le développement de la communauté juive existante, avec l'aide des juifs d'autres parties du monde, afin qu'elle devienne un centre où le peuple juif dans son ensemble puisse prendre un intérêt et une fierté, pour des raisons religieuses et de race. Mais pour que cette communauté ait les meilleures perspectives de libre développement et donne au peuple juif la possibilité de montrer ses capacités, il est essentiel qu'elle sache qu'elle est en Palestine de plein droit et non dans la souffrance. » (Winston Churchill,Livre blanc [de Churchill] - correspondance avec la délégation arabe et l'organisation sioniste, 1922.
    46. Mon Ballagan, « 1922 : le Livre blanc de Churchill - correspondance avec la délégation arabe et l'organisation sioniste (texte) », surmonbalagan.com,(consulté le).
    47. Levenberg, 1993,p. 74–76.
    48. DominiquePerrin,Palestine une terre, deux peuples, Presses Univ. Septentrion,(ISBN 978-2-85939-603-9,lire en ligne),p. 173.
    49. (en)Howard Sachar,A History of Israel: From the Rise of Zionism to our Time,(ISBN 0375711325),p. 118.
    50. abcdefg ethCatherineGouëset, « Chronologie de la Palestine (1947-2009) »,L'Express,‎(lire en ligne[archive du], consulté le).
    51. « Entre Israël et la Palestine, l’impossible pas de deux Etats », surLibération(consulté le)
    52. (en) J. Nevo,King Abdallah and Palestine : A Territorial Ambition, Springer,,p. 159.
    53. ,(en) Cris E. Toffolo,The Arab League,Infobase Publishing,,p. 64.
    54. Xavier Baron :Les Palestiniens, genèse d'une nation.p. 67.
    55. (en) Kirsten E. Schulze,The Arab-Israeli Conflict, Pearson Education,,p. 15.
    56. (en)Leon Carl Brown (2004).Diplomacy in the Middle East: the international relations of regional and outside powers. I.B.Tauris.p. 126–.(ISBN 978-1-86064-899-1).
    57. (en)http://unispal.un.org/unispal.nsf/b792301807650d6685256cef0073cb80/93037e3b939746de8525610200567883?OpenDocument« Copie archivée »(version du surInternet Archive)UNISPAL (en).
    58. a etb{[en}Martin Gilbert (12 September 1996). Jerusalem in the twentieth century. J. Wiley & Sons.p. 254.(ISBN 978-0-471-16308-4).
    59. Halliday, 2005, p. 117.
    60. Friedman, New York Times, 20, 21, 26, 27 September 1982.
    61. Frédéric Bobin, « En Tunisie, le débat trop sensible sur la « criminalisation » des relations avec Israël »,Le Monde,‎(ISSN 0395-2037,lire en ligne, consulté le).
    62. Peace research institute in the Middle East, Élie Barnavi,Histoire de l'autre, L. Lievi,(ISBN 978-2-86746-358-7).
    63. Zeev Schiff,Yaari Ehud,Intifada, Simon & Schuster(ISBN 978-0-671-71053-8), p. 26
    64. « Que reste-t-il de l’OLP, la maison mère du nationalisme palestinien? », surRFI,(consulté le).
    65. BernardRavenel, « La parabole de l'OLP »,Confluences Méditerranée,vol. 62,no 3,‎,p. 125–143(ISSN 1148-2664,DOI 10.3917/come.062.0125,lire en ligne, consulté le).
    66. (en) « CNN - Clinton, Netanyahu and Arafat to meet Tuesday - December 14, 1998 », suredition.cnn.com,(consulté le).
    67. (en) MuathBakri, « MIFTAH - Letter From President Yasser Arafat to President Clinton », surmiftah.org(consulté le).
    68. https://www.monde-diplomatique.fr/2022/08/DOT_POUILLARD/64945
    69. Xavier Mauduit (production), Thomas Beau (réalisation), Anne-Toscane Viudes, Jeanne Delecroix, Jeanne Coppey,Gérard Noiriel, Maïwenn Guiziou (production déléguée) et Raphaël Laloum, « Épisode 3/4 : Histoire de l’Organisation de libération de la Palestine »,Histoire du conflit israélo-palestinien, surFrance Culture(consulté le).
    70. https://www.lemonde.fr/un-si-proche-orient/article/2024/09/29/le-terrible-cout-pour-israel-de-la-marginalisation-de-l-olp_6338346_6116995.html
    71. Yasser Arafat,Speech at UN General Assembly, site duMonde diplomatique, consulté le 3 février 2012.
    72. W. Michael ReismanThe Arafat Visa Affair: Exceeding the Bounds of Host-State Discretion, Yale Law School,1er janvier 1989.
    73. Discours de Yasser Arafat du 14 décembre 1988, Associated Press, 14 décembre 1988.
    74. « GA resolution 43/177, U.N. GAOR, 43d Sess., U.N. Doc. A/RES/43/177 », surONU,(version du surInternet Archive).
    75. Request for the admission of the State of Palestine to Unesco as a member State, Annex II - Countries that have recognized the State of Palestine, 12 mai 1989, unesdoc.unesco.org consulté le 3 février 2013.
    76. a etbNoël Copin, « 13 septembre 1993, la signature des accords d’Oslo », surla-croix.com,.
    77. Riccardo Bocco, Blandine Destremau, Jean Hannoyer,Palestine, palestiniens: territoire national, espaces communautaires, Centre d'études et de recherches sur le Moyen-Orient contemporain,,p. 87.
    78. Decisions and Actions Related to the Palestine National Charter« Copie archivée »(version du surInternet Archive).
    79. « Yigal Amir, meurtrier sur « instructions de Dieu » », surlemonde.fr,.
    80. Gregory Harms,Palestine Israel Conflict: A Basic Introduction, Pluto Press, 2008,p. 175.
    81. (en) « 2nd Intifada Forgotten »,Ynet News,‎(lire en ligne, consulté le).
    82. Zuhur, 2008.
    83. Kober, 2007.
    84. (en) ArnoldLuethold,Entry-points to Palestinian security sector reform, DCAF,, 186 p.(ISBN 978-92-9222-061-7 et92-9222-061-6,lire en ligne),p. 44.
    85. (en) « Palestinian ceasefire ends four-year intifada »,The Telegraph,‎(lire en ligne, consulté le).
    86. (en) « Rising of the oppressed: the second Intifada »,International Socialism, a quarterly journal of socialist theory,‎1er octobre 2007(lire en ligne, consulté le).
    87. AlainBockel, « Le retrait israélien de Gaza et ses conséquences sur le droit international »,Annuaire Français de Droit International,vol. 51,no 1,‎,p. 16–26(DOI 10.3406/afdi.2005.3870,lire en ligne, consulté le).
    88. a etb(en)« Hamas coup in Gaza – Volume 13, Issue 5 – June 2007 : Fundamental shift in Palestinian politics », suriiss.org,IISS,(version du surInternet Archive).
    89. a etb(en)http://www.vanityfair.com/politics/features/2008/04/gaza_documents200804
    90. Arnon Regular, « Des dirigeants du Fatah et du Hamas emprisonnés en Israël s’accordent sur une solution à deux États » surLa paix Maintenant, 11 mai 2006[lire en ligne (page consultée le 14 mars 2009)].
    91. Arnon Regular, « Abbas veut un référendum sur un État palestinien dans les frontières de 1967 » surLa paix maintenant, 25 mai 2006[lire en ligne (page consultée le 14 mars 2009)].
    92. a etb(en) David Hardaker, « Hamas accuses Abbas of launching coup », surABC News,(consulté le).
    93. (en)Gaza-Westbank – ICRC Bulletin No. 22 / 2007, AlertNet, consulté le.
    94. « Nuit calme à Gaza », surLe Figaro,(consulté le).
    95. DanielVernet, « Merci, Madame Merkel !, par Daniel Vernet »,Le Monde.fr,‎(ISSN 1950-6244,lire en ligne, consulté le).
    96. a etbMahmoud Abbas demande officiellement à la tribune des Nations Unies l'adhésion de l'État palestinien à l'ONU en 2011.« Copie archivée »(version du surInternet Archive).
    97. a etb« Désolé, il n'y a pas de traduction pour cet article - Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture », surwww.unesco.org(consulté le).
    98. a etb« L'Assemblée générale de l'ONU accorde à la Palestine le statut d'État non membre observateur »,ONU Info,‎(lire en ligne, consulté le).
    99. a etb« Palestine : voter "oui" à l'ONU »,Le Monde.fr,‎(lire en ligne, consulté le).
    100. a etb« ONU: la Palestine obtient le statut d'État observateur »,L'Obs,‎(lire en ligne, consulté le).
    101. a etbStéphanie Maupas, « La Palestine devient le123e membre de la Cour pénale internationale », surLe Monde,.
    102. (es)M.R.Barcelona, « El secretariado de Barcelona camina a trancas y barrancas »,elperiodico,‎(lire en ligne, consulté le).
    103. « Action sur le terrain: les projets régionaux de l'UpM soutiennent l'autonomisation des femmes et l'égalité des sexes »[archive du], surenpi-info.eu(consulté le).
    104. (en) AsharqAl-awsat, « Middle-east Arab News Opinion », suraawsat.com(consulté le).
    105. « Henri Guaino : L’Union pour la Méditerranée est un combat. Nous le mènerons jusqu'au bout ! », surMedafrique,.
    106. Maurice Konopnickiet al.,Jérusalem,Presses universitaires de France, 1997.
    107. a etbProjet de décision « Palestine occupée », 200e EX/PX/DR.25.4Rev, Paris, le 12 octobre 2016.
    108. a etbNicolas Senèze, « Le grand rabbin de France interpelle Jean-Marc Ayrault après une résolution de l’Unesco », surLa Croix,.
    109. L’Assemblée générale vote à une écrasante majorité pour l’admission de l’État de Palestine à l’ONU et rehausse son statut d’Observateur permanent, ONU, 10 mai 2024
    110. ONU : premier feu vert à l’adhésion palestinienne. L'ambassadeur d'Israël déchire la Charte des Nations Unies, agenzianova.com, 10 mai 2024
    111. a etbHélène Sallon, « Que prévoit l'accord de réconciliation palestinienne ? », surLe Monde(consulté le).
    112. « Le premier ministre palestinien chargé de former un gouvernement », surLe Monde,(consulté le).
    113. « Le nouveau gouvernement d'union palestinien a prêté serment », surLe Monde,.
    114. a etbCyrille Louis,À Gaza, Hamas et Fatah à couteaux tirés,Le Figaro, 29 mai 2015, page 9,lire en ligne (payant)
    115. Patrick Bèle, « Le gouvernement palestinien en passe de démissionner », surLe Figaro,.
    116. « Proche-Orient : Le gouvernement palestinien démissionne », surLes Echos,.
    117. FlorianGouthière, « 7 Octobre, un an après : pourquoi le décompte des victimes de l’attaque du Hamas a été aussi difficile », surLibération(consulté le)
    118. (en) « October 7 Crimes Against Humanity, War Crimes by Hamas-led Groups | Human Rights Watch »,(consulté le)
    119. Chloé Ferreux, « Que sait-on de la situation des otages israéliens à Gaza, après la mise en scène macabre de deux d'entre eux dans des vidéos du Hamas ? », surFranceinfo,(consulté le)
    120. (en) « Reported impact snapshot | Gaza Strip (3 September 2025) », surUnited Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs - Occupied Palestinian Territory,(consulté le)
    121. « A Gaza, le tribut payé par les « soldats inconnus du journalisme » »,Le Monde,‎(lire en ligne, consulté le)
    122. « En infographies : 600 jours de guerre à Gaza »,L'Orient-Le Jour,‎(lire en ligne)
    123. « Un jeune Palestinien tué par l'armée israélienne à Jéricho », surL'Orient-Le Jour,(consulté le)
    124. « L'armée israélienne impose un blocus total de la Cisjordanie », surL'Orient-Le Jour,(consulté le)
    125. a etb« Israël approuve la plus grosse saisie de terres en Cisjordanie en 30 ans », surLe HuffPost,
    126. « Israël accapare la plus vaste étendue de terres en Cisjordanie depuis trois décennies »,Le Monde.fr,‎(lire en ligne, consulté le)
    127. « Israël annonce la création de 22 nouvelles colonies illégales en Cisjordanie occupée », surRFI,(consulté le)
    128. « Le Parlement israélien vote en faveur d'un appel à annexer la Cisjordanie », surrts.ch,(consulté le)
    129. a etb« Israël: le Parlement vote en faveur d'un appel à l'annexion de la Cisjordanie occupée », surRFI,(consulté le)
    130. « En Cisjordanie, le projet E1 est “un clou de plus dans le cercueil” d’un État palestinien », surCourrier international,(consulté le)
    131. a etb« Benyamin Nétanyahou persiste et signe : “Il n’y aura pas d’État palestinien” », surCourrier international,(consulté le)
    132. Raphaëlle Rérolle, « En Cisjordanie, l’émergence d’un État palestinien entravée par Israël », surLe Monde,(consulté le)
    133. « Le principe de l'état de droit est le fondement du gouvernement en Palestine. Tous les organes gouvernementaux, les agences, les institutions et les individus sont soumis au droit. » (LFP, chap. I, art. 6.)
    134. « Le peuple est la source du pouvoir, qui est exercé par les pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire, sur la base du principe de la séparation des pouvoirs et de la manière indiquée dans la présente loi fondamentale. » (LFP, Chap. I, art. 2.)
    135. Le système de gouvernement en Palestine est la démocratie parlementaire, fondée sur le pluralisme politique et le multipartisme. Le président de l'Autorité nationale doit être élu directement par le peuple. Le gouvernement est responsable devant le président et le Conseil législatif palestinien. (LFP, chap. I, art. 5.)
    136. « Le peuple est la source du pouvoir, qui est exercé par les pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire, sur la base du principe de la séparation des pouvoirs et de la manière indiquée dans la présente loi fondamentale. » (LPF, chap. I, art. 2.)
    137. Ce plan de partage de la Palestine est élaboré par leComité spécial des Nations unies sur la Palestine (UNSCOP) créé par l’Assemblée générale de l'ONU, et approuvé par cette dernière à New York, par le vote de sarésolution 181.
    138. Jean Salmon, « La proclamation de l'État palestinien »,Annuaire Français de Droit International,no 34,‎,p. 37-62(lire en ligne).
    139. « Constitution of the State of Palestine (Third Draft, 7 March 2003, revised in March 25,2003) », surmenarights.org,.
    140. Le poste de premier ministre a été établi dans la Loi fondamentale de 2003 à la demande expresse des États-Unis, comme condition à la mise en œuvre de la médiation du Groupe de contact, afin d'éviter une trop forte concentration et personnalisation des pouvoirs et l'établissement d'un régime hyperprésidentiel, au sein d'institutions écrasées par la figure historique l'autorité de Yasser Arafat.
    141. « Législatives palestiniennes : sept sièges réservés aux candidats chrétiens », surla-croix.com,(consulté le).
    142. « Classement des États du monde par indice de démocratie », surAtlasocio.com(consulté le).
    143. Dans le prolongement de lapremière intifada, qui a renforcé son autorité, le Fatah, qui domine leConseil national palestinien, prévoit en 1988 la reconnaissance de l'État d'Israël, tout en proclamant unÉtat palestinien ayant comme capitaleJérusalem. En 1993, les négociations secrètes entre Israël et l'OLP aboutissent à un accord de reconnaissance mutuelle, ainsi qu'à une déclaration ouvrant la voie à la futureAutorité palestinienne.
    144. Banque mondiale, 2018: Economic Monitoring Report to the Ad Hoc Liaison Committee, 19 mars.
    145. abc etdDirecteur général du BIT (ouvrage collectif d'experts),La situation des travailleurs arabes dans les territoires palestiniens occupés, Genève, Bureau International du Travail,coll. « Conférence internationale du travail / 107ème Session »,(lire en ligne),p. 7.
    146. Banque mondiale, 2018: Doing Business 2018: Reformer pour créer des emplois Reforming to Create Jobs?
    147. http://aceproject.org/ero-en/regions/mideast/PS/palestine-amended-basic-law-2003
    148. Conseil législatif palestinien élu en janvier 1996, « Palestine. Loi fondamentale du 18 mars 2003. (Texte consolidé à la suite de la loi de révision du 13 août 2005.) », surDigithèque MJP de l'université de Perpignan - mjp.univ-perp.fr/, 1997-2005(consulté le).
    149. « Les Palestiniens sont égaux en droit et devant la justice, sans distinction fondée sur la race, le sexe, la couleur, la religion, les opinions politiques ou le handicap. » (LFP, chap. II, art. 9.)
    150. LFP, art. 26.
    151. LFP, art. XIX.
    152. « Les Palestiniens ont le droit de participer à la vie politique, tant en groupe qu’individuellement. Ils jouissent en particulier des droits suivants : [...] organiser des réunions privées sans la présence de la police, et organiser des réunions, défilés et rassemblements publics, dans les limites fixées par la loi. » (11, art. 26, LFP)
    153. LFP, art. 30.
    154. « L'Islam est la religion officielle en Palestine. Le respect de la sainteté de toutes les autres religions monothéistes est garanti. » (LFP, Chap. 1, art. 4, al. 1).
    155. Rosa Stella DeFazio,« 10 The Incorporation of International Law into the Palestinian Domestic Legal System: Analysis and Perspectives », dansThe Asian Yearbook of Human Rights and Humanitarian Law, Brill Nijhoff,, 306–326 p.(ISBN 978-90-04-34688-8,lire en ligne).
    156. LFP, article X.
    157. a etb« Digithèque de matériaux juridiques et politiques », suruniv-perp.fr(consulté le).
    158. abc etdIreneSchneider,« Palestinian Legal System », dansDebating the Law, Creating Gender, Brill,, 39–83 p.(ISBN 978-90-04-44231-3,lire en ligne).
    159. LFP,IV,3.
    160. AhmadAmara, « Civilizational Exceptions: Ottoman Law and Governance in Late Ottoman Palestine »,Law and History Review,vol. 36,no 4,‎,p. 915–942(lire en ligne, consulté le).
    161. a etbMarceloMarzouka, « Estado bajo ocupación, derecho sin soberanía. Apuntes sobre el ordenamiento jurídico palestino »,Política y cultura,no 50,‎,p. 107–126(ISSN 0188-7742,lire en ligne, consulté le).
    162. a etbGeraldSimpson,« A Chronology of the Development of the Palestinian Legal System », dansDetainees Denied Justice, Brill Nijhoff,, 49–53 p.(ISBN 978-90-04-48011-7,lire en ligne).
    163. EmilioDabed, « Legal Structure, Practices, and Discourse in the Middle East »,The Palestine Yearbook of International Law Online,vol. 21,no 1,‎,p. 201–212(DOI 10.1163/22116141_021010005,lire en ligne, consulté le).
    164. ElizabethBrownson,Palestinian Women and Muslim Family Law in the Mandate Period, Syracuse University Press,(ISBN 978-0-8156-3646-5,lire en ligne).
    165. Les premières discussions sur lerégime juridique palestinien et sa mise en œuvre dans les territoires palestiniens ont lieu lors desaccords d'Oslo en 1993, négociés entreIsraël et l'Autorité palestinienne
    166. Mutaz M. Qafisheh, « Genèse de la citoyenneté en Palestine et en Israël »,Bulletin du Centre de recherche français à Jérusalem [Online],no 21,‎ 2010, en lige depuis mars 2011(lire en ligne).
    167. « The contribution of The State of Palestinian to the Rapporteur's Thematic Report on Racism, Racial Discrimination in the Context of Laws », surohchcr.org.
    168. Mutaz M.Qafisheh, « Palestinian Citizenship Law: A Proposal Part 1 »,Yearbook of Islamic and Middle Eastern Law,vol. 20,‎,p. 60–98(lire en ligne, consulté le).
    169. a etb(en)http://www.dailystar.com.lb/News/Politics/2011/Sep-15/148791-interview-refugees-will-not-be-citizens-of-new-state.ashx#axzz1YkEf05dJ.
    170. Mahmoud M.Dodeen, « Using Law as an Instrument of Domination and Violating the Right of Assembly: The Story behind the Palestinian NGOs’ Quest for Independence »,Middle East Law and Governance,vol. 14,no 2,‎,p. 235–262(ISSN 1876-3367 et1876-3375,DOI 10.1163/18763375-13031265,lire en ligne, consulté le).
    171. Mahmoud M.Dodeen, « Climate Justice in the Palestinian Legal System: Analysis and Proposals for Reform »,Asian Social Science,vol. 13,no 11,‎,p. 83(ISSN 1911-2025 et1911-2017,DOI 10.5539/ass.v13n11p83,lire en ligne, consulté le).
    172. NaderaShalhoub-Kevorkian, « Femicide and the Palestinian Criminal Justice System: Seeds of Change in the Context of State Building Papers of General Interest »,Law & Society Review,vol. 36,no 3,‎,p. 577–606(lire en ligne, consulté le).
    173. SarrahShahawy, « The Unique Landscape of Abortion Law and Access in the Occupied Palestinian Territories »,Health and Human Rights,vol. 21,no 2,‎,p. 47–56(ISSN 1079-0969,JSTOR 26915375,lire en ligne, consulté le).
    174. LynnWelchman,Beyond the Code: Muslim Family Law and the Shari'a Judiciary in the Palestinian West Bank, BRILL,(ISBN 978-90-04-48069-8).
    175. FayezMahamid, MuayadHattab et DeniseBerte, « Palestinian law to protect family and prevent violence: challenges with public opinion »,BMC Public Health,vol. 23,no 1,‎1er mars 2023,p. 412(ISSN 1471-2458,DOI 10.1186/s12889-023-15276-9,lire en ligne, consulté le).
    176. « L'organisation juridictionnelle de la Palestine », suriedja - Institut d'études sur le droit et la Justice dans les sociétés arabes,(consulté le).
    177. PennyJohnson et AnneliesMoors, « Foreign to Palestinian Society? ʿUrfī Marriage, Moral Dangers, and the Colonial Present »,Hawwa,vol. 20,nos 1-2,‎,p. 159–181(ISSN 1569-2078 et1569-2086,DOI 10.1163/15692086-12341390,lire en ligne, consulté le).
    178. Turid SmithPolfus, « The Role of the Shariʿa Court in Divorce in Palestine »,Hawwa,vol. 20,no 4,‎,p. 372–395(ISSN 1569-2078 et1569-2086,DOI 10.1163/15692086-BJA10002,lire en ligne, consulté le).
    179. (de) IreneSchneider,« Recht und Geschlechterordnung : gesellschaftliche Debatten um die ḫul'-Scheidung in Palästina 2012-2014 », dansBeiträge zum Islamischen Recht XI,coll. « Leipziger Beiträge zur Orientforschung »,(DOI 10.25673/32568,lire en ligne).
    180. NahdaShehada,Applied Family Law in Islamic Courts: Shari’a Courts in Gaza, Routledge,(ISBN 978-1-315-10053-1,DOI 10.4324/9781315100531,lire en ligne).
    181. (en) Nahda Y.Shehada, « Uncodified Justice: Women negotiating family law and customary practice in Palestine »,Development,vol. 47,no 1,‎1er mars 2004,p. 103–108(ISSN 1461-7072,DOI 10.1057/palgrave.development.1100006,lire en ligne, consulté le).
    182. (en) MuayadHattab et MohammadAbualrob, « Under the veil: women’s economic and marriage rights in Palestine »,Humanities and Social Sciences Communications,vol. 10,no 1,‎,p. 1–11(ISSN 2662-9992,DOI 10.1057/s41599-023-01591-4,lire en ligne, consulté le).
    183. TareckAlsamara et MohammedIriqat, « The Criminal and Civil Protection of Industrial Designs and Models in the Palestinian Law »,Journal of Legal, Ethical and Regulatory Issues,vol. 24,no 1,‎,p. 1–7(lire en ligne, consulté le).
    184. محمدعريقات, « حماية الاختراعات في القانون الفلسطيني : دراسة مقارنة = Patents Protection in Palestinian Law : Comprative Study »,Revue al-Ijtihed des Études Juridiques and Économiques,vol. 434,no 6306,‎,p. 1–20(ISSN 2437-0754 et2335-1039,DOI 10.12816/0051609,lire en ligne, consulté le).
    185. RamziMadi et TariqKameel, « Consumer protection in concluding E-contracts in light of Palestinian Law »,Opción: Revista de Ciencias Humanas y Sociales,no 90,‎,p. 1250–1279(ISSN 1012-1587,lire en ligne, consulté le).
    186. MahmoudFayyad, « The Transposition of the European Directive 85/374/EEC on Product Liability into Palestine and Jordan: Is it Adaptable to Islamic Law? »,Global journal of comparative law,vol. 1,no 2,‎,p. 194–224(ISSN 2211-9051,DOI 10.1163/2211906X-00102003).
    187. Reconnaissance de l'État de Palestine« Copie archivée »(version du surInternet Archive) (document de décembre 2001, consulté le 4 juin 2007)
    188. Caroline Popovic, « La République de Barbade devient le 140e pays à reconnaître l’État de Palestine », surla1ere.francetvinfo.fr,(consulté le).
    189. (en) « Jamaica to recognise the State of Palestine », surjamaica-gleaner.com,(consulté le).
    190. http://www.romandie.com/news/n/_Le_Honduras_reconnaît_un_Etat_palestinien_libre_souverain_et_independant260820112308.asp
    191. Reconnaissance de l'État de Palestine« Copie archivée »(version du surInternet Archive) (consulté le 4 juin 2007)
    192. « General Delegation of Palestine, Switzerland », surgdpal.tripod.com(consulté le).
    193. ISMPalestine, « Palestine : La reconnaissance internationale d'un État palestinien a-t-elle vraiment un sens ? - Zulaikha Abdullah », surism-france.org(consulté le),« Israël / Palestine : 10 clés pour comprendre la position de la France », surleMinistère des Affaires étrangères,(consulté le).
    194. a etbPatrick Clastres, « La diplomatie du CIO »,Le Monde,‎(lire en ligne, consulté le).
    195. « Le CIO rejette la protestation israélienne »,Libération.fr,‎(lire en ligne, consulté le).
    196. « Les couacs diplomatiques des Jeux olympiques »,Le Figaro,‎(lire en ligne, consulté le).
    197. (en)https://www.bbc.co.uk/news/world-middle-east-15033357
    198. a etbAbbas a remis à l'ONU une demande de reconnaissance d'un État palestinien Le Monde, 23 septembre 2011
    199. (en)http://articles.cnn.com/2011-11-11/middleeast/world_meast_un-palestinians_1_palestinian-statehood-bid-riyad-mansour-security-council?_s=PM:MIDDLEEAST« Copie archivée »(version du surInternet Archive).
    200. « Guerre à Gaza : l'adhésion pleine et entière des Palestiniens à l'ONU rejetée en raison du veto américain », surLes Échos,.
    201. (en) « Security Council Authorizes International Stabilization Force in Gaza, Adopting Resolution 2803 (2025) », surUnited Nations Meetings Coverage and Press Releases,
    202. « Gaza: le Conseil de sécurité demande l’application du Plan d’ensemble du Président américain », surNations unies - Couverture des réunions & communiqués de presse,
    203. « « Les débuts de la “paix perpétuelle” du plan Trump pour Gaza s’annoncent problématiques » »,Le Monde,‎(lire en ligne, consulté le)
    204. « Résolution 2803 : le Hamas dénonce un « mécanisme de tutelle internationale sur Gaza » », surL'Orient-le Jour,
    205. Stéphanie Maupas et Hélène Sallon, « La Palestine devient le123e membre de la Cour pénale internationale »,Lemonde.fr,‎(lire en ligne, consulté le).
    206. « La CPI célèbre l’admission de la Palestine en tant que nouvel État partie », surCour pénale internationale,(consulté le1er avril 2015).
    207. Joel Gunter, « Conflit israélo - palestinien : Comment Israël emprisonne des centaines de Palestiniens sans inculpation », surBBC,(consulté le)
    208. « La Palestine a soumis un premier dossier à la Cour pénale internationale », surLe Monde,(consulté le).
    209. « Les Palestiniens remettent des documents à la CPI sur Gaza », surL'Obs(consulté le).
    210. « La CPI veut enquêter sur des «crimes de guerre» », sur20 Minutes,.
    211. « Un rapport d’Amnesty accuse le Hamas de crimes de guerre à Gaza »,Le Monde.fr,‎(lire en ligne, consulté le).
    212. « Gaza: Amnesty accuse les groupes armés palestiniens de crimes de guerre »,L'Obs,‎(lire en ligne, consulté le).
    213. (en) « Amnesty International accuses militants in Gaza of war crimes in 2014 conflict », surthe Guardian,(consulté le).
    214. (en) Asher Zeiger, « Israel to hold back NIS 450 million in tax revenues to PA », surtimesofisrael.com,.
    215. (en) David B. Rivkin Jr. et Lee A. Casey, « The Legal Case Against Palestinian Statehood »,WSJ,‎(lire en ligne, consulté le).
    216. (en) « Palestinian Authority rebrands itself 'State of Palestine' after U.N. vote - CNN »,CNN,‎(lire en ligne, consulté le).
    217. (en) « Abbas instructs embassies to refer to State of Palestine », surMaan News Agency,(consulté le).
    218. http://www.boston.com/news/world/middle-east/2013/01/08/state-palestine-name-change-shows-limitations/XsgBYppt8RWdFILXaxPAPL/story.html
    219. « La Palestine va ouvrir une ambassade en Suède »,Le Figaro,(consulté le).
    220. « Premier accord historique entre le Vatican et la Palestine », surLe Monde,.
    221. Alain Chemali, « La Palestine en odeur de sainteté au Vatican, au grand dam d'Israël », surFrancetvinfo,.
    222. « La Palestine devient membre à part entière d’Interpol », surlemonde.fr,.
    223. « Mahmoud Abbas accuse Israël d'avoir commis une "guerre de génocide" »[archive du], suriTélé,.
    224. LeJDD, « Israël a mené une "guerre de génocide" à Gaza, selon Abbas », surlejdd.fr,(consulté le).
    225. « À Jérusalem, la guerre immobilière fait des victimes », surL'Echo,(consulté le).
    226. Haaretz: PA court: Sale of Palestinian land to Israelis is punishable by death 20 septembre 2010.
    227. Jerusalem Post: Abbas adds 'hard labor' to punishment for Palestinians who sell land to Israelis, 20 octobre 2014.
    228. L'article de Ilan Greilsammer sur le sitelapaixmaintenant.org« Copie archivée »(version du surInternet Archive).
    229. « Proche-Orient : Al-Jazira révèle des documents secrets »,Le Figaro,(consulté le).
    230. (en)http://english.aljazeera.net/palestinepapers/
    231. (en)http://www.guardian.co.uk/.
    232. « Moyen-Orient : « l'accord du siècle » largement contesté »,Les Échos,(consulté le).
    233. Forji Amin George,Is Palestine a State?, Expert Law, juin 2004.
    234. a etbBaudouinLoos,« Palestine. Depuis 1967, Israël gomme la « ligne verte » »[archive], surOrient XXI,(consulté le)
    235. (en)http://www.soas.ac.uk/lawpeacemideast/publications/file60534.pdf.
    236. Multi-layered fence system.
    237. (en)http://www.highbeam.com/doc/1G1-61692149.html« Copie archivée »(version du surInternet Archive).
    238. (en) Raphael Israeli,Jerusalem divided : the armistice regime, 1947-1967,Routledge,, 233 p.(ISBN 978-0-7146-8241-9),p. 23.
    239. (en)http://unispal.un.org/UNISPAL.NSF/0/9EC4A332E2FF9A128525643D007702E6« Copie archivée »(version du surInternet Archive).
    240. {[en}http://www.kinghussein.gov.jo/88_july31.html
    241. (en)http://www.highbeam.com/doc/1P2-1273039.html« Copie archivée »(version du surInternet Archive).
    242. (en)« Palestine National Council: Political Communique, 15 Nov 1988 »[archive du], sural-bab.com,(consulté le)
    243. a etbSylvieChraibi,La Déclaration d'indépendance de la Palestine par Mahmoud Darwich et sa traduction par Elias Sanbar,(lire en ligne)
    244. Maurice Lemoine, « L'Amérique latine s'invite en Palestine », surLe Monde diplomatique,(consulté le).
    245. ab etcAFP, « Droit de la mer : les Palestiniens veulent une Zone Economique Exclusive », surtimesofisrael.com,(consulté le).
    246. « La Terre sainte frappée par des chutes de neige historiques », surLa Presse,(consulté le).
    247. V. Lemire,op. cit., chap. « Topographie du Jérusalem »
    248. « Weatherbase: Climate Information for Gaza »,Weatherbase.
    249. (he) « Long Term Climate Information for Israel »(consulté le).
    250. (he) « Record Data in Israel »(consulté le).
    251. [Référence inaccessible]Palestinian National Information Centre« Copie archivée »(version du surInternet Archive).
    252. Preliminary Results of the Population, Housing and Establishments Census, 2017p. 64.
    253. « En Cisjordanie occupée, les barrages israéliens "paralysent" la vie des Palestiniens »,L'Orient-Le Jour,‎(lire en ligne).
    254. a etb(en)Palestinian Central Bureau of Statistics.
    255. Ce chiffre résultant de la moyenne entre l'echelle basse de 4 millions et l'échelle haute de 14 millions de personnes d'origine libanaise, selon la prise en compte des descendants de 1re, de 2e, de 3e, voire de 4e génération.
    256. Philippe Rekacewicz, « La diaspora palestinienne dans le monde », surmonde-diplomatique.fr,(consulté le).
    257. (en) « Palestine refugees », surunrwa.org(consulté le).
    258. (en) « UNRWA in Figures », surunrwa.org,(consulté le).
    259. Ch.Clermont-Ganneau, « GOMORRHE, SÉGOR ET LES FILLES DE LOT LETTRE A M. F. DE SAULCY »,Revue Archéologique,no 33,‎,p. 193–198(lire en ligne, consulté le).
    260. « Palestine 1918-1948 - Facts, Summary, World War 1 & 2 & Partition », surschoolhistory.co.uk(consulté le).
    261. « Sept chrétiens siègeront au sein du futur parlement palestinien », surReforme.net,(consulté le).
    262. (en) « Preliminary Results of the Population, Housing and Establishments Census, 2017 »[PDF], surpcbs.gov.ps,p. 35.
    263. « Le pourcentage de chrétiens vivant en Palestine divisé par deux en 13 ans », surLa Croix,(consulté le).
    264. « Naplouse », surreseau-euromed.org(consulté le).
    265. PierreRondot,Destin du Proche-Orient,Éditions du Centurion,(lire en ligne).
    266. PascalMeynadier,L'Égypte au cœur du monde arabe : L'heure des choix, Artege Editions,, 140 p.(ISBN 978-2-36040-436-0,lire en ligne).
    267. Constance Desloire. « Concerto pour un État indépendant ».Jeune Afrique, 25 janvier 2011.
    268. abc etd(ar) « هنا فلسطين », surاللجنة الأولمبية الفلسطينية,‎(consulté le).
    269. Piotr Smolar, « Dans la bande de Gaza, 70 % des jeunes sont au chômage »,Le Monde,‎(lire en ligne, consulté le).
    270. (en) « Wayback Machine », surMinistry of Education & Higher Education,(consulté le).
    271. « Hanan al-Hroub, "meilleure enseignante du monde" », surparismatch.com(consulté le).
    272. AlexandreZahnbrecher,Paniers — Baskets — Al-Silāl,coll. « Made in Palestine »,(OCLC 587307992) (monographie trilingue)
    273. AlexandreZahnbrecher,Tapis — Carpets — Kilims gazaouis,coll. « Made in Palestine »,(OCLC 469914987) (monographie trilingue).
    274. (en) Ali Qleibo, « Modernity and Authenticity: The Evolution of the Palestinian Kitchen », surthisweekinpalestine.com,(consulté le).
    275. (en) Christiane Dabdoub Nasser, « Revisiting our table… », surarchive.thisweekinpalestine.com,(consulté le).
    276. (en)Cuisine, Institute for Middle East Understanding (IMEU), 16 janvier 2006, consulté le 18 décembre 2007.
    277. « Palestine. Le président de la fédération suspendu un an », surLe Telegramme,(consulté le).
    278. (en-US) Aiden Pink, « FIFA, the Palestinians, and the Future of World Football - FIFA », surThe Tower,(consulté le).
    279. « المجلس الاعلى للشباب و الرياضة | الأندية الرياضية », surhcys.ps(consulté le).
    280. « Marathon Palestine », surpalestinemarathon.org(consulté le).

    Voir aussi

    Sur les autres projets Wikimedia :

    Articles connexes

    Liens externes

    v ·m
    • 1 Partiellement européen
    • 2 Partiellement africain
    • 3 Partiellement océanien
    v ·m
    v ·m
    Institutions
    États membres
    Secrétaires généraux
    Sommets
    v ·m
    États membres
    v ·m
    Reconnu par l’ONU mais pas
    par au moins un autre État
    Membres de l'ONU
    Non membres de l'ONUDrapeau de la PalestineÉtat de Palestine
    Non reconnu
    par l'ONU
    Reconnu par au moins un État
    membre de l’ONU
    Reconnu seulement par des États
    non membres de l’ONU
    Aucune reconnaissance
    Voir également
    v ·m
    États dans la région duCroissant fertile
    Ce document provient de « https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Palestine_(État)&oldid=230830017 ».
    Catégories :
    Catégories cachées :

    [8]ページ先頭

    ©2009-2025 Movatter.jp