Cet article concerne la Palestine en tant qu'État souverain. Pour la région géographique et historique, voirPalestine (région). Pour les territoires conquis par l’Égypte et la Jordanie de 1948 à 1967 puis par Israël, voirTerritoires palestiniens occupés. Pour les autres significations, voirPalestine.
C'est le plus petit État ensuperficie et enpopulation du Proche-Orient, derrière leLiban, néanmoins il possède un accès à laMéditerranée et à lamer Morte, ainsi qu'aux fleuvesJourdain etBésor[30]. Son altitude varie de 423 mètres au-dessousde la mer sur les rives de la mer Morte à un peu plus de 1000 mètres au sommet des montsJarmuk etHébron, présente une grande variété de reliefs, avec des régions deplaines, devallées et decollines, exploitables pour l'agriculture (basse plaine deJezreel, vallée du Jourdain, plaine côtière de la bande de Gaza), mais aussi des régions plus montagneuses, arides ou désertiques (monts de Judée,désert de Judée,Shéphélah). Il présente la particularité d'être en discontinuité territoriale, réparti depuis 1948 entre laCisjordanie continentale, enclavée entreIsraël et la Jordanie, et uneexclave côtière de plus petites dimensions située entre Israël et l'Égypte : labande de Gaza, un desterritoires les plus densément peuplés au monde[31]. L’État de Palestine a en outre une des populations les plusjeunes et les plus dynamiques du monde en termes denatalité. Ces atouts et ces particularités posent des défis souvent difficiles à relever pour un État palestinien encore largement dysfonctionnel et entravé.
Si ces difficultés peuvent largement s'expliquer par leconflit israélo-palestinien et spécifiquement par lacolonisation israélienne, aboutissant à de fréquentes interventions militaires et annexions, avec un régime d'occupation et de subordination politique et socio-économique très dur qui l'empêche de se structurer comme État indépendant, reconnu et stable, l'État de Palestine souffre aussi de ses dissensions politiques internes, d'une absence de stratégie dedéveloppement propre, desingérences étrangères constantes, et des effets deprédation ou du rejet des pays arabes voisins, particulièrement de l'Égypte et de laJordanie[11],[12], auxquelles il est étroitement uni par sonhistoire et ses centaines de milliers defrontaliers. Sadiaspora, représente près de la moitié de lapopulation jordanienne et près du quart de lapopulation israélienne (que sont lesArabes israéliens), ainsi que des communautés nombreuses enSyrie, auLiban, enÉgypte, enArabie saoudite, et plus largement partout dans le monde, jusqu'auxÉtats-Unis. Le statut, la situation, les droits et même l'influence des millions deréfugiés palestiniens constituent des enjeux diplomatiques, économiques, logistiques, politiques, démographiques et même militaires majeurs dans la région.
En septembre 2025, 158 pays sur les 193 membres de l’ONU reconnaissent officiellement l’État dePalestine. Cette reconnaissance s’étend sur plusieurs continents, incluant la majorité des pays d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine, ainsi qu’un nombre croissant depays européens. Les récentes reconnaissances par leCanada, l’Australie, lePortugal, leRoyaume-Uni et laFrance marquent une étape importante, faisant du Canada et du Royaume-Uni les premiers pays duG7 à franchir ce pas. Ce large soutien diplomatique reflète un consensus international en faveur de la solution à deux États et renforce la légitimité de la Palestine sur la scène mondiale[33],[34].
Parmi ses figures émergentes, un des premiers théoriciens dunationalisme arabe estNegib Azoury, unmaronite libanais très influencé parMaurice Barrès, qui a exercé comme fonctionnaire à Jérusalem et qui publie en français à Paris, en 1904,« Le réveil de la nation arabe dans l'Asie turque ». Poursuivi par le pouvoir ottoman, il fuit le pays mais continue son action en animant un petit groupe d'opposition en exil en Égypte, d'où il émet le projet de fonder une « Ligue de la patrie arabe », avec le soutien de laFrance[36].
En Palestine même, les notables traditionnels restent fidèles au sultan,calife de l'islam, mais un mouvement de contestation apparaît chez les jeunes gens instruits issus des familles de notables ou du monde du négoce, hésitant entre le nationalisme arabe et une simple demande dedécentralisation. En à Jaffa, pendant lafête juive dePourim, des affrontements opposent les immigrants juifs aux Arabes[37]. En 1908 et 1910, la presse palestinienne fait campagne contre la vente de terres aux Juifssionistes[38]. L'opposition à l'absolutisme du sultanAbdülhamid II trouve aussi des échos chez les jeunes officiers ottomans des garnisons de Jaffa et de Jérusalem à la veille de larévolution des Jeunes-Turcs de 1908[39].
Très vite, la question de l'avenir de la Palestine, centrale dans lemonde musulman, mais aussi pour leschrétiens et lesJuifs[40], et qui fait l'objet de nombreuses prédations, s'impose aux grandes figures arabes. À partir de 1914, cette question devient d'autant plus pressante que laPremière Guerre mondiale pousse les Européens à chercher des soutiens partout sur la scène internationale, et au sein des groupes de pression et des grands acteurs des sociétés civiles, et que l'un des mouvements les plus influents de l'époque est lemouvement sioniste, implanté un peu partout enOccident, qui dispose de moyens et de relais politiques, financiers et médiatiques puissants[41]. Tous ont conscience qu'en cas de défaite de l'Allemagne et de l'Autriche-Hongrie, l'Empire ottoman s'effondrera définitivement, et que son immense territoire fera l'objet d'un partage entre les vainqueurs du conflit et leurs alliés.
Par le vide de pouvoir et de légitimité qu'il crée, et par les espaces de liberté et les opportunités qu'il ouvre, l'effondrement de l'Empire ottoman en 1920-1923 achève de rendre la question palestinienne explosive. Vainqueurs de la Première Guerre mondiale, laFrance et leRoyaume-Uni reçoivent alors desmandats sur ses différents territoires arabes ayant vocation à être partagés. Confronté aux multiples projets de colonisation et de partage de son pays, et voyant que les Palestiniens n'ont pas de représentants et sont exclus de toutes les négociations, dès 1920, lemufti de JérusalemMohammed Amin al-Husseini devient l'un des principaux dirigeants dunationalisme palestinien. À ce titre, il s'oppose activement ausionisme et est considéré comme l'instigateur de 1921 à 1937 des émeutes en Palestine, dont lemassacre d'Hébron en 1929.
En 1925, le haut notable syrienIzz al-Din al-Qassam lui emboite le pas et lance un premier appel audjihad (la lutte armée religieuse) pour soutenir son action politique, d'abord contre lesFrançais en Syrie, puis très vite contre lemouvement sioniste et lesBritanniques enPalestine mandataire, en prônant la lutte armée systématique comme moyen d'action politique[42]. Pour donner forme à son appel, il fonde en 1930 une organisationparamilitaire, laMain noire qui se lance dans des attaques contre les Juifs et les Britanniques en Palestine. De 1921 à 1935, ses actions sont coordonnées avec celles du grand-mufti Mohammed Amin al-Husseini[43]. Le nationalisme palestinien est alors conforté par les déclarationsantisionistes de l'ensemble des dirigeants arabes des régions limitrophes lors de laconférence de Bloudan de 1937.
Tout contribue, à ce moment, à ce que la Palestine devienne uncatalyseur de toutes les attentes et frustrations travaillant la région, et un enjeu international qui dépasse largement le simple cadre levantin, d'autant que lemandat pour la Palestine que laSociété des Nations a donné auRoyaume-Uni en 1920-1923 l'a placée sous la tutelle politique et administrative d'une puissance coloniale européenne lointaine qui favorise son développement, mais qui est prompte à le négocier entre ses différentes communautés selon ses intérêts, et qui a reçu pour mission d'y établir un « foyer national pour le peuple juif », prélude aux yeux de nombreux sionistes à la fondation d'un État juif[44].
La Palestine mandataire : Grande Révolte arabe et Livre blanc
Avec la défaite, en 1918, puis l'effondrement et le partage de l'Empire ottoman en 1920-1923, qui entraînent l'occupation duProche-Orient par laFrance et leRoyaume-Uni, commence la période de la « Palestine mandataire ». Cette expression, « Palestine mandataire », désigne deux choses. D'une part, elle fait référence au statut politique et administratif établi au profit du Royaume-Uni par laSociété des Nations enPalestine et enTransjordanie en 1920, restreint à partir de 1923 à la seulePalestine. D'autre part, elle fait référence au pays concret auquel s'applique ce statut, connu jusqu'alors sous la seule appellation historique de « Palestine », en tant que réalité humaine et physique, et que potentielle entité étatique indépendante, arrêtée dans des frontières administratives claires et reconnues, situé entre leJourdain et laMéditerranée, et leLiban et lamer Rouge.
Les termes exacts et la délimitation du mandat politique et administratif du Royaume-Uni sont le fruit de tractations entreBritanniques,Français,Arabes etJuifs, sur la base des différents accords et promesses passés entre eux entre 1914 et 1923. Au moment où ce mandat est établi, tous ont conscience que la période de la Palestine mandataire engage une étape préparatoire avant la prise d'indépendance du pays, et que cette étape a vocation à être d'assez courte durée, surtout en contexte de montée desnationalismes arabes et des premiers mouvements de décolonisation.
Dans les faits, ce régime couvrira effectivement une période assez courte. En effet, quoi qu'elle soit abrogée formellement en 1946, pour laisser place à un régime de tutelle, on considère communément que l'existence de laPalestine mandataire s'étend de 1920 à 1948, année du retrait britannique et de laproclamation d'indépendance de l'État d'Israël, soit une durée de vingt-huit ans. Mais ces vingt-huit années constituent des années charnières dans son histoire, tant du point de vue des clivages qu'elles produisent au sein de sa société, que de sa structuration comme État autonome viable, et futur État indépendant.
Conformément aux dispositions du mandat, la Palestine mandataire est administrée par un « haut-commissaire britannique pour la Palestine », nommé par legouvernement du Royaume-Uni. Pour mener à bien sa mission, ce dernier est secondé par une administration mixte dominée par les Britanniques, qui s'occupe de la gestion courante des affaires et du développement économique du territoire. Dotée de tous les attributs d'un État fonctionnel, la Palestine mandataire dispose d'une monnaie propre, lalivre de Palestine, étroitement liée à lalivre sterling, deservices publics (écoles, hôpitaux, etc.), d'unelégislation propre, complétée régulièrement par les administrateurs britanniques, deservices postaux, de bureaux statistiques, d'archives, d'infrastructures modernes, d'une économie florissante très intégrée à la région, et deforces armées chargées de la défense du territoire et du maintien de l'ordre.
D'un point de vue juridique, la Palestine mandataire est régie par un Order in Council du 14 août 1922, modifié notamment le 24 juillet 1925. D'un point de vue historique, elle devient très vite le théâtre d'un conflit de plus en plus violent opposant Arabes et Juifs sionistes palestiniens, dont les revendications nationalistes respectives ne peuvent être conciliées par les Britanniques en contexte d'immigration de masse juive européenne.
Insurgés arabes lors de la Grande Révolte arabe de 1936-1939.
Établi sous l'égide de laSociété des Nations pour une durée limitée, le mandat britannique a pour objectif la mise en place en Palestine d’un« foyer national pour le peuple juif », préalable à l'indépendance du pays, en respectant le fait que rien soit « fait qui puisse porter atteinte aux droits civiques et religieux des collectivités non juives existant en Palestine », conformément aux engagements pris dans laDéclaration Balfour de 1917, repris dans les dispositions du mandat. Toutefois, constatant les tendances parfois hégémoniques de certains sionistes, la politique foncière et de colonisation très agressive de nombreuses organisations sionistes, et le caractère massif de l'immigration juive, tout au long du mandat, de nombreux responsables Britanniques, dontWinston Churchill, rappellent que leur mission est de permettre l'établissement en Palestine d'un foyer national juif, pas de transformer toute la Palestine en foyer national juif[45],[46].
Après lagrand révolte de la population arabe de 1936-1939, dont la répression fait plus de 5 000 morts[47], et afin d'apaiser le la colère de la population arabe du pays, qu'ils craignent de voir basculer dans le camp de l’Allemagne à la veille de la Seconde Guerre mondiale, les Britanniques publient, en 1939, untroisième Livre blanc, par lequel ils s'engagent à réduire drastiquement l’immigration juive, limiter la vente de nouvelles terres aux Juifs, et annoncent que sous dix ans, la Palestine pourra devenir un État indépendant unitaire, comme l’exigent les dirigeants arabes palestiniens[48]. Mais laSeconde Guerre mondiale, qui éclate en 1939, détache un temps les Britanniques des affaires internes palestiniennes, pour les forcer à se concentrer sur la défense de leur territoire et de leur empire, et elle relègue ces questions au second plan. À l'issue de la guerre, malgré les mesures de restriction, l'immigration juive reprend, alimentée par les flux de réfugiés et de rescapés dugénocide des juifs d'Europe par l'Allemagne nazie.
Sur l'ensemble de la période mandataire, la population du pays passe de 55 000 Juifs pour 560 000 Arabes en 1918[49] à 600 000 Juifs pour 1 200 000 Arabes en 1948. Les violences et les attentats se multipliant après 1945, et voyant que la situation devient ingérable, en, les Britanniques remettent la question de la Palestine et leur mandat à l’ONU. Celle-ci vote lapartition de la Palestine en deux États, unÉtat juif et un État arabe. LesPays arabes et les Arabes de Palestine Palestiniens ayant rejeté le plan de partition proposé par l'ONU[50], ayant échoué à faire aboutir leur déclaration d'indépendance du 1er octobre 1949, et n'étant pas parvenus à empêcher la naissance de l’État d'Israël, à la fin du mandat britannique, et à l'issue de laguerre israélo-arabe de 1948-1949, le territoire de la Palestine mandataire a été partagé de fait entre Israël, l'Égypte et la Jordanie.
Plan de Partage de la Palestine mandataire et le conflit de 1947-1948
Plan de partage de la Palestine de l'ONU de 1947 :
Zone désignée pour un état juif
Zone désignée pour un état arabe
Corpus separatum de Jérusalem (ni juif ni arabe)
Frontières suite à l'armistice de 1949 :
Territoire arabe de 1949 à 1967
Israël d'après les lignes de l'armistice de 1949
En ouvrant la perspective d'un départ des Britanniques, prélude à l'indépendance du pays, la fin de laSeconde Guerre mondiale fait basculer la Palestine mandataire dans une véritable guerre civile. De part et d'autre de la société palestinienne, les attentats et les violences se multiplient. Les responsables juifs sionistes et arabes musulmans portent alors des projets d'indépendance opposés, et totalement incompatibles. Le conflit entre lacommunauté juive et lacommunauté arabe de Palestine devenant ingérable, les Britanniques décident en février 1947 d'abandonner leur mandat et de le remettre à l'ONU. Très vite, celle-ci propose de procéder au partage du territoire du pays, afin d'y créer deux États, un État juif et un État arabe, tout en faisant de Jérusalem et de ses alentours uncorpus separatum sous statut international. Unplan de partage est présenté à l'Assemblée générale des Nations unies en novembre 1947, afin d'être soumis au débat et au vote.
Les Arabes palestiniens et les États arabes voisins rejettent ce plan, qui attribue aux Juifs — qui constituaient un tiers de la population — 55 % de la Palestine, et réclament l'indépendance de toute la Palestine, avec le maintien de son unité administrative et de son intégrité territoriale[51]. Malgré leur rejet, le plan est voté le. Entretemps le plan rejeté par la partie arabe a été accepté par la partie juive. Le, la veille de l'expiration du mandat britannique,David Ben Gourion proclame l'indépendance de l’État d'Israël. En réponse, le, invoquant le droit à l'autodétermination pour les Arabes de la Palestine mandataire, laLigue arabe déclare la création d'un gouvernement palestinien indépendant. Le ungouvernement arabe de toute la Palestine[52],[53] est établi dans la bande de Gaza occupée par l'Égypte. Cette décision n'est pas acceptée par la Jordanie, qui a alors pour projet de fusionner avec la Palestine en un État unique, et quiannexe les territoires qu'elle occupe. Quelques jours plus tard, uneAssemblée constituante palestinienne se réunit, élit comme président le grand-mufti HadjMohammed Amin al-Husseini et prend le nom de « Conseil national palestinien ». Cette Assemblée vote également une Constitution provisoire[54], mais cette proclamation n'est suivie d'aucune reconnaissance internationale.
La situation est alors complexe. Tout de suite après sa proclamation d'indépendance, cinq États arabes avaientdéclaré la guerre à l'État d'Israël[55], afin de prendre la main sur le conflit. Sur le moment, leur intervention avait pu donner le sentiment aux Palestiniens d'un soutien massif. Mais en réalité, à partir de septembre 1948, leur manque de moyens, leur isolement et les ingérences directes parfois intéressées de ces États étrangers, aux stratégies souvent divergentes, et pas coordonnées, font perdre aux Palestiniens la maîtrise de leur destin. Depuis le 15 mai, des contingents de quatre des sept pays membres de laLigue arabe de l'époque, l'Égypte, l'Irak, la Jordanie et la Syrie ainsi que l'Armée de libération arabe, ont envahi le territoire de l'ex-mandat britannique de Palestine. Au sein de ces forces armées dirigées par des chefs d'États, les Palestiniens n'ont alors qu'un rôle de supplétifs. La guerre, qui dure jusqu'en 1949, se solde par la défaite des armées arabes et desmilices palestiniennes. Les Palestiniens qualifient cette défaite de « Naqba », la catastrophe.
En 1949, Israël signe desarmistices séparés avec l’Égypte, le Liban, la Jordanie et la Syrie. Selon ces accords d'armistice, le territoire d'Israël comprend environ 78 % de la Palestine mandataire, soit 18 % de plus que défini par proposition de partition de l'ONU[56]. Les lignes de cessez-le-feu, dénommées « Ligne verte », deviennent les frontières de facto de l'État d'Israël et desterritoires palestiniens. Labande de Gaza et laCisjordanie sont respectivement occupées par l’Égypte et la Jordanie, qui annexe le territoire qu'elle occupe ainsi que lavieille ville de Jérusalem. Israël est reconnu dans ces nouvelles frontières, mais les annexions de labande de Gaza par l'Égypte, de laCisjordanie et deJérusalem-Est par laJordanie ne sont pas reconnues par la communauté internationale. À la suite de ce conflit, environ 700 000 des 900 000 Arabes palestiniens ont fui ou ont été expulsés des territoires qui sont devenus l’État d'Israël[57], sans aucune perspective de retour.
Naissance de l'Organisation de libération de la Palestine
Pendant les deux décennies qui suivent laNakba de 1948, les armistices de 1949, et l'annexion de ses territoires, la cause palestinienne minée par sa défaite face au nouvel État d'Israël cherche un second souffle. Cette démarche est d'autant plus difficile qu'elle se heurte à une forte hostilité de la Jordanie. Tout de suite après avoir annexé laCisjordanie etJérusalem-Est, le 20 décembre 1948, le roiAbdallahIer a remplacé le meneur palestinienMohammed Amin al-Husseini comme mufti de Jérusalem par son rival de longue date Husam al-Din Jarallah. L'assassinat du roi le 20 juillet 1951, à la veille de pourparlers secrets projetés avec Israël, par un militant partisan de Husseini, Mustafa Ashu, accentue encore l'hostilité jordanienne à la cause palestinienne. En guise de représailles, les autorités jordaniennes interdisent à al-Husseini et ses partisans de revenir à Jérusalem.
N'étant plus en mesure d'accéder à ses propres territoires, le gouvernement palestinien est entièrement transféré auCaire fin octobre 1948 et devient ungouvernement en exil, dénué d'assise territoriale. Si l'on en croit lesrenseignements israéliens, pendant les années 1950, al-Husseini maintient ses liens avec des cellules armées et orchestre des attaques enIsraël, ainsi que de nombreux raids frontaliers depuis les territoires contrôlés par laJordanie et l'Égypte, ce qui accroit sa popularité dans les pays arabes. En 1951, il participe au Congrès islamique mondial àKarachi, au Pakistan dont il est élu président. Sa présence aux autres congrès islamiques auPakistan lui permet de renforcer sa popularité dans ce pays. En avril 1955, il assiste à laconférence de Bandung enIndonésie, en tant que représentant du Yémen, afin d'encourager au soutien de lacause palestinienne dans lespays en voie de développement.
Cette conférence réunissant les pays du Sud constitue une étape importante vers la création dubloc des pays non alignés, qui devient vite un soutien crucial pour la cause palestinienne à l'ONU. À cette occasion, d'après l'historienLéon Poliakov, al-Husseini joue un rôle pivot dans l'alignement de pays africains et asiatiques sur les positions antisionistes défendues par les pays arabes. Tout au long de laconférence, le dirigeant palestinien s'efforce de « révéler les véritables visées sionistes » selon lui, à savoir « la constitution d'un vasteempire s'étendant duNil à l'Euphrate, incluant la ville sainte islamique deMédine ». Si les autres orateurs arabes prononcent également des discours anti-israéliens pendant la conférence, al-Husseini est selon Poliakov le plus éloquent et convainc son auditoire au point que, selon le compte rendu paru dansLe Monde du 20 avril 1955, « la résolution anti-israélienne est le seul point d'accord de la conférence ». Gêné par cette influence, qui entrave ses propres ambitions de leader des non-alignés, Nasser décide de dissoudre le gouvernement panpalestinien historique établi au Caire en 1959, en mettant en avant le projetpanarabe d'uneRépublique arabe unie englobant laSyrie, l'Égypte et laPalestine.
Après ce premier coup dur porté par Nasser en 1959, la fondation de l'OLP en 1964 avec le soutien du dirigeant égyptien, et sous son autorité, marque la fin définitive de l'influence du gouvernement panpalestinien historique. Au cours des années suivantes, al-Husseini « disparaît graduellement dans la presse arabe » et il n'est plus vu aux conférences arabes ou islamiques. Lenationalisme palestinien connaît un regain d'influence en à l'issue de laguerre des Six Jours, au cours de laquelle Israël conquiert les territoires annexés par la Jordanie en 1949, Jérusalem-Est incluse, ainsi que labande de Gaza gérée par l'Égypte et leGolan appartenant à la Syrie. Mais à partir de ce moment, c'est l'OLP qui est à la manœuvre.
Par ses structures et sa situation territoriale, l'OLP est une organisation complexe et difficile à appréhender, sorte de confédération de mouvements de résistance (Fatah, FPLP, FDLP), à la fois militaire et politique, ayant pour vocation de représenter lanation palestinienne privée de sa souveraineté, et en même temps d'organiser en son sein sa vie politique, et éventuellement de servir de base pour son retour et la construction d'un État le jour où elle obtiendra son pays. Une autre difficulté tient au fait que la nation palestinienne qu'elle prétend représenter est pour moitié dans des territoires palestiniens occupés ou annexés, et pour moitié réfugiée dans les pays limitrophes, notamment en Jordanie, où elle représente près de 75 % de la population.
En s'appuyant sur cette population réfugiée, dans les années qui suivent sa fondation, leFatah, une des organisations regroupées au sein de l'OLP deYasser Arafat dont l'infrastructure est chassée de Cisjordanie, installe un véritable « État dans l'État » en Jordanie. Les régions de Jordanie où les Palestiniens rejettent en masse l'autorité duroi Hussein se multiplient. Depuis ces zones palestiniennes, l'OLP effectue desraids et desattaques terroristes contre le reste du territoire jordanien et contre Israël. Yasser Arafat appelle ouvertement au renversement de la monarchiehachémite en s’appuyant sur le fait que 75 % des habitants de la Jordanie sont alors Palestiniens.
Cette hostilité très forte de Yasser Arafat au pouvoir hachémite tient au fait que ce dernier nie l'existence et la légitimité de la résistance palestinienne depuis 1948, qu'il fasse tout pour la saper au niveau international, et qu'il ait purement et simplement annexé les territoires palestiniens limitrophes à son pays après la défaite de 1949, et proclamé le 27 juillet 1953 queJérusalem-Est était la « capitale alternative duRoyaume hachémite et faisait partie intégrante et inséparable de la Jordanie »[58]. Faute de pouvoir disposer de leurs propres territoires, les Palestiniens décident donc après la guerre des Six Jours de mettre la main sur le territoire jordanien, et de conquérir son État de l'intérieur.
En réaction, le, le roi Hussein de Jordanie déclenche des opérations militaires contre lesfedayins de l'Organisation de libération de la Palestine, pour restaurer la légitimité de sa monarchie à la suite de plusieurs tentatives palestiniennes de coups d'État pour la renverser. La violence des combats fait plus de dix mille morts, en majorité des civils palestiniens. Le conflit entre l'armée jordanienne et l'OLP dégénère et se poursuit jusqu'en, date à laquelle Arafat et ses combattants sont finalement expulsés de Jordanie et trouvent refuge au Liban, sous protection de la Syrie.
« Fatahland » au Liban
Après son expulsion de Jordanie et son installation au Liban en 1971, l'OLP parvient à prendre le contrôle du sud du pays, qui prend le surnom de « Fatahland », et elle se met à lancer des attaques contre le nord d'Israël. La présence et les actions de l'OLP dans le sud du pays déséquilibrent la vie politique fragile du Liban, pays multiconfessionnel, au point qu'en 1975, la situation dégénère enguerre civile entre soutiens musulmans, panarabistes et socialistes des Palestiniens, et partisans chrétiens et occidentalistes d'Israël[59]. En réaction aux attaques qu'il essuie, et aux désordres qui déstabilisent son voisin, le 6 juin 1982, Israël déclenche l'opérationPaix en Galilée qui vise à expulser l'OLP duLiban du Sud et à y établir un État chrétien allié avec le soutien demilices chrétiennes libanaises desphalangistes.
À l'issue dusiège de Beyrouth par l'armée Israélienne, en août 1982, l'OLP est forcée de quitter le Liban pour se réfugier àTunis. Profitant de ce départ, et déterminées à extirper toute influence palestinienne de leur pays, et à reprendre en main leur territoire, du 16 au 18 septembre 1982, les milices chrétiennes phalangistes libanaises massacrent lesPalestiniens du quartier de Sabra et ducamp de réfugiés palestiniens deChatila, situés àBeyrouth-Ouest. Ces dernières justifient le massacre par une vengeance de l'assassinat de leur dirigeant, le président libanaisBachir Gemayel quelques jours plus tôt[60].
Ces évènements au Liban constituent un immense revers pour l'OLP et le nationalisme palestinien, qui perdent un point d'appui territorial essentiel, et sont vus de plus en plus comme des éléments de déstabilisation par les États arabes de la région. La victoire israélienne n'est de son côté que partielle : les forces israéliennes, puis leurs alliés chrétiens doivent se retirer à leur tour dusud du Liban, où le Fatah est très vite remplacé par un nouvel ennemi, leHezbollah.
Déterminé à éradiquer totalement l'OLP, en 1985, le Premier ministre d'Israël,Shimon Peres, fait organiser leraid israélien contre le quartier général de l'OLP à Tunis ; 50 Palestiniens et 18 Tunisiens sont tués[61]. L'échec de la stratégie terroriste du mouvement, sa situation difficile et sa perte d'influence, amènent alors ses dirigeants à essayer d'élaborer une nouvelle stratégie, en se concentrant sur le sort desterritoires palestiniens occupés. C'est dans ce contexte qu'intervient unsoulèvement spontané des Palestiniens dans ces mêmesterritoires contre l'Autorité israélienne, entre 1987 et 1993, qui s'accompagne d'émeutes populaires et d'attentats contre les colons et les militaires israéliens, ainsi que de conflits entre factions palestiniennes.
Ces évènements, connus sous le nom dePremière intifada (littéralement : « première guerre des pierres »), conduisent à une vague de répression israélienne inédite dans les territoires palestiniens occupés, qui choquent par la disproportion des moyens ainsi que le déséquilibre des situations[62]. Les images diffusées dans les grands médias internationaux, montrant notamment des enfants palestiniens armés de pierres faire face à des militaires israéliens dans des tanks, ont un impact immense au niveau mondial. Ce soulèvement populaire, indépendant de l'OLP[63] aboutit à la relance des revendications nationalistes palestiniennes dès 1988, et permet à l'OLP de se remettre en selle, mais en changeant de méthode.
En 1988, l'OLP accepte les résolutions242 et338 de l’ONU comme base pour une conférence internationale qui permettrait à la Palestine d'obtenir l'autodétermination : rejet du terrorisme comme moyen d'action et reconnaissance de l'État d'Israël[64]. L'OLP avait implicitement accepté dès 1973 l'existence de l’État d’Israël[65] et modifiera officiellement en avril 1996 sa charte au profit de lasolution à deux États[66],[67],[68]. Choquées par ce changement de méthode, de nombreuses voix au sein du mouvement national palestinien s’élèvent contre une OLP jugée trop modérée. LeHamas, proche desFrères musulmans, est fondé en 1987 dans le sillage de lapremière intifada[69]. Les autorités israéliennes favorisent dans un premier temps le développement de l'organisation islamiste afin d'affaiblir l'OLP[70]. Malgré ces oppositions internes, l'OLP décide de proclamer le 15 novembre 1988 àAlger un « État de Palestine » indépendant, avec le soutien duConseil national palestinien.
Reconnaissance de l'indépendance de la Palestine par l'Assemblée générale de l'ONU, puis par de nombreux pays
Manifestation contre les forces de défense israéliennes,Chicago, États-Unis (2018)
Un mois après sa déclaration d'indépendance d'Alger, le,Yasser Arafat s'adresse à l'Assemblée générale des Nations unies àGenève et réitère la déclaration d'indépendance de l'État de Palestine avec Jérusalem pour capitale. Il réaffirme ledroit au retour des réfugiés palestiniens et leur droit à l'autodétermination. Il ajoute son souhait de voir les États de la région bénéficier de la paix, la sécurité et la stabilité et il condamne le terrorisme sous toutes ses formes[71]. À la demande des États-Unis qui lui avaient refusé son visa pour faire la déclaration àNew York[72], il précise de nouveau le que ses vœux de paix concernent « l'État de Palestine, Israël et les autres voisins », qu'il « renonce à toute forme deterrorisme, incluant le terrorisme individuel, de groupe ou d'État » et qu'il reconnaît lesrésolutions 242 et338 duConseil de Sécurité comme base de négociation. Il conclut :« Nous voulons la paix. Nous voulons la paix. Nous sommes engagés pour la paix. Nous voulons vivre dans notre État palestinien[73]. »
Le, la proclamation d'indépendance est reconnue dans la résolution 43/177 de l'Assemblée générale des Nations unies par 104 votespour, 36abstentions et 2contre (les États-Unis et Israël)[74]. Dans les mois qui suivent le vote de l'ONU, l'État palestinien est reconnu par un total de92 États[75]. Reconnue comme son seul représentant légitime, l'OLP siège dorénavant à l'ONU en tant qu'observateur permanent, sous le nom de « Palestine », et entretient des relations diplomatiques ou quasi diplomatiques avec de nombreux États. Forte de ce soutien et de cette reconnaissance, dans la foulée, l'OLP engage une politique active de négociations avec l'Etat d'Israël, afin d'obtenir la dévolution des territoire palestiniens occupés, et de pouvoir y établir un État palestinien souverain, indépendant et fonctionnel.
Une série d'évènements internationaux favorisent l'avancée de la cause palestinienne. Alors que l'OTAN est libérée d'une pression par l'effondrement de l'URSS et la fin durideau de fer en Europe, le déclenchement de laguerre du Golfe en 1991 fait prendre conscience auxÉtats-Unis de la nécessité de l'ouverture de négociations multilatérales pour régler l'ensemble des problèmes duProche-Orient et duMoyen-Orient. Dans ce but,George Bush demande à son secrétaire d'État,James Baker, de prendre contact avec les dirigeants palestiniens et israéliens afin de les mettre autour d'une même table pour discuter. Une première série de négociations se déroulent en Europe, lors de laconférence de Madrid de 1991, puis àWashington, mais piétinent.
Ces difficultés aggravent la crise d'influence et de légitimité que connaît l'OLP deYasser Arafat, remise en cause en Palestine même pour sa stratégie de compromis. D'autant que lors de la guerre du Golfe, Yasser Arafat avait pris fait et cause pourSaddam Hussein, soutien historique de l'OLP, provoquant en représailles unembargo financier desTerritoire occupés de la part des pétromonarchies duGolfe[76]. En 1992, constatant l’érosion de l’influence de son organisation au sein de sa population[76], Yasser Arafat décide, pour débloquer les négociations, d'adopter le « plan Léopard » par lequel il accepte des concessions de taille à Israël, notamment l'éclatement du territoire palestinien qui deviendrait ainsi une sorte de « peau de léopard », d'où le nom du plan[77]. L'établissement d'un canal secret entre Israéliens et Palestiniens prend forme.
À l'issue de plusieurs mois de tractations et de lourdes concessions de part et d'autre, le, lesaccords d'Oslo sont signés et établissent un accord de principe entreIsraël et l'OLP, représentante officielle de la Palestine. Ces accords, qui arrêtent le principe d'une future autonomie palestinienne àJéricho et àGaza, sont formalisés publiquement le à Washington sous le parrainage du présidentBill Clinton par une vive poignée de mains entre le Premier ministre d'Israël,Yitzhak Rabin, etYasser Arafat. Ils s'accompagnent d'une déclaration de reconnaissance mutuelle de l'OLP et d'Israël[50]. En préalable à cette reconnaissance mutuelle le, leParlement israélien avait abrogé la loi interdisant les contacts avec l'OLP. En contrepartie, l'OLP abrogera, le, les articles de sa charte affirmant que le « combat armé est le seul chemin pour libérer la Palestine »[78].
Le, L'OLP et l'État d'Israël signent l'accord « Oslo I » auCaire (Égypte), prévoyant l'autonomie de labande de Gaza et de la ville deJéricho (Cisjordanie)[50]. Le, Israël et l'OLP signent à Washington l'accord intérimaire sur la Cisjordanie et la bande de Gaza, négocié à Taba (parfois appelé « Oslo II »), qui étend l'autonomie en Cisjordanie et prévoie une série de retraits israéliens par étapes. Mais l'assassinat en novembre 1995 d'Yitzhak Rabin parYigal Amir, un extrémiste israélien[79], met à mal ce processus.
En théorie la concrétisation sur le terrain de l'État palestinien, conçue dans lesaccords d'Oslo, est censée intervenir en décembre 1998 selon des modalités préparées en commun par le gouvernement israélien et l'Autorité palestinienne. Et la signature desaccords de Wye Plantation prépare de nouveaux retraits israéliens en Cisjordanie. Cependant le nouveau gouvernement israélien qui succède à Rabin annonce vouloir garder le contrôle sur de nombreuses régions enCisjordanie, même si les accords de paix aboutissent. Par ailleurs, malgré le mécontentement de l'Union européenne et desÉtats-Unis, le gouvernement israélien englobe plusieurs colonies dans la supermunicipalité de Jérusalem qu'il vient de créer[50]. En réaction, le, l'Union européenne réaffirme le droit à l'autodétermination des Palestiniens et à celui de créer un État. Le suivant, la signature dumémorandum de Charm el-Cheikh semble ouvrir la voie à un traité de paix[50]. Mais parallèlement à ces avancées, Israël intensifie la colonisation desterritoires occupés, tandis que le Hamas et d'autres groupesterroristes palestiniens lancent des campagnes d'attentats au cœur d'Israël.
Malgré la colonisation et les atermoiements israéliens, et en dépit des activités terroristes duHamas, le processus de dévolution desterritoires occupés se poursuit et permet à l'Autorité palestinienne d'étendre sa zone de souveraineté. Le, après un nouveau retrait de l'armée israélienne de 6 % de la Cisjordanie, l'Autorité palestinienne reprend le contrôle — total ou partiel — sur 40 % de son territoire. Cette reprise de contrôle s'accompagne du développement d'uneadministration palestinienne, principalement issue des rangs de l'OLP, qui assure lesservices publics et la gestion courante du pays.
Le débute laseconde intifada ouIntifada al-Aqsa. Ce matin-là, Ariel Sharon alors ministre de la Défense visite l'esplanade des Mosquées. Cet acte vu comme une provocation est à l'origine d'émeutes, et le lendemain, les manifestants palestiniens sur l'Esplanade lancent des projectiles sur les fidèles juifs au pied du Mur des Lamentations, blessant notamment le chef de la police. Cet événement marque le point de départ de laseconde intifada[50]. Dans ce contexte, pour réaffirmer son soutien au processus de dévolution cours et à la construction de l'Etat de Palestine, en, cinquante-cinq ans après le vote de larésolution 181 instituant le partage de la Palestine, leConseil de sécurité de l'ONU adopte larésolution 1397 qui évoque pour la première fois l'existence d'un État palestinien aux côtés d'Israël. Cette résolution, qui consacre diplomatiquement principe de lasolution à deux États, est adoptée par quatorze voix et une abstention, celle de laSyrie.
LaMouqata'a de Ramallah partiellement détruite en avril 2002.
En réaction, les opposants à cettesolution à deux États entrent dans une surenchère de violences, afin de ruiner tout le processus en cours. Alors qu'elle avait commencé par uneinsurrection populaire, laseconde Intifada évolue et prend alors la forme d'une série d'attentats-suicides commis par leHamas. En réaction, les Israéliens réoccupent les villes palestiniennes autonomes au cours de l'opérationRempart en, détruisant partiellement le siège de l'Autorité palestinienne àRamallah, et ils entament la construction d'une immensebarrière de séparation entre les territoires palestiniens deCisjordanie et Israël, pour empêcher la circulation des terroristes. Voyant que le attaques contre son territoire se poursuivent au sud, en 2004, l'armée israélienne lance les opérationsArc-en-ciel etJours de pénitence dans labande de Gaza, où le Hamas est solidement implanté, et occupe militairement le territoire.
Le caractère protéiforme, souvent imprévisible et spontané des violences, et les multiples acteurs impliqués, font que la fin de laSeconde intifada est très difficile à saisir. D'après certains observateurs, le soulèvement prend fin en 2003 avec l'amorce de lafeuille de route pour la paix duQuartet pour le Moyen-Orient, qui établit un accord sur une trêve avec Israël, entre les différentes factions palestiniennes, et marque le début des pourparlers de paix entreAriel Sharon etMahmoud Abbas[80]. D'autres auteurs considèrent qu'il a pris fin en 2004 avec la mort deYasser Arafat[81]. D'autres encore avec lecessez-le-feu observé par leHamas, qui est la conséquence pour certains de mesures politiques et diplomatiques[82], ou de la force de dissuasion desassassinats ciblés pour d'autres[83]. La borne la plus large communément admise pour délimiter la durée de laSeconde intifada est l'année 2005, marquée notamment par la rencontre deCharm el-Cheikh entreAriel Sharon etMahmoud Abbas, et le désengagement unilatéral israélien de Gaza, contre la paix[84],[85],[86], qui fait basculer les Palestiniens dans de nouvelles problématiques politiques et de nouvelles luttes internes.
Le, le Premier ministre d'Israël,Ariel Sharon, annonce le démantèlement descolonies à Gaza[50] et le retrait unilatéral desforces armées israéliennes du territoire. Le plan concerne les 21 colonies de la bande de Gaza et 4 colonies de Cisjordanie. Le, toutes les colonies de Gaza sont démantelées et les derniers soldats retirés. La bande de Gaza passe alors en partie sous l'administration de l'autorité palestinienne, tandis qu'Israël conserve le contrôle total des frontières, des eaux territoriales et de l'espace aérien[50],[87]. À la suite de ceretrait israélien de la bande de Gaza, achevé le 12 septembre 2005, lepoint de passage de Rafah est géré par l'Autorité palestinienne soussurveillance vidéo de l'Union européenne. Rapidement, de nombreux accrochages opposent miliciens duFatah et duHamas jusqu'à la victoire de ce dernier et à sa prise de contrôle de la bande de Gaza en juin 2007.
Mort de Yasser Arafat, élection de Mahmoud Abbas et prise de contrôle de Gaza par le Hamas
En raison du poids historique et de l'emprise qu'il avait au sein du mouvement national palestinien, le décès deYasser Arafat le constitue un évènement important, qui contribue à modifier les rapports de force entre les différentes factions palestiniennes et à ouvrir de nouvelles perspectives à ses opposants. Deux mois après son décès, le,Mahmoud Abbas est élu président de l'Autorité palestinienne en se présentant comme son héritier politique[Note 6]. À ce moment, la « vieille garde » duFatah est en proie aunépotisme, à lacorruption, et sa politique conduit à une forte hausse de lacriminalité ainsi qu'au déclin des prestations desservices publics dans les territoires palestiniens. Leretrait unilatéral israélien de la bande de Gaza, effectué dans ce contexte, en 2005, sans concertation avec l'Autorité palestinienne, favorise la progression rapide duHamas dans le territoire, où la population connait de graves difficultés matérielles, manque de tout, et se sent abandonnée.
La grande crise sociale et sécuritaire touchant le pays, qui se double d'une crise morale, devient alors une crise de régime. Par le mécontentement qu'elle génère et le discrédit qu'elle jette sur les candidats officiels, cette situation contribue largement à la victoire duHamas auxélections législatives palestiniennes de janvier 2006, en particulier dans labande de Gaza, où il fait des scores élevés. À l'issue de ces élections, très disputées, le Hamas obtient 48,3 % des suffrages face au Fatah à 43,8 %[88], et il est donc autorisé à former un gouvernement. Très vite, malgré sa légitimité démocratique, le caractère subversif du Hamas, qui rejette la stratégie de négociations du Fatah visant à établlir la paix avec Israël par la « solution à deux États », amène ses adversaires à refuser de jouer le jeu des institutions, et à engager un bras de fer très dur avec lui.
À partir de mars 2006, les commandants du Fatah refusent d’obéir aux ordres du gouvernement dirigé par le Hamas, tandis que sous la houlette de son nouveau président, l'Autorité palestinienne lance une campagne d'assassinats et d'enlèvements contre ses dirigeants. À l'époque, la plupart des fonctionnaires de l'État de Palestine naissant sont d'anciens membres du Fatah, et les forces de sécurité palestiniennes sont essentiellement formées des anciennes brigades de combattants du Fatah. En réaction, leHamas entreprend des représailles du même ordre[89]. Plusieurs tentatives sont menées par les deux factions pour parvenir à un accord de partage du pouvoir, mais elles aboutissent toutes à des échecs.
Dans ce contexte, pour reprendre la main politiquement et mettre la pression sur le Hamas, Mahmoud Abbas déclare, le, qu'il organisera unréférendum national sur la base du texte connu comme ledocument des prisonniers, qui appelle à la création d'un État palestinien dans les frontières de 1967, si leHamas ne répond pas favorablement à sa proposition d'union nationale dans un délai de dix jours. La question posée aux Palestiniens serait alors :« Acceptez-vous, ou non, le document élaboré au début du mois par des dirigeants palestiniens détenus en Israël ? »[90]. Ce document appelle à l'établissement d'un État palestinien enCisjordanie, dans labande de Gaza et àJérusalem-Est, territoires conquis par Israël à l'occasion de la guerre de 1967. Fruit d'un de concessions et d'un compromis difficiles à obtenir, il a été négocié pendant quatre semaines par d'importants prisonniers appartenant auHamas et auFatah dans la prison israélienne de Hadarim, où se trouve actuellement endétention le dirigeant du Fatah,Marouane Barghouti[réf. nécessaire].
Déterminé à s'imposer comme le seul meneur du pays, et à imposer sa stratégie, le nouveau président de l'Autorité palestinienne réaffirme lors d'une réunion de dirigeants palestiniens qu'il existe un consensus national sur les frontières du futur État palestinien :« Tous les Palestiniens, du Hamas jusqu'auxcommunistes, nous tous voulons un État palestinien dans les frontières de 1967. Voilà ce qui est à notre portée, ne parlons pas de nos rêves. » Il précise que, si dix jours de dialogue entre le Hamas et leFatah (dialogue qui a commencé) ne débouchent pas sur un programme commun, il organisera un référendum dans les quarante jours qui suivent. Interrogé sur le soutien dont auraient besoin les Palestiniens pour créer leur État indépendant, Abbas déclare alors :« Les États arabes attendent que nous adoptions cette attitude de réalisme, pour pouvoir travailler en harmonie et faire avancer lacause palestinienne. Ils ne peuvent rien faire pour la cause palestinienne si les Palestiniens s'opposent à tout[91]. » Par cette déclaration, qui confirme la rupture avec les meneurs les plus radicaux du Hamas, et reconnaît tacitement le droit à exister d'Israël, le nouveau président palestinien entend poser une ligne claire derealpolitik, lui permettant d'être audible et crédible auprès de ses potentiels soutiens internationaux et de sa population, et s'inscrire de façon volontariste dans la continuité de Yasser Arafat.
Mais la stratégie de Mahmoud Abbas se heurte à l'opposition frontale du Hamas, qui se sait en position de force dans labande de Gaza depuis le retrait israélien de 2005 et les élections de 2006. Le conflit gagne alors en intensité, au point de dégénérer en véritableguerre civile, avec des affrontements de rue violents. De à, plus de six cent Palestiniens sont tués dans les combats à Gaza[92]. À l'issue de plusieurs mois d'affrontements, le et le le Hamas chasse définitivement l'OLP de Gaza dans le cadre d'une grande offensive contre les attributs du pouvoir présidentiel deMahmoud Abbas et plus généralement contre les forces duFatah. LaCroix-Rouge internationale estime que plus de550 personnes sont blessées et au moins 116 tuées au cours de ces affrontements[93]. Cet épisode, qui consacre la rupture définitive entre les deux grands partis palestiniens, leHamas et leFatah, aboutit à une cassure de l'État palestinien naissant en deux. À partir de, à la suite de laprise de contrôle de Gaza par leHamas, l'Autorité palestinienne établie à Ramallah n'exerce plus le pouvoir et n'assume plus le fonctionnement ni le financement des services civils dans ce territoire, qui devient indépendant de fait, et qui se dote après 2009 d'un président à part,Abdel Aziz Doweik. En réaction à cette prise de pouvoir du Hamas, les autorités égyptiennes ferment leur frontière avec la bande de Gaza.
En, l'État d'Israël lance l'opérationPlomb durci. L'objectif est de faire cesser les tirs deroquettes duHamas sur des villes israéliennes proches de Gaza. Le, Israël déclare et applique uncessez-le-feu unilatéral à2 h (heure locale)[94]. Cette opération militaire suscite une large réprobation dans l'opinion internationale, en raison du caractère jugé « disproportionné » de la riposte israélienne, du nombre de victimes civiles parmi les Palestiniens et des allégations d'utilisation par l'armée israélienne d'armes dont l'usage est restreint ou limité par ledroit international humanitaire.
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Constatant le gel duprocessus de paix, le président palestinienMahmoud Abbas opte pour l'offensivediplomatique[réf. nécessaire], afin de forcer la reconnaissance, depuis l'extérieur, de l’État palestinien, et d'obtenir que la communauté internationale pèse de tout son poids sur l’État d'Israël. Le 13 juillet 2008, l'État de Palestine figure parmi les États membres fondateurs de l'Union pour la Méditerranée. La présence conjointe des dirigeants israéliens et palestiniens lors des réunions préalables est considérée comme un succès pour l'organisation, qui ambitionne d'offrir un cadre favorisant la paix au Proche-Orient[95]. Le,Mahmoud Abbas demande officiellement à la tribune desNations unies l'adhésion de l'État palestinien à l'ONU[96]. La demande est votée par l'Assemblée Générale et passe favorablement devant leConseil de Sécurité mais lesÉtats-Unis mettent leurvéto.
Le, l'Unesco admet la Palestine en tant qu'État membre. Comme elle n'est pas encore unÉtat membre desNations unies, son admission a dû se faire par la recommandation du Conseil exécutif qui s'est ensuivie d'un vote favorable à la majorité des deux-tiers des États membres de l’ONU présents et votants à la Conférence générale[9]. Le vote a été obtenu avec107 voix pour,14 voix contre, et 52 abstentions[97]. L'admission de l'État palestinien comme membre de l'UNESCO constitue une victoire diplomatique importante pour l'Autorité palestinienne, et ouvre la voie à l'affirmation et à l'insertion de la Palestine au sein de l'ensemble des instances internationales.
Le, date anniversaire du vote duplan de partage de la Palestine, la reconnaissance de la Palestine en tant qu’État non-membre de l'ONU est portée au vote de l'Assemblée générale[98],[99]. L'Assemblée générale des Nations unies accepte la Palestine en tant qu’État observateur non membre par138 voix pour (dont la France), 9 contre (dont les États-Unis, le Canada et Israël), et 41 abstentions (dont l'Allemagne et le Royaume-Uni), officialisant la reconnaissance d'un État palestinien au niveau international[100].
Cette offensive diplomatique permet progressivement à l'État de Palestine de gagner en visibilité dans les instances internationales, d'étendre son réseau de contacts sur la scène internationale et de bénéficier de soutiens matériels et diplomatiques plus affirmés. Dès juillet 2008, un palestinien, Rafiq Husseini, est nommé parmi les six secrétaires généraux adjoints de l'Union pour la Méditerranée, au département de l’Eau et de l’Environnement[102]. En avril 2015, la Palestine accueille une Journée de l’entrepreneuriat féminin dans le cadre de cette même organisation[103]. Le 20 mars 2018, laCommission européenne et le gouvernement de Palestine, en partenariat avec l’Union pour la Méditerranée, accueillent une conférence internationale des bailleurs de fonds dans le but de consolider le soutien financier à la construction d’une usine de dessalement de grande envergure et des infrastructures connexes pour l’approvisionnement en eau dans la bande de Gaza[104].
De la même façon, la présence de l'État de Palestine dans les instances internationales permet de prendre à parti plus efficacement les autres États qui en sont membres lors des crises avec Israël, et de les forcer à se positionner et intervenir en sa faveur. Ainsi, l'invasion de Gaza par Israël en décembre 2008 marque un tournant dans l'histoire duprocessus EuroMed, et pour la première fois depuis sa création en novembre 1995, des pays boycottent les réunions. Le, le président libyenMouammar Kadhafi estime que l'offensive israélienne dans la bande à Gaza a « porté un coup à l'Union pour la Méditerranée » dont fait partie Israël, proposant que cette Union se limite aux pays nord-africains et du sud de l'Europe occidentale. En réaction, Henri Guaino est forcé d'annoncer fin mars 2009 le lancement d'une « initiative politique » pour redémarrer le processus[105].
À partir d'octobre 2016, à l'issue d'un processus mené en son sein par l’Algérie, l’Égypte, le Liban, le Maroc, Oman, le Qatar et le Soudan, le Conseil exécutif de l’Unesco prend unesérie de décisions sur la « Palestine occupée », concernant des lieux saints situés dans lesTerritoires palestiniens occupés. Ces décisions font suite aux nombreuses résolutions du Conseil de Sécurité (252,476 et478) et de l'UNESCO dénonçant les tentatives israéliennes de modifier le statut de la ville sainte de Jérusalem. Rappelant en préambule ces résolutions précédentes de la communauté internationale, l'Unesco qualifie à partir de 2016 Israël de « Puissance occupante » àJérusalem-Est[107],[108], en violation du droit international, et déplore que l’État israélien « n’ait pas cessé les fouilles et travaux menés constamment dans Jérusalem-Est, en particulier à l’intérieur et aux alentours de laVieille Ville »[107],[108].
Le, l’Assemblée générale vote pour l’admission de l’État de Palestine à l’ONU. Adoptée par 143 voix pour, 9 voix contre : Argentine, États-Unis, Hongrie, Israël, Micronésie, Nauru, Palaos, Papouasie-Nouvelle-Guinée et Tchéquie, et 25 abstentions : Albanie, Allemagne, Autriche, Bulgarie, Canada, Croatie, Fidji, Finlande, Géorgie, Italie, Îles Marshall, Lettonie, Lituanie, Macédoine du Nord, Malawi, Moldavie, Monaco, Paraguay, Pays-Bas, Roumanie, Royaume-Uni, Suisse, Suède, Ukraine, Vanuatu. La résolution recommande ainsi au Conseil de sécurité de « réexaminer favorablement » cette question, à la suite du veto du 18 avril des États-Unis. Parmi ces droits et privilèges supplémentaires, on peut citer le droit de siéger parmi les États Membres par ordre alphabétique; le droit de déposer des propositions et des amendements, de les présenter et de s’en porter coauteur; le droit de présenter des motions d’ordre; et le droit de réponse au sujet des positions d’un groupe. Le texte précise en outre que l’État de Palestine, en sa qualité d’État observateur, « n’a pas le droit de vote à l’Assemblée générale ni le droit de présenter sa candidature aux organes de l’ONU[109],[110].
Après l'accord de consensus national
Le, l'OLP et le Hamas signent un accord de consensus national qui « vise à mettre fin à la division politique et à la partition de fait entre la bande de Gaza et la Cisjordanie »[111]. Cet accord prévoit sept points dont les principaux sont : la formation d'un gouvernement d'union, des élections après six mois, la restructuration de l'OLP, la libération des prisonniers politiques respectifs, et des commissions de réconciliation[111]. Le,Rami Hamdallah, premier ministre en poste est chargé de former un nouveau gouvernement de consensus national[112] et, le, le nouveau gouvernement prête serment[113].
Toutefois, un an plus tard, lafeuille de route agréée par les deux parties n'a pas avancé et Fatah et Hamas sont à couteaux tirés[114] : les élections n'ont pas eu lieu et selon un responsable du Hamas,Mahmoud al-Zahar, c'est l'Autorité Palestinienne qui s'oppose à la réouverture du terminal égyptien deRafah et à la réouverture des points de passage avec Israël[114]. Le, le président palestinien Mahmoud Abbas annonce la prochaine démission du gouvernement, ce que ne confirme pas Ehab Bseiso, porte-parole du gouvernement d'Union palestinien, qui lui parle seulement d'une rencontre le entre Mahmoud Abbas et le premier ministreRami Hamdallah. Mahmoud Abbas dénonce le fait que le Hamas ait continué à gouverner seul la bande de Gaza[115]. Le, Rami Hamdallah remet la démission de son gouvernement au président palestinien qui lui demande de former le nouveau gouvernement[116].
Aggravation du conflit israélo-palestinien depuis 2023
Guerre à Gaza et raids israéliens sur la Cisjordanie
Augmentation de la population descolons israéliens dans les territoires occupés entre 1967 et 2017.
L’État d'Israël procède régulièrement à l'extension descolonies existantes et à la saisie de terres privées palestiniennes - comme en juillet 2024 -[125], parfois dénoncées par des ONG israéliennes commeLa Paix maintenant (Shalom Archav)[125],[126].
Le, Israël annonce la création de 22 nouvelles colonies juives en Cisjordanie occupée, dont deux avaient étédémantelées en 2005[127].
Le, le Parlement israélien (Knesset) adopte, par 71 voix contre 13, une motion prônant l’application de la souveraineté israélienne sur la Cisjordanie occupée. Le texte, qui n'a pas valeur de loi, appelle ainsi le gouvernement à annexer ce territoire, dans le but affirmé de « retirer de l'ordre du jour tout projet d'État palestinien »[128],[129]. De son côté, l’Autorité palestinienne, dont le siège est à Ramallah, qualifie ce vote de « déclaration d'une nouvelle guerre contre le peuple palestinien »[129].
La colonie israélienne deMa'ale Adumim, dont la superficie sera doublée dans le cadre du « projet E1 ».
Le, Israël approuve le projet « E1 », un plan massif d’extension de la colonie deMa’ale Adumim, près deJérusalem-Est. Porté par le ministre d’extrême droiteBezalel Smotrich, le projet cherche explicitement à rendre impossible la création d’un État de Palestine en menaçant la continuité territoriale de la Cisjordanie occupée et en la coupant de Jérusalem-Est[130],[131],[132]. Dans un discours prononcé à l'occasion de la cérémonie de signature du projet le, le Premier ministre israélienBenjamin Netanyahu déclare : « Nous allons tenir notre promesse : il n'y aura pas d'État palestinien, cet endroit nous appartient »[131].
Du point de vue de l'organisation des pouvoirs, le pouvoir exécutif est réparti entre leprésident,chef de l’État élu ausuffrage universel, dépositaire de lasouveraineté nationale et gardien des institutions, et lePremier ministre,chef du gouvernement, nommé par le président au sein de la majorité parlementaire du Conseil législatif, responsable devant cette dernière, chargé de la politique gouvernementale[140]. Cette répartition est le fruit de l'influence desÉtats-Unis, qui ont demandé expressément la création d'un poste de Premier ministre lors de la révision de la Loi fondamentale en 2003, afin d'éviter une trop forteconcentration et personnalisation des pouvoirs et l'établissement d'un régimehyperprésidentiel, dans un pays écrasé par la figure historique deYasser Arafat. Mais leur objectif n'a été que partiellement atteint. En effet, quoi que le président et le Premier ministres aient des attributions complémentaires et distinctes, du fait du surplus de légitimité que lui offre son élection ausuffrage universel, le président exerce l'autorité suprême sur le pays, mène la diplomatie, et conserve la primauté symbolique sur son Premier ministre d'un point de vue protocolaire. Ladernière élection présidentielle a eu lieu en 2005.
Derrière cette première strate de pouvoir exécutif relativement conventionnelle, la plus visible au niveau international, l'État de Palestine présente de nombreuses spécificités liées à son histoire et à sa situation particulière. Il en va ainsi de savie parlementaire, organisée selon des modalités plus complexes. En théorie, le pouvoir législatif est exercé par le seulConseil législatif palestinien, organe législatif monocaméral (comme laKnesset israélienne) fondé en 1993, et élu au suffrage universel par la population parmi les candidats issus des 16 districts desterritoires palestiniens occupés. Pour l'essentiel, ce Conseil législatif est chargé du vote des lois à l'intérieur du pays et du contrôle de l'action du gouvernement, issu de ses rangs, et responsable devant lui. Et il dispose de représentants à l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe, qui siègent au nom de la Palestine avec le statut de « partenaire pour la démocratie ».
Toutefois, dans les faits, en raison de la situation particulière du peuple palestinien, situé pour moitié hors de son territoire national, ce conseil législatif n'est pas le seul organe parlementaire du peuple palestinien. En effet, la Palestine dispose également d'un Parlement en exil, leConseil national palestinien qui compte 669 élus. Les membres du Conseil législatif en font automatiquement partie mais il comprend également des représentants de toutes lescommunautés palestiniennes de la diaspora. Son bureau principal est établi àAmman, enJordanie, mais il dispose également d'une branche àRamallah. Cette seconde assemblée parlementaire est chargée de la vie de la diaspora, au sein des sociétés civiles et des nombreux camps de réfugiés où elle est répartie, et surtout de la représentation de l'ensemble de la nation palestinienne, qu'elle soit située à l'intérieur ou à l'extérieur du pays, et des prises de décisions historiques l'impliquant dans son ensemble. Ainsi, c'est elle qui déclara l'indépendance de la Palestine à Alger en 1988.
Une démocratie entravée
Si on se fonde sur ses institutions, et particulièrement sur leConseil national palestinien, l'État de Palestine est l'une des plus anciennes et surtout l'une des seules démocraties desProche etMoyen-Orient, avec une tradition démocratique qui remonte à l'année 1964, quand le premier Conseil national palestinien constitué de 422 représentants démocratiquement élus des communautés palestiniennes deJordanie,Cisjordanie,Gaza, deSyrie, duLiban, duKoweït, d’Irak, d’Égypte, duQatar, deLibye et d’Algérie, s'est réuni en mai àJérusalem (alors administrée par la Jordanie) et a adopté à une large majorité laCharte nationale palestinienne. Depuis, quoi que largement entravées par leur situation, longtemps en exil, puis sous régime d'occupation très dur, les autorités palestiniennes ont toujours réaffirmé leur attachement aux grands principes démocratiques et de représentativité dupeuple palestinien.
À l'intérieur des territoires palestiniens, lespremières élections législatives ont eu lieu en 1996. Depuis une réforme du nombre de sièges et dumode de scrutin votée par le Conseil législatif en juin 2005, le nombre de sièges en son sein est passé de 88 à 13, la moitié est désormais pourvueà la proportionnelle, l'autre restant distribuée suivant la méthode duscrutin majoritaire établie en 1996. Lesélections législatives palestiniennes de 2006 ont élu les132 membres duConseil législatif palestinien actuel. Pour améliorer sa représentativité, début 2021, le présidentMahmoud Abbas a assuré qu'au moins sept sièges seraient réservés aux candidats chrétiens au sein du Parlement après les élections législatives qui devaient se tenir en mai de la même année, les premières depuis quinze ans[141].
Dans la culture politique palestinienne, le termeMouqata'a désigne les bureaux présidentiels et gouvernementaux de l'Autorité palestinienne. DiversesMouqata'as sont réparties sur l'ensemble du territoire palestinien, la plupart héritées de la période mandataire britannique, mais deux Mouqata'as principales sont utilisées par le pouvoir palestinien, l'une en Cisjordanie, àRamallah, siège la présidence de l'État, et l'autre dans la ville deGaza, d'où leHamas exercede facto le pouvoir exécutif réel sur labande de Gaza.
Si elle est fondée sur des principes démocratiques impliquant une participation active des citoyens et un renouvellement régulier de ses représentants, dans les faits, la vie politique palestinienne est largement entravée, d'une part par leconflit opposant l'État de Palestine à l’État d'Israël, lerégime d'occupation et le morcellement de son territoire, et l'intervention directe des soldats israéliens, qui empêchent l'organisation et la tenue d'élections libres et régulières, et d'autre part par ses dissentions internes, ses luttes de factions violentes, et des phénomènes de corruption, népotisme, violences, cooptation, etc. En 2020, sonindice de démocratie place l'État de Palestine en113e position sur167 pays[142].
Un État brisé en deux par le conflit opposant le Fatah au Hamas
Depuis que l'État de Palestine a été mis en fonctionnement dans les territoires palestiniens au milieu les années 1990, la lutte de factions la plus violente et qui a eu le plus d'incidence sur son fonctionnement et sa cohérence a sans aucun doute été le conflit opposant leFatah, vieux parti présidentiel institutionnalisé, héritier de la mémoire et de l'action de Yasser Arafat, et leHamas, parti et groupe paramilitaire de résistance fondé à la fin des années 1980, en lien étroit avec lesFrères musulmans, leHezbollah et l'Iran, en réaction à la politique de négociations et compromis avec Israël menée par le Fatah et l'OLP[143].
Pendant les premières années, dans la mesure où le Fatah tendait à incarner l'Autorité palestinienne, où il avait le monopole historique de la représentation officielle des Palestiniens, l'espace qu'avait le Hamas pour exister politiquement était très réduit. C'était le Fatah qui construisait l'État palestinien, qui en accaparait tous les postes de pouvoir, les finances et l'administration. Face à cette situation, le Hamas a du se fixer comme stratégie de gagner en influence au sein de la population par des biais détournés, par un travail de terrain soutenu, en palliant les services publics défaillants, en construisant des infrastructures manquantes ou en prêtant assistance aux plus démunis, mais aussi en étendant ses réseaux d'emprise, par un long travail de propagande, des violences, et en évinçant tout concurrent localement.
Cette situation a duré une quinzaine d'années sans incidences visibles sur le fonctionnement des institutions ou l'unité de la société palestinienne. Puis très vite, au fur et à mesure que l'État de Palestine s'est structuré, entre 1997 et 2005, et que sa vie politique s'est organisée et ouverte, avec des élections, cette lutte d'influence au sein de la population s'est transformée en lutte électorale, livrée publiquement, puis en guerre institutionnelle, et finalement en guerre civile, qui a fini par briser l'État palestinien en deux entités distinctes au milieu des années 2000.
Cette crise du milieu des années 2000 constitue une rupture majeure dans l'histoire de l’État de Palestine. En 2004, après la mort deYasser Arafat la « vieille garde» duFatah est en proie aunépotisme, à lacorruption, et sa politique conduit à une forte hausse de lacriminalité ainsi qu'au déclin des prestations desservices publics dans les territoires palestiniens. Leretrait unilatéral israélien de la bande de Gaza, effectué dans ce contexte, en 2005, sans concertation avec l'Autorité palestinienne, favorise la progression rapide duHamas dans le territoire, où la population connait de graves difficultés matérielles, manque de tout, et se sent abandonnée. La grande crise sociale et sécuritaire touchant le pays, qui se double d'une crise morale, devient alors une crise de régime. Par le mécontentement qu'elle génère et le discrédit qu'elle jette sur les candidats officiels, cette situation contribue largement à la victoire duHamas auxélections législatives palestiniennes de janvier 2006, en particulier dans labande de Gaza, où il fait des scores élevés. À l'issue de ces élections, très disputées, le Hamas obtient 48,3 % des suffrages face au Fatah à 43,8 %[88], et il est donc autorisé à former un gouvernement.
Très vite, malgré sa légitimité démocratique, le caractère subversif du Hamas, qui rejette tous les principes de droit et de paix sur lesquels s'est fondé l'État de Palestine, amène ses adversaires à refuser de jouer le jeu des institutions, et à engager un bras de fer très dur avec lui. De mars à, les commandants du Fatah refusent d’obéir aux ordres du gouvernement dirigé par le Hamas, tandis que sous la houlette de son président, l'Autorité palestinienne lance une campagne d'assassinats et d'enlèvements contre ses dirigeants. À l'époque, la plupart des fonctionnaires de l'État de Palestine naissant sont d'anciens membres du Fatah, et les forces de sécurité palestiniennes sont essentiellement formées des anciennes brigades de combattants du Fatah. En réaction, le Hamas entreprend des représailles du même ordre[89].
Après l’échec de plusieurs tentatives des deux factions pour parvenir à un accord de partage du pouvoir, le conflit gagne en intensité, au point de dégénérer en véritable guerre civile, avec des affrontements de rue violents. Ainsi, de à, plus de six cent Palestiniens sont tués dans les combats à Gaza[92]. Mieux implanté dans labande de Gaza, le Hamas finit par réussir à mettre la main sur les institutions officielles dans l'ensemble du territoire, et à y prendre le contrôle de l'État de Palestine. De son côté, mieux implanté en Cisjordanie, le Fatah conserve le contrôle de l'État de Palestine dans le territoire, et il en purge tous ses adverses. Le conflit aboutit à la scissionde facto de l’Autorité palestinienne en deux régimes politiques séparés, revendiquant chacun d'être les véritables représentants du peuple palestinien.
Cette situation perdure encore aujourd'hui. Actuellement, le Fatah dirige l’Autorité palestinienne enCisjordanie, et le Hamas contrôle labande de Gaza. Plusieurs tentatives de réconciliation et de réunification de l'État de Palestine, ont été tentées dont lesaccords du Caire en 2011 etde Doha en 2012, mais aucune n'a abouti. L'un des seuls organes où les deux partis cohabitent est le Conseil législatif, mais il est largement dysfonctionnel. Cette situation pose un grave problème de légitimité et de crédibilité à l'Autorité palestinienne sur lascène internationale, dans la mesure où elle ne lui permet pas de prétendre représenter l'ensemble des Palestiniens.
Poursuite du processus d'édification d'institutions publiques
Malgré la scission territoriale à laquelle elles sont confrontées, et malgré limites imposées par l’occupation israélienne, les autorités palestiniennes deCisjordanie poursuivent depuis 2008 l'édification de l'État, en se concentrant prioritairement sa viabilité économique. En effet, la situation budgétaire globale de l’État palestinien est soumise depuis sa création en 1988-1997 à des tensions récurrentes, qui entravent son fonctionnement, et sont aggravées, du fait de sa dépendance à l'aide internationale, par les fluctuations du soutien budgétaire extérieur. Le déficit de financement prévu dans le budget 2018 de l’État palestinien s’établissait par exemple à quelque 500 millions de dollars E.-U., en hausse par rapport au déficit de 420 millions de dollars E.-U. enregistré en 2017[144]. Et si la réconciliation avait lieu avec les autorités deGaza, entraînant l’intégration des services civils gazaouis, le déficit de financement global de l'État palestinien pourrait s’élever à 1 milliard de dollars E.-U[145].
Pour résoudre ce problème et assurer son indépendance budgétaire, l'État de Palestine doit pouvoir compter sur des revenus propres, et la seule façon de les obtenir est de maintenir unecroissance économique soutenue, au dessus de trois pourcent pour compenser la croissance démographique de sa population[145]. Afin d'arriver à cet objectif, le pays dispose de nombreux atouts : population jeune et très dynamique bénéficiant d'un excellent degré de formation, conforme aux standards occidentaux[16] ; existence d'une culture entrepreneuriales et de capacités d'initiatives entrepreneuriales anciennes ; position géographique avantageuse, à la frontière de l'UE, au cœur de la Méditerranée orientale, entouré d'économies plus développées (Chypre,Israël,Turquie,Grèce) ; forte visibilité internationale, suscitant un important capital de sympathie ; nombreux partenaires économiques et investisseurs potentiels, avec des marchés voisins demandeurs de services et produits manufacturés, y compris enIsraël ; existence d'un tissu urbain équilibré, avec un très fort potentiel touristique ; savoir-faire et productions propres au pays, notamment d'un secteur agro-alimentaire de détail ancien, et d'un artisanat traditionnel varié et reconnu convertible en artisanat de luxe[12].
Mais il sait qu'il ne pourra les exploiter sans un assainissement et une refonte son tissu économique. Or cette refonte doit prendre en compte les caractéristiques actuelles de son économie, par exemple le fait que l'essentiel de ses entreprises sont depetites structures, à faible capacités deconcentration de capital liées aux difficultés à se financer, ou un très fort taux dechômage, notamment chez les jeunes. Et surtout cette refonte doit se faire en ayant en considération les limitations très nombreuses et dures imposées par l'occupation israélienne : morcellement du territoire, entrave à lalibre circulation des biens et personnes ; inexistence du système bancaire totalement entravé par les interdictions et contrôles israéliens ; système normatif et douanier imposé par Israël, qui le soumet à une concurrence déloyale et pèse sur son commerce extérieur[11].
Il s'agit en fait, pour l’État de Palestine, de créer des oasis de prospérité, principalement dans les territoires de la zone A dont il a le plein contrôle, en déployant de très fortes capacités d'adaptation à son environnement, afin qu'ils servent de base au développement futur du pays. Parmi les principaux axes stratégiques identifiés par les dirigeants palestiniens ces dernières années pour arriver à cela, figurent l'aide au développement des entreprises, notamment par leur accès au crédit et leur association en cooperatives ; la structuration dumarché du travail, avec la mise en place d'uneprotection sociale etjuridique des travailleurs ; le renforcement des capacités à créer et imposer des lois et des réglementations perçues comme légitimes, adaptées et souples, avec un renforcement en amont des pouvoirs publics et des services administratifs ; la définition claire d'une base statistique et fiscale pérenne.
Au regard de la complexité de la situation, des défis et des difficultés qui se posent, et de l'instabilite de leur environnement les autorités palestiniennes ont pris conscience de la nécessité de mener une politique par étapes, stable, sur les moyen et long termes. Pour ce faire, elles s'appuient depuis la fin des années 2000 sur une feuille de route, apparentée auplan quinquennal français, élaborée avec l'aide d'experts nationaux et internationaux, qui fixe une stratégie sur cinq ans définie sous le nom de « Programme politique national ». En 2018, leBIT considérait que le Programme politique national 2017-2022 était en voie d’application intégrale, et mentionnait un certain nombre de réussites dans sa mise en œuvre[145].
Parmi ces succès, une importante étape de l’édification d’institutions publiques a été franchie en 2018 avec la création de la Caisse palestinienne deSécurité sociale, qui offre dorénavant une couverture complète aux travailleurs du secteur privé. Cette caisse, qui comblait une importante lacune en matière de protection, doit élargir son champ d'action et couvrir quelque 300 000 travailleurs dans dans un délai de dix ans, soit d'ici 2028, même si un soutien international continu est estimé nécessaire à ce stade pour assurer son extension et sa viabilité financière. Autre succès, lerecensement organisé par les autorités palestiniennes en 2017, le troisième en vingt ans. Son ampleur et son efficacité ont témoigné du degré de maturité dusystème statistique palestinien, le recensement fournissant des données cruciales pour la définition d'une basefiscale, l’élaboration des politiques économiques et sociales, et le processus d’édification d’un État[145].
Le dispositif législatif a également fait l’objet d’un renforcement accru. L’Autorité palestinienne a adopté une loi sur lesassociations coopératives à la fin de l’année 2017. Plus tôt, en 2016, une nouvelle loi sur les opérations garanties avait facilité l’accès aucrédit et le développement des entreprises, palliant les difficultés du système bancaire, largement entravé par le régime d'occupation et normatif israélien. C’est en partie pour cette raison que, dans le rapport de la Banque mondiale intituléDoing Business 2018, la Cisjordanie et Gaza sont passées du 140e au 114e rang sur 190, ce qui est mieux que la moyenne pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord[146]. S’agissant de la législation du travail, le besoin de moderniser la législation actuelle, qui date de 2000, reste non satisfait, mais de larges consultations sont planifiées afin de redynamiser le processus.
Conformément à ce qui est pratiqué dans la plupart desdémocraties et desÉtats de droit, le régime juridique de la Palestine est organisé selon un principe dehiérarchisation des normes. Au sommet du système juridique palestinien, figure la Loi fondamentale palestinienne du 17 mai 1997 (Qanun al- assassi), dont la dernière révision date de 2005, qui fait office deconstitution de l'État de Palestine[147],[148]. L'objet de ce texte constitutionnel est d'établir les principes fondamentaux du droit et de la vie en société dans l'État de Palestine, et de fonder et définir le mode de fonctionnement des institutions démocratiques permettant leur application.
Ainsi, largement inspirée des principes en vigueur dans les grandes démocraties mondiales, la Loi fondamentale palestinienne garantit à tous lescitoyens palestiniens la protection et le respect desdroits de l’Homme et des libertés fondamentales, indépendamment de leur origine, de leur ethnie ou de leur religion[149]. Parmi les droits et libertés mentionnés explicitement, on peut citer, de façon non-exhaustive, la « liberté de réunion individuelle et collective » sans ingérence ni contrôle de la police ou des services secrets[150], le « droit pour chaque individu à laliberté d’opinion et d’expression» « sous toutes ses formes »[151], le droit sacré « à la liberté », ainsi que le « droit à la réparation judiciaire »[152],[153]. Concernant le régime religieux, l'islam est lareligion officielle de l'État palestinien, mais le respect de la sainteté de toutes les autres religions monothéistes est garanti constitutionnellement[154].
Tout dans la Loi fondamentale palestinienne montre que lesconstituants avaient conscience que le texte qu'ils élaboraient en 1997-2005 ne faisait que poser les fondements de l'État et du droit dans le pays, et que le système juridique palestinien avait vocation à s'élaborer, dans un processus de réformes et d'harmonisation long, parfois difficile, à différentes échelles. Prenant en considération les pressions intérieures et extérieures dont fait l'objet le pays, depuis 1996 les législateurs palestiniens accordent par exemple une place toujours plus importante audroit international et aux institutions internationales dans la conception et l'application du droit palestinien afin de renforcer sa légitimité[155].
Ainsi, prenant en considération le fait que la Palestine n’a été reconnue officiellement que très récemment comme un État par l’Assemblée générale de l’ONU, et qu'elle n’a donc pas encore pu ratifier les principaux instruments régionaux et internationaux dedéfense des droits de l’Homme, la Loi fondamentale palestinienne invite l’Autorité palestinienne à le faire dans les plus brefs délais[156]. Par cette mesure, la Loi fondamentale palestinienne manifeste le souci d'insérer le droit constitutionnel palestinien dans ledroit international, d'assurer la possibilité de contrôle de son application aux organismes internationaux reconnus compétents pour le faire, et la possibilité pour les citoyens palestiniens de recourir librement à eux en cas de litige.
Suivant le même principe, la Loi fondamentale palestinienne impose à l'ensemble des services officiels une série de dispositions juridiques garantissant le respect desdroits de l’Homme et deslibertés fondamentales « conformément audroit international », en prenant en compte leur environnement hostile, ainsi que les conséquences juridiques et pratiques de la construction de murs par Israël dans lesTerritoires occupés. Ainsi, les agents desservices de renseignement et de sécurité palestiniens doivent par exemple respecter strictement le droit à la liberté de réunion dans l’exercice de leurs fonctions, « en vertu dudroit palestinien, mais aussi dudroit international ».
Le régime légal palestinien
Principes et spécificités
Contrairement à ce qui se passe dans le domaineconstitutionnel, où l'État de Palestine est assis sur des textes récents élaborés par des députés élus, dans les domainescivil etpénal celui-ci est héritier et tributaire d'une tradition ancienne, construite au fil dès siècles, en strates cumulées, par l'association d'apports extérieurs et de législations locales. Cette spécificité est mentionnée clairement dans un rapport de laCommission de Venise, qui qualifie le régime légal palestinien de « particulièrement complexe », en raison de « ses origines très diverses »[157]. Autrement dit, dans les domaines civil et pénal, l'État de Palestine est assis sur desstructures et sur une culture juridique anciennes, édifiées par les différents régimes qui l'ont précédé, dans l'adaptation des juristes et des populations aux événements et en fonction de leurs besoins. Politiquement, hors droit constitutionnel, les Autorités palestiniennes doivent donc composer avec des textes et desautorités judiciaires locales plus anciens et enracinés qu'elles, auxquelles les populations sont très attachées.
Cette situation présente des avantages et des inconvénients pour l'État de Palestine. En termes d'avantages, cela permet au pays de disposer d'une culture et d'autorités judiciaires locales indépendantes du pouvoir central, fonctionnelles, formées selon des règles et coutumes connues de tous, qui leur confèrent une vraie légitimité[158]. Cela contribue à l'indépendance, la rapidité et l'autonomie de la justice à l'échelle locale[158]. Et cela permet à la justice de continuer à s'exercer même lorsque l'État palestinien est entravé dans son action par ses conflits avec Israël, par ses luttes internes entre l'Autorité palestinienne et leHamas, et même en contexte d'occupation étrangère.
En termes d'inconvénients, cela rend plus difficiles les modifications ou l'unification du droit par les élus, qui sont confrontés à d'autres formes de logiques et légitimité que celles du vote, et cela peut occasionner des conflits entre institutions centrales et autorités judiciaires locales dans la création, l'interprétation et l'application du droit[158]. Cela peut également provoquer des phénomènes de cooptation, corruption ou conflits d'intérêts difficiles à contrôler et réprimer pour l'administration centrale, qui connaît mal les enjeux, réseaux et luttes de pouvoir à l'échelle locale. Cet ensemble d'avantages et d'inconvénients impose aux dirigeants palestiniens d'avoir un souci d'équilibre constant entre les différentes dynamiques qui traversent leur système judiciaire.
Prenant en compte cet état de fait, tout en proclamant le principe de souveraineté populaire, la Loi fondamentale de l'État de Palestine de 1997-2005 observe et dispose que la principale source du droit palestinien réside dans « les principes de laCharia islamique »[159]. Cette formule, qui peut donner lieu à des incompréhensions dans les pays occidentaux peu familiarisés avec le concept de « Charia », ne renvoie pas à un corpus de lois figé, immuable et rigide commun à tous les pays musulmans. En effet bien qu'ils prennent leur source dans leCoran, les principes islamiques de laCharia sont largement conditionnés, dans leur interprétation et leur mise en forme locales, par un ensemble de variables qu'on ne peut comprendre qu'en se penchant sur l'histoire du pays.
Construction
Historiquement, le droit islamique palestinien s'enracine principalement dans lapériode ottomane, qui commence en 1517. Pour cette raison, la culture juridique islamique palestinienne est profondément influencée par lamadhhabhanafitesunnite, prévalente dans l'Empire ottoman. À partir de 1839, les réformesTanzimat ont engagé un mouvement de refonte du droit, codifié à l'occidentale, avec notamment leMedjellé adopté en 1871 et le code de procédure pénale en 1879. Toutefois, dans leSud de la Palestine, l'Empire ottoman n'a pas établi sestribunaux nizamiye(it) inspirés du droit français, préférant réorganiser et superviser les systèmes traditionnels de justice locaux[160].
En 1917, le Royaume-Uni, qui s'empare de la région et met en place laPalestine mandataire, réforme grandement le système judiciaire ottoman en place, mais le style jurisprudentiel de lacommon law ne s'est pas transplanté en Palestine[161],[162]. Le pays conserve un régime juridique mixte original, associant droit religieux (musulman, chrétien et juif), coutumier et jurisprudentiel, et droit écrit, qui échappe aux grandes catégories occidentales.
À ce propos, dans leurs travaux, tels que discutés par Emilio Dabed, Mazen Masri et Nimer Sultany notent très justement que les processus politico-juridiques en Palestine, et plus largement au Moyen-Orient excèdent les catégories dulibéralisme et des doctrines juridiques occidentales correspondant, et qu'il serait nécessaire d'entretenir un sens critique et une approche différente pour mieux saisir la politique et le droit palestiniens[163]. Ainsi, parmi les singularités caractérisant le droit palestinien, dès l'époque de la Palestine mandataire, on observe que les femmes palestiniennes agissent pour transformer le droit et le rendre plus égalitaire[164].
Après laNakba de 1948-1949, laJordanie prend le contrôle de laCisjordanie qu'elle annexe, et l'Égypte envahit labande de Gaza, qui est placée sous régime d'occupation militaire. Déterminée à intégrer totalement la Cisjordanie, la Jordanie entreprend un nombre important de réformes législatives visant à unifier le système judiciaire des deux pays, en alignant le système cisjordanien sur le système transjordanien. Dans le même temps, l'administration militaire de la bande de Gaza par l'Égypte contribue à imprégner le droit gazaoui de droit civil égyptien, et accentue ses particularismes. Cette situation dure jusqu'en 1967, lorsqueIsraël envahit la Cisjordanie et la bande de Gaza à l'occasion de laguerre des Six Jours. Dès lors, l'armée israélienne prend le contrôle de l'ensemble des territoires palestiniens, et s'appuie sur laloi martiale pour faire de vastes réformes législatives, supplantant le pouvoir judiciaire indépendant par plus de 2500 tribunaux militaires qui exercent une tutelle de fait sur les institutions judiciaires locales palestiniennes.
À partir de 1996, avec le processus de dévolution de souveraineté engagé par lesaccords d'Oslo[165], l'Autorité palestinienne prend la main sur une partie de son territoire, et donc de son système judiciaire (en lien avec les autorités israéliennes), et engage le processus de construction d'un État de Palestine fonctionnel et indépendant[157]. Dans ce contexte, leConseil législatif palestinien s'investit dans la création d'une loi fondamentale pour l'État palestinien[162],[161], qui est promulguée en 1997-2002, puis réformée en 2003 et 2005, pour aboutir à sa forme actuelle. Cette Loi fondamentale, consacrant l'existence d'un État palestinien indépendant, permet d'établir la souveraineté de son système judiciaire, de protéger son intégrité et son fonctionnement, et d'envisager son évolution et d'éventuelles réformes à termes.
Droit public
Du fait de cet héritage historique dense, l’État de Palestine possède unrégime juridique mixte original associantdroit religieux (musulman, chrétien et juif),coutumier etjurisprudentiel, etdroit écrit, qui échappe aux grandes catégories occidentales. Comme dans les pays de droit germano-romains, et contrairement aux pays anglo-saxons decommon law, le régime juridique palestinien maintient une distinction entredroit public etdroit privé, mais avec des spécificités liées ausystème juridique islamique qui constitue le socle de sadoctrine. Même si lajurisprudence occupe une place centrale dans la construction de certaines branches du droit palestinien, l’État de Palestine s'efforce depuis 1996 de centraliser et d'unifier son régime juridique, et de donner une place centrale aux règles dedroit écrit émises par leConseil législatif, son Parlement, et de faire de la loi la source principale de droit.
Le pouvoir d'initiative et de réglementation des élus palestiniens est largement prévalent dans les branches dudroit palestinien de construction récente, notamment dans les parties dudroit public qui régissent l'organisation et le fonctionnement politique,administratif et financier de l’État, les règles régissant ses rapports avec des personnes publiques (relations avec des États et avec lesorganisations internationales incluses), ainsi qu'entre les personnes morales de droit public et les personnes privées, et entre personnes publiques et personnes privées. En revanche, il est moins fort dans le domaine dudroit privé, et dans de larges pans dudroit civil etpénal, qui sont tributaires d'une histoire longue, et d'institutions judiciaires islamiques locales anciennes. Conformément à la Loi fondamentale de 1997-2003, le droit public palestinien défend l'intérêt général avec des prérogatives liées à lapuissance publique.
Ledroit de la citoyenneté palestinien, qui détermine qui dépend en première intention du régime juridique palestinien, présente de nombreuses particularités liées à son histoire récente[166]. Actuellement, la citoyenneté palestinienne et la naturalisation sont accordées en se fondant sur l'article (12) de la loi sur la nationalité de 1954, établie à l'époque jordanienne, sur la base de quatre critère « impartiaux et objectifs », à savoir : quatre ans de résidence, la maîtrise de l'arabe, une bonne conduite et une bonne réputation[167]. Pour pouvoir être différenciées rapidement lors des contrôles des cartes d'identité israéliennes qui sont bleues, l'État de Palestine émet des cartes d’identité vertes. Par principe, tout Palestinien qui a une carte d’identité a droit à un passeport palestinien. À ce régime principal de la citoyenneté, s'ajoutent des situations particulières de cumul de papiers d'indentité, avec double, voire triple statut, liées aux régimes d'occupations successifs du pays. En raison des prétentions passées de laJordanie à absorber une partie de la Palestine, les citoyens deJérusalem-Est et les citoyens deCisjordanie ont en plus un passeport jordanien temporaire, tandis que leurs concitoyens de labande de Gaza n’ont qu’un passeport palestinien. Et lesSamaritains ont deux cartes d’identités, une palestinienne et l’autre israélienne, et trois passeports, palestinien, israélien et jordanien.
Quoi que l'État palestinien émette descartes d'identité et despasseports, et dispose de registres d'état civil, le droit de la citoyenneté palestinienne n'a pas encore de législation définitive dédiée. Cette absence de législation définitive s'explique principalement par la question toujours en suspens dudroit au retour des réfugiés palestiniens[168]. Depuis 1996, quelques principes fondamentaux ont toutefois été établis tacitement en la matière. Ainsi, prenant en considération le fait que le statut de réfugié place les Palestiniens qui en bénéficient sous un régime juridique à part reconnu par l'ONU ouvrant et fermant un certain nombre de droits, et que la situation avecIsraël sur le retour ou le dédommagements des réfugiés est encore litigieuse, le, l'ambassadeur de Palestine auLiban, Abdullah Abdullah, a déclaré que lesréfugiés palestiniens établis à l'étranger ou sur le territoire national palestinien, bien qu'identitairement palestiniens, n'avaient pas vocation pour le moment à être considérés automatiquement comme des citoyens palestiniens, pour la préservation de leurs droits individuels et collectifs, et que le nouvel État palestinien ne délivrerait « absolument aucun passeport aux réfugiés palestiniens »[169].
Ledroit pénal palestinien s'appuie principalement sur leCode pénal jordanien de 1960, qui est lui-même dérivé du droit pénal ottoman etfrançais. Toutefois, ce droit pénal intégré pendant l'occupation jordanienne est activement amendé et complété depuis 1996 par une série de dispositions et de réformes adoptées ou votées par leConseil législatif palestinien. Parmi ses principales caractéristiques, le droit pénal palestinien serait fortement marqué par le patriarcat d'après l'activiste israélienneNadera Shalhoub-Kevorkian, qui appelle le pouvoir législatif palestinien à le réformer[172]. Mais en fait, certaines questions relevant à première vue du droit des individus en Europe, relèvent en réalité en Palestine de questions d'État stratégiques, et d'enjeux collectifs vitaux, à replacer en contexte de guerre.
Ainsi, le droit à l'avortement par exemple, qui relève en Europe desdroits et libertés individuels, et qui est actuellement interdit en Palestine sur la base conjointe des articles 321 à 325 du Code pénal jordanien et de l'article 8 de la loi n° 20 de 2004, « sauf danger attesté pour la vie de la personne enceinte »[173], est en fait un enjeu collectif et géostratégique complexe, dans un pays, certes à forte natalité dans une situation socio-économique difficile, mais occupé et colonisé par une puissance étrangère également à forte natalité, et en passe d'être débordé démographiquement dans certains de ses territoires occupés, par exemple àJérusalem-Est.
Enfin, le droit civil palestinien, probablement l'un des plus complexes et stratifiés dans sa conception, associe la coutume islamique ('urf) et les principes islamiques de lacharia interprétée principalement dans la tradition de lamadhhab hanafite turque ottomane, le droit foncierottoman, des règles issues duMandat britannique, le droit civiljordanien pour laCisjordanie, le droit civilégyptien pour labande de Gaza, ainsi que les lois et décrets élaborés depuis 1996 par l'Autorité palestinienne.
Droit privé
Dans la mesure où il s'est construit dans le cadre desMillets de l'Empire ottoman, qui permettait à chaque communauté religieuse d'exercer sa propre justice en fonction de ses lois et convictions, le droit de la famille appliqué actuellement dans l'État de Palestine dépend dustatut personnel et donc de la religion de chaque individu. Ainsi, le droit de la famille des Palestiniens musulmans est garanti par un ordre judiciaire islamique spécial[158],[174],[175], différent de celui des chrétiens ou des juifs[176]. Et l'interprétation des lois et les décisions de justice sont rendues par des juges religieux.
Cette situation n'est pas sans provoquer des tensions particulières entre le droit étatique (qanun) et le droit islamique (fiqh) dans ce domaine[177],[178], qui tiennent en partie au fait que lescadis officient généralement de manière considérée comme plus efficace[179]. Comme souvent dans les pays musulmans, les femmes palestiniennes développent des stratégies pour tourner à leur avantage les différentes pratiques juridiques, marquées par le patriarcat[180],[181], par exemple sur le droit au divorce. L'État palestinien s'efforce de faire évoluer le droit de la famille vers davantage d'égalité entre les femmes et les hommes, notamment dans le cadre du mariage[182].
Les brevets et la propriété intellectuelle industrielle sont réglementés par une loi de 1953[183],[184]. En matière de protection des consommateurs, plusieurs juristes experts travaillant pour l'État palestinien ont recommandé la transposition dudroit de l'Union européenne, qui est considéré comme l'un des plus aboutis au monde dans ce domaine[185],[186].
À la suite de la proclamation de la création d'un « État palestinien » le par le Conseil national palestinien à Alger,94 pays le reconnaissent, 47 autres le firent dans les années suivantes[187]
Certains pays reconnaissent à la Palestine un statut particulier sans aller jusqu'à une reconnaissance réelle[191]. Il existe ainsi différentes formes de reconnaissances diplomatiques particulières comme celle d’une « Délégation générale palestinienne » (enAutriche,Belgique,Allemagne,Grèce,Italie,Pays-Bas,Portugal etRoyaume-Uni), d'une « Délégation générale de Palestine » (Colombie,Suisse[192]) ou encore d'une « Mission de Palestine » (France)[193].
Les votes à l'UNESCO concernant l'adhésion de la Palestine :
Pour
Contre
Abstentions
Absent
Non-membre de l'organisation
Le, l'UNESCO admet la Palestine en tant qu'État membre. Comme elle n'est pas encore unÉtat membre des Nations unies, son admission a dû se faire par la recommandation du Conseil exécutif qui s'est suivie d'un vote favorable à la majorité des deux-tiers desÉtats membres de l’ONU présents et votants à la Conférence générale[9]. Le vote a été obtenu avec107 voix pour,14 voix contre, et 52 abstentions[97],[Note 7].
Conseil de sécurité de l'ONU
Le, Mahmoud Abbas remet ausecrétaire général de l'ONU,Ban Ki-moon, une demande officielle de reconnaissance d'un État palestinien par l'ONU et un statut de membre pour cette organisation[197],[198]. Le suivant, le Conseil de sécurité conclut qu'il ne recommande pas l'adhésion d'un « État palestinien ». Les États-Unis avaient informé qu'ils s'opposeraient à toute candidature palestinienne en vue d'une reconnaissance comme étant un « État ». La France et le Royaume-Uni avaient déclaré qu'ils s'abstiendraient[199].
Le 18 avril 2024, l'adhésion pleine et entière de la Palestine à l'ONU est rejetée par leConseil de sécurité en raison du Veto américain, seul opposant à cette adhésion[200].
Le 17 novembre 2025, leConseil de sécurité adopte la résolution 1803 par 13 voix pour, aucune contre et 2 abstentions (Chine et Russie)[201]. Par cette résolution, le Conseil de sécurité« fait sien le Plan d’ensemble du Président Donald J. Trump visant à mettre fin au conflit à Gaza, et demande à toutes les parties de l’appliquer dans son intégralité, « notamment de respecter le cessez-le-feu, de bonne foi et sans délai ». Cette résolution énonce qu'une fois les réformes de l’Autorité palestinienne accomplies et que la reconstruction de Gaza aura progressé,« les conditions seront alors peut-être réunies pour que s’ouvre un chemin crédible vers l’autodétermination palestinienne et la création d’un État palestinien »[202], mais ne fait pas mention de la Cisjordanie. Elle place en outre le territoire gazaoui sous la tutelle d’un « Comité de la paix » présidé par Trump[203]. Le Hamas rejette cette résolution :« La résolution instaure un mécanisme de tutelle internationale sur la bande de Gaza, ce que notre peuple, ses forces et ses factions refusent »[204].
En, l'autorité palestinienne a remis à la CPI plusieurs documents portant notamment sur l'extension des colonies israéliennes en Cisjordanie, sur l'offensive israélienne menée contre Gaza à l'été 2014 et sur le sort desprisonniers palestiniens détenus par Israël. Cette démarche suit la publication d'un rapport officiel de l'ONU affirmant que Tsahal et les groupes armés palestiniens ont commis en juillet et des violations importantes dudroit humanitaire international susceptibles d'être qualifiées de « crimes de guerre »[208],[209].
Le, la Cour pénale internationale annonce qu'elle voulait ouvrir une enquête complète sur d'éventuelscrimes de guerre dans les territoires palestiniens. La procureure généraleFatou Bensouda indique qu'elle est convaincue qu'il existe une base raisonnable justifiant l'ouverture d'une enquête sur la situation en Palestine et que des crimes de guerre ont été commis ou sont en train de l'être en Cisjordanie, notamment à Jérusalem-Est, et dans la bande de Gaza. Elle a toutefois réclamé à la CPI de se prononcer quant à la portée de la compétence territoriale de la Cour pénale internationale dans la situation en Palestine. À l'annonce de cette décision, lepremier ministre d'IsraëlBenyamin Netanyahou déclare que Fatou Bensouda a transformé la CPI en outil politique pour délégitimer l'État d'Israël[210].
En adhérant à la CPI, les Palestiniens sont également exposés à un examen minutieux. Israël a affirmé que le mouvementislamiste militantHamas et sesmilices sont coupables à la fois de cibles aveugles contre des villes et decivils israéliens, ainsi que de l'exposition de leurs propres résidents commeboucliers humains ; ce sont des violations dudroit international et des normes humanitaires internationalement acceptées. La violation de la règle de distinction, qui exige que les combattants limitent les attaques à descibles militaires légitimes.
Amnesty International a également conclu que les organisations militantes palestiniennes sont coupables de crimes de guerre pour les tirs de roquettes aveugles dans des centres de population civile (juive et palestinienne confondues) en Israël[211],[212],[213].
Un an après cette demande d'adhésion à l'ONU en tant que membre à part entière[198],[96], la reconnaissance de la Palestine en tant qu’État non membre de l'ONU est portée au vote de l'Assemblée générale le[98],[99].
Le, jour du65e anniversaire duplan de partage de la Palestine, l'Assemblée générale des Nations unies reconnaît la Palestine en tant qu’État observateur non membre par138 voix pour (dont la France), 9 contre (dont les États-Unis, le Canada et Israël) et 41 abstentions (dont l'Allemagne et le Royaume-Uni). L'accession à ce statut officialise la reconnaissance d'un État palestinien au niveau international[100] ainsi que,de facto, par un certain nombre d'États individuels qui ne reconnaissaient jusqu'alors qu'un statut d'organisation non étatique à la Palestine voire ne lui reconnaissait aucun statut.
Les votes à l'Assemblée générale des Nations unies concernant l'attribution du statut d'État observateur :
Pour
Contre
Abstentions
Absent
Le gouvernement israélien considère cette démarche de Mahmoud Abbas comme unilatérale et contraire auxaccords d'Oslo et déclare qu'il n'y aura pas « d’État palestinien jusqu'à ce qu'Israël soit reconnu comme unÉtat juif » et qu'une déclaration palestinienne officielle annonce la fin du conflit, soulignant« qu'Israël ne permettra pas que laJudée et laSamarie, deviennent une base terroriste à partir de laquelle des roquettes seront lancées sur les villes israéliennes »[214].
Souveraineté nationale palestinienne et droit international
Dans une tribune publiée le dansThe Wall Street Journal, les juristes américainsDavid B. Rivkin(en) et Lee A. Casey estiment que « l'Assemblée générale ou le Conseil de sécurité de l'ONU n'ont pas le pouvoir de créer des États », L'ONU n’étant pas souveraine et que« l’Autorité palestinienne ne répond pas aux caractéristiques de base d'un État nécessaires pour une telle reconnaissance ». Ils appuient cette expertise en se fondant sur les exigences énoncées par laconvention de Montevideo de 1933 sur les droits et devoirs des États. Ce traité dispose que pour se proclamer « État » uneentité doit remplir les conditions suivantes : une population permanente, un territoire défini, un gouvernement, la capacité d'entrer en relation avec d'autres États. Selon cette définition, ils rappellent que« l'Autorité palestinienne n'a ni une population permanente, ni un territoire défini, ni un gouvernement qui a la capacité d'entrer en relation avec d'autres États ».
Ils précisent que cette« exigence fondamentale s'exprime par la capacité à établir et à maintenir des accords internationaux », ce qui implique que« le gouvernement contrôle effectivement et sans la présence d'une autre souveraineté au moins une partie de sa population et de son territoire. ». Ils soulignent que l'Autorité palestinienne n'a pas le contrôle exclusif de ne serait-ce qu'une partie de laCisjordanie dans le mesure où elle est dépendante d’Israël et qu'elle n'a aucun contrôle que ce soit sur labande de Gaza.
Alefia T. Hussain, une journaliste pakistanaise, écrit dansThe News International que « les experts dans le milieu des médias aux États-Unis voient l'effort palestinien comme rien de plus qu'un [acte] symbolique mais convaincant. » Elle citeSteve Coll(en), journaliste lauréat duprix Pulitzer, qui écrit dansThe New Yorker« La demande est raisonnable et elle répond aux aspirations légitimes et pacifiques duPrintemps arabe ». Il note toutefois que, « bien que selon ledroit international le dossier palestinien est solide, il n'est pas hermétique »[215].
Officialisation du statut d'État par la diplomatie palestinienne
Le, Mahmoud Abbas, signe un décret entérinant la dissolution de « l'Autorité palestinienne » qui avait été créée à la suite desaccords d'Oslo en 1993 et la renommant « État de Palestine »[216]. Il a ordonné aux représentations palestiniennes à travers le monde à faire de même sans pour autant apporter de modifications aux références à l'OLP, qui reste le représentant légal des Palestiniens[217]. Toutefois, afin de ne pas « provoquer » Israël, les passeports et les cartes d'identité des Palestiniens qui, pour voyager, doivent passer par les points de passage israéliens ne seront pas renommés.
Le porte-parole du gouvernement israélien, Mark Regev, juge le changement de nom « inutile ». Il ajoute que les Palestiniens devraient négocier avec Israël pour mettre fin au conflit et parvenir à la solution « de deux États pour deux peuples au lieu de chercher desgimmicks ». La porte-parole dudépartement d'État des États-Unis américain,Victoria Nuland, déclare« Vous ne pouvez pas créer un État par la rhétorique et avec des étiquettes et des noms », tout en soulignant la nécessité de négociations bilatérales et qualifiant la décision de Mahmoud Abbas comme « provocation et n'apportant aucun changement pour le peuple palestinien »[218].
La première ambassade de Palestine en Europe est ouverte le àStockholm (Suède). Cette reconnaissance officielle entraîne une crise diplomatique entre la Suède et Israël[219].
Accord avec le Vatican
LeVatican et l’État de Palestine signent le un accord sur les droits de l’Église catholique dans les territoires palestiniens[220]. « Le texte aborde les aspects essentiels de la vie et des activités de l’Église catholique » dans l’État de Palestine. Il réaffirme par la même occasion « le soutien à un règlement négocié etpacifique de la situation dans la région »[221].
Interpol
La Palestine est membre à part entière d’Interpol depuis le[222].
OpérationBordure protectrice
L'opérationBordure protectrice menée àGaza par Israël contre leHamas en juillet et suscite la colère du président de l'Autorité palestinienne qui déclare en, à la tribune de l'ONU, qu'Israël a alors mené une « guerre degénocide », affirmant qu'il s'agissait de « la troisième guerre en cinq ans menée par l'État raciste occupant », ajoutant que « la différence, cette fois-ci, est l'ampleur plus grande de ce crime génocidaire »[223]. Il réclame ensuite une nouvelle une résolution du Conseil de sécurité de l'ONU contre Israël mais ne fait cependant pas allusion à une saisine de laCour pénale internationale (CPI)[224].
La vente debiens immobiliers aux Israéliens est considérée par la loi palestinienne comme une hautetrahison[225]. En, unecour martiale palestinienne condamne à lapendaison un Palestinien accusé d'avoir vendu des terrains « ne lui appartenant pas avec de faux documents » à une société israélienne dans le village deBeit Ommar, au nord-ouest d'Hébron. Toutefois la peine n'a pas été exécutée, les condamnations à mort devant être approuvées par le président palestinienMahmoud Abbas[226]. Le, il promulgue un décret durcissant les sanctions contre les Palestiniens« impliqués dans la vente de biens immobiliers avec des pays ennemis et leurs ressortissants ». Ce décret amende lecode pénal palestinien afin d'y inclure« une peine detravaux forcés en plus de la prison à vie ». Cette décision intervient à la suite de l'acquisition de deux maisons par des Juifs dans le quartier deSilwan àJérusalem-Est. Depuisune quarantaine d’années[Quand ?], plusieurs Palestiniens ont été exécutés pour avoir effectué ce type de transactions immobilières[227].
Propositions de formules de résolution du conflit
La proposition à deux États en Palestine, comme solution du conflit israélo-palestinien selon les accords d'Oslo, est soutenue notamment par lafeuille de route pour la paix adoptée par leQuartette diplomatique (États-Unis, ONU,Russie et Union européenne) réuni le. Les mouvements pacifistes israéliensBloc de la paix etLa Paix maintenant, qui militent avec des Palestiniens et sont des défenseurs actifs des droits des Palestiniens, agissent pour la création d'un État palestinien autonome dans le cadre de la solution à deux États.
La proposition d'État unique est unÉtat binational, englobant à la fois l'État d'Israël et les Territoires palestiniens où la population israélienne et les Palestiniens de Cisjordanie et de Gaza bénéficieraient des mêmes droits constitutionnels. Dans son article du paru dansLe Monde[228], l'universitaire et historien israélienIlan Greilsammer dénonce une certaine frange de lagaucheantisioniste israélienne, par exempleMichel Warschawski qui adhère à l'idée de « revenir aux solutions préconisées dans les années 1920 et 1930 d’un seul État arabe à minorité juive entre la mer et le Jourdain (…) à la place de deux États vivant côte à côte, l’un juif, l’autre palestinien », ce qui en soi, n'a rien à voir avec un État binational préconisé dès la fin des années 1930 notamment parMartin Buber etHannah Arendt.
En, la chaîne qatarieAl Jazeera publie des « documents secrets », appelésdocuments Palestine, sur les négociations de paix israélo-palestiniennes portant notamment sur des réunions de coordination sécuritaire entre Israël et les représentants de l'Autorité palestinienne et des concessions faites par cette dernière. Desminutes de discussions montreraient que les Palestiniens auraient exprimé leur volonté de céder des territoires enCisjordanie etJérusalem-Est, y compris les grandsblocs d'implantation israéliens, en échange de territoires israéliens au nord de lavallée du Jourdain, au sud d'Hébron et à l'est de labande de Gaza, et de reconnaitre lasouveraineté d'Israël sur lesquartiers juifs de Jérusalemintra-muros, deTalpiot-Est,Gilo, Givat Zeev au nord de la capitale israélienne. Un document daté de, contiendrait le compte-rendu d'une déclaration deSaeb Erekat à l'envoyé spécial américain au Moyen-Orient,George Mitchell, dont les termes seraient que les Palestiniens ont accepté de donner à Israël « le plus grandJérusalem dans l'histoire dupeuple juif. »[229],[230],[231].
Proposition de Donald Trump
Projet d'État de Palestine proposé parDonald Trump en 2020.
Le, leprésident des États-UnisDonald Trump présente un projet de partition des territoires entre Israël et un futur État de Palestine. Ce plan, surnommé « l'accord du siècle » par Donald Trump, a été réalisé en accord avec le gouvernement israélien, mais sans consulter les Palestiniens. Ces derniers rejettent unanimement cette proposition qui ampute la Palestine d'une grande partie des territoires qu'elle revendique. De même, de vives oppositions au plan Trump émergent parmi lesIsraéliens[232].
L’État palestinien n'a pas de frontières définies, et il n'a pas la maîtrise de l'intégralité des territoires sur lesquels il est présent administrativement. Toutefois, il revendique l'ensemble desterritoires palestiniens, dans les frontières établies par les accords d'armistice de 1949, sur la « ligne verte », et à ce titre, d'avoir des frontières avec l'État d'Israël, laJordanie, l'Égypte etChypre. Les frontières de l’État palestinien forment un des sujets majeurs du contentieux israélo-palestinien[235].
Contrôle des frontières
Soldat israélien face à des Palestiniens attendant au check-point d'Huwara, à l'entrée de Naplouse, le.
Actuellement, l'État palestinien ne contrôle ni sesfrontières, ni seseaux territoriales, ni sonespace aérien, qui sont tous sous contrôle israélien. Les Israéliens quadrillent en outre son territoire d'une multitude debarrages et de postes de contrôle militarisés qui constituent autant de frontières intérieures entravant la libre circulation des Palestiniens dans leur pays. Un vaste « mur de séparation » (également appelé « barrière de séparation » ou « clôture de sécurité ») a été ajouté à ce dispositif de contrôle israélien à partir de 2002 le long de laLigne verte afin d'empêcher strictement tout passage entre la Cisjordanie, territoire palestinien occupé, et Israël.
Ce « mur de séparation », toujours en cours de construction, et régulièrement remanié, est composée pour environ 95 % d'un système de clôture multi-couches[236], ainsi que d'un mur de 8 mètres dans les secteurs urbains. Sa longueur finale doit être de 708 km, soit le double de laLigne verte. Considéré illégal par laCour internationale de justice en 2014, et critiqué par de nombreuses associations de défense des droits de l'Homme, dontAmnesty International, ce mur est considéré par ses détracteurs comme partie intégrante d'un système d'apartheid et de spoliation mis en place par Israël à l'encontre des Palestiniens. Son existence et son tracé sont régulièrement remis en question, essentiellement par les Palestiniens.
Au moment de sa première déclaration d'indépendance le 1er octobre 1948, l'État palestinien revendiquait l'intégralité du territoire de laPalestine mandataire, qui s'étendait sur 26 625,6 km2. Le plan de partage de l'ONU du 29 novembre 1948 lui attribuait 42 % du territoire de la Palestine mandataire, et il plaçait la ville deJérusalem et sa proche banlieue (2 % du territoire) sous contrôle international en tant quecorpus separatum. Après laguerre israélo-arabe de 1948-1949, le territoire constituant lemandat britannique sur la Palestine est réparti entreIsraël, l'Égypte et laJordanie. Israël et la Jordanie annexent les zones sous leur administration, tandis que l’Égypte maintient Gaza sous occupation militaire[237],[238],[239]. À ce moment, les annexions israéliennes réduisent le territoire dévolu aux Arabes par le plan de partage de l'ONU de 18 %. Le, le roiHussein de Jordanie proclame queJérusalem-Est est la « capitale alternative duRoyaume hachémite et fait partie intégrante et inséparable de la Jordanie »[58].
À la suite de son accession en novembre 2012 au statut d’État observateur auxNations unies, l'État palestinien a entamé des démarches pour déterminer sesfrontières maritimes et sazone économique exclusive (ZEE) au large de labande de Gaza, dans le cadre de laConvention de l’ONU sur le droit de la mer. Le but de ces démarches est de fixer avec ses voisin les ressources que les autorités et la population palestiniennes peuvent exploiter en mer. En principe une ZEE s’étend à 200 milles marins (370 km) au large, mais dans leBassin Levantin, comme souvent enMéditerranée, les zones se juxtaposent d’où la nécessité de négocier et d’ajuster[245]. Il est d'autant plus important pour l'État palestinien de mener ces démarches en ayant une stratégie bien définie et en ayant bien préparé son dossier que niIsraël, ni son allié américain, ne sont parties à la Convention de l’ONU. Israël a défini sa ZEE par rapport àChypre par négociation bilatérale mais n’a par exemple pas réussi à s’entendre avec leLiban[245].
Pour arriver à son but, la stratégie de l'État palestinien est de passer des accords avec deux de ses voisins enMéditerranée, d’abord l’Egypte puis Chypre, afin de définir par rapport à eux sa zone économique exclusive, puis d’évaluer avec ses juristes quelles pourraient être « les frontières potentielles » avec Israël. Ensuite, dans un second temps, de mandater des experts pour faire l’inventaire des ressources naturelles revendiquées, et déposer le tracé de leur ZEE auprès de la Convention. Pour préparer leur dossier et former leurs cadres aux subtilités du droit de la mer, les autorités palestiniennes ont recruté des juristes spécialisés « parmi les meilleurs dans ce domaine » au début des années 2010. Les négociations avec l’Egypte ont commencé en 2015-2016 au niveau desministres des Affaires étrangères et se poursuivent entre experts[245].
Climat
Malgré ses dimensions réduites, l'État de Palestine présente une grande variété declimats, liés aux différentsreliefs,paysages etécosystèmes qu'il abrite. Ainsi, le climat des zones côtières dans labande de Gaza peut être très différent de celui des zones montagneuses deCisjordanie, et même de celui deJérusalem, particulièrement pendant les mois d'hiver[246].
Située sur le littoral méditerranéen, au nord dudésert du Sinaï,Gaza a un climat chaud,semi-aride ouméditerranéen avec des hivers doux et secs, et des étés chauds. Plus à l'intérieur des terres et en hauteur,Jérusalem possède unclimat méditerranéen et dans une moindre mesuremontagnard[247], marqué par une forte chaleur et une forte aridité en été, et quelques mois seulement humides en hiver. La neige peut survenir autour de Jérusalem. Plus au Nord de lamer Morte,Jéricho et la vallée du Jourdain ont unclimat désertique chaud.
Division administrative des territoires ; les zones A et B sous contrôle total ou partiel de l'Autorité palestinienne sont indiquées en vert foncé.Centre-ville deRamallah, capitale administrativede facto de l'Autorité palestinienne, située dans la zone de collines du centre de laCisjordanie.
la zone A (2 %) est la région sous contrôle palestinien total. Elle comprend l'essentiel des villes palestiniennes, à l'exception deJérusalem-Est qui a été exclue des accords ;
la zone B (26 %) est la région sous contrôle palestinien civil mais sous contrôle militaire israélien ;
la zone C (72 %) est la région sous contrôle total israélien.
Ces territoires ont été divisés en seizegouvernorats (5 dans la bande de Gaza et 11 en Cisjordanie), sous la juridiction de l'Autorité palestinienne[251].
Dans lesterritoires palestiniens occupés par Israël des centaines debarrages ont été établis par l'armée israélienne et lescolons sur les routes afin de limiter les déplacements des Palestiniens. Les trajets entre villes et villages peuvent être allongés de plusieurs heures, forçant les Palestiniens à attendre aux barrages ou faire de longs détours par les petites routes. Ils n'affectent pas les colons israéliens qui évitent les localités palestiniennes en empruntant des routes qui leur sont réservées[253].
Si l'on se fonde sur le dernier recensement officiel palestinien, en 2017 la population de l’État de Palestine était de 4,9 millions d'habitants, répartis sur l'ensemble desterritoires palestiniens :3 millions enCisjordanie, Jérusalem-Est comprise, et 1,9 million dans labande de Gaza[254]. Ces chiffres englobaient uniquement les citoyens palestiniens, et excluaient lesjuifs israéliens installés illégalement comme colons dans les territoires palestiniens.
Si l'on se fonde sur les statistiques annuelles desNations unies pour la Palestine, concordantes pour 2017, en 2022 la population de l’État de Palestine était de 5,35 millions d'habitants, soit près d'un demi million de plus qu'en 2017, repartis sur l'ensemble des territoires palestiniens : plus de 3,1 millions d'habitants en Cisjordanie, Jérusalem-Est comprise, et plus de 2,2 millions dans la bande de Gaza, avec unaccroissement naturel annuel moyen sur l'ensemble du territoire de 126 707 habitants par rapport à 2021. Ces chiffres englobaient aussi les seuls citoyens palestiniens, et excluaient les colons juifs israéliens installés illégalement dans les territoires palestiniens.
Letaux de fécondité en Palestine en 2011-2013 est de 4,1 enfants par femme, soit environ un point au-dessus de la moyenne israélienne (Juifs etArabes israéliens inclus), et sacroissance démographique nationale annuelle est d'environ 2,8 %, avec Jérusalem-Est à 2,06 %, la Cisjordanie à 2,41 %, et la bande de Gaza à presque 3 %[254]. L'État palestinien est, à ce titre, l'un des plus dynamiques démographiquement duProche-Orient et du pourtour duBassin méditerranéen.
Portrait d'une famille palestinienne datant de 1900.
Le peuple palestinien a la particularité d'être unpeuple majoritairement diasporique, dans la mesure où la majorité de ses membres vit hors des frontières de l’État de Palestine. Les Palestiniens partagent cette spécificité diasporique avec leurs voisinsjuifs israéliens qui concoivent les juifs de leurdiaspora, estimée à près de 8 millions de personnes pour 7 millions de nationaux juifs en Israël, comme les membres d'un mêmepeuple juif, ayant droit automatiquement à la citoyenneté israélienne, et avec leur voisin libanais, dont ladiaspora est estimée à 9 millions de personnes[255], pour 5,5 millions de citoyens auLiban.
Le, l'ambassadeur de Palestine auLiban, Abdullah Abdullah, déclare que lesréfugiés palestiniens dans les pays tels que le Liban, l’Égypte, laSyrie et laJordanie ou les 132 autres pays où résident ladiaspora palestinienne, bien qu'identitairement palestiniens « ne sont pas automatiquement des citoyens » palestiniens. Ceci est applicable non seulement aux réfugiés vivant dans ces pays mais aussi aux réfugiés palestiniens « qui vivent dans lescamps de réfugiés au sein de l’État [palestinien]. Ils sont encore réfugiés. Ils ne seront pas considérés comme des citoyens ». Abdullah ajoute que le nouvel État palestinien ne délivrera « absolument aucun passeport aux réfugiés palestiniens »[169].
Un des signes distinctifs dudialecte palestinien est sa prononciation singulière de la lettreQāf (ق). Si communément, celle-ci se prononce[q], elle devient silencieuse en arabe palestinien. Le mot « قلب » (qalb) qui signifie « cœur » se prononce par exemple « 'alb »[259].
Un rapport établi en 2017 par le Bureau central des statistiques de l'État palestinien recense 46 850 chrétiens dans les Territoires palestiniens, soit 1,4 % de la population[261], mais plus de 600 000 dans le monde (orthodoxesgrecs ouarméniens ;catholiqueslatins,grecs ;protestantsluthériens ouanglicans)[pas clair]. Le recensement de 2017 montre une présence chrétienne en constante diminution en Palestine puisqu'elle s'élève à 2 % en 2000[262],[263].
Après 1948, ces couleurs symboliques de l’Histoire islamique — qui figurent identiquement sur le drapeau officiel duparti Baas syrien — sont adoptées par la partie arabe en Palestine, revendiquant à titre exclusif le nom « Palestine », lui-même volontairement abandonné par la partie juive de la région après lafondation de l'État d'Israël. Le drapeau est adopté officiellement par les Palestiniens lors du premier Congrès de l’OLP, en 1964.
Avant 1967,Mawtini était utilisé commehymne national palestinien, qui a été adopté par l'Irak en 2004.
Biladi, Biladi ou Fidai (Ma patrie, ma patrie) est le nouvel hymne national de l'État de Palestine proclamé en 1988 par l'OLP, en accord avec l'article 31 de laCharte de l'OLP. Il est joué au début des concerts donnés par l'Orchestre national de Palestine[267].
L'activité agricole permet la production et l'exportation deroses et depalmiers.
Le secteur dutourisme se développe au travers d'un certain nombre d'attractions historiques et touristiques comme l'église de la Nativité àBethléem que l'Autorité palestinienne restaure ou le Palais de Hisham bin Abdul Malik[268].
Chômage
Depuis les réductions des fonds versés à l'Autorité palestinienne par les États-Unis, l'activité économique est en berne. La part des secteurs agricoles et industriels a chuté de 27 % en 1994 à 13 % en 2018, sans émergence de nouvelles activités pour relancer l'économie. Le taux de chômage des jeunes palestiniens de la bande de Gaza s'élève à 70 % en 2018[269].
Selon les statistiques de 2005-06 du ministère de l'Éducation de l'Autorité palestinienne, l'enseignement en Palestine se dispense dans 2 276 établissements scolaires, 31 001 classes, pour 1 078 488 écoliers et étudiants et par 48 674 enseignants. Ces lieux d'enseignement se répartissent en trois catégories :
ceux fonctionnant sous l'égide du ministère de l'Éducation de l'Autorité palestinienne (70 %) ;
ceux par le biais de l'Office de secours et de travaux des Nations unies (UNRWA) (24 %) ;
Le prix Global Teacher Price qui est décerné à un professeur exceptionnel qui a apporté une contribution remarquable à la profession, a été attribué en 2016 àMmeHanan Al Hroub de Cis-Jordanie. Elle a été saluée pour « sa méthode basée sur le jeu et la non-violence »[271].
Il existe unartisanat traditionnel palestinien : robes brodées au point de croix, châles (keffieh),vanneries en paille deblé ou d'orge dont l'origine remonterait au néolithique[272], tapis fabriqués àGaza[273], verres et céramiques à Hébron où se trouve dans la vieille ville un quartier dénommé « le quartier des souffleurs de verre », et aussi desrabiehs, sortes de greniers à grains nomades et transportables, véritables meubles enpisé.
Si elle reste fidèle à la gastronomie locale et orientale avec pour principaux ingrédients dans la population rurale palestinienne, l'huile d'olive, l'olive, l'origan et le pain plat cuit au four appelétaboun[274], la cuisine palestinienne possède ses propres traditions culinaires régionales.
La cuisine palestinienne provient des populations installées en Palestine, tout au long des siècles. Elle subit les influencesarabes,abassides,perses,syrienne et de fortes influencesturques aux accents balkaniques dues aux populations arrivées durant la domination de la région par l'Empire ottoman.
Elle est semblable aux autrescuisines du Levant, avec des spécificités régionales liées à la géographie et au climat, notamment les cuisineslibanaise (boulghour, riz, viande etkebbé) en Galilée, syrienne au nord,jordanienne à l'est (paintaboun, pita, riz et viande) en Cisjordanie ouégyptienne au sud (riz, poisson,fruits de mer et lentilles) dans labande de Gaza[275]. Lesépices sont partout utilisés et lepiment particulièrement dans la bande de Gaza.
Les Palestiniens mangent plusieurs fois par jour - le repas principal étant le déjeuner appelégheda[276]. Les repas s'agrémentent généralement de salades cuites et crues, dehoumous, d'olives pour lemaza (mezzé), éventuellement du fromageakkawi, et sont particulièrement variés et copieux lors des fêtes. Lemansaf d'origine jordanienne, apprécié chez les Bédouins. Les plats notables peuvent être différentes variantes dukebbeh (boulettes de boulgour à la viande), leman’ouché oulahm bi ajeen (pizza au fromage, origan), lechiche-kebab oulahme mashwi (brochettes de viande), lemusakhane (paintaboun au poulet rôti et oignons frits), lemaklouba (riz aux aubergines, légumes et viandes), lemansaf (agneau sur paintaboun, riz et yaourt), lesumaghiyyeh (baies desumac,tahini, blettes, bœuf et pois chiches), larummaniyya (grenade, aubergines,tahini, lentilles à l'ail), lefukharit ados (ragoût de lentilles), leqidra (riz, agneau, épices), lezibdieh (ragout de tomates et crevettes)…
Les nombreux desserts de la cuisine palestinienne sont principalement des pâtisseries fourrées de fromages sucrés, dedattes ou d'amandes, denoix et depistaches : lesbaklavas, lahalva, leknafeh, leburma til-kadayif, lemouhalabiyeh…
Comme les mets, la consommation des boissons varie en fonction des fêtes où l'on peut boire des jus decaroube (kharroub), detamarin (tamar hindi), deréglisse (sous) ou d'abricot (qamar eddine). Lecafé (à cuire) agrémenté decardamome est consommé tout au long de la journée et le thé nahnâ (à la menthe) plutôt le soir. Les boissons alcoolisées telles que l'arak ou labière sont consommées par les chrétiens palestiniens et lesmusulmans peu conservateurs.
En en-cas, on mange ou sert à son hôte des fruits secs, diverses noix et graines rôties et des dattes.
Ledabkeh est un type de danse de groupe en ligne où les danseuses et danseurs se tiennent les mains et frappent le sol fortement. Elle est le plus souvent dansée dans les mariages, les banquets et les fêtes occasionnelles. Les danseurs poussent parfois des cris pour donner de l'énergie à la danse et l'accentuer.
Créé en 1986, leComité olympique de Palestine peut participer auxJeux olympiques depuis 1995. Présidé depuis 2016 par la personnalité militaire et politique controversée[277],[278],Jibril Rajoub qui est aussi à la tête du Conseil suprême pour la jeunesse et les sports et à celle de laFédération de Palestine de football, ce Comité est le fédérateur desfédérations sportives palestiniennes[268]. Le Comité olympique palestinien est un membre fondateur de l'Union arabe pour les Jeux Olympiques et le Comité a participé à tous les sessions et les événements arabes sportifs[268].
Clubs et fédérations sportifs
La Palestine est riche de plus de 300 clubs et fédérations sportifs placées sous l'égide du Conseil suprême pour la jeunesse et les sports[279].
Marathon
Chaque année depuis 2012, se déroule le marathon de Palestine, qui voit la participation de milliers de coureurs[280]
↑La date du est retenue par l'État de Palestine comme la date de sadéclaration d'indépendance par l'OLP en exil à Alger et acceptée comme telle par la Ligue arabe et l'Organisation de la coopération islamique. La date du correspond à la date de promulgation de la Loi fondamentale palestinienne, considérée comme la constitution de l'État de Palestine, qui fonde ses institutions et établit son fonctionnement.
Lamosquée al-Aqsa, complexe de bâtiments religieux musulmans de Jérusalem qui se compose de la mosquée al-Aqsa, dudôme du rocher, de la mosquée du Bourak et d'autres édifices plus modestes, est considéré comme étant le troisièmelieu saint de l'islam. Le terme arabeal-aqsa (la plus éloignée) se trouve explicitement dans le Coran, lors de la narration du voyage initiatique et de révélation de Mohammed à Jérusalem :Gloire à Celui qui fit voyager de nuit Son Serviteur de la Mosquée sacrée à la Mosquée la plus éloignée dont Nous avons béni les alentours, afin de lui faire découvrir certains de Nos signes ! Dieu est, en vérité, l’Audient et le Clairvoyant. (Coran,17:1.)
Pour les chrétiens, la Terre sainte, englobée aujourd'hui par les États d'Israël et de Palestine, et correspondant à la région où est né et a prêché Jésus, est considérée comme le premier desLieux saints du christianisme. Parmi les sites sacrés et de pèlerinage du christianisme situés dans l'actuel État de Palestine, une importance toute particulière accordée àJérusalem où Jésus fit sans doute plusieurs pèlerinages au Temple de Jérusalem, où il fut arrêté, jugé et condamné.
On trouve à Jérusalem l'église du Saint-Sépulcre (où le corps de Jésus crucifié avait été déposé). Sous le roi Salomon, la ville est nominalement l'image terrestre de la Jérusalem céleste, ce qui explique pourquoi les cartes anciennes dans les pays christianisés sont orientées vers Jérusalem, et pourquoi les cathédrales catholiques et anglicanes, et particulièrement les cathédrales gothiques sont « orientées » vers Jérusalem: Jésus étant « la lumière du monde », l'abside est tournée vers l'est. C'est la présence de ces Lieux saints qui a motivé les croisades.
Ailleurs en Cisjordanie, Bethléem, lieu de naissance de Jésus selon les évangiles, est également un des Lieux saints importants pour la chrétienté, particulièrement lors des célébrations de la Nativité.
↑Dans son étude sur les Philistins dans lesLivres des Rois, Seymour Gitin relève en tout 422 occurrences des Philistins dans la Bible hébraïque, ce qui, d'après lui, en fait de loin le groupe rival des Israélites le plus mentionné dans les livres bibliques, et le groupe le plus important et présent de la Bible après les Israélites. Les Philistins et les cités de Philistie, dont la plus importante était Gaza, sont omniprésents dans lesLivre de Josué, leLivre des Juges et lesLivres de Samuel, secondairement lesLivres des Rois et leLivre d'Amos. Voir : Seymour Gitin, « Philistines in the Book of Kings », dans André Lemaire etBaruch Halpern (dir.),The Books of Kings: Sources, Composition, Historiography and Reception, Leyde et Boston,Brill,coll. « Supplements to Vetus Testamentum », 2010, p. 301 et 306.
↑Trois jours avant de remporter l’élection présidentielle du 9 janvier 2005, Mahmoud Abbas avait déclaré : « Je suis obligé de poursuivre la politique de Yasser Arafat. Je suis lié au dernier discours d’Arafat devant le Conseil constitutif — du 18 août 2004 —. S’il s’agit d’un discours extrémiste, comme certains le prétendent, je suis également extrémiste, mais en fait je ne le suis pas. Je l’ai relu et je peux vous confirmer que les propos d’Arafat sont logiques et pragmatiques et que j’y adhère complètement ».
↑Votes pour la Demande d’admission de la Palestine à l’UNESCO :
↑abcdef etgJulien Salingue (chercheur en science politique associé au Laboratoire Techniques Territoires et Sociétés de l'institut Polytechnique de Paris et de l'Université Gustave Eiffel), "L'économie de la Palestine : acheter la paix ?", Actes des Conférences 'Quel avenir pour la Palestine ?', Séance 2, samedi 10 novembre 2012, Institut de Recherches et d'Étude Moyen-Orient Méditerranée, Université Populaire - Cycle 'Quel avenir pour la Palestine ?', 2012.
↑abcdef etgJulien Salingue,À la recherche de la Palestine : Au-delà du mirage d'Oslo, Paris, Éditions du Cygne,, 210 p..
↑Fadime Deli, « Liste des lieux. Gaza, inventaire d’un patrimoine bombardé »,Hypothèses. Gaza Histoire,(lire en ligne).
↑Dominique Defay,« Des tensions politiques, économiques, sociales et identitaires exacerbées : 1948 à aujourd'hui », dans Dominique Defay,Géopolitique du Proche-Orient, Paris, PUF, collection Que sais-je ? / Repères,(lire en ligne),p. 75-122.
↑a etbBénito Perez, « Kav La'oved, ou comment agir dans les zones de non-droit »,Revue Palestine | Le Courrier, Solidaires International,no 6,,p. 60(lire en ligne).
↑À 5 935 hab./km2 sur l'ensemble de la Bande de Gaza, pour une population de 2 166 269 hab. en 2022 répartie sur 365 km, la densité de population monte à 16 647 hab./km2 dans la ville même de Gaza.
↑« En direct, reconnaissance de la Palestine : les dernières informations et réactions avant le discours d’Emmanuel Macron à l’ONU »,Le Monde,(lire en ligne, consulté le)
↑« En direct, reconnaissance de l’Etat de Palestine par la France : « Rien ne justifie plus la poursuite de la guerre à Gaza », estime Emmanuel Macron »,Le Monde.fr,(lire en ligne, consulté le)
↑Henry Laurens,La Question de Palestine : Tome 1 - L'invention de la Terre sainte (1799-1922), Fayard,p. 222-224.
↑Nadine Picaudou,Le Mouvement national palestinien, L'Harmattan,,p. 33-34.
↑Yves Ternon,Empire ottoman, le déclin, la chute, l'effacement, éditions du Félin, 2002,p. 233.
↑Dominique Trimbur,« Les Lieux saints chrétiens de Palestine comme préoccupation de la politique extérieure française (1917-1948) », dans Gilles Ferragu et Florian Michel,Diplomatie et religion, Paris, Éditions de la Sorbonne,(lire en ligne).
↑Élizabeth Antébi,Edmond de Rothschild. L'homme qui racheta la Terre sainte, Monaco, Éditions du Rocher,.
↑Xavier Baron : Les Palestiniens, Genèse d'une nation.p. 48.
↑« Lorsqu'on demande ce que signifie le développement du foyer national juif en Palestine, on peut répondre que ce n'est pas l'imposition d'une nationalité juive aux habitants de la Palestine dans son ensemble, mais le développement de la communauté juive existante, avec l'aide des juifs d'autres parties du monde, afin qu'elle devienne un centre où le peuple juif dans son ensemble puisse prendre un intérêt et une fierté, pour des raisons religieuses et de race. Mais pour que cette communauté ait les meilleures perspectives de libre développement et donne au peuple juif la possibilité de montrer ses capacités, il est essentiel qu'elle sache qu'elle est en Palestine de plein droit et non dans la souffrance. » (Winston Churchill,Livre blanc [de Churchill] - correspondance avec la délégation arabe et l'organisation sioniste, 1922.
↑Friedman, New York Times, 20, 21, 26, 27 September 1982.
↑Frédéric Bobin, « En Tunisie, le débat trop sensible sur la « criminalisation » des relations avec Israël »,Le Monde,(ISSN0395-2037,lire en ligne, consulté le).
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↑Arnon Regular, « Abbas veut un référendum sur un État palestinien dans les frontières de 1967 » surLa paix maintenant, 25 mai 2006[lire en ligne (page consultée le 14 mars 2009)].
↑« Le principe de l'état de droit est le fondement du gouvernement en Palestine. Tous les organes gouvernementaux, les agences, les institutions et les individus sont soumis au droit. » (LFP, chap. I, art. 6.)
↑« Le peuple est la source du pouvoir, qui est exercé par les pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire, sur la base du principe de la séparation des pouvoirs et de la manière indiquée dans la présente loi fondamentale. » (LFP, Chap. I, art. 2.)
↑Le système de gouvernement en Palestine est la démocratie parlementaire, fondée sur le pluralisme politique et le multipartisme. Le président de l'Autorité nationale doit être élu directement par le peuple. Le gouvernement est responsable devant le président et le Conseil législatif palestinien. (LFP, chap. I, art. 5.)
↑« Le peuple est la source du pouvoir, qui est exercé par les pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire, sur la base du principe de la séparation des pouvoirs et de la manière indiquée dans la présente loi fondamentale. » (LPF, chap. I, art. 2.)
↑Le poste de premier ministre a été établi dans la Loi fondamentale de 2003 à la demande expresse des États-Unis, comme condition à la mise en œuvre de la médiation du Groupe de contact, afin d'éviter une trop forte concentration et personnalisation des pouvoirs et l'établissement d'un régime hyperprésidentiel, au sein d'institutions écrasées par la figure historique l'autorité de Yasser Arafat.
↑Dans le prolongement de lapremière intifada, qui a renforcé son autorité, le Fatah, qui domine leConseil national palestinien, prévoit en 1988 la reconnaissance de l'État d'Israël, tout en proclamant unÉtat palestinien ayant comme capitaleJérusalem. En 1993, les négociations secrètes entre Israël et l'OLP aboutissent à un accord de reconnaissance mutuelle, ainsi qu'à une déclaration ouvrant la voie à la futureAutorité palestinienne.
↑Banque mondiale, 2018: Economic Monitoring Report to the Ad Hoc Liaison Committee, 19 mars.
↑« Les Palestiniens sont égaux en droit et devant la justice, sans distinction fondée sur la race, le sexe, la couleur, la religion, les opinions politiques ou le handicap. » (LFP, chap. II, art. 9.)
↑« Les Palestiniens ont le droit de participer à la vie politique, tant en groupe qu’individuellement. Ils jouissent en particulier des droits suivants : [...] organiser des réunions privées sans la présence de la police, et organiser des réunions, défilés et rassemblements publics, dans les limites fixées par la loi. » (11, art. 26, LFP)
↑« L'Islam est la religion officielle en Palestine. Le respect de la sainteté de toutes les autres religions monothéistes est garanti. » (LFP, Chap. 1, art. 4, al. 1).
↑Rosa Stella DeFazio,« 10 The Incorporation of International Law into the Palestinian Domestic Legal System: Analysis and Perspectives », dansThe Asian Yearbook of Human Rights and Humanitarian Law, Brill Nijhoff,, 306–326 p.(ISBN978-90-04-34688-8,lire en ligne).
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↑Ce chiffre résultant de la moyenne entre l'echelle basse de 4 millions et l'échelle haute de 14 millions de personnes d'origine libanaise, selon la prise en compte des descendants de 1re, de 2e, de 3e, voire de 4e génération.
↑Ch.Clermont-Ganneau, « GOMORRHE, SÉGOR ET LES FILLES DE LOT LETTRE A M. F. DE SAULCY »,Revue Archéologique,no 33,,p. 193–198(lire en ligne, consulté le).