Fondée par lesPhéniciens sous le nom deZyz (« fleur »), désignée par lesGrecs sous le nom dePánormos, la ville est renomméePanormus par les Romains, qui tiennent la ville tout au long des périodesrépublicaine etimpériale. C'est de 831 à 1072 que la cité deBalarm, comme elle est appelée sous ladomination arabe de l'émirat de Sicile, accède pour la première fois au rang de capitale de la Sicile[4]. Laconquête normande confirme sa prééminence sur le reste de l'île et elle demeure la capitale duroyaume de Sicile de 1130 à 1816[5],[6].
La population de l'agglomération de Palerme est estimée parEurostat à 855 285 habitants tandis que sonaire urbaine de1,2 million d'habitants la place à la cinquième position italienne. La majorité desPalermitains parlent l'italien ainsi que le dialectepalermitano dusicilien.
Pôleindustriel ettertiaire de la Sicile, son économie est orientée vers les secteurs dutourisme, desservices, ducommerce etagricole, en plus de bénéficier de la présence d'unaéroport international. Néanmoins, ses données sont largement sous-évaluées en raison de l'ampleur de son économie souterraine. Appréciée pour sa culture et son ambianceméditerranéennes, elle attire de plus en plus de touristes italiens comme étrangers. Certains de ses monuments sont classés aupatrimoine mondial de l'UNESCO en raison de leur contribution à la richesse et diversité culturelles de la « Palerme arabo-normande »[7]. Son vaste centre historique, longtemps négligé et délabré par les assauts du temps, subit un processus de restauration.
La religioncatholique occupe une position cruciale dans la culture palermitaine. La patronne de la ville estsainte Rosalie de Palerme, célébrée tous les ans le 15 juillet.
Palerme se situe sur la côte nord-ouest de la Sicile. La côte est de l'île se situe à un peu plus de200 km (Catane etMessine).Rome est à424 km au nord à vol d'oiseau via la mer.
Historiquement, les communications entre la ville et les régions intérieures de la Sicile étaient rendues difficiles par les montagnes. Le plus haut sommet environnant est le mont Pizzuta, qui culmine à 1 333 m d'altitude. La falaise dumont Pellegrino, qui domine la mer de toute sa hauteur, est décrite parJohann Wolfgang von Goethe comme « le plus beau promontoire du monde » dans sonVoyage en Italie.
Palerme est fondée au VIIIᵉ siècle av. J.-C. comme comptoir commercial, sur un plateau calcaire entre deux rivières (Kemonia et Papireto). Le premier noyau urbain, appeléPaleapolis, s’élève sur la partie la plus haute du plateau, correspondant aujourd’hui à la zone duPalais des Normands et de la place de la Victoire.
Les Romains ne modifient pas les limites fortifiées mais y édifient villas et thermes.
Les musulmans, maitres de Palerme à partir de 831, organisent la ville autour de deux quartiers, la Madina, qui correspond au noyau fortifié punique et byzantin, et Khalisa, nouveau quartier administratif et militaire, près des arsenaux, où s’installe l’émir. S'ajoutent le quartier des Schiavoni (esclaves), celui des Juifs (Magione). Ville-capitale, Palerme compte jusqu’à 300 000 habitants et plus de 300 mosquées, avec des bains publics, des marchés et des jardins.
Les Normands qui conquiert Palerme en 1072 élèvent le Palais des Normands sur les anciennes murailles, résidence royale, siège administraif etatelier monétaire. La ville normande s'organise autour des mêmes quartiers : la Galca avec le palais royal, le Cassaro (Qasr) comprenant la cathédrale sur l'ancienne grande mosquée, le quartier de la Khalisa (ouKalsa), le quartier des Slaves (Seralcadi), le quartier neuf (Hartilgidie, ancien Harat al-Djadida) et le quartier des Juifs (Judayca). Les palais périphériques (sollazzi regi) de laZisa, leScibene, laCuba, laFavara di Maredolce, sont alors entourés de vastes jardins irrigués.
Sous la couronne espagnole, la croissance démographique fait déborder la ville de ses remparts médiévaux : le Borgo di Santa Lucia est fondé en 1570 pour les pêcheurs, la Kemonia est détournée, les marais du Papiro sont asséchés. Le tissu urbain se modernise par l'élargissement des rues (Cassaro, 1567), la création de places (Quattro Canti, 1609), ouverture de nouveaux axes (via Maqueda, 1600).
Le tracé médiéval se maintient durant l'époque moderne et l'essor urbain est contenu jusqu'au jusqu’auXIXe siècle.
Après l’unification italienne (1861) et jusqu'à la Belle Époque, la population explose et le développement urbain s’accélère avec l'émergence de nouveaux quartiers bourgeois, notamment vers le nord le long du vaste boulevard della Libertà
Lors la Seconde Guerre mondiale, la ville connaît des bombardements destructeurs, puis une expansion urbaine massive avec le retour à la démocratie, souvent sans plan global ni contrôle, qui étend les périphéries et remplit la plaine de laConca d’Oro. A partir des années 1960, de nouveaux quartiers de logements sociaux poussent en périphérie :ZEN, Borgo Nuovo, Passo di Rigano, Calatafimi, Bonagia, Oreto-Brancaccio, Sperone et Bandita, au détriment de la reconstruction du centre historique progressivement délaissé[8].
Lutte antimafia et prise de conscience du patrimoine historique mettent un terme à l'anarchie immobilière dans les années 1980 et motivent des travaux de restauration et de mise en valeur des du centre historique.
Des trois fleuves côtiers historiques de la ville, seul l'Oreto, qui sépare le centre historique des quartiers ouest plus industriels, est toujours présent. Le Papireto et la Kemonia sont désormais recouverts. Leur ancien emplacement est discernable à travers le tracé urbain de certaines rues. Quant aux plaines marécageuses formées aux embouchures des anciens torrents du bassin de Palerme et dont le débit fluctuait fortement en fonction des saisons, elles ont connu un sort similaire après avoir été assainies.
Panorama de Palerme vue depuis le mont Pellegrino.
Selon une enquête, les Palermitains passent en moyenne 63 minutes par jour dans les transports en commun, la plupart du temps pour se rendre sur leur lieu de travail ou en revenir. 14 % des usagers des transports urbains voyagent plus de2 heures par jour. Le temps moyenne d'attente à un arrêt ou une station est de23 minutes, tandis que 48 % des usagers attendent généralement plus de20 minutes chaque jour. La distance moyenne que les gens parcourent habituellement en un seul trajet de transports en commun est de4,4 km, et seuls 3 % d'entre eux dépassent12 km[17].
Carrefour du réseau routier sicilien, la ville de Palerme est située à la jonction desautoroutesA29 versMazara del Vallo en passant par l'aéroport Falcone-Borsellino etTrapani à l'ouest,A19 versCatane au sud-est, etA20 versMessine à l'est. La via Regione Siciliana relie ces grands axes, et constitue la principale artère de circulation de l'agglomération palermitaine. Les routes nationales SS113, 121, 186 et 624 traversent la ville.
La compagnie sicilienne de transports (AST)[18], met à la disposition des habitants de la ville 35 lignes de bus reliant Palerme à toute la région.
Le réseau de bus de Palerme (90 lignes) est géré par la société AMAT et ses itinéraires couvrent une longueur totale de 340 km.
On croise dans la ville de nombreux triporteurs motorisés (de type mobylette), très utilisés par les vendeurs ambulants dans les rues souvent étroites du centre ancien.
La gare ferroviaire de l'aéroport, qui a conservé l'ancien nom de Punta Raisi, est accessible par des liaisons directes depuisPalermo-Centrale, Palermo-Notarbartolo et Palermo-Francia.
L'aéroport de Palermo-Boccadifalco n'a plus qu'un usage militaire et une partie des anciennes pistes ont été réaménagées en jardin botanique[20].
Depuis sa fondation par lesPhéniciens il y a 2 700 ans, Palerme n'a jamais perdu sa fonction portuaire et elle constitue encore de nos jours le principal port de Sicile au coude à coude avecMessine. En 2007, il s'agit du sixième port d'Italie en importance quant au trafic de passagers avec un total de 2,4 millions de personnes y ayant transité, dont 470 000 lors de croisières. Des liaisons régulières existent vers les petites îles siciliennes telles qu'Ustica et lesîles Éoliennes viaCefalù, mais aussi vers des destinations italiennes plus lointaines (Cagliari,Naples,Livourne,Gênes) et versTunis. Le trafic portuaire comprend également près de5 millions de tonnes de marchandises et 80 000 EVP annuellement. Le port est également orienté vers le secteur de la plaisance et la « marina turistica » accueille de nombreux voiliers et catamarans.
La ville est fondée par les Phéniciens sous le nom deZyz (« fleur »)[21],[22]. La dénomination actuelle de Palerme est originaire dugrec ancien πᾶς,pâs, « tout » e ὅρμος,hórmos, « port »,Πάνορμος, c'est-à-dire « port bon pour tout ancrage », qualité qu'elle devait aux fleuves Kemonia et Papireto dont les embouchures formaient des débarcadères naturels. D'autres villes et ports méditerranéens partagent la même étymologie. LesRomains traduisirent ce nom enPanormus, que les Arabes prononceront plus tardبَلَرْم (Balarm). Sous l'influencearabe, la ville est nommée officiellementBalermus au cours de la période normande et ce n'est que dans le courant de l'ère moderne que la formePalermo est définitivement adoptée.
Ses habitants se nomment lesPalermitani en italien, et lesPalermitains en français.
L'emplacement exact de cette première cité était stratégiquement situé à l'extrémité d'une route commerciale qui empruntait une vallée facilitant l'accès à l'arrière-pays montagneux, au niveau des actuels via Cappucini et corso Pisani. Elle sera plus tard désignée comme laPaleápolis, « vieille ville ». LaNeápolis, « ville nouvelle », noyau de l'expansion ultérieure de la cité, s'est développée entre la Paleápolis et le port. Elle connut une croissance rapide et se développa si bien qu'elle dépassa en taille comme en importance la ville ancienne et concentra les activités commerciales et artisanales dans son marché. Son développement s'articule sur undecumanus dont le tracé coïncide aujourd'hui avec le corso Vittorio-Emmanuele.
Vestige de rempartphénicien incorporé dans le convento di Santa Caterina (couvent Sainte-Catherine).
L'enceinte de la cité fut alors étendue pour emmurer le nouveau périmètre urbain et deux nouvelles portes furent percées, portant à quatre le nombre d'entrées dans la ville (une à chaque point cardinal). Les murs suivaient le cours des deux rivières qui délimitaient l'espace de la cité, la Kemonia et le Papireto, qui formaient un fossé et des douves naturelles. Très développée pour l'époque, l'enceinte ne nécessitera aucun renforcement avant l'époque romaine. Le nom de l'actuel quartier de Cassaro, issu de l'arabeal-qaṣr (« château, place forte », donne égalementalcázar), doit probablement son nom à ces mêmes remparts. Sur lemont Pellegrino, la citadelle d'Heircté dominant la cité complète son système de défense[27].
Les deux premiers siècles d'existence deZyz sont une période prospère et la colonie se développe paisiblement grâce à ses relations commerciales avecCarthage. Cependant, peu de temps après ses premiers contacts avec lesGrecs, elle sera perpétuellement impliquée dans lesguerres siciliennes, conflit prolongé entre les Carthaginois et les Grecs deSyracuse se disputant l'hégémonie de la Sicile. De 479 à 383 av. J.-C., après la défaite de la flotte carthaginoise d'Hamilcar de Giscon à labataille d'Himère, la guerre bat son plein et de nombreux navires quittent le port de Zyz pour se lancer à l'assaut des cités grecques. C'est au cours de cette période que lesGrecs nomment leur cité rivalePánormos, « grand havre », dénomination qui s'imposera peu à peu. À partir duVe siècle av. J.-C., les Carthaginois eux-mêmes frappent le nom grec sur leurs pièces de monnaie. En 409 av. J.-C., la ville est pillée parHermocrate deSyracuse. En 276 av. J.-C., au cours de laguerre de Pyrrhus, la cité de Pánormos considérée comme inexpugnable est conquise pour la première fois par leroi épirote et passe temporairement sous domination grecque avant d'être récupérée par Carthage quelques mois plus tard.
Les guerres siciliennes prennent subitement fin en 265 av. J.-C. lorsque Syracuse conclut une alliance avec les Romains, tout juste rendus maîtres de la péninsule italienne, qui parviennent à repousser les forces carthaginoises hors de l'île lors de lapremière guerre punique. Pánormos et Heircté, ultimes remparts deCarthage en Sicile, tombent en254 av. J.-C. au terme d'un siège mené par 200 navires romains : sur les 27 000 Palermitains, 14 000 d'entre eux se voient offrir la possibilité de payer une rançon tandis que les 13 000 hommes restants sont vendus comme esclaves. Hamilcar Barca reprend ensuite Heircté d'où il tente durant trois ans dereconquérir la cité, sans succès[27].
Sous l'empereurAuguste, des légionnaires romains furent stationnés dans la cité. Des vestiges d'opulentes villas romaines sont disséminées dans la ville (piazza Sett'Angeli, palazzo Sclafani, piazza della Vittoria). Malgré tout,Panormus demeura, comme une bonne partie de la Sicile, majoritairementhellénophone tout au long de la période romaine.
Lachiesa di San Giovanni degli Eremiti, église normande construite à la place d'une mosquée elle-même édifiée sur le site d'une ancienne église byzantine, témoignage des influences multiples du patrimoine architectural de Palerme.
Lors de l'effondrement de l'Empire romain, Palerme vit de nombreuxpeuples germains déferler entre ses murs mais ce sont lesVandales menés par leur roiGenséric qui finissent par imposer leur domination dans la région en 440 apr. J.-C. Ces derniers, après avoir pris possession des provinces romaines d'Afrique du Nord, se lancèrent à la conquête des îles méditerranéennes (Sicile,Sardaigne etCorse) dès 455 et parvinrent à se constituer un véritable empire maritime avecCarthage pour capitale[28]. Cependant, la chute définitive de l'Empire romain d'Occident amène de nouveaux envahisseurs aux portes de la Sicile et ce sont lesOstrogoths, peuple germanique fortement romanisé et commandé parThéodoric le Grand[29], qui envahissent l'île à leur tour en 488. Ils ne parviennent pas à maintenir leur contrôle sur la Sicile plus longtemps puisque, dès 535, la région repasse aux mains de l'Empire romain d'Orient, ouEmpire byzantin, lors de laguerre des Goths. La Sicile est la première province italienne reconquise par le généralBélisaire au nom deJustinienIer, l'empereur d'Orient. Vers la fin de l'année 535, une armée et une flotte byzantines composées de 7 500 à 9 000 hommesassiègent Palerme qui, contrairement aux autres cités siciliennes tenues par les Ostrogoths, refuse initialement de se rendre mais finit par capituler. Sous l'Empire byzantin, Palerme connaît une période florissante qui dure trois siècles[30].
En 831, lesArabes s'emparent de la Sicile et font de Palerme la capitale d'unémirat qui englobe la totalité de l'île à l'exception de quelques cités de la côte orientale qui vont demeurer des bastions de la résistance byzantine jusqu'en 965. En 240 ans de dominationmusulmane (831-1071) sous les dynastiesfatimide etkalbite, l'arabisation et l'islamisation deBalarm furent radicales[31] et sa position de supériorité sur les autres villes siciliennes fut confirmée au détriment deSyracuse. Elle devient l'une des cités les plus peuplées de la Méditerranée et rivalise même avecLe Caire en taille et en splendeur. Les émirs de Sicile lancèrent un vaste plan de développement agraire et encouragèrent la culture du coton, du papyrus et surtout des agrumes, dont les couleurs vives ont donné son nom à laConca d'Oro et qui plus d'un millénaire après demeurent l'un des piliers de lacuisine sicilienne.
RogerIer recevant les clés de la ville de Palerme (peinture conservée au palais des Normands).Intérieur de lachapelle palatine, décorée d'éléments byzantins, arabes et normands.
Au terme d'une succession de querelles dynastiques fragilisant les défenses de l'émirat, les Normandsconquièrent Palerme en 1072 après un long siège de cinq mois, ce qui relevait de l'exploit car jamais ces chevaliers ne s'étaient heurtés aux puissantes murailles d'une ville aussi peuplée. L'armée deRobert Guiscard, membre de lamaison de Hauteville, occupe ensuite la cité et la fait revenir sous influencechrétienne et ce sera son neveu,Roger II de Sicile, qui unifiera les possessions normandes du sud de lapéninsule italienne et ducomté de Sicile pour donner naissance auroyaume de Sicile avec Palerme pour capitale. Le roi se fit édifier unpalais pour y établir une cour brillante où s'opéra une forme de syncrétisme culturel regroupant les influences et les savoirs des trois civilisationslatine,grecque etarabe, lesquelles ont également profondément influé sur l'architecture de la ville, comme l'illustre notablement lacathédrale de Palerme construite à cette époque. En plus de sa richesse culturelle, le nouveau royaume connaît une grande prospérité économique le plaçant parmi les États les plus riches d'Europe.
En vertu du mariage deConstance, reine de Sicile, avecHenri VI, empereur du Saint-Empire romain germanique (1194), leur filsFrédéric II porte en héritage puis réunit les titres de roi de Sicile en 1198 et d'empereur du Saint-Empire en 1220, entérinant la souveraineté des Hohenstaufen sur la Sicile et Palerme. Ville favorite de l'empereur, ce dernier y séjourna à de multiples reprises, qui devient de ce fait l'une des capitales itinérantes duSaint-Empire romain germanique, et y favorisa le maintien de l'émulation multiculturelle qui faisait sa renommée. Après une brève période de dominationangevine (1266-1282) qui met brutalement fin à l'âge d'or économique et culturel de Palerme et de toute la région, l'île est secouée par la révolte desVêpres siciliennes qui voit le massacre de plus de 10 000 nobles français par les habitants de l'île (dont environ 2 000 à Palerme), et elle finit par être offerte à lacouronne d'Aragon. Ayant compté jusqu'à 200 000 âmes sous l'émirat[32], la population de Palerme chute drastiquement à 51 000 habitants en 1330.
La Sicile est gouvernée par des vice-rois sous la dépendance duroyaume d'Espagne de 1479 à 1713 puis de nouveau entre 1717 et 1718. De 1713 à 1717 et de 1718 à 1720, elle est occupée par lamaison de Savoie conformément autraité d'Utrecht avant d'être cédée à l'Autriche qui la tient de 1720 à 1734.
En 1734,Charles III de lamaison de Bourbon est couronnéroi de Naples et de Sicile à Palerme. Si le nouveau monarque fait édifier des pans entiers de la ville en agrandissant certains quartiers pour accueillir la population en augmentation constante, celle-ci n'en demeure pas moins une simple ville provinciale délaissée par la cour royale au profit de la capitale, Naples, bien loin des fastes qu'elle a connu auparavant. Malgré le profond ressentiment des Siciliens à son égard,Ferdinand, fils et successeur de Charles, se réfugie à Palerme en 1798 alors que les bouleversements de laRévolution française atteignent Naples. Son jeune filsAlbert meurt sur la route et est enterré dans la ville.
Révolution de Palerme (12 janvier 1848).Arrivée deGiuseppe Garibaldi à Palerme le 27 mai 1860.
Bien qu'elle soit de nouveau choisie comme capitale lors de la création duroyaume des Deux-Siciles, en 1816, la charge est de nouveau transférée àNaples dès l'année suivante. Dès à présent, un grand nombre de mouvements révolutionnaires et de rébellions vont mûrir en Sicile dont la population est encore largement attachée à l'indépendance. Le, Palerme est le théâtre de la premièreinsurrection populaire en Europe d'une année qui restera dans les annales pour avoir été l'une des plus mouvementées de l'histoire sur tout le continent. Menée parGiuseppe La Masa, l'insurrection aboutit à la proclamation d'un parlement et d'une constitution en vue de former une éphémère république sicilienne présidée parRuggero Settimo. Les Bourbons reconquièrent Palerme en 1849 en faisant preuve d'une répression impitoyable jusqu'à l'expédition des Mille menée parGiuseppe Garibaldi qui capture la ville en y fomentant unenouvelle insurrection en mai 1860. Plus tard dans l'année, unplébiscite est organisé et Palerme comme la Sicile se prononcent en faveur d'un rattachement auroyaume d'Italie nouvellement unifié (1861).
La plupart desSiciliens ont voté pourrejoindre le royaume d'Italie par désir de s'éloigner de la tutelle autoritaire des Bourbons plus que par élan patriotique et, dès 1866, uneimportante émeute se déclenche et dure plus d'une semaine ; elle ne sera pas écrasée avant la déclaration de laloi martiale[33]. Le gouvernement italien blâme lesanarchistes et l'Église catholique, se mettant ainsi à dos l'archevêque de Palerme qui dispose d'une grande influence dans la ville, et met en œuvre une série de décisions politiques anticléricales et anti-siciliennes particulièrement impopulaires dans la région. Trois ans plus tard, le préfet de police de Palerme nommé en 1867, Giuseppe Albanese, est poignardé sur une place du centre-ville par un mafieux qu'il avait essayé de faire chanter. En 1871, Albanese sera inculpé et acquitté du meurtre de deux bandits par manque de preuves. Se développe un système étendu declientélisme et defraude électorale dont l'exemple le plus caricatural demeure toutefois celui du conseiller municipal de Palerme et députéRaffaele Palizzolo, qui est accusé au tournant du siècle d'avoir commandité le meurtre de l'ex-gouverneur duBanco di Sicilia, le marquisEmanuele Notarbartolo.
L'intégration au nouveauroyaume d'Italie est pourtant l'occasion d'une seconde chance. Palerme est à nouveau le centre administratif de la Sicile, et un certain développement industriel et économique voit le jour, soutenu par les deux grandes familles de Palerme, les Florio, représentés à partir de 1891 parIgnazio Florio Jr., l'une des plus grosses fortunes d'Italie, et de l'autre côté par les Whitaker, propriétaires de la villa qui deviendra leGrand Hôtel des Palmes, oùWagner composa à l'hiver 1881-82 son dernier opéra,Parsifal. L'influence des Florio est telle que la presse désigne Palerme sous le nom de « Floriopolis », tandis que la haute société européenne de laBelle Époque afflue dans la ville pour admirer son opulence. Au cœur de laConca d'Oro, Palerme s'enrichit en effet notamment grâce à ses exploitations decitronniers, culture capitaliste nécessitant de lourds investissements et dans laquelle s'infiltre lamafia émergente.Ignazio Florio Jr. est ainsi au centre d'un vaste empire, allant deschantiers navals auvin Marsala en passant par la Société de navigation italienne (SNI), l'une des plus grosses flottes commerciales européennes qui se trouve à la fin duXIXe siècle au cœur d'un scandale lié auBanco di Sicilia. Florio est aussi l'actionnaire majoritaire de laNavigazione Generale Italiana formée avec leGénoisRaffaele Rubattino.
La ville tire profit des trente premières années de l'unification italienne, grâce à des liaisons maritimes régulières avec le continent et des échanges avec le reste du pays qui apportent une modernisation de la ville, désormais éclairée électriquement, mieux éduquée et traversée par les automobiles et les tramways, avec de nouveaux quartiers bourgeois aux grandes places arborées et aux belles promenades publiques, qui contrastent pourtant encore avec les ruelles insalubres et surpeuplées de l'Albergheria. Puis, à partir des années 1890, le développement de Palerme est insuffisant par rapport aux besoins de la population et inférieur à Catane et Trapani[34].
Palerme traverse la période fasciste sans subir de grands heurts mais l'invasion des Alliés en juillet1943 s'accompagne de bombardements massifs qui détruisent complètement le port et ses quartiers environnants, faisant de nombreuses victimes jusqu'au débarquement allié en Sicile dans le cadre de l'opération Husky[35],[36]. Palerme est capturée par les Alliés le.
Le développement économique et social de la ville a été freiné par les activités de lamafia[37], lors de ce que l'on a appelé lesac de Palerme[38].Salvo Lima etVito Ciancimino, maires de Palerme dans les années 1960 et 1970, et très proches desCorleonesi (dirigés parToto Riina), permirent une vastespéculation immobilière, détruisant de nombreux bâtiments historiques et livrant à l'urbanisation les champs d'agrumes de laConca d'Oro. Palerme est alors le théâtre demultiples règlements de compte entre clans (environ 1 000 morts et disparus entre 1981 et 1984), et d'assassinats en série de personnalités publiques (journalistes, politiciens, policiers, magistrats, préfetCarlo Alberto dalla Chiesa).
Elle est néanmoins marquée par les actions bénéfiques des jugesGiovanni Falcone etPaolo Borsellino, assassinés en 1992, et qui ont donné leur nom à l'aéroport de Punta Raisi (Falcone-Borsellino). De ce fait, depuis la fin des années 1990, l'emprise mafieuse sur la ville se fait beaucoup plus discrète, mais reste présente[39]. Par ailleurs fut signée en 2000 laconvention de Palerme, sous l'égide de l'ONU contre le crime organisé.
Sociologiquement, le centre historique de Palerme est resté très populaire, contrairement à la plupart des villes européennes ayant connu unegentrification. Le sud de la ville ainsi que laZEN au nord concentrent eux aussi des populations modestes. Les populations plus aisées vivent majoritairement dans le nord de la ville, versMondello et leMont Pellegrino[42].
Stade Renzo-Barbera.Campus de l'école d'ingénieurs de l'université de Palerme.Les plages de sable de Mondello comptent parmi les principales attractions touristiques de la ville.
En 2010, 1,2 million de personnes vivaient dans la ville métropolitaine de Palerme, dont 655 875 dans les limites administratives de la ville, 47,4 % d'hommes et 52,6 % de femmes. Les personnes de moins de 15 ans représentaient 15,6 % de la population recensée contre 17,2 % de retraités. Ce chiffre est à comparer à la moyenne italienne de 14,1 % de personnes de moins de 15 ans et de 20,2 % de retraités. L'âge moyen des habitants de Palerme est de 40,4 ans contre 42,8 ans en Italie. Au cours de la décennie 2000, la population de Palerme a diminué de 4,5 %, tandis que la population de l'Italie, dans son ensemble, a augmenté de 6,0 %. La raison du déclin démographique de Palerme est l'exode de la population vers les banlieues ou vers lenord de l'Italie[43]. Letaux de natalité actuel de Palerme est de 10,2 naissances pour 1 000 habitants, contre une moyenne italienne de 9,3 naissances.
Les étrangers représentaient en 2013 un peu moins de 4 % de la population palermitaine, mais 5,8 % des naissances dans la ville. Les communautés les plus importantes sont originaires d'Asie du Sud, principalement duSri Lanka et duBangladesh.
Palerme dispose d'une équipe de football professionnelle, lePalermo Football Club, communément appelé lePalermo, qui évolue actuellement enSerie B depuis 2022.
Ville de courses, Palerme accueillait autrefois laTarga Florio, une course automobile sur route ouverte organisée près de la ville. Fondée en 1906, elle était l'une des plus anciennescourses de voitures de sport jusqu'à sa suppression en 1977 pour des raisons de sécurité, mais elle est depuis organisée en tant qu'épreuve de rallye. Palerme a accueilli le grand départ duGiro d'Italia 2008. L'étape initiale était un contre- la-montre par équipes (TTT) de 28,5 km de long.
L'annueltournoi de tennis de Palerme, dédié au tennis professionnel féminin, appartient au rang des compétitions du WTA Tour.
La ville dispose également d'une équipe defootball américain, les Eagles United Palermo, qui joue ses matchs à domicile au stade municipal deCarini.
L'université de Palerme, la deuxième de l'île en termes d'ancienneté, accueillait 63 000 étudiants en 2006. Fondée officiellement sous sa forme actuelle en 1806, ses archives conservent des textes de médecine et juridiques remontant jusqu'à la seconde moitié duXVe siècle. Outre les promeneurs et les visiteurs, lejardin botanique de Palerme (Orto botanico) accueille le campus du département de sciences naturelles de l'université.
La patronne de la ville de Palerme estsainte Rosalie, qui est très vénérée par les habitants.
Tous les mois de juillet, les Palermitains célèbrent leFestino en son honneur, qui est l'une des dates clefs du calendrier événementiel de la ville. À cette occasion, des statues de la sainte sont emmenées en procession dans les rues de la ville pour commémorer le miracle qui lui est attribué, celui d'avoir protéger les habitants de Palerme face à l'épidémie depeste de 1624 qui sévissait dans la région. Ses reliques sont conservées dans unsanctuaire sur le mont Pellegrino surplombant la ville.
Sainte Lucie est également honorée par une fête le 13 décembre, lors de laquelle les Palermitains ne consomment aucun aliment à base de farine mais font seulement bouillir le blé à la place pour préparer un plat spécifique appelé lacuccìa. Cette fête commémore la fin d'un épisode de famine dans la ville grâce à un miracle attribué à la sainte : un bateau rempli de céréales débarqua mystérieusement dans le port et la population, affamée, se contenta seulement de faire cuire les grains de blé pour se nourrir le plus rapidement possible.
L'ancien patron laïc de la ville était leGénie de Palerme,genius loci etnumen protecteur des lieux, qui est redevenu le patron séculier de la Palerme moderne[44].
Palerme est un grand pôle tertiaire. En tant que la capitale de laSicile, de nombreux services administratifs ont leur siège dans la ville. Le tourisme et lesservices y tiennent également un rôle important, grâce à son climat et à son très riche patrimoine culturel, et bénéficient de la présence d'unaéroport international[45]. L'industrie, notamment les chantiers navals, et l'agriculture sont de nos jours moins développées[46]. La ville connaît cependant toujours un taux de chômage élevé, une corruption très importante et un importantmarché noir (Palerme demeure le foyer de lamafia sicilienne).
LaZisa (1164-1170) et laCuba, respectivement édifiés sous les règnes deGuillaumeIer etGuillaume II de Sicile, sont de vastes manoirs traditionnellement employés comme résidences de chasse par les souverains de Palerme. La Cuba était autrefois entourée d'eaux et la Zisa, dont le nom provient de l'arabeal-Aziz, « la Splendide », abrite une collection de céramiques, bassins et candélabres du temps de l'émirat de Sicile ;
Piazza Pretoria.Lapiazza Pretoria (1544-1555), bordée d'églises et de palais avec au centre la grandefontaine circulaire réalisée parFrancesco Camilliani, à l'origine pour une villa de Florence et transportée sur place en 1575. À cette époque, elle était surnommée la « fontaine de la honte » à cause de ses représentations denymphes dénudées ;
Lachiesa della Martorana (Santa Maria dell'Ammiragliato, 1143), église dotée d'un campanile et possédant un ensemble de mosaïques d'origine byzantine dans la coupole. Les bas-côtés de la nef sont ornés de deux panneaux de mosaïques représentant le roiRoger II de Sicile en costume d'apparat couronné par le Christ au pied de la Vierge. Elle est accolée à la chiesa di San Cataldo sur la piazza Bellini, dans l'hypercentre ;
Lachiesa di San Cataldo (1154–1160), située piazza Bellini, construite dans le style arabo-normand avec trois dômes roses ;
Lacathédrale Notre-Dame de l'Assomption de Palerme (1169-1190) présente un conglomérat de styles, en fonction des apports de chaque civilisations qui se sont succédé dans la ville. Construite par un archevêque normand sur l'emplacement d'une ancienne église reconvertie en mosquée par les Arabes, un architecte italien lui adjoignit un dôme en 1801. L'intérieur fut profondément remanié ;
La chiesa della Magione (1191), dédiée à lasainte Trinité, cette église a été construite dans le style normand de l'époque par Matteo d'Ajello qui en fit don à desmoines cisterciens ;
Lachiesa di San Francesco d'Assisi (1255-1277), construite à l'emplacement de deux églises préexistantes et largement remaniée au fil des siècles. Après avoir été endommagée par les bombardements de 1943, l'église a été restaurée dans son aspect médiéval, qui comprend maintenant une partie de l'édifice d'origine, notamment les absides et le portail gothique de la façade. L'intérieur comprend une nef et deux bas-côtés séparés par deux rangées de pilastres cylindriques. Certaines des chapelles latérales sont destyle Renaissance. L'église renferme de précieuses sculptures d'Antonio et Giacomo Gagini ainsi que deFrancesco Laurana. Les sculptures furent ajoutées par Giacomo Serpotta en 1723 ;
La chiesa di Santa Maria della Gancia (XVe siècle) ;
Lachiesa di San Domenico (1458-1480), près de la via Roma, modèle d'architecture baroque accueillant le « Panthéon des illustresSiciliens » ;
La chiesa di Santa Maria della Catena (1490-1520), conçue par Matteo Carnilivari, elle doit son nom aux chaînes (catene) qui étaient autrefois liées à l'une de ses parois ;
La chiesa di Santa Caterina (1566–1596), sur la piazza Bellini, elle représente l'une des formes les plus achevées du baroque sicilien. La nef, le transept et les chapelles latérales sont recouverts de marbres polychromes, de fresques ou de sculptures en stuc. L'autel de pierre dure comporte un tabernacle enaméthyste. Cette église, œuvre des plus grands artistes de l'époque, tels Giacomo Amato, Gaetano Lazzara,Andrea Palma (créateurs des mosaïques de marbre) et le sculpteurAntonello Gagini, n'est ouverte que pour l'office dominical ;
Lachiesa del Gesù (1564–1633), restaurée après avoir été détruite par un bombardement lors de laSeconde Guerre mondiale. Construite à l'origine par les Jésuites dans un style Renaissance à l'emplacement d'un ancien couvent de moinesbasiliens. Des modifications apportées en 1591 lui ont conféré un style baroque sicilien. L'intérieur présente un plan encroix latine avec une nef et deux bas-côtés, et présente une décoration particulièrement riche en marbres, marqueteries et stucs, notamment dans la cappellaSant'Anna. À sa droite se trouve la Casa Professa, avec un portail de 1685 et un précieux cloître duXVIIIe siècle. Le bâtiment abrite la bibliothèque municipale depuis 1775 ;
L'oratorio del Rosario (1578, complété parGiacomo Serpotta en 1710-1717) ;
La chiesa di Santa Teresa alla Kalsa (1686-1706), dont le nom dérive deAl-Khalisah, terme arabe signifiantélu, fut construite sur le site de l'ancienne résidence de l'émir. Elle est l'un des meilleurs exemples dubaroque sicilien et possède une seule nef aérée, avec des décorations enstuc du début duXVIIIe siècle ;
L'oratorio di San Lorenzo (1690-1706), travaillant le stuc, le sculpteur rococo Giacomo Serpotta et sa famille ont décoré l'église avec une telle profusion de statues et une telle abondance deputti que les murs paraissent vivants. En octobre 1969, deux voleurs ont retiré de son cadre laNativité avec saint François et saint Laurent du Caravage. Elle n'a jamais été retrouvée depuis[50],[51].
Palerme a été protégée par deuxmurs d'enceinte aujourd'hui démolis mais dont il subsiste des vestiges disséminés tout autour du centre historique[52]. La première muraille cernait les deux noyaux urbains de la ville phénicienne, laPaleápolis et laNeápolis. L'agglomération primitive s'étendait dans un sens est-ouest de part et d'autre de l'actuelle via Vittorio-Emanuele jusqu'à la via Roma à son extrémité orientale tandis que son port se situait à proximité de la piazza Marina.
Les remparts suivaient le cours des deux rivières qui délimitaient la ville, le Papireto et la Kemonia, qui formaient des douves naturelles renforçant la sécurité prodiguée par cet ouvrage militaire considérable pour l'époque. Ils furent probablement détruits puis érigés de nouveau à l'époque romaine, comme on peut le déduire du récit ultérieur de Procope de Césarée sur la prise de Palerme.
Au Moyen Âge, la muraille antique fut doublée d'un second rempart alors que la via Vittorio-Emanuele faisait toujours office de centre est-ouest au sein de la ville fortifiée. La porta Nuova, qui nous est parvenue intacte, formait sa brèche occidentale. LeCastello a Mare gardait l'entrée du port de La Cala à l'angle nord-est des remparts. Côté mer, la muraille longeait le foro Italico.
Le « Mur de la Légalité » (Muro della Legalità), sur la piazza degli Aragonesi, est une œuvre de street-art représentant 38 personnalités importantes ayant contribué à la lutte contre la mafia. Le projet a été inauguré en juillet 2022 et est le fruit du travail conjoint de 19 artistes.
La cathédrale dispose d'unhéliomètre (horloge solaire) datant de 1690, à l'instar des nombreux autres instruments de mesure astronomique fabriqués en Italie auxXVIIe et XVIIIe siècles[55]. L'appareil en lui-même est assez rudimentaire : un minuscule trou au sein du toit fait office desténopé, projetant la lumière du soleil sur le sol à midi (12h00 en hiver, 13h00 en été). Une barre de bronze, laMeridiana, est déposée sur le sol précisément du nord au sud. Les extrémités de la barre marquent les positions du soleil auxsolstices d'été et d'hiver ; les signes duzodiaque indiquent marquent celles de toutes les autres dates de l'année. Le but de cet instrument était d'établir une norme à lamesure du temps et aucalendrier. En Sicile, la tradition voulait que la durée du jour (24 heures) commence à partir du lever du soleil, ce qui impliquait qu'il n'était pas la même heure selon les régions du royaume. En outre, il était important de savoir avec précision quand se produisait l'équinoxe de printemps, afin de déterminer la date exacte dePâques.
Lescatacombes du couvent des Capucins sont constituées de galeries souterraines aux murs desquelles sont accrochées 8 000 corpsmomifiés desannées 1850, avec leurs habits. Beaucoup sont presque intacts, avec leurs cheveux, d'autres présentent un aspect desséché. À la différence de celles de Rome, ces catacombes n'ont pas été découvertes lors de fouilles archéologiques ; lescadavres étaient dès l'origine destinés à être vus. La conservation des dépouilles funéraires se pratique dans de nombreux endroits mais les cadavres ne sont habituellement jamais ainsi exposés. Les catacombes ont été l'un des lieux de tournage du filmCadavres exquis.
Sur la via Roma se trouve le palazzo delle Poste, un bâtiment officiel du gouvernement italien créé sous l'ère mussolinienne dans un style architectural proche duclassicisme dépouillé. Il a été conçu par l'architecterationaliste puis fasciste en titre du gouvernement,Angiolo Mazzoni. Son élément le plus célèbre est peut-être le cycle de cinq peintures murales de style futuriste peintes par l'artisteBenedetta Cappa intitulé « Sintesi delle Comunicazioni » (Synthèse des Communications)[56].
Jusqu'au début du siècle dernier, la ville de Palerme comptait plusieurs centaines de petites salles d'opéra-théâtre appeléesmagazzeni.
LeTeatro Massimo (Grand Théâtre), construit entre 1875 et 1891 puis inauguré en 1897, est le plus grand opéra d'Italie (8 000 m2) et le troisième d'Europe après ceux deParis et deVienne. Construit dans un style néoclassique, sa capacité d'accueil est de 1 640 places et la scène peut réunir jusqu'à 700 acteurs en simultané. Il a notamment servi de décor à la grande scène finale du filmLe Parrain 3 etEnrico Caruso y a interprétéLa Gioconda pour la saison d'ouverture avant d'y retourner pour chanterRigoletto au crépuscule de sa carrière ;
Festino : du 11 au 15 juillet, fêtes en l'honneur desainte Rosalie, la patronne de la ville qui aurait sauvé les Palermitains lors d'une épidémie depeste en 1624. Le 15 juillet, une grande procession est organisée, suivie d'unfeu d'artifice. La fête se poursuit le 3 septembre, lors d'une procession nocturne aux flambeaux sur lemont Pellegrino, où sont conservées les reliques de la sainte dans un sanctuaire à 458 m d'altitude ;
Fête des morts : le 2 novembre les enfants reçoivent descadeaux de la part des morts et l'on mange lapasta dei morti, biscuits durs recouvert de sucre blanc ;
Le drapeau de Palerme est similaire à celui de la région autonome de Sicile, mais la disposition des couleurs est différente. Le drapeau flottant sur la façade du palazzo Pretorio, l'hôtel de ville, ne contient pas d'armoiries. Cependant, des versions avec des armoiries d'apparence variable au centre ont été observées ; par exemple, dans les années 1950 et 1960, le drapeau portait les armoiries civiques d'Il Blasone in Sicilia[57].
Le blason de Palerme se compose d'un écu à fond rouge, frappé de la couronne de la ville, au centre duquel se trouve un aigle doré aux ailes ouvertes tenant dans ses griffes une légende portant les initiales « SPQP »[58].