Palencia se trouve dans la zone nord du plateau central espagnol. Elle se situe dans la vallée de la rivièreCarrión près de sa confluence avec lePisuerga. LeCarrión traverse la ville du nord au sud en formant quatre îles dont deux de grande taille, l'île Dos Aguas et l'île du Sotillo et deux autres de plus petite taille. La rivière, d'un débit généralement modéré et constant toute l'année, se sépare en trois bras à l'entrée de la ville, formant l'île du Sotillo et une autre île plus petite, toutes deux occupées par un parc appeléEl Sotillo de los Canónigos (LeSotillo des chanoines).
Aux alentours de la ville, les cultures parsemées de bosquets de peupliers, de chênes et d'yeuses forment la végétation la plus fréquente.
Palencia n'est pas traversée par le Canal de Castille mais un bras dénommé la Darse du Canal s'enfonce dans les environs de la ville. Ce bras était utilisé pour les marchandises mais l'arrivée du chemin de fer l'a rendu inutile. Sur ses rives, il est question d'y installer un musée de l'eau pour le tourisme.
Le territoire communal de Palencia comprend également la localité de Paredes de Monte.
La population de la ville est passée de 78 800 habitants en 1996 à 78 892 personnes en 2017, dont 37 207 hommes et 41 685 femmes. L'accroissement annuel a été de 1,01 % pendant la période 2005 - 2006, ce qui a constitué une des rares exceptions de la province qui perd des habitants. Historiquement, elle a été un centre d'immigration intérieure, surtout pendant les décennies 1950 - 1970, recevant unexode rural, dans la mesure où elle possède une industrie plus active et plus dynamique que dans les contrées environnantes de laTierra de Campos ou bien d'El Cerrato.
Rome. Les origines historiques de la ville restent incertaines, mais l'archéologie a permis de constater qu'il y avait, sur le lieu de la ville actuelle, des établissements pré-romains. La peuplade qui l'occupa fut celle desVaccéens, la plus cultivée des tribusceltibères, agraire et avec une organisation militaire puissante.
L'établissement celtibère fortifié reçut le nom de Pallantia (Παλλαντία), cité parStrabon etPtolémée et les Romains, qui peut trouver son origine à partir de la racineceltiquepala, « plaine ». C'était la capitale desVaccéens, bien que Strabon l'ait attribuée incorrectement auxArevaces. Pour la soumettre, la ville fut affamée auIIe siècle av. J.-C. et incorporée à la province romaine deTarraconaise (Hispania Tarraconensis), dans la juridiction de Clunia. Petite cité active de garnison romaine, elle était insignifiante comparée aux villas romaines de l'Antiquité tardive présentes sur le territoire environnant. Les archéologues ont découvert des restes de villas romaines àLa Olmeda et à la « Quintanilla de la Cueza », avec des fragments de sols enmosaïque particulièrement raffinée. Selon le chroniqueurgalicien duVe siècleIdace de Chaves, la ville de Palencia fut pratiquement détruite en 457 pendant les guerres entre lesWisigoths et lesSuèves : la date tombe pendant le règne deThéodoric II, dont le centre du pouvoir résidait dans le nord-est lointain de l'Aquitaine. Quand les Wisigoths conquirent le territoire, ils conservèrent le système desvillas rurales romaines en installant lesCampos Góticos (Campi Gothorum).
L'évêché restauré. Le premier prélat du siège après sa restauration (1035) fut, dit-on, Bernardo, à qui Sanche III confia le pouvoir vassalique sur la ville et son territoire, incluant les châteaux et les quelques abbayes. Bernardo était d'origine française ou navarraise et se consacra à la reconstruction de la cathédrale originelle, bâtie au-dessus de la crypte du saint local Antolín (Antoninus - SaintAntonin de Pamiers), le saint patron de Palencia, qui n'est vénéré qu'à cet endroit, lors des Ferias de septembre. La cathédrale fut reconstruite à nouveau trois siècles plus tard. Ses trésors principaux étaient des reliques d'Antoninus, vénéré auparavant enAquitaine, d'où elles avaient été rapportées.Alphonse VI de Castille conféra de nombreux privilèges à Raimundo, le successeur de Bernardo. Pedro (Pierre) d'Agen, amené de France par l'évêque Bernardo deTolède, succéda à Raimundo. Partisan de la reineUrraca, il fut emprisonné parAlphonse II d'Aragon. En 1113, un concile provincial se réunit à Palencia par l'archevêque Bernardo pour étouffer les désordres de l'époque. Le long et bienfaisant gouvernement de Pedro fut suivi de celui de Pedro II, qui mourut àAlmeria et à qui succéda Raimundo II. L'évêque Tello prit part à labataille de Las Navas de Tolosa en 1212, où Palencia conquit le droit de placer la croix sur le château-fort de son blason.
Les derniers évêques. En 1410, l'évêque Sancho de Rojas combattit à la bataille de Antequera, où l'infant Ferdinand, régent de Castille et de León, battit Mohammed VII, roi de Grenade, et au Traité de Caspe, il aida Ferdinand à s'assurer de la couronne d'Aragon. SaintVincent Ferrier prêcha à Palencia, convertissant avec tant de succès des milliers de Juifs (selon des sources catholiques) qu'il eut l'autorisation d'utiliser lasynagogue pour son nouvel hôpital de San Salvador, réuni plus tard à celui de Saint Antolín.
Parmi les évêques qui suivirent et qui étaient, comme seigneurs féodaux, invariablement membres des familles les plus nobles, on trouve :
On voit encore la trace des anciennes fortifications de la vieille ville, qui étaient hautes de plus de dix mètres ; desalamedas ou promenades ont été établies à leur place en 1778. Lacathédrale de style gothique flamboyant, construite de 1321 à 1504 et dédiée à San Antolín (Saint Antonin), se dresse au-dessus de la crypte à voûtes basses wisigothiques ; son musée contient un nombre important d'œuvres d'art, comprenant un retable de douze panneaux de Jean de Flandres, peintre de la cour de la reineIsabelle la Catholique. Le musée archéologique contient des céramiquesceltibères. Palencia est aussi renommée pour l'église San Miguel, érigée auXIIIe siècle, et le monastère bénédictin de San Zoilo, installé dans un bâtiment rococo duXVIIIe siècle par Juan de Badajoz.
Le symbole de la ville est le Christ del Otero, une statue de presque 20 mètres. Elle est la représentation du Christ la plus haute du monde après celle deRio de Janeiro auBrésil. Elle est située sur une colline en banlieue et domine toute la ville. Son auteur, le palentinVictorio Macho(en), l'a sculptée en 1931.
Depuis1978, Palencia accueille une usineRenault chargée notamment de la fabrication de laMégane. Enfévrier 2014, l'usine a célébré sa quatre millionième Mégane sortie de son site de production[3]
Par le passé, l'usine de Palencia a notamment produit les modèlesRenault 12 (1978-1981),Renault 18 (1978-1982),Renault 9 et11 (1982-1988),Renault 21 (1986-1991),Renault 19 (1988-1996) mais aussi les trois premières générations de Mégane[4].
En2015, le groupe Renault a annoncé qu'il lançait la production de son nouveaucrossoverKadjar à Palencia[5].