En 1623, pendant laguerre de Trente Ans, l'électeur protestantFrédéric V du Palatinat, éluroi de Bohême est vaincu par les troupes de l'empereurFerdinand II, perdit la dignité électorale lorsque son cousin le ducMaximilienIer de Bavière, chef de la branche catholique des Wittelsbach, reçut ses terres en remerciement des services rendus auxHabsbourg. À la suite de lapaix de Westphalie, en 1648, une nouvelle et huitième dignité électorale fut créée pour le fils de Frédéric V,CharlesIer Louis. Après l'extinction, en 1777, de la branche bavaroise des Wittelsbach, les deux électorats furent réunis sous l'État de Palatinat-Bavière, précurseur duroyaume de Bavière.
Le territoire fragmenté des comtes palatins, aussi connu sous le nom de Bas-Palatinat ou de Palatinat inférieur, était situé de part et d'autre duRhin Supérieur s'étendant entre la région duKraichgau au sud et l'embouchure de laMoselle au nord. Il avait pour limites :
Portrait de Charles Ier Louis du Palatinat parAntoine van Dyck, 1637. Collection privée.
À partir de 1214 et jusqu'en 1918, le palatinat du Rhin, après s'être transmis de dynastie en dynastie, fut durant sa plus longue période la possession de lamaison de Wittelsbach :Louis de Kelheim,duc de Bavière, reçut le titre et le Palatinat pour sa fidélité à Frédéric II. Pendant longtemps, la maison de Wittelsbach réunit laBavière et le Palatinat, mais en 1294, elle forma deux lignes :
branche aînée diteRodolphine, issue deRodolphe de Bavière, à qui resta le palatinat du Rhin. Cette branchepalatine réunit les deux héritages (Bavière et Palatinat) à l'extinction de la branche cadette en 1777.
branche cadette, diteLudovicienne, issue deLouis, qui eut la Bavière et, depuis 1621, leHaut-Palatinat. Cette ligne s'est éteinte en 1777.
Le comte palatin était en dignité le premierélecteur de l'empire ; dignité qu'il conserva malgré sa conversion au protestantisme. Néanmoins, ayant ouvertement pris parti contre l'empereur en soutenant les Tchèques révoltés (1619), la dignité électorale lui fut ôtée pendant laguerre de Trente Ans (de 1623 à 1648), après les batailles dePrague et deWimpfen, et fut confiée au chef de la ligneludovicienne des Wittelsbach,MaximilienIer, duc de Bavière, chef catholique des armées impériales. À lapaix de Westphalie, le duc de Bavière fut maintenu comme électeur, mais un huitième électorat fut créé pour redonner cette dignité au comte palatin. L'électeur palatin, anciennement archi-sénéchal de l'Empire, devint alors archi-trésorier. En dignité il passait de la première place à la dernière...
Afin de repeupler le Palatinat qui avait énormément souffert pendant la guerre de trente ans, l'électeur Palatin, Charles-Louis usa avec rigueur d'un ancien droit féodal, le droit deWildfang (ou Wildfangiat). Si ce procédé lui permet de repeupler ses villes et campagnes, c'est au détriment de ses voisins. Ce qui provoqua la colère des électeurs de Mayence, Trêves et de Cologne qui obtinrent gain de cause une première fois à laDiète de Ratisbonne en 1663 puis auprès de l'empereur le. Sans résultat. L'électeur de Mayence lance alors les hostilités, appuyé militairement par Charles IV de Lorraine. Le duc de Lorraine en tant que souverain ducomté de Falkenstein peut légitimement intervenir mais, s'il intervient, c'est avant tout pour justifier le maintien de son armée queLouis XIV lui avait expressément ordonner de licencier.
L'ÉlecteurPhilippe-Guillaume dont les enfants accaparèrent les trônes de l'Europe catholique.Dernière représentante de la branche de Simmern, laduchesse d'Orléans servit à son grand désespoir de prétexte aux malheurs de sa patrie.
En septembre 1688, l'armée française du Rhin pénètre sans déclaration de guerre formelle[2] sur les hauteurs dominant le Palatinat et sur la rive gauche duRhin, et s'enfonce jusqu'en Bade. Les villes deHeilbronn,Heidelberg etMannheim (le) sont enlevées et les fortifications dePhilippsburg sont prises d'assaut. La forteresse capitula le après 32 jours de résistance.
Pforzheim était occupée depuis le. Legénéral de Mélac stationne ses troupes à Heilbronn sous les ordres du maréchalJoseph de Montclar. Depuis Heilbronn, il ravage les pays environnants, y comprisDonauwörth, Marbach-am-Neckar etSchorndorf. Sur la fin de l'année, il s'empara deHeidelberg, capitale de l'électorat de Palatinat, qui tomba le, et de plusieurs bourgs le long duNeckar, dontLadenburg.
Façade du palais des princes-électeurs à Heidelberg mis à sac par les troupes françaises.
L'année suivante, 1689, lemaréchal de Duras, par l'ordre deLouvois, exerça dans cette contrée d'épouvantables ravages connus sous le nom desac du Palatinat, qui excitèrent l'indignation de l'Europe et provoquèrent contreLouis XIV une nouvelle coalition.La campagne s'ouvre sur l'incendie dePforzheim le. Le les troupes françaises commandées par Mélac et lecomte de Tessé, obéissant aux instructions du ministre de la guerreLouvois, prirent lechâteau d'Heidelberg et le la ville elle-même fut incendiée (les habitants parvinrent cependant à éteindre la plupart des foyers, ce qu'un monument commémore aujourd'hui). Le ce fut le tour deMannheim puis deFrankenthal,Worms,Spire et d'autres bourgs de la rive droite du Rhin. Le, legénéral de Mélac fit bombarder le fort de Landskrone et la ville d'Oppenheim. Sur la rive droite du Rhin, les villes deBretten, Maulbronn,Pforzheim,Baden-Baden etc. connurent le même sort, bien qu'il ne soit pas plausible que Mélac ait pris part à toutes ces opérations. On estime que dans le cas de Pforzheim, Mélac, en tant qu'officier général, fut directement responsable du bombardement de la ville le et de l'incendie de la ville le lendemain.
–Charles IV Théodore, son cousin éloigné. Dernier électeur palatin, le Palatinat perd sa voix au collège électoral près qu'il hérite de l'électorat de Bavière.
↑Jean-Charles Fulaine,Le duc Charles IV de Lorraine et son armée : 1624-1675, Metz, Serpenoise,, 310 p.(ISBN2-87692-324-6), pp.205-225
↑Ce paragraphe est un résumé de l'article (cité ci-dessous dans les liens externes) paru dans l'hebdomadaire allemandDie Zeit le 6 mai 2005. L'auteur de l'article original est l'historien Michael Martin, directeur des archives municipales de Landau. Les assertions relatives aux événements de Pforzheim sont inspirées du livre : "Becht: Pforzheim in der frühen Neuzeit, Pforzheimer Geschichtsblätter 7, Jan Thorbecke Verlag, Sigmaringen, 1989".