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« Le premier baiser depuis dix ans ! ou la rencontre entreBritannia et le Citoyen français. » Le Citoyen français : « Madame, permettez-moi de témoigner de ma profonde estime envers votre charmante personne et de sceller sur vos lèvres divines mon attachement éternel ! » Britannia : « Monsieur, vous êtes un gentleman vraiment bien élevé ! Bien que vous me fassiez rougir, vous embrassez si délicatement que je ne puis rien vous refuser, même si j'étais certaine que vous me tromperiez encore ! ». Caricature deJames Gillray ().
Lapaix d'Amiens est le nom donné à la période de paix qui s'amorce avec le traité d'Amiens, signé le entre leRoyaume-Uni d'une part et laFrance, l'Espagne et laRépublique batave, de l'autre part.
Au Royaume-Uni,William Pitt le jeune est renversé le. Les Britanniques sont isolés et envisagent la paix. Bonaparte attend les résultats de l'expédition d'Égypte, qui aboutit à une impasse après l'assassinat deKléber. L'armée reprise parMenou ne peut résister à la contre-offensive anglo-ottomane.
Naples etRome doivent être évacués par la France.Portoferraio doit être évacué par le Royaume-Uni, qui ne reconnaît toutefois pas les modifications territoriales issues de laRévolution française, notamment l’annexion de la Belgique et de la rive gauche du Rhin.
Pour les îles restituées à la France où l'abolition de l'esclavage de février 1794 n'avait jamais été appliquée (en particulier la Martinique), la loi du confirme non seulement la pratique de la traite négrière mais aussi l'esclavage« conformément aux lois et réglemens antérieurs à mil sept cent quatre vingt neuf » par son article premier, alors que l'article 2 va plus loin en étendant le dispositif aux Mascareignes (île Bourbon — actuelle La Réunion —, Île-de-France — actuelle île Maurice — et le reste de l'archipel), où l'abolition de 1794 n'avait jamais pu être appliquée en raison de l'opposition des colons et de l'absence de réaction de la part de la République[2].
Adoptée quelques semaines après le traité d'Amiens, la loi du30floréalanX () ne rétablit pas de facto l’esclavage, mais pas légalement, contrairement à l'arrêté du 27 messidor an X (), demeuré manuscrit, non publié au Bulletin des lois et communiqué seulement au ministre de la Marine, qui traite de l'esclavage en Guadeloupe, et à celui du pour la Guyane[2].
LePremier consul déclare devant les chambres et leSénat :« ÀSaint-Domingue et à laGuadeloupe, il n'y a plus d’esclaves, tout y est libre et tout y restera libre », mais il laisse entrevoir dans ses instructions secrètes au généralLeclerc que l'esclavage devra être rétabli : à laMartinique, prise par les Britanniques durant laRévolution et rendue aux Français après le traité d'Amiens, ce seront des principes différents. La Martinique a conservé l'esclavage et l'esclavage y sera conservé. La Martinique a conservé son système esclavagiste et sa société d’Ancien Régime. Nous sommes à l’apogée du « préjugé de couleur » et de la législation ségrégationniste entre les Blancs et les gens de couleur (affranchis et esclaves). Pourtant, parmi les colons, le retour français provoque une volonté de marquer également une ségrégation spatiale dans les campagnes et dans les villes. Ce désir de réorganiser l’espace urbain ne traduit pas seulement une mesure sécuritaire, mais un projet « racialiste » visant à régénérer l’espace martiniquais, lequel s’apparente de près à une sorte d’apartheid primitif qui essaye de se construire[3].
Légalement, ce texte ne rétablit pas l’esclavage en Guyane, en Guadeloupe ou à Saint-Domingue.
Dès le début des négociations avec le Royaume-Uni, Bonaparte chargeLeclerc, son beau-frère, de conduire l'expédition de Saint-Domingue et de rétablir dans l'île l'ordre et l'autorité de la France. L'expédition subit une défaite face aux locaux, libérés de l'esclavage depuis 1793, qui sont aidés par le climat de l'île et qui n'hésitent pas à incendier eux-mêmes la capitale deSaint-Domingue,Port-au-Prince. Décimés par lafièvre jaune, les soldats de l'armée du Rhin sont acculés à la mer. Pendant ce temps, les Britanniques voient d'un mauvais œil le retour de la France dans les colonies. Des navirescorsaires britanniques harcèlent les navires français et compromettent le ravitaillement. À laGuadeloupe, une expédition militaire française parvient à rétablir l'esclavage au prix d'un conflit qui coûtera la vie à 10 % de la population.
Jugeant la défense de l'Amérique française trop difficile contre les Britanniques à cause de sa situation lointaine et la suprématie navale britannique, Bonapartevend l'immense territoire de la Louisiane auxÉtats-Unis, en1803, seulement trois ans après avoir négocié auprès de l'Espagne sa restitution à la France.
Par ailleurs, l'Angleterre refuse de restituer Malte et la France ne respecte pas toutes les clauses des traités signés : les armées françaises occupent encore la Hollande, dont l'évacuation était prévue depuis 1801, Rome et Naples, qui devaient être évacuées à la suite de la Paix d'Amiens. Loin de stabiliser la situation, Bonaparte poursuit les annexions (Piémont) et les interventions dans les principautés d'Allemagne. L'ultimatum britannique sur le sujet de l'évacuation de la Hollande est laissé sans réponse.
Napoléon profite de la paix avec l'Angleterre pour intenter un procès au journalisteJean-Gabriel Peltier, exilé à Londres, qui par ses articles dansParis pendant l'année ... et l'Ambigu n'a cessé de l'agresser. Le procès aura lieu le 21 février 1803 mais il n'obtiendra pas son extradition.
↑"Ordonner et régénérer l'ordre urbain tropical : les projets de ségrégation spatiale à la Martinique de 1802 à 1809" par Lionel Trani, dansActes des congrès nationaux des sociétés historiques et scientifiques 2014[1]
↑LionelTrani, « Ordonner et régénérer l'ordre urbain tropical : les projets de ségrégation spatiale à la Martinique de 1802 à 1809 »,Actes des congrès nationaux des sociétés historiques et scientifiques,vol. 137,no 5,,p. 130–139(lire en ligne, consulté le)