Le, Padoue se dote d'un blason décrit ainsi: « una croce rossa su campo d’argento a forma di scudo, sormontato da corona », soit une croix rouge sur un champ d'argent. L'écu est défini ovale, mis dans un cartouche avec des grappes, et surmonté d'une couronne.Il est dit toutefois que les représentations modernes utilisent un écu classique, surmontée d'une couronne « de haut rang ». Son blasonnement plus orthodoxe serait :d'argent à la croix de gueules ; l'écu timbré d'une couronne ducale.
La ville est pittoresque, avec un réseau dense de rues à arcades s'ouvrant sur de grandes places et de nombreux ponts traversant les diverses branches duBacchiglione qui entoure les anciens murs comme un fossé.
Plusieurs auteurs antiques, commeTite-Live[4] qui était lui-même originaire de Padoue,Virgile[5] etTacite[6], présentent le Troyen Anténor comme le fondateur de Padoue.
Padoue,Patavium dans l'Antiquité, est une ancienne citévénéte de la plaine du Po. À l'époque d'Auguste, Padoue devint partie de la10e région romaine (Regio decima Venetia et Histria).
Durant la période lombarde, Padoue se révolte contre le roiAgilulf en601 et est réprimée dans le sang. La cité ne s'était pas encore remise lorsqueCharlemagne prit la couronne des Lombards. Pendant ladomination franque, la ville dépendait duduché oumarquisat deFrioul, jusqu'en828 lorsque ladiète d'Aix-la-Chapelle scinda le marquisat en quatrecomtés dont l'un prit le nom de la ville.
Alors que la ville croissait en puissance et en indépendance, de grandes familles, lesCamposampiero,D'Este etDa Romano, commencèrent à émerger et à se partager les quartiers de la ville. Afin de protéger leurs libertés, les citoyens élurent unpodestat. Leur premier choix se porta sur un membre de lamaison d'Este (vers1175). Les premiers succès de laLigue lombarde semblèrent renforcer la ville mais des rivalités internes l'affaiblirent et en1236Frédéric II de Hohenstaufen n'eut aucun mal à établirEzzelino III da Romano comme son vicaire à Padoue. À sa mort en1259, la ville connut une courte période de prospérité, l'université se développa, la construction de la basilique commença et la ville exerça un contrôle sur sa rivale Vicence. L'université fut fondée le à la suite d'une installation à Padoue d'étudiants et professeurs en provenance de l'université de Bologne.
La ville tombe en1311 sous la domination deCangrande della Scala, seigneur deVérone. Pour avoir libéré la ville desDella Scala,Jacopo de Carrara fut élu seigneur de Padoue en1318. De cette date à1408, à part les deux années (1388-1390) alors queJean Galéas Visconti dirige la ville, neuf membres de la famille de Carrara se succédèrent comme seigneurs de Padoue. Continuellement en guerre, ces seigneurs voient leur pouvoir s'effacer devant les puissances montantes de larépublique de Venise et desVisconti.
À partir de1405, Padoue, intégrée dans lesDomaines vénitiens de la Terre ferme, est gouvernée par unpodestat civil et uncapitaine militaire, élus pour seize mois et adoubés par ledogevénitien. La ville conservait ses lois datant de1276 et1362. Elle avait deux chambellans responsables du trésor et déléguait tous les cinq ans un représentant noble à Venise pour y représenter ses intérêts.
Durant une brève période, pendant laguerre de la Ligue de Cambrai en 1509, la ville changea de mains. Le, les représentants de lapapauté, de laFrance, duSaint-Empire romain germanique et deFerdinand II d'Aragon conclurent une alliance, laLigue de Cambrai, contre la République vénitienne. L'accord prévoyait de confisquer à Venise sesdomaines de la Terre ferme et de les partager entre les signataires : l'empereurMaximilienIer de Habsbourg devait recevoir, entre autres, Padoue et Vérone. Ainsi, en1509, Padoue passe quelques semaines sous le contrôle des partisans de l'Empire. Mais les troupes vénitiennes récupèrent rapidement la ville, et, entre1507 et1544, Venise construisit à Padoue de nouveaux remparts, munis de tours et de portes monumentales.
Une communauté juive existe à Padoue dès le Moyen Âge. En 1601, elle est confinée dans un ghetto. Deux synagogues ont longtemps subsisté : la synagogue Ashkenazi incendiée en 1943 par lesfascistes, la synagogue italienne toujours en fonctionnement[9].
Arche sainte de la synagogue italienne de Padoue (1617).Bimah (tribune) de la synagogue italienne de Padoue.
Timbre du Royaume lombardo-vénitien de 1864, 3 soldi oblitéré à PADOVA.
Giambattista Tiepolo réalisa en1720 une fresque pour la résidence de la famille Baglioni sur le thème des continents, qu'il reprendra pour les Clerici àMilan en 1740 puis pour le grand escalier de larésidence de Würzburg[11].
LesHabsbourg sont impopulaires auprès desmilieux progressistes et nationalistes italiens. À Padoue, l'année des révolutions voit une révolte étudiante qui se déroule le au cours de laquelle les étudiants et les Padouans ordinaires combattent côte à côte. En1866, leroyaume d'Italie (1861-1946) profite de ladéfaite autrichienne deSadowa pour se faire céder leroyaume de Lombardie-Vénétie : Padoue devient italienne, mais se trouve alors au centre de la région la plus rurale du Nord de l'Italie. Malgré cela, la ville prospère au cours des décennies suivantes à la fois économiquement et socialement, en développant son industrie, un important marché agricole et en ayant le très important centre culturel et technologique de l'Université. C'est aussi une ville de garnison, avec un grand commandement militaire et de nombreux régiments.
Pendant la guerre, l'industrie progresse fortement, ce qui a donné une base pour le développement de l'après-guerre. Padoue s'étend en dehors de la ville historique mais connaît, comme beaucoup d'autres villes italiennes, de grands bouleversements sociaux : la ville est marquée par des grèves et des affrontements, des usines sont occupées par les grévistes qui souhaitent une révolution socialiste, et dont certains, à partir de 1921, s'alignent sur lecommunismesoviétique. De nombreuses délégations d'anciens combattants, qui ont du mal à réintégrer la vie civile, appuient une nouvelle politique : lefascisme. Comme dans d'autres parties de l'Italie, le parti fasciste à Padoue en vient bientôt à être considéré comme le défenseur de la propriété et de l'ordre contre la révolution. Padoue est le lieu d'un des plus grands rassemblements de masse fasciste, avec quelque 300 000 personnes qui assistent à un discours deBenito Mussolini.
Lefascisme l'emporte sur le communisme et de nouveaux bâtiments, à l'architecture fasciste typique, sont construits dans la ville. Des exemples peuvent en être trouvés aujourd'hui dans les bâtiments entourant la Piazza Spalato (aujourd'hui Piazza dell'Insurrezione), la gare, la nouvelle partie de l'hôtel de ville, et une partie duPalais Bo, siège de l'Université.
Après ladéfaite de l'Italie fasciste dans laSeconde Guerre mondiale le, Padoue se trouve incluse dans laRépublique sociale italienne, l'État fantoche de l'occupant nazi. La ville accueille le ministère de l'Instruction publique du nouvel État, ainsi que les commandements militaires et des milices et un aéroport militaire. L'un des principaux dirigeants a été le vice-chancelier de l'Université Concetto Marchesi.
Padoue est bombardée à plusieurs reprises par les avions alliés. Les zones les plus touchées sont la gare et le quartier nord d'Arcella. Lors d'un de ces raids, l'église Eremitani, avec des fresques d'Andrea Mantegna, est détruite.
Après la guerre, la ville se développe rapidement, ce qui reflète le passage de laVénétie du statut de région la plus agricole dans le nord de l'Italie à l'une des régions les plus industrielles et les plus actives de l'Italie moderne.
L’Académie des Ricovrati (enitalienAccademia dei Ricovrati) fut fondée à Padoue en1599 à l'initiative d'un noblevénitien, l’abbéFederico Cornaro, en présence de vingt-cinq autres personnes distinguées, parmi lesquellesGalilée. Elle fut la première à admettre des femmes en son sein dont, en1679, la première femme en Europe à obtenir un diplôme universitaire,Elena Cornaro Piscopia.
Sur laPiazza dei Signori la très belleloggia del Consiglio ouloggia de la Gran Guardia commencée en1493 et achevée en1526, et à côté duPalazzo del Capitani, résidence des gouverneurs vénitiens, avec son portail œuvre deFalconetto di Verona,1532.
Labasilique Saint-Antoine dédiée à saintAntoine de Padoue, nommée plus simplementIl Santo (le saint). Ses reliques sont conservées dans une chapelle richement ornée de marbre sculpté, œuvre de différents artistes dontSansovino et Falconetto. La basilique fut commencée en1230 et sa construction se poursuivit sur plusieurs siècles.
L'université abrite également le plus ancien jardin botanique (1545) dans le monde, l'Orto Botanico di Padova. Il a été fondé comme un jardin d'herbes curatives au profit du corps professoral de l'Université de la médecine. Il contient encore une importante collection de plantes rares.
La place de Padoue dans l'histoire de l'art est presque aussi importante que sa place dans l'histoire intellectuelle. La présence de l'université a attiré de nombreux artistes de renom, tels queGiotto,Fra Filippo Lippi etDonatello. Il existait également l'école deFrancesco Squarcione, d'où est sorti le grandAndrea Mantegna.
Elle est également la ville natale deGiovanni Battista Belzoni, aventurier, ingénieur et égyptologue.
Le sculpteurAntonio Canova a produit sa première œuvre à Padoue, dont l'une est parmi les statues du Prato della Valle (actuellement une copie est exposée en plein air, tandis que l'original est dans le Museo Civico).
Il existe 3 autoroutes (Autostrade en italien) qui desservent Padoue : l'A4 qui va deTurin àTrieste ; l'A13 de Bologne à Padoue ; une autoroute périphérique de plus de 20 sorties qui entoure la ville, reliant les districts et les petites villes de la région environnante.
Padoue a deux gares ouvertes au service des passagers. « Padova Centrale » est l'une des plus grandes gares en Italie. La station est utilisée par plus de 20 millions de passagers par an. Les autres gares sontPadova Ponte di Brenta (qui sera bientôt fermée),Padova San Lazzaro (prévu),Padova Campo Marte, utilisée comme une station de fret, qui deviendra bientôt l'une des stations du « Servizio Ferroviario Metropolitano Regionale ».
De Padoue, les trains à grande vitesse relientMilan,Rome,Bologne,Florence etVenise ; on peut rejoindre Milan en 1 h 51 min, Rome en 3 h 20 min et Venise en 20 min.
Padoue est relativement proche des aéroports de Venise, Vérone, Trévise et Bologne. L'aéroport de Padoue, le "Gino Allegri" ou Aeroporto civile di Padova "Gino Allegri", ou Aeroporto di Padova, n'est plus desservi par des vols réguliers. Padoue est, cependant, le siège d'un des quatre centres de contrôle régional italien.
Les transports publics urbains comprennent les autobus publics avec un tramwayTranslohr (reliant Albignasego, dans le sud de Padoue, avec la Fornace, dans le nord de la ville, grâce à la nouvelle ligne construite en 2009) et les taxis privés.
Le centre-ville est partiellement fermé à la circulation, sauf pour les résidents et les véhicules autorisés. Il existe des parkings qui entourent le quartier.
Padoue possède environ 40 lignes de bus, qui sont desservies par des autobus neufs (achetés en 2004 et 2010), avec une télévision qui affiche la ligne de l'itinéraire, l'arrêt suivant, les monuments les plus importants et la ligne de connexion et le délai d'attente prévus pour chaque en ligne. Chaque tram / bus est équipé de caméras de sécurité et contrôlé par GPS.