| Périple de la mer Érythrée | |
Carte duXVIe siècle, enlatin, reprenant lestoponymes cités dans lePériple. | |
| Genre | Périple |
|---|---|
| Version originale | |
| Langue | Grec ancien |
| Titre | Περίπλους τῆς Ἐρυθρᾶς θαλάσσης |
| Date de parution | Ier – IIIe siècles |
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LePériple de la mer Rouge ouPériple de la mer Érythrée (engrec polytonique :Περίπλους τῆς Ἐρυθρᾶς θαλάσσης /Períplous tî̄s ̓Erythrâs thalássīs ; enlatin :Periplus maris Erythraei) est un « périple » (récit d'exploration maritime) rédigé engrec et généralement daté entre leIer siècle et leIIIe siècle.
Cet ouvrage décrit la navigation et les occasions commerciales depuis les ports romano-égyptiens commeBérénice le long de la côte de lamer Rouge, alors appelée mer Érythrée (ἐρυθρός /éruthros, « rouge » en grec ancien), et d'autres le long de l'Afrique orientale et de l'Inde. Cette route maritime desservait le commerce de l'ivoire, desépices, de lacannelle, de l'encens, dustyrax, dulapis-lazuli, destopazes etturquoises, de lasoie, de l'indigo, desesclaves, mais a aussi contribué à diffuser lechristianisme en Inde, la notion dezéro enMéditerranée ainsi que diverses graines (abricotier,aubergine,cerisier, etc.).
Le texte exploité actuellement provient d'unmanuscrit byzantin duXe siècle appartenant au fonds de labibliothèque universitaire de Heidelberg[1] et d'une copie de celui-ci datant duXIVe ouXVe siècle appartenant auBritish Museum[2]. Le Périple a connu sa première édition moderne parSigismund Gelenius en1553.
On le date généralement de la première moitié duIer siècle, ou duIIIe siècle[3]. Bien que l'auteur en soit inconnu, sa lecture indique qu'il s'agit d'une description de première main d'un familier de cette zone géographique et une source quasiment unique de renseignements concernant le monde antique dans les régions qui bordent l'océan Indien. En effet, bien que mer Érythrée soit la dénomination grecque antique de lamer Rouge, le texte inclut la description de l'océan Indien et dugolfe Persique, partant de l'île de Dioscoride (aujourd'huiSocotra)[4].
Selon une attribution ancienne et discutée, le texte daterait de 131-132, et serait l'œuvre d'Arrien (Lucius Flavius Arrianus, 85-146).
L'œuvre se compose de soixante-six chapitres, la plupart d'entre eux consistant en un long paragraphe.
La première partie, chapitres un à dix-huit, décrit les routes maritimes suivant l'axe Nord-Sud depuis l'Égypte le long de la côte d'Afrique jusqu'à ce qui correspond probablement à l'actuelleÉrythrée.
Le reste du texte suit un axe Ouest-Est, depuis l'Égypte, en faisant le tour de lapéninsule Arabique et du golfe Persique jusqu'à lacôte de Malabar.
Le court chapitre cinquante-quatre, par exemple, dit dans sa totalité :
« Tyndis appartient au royaume de Cerobothra ; c'est un village bien visible depuis la mer.Muziris, du même royaume, abonde en navires envoyés ici avec des cargaisons depuis l'Arabie et par les Grecs ; la ville est située sur un fleuve, éloigné de Tyndis de cinq cents stades par fleuve et mer, et en remontant le fleuve de vingt stades depuis le rivage. Nelcynda est éloigné deMuziris par le fleuve et la mer d'environ cinq cents stades, et appartient à un autre royaume, celui desPandya. Cet endroit est également situé sur un fleuve, à environ cent vingt stades de la mer. »
Pour qualifier la qualité de ses informations,Joseph Toussaint Reinaud,p. 6[5], dit :« Quelle différence entre Ptolémée, qui, avec toute sa science, était un homme de cabinet, et l'auteur du Périple, qui parle d'après ce qu'il a vu ! »
Dans un grand nombre de cas, la description est suffisamment précise pour pouvoir identifier les emplacements actuels correspondants, tandis que pour d'autres, les hypothèses sont très nombreuses.
La ville de « Porto » est vraisemblablement l'actuelleAden auYémen.
Le lieu dénommé « Rhapta » est mentionné comme étant le marché le plus lointain le long de la côte africaine « d'Azania » ; des chercheurs ont reconnu au moins cinq endroits correspondant à la description, dans une zone s'étendant du sud deTanga jusqu'au delta de fleuveRufiji.
La description de la côte indienne mentionne leGange tout à fait clairement, puis le périple perd beaucoup en précision lorsqu'en décrivant laChine, il cite comme une « grande ville intérieure », « Thina qui est une source desoie brute »[6].
Une autre caractéristique duPériple est que certains des mots décrivant les marchandises n'apparaissent dans aucun autre texte de la littérature antique, obligeant à faire des conjectures sur leur signification.
VoirTopoi. Orient-Occident. Supplément 11, 2012,pour une bibliographie plus développée.


remacle.org, 2010 (en ligne). — Traduction non publiée basée, d'après l'introduction, sur le texte littéraire deEdmond Jurien de La Gravière en 1883 (Revue des Deux Mondes, 60,p. 312-355,en ligne) et sur latraduction anglaise deWilfred Schoff (en) en 1912. La traduction deRaymond Mauny, en 1968, semble aussi avoir beaucoup inspiré le texte et ses notes. L'origine du texte grec n'est pas indiquée (possiblementKarl Müller en 1855).Sur les autres projets Wikimedia :