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avoir écrit une œuvre à caractère universel, complètement exempte d'erreurs doctrinales, et qui doit constituer une excellente défense de la doctrine chrétienne ou en être une illustration ;
avoir bénéficié de l'approbation de l'Église.
Cependant, si on prend les critères actuels qui font les Pères de l’Église, en tenant compte de la présence deTertullien,Origène,Eusèbe de Césarée, qui sont des écrivains ecclésiastiques, et d'autres qui présentent des éléments douteux sur leur doctrine ou leurs mœurs, il faut satisfaire trois exigences pour être Père de l'Église :
avoir écrit une œuvre exempte d'erreurs doctrinales portant sur le fondement de toute la foi (la divinité du Christ), et avoir apporté une pierre à l'édification de la doctrine de l’Église ; il peut y avoir eu des erreurs portant sur des aspects secondaires de la foi (même sur certains points plus techniques portant sur la Trinité ou le rapport entre les deux natures du Christ) ;
avoir bénéficié de l'approbation de l'Église sur certains points remarquables de sa doctrine. Il n'est pas nécessaire d'être approuvé sur la totalité de la doctrine (exemples :Jean Chrysostome qui est docteur de l’Église malgré son rejet de la pureté de la Vierge Marie,Irénée de Lyon et sonmillénarisme).
Les auteurs classés par l'Église chrétienne nicéenne comme « hérétiques », dontArius ouMarcion, ou « schismatiques », tel queNovatien, ne font donc pas partie des Pères de l'Église, de même que certains poètes (commePrudence) ou historiens (commeGrégoire de Tours), auteurs chrétiens d'ouvrages qui ne sont pas dogmatiques. Les fondements de la foi chrétienne nicéenne ont été établis grâce à des formations de ces Pères dans des écoles théologiques (cellesd'Antioche oud'Alexandrie)[4].
Il existe plusieurs critères de classement des Pères de l'Église en particulier selon leur époque (apostoliques), la nature de leurs écrits (apologistes), le style de leur pensée (orientaux ou occidentaux, de l'école d'Alexandrie ou de celle d'Antioche), leur langue (latine, grecque ou syriaque), leur milieu de vie (l'empire chrétien).
L'Église orthodoxe, au contraire, estime que cette qualification ne suppose pas obligatoirement l'antiquité. Elle estime de plus qu'un Père n'est pas forcément un écrivain. Elle a tendance à considérer comme Pères de l'Église lesPères du désert et les grands instituteurs de la vie monastique car leur travail d'ascèse de direction spirituelle est éminemment doctrinal.
Une instruction sur l'Étude des Pères de l'Église dans la formations sacerdotale[6], publiée en 1989 par laCongrégation pour l'éducation catholique, propose plusieurs raisons à cultiver la patristique :
la conscience qu'il y a chez les Pères « quelque chose de singulier, d'unique et de perpétuellement valable, qui continue de vivre et résiste à la fugacité du temps », accompagnant ainsi l'histoire de la théologie et la construction des dogmes,
l'analogie au regard du climat culturel : « Comme à ce moment-là, aujourd'hui encore nu monde passe, tandis qu''un autre est en train de naître »,
enfin leur vitalité, « l'aliment solide et la source sûre d'inspiration » qu'ils représentent en termes de pastorale.
Michel Fédou,Les Pères de l'Église et la Théologie chrétienne, Édition facultés jésuites de Paris, 352 p.
Michel Fédou,La Voie du Christ II ; Développement de la christologie dans le contexte de l'Orient ancien ; d'Eusèbe de Césaréei à Jean Damascène (IVe – VIIIe siècle) ;Éditions du Cerf, 670 pages.