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Pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle

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Carte montrant les chemins contemporains en Europe pour se rendre à Saint-Jacques-de-Compostelle.

Lepèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle (ou pèlerinage de Compostelle) est unpèlerinagecatholique dont le but est d'atteindre le tombeau attribué à l'apôtresaint Jacques le Majeur, situé dans lacrypte de lacathédrale de Saint-Jacques-de-Compostelle enGalice (Espagne).

Créé et instauré après la découverte des supposéesreliques de Jacques de Zébédée au début duIXe siècle, le pèlerinage de Compostelle devient à partir duXIe siècle un grand pèlerinage de lachrétienté médiévale mais c'est seulement après laprise de Grenade en 1492, sous le règne deFerdinand d'Aragon et d'Isabelle la Catholique, que lepapeAlexandre VI déclare officiellementSaint-Jacques-de-Compostelle lieu d'un des« trois grands pèlerinages de la Chrétienté », avec ceux deJérusalem et deRome.

Depuis la fin duXXe siècle, l'interprétation du sanctuaire catholique subit une évolution doctrinale : le mottombeau disparaît des discours des derniers papes depuisJean-Paul II : Jean-Paul II parlant du« mémorial de saint Jacques » sans utiliser le mot reliques etBenoît XVI disant simplement que la cathédrale Saint-Jacques-de-Compostelle« est liée à la mémoire de saint Jacques ».

En 1987, leschemins de Compostelle, qui correspondent à plusieurs itinéraires en Espagne et enFrance, sont déclarés« itinéraire culturel du Conseil de l'Europe » par leConseil de l'Europe. Depuis 2013, les chemins de Compostelle attirent plus de 200 000 pèlerins chaque année, chiffre qui connaît un taux de croissance de plus de 10 % par an.

C'est le pèlerinage le plus fréquenté du monde chrétien et il est considéré comme un site dupatrimoine mondial par l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO).

Aussi dénommés« Jacquets », les pèlerins viennent essentiellement à pied et souvent de villes proches demandant peu de jours de marche pour atteindre Santiago (Sancti Iacobi). LeCamino francés rassemble les 2/3 des marcheurs mais les autres chemins connaissent une croissance de leur fréquentation supérieure au chemin traditionnel. Les mois d'été sont les plus fréquentés par les pèlerins et les pèlerins espagnols y sont majoritaires (les pèlerins d'origine étrangère dominent le reste de l'année).

Article détaillé :Pèlerin de Saint-Jacques-de-Compostelle.

Historique

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Statue deJacques le Majeur dans la cour de l'hôpital Saint-Jacques de Besançon, témoin d'un culte local à saint Jacques mais sans lien avec Compostelle.

Saint Jacques et l'Espagne

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Article connexe :Saint Jacques et l'Espagne.

D'après une tradition, l'apôtre Jacques aurait quitté leProche-Orient auIer siècle avec pour mission de prêcher la parole duChrist enOccident jusque dans lapéninsule Ibérique. De retour enJudée, il aurait étédécapité sur ordre du roiHérode Agrippa[1] et sa dépouille, recueillie par ses compagnons, portée dans une embarcation.« Guidé par unange », l'esquif franchit ledétroit de Gibraltar avant de s'échouer sur les côtes de Galice. L'emplacement dutombeau aurait été perdu jusqu'auIXe siècle[2].

Les premiers écrits mentionnant laprédication de Jacques en Espagne remontent auVe siècle (parsaint Jérôme (345-420))[N 1]. En 419,saint Augustin soutient lui aussi la thèse de l'évangélisation de l'Espagne par saint Jacques mais à la fin duVe siècle, un ouvrageapocryphe (Histoire du combat apostolique) conteste cette hypothèse indiquant que Jacques aurait évangélisé la Palestine (et non l'Espagne). L'ouvrage, s'il est condamné par le papeGélaseIer (492-496), reste néanmoins en circulation et« toléré ». Vers la fin duVIe siècle, le texte est traduit enlatin et rediffusé en Occident. D'autres documents diffusés enOrient donnent les lieux d'évangélisation des différentsapôtres, sans jamais mentionner l'Espagne pour saint Jacques. De même, son lieu de sépulture indiqué serait en Orient, fluctuant entre laJudée,Césarée de Palestine, l'Égypte ou laLibye[3]. Ces textes sont repris auXIIe siècle et incorporés auCodex Calixtinus. En 650, les catalogues apostoliques (publiés en Orient) sont traduits en Occident mais avec des variantes pour certains apôtres ; par exemple, l'Espagne est attribuée à saint Jacques (au lieu de Judée ou Palestine) mais sa tombe est toujours située en Orient[N 2]. Appuyé par cet écrit, la thèse de l'apostolat de saint Jacques en Espagne s'accrédite définitivement de plus en plus en Occident au début duVIIIe siècle[N 3]. Après laconquête de l'Espagne par les musulmans et avant la découverte du tombeau, leculte de saint Jacques se développe dans les zones restées sous contrôle des royaumes chrétiens. Ainsi, avant la fin duXIIIe siècle, unefête de Saint Jacques est inscrite aucalendrier liturgique espagnol le, alors qu'elle n'existait pas auparavant[4].

La supposéetranslation des reliques de Jacques dans une barque amarrée dans la baie dePadrón, est rapportée par leCodex Calixtinus qui reprend un document duIXe siècle, laLettre apocryphe du pape Léon[5] : après sa mort« par l'épée » en Palestine sur ordre du« roi Hérode »[N 4], ses disciples auraient récupéré son corps et l’auraient embarqué sur un navire[N 5] qui, en sept jours, les aurait transportées en Espagne. Cerécit de translation, caractéristique de la littératurehagiographique, est repris dans les compilations ultérieures et s'enrichit auXIIe siècle : après avoir accosté dans le port romain d'Iria Flavia, le corps de Jacques aurait été inhumé dans le templepaïen (ou le palais) que la reine Lupa[6],[7], nouvellementconvertie, leur avait cédé[8].

Ces traditions, d'aprèsLouis Duchesne, directeur de l'École française de Rome, ne sont fondées sur aucune réalité historique :« de tout ce que l'on raconte sur la prédication de saint Jacques en Espagne, la translation de ses restes et la découverte de son tombeau, un seul fait subsiste : celui du culte galicien. Il remonte jusqu'au premier tiers duIXe siècle et s'adresse à un tombeau des temps romains que l'on crut alors être celui de saint Jacques »[9].

La découverte des reliques

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D'après la tradition, la redécouverte« miraculeuse » d'un tombeau en Galice est l'œuvre de Pelagos (ou Pelagius),ermite vivant dans les bois près de la future ville de Compostelle, vers 813[10]. Pélage aurait eu unerévélation, durant son sommeil, de l'emplacement du tombeau. Il aurait été guidé par une« pluie d'étoiles » vers le lieu et y aurait découvert untumulus sépulcral (uncompositum, « cimetière »), lieu nommé depuiscampus stellarum (« champ des étoiles »), la légende voulant que« Compostelle » vienne d'un de ces deux termes latins[11].

L'ermite en avertitThéodomir (en),évêque d'Iria Flavia (aujourd'hui une paroisse rurale près dePadrón), qui y découvre vers 820-830 selon l'historiographie traditionnelle[11], le tumulus,« édicule sépulcral » dans un cimetière d'époqueromaine, contenant la tombe de trois personnes décapitées qu'il identifie comme saint Jacques et deux de ses compagnons, Athanase et Théodore. À la suite de cette révélation mystérieuse et après concertation, l'Église locale déclare qu'il s'agit« du tombeau del'apôtre Jacques, frère deJean l'Évangéliste et premier apôtremartyr de la chrétienté ». Aussitôt avisé, le roiAlphonse II y fait édifier uneéglise dédiée à saint Jacques (bâtie à l'emplacement de cette découverte) et abritant ses reliques. D'autres églises seront construites plus tard : une église dédiée àJean le Baptiste et lemonastère de San Pelayo de Antealtares (es). Le roi encourage également lepèlerinage sur le lieu[12],[4]. Il est à noter que les premiers écrits (829, 844 et 854) citant la découverte desreliques ne fournissent aucun détail sur le déroulement de la découverte. Il faut attendre 1077 pour trouver un texte en relatant les conditions[4].

Cettedécouverte des reliques survient à un moment crucial de l'histoire espagnole : celle de laReconquista des royaumesmusulmans de lapéninsule Ibérique par les souverainschrétiens[13].

L'invention des reliques du tombeau de saint Jacques, datée duIXe siècle, est rapportée pour la première fois par l'Historia compostelana (en),gesta écrite auXIIe siècle par deuxchanoines de lacathédrale de Saint-Jacques-de-Compostelle, proches de l'archevêqueDiego Gelmírez[14]. Cetteeulogie de l'archevêque assure définitivement le culte local de saint Jacques, jusque-là contesté, en se faisant l'écho d'unetradition relatée dans leConcordia de Antealtares (pt), accord signé en 1077 entre l'évêque de Compostelle, Diego Pelaez, et l'abbé dumonastère, selon le récit empreint dumerveilleux propre auMoyen Âge[15].

Une autre tradition jacobéenne évoque l'invention du tombeau sans la tête (de l'apôtre). La récupération (ultérieure) de la tête de Jacques s'inscrit dans la tradition typique du vol de reliques : vers 1100, lors d'unpèlerinage à Jérusalem,Maurice Bourdin, moinebénédictin d'Uzerche devenu archevêque deBraga, aurait subtilisé la tête de l'apôtre Jacques dans une église de laville sainte. Celle-ci aurait été rapidement récupérée par l'évêque de Compostelle[16].

Certains historiens comme Philippe Martin considèrent que le corps retrouvé auIXe siècle et identifié comme celui de saint Jacques-de-Compostelle est en fait celui de l'hérétiquePriscillien[17].

  • Cathédrale de Saint-Jacques-de-Compostelle.
    Cathédrale de Saint-Jacques-de-Compostelle.
  • Autre vue de la cathédrale.
    Autre vue de la cathédrale.
  • Le reliquaire dans la cathédrale.
    Le reliquaire dans la cathédrale.
  • La cathédrale, étape ultime du pèlerinage.
    La cathédrale, étape ultime du pèlerinage.

Étymologie du lieu

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Le mot de "Santiago" est le résultat de la contraction latine "Sancti Iacobi" (littéralement "San Jacobo" en Espagnol), qui devient "Sant Yago", ou encore "Sant Iago" envieux castillan, avant que ceux-ci ne forme qu'un seul prénom[18].

Le mot« Compostelle » ou "Compostella" a une origine plus incertaine :

Santiago Matamoros

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Représentation traditionnelle de saint Jacques en "Matamore".
Peinture montrant saint Jacques combattant les Maures, parGiambattista Tiepolo (musée des beaux-arts de Budapest).

La figure de saint Jacques enchevalier, apparaissant dans le ciel pour donner la victoire aux chrétiens d'Espagne, date de labataille de Clavijo, qui aurait opposé en 844 le roi desAsturiesRamiroIer à l'émir deCordoueAbd al-Rahman II[20].

Cettelégende apparaît tardivement dans l'historiographiecastillane.« C’est un chanoine de Saint-Jacques de Compostelle qui, vers 1170, « copie », dit-il, un diplôme deRamire Ier dans lequel le souverain remercie le saint pour l’intervention miraculeuse qui lui a donné la victoire »[21]. Le premier à s'y référer est l'évêqueLuc de Tuy dans sonChronicon mundi de 1236[22]. Il raconte que, au plus fort de la mêlée, apparaît un cavalier chevauchant un blanc destrier, portant un étendard blanc frappé d'unecroix rouge. Toujours selon la légende, la fougueuse apparition donne l'avantage aux combattants chrétiens, qui reconnaissent en elle saint Jacques, le plus« bouillant » des apôtres duChrist, qui, à partir duXVIe siècle, sera souvent représenté en statue, monté sur un cheval blanc, frappant de sonépée un ou plusieurs guerriersmusulmans. La tradition (ou la légende), donnent saint Jacques présent sur de nombreux autres champs de bataille, au côté des armées chrétiennes et leur apportant la victoire contre les troupes musulmanes (Simancas en 939,Coïmbre en 1064,Ourique en 1139,Las Navas de Tolosa en 1212, auSalado en 1340)[23].

On voit dans cet épisode légendaire l'origine du fameux cri de guerre« ¡Santiago, cierra España ! »[23], équivalentespagnol du« Montjoie, saint Denis ! »français ou du« Prény, Prény »lorrain.

Saint Jacques allait être durant tout leMoyen Âge le protecteur des Espagnols contre tous leurs ennemis, au premier rang desquels se trouvent les « infidèles »[23]. Néanmoins, préciseAdeline Rucquoi, l'image du Santiago Matamore (saint Jacques tueur deMaures) ne s’impose que tardivement, auXVIe siècle. Elle correspond à une époque durant laquelle l'Espagne des Habsbourg, est confrontée, à« cesavatars du diable que sont lesTurcs ottomans, les hérétiquesprotestants, et les païens duNouveau Monde »[21].

Unordre militaire est dédié à saint Jacques : l'ordre de Santiago (Santiago est la contraction deSant etIago, soit « saint Jacques »). Cet ordre est créé vers 1160 pour participer à laReconquista et non pour la protection des pèlerins comme il est souvent affirmé à tort[18].

Premiers écrits

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Première page du prologue du Codex Calixtinus.

L'ouvrage le plus ancien évoquant le pèlerinage de Saint-Jacques est leCodex Calixtinus qui est daté d'environ 1150. Il est le fruit du rassemblement de textes épars dans unmanuscrit connu sous le nom deCodex Calixtinus pour assurer ladévotion à l'apôtre et la promotion de Saint-Jacques-de-Compostelle.

Le dernier livre incorporé auCodex Calixtinus indique sommairementquatre routes en France, les chemins deParis, deVézelay, duPuy et d'Arles qui fusionnent pour trois d'entre eux àOstabat dans lesPyrénées-Atlantiques, puis àPuente la Reina en Espagne, pour former lecamino francés[N 6]. Il y détaille les étapes mais donne aussi des renseignements sur les régions traversées et leurs populations. Ce livre n'a pratiquement pas été connu en Europe avant son édition (en latin) en 1882. C'est laphilologueJeanne Vielliard qui lui a donné le titre deGuide du pèlerin dans sa traduction de 1938. Depuis, il est considéré, à tort, comme l'ancêtre des guides des pèlerins contemporains.

Les reliques

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Si lesreliques découvertes auIXe siècle sont« officiellement » reconnues et identifiées par les autorités ecclésiastiques de l’époque comme appartenant à l'apôtre saint Jacques, on ne sait rien des« éléments de preuves » ou des motifs qui ont amené une telle déclaration[24]. En 997, l'émir de Cordoue (Al Mansour), fait unerazzia sur la ville qu'il prend et rase complètement, ainsi que lacathédrale. Il préserve le tombeau et les reliques de saint Jacques qu'il considère comme« un grandmarabout vers lequel tant de pèlerins affluent ». Ce geste (venant d'un non-chrétien) marquera les mémoires[24],[23].

À la fin duXVIe siècle, à la suite des attaques répétées ducorsaire anglaisFrancis Drake lors de laguerre anglo-espagnole sur les côtes galiciennes, les autorités compostellanes redoutent qu'il ne mène une attaque sur la ville pour voler les précieuses reliques. Elles décident donc de cacher les reliques en un lieu tenu secret. Cette cachette est finalement perdue et il faudra desfouilles archéologiques complètes sous lechœur de la cathédrale (1878-1879) pour retrouver le tombeau« original » d'où avaient été extraites les précieuses reliques, ainsi que les reliques elles-mêmes, entreposées dans une niche sommaire à un mètre sous le sol de la cathédrale[25].

L'authentification de ces reliques pose question. Une comparaison est faite entre le crâne retrouvé et une partie du crâne prélevée en 1138 et offerte à l'évêque d'Atto dePistoia. Le procès canonique conclut que ces reliques« retrouvées » sont bien les reliques de saint Jacques vénérées à Compostelle depuis leMoyen Âge. Le papeLéon XIII, dans sabulleDeus Omnipotens du, confirme l'authenticité de ces reliques. Très vite, certains contestent les« fondements historiques de l'apostolat de saint Jacques en Espagne »[N 7] et vont même jusqu'à émettre l'hypothèse que le tombeau découvert en 813 pourrait être le tombeau de l'évêque d'Avila (Priscillien), décapité en 385. Cette thèse et ces débats vont faire couler beaucoup d'encre[26]. Cette hypothèse est combattue par le professeur Isidoro Milan, qui, lors d'une fouille en 1988, découvre sous la cathédrale de Compostelle une inscription encaractères grecs, datée duIer siècle et faisant référence à un disciple de saint Jacques : Anastase[27] (ce qui pourrait rendre ainsi« plausible » l'authenticité des reliques jacquaires dans la tombe découverte auIXe siècle).

Débuts du pèlerinage

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Pèlerin de Saint-Jacques-de-Compostelle avec sa besace, sonbourdon et sacoquille Saint-Jacques fixée au chapeau, gravure de 1568.

Au cours desXe et XIe siècles, le culte de saint Jacques est étroitement lié, en Espagne, à laReconquista.

À l'époque, les musulmans n'occupent que les régions situées au sud de la cordillère centrale ouSierra de Guadarrama. Les premiers pèlerins arrivent par voie maritime ou empruntent l'anciennevoie romaine au sud de laCordillère Cantabrique. Les pèlerins sont soumis à différentes menaces comme les attaques desNormands au Nord, lesrezzous des seigneurs musulmans (comme l'attaque d'Almanzor en 997 qui rase la ville de Santiago), sans parler des loups ou autres brigands[28]. Par exemple, vers 960,Raymond II,comte de Rouergue est tué par lesSarrasins lors de son pèlerinage[29]. Avec la reconquête et l'extension au sud des royaumes espagnols, une nouvelle route« officielle » se met en place à partir de la fin duXIe siècle : leCamino francés. Après laprise de Jérusalem par lesTurcs auXIe siècle et la difficulté (voire l'impossibilité) pour les pèlerins chrétiens de se rendre àJérusalem[20], il ne reste plus à la chrétienté européenne que deux grands pèlerinages :Rome et Saint-Jacques, ce qui développe d'autant cette voie de pèlerinage[29].

Les pèlerins avaient pour coutume de rapporter comme témoignage de leur voyage descoquilles depecten, qu'ils fixaient à leur manteau ou à leur chapeau, d'où le nom de « coquilles Saint-Jacques » donné par la suite à cesmollusques. La coquille Saint-Jacques était, à l'issue du voyage, le signe qu'un homme nouveau rentrait au pays. Elle deviendra l'un des attributs reconnaissables du pèlerin, avec lebourdon, la besace et le chapeau à larges bords. La coquille fut parfois gravée dans la pierre sur lesfrontons ou leschapiteaux des églises[N 8].

Sur les chemins de Compostelle qui canalisent les pèlerins, les infrastructures se développent. Si de nombreux éléments (routes, ponts, hôtels[N 9]) sont créés spécifiquement pour répondre aux besoins des pèlerins, ce n'est pas systématiquement le cas, ces axes étant également utilisés pour le commerce et la circulation des personnes[30]. Desabbayes, hôpitaux et refuges sont ouverts sur les voies de circulation des pèlerins pour leur accueil matériel et spirituel, tant par des ordres monastiques que par des rois ou même des particuliers[31],[N 10].

Âge d'or et déclin

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Le pèlerinage atteint son apogée auXIIIe siècle, avec plusieurs centaines de milliers de pèlerins chaque année[N 11]. En 1211, le roiAlphonse IX assiste à l'inauguration de la« nouvelle cathédrale », marquant toute l'importance de ce lieu pour le royaume.François d'Assise (alors inconnu) fait lui-même le pèlerinage à Saint-Jacques au début duXIIIe siècle. Si la cité galicienne continue de prospérer jusqu'à la fin duXIVe siècle, divers événements européens vont progressivement tarir le flot des pèlerins[32] :

  • lesépidémies depeste noire auXIVe siècle ;
  • laguerre de Cent Ans en France (avec l'afflux de brigands sur les chemins lors des courtes périodes de trêves) ;
  • laréforme protestante qui discrédite le« culte des reliques », puis les guerres de religion ;
  • les conflits entre la France et l'Espagne, qui impactent la circulation des pèlerins (parfois soupçonnés d’espionnage) ;
  • les complications administratives[N 12] pour les pèlerins mises en place parLouis XIV, qui ira jusqu'à interdire aux sujets de son royaume tout pèlerinage dans un royaume étranger (ce quide facto interdit le pèlerinage jacquaire) ;
  • le développement duculte marial avec le sanctuaire de laSainte Maison de Lorette qui devient à laRenaissance le premier lieu de pèlerinage d’Occident.

Les conflits politiques entre la France et l'Espagne, dus aux guerres, ou à des incidents diplomatiques (comme le refus du roi de France de marier son fils à une princesse espagnole, jugée trop jeune), créent des tensions jusque dans la population. Ainsi, un pèlerin duXVIIIe siècle raconte que les pèlerins français étaient parfois obligés de se faire passer pour des sujets duduché de Savoie pour éviter de se faire rosser par des paysans espagnols un peu exaltés[33]. L'attitude des soldats français durant laguerre napoléonienne quelques décennies plus tard avivera cette amertume.

Si leXVIIIe siècle marque une légère reprise de la pratique du pèlerinage, et si quelques grands personnages[N 13] se font portraiturer en tenue de pèlerins, la« pensée rationaliste des Lumières » est de plus en plus critique vis-à-vis du culte des reliques et de la population des pèlerins, considérés comme des gueux, oisifs ou libertins. Malgré les critiques, les difficultés administratives, les fermetures d'hébergements, des pèlerins se rendent toujours à Compostelle[34]. Le tournant duXIXe siècle amène un brutal retour en arrière : laRévolution française, lacampagne d'Espagne parNapoléonIer, puis la saisie des biens de l'Église par larépublique espagnole à partir de 1836 mettent à mal toute la structure d'accueil et d'hébergement des pèlerins. On ne compte ainsi que 40 pèlerins en 1867 pour la fête de l'apôtre saint Jacques dans sa cathédrale[35].

La renaissance

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Pèlerins arrivant àSalamanque par laVía de la Plata.

La« redécouverte des reliques » en 1879, puis leur authentification en 1884, relance l'idée de pèlerinage.

LepapeLéon XIII authentifie la découverte des ossements retrouvés sous la cathédrale par l'archevêque de Compostelle comme étant les reliques de saint Jacques. Dans salettre apostolique de 1884Deus omnipotens, il rappelle avec force détails l'origine de Compostelle, reposant sur« une tradition orale constante, répandue partout, qui remonte jusqu'aux temps apostoliques et confirmée d'ailleurs par des lettres publiques de nos prédécesseurs », évoquant à plusieurs reprises la présence à Compostelle du tombeau de l'apôtre, sans la mettre endoute[36].

Ce renouveau démarre au milieu duXXe siècle avec la fondation de la Société des amis de Saint-Jacques-de-Compostelle en 1950, à l'occasion du millénaire du pèlerinage de l'évêque du Puy. En 1965, la ville de Santiago accueille2,5 millions de visiteurs/pèlerins[35]. En 1982,Jean-Paul II vient en pèlerin à Compostelle et lance un appel à l'Europe à« retrouver les valeurs authentiques qui couvrirent de gloire son histoire ». En 1987, leConseil de l'Europe déclare les chemins de Saint-Jacques« premier itinéraire culturel européen ». En 1993, leCamino francés est classépatrimoine mondial de l'UNESCO. En 1989, Jean-Paul II revient à Compostelle pour les quatrièmesJournées mondiales de la jeunesse. Il y a619 pèlerins en 1985 ; presque dix fois plus en 1989 (5 760). En 2010, leur nombre dépasse les 200 000 pèlerins[37]. Il est supérieur à 400 000 en 2022 et en 2023.

Il existe plusieurs publications récentes de récits de pèlerinages[N 14], depuis lesannées 1970, et plusieurs films[N 15] (parfois avec un large succès) qui popularisent le pèlerinage et incitent un public toujours plus large à prendre la route. L'augmentation des centres d'hébergement facilite et démocratise l'accès du chemin à un public peurandonneur.

Le pèlerinage contemporain

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Présentation

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S'il est parcouru depuis leIXe siècle par deschrétiens faisant étape dans desmonastères, le pèlerinage de Saint-Jacques est également devenu unerandonnée pédestre célèbre, où les marcheurs croisent les amateurs d'art roman.

L'un des chemins pour Compostelle est bien identifié en Espagne : leCamino francés. Il était la voie de communication fréquentée du nord de l'Espagne, après laReconquista, pour favoriser le repeuplement des royaumes du Nord. Cette voie conduisait à Compostelle ; tous ceux qui l'ont empruntée n'allaient sans doute pas jusqu'enGalice.

En France, des itinéraires qualifiés de chemins de Saint-Jacques ont été tracés par laFédération française de randonnée pédestre à partir du début des années 1970. Le premier exemplaireronéoté dutopo-guide duGR 65 pour le tronçon Le Puy-Aubrac date de 1972. Ce chemin de Saint-Jacques est devenu unsentier de grande randonnée (GR 65).

Certains pèlerins réalisent parfois le chemin inverse, après avoir atteint lacathédrale de Saint-Jacques-de-Compostelle. D'autres vont àPadrón voir l'amarrage de la barque du saint, aucap Finisterre considéré au Moyen Âge comme le bout du monde, voire àFátima auPortugal.

Les mots les plus fréquemment échangés par les pèlerins sonthola (« bonjour »),buen camino (« bon chemin »),ultreïa (expression latine qui apparaît notamment dans un poème duCodex Calixtinus :Herru Sanctiagu, Gott Sanctiagu, E Ultreia, e suseia, Deus aia nos qui peut se traduire par :« Monseigneur saint Jacques, Bon saint Jacques, allons plus loin, plus haut, Dieu nous aide » -ultreïa étant un cri d'encouragement à aller plus loin)[38].

Lesévêques français et espagnols, responsables desdiocèses traversés au cours du pèlerinage, se retrouvent régulièrement pour réfléchir au sens à donner au chemin pour tous les pèlerins duXXIe siècle. La première rencontre fut ainsi organisée en 2009 à l'initiative deJulián Barrio Barrio (es), évêque de Saint-Jacques-de-Compostelle depuis 1996[39]. La dernière rencontre entre les évêques français et espagnols s'est déroulée enjuillet 2015 àBayonne. Elle s'est conclue par la publication d'unelettre pastorale qui allait dans le sens d'un renouveau du sens spirituel du pèlerinage[40].

Statistiques de fréquentation du pèlerinage

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Jacques le Majeur comme un pèlerin parGil de Siloé
Metropolitan Museum of Art (New York).

Données générales

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La ville deSaint-Jacques-de-Compostelle reçoit chaque année plus de trois millions de visiteurs[41].

Depuis lesannées 1990, le pèlerinage de Saint Jacques connaît une forte croissance de fréquentation, de près de 11 % par an, avec des pics marqués lors desannées jacquaires (en moyenne, 100 000 pèlerins en plus que l'année précédente)[42],[43]. À peine 10 000 en 1992, les pèlerins sont 50 000 en l'an 2000, plus de 200 000 en 2013, 300 000 en 2018, 430 000 en 2022 (année jacquaire, prolongeant celle de 2021), 438 000 en 2023[44] et 496 000 en 2024[45]. Lapandémie de Covid-19 entraîne une chute brutale la première année, puis la fréquentation retrouve en deux ans la tendance générale battant le précédent record. Le Bureau d'accueil des pèlerins (Oficina de Acogida de pereginos) met à jour mensuellement les statistiques d'arrivée des pèlerins[46]. En 2022, 2023 et 2024, la fréquentation du pèlerinage atteint de nouveaux records[47]. Ces records historiques d'affluence constituent néanmoins un défi majeur pour la ville de Saint-Jacques-de-Compostelle[48] en termes d'accueil et de promiscuité avec les habitants[49],[50],[51],[52],[53].

Les pèlerins se rendent à Saint-Jacques-de-Compostelle à pied ou à vélo, parfois à cheval ou même en fauteuil roulant[N 16]. Des statistiques détaillées[54] sont tenues à jour par ce même bureau des pèlerins[55].

Répartition par hommes/femmes des pèlerins
(en 2017)
Mode de pèlerinage (en 2017)Motifs du pèlerinage (en 2017)

Ainsi, en 2017[N 17], 301 036 randonneurs-pèlerins y ont été enregistrés, dont 43 % environ dans un but (déclaré) religieux, 47 % pour raison spirituelles et 9 % pour raisons sportives ou autre[56],[N 18]. Leratio hommes/femmes est d'environ 55 % d'hommes et 45 % de femmes[N 19]. Le mode de déplacement est majoritairement« à pied » (entre 80 et 90 %)[N 20] et à vélo (10 à 20 %)[N 21]. On note également la présence de quelques pèlerins à cheval (moins de 0,5 % des effectifs), ainsi que quelques pèlerins en fauteuil roulant (de quelques dizaines à une centaine par an)[56].

Origine des pèlerins

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Chemins empruntés par les pèlerins (en 2023)

Principales villes de départ des pèlerins (en 2023)

Principaux pays d'origine des pèlerins (en 2023)

La fréquentation de tous les chemins augmente d'année en année, mais celle ducamino francés augmente moins vite que les autres et son importance relative diminue (84 % en 2005, mais 60 % en 2017). La plus grosse progression se fait sur lecamino portugués (6 % en 2005 à 20 % en 2017), avec un nombre de pèlerins multiplié par 8 en 10 ans (de 5 500 en 2005 à 43 000 en 2015). Lecamino del Norte voit son trafic multiplié par 4 sur la même période (3 800 en 2005 à 15 800 en 2015)[56].

Saint-Jean-Pied-de-Port.

Les villes de départ les plus fréquentes sont surtout des villes proches de Saint-Jacques-de-Compostelle, permettant ainsi de réaliser le pèlerinage en quelques jours[N 22]. Les principales villes de départ sont donc situées à une centaine de kilomètres de Santiago, sur les différents chemins :Sarria,Ponferrada,O Cebreiro etAstorga sur lecamino francés ;Ferrol sur lecamino inglés.

Autre point de départ privilégié : lesvilles frontières situées sur les chemins de pèlerinage, commeSaint-Jean-Pied-de-Port (premier point de départ hors Espagne) ouRoncevaux[N 23] sur lecamino francés, ou bienValença do Minho etTui[N 24] situés de part et d'autre de la frontièrePortugal-Espagne (sur lecamino portugués). Enfin, il figure également de grandes villes régionales (commeLeón ouOviedo).

La plus grande distance à couvrir est de 1 700 km en moyenne, soit 2 à 3 mois de marche pour un départ de France, sauf pourBayonne situé à 900 km environ. Beaucoup de pèlerins effectuent le chemin en plusieurs fois et ne sont donc pas comptabilisés dans les statistiques depuis leur premier point de départ ainsi que les 1 500 pèlerins« partis de France » sans précision sur la ville exacte.

Les grands pôles de départ situés en France ne rassemblent que peu de pèlerins - à l'exception duPuy-en-Velay àCahors (via Podiensis) qui compte 3 134 pèlerins (soit 1 %) :

Plus de 20 000 pèlerins ont assisté à lamesse de départ à la cathédrale du Puy en 2023 mais beaucoup d'entre eux font le chemin en plusieurs fois et d'autres ne vont pas jusqu'au bout[57],[58].

ÀSaint-Jean-Pied-de-Port, près de 60 000 pèlerins ont été enregistrés au bureau des pèlerins en 2023 et 2024[59].

Le recensement des arrivants révèle également des pèlerins partis au-delà de la France, en amont : 2 deRussie, 1 deFinlande, 42 dePologne, 578 desPays-Bas[56] ou 2 deJérusalem, en 2014.

L'Espagne fournit le contingent de pèlerins le plus important (46 % en 2015)[N 25], les pays voisins européens fournissent le gros des effectifs (Italie : 8,4 % ; Allemagne 7,1 % ; Portugal 4,7 %, France 3,8 %), avec quelques contingents significatifs de pays éloignés (États-Unis 5,2 %[N 26] ;Canada 1,6 % :Corée du Sud 1,5 % ;Brésil 1,5 %). Les statistiques 2015 recensent180 pays différents, y compris des pays duMaghreb et de l'Arabie[56].

Période de pèlerinage

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Cumul mensuel de pèlerins (en 2022)

Les pèlerins arrivent majoritairement en été à Saint-Jacques-de-Compostelle et les mois d'hiver sont les plus creux. Il n'y a cependant pas de trêve hivernale, avec tout de même plusieurs dizaines de pèlerins par jour même en janvier (à comparer aux près de 3 000 pèlerins quotidiens du mois d'août). Il est à noter que les pèlerins espagnols sont majoritaires en juillet et août (60 %), alors que le reste de l'année, ce sont les pèlerins d'origine étrangère qui dominent (de 59 à 70 % en mai-juin et septembre-octobre)[46],[60].

Le pèlerin

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Article détaillé :Pèlerin de Saint-Jacques-de-Compostelle.

Carnet du pèlerin

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Définition
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Le carnet de pèlerin est un document qui s'apparente à un passeport et comporte un relevé d'itinéraire. Il a deux fonctions :

  1. Permettre à son porteur de justifier de sa qualité de pèlerin donc de bénéficier des avantages accordés à ceux-ci, en particulier l'accès à certains gîtes. Si hors d'Espagne, les gîtes jacquaires acceptent de recevoir des pèlerins sans ce carnet, en Espagne, aucunAlbergue de los Peregrinos (auberge des pèlerins) n'accepte de pèlerins non munis du précieux sésame ;
  2. Récolter à chaque étape un tampon(sello) et l'indication de la date de passage permettant à son porteur de justifier l'itinéraire parcouru. Cette justification lui permet d'obtenir laCompostela à son arrivée à Compostelle. La condition est d'avoir parcouru au moins les 100 derniers kilomètres à pied (ou 200 km à vélo) et de les avoir fait valider sur son carnet du pèlerin.

Ce document est connu sous différentes dénominations. L'appellation espagnole estcredencial, francisée encrédencial (mais on trouve d'autres orthographes[61]). En 1998, l'Église de France a défini un carnet de pèlerin spécifique dénommé « créanciale » qu'elle souhaite remettre en mains propres aux futurs pèlerins.

Depuis novembre 2019, l'Église et la Fédération Française des Associations des Chemins de Saint Jacques de Compostelle (FFACC) laïque ont signé un accord pour proposer une « credencial » (selon le terme espagnol) commune, il ne sera plus question désormais de créantial et de crédentiales et le pèlerin pourra les trouver aussi bien à son diocèse qu’auprès de l'association la plus proche de chez lui[réf. nécessaire].

Credencial d'un pèlerin duCamino francés.
Obtenir un carnet de pèlerin
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Le carnet de pèlerin n'est pas obligatoire pour obtenir laCompostela. Il suffit d'une justification de l'itinéraire parcouru qui peut être apportée par exemple sur le carnet de route du pèlerin. Cependant, du fait de l'encombrement des gîtes, il est néanmoins prudent que le pèlerin qui souhaite en bénéficier se procure un carnet.

Credencial d’un pèlerin dont le pèlerinage à vélo commence à Compiègne.

La Fédération française des Associations des Chemins de Saint Jacques de Compostelle fédère la plupart des associations jacquaires de France, soit une cinquantaine représentant 7 000 adhérents en 2020[réf. nécessaire].

Il est possible d'obtenir un carnet en faisant appel au Service des pèlerinages de sondiocèse ou à une association locale de pèlerins. La plupart des associations les délivrent en échange d'une adhésion, pratique intéressante à la fois pour le pèlerin et pour l'association. Les modèles de carnets des associations reflètent la grande diversité de celles-ci. L'Église donne la credancial mais vend un mode d'emploi. Certains prestataires vendent des carnets de pèlerin.

Au tout début de la credancial, l'identité du pèlerin est précisée. Puis, une recommandation aux différentes autorités, civiles et religieuses, est faite avant le départ. Cette recommandation est fournie par l'association, le service ayant procuré la créantialeou par laparoisse de laquelle relève le pèlerin.

Témoignages de pèlerins

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Le nombre grandissant de pèlerins et les facilités d'éditions multiplient les publications de mémoires, souvenirs ou autres carnets de routes. Parmi ces écrits, certains thèmes sont récurrents.

Motifs de départ
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Même si« tous les gens qui marchent sur le chemin viennent forcément y chercher quelque chose »[62], ce motif du départ est souvent difficile à exprimer pour le pèlerin :

  • François Desgrandchamps[N 27] déclare« on ne sait pas pourquoi on part, mais un jour, cela s'impose, c'est une évidence »[63] ;
  • Antoine Bertrandy[N 28] :« avant de décider de partir vers Compostelle, je pouvais donner cent raisons de me lancer […] une fois la décision prise, je n'étais plus capable d'en formuler aucune »[64].« La question du pourquoi est en effet mouvante et le paradoxe du pèlerinage de Compostelle est que, plus on avance, plus la réponse à la question se précise. […] ce n'est qu'en arrivant à son chevet que celui-ci révèle son mystère et, de la sorte, la raison véritable de notre voyage [se révèle] »[65] ;
  • Jean-Christophe Rufin[N 29] :« en partant vers Saint-Jacques, je ne cherchais rien et je l'ai trouvé »[66] ;
  • Yves Duteil :« j'ignore ce que je suis venu chercher, mais je l'ai trouvé »[67] ;
  • Jean-Marc Potdevin[N 30] :« je fais ce chemin pour comprendre pourquoi je fais ce chemin »[68].
Conséquences physiques et psychologiques
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Jacques Clouteau[N 31] indique être revenu avec« une forme physique éblouissante, le cœur solide et les muscles durs »[69]. Si Antoine Bertrandy fait également le constat qu'il est rentré en meilleur santé et forme physique qu'il n'est parti[70], il note néanmoins que la présence de plusieurs tombes le long du chemin témoignent du fait que certains pèlerins« n'arrivent pas à destination ».

D'après Luc Andrian et Gilles Donada, le chemin de Compostelle pourrait avoir le même but qu'unepsychothérapie, ils l'appellent la« caminothérapie »[71]. A. Bertrandy abonde en leur sens :« si j'en crois mon expérience personnelle, partagée j'en suis certain par beaucoup, la dimension thérapeutique de ce long voyage est indéniable ». Il ajoute :« ça ne fait plus aucun doute désormais, une paire de solides chaussures et un peu de courage sont bien plus efficaces que des centaines d'heures passées étendue sur un sofa, aussi moelleux soit-il »[72]. Pour J. Clouteau, ce pèlerinage a changé pour lui« sa vision du monde » :« dans la tête, beaucoup de choses sont remises à leur vraie place » ; il précise : beaucoup d'artifices de notre vie quotidienne ditecivilisée paraissent désormais superflus[69].

Bertrandy ajoute :« Désormais, plus rien ne sera tout à fait comme avant »[73],« je peux revenir chez moi. Ni neuf, ni nouveau, mais plus fort. Sublimé et rayonnant de confiance et de joie »[74].« Atteindre Compostelle c'est l'apothéose du pèlerin. […] C'est aussi la mort du pèlerin comme métaphore […] comme une étape vers une autre aventure de soi. Le prolongement de son chemin personnel avec plus de force, de joie et de confiance. C'est peut-être ça le message de l'apôtre à nos âmes : Ne te mens pas ! Deviens toi-même ! Sois joyeux ! »[73].« C'est une expérience qui porte bien au-delà de Santiago. Qui enveloppe de bienveillance. De bienveillance envers autrui et surtout, envers soi-même »[74].

Conversion spirituelle
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Plusieurs pèlerins déclarent avoir fait une rencontre spirituelle (plus ou moins forte). Ainsi, si Antoine Bertrandy déclare modestement« Sur la route, la Présence emplit tout. […] Nous n'étions plus rien sur le chemin […] pourtant tout nous a été donné »[73], il relate également dans son récit, sa rencontre avec Samuel, un pèlerin qui a fait« une découverte de la foi » sur le chemin. Il décrit Samuel, habité lors de ses retours (il fait le pèlerinage par tronçon chaque année), d'un« calme mystique » qui l'aide à être plus ouvert à sa femme et à ses enfants, ce qui étonne les siens (profondémentathées)[75].

Pour sa part, Jean-Marc Potdevin n'hésite pas, dans son ouvrage, à témoigner d'une conversion fulgurante, d'une expérience mystique (alors qu'il étaitagnostique) qu'il compare à une plongée dans la6e demeure duChâteau intérieur deThérèse d'Avila[76].

Agressions sexuelles

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Des femmes sont victimes deharcèlements et d'agressions sexuelles dans des secteurs isolés deschemins de Compostelle en France, en Espagne ou au Portugal. En,The Guardian publie les témoignages de neuf femmes victimes d'agressions sexuelles. Pour Lorena Gaibor, fondatrice du site forum en ligne Camigas qui met en relation des pèlerines :« Le harcèlement sexuel est endémique sur le Camino »[77],[78].

Besoin de temps et de solitude

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La transformation physique et psychologique demande du temps, ainsi comme de nombreux autres pèlerins, Jean-Christophe Rufin déclare qu'« il faut du temps au pèlerin pour être transformé, cela ne peut se faire en huit jours »[79]. Antoine Bertrandy pour sa part estime qu'il y a une différence énorme entre le pèlerin qui ne fait que quelques jours de marche (ou une semaine) et celui qui part pour un mois. De même, il estime que celui qui part pour deux ou trois mille kilomètres vivra une expérience beaucoup plus profonde et transformante[80]. Gérard Trèves qui après avoir fait un premier pèlerinage, repart quelque temps plus tard pour refaire le pèlerinage[N 32] sur neuf mois, aller et retour ; ce second pèlerinage le transformerait complètement[81].

En plus du temps, lesilence est un élément important de la transformation :« les bienfaits de la marche ne se révèlent vraiment que lorsque l'on est seul »[82].

« Accros » du chemin
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Un point qui surprend certains pèlerins sur le chemin, est la présence de marcheurs qui réalisent pour la énième fois le même pèlerinage. Cette envie de refaire le chemin est raconté par Patrick Krochmalnik[N 33], qui, une fois rentré chez lui, déclare qu'il ne repartira pas (comme le font d'autres pèlerins) et qu'il« range ses chaussures définitivement » mais quelques années plus tard, il note enpost-face de son livre :« il faut que je refasse le chemin […] je partirai pour autre chose, mais quoi ? »[83]. Jacques Clouteau, qui a réalisé de multiples randonnées, affirme :« le virus du voyage ne se guérit pas, le malade finit toujours par repartir »[84].

Jean-Christophe Rufin conclut son récit ainsi :« c'est une erreur ou une commodité de penser qu'un tel voyage n'est qu'un voyage et que l'on peut l'oublier, le ranger dans une case. Je ne saurais pas expliquer en quoi le chemin agit et ce qu'il représente vraiment. Je sais seulement qu'il est vivant […] c'est bien pour cela que, d'ici peu, je vais reprendre la route. Et vous aussi »[85].

Pèlerins célèbres

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Quelques pèlerins célèbres ayant fait le pèlerinage :

Les itinéraires

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Sculpture d'une coquille marquant le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle à lachapelle Sainte-Croix de Forbach.

Les chemins de Compostelle

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Articles détaillés :Chemins de Compostelle etChemins de Compostelle en France.

Il existe unsentier de Saint-Jacques en Sardaigne, inspiré du culte de ce saint dans l'île, qui a concerné de nombreuses communes[91],[92] et qui est devenu un lieu réputé de larandonnée dans les îles de Méditerranée.

Villes et monuments traversés

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Ce monument au Monte do Gozo indique aux pèlerins qu'ils sont bientôt arrivés à destination. Il rappelle également le passage de deux pèlerins célèbres :François d'Assise etJean-Paul II.

Suivant leurs vœux et leurs possibilités, les pèlerins adaptaient leur itinéraire pour aller prier des corps saints, sans toujours suivre les itinéraires les plus directs. En 1998, la France a demandé à l'UNESCO l'inscription sur la liste duPatrimoine mondial de71 monuments jugés représentatifs des chemins de Compostelle. Ces monuments et7 tronçons dechemins de grande randonnée ont été retenus par l'UNESCO et inscrits comme « Un bien unique » dénommé « Chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle en France ».

Les pèlerins empruntant leCamino francés depuis lesPyrénées, passent entre autres parPampelune entourée de murailles.

Le pèlerinage dans les arts et la littérature

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Littérature

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Fictions

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Témoignages

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Cinéma

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Musique

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Bande dessinée

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Notes et références

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Notes

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  1. Mais cette affirmation est récusée par le papeInnocent Ier en 416.
  2. Différents lieux sont indiqués, suivant les ouvrages, dont la« Marmarique », région entre l'Égypte et la Libye.
  3. C'est-à-dire que l'on commence à retrouver cette affirmation exprimée en différents lieux et documents.
  4. Probablement un des deux rois Agrippa :Agrippa Ier ouAgrippa II.
  5. Une autre légende rapportée par leCodex fait état d'un navire en pierre ou du saint venu de Jérusalem assis sur un rocher traversant les vagues, une explication rationnelle voudrait qu'il s'agisse d'un bateau commercial transportant une cargaison de pierre.
  6. « Il y a quatre routes qui, menant à Saint-Jacques, se réunissant en une seule à Puente la Reina, en territoire espagnol ; l'une passe par Saint-Gilles du Gard, Montpellier, Toulouse et le Somport ; une autre par Notre-Dame du Puy, Sainte-Foy de Conques et Saint-Pierre de Moissac ; une autre traverse Sainte-Marie-Madeleine de Vézelay, Saint-Léonard en Limousin et la ville de Périgueux ; une autre encore passe par Saint-Martin de Tours, Saint-Hilaire de Poitiers, Saint-Jean d'Angély, Saint-Eutrope de Saintes et la ville de Bordeaux. La route qui passe par Sainte-Foy, celle qui traverse Saint-Léonard et celle qui passe par Saint-Martin se réunissent à Ostabat et après avoir franchi le col de Cize, elles rejoignent à Puente la Reina celle qui traverse le Somport ; de là un seul chemin conduit à Saint-Jacques ».
  7. DontMgr Louis Duchesne.
  8. Par exemple, dans l'église paroissiale Saint-Jacques àPerros-Guirec.
  9. Comme le pont dePuente la Reina ou celui sur lerio Oja mais aussi la route de Rabanal à Puerto Marin ou celle à proximité deNájera. VoirChemins de Compostelle (2009),p. 206.
  10. Nous pouvons citer par exemple l'abbaye de Moissac ou l'hospice d'Aubrac.
  11. Certaines sources évoquent les chiffres de 200 000 pèlerins à 500 000 pèlerins accueillis dans la cathédrale (chaque année).
  12. Guillaume Manier, en 1726, rapporte également le risque d'être saisi par les forces de l'ordre et envoyé dans les colonies pour les peupler. voirChemins de Compostelle (2009),p. 58-59.
  13. Comme laMarquise de Pompadour ouLouis XV.
  14. Nous pouvons citer :Il est un beau chemin semé d'épines et d'étoiles de Jacques Clouteau,Immortelle randonnée deJean-Christophe Rufin oucompagnons de Compostelle de René Crozet.
  15. Par exemple :Saint-Jacques… La Mecque, ouThe Way.
  16. À noter également la mise au point d'une« Randoline » par les associations de pèlerins afin de permettre le déplacement, tracté par un âne, des personnes handicapées. Voir :« description du véhicule », surrandoline.com(consulté le).
  17. Pour les dernières statistiques 2019, se reporter aurapport 2019.
  18. Ce ratio est assez stable sur les dix dernières années : environ 40 % de motif religieux (pèlerinage), 50 % de motifs spirituels ou religieux, et moins de 10 % pour les autres motifs.
  19. Ces 5 dernières années le pourcentage de femmes progresse passant de 40 % à plus de 45 %, avec un record en 2015 à 47 %.
  20. En 2015 : 90 % de pèlerins à pied.
  21. Si le nombre de cyclistes reste assez stable (entre 20 et 30 000 par an), leur pourcentage diminue passant de 20 % à 10 % en 2015.
  22. Pour obtenir laCompostela, le pèlerin doit avoir fait au minimum 100 km à pied, ou 200 km à vélo. Cette distance peut être réalisée en 3 ou 4 jours par un bon marcheur. La ville deSarria est située à presque 120 km (26 % des pèlerins de 2017).
  23. Saint-Jean-Pied-de-Port est situé à une étape de marche de l'abbaye deRoncevaux, qui est situé en Espagne, à quelques kilomètres de la frontière.
  24. Ces deux villes sont également situées à quelques jours de marche de Santiago.
  25. Le taux de pourcentage de pèlerins espagnols peut atteindre et dépasser les 70 % lors des années jacquaires. En dehors de ces années particulières, il est stable autour des 50 %.
  26. Après la sortie du filmThe Way en 2010, le nombre de pèlerins américains a connu une forte hausse.
  27. François Desgrandchamps est parti duPuy en Velay en 2009
  28. Antoine Bertrandy est parti de Saint-Jean-Pied-de-Port en 2013.
  29. Jean-Christophe Rufin est parti d'Irun en 2010.
  30. Jean-Marc Potdevin est parti de chez et a pris la route duPuy en Velay en 2008.
  31. Jacques Clouteau a fait le pèlerinage en 1990, en partant du Puy en Velay avec son âne Ferdinand
  32. Gérard Trèves est parti de chez lui en Savoie, par la route du Puy, faisant l'aller puis le retour à pieds, soit 4 000 km en neuf mois.
  33. Patrick Krochmalnik est parti depuis Nice en 2004.

Références

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  5. Gicquel 2003,p. 46.
  6. Lupa, appelée aussi Luparia ; le nom de cette matrone appartenant à l'aristocratie romaine de la région deLugo évoque la louve alors que Lugo, chef-lieu en Galice, a une étymologie préromaine basée sur le dieuLug habituellement associé à un chien, là encore une contamination entre les différentes traditions.
  7. a etbGicquel 2003,p. 32.
  8. JacquesClouteau,Il est un beau chemin semé d'épines et d'étoiles : moi, Ferdinand, roi des ânes et roi d'Aragon, j'ai traîné un fêlé 1700 km sur le chemin de Compostelle, du Puy-en-Velay à Santiago, et c'était bien, Les Sables-d'Olonne, Les éditions du vieux crayon,, 352 p.(ISBN 978-2-916446-18-9),p. 37.
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  60. (es) Oficina del Peregrino, « Informacion Estadistica Oficina Peregrino », surperegrinossantiago.es,(consulté le).
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  81. GérardTrèves,Marcher pour apprendre à aimer : Saint-Jacques-de-Compostelle : Témoignage de 4000 km à pied sur le chemin des étoiles, Challes-les-Eaux, Trèves édition,, 474 p.(ISBN 978-2-9535826-0-4).
  82. Bertrandy 2015,p. 247.
  83. PatrickKrochmalnik,Voyage du Reve ou Pas à Pas vers Compostelle, Nice, Benevent,coll. « Témoignage »,, 336 p.(ISBN 978-2-7563-0836-4),p. 331-334.
  84. Clouteau 2008,p. 349.
  85. Jean-ChristopheRufin,Immortelle randonnée : Compostelle malgré moi, Chamonix, Guérin,, 259 p.(ISBN 978-2-35221-061-0),p. 258-259.
  86. Nompar de Caumont,Chemins de Compostelle : Trois récits de pèlerins partis vers Saint-Jacques 1417- 1726- 1748, Paris, Cosmopole,, 227 p.(ISBN 978-2-84630-043-8),p. 140.
  87. Humbert Jacomet 2009.
  88. Nompar de Caumont 2009,p. 192-193.
  89. Nompar de Caumont 2009,p. 194.
  90. Nompar de Caumont 2009,p. 195.
  91. "L’institution du Chemin de Saint-Jacques dans la Sardaigne contemporaine : entre politique et associationisme In : Politiques du pèlerinage : DuXVIIe siècle à nos jours", par Simonetta Sitizia, édité aux Presses universitaires de Rennes, en 2014[1]
  92. Présentation du Sentier de St jacques par Flavio Vandoni au nom de l'AdCSJ (amis du chemin de Santu Jacu)[2]

Annexes

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Bibliographie

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Article détaillé :Bibliographie sur le pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle.

Témoignages anciens

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  • Nompar de Caumont,Chemins de Compostelle : Trois récits de pèlerins partis vers Saint-Jacques 1417- 1726- 1748, Paris, Cosmopole,, 227 p.(ISBN 978-2-84630-043-8).
  • Denise Péricard-Méa (dir.),De la Bohême jusqu'à Compostelle Aux sources de l'idée d'union européenne, préface de Denise Péricard, introduction de Martin Nejedly, Atlantica, coll. « Autour de Compostelle », Biarritz, 2008(ISBN 978-2-7588-0180-1). Contient : « Le projet du roi Georges de Podebrady (1464) » ; « Le voyage de Léon de Rozmital (1465-1467) ».
  • Denise Péricard-Méa (tr.),De Nuremberg à Grenade et Compostelle Jérôme Münzer, 1493, annotations de la traductrice, Atlantica, Biarritz, 2009.
  • Denise Péricard-Méa (dir.),Récits de pèlerins de Compostelle Neuf pèlerins racontent… 1414-1531), préface d'Ignacio Iñarrea Las Heras, La Louve, Cahors, 2011
  • Jean-Claude Bourlès (éd.),Guillaume Manier, un paysan picard à Saint-Jacques-de-Compostelle (1726-1727), Payot et Rivages, coll. « Petite Bibliothèque Payot-Voyageurs », Paris, 2002, 159 p.(ISBN 2-228-89598-9).
  • René Crozet, pèlerinage en 1982 : "compagnons de Compostelle" aux éditions de Gergovie en 1989

Témoignages récents

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Ouvrages historiques

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Articles connexes

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Liens externes

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