Aussi dénommés« Jacquets », les pèlerins viennent essentiellement à pied et souvent de villes proches demandant peu de jours de marche pour atteindre Santiago (Sancti Iacobi). LeCamino francés rassemble les 2/3 des marcheurs mais les autres chemins connaissent une croissance de leur fréquentation supérieure au chemin traditionnel. Les mois d'été sont les plus fréquentés par les pèlerins et les pèlerins espagnols y sont majoritaires (les pèlerins d'origine étrangère dominent le reste de l'année).
Les premiers écrits mentionnant laprédication de Jacques en Espagne remontent auVe siècle (parsaint Jérôme (345-420))[N 1]. En 419,saint Augustin soutient lui aussi la thèse de l'évangélisation de l'Espagne par saint Jacques mais à la fin duVe siècle, un ouvrageapocryphe (Histoire du combat apostolique) conteste cette hypothèse indiquant que Jacques aurait évangélisé la Palestine (et non l'Espagne). L'ouvrage, s'il est condamné par le papeGélaseIer (492-496), reste néanmoins en circulation et« toléré ». Vers la fin duVIe siècle, le texte est traduit enlatin et rediffusé en Occident. D'autres documents diffusés enOrient donnent les lieux d'évangélisation des différentsapôtres, sans jamais mentionner l'Espagne pour saint Jacques. De même, son lieu de sépulture indiqué serait en Orient, fluctuant entre laJudée,Césarée de Palestine, l'Égypte ou laLibye[3]. Ces textes sont repris auXIIe siècle et incorporés auCodex Calixtinus. En 650, les catalogues apostoliques (publiés en Orient) sont traduits en Occident mais avec des variantes pour certains apôtres ; par exemple, l'Espagne est attribuée à saint Jacques (au lieu de Judée ou Palestine) mais sa tombe est toujours située en Orient[N 2]. Appuyé par cet écrit, la thèse de l'apostolat de saint Jacques en Espagne s'accrédite définitivement de plus en plus en Occident au début duVIIIe siècle[N 3]. Après laconquête de l'Espagne par les musulmans et avant la découverte du tombeau, leculte de saint Jacques se développe dans les zones restées sous contrôle des royaumes chrétiens. Ainsi, avant la fin duXIIIe siècle, unefête de Saint Jacques est inscrite aucalendrier liturgique espagnol le, alors qu'elle n'existait pas auparavant[4].
D'après la tradition, la redécouverte« miraculeuse » d'un tombeau en Galice est l'œuvre de Pelagos (ou Pelagius),ermite vivant dans les bois près de la future ville de Compostelle, vers 813[10]. Pélage aurait eu unerévélation, durant son sommeil, de l'emplacement du tombeau. Il aurait été guidé par une« pluie d'étoiles » vers le lieu et y aurait découvert untumulus sépulcral (uncompositum, « cimetière »), lieu nommé depuiscampus stellarum (« champ des étoiles »), la légende voulant que« Compostelle » vienne d'un de ces deux termes latins[11].
L'ermite en avertitThéodomir(en),évêque d'Iria Flavia (aujourd'hui une paroisse rurale près dePadrón), qui y découvre vers 820-830 selon l'historiographie traditionnelle[11], le tumulus,« édicule sépulcral » dans un cimetière d'époqueromaine, contenant la tombe de trois personnes décapitées qu'il identifie comme saint Jacques et deux de ses compagnons, Athanase et Théodore. À la suite de cette révélation mystérieuse et après concertation, l'Église locale déclare qu'il s'agit« du tombeau del'apôtre Jacques, frère deJean l'Évangéliste et premier apôtremartyr de la chrétienté ». Aussitôt avisé, le roiAlphonse II y fait édifier uneéglise dédiée à saint Jacques (bâtie à l'emplacement de cette découverte) et abritant ses reliques. D'autres églises seront construites plus tard : une église dédiée àJean le Baptiste et lemonastère de San Pelayo de Antealtares(es). Le roi encourage également lepèlerinage sur le lieu[12],[4]. Il est à noter que les premiers écrits (829, 844 et 854) citant la découverte desreliques ne fournissent aucun détail sur le déroulement de la découverte. Il faut attendre 1077 pour trouver un texte en relatant les conditions[4].
Une autre tradition jacobéenne évoque l'invention du tombeau sans la tête (de l'apôtre). La récupération (ultérieure) de la tête de Jacques s'inscrit dans la tradition typique du vol de reliques : vers 1100, lors d'unpèlerinage à Jérusalem,Maurice Bourdin, moinebénédictin d'Uzerche devenu archevêque deBraga, aurait subtilisé la tête de l'apôtre Jacques dans une église de laville sainte. Celle-ci aurait été rapidement récupérée par l'évêque de Compostelle[16].
Le mot de "Santiago" est le résultat de la contraction latine "Sancti Iacobi" (littéralement "San Jacobo" en Espagnol), qui devient "Sant Yago", ou encore "Sant Iago" envieux castillan, avant que ceux-ci ne forme qu'un seul prénom[18].
Le mot« Compostelle » ou "Compostella" a une origine plus incertaine :
une tradition bien répandue fait référence à "Campus Stellae" ou« champ des étoiles », en référence à la« pluie d'étoiles dans le ciel » vue par l'ermite lors de la découverte de la tombe, d'après la légende[12],[7] ;
Représentation traditionnelle de saint Jacques en "Matamore".Peinture montrant saint Jacques combattant les Maures, parGiambattista Tiepolo (musée des beaux-arts de Budapest).
Cettelégende apparaît tardivement dans l'historiographiecastillane.« C’est un chanoine de Saint-Jacques de Compostelle qui, vers 1170, « copie », dit-il, un diplôme deRamire Ier dans lequel le souverain remercie le saint pour l’intervention miraculeuse qui lui a donné la victoire »[21]. Le premier à s'y référer est l'évêqueLuc de Tuy dans sonChronicon mundi de 1236[22]. Il raconte que, au plus fort de la mêlée, apparaît un cavalier chevauchant un blanc destrier, portant un étendard blanc frappé d'unecroix rouge. Toujours selon la légende, la fougueuse apparition donne l'avantage aux combattants chrétiens, qui reconnaissent en elle saint Jacques, le plus« bouillant » des apôtres duChrist, qui, à partir duXVIe siècle, sera souvent représenté en statue, monté sur un cheval blanc, frappant de sonépée un ou plusieurs guerriersmusulmans. La tradition (ou la légende), donnent saint Jacques présent sur de nombreux autres champs de bataille, au côté des armées chrétiennes et leur apportant la victoire contre les troupes musulmanes (Simancas en 939,Coïmbre en 1064,Ourique en 1139,Las Navas de Tolosa en 1212, auSalado en 1340)[23].
On voit dans cet épisode légendaire l'origine du fameux cri de guerre« ¡Santiago, cierra España ! »[23], équivalentespagnol du« Montjoie, saint Denis ! »français ou du« Prény, Prény »lorrain.
Unordre militaire est dédié à saint Jacques : l'ordre de Santiago (Santiago est la contraction deSant etIago, soit « saint Jacques »). Cet ordre est créé vers 1160 pour participer à laReconquista et non pour la protection des pèlerins comme il est souvent affirmé à tort[18].
L'ouvrage le plus ancien évoquant le pèlerinage de Saint-Jacques est leCodex Calixtinus qui est daté d'environ 1150. Il est le fruit du rassemblement de textes épars dans unmanuscrit connu sous le nom deCodex Calixtinus pour assurer ladévotion à l'apôtre et la promotion de Saint-Jacques-de-Compostelle.
Le dernier livre incorporé auCodex Calixtinus indique sommairementquatre routes en France, les chemins deParis, deVézelay, duPuy et d'Arles qui fusionnent pour trois d'entre eux àOstabat dans lesPyrénées-Atlantiques, puis àPuente la Reina en Espagne, pour former lecamino francés[N 6]. Il y détaille les étapes mais donne aussi des renseignements sur les régions traversées et leurs populations. Ce livre n'a pratiquement pas été connu en Europe avant son édition (en latin) en 1882. C'est laphilologueJeanne Vielliard qui lui a donné le titre deGuide du pèlerin dans sa traduction de 1938. Depuis, il est considéré, à tort, comme l'ancêtre des guides des pèlerins contemporains.
À la fin duXVIe siècle, à la suite des attaques répétées ducorsaire anglaisFrancis Drake lors de laguerre anglo-espagnole sur les côtes galiciennes, les autorités compostellanes redoutent qu'il ne mène une attaque sur la ville pour voler les précieuses reliques. Elles décident donc de cacher les reliques en un lieu tenu secret. Cette cachette est finalement perdue et il faudra desfouilles archéologiques complètes sous lechœur de la cathédrale (1878-1879) pour retrouver le tombeau« original » d'où avaient été extraites les précieuses reliques, ainsi que les reliques elles-mêmes, entreposées dans une niche sommaire à un mètre sous le sol de la cathédrale[25].
L'authentification de ces reliques pose question. Une comparaison est faite entre le crâne retrouvé et une partie du crâne prélevée en 1138 et offerte à l'évêque d'Atto dePistoia. Le procès canonique conclut que ces reliques« retrouvées » sont bien les reliques de saint Jacques vénérées à Compostelle depuis leMoyen Âge. Le papeLéon XIII, dans sabulleDeus Omnipotens du, confirme l'authenticité de ces reliques. Très vite, certains contestent les« fondements historiques de l'apostolat de saint Jacques en Espagne »[N 7] et vont même jusqu'à émettre l'hypothèse que le tombeau découvert en 813 pourrait être le tombeau de l'évêque d'Avila (Priscillien), décapité en 385. Cette thèse et ces débats vont faire couler beaucoup d'encre[26]. Cette hypothèse est combattue par le professeur Isidoro Milan, qui, lors d'une fouille en 1988, découvre sous la cathédrale de Compostelle une inscription encaractères grecs, datée duIer siècle et faisant référence à un disciple de saint Jacques : Anastase[27] (ce qui pourrait rendre ainsi« plausible » l'authenticité des reliques jacquaires dans la tombe découverte auIXe siècle).
À l'époque, les musulmans n'occupent que les régions situées au sud de la cordillère centrale ouSierra de Guadarrama. Les premiers pèlerins arrivent par voie maritime ou empruntent l'anciennevoie romaine au sud de laCordillère Cantabrique. Les pèlerins sont soumis à différentes menaces comme les attaques desNormands au Nord, lesrezzous des seigneurs musulmans (comme l'attaque d'Almanzor en 997 qui rase la ville de Santiago), sans parler des loups ou autres brigands[28]. Par exemple, vers 960,Raymond II,comte de Rouergue est tué par lesSarrasins lors de son pèlerinage[29]. Avec la reconquête et l'extension au sud des royaumes espagnols, une nouvelle route« officielle » se met en place à partir de la fin duXIe siècle : leCamino francés. Après laprise de Jérusalem par lesTurcs auXIe siècle et la difficulté (voire l'impossibilité) pour les pèlerins chrétiens de se rendre àJérusalem[20], il ne reste plus à la chrétienté européenne que deux grands pèlerinages :Rome et Saint-Jacques, ce qui développe d'autant cette voie de pèlerinage[29].
Les pèlerins avaient pour coutume de rapporter comme témoignage de leur voyage descoquilles depecten, qu'ils fixaient à leur manteau ou à leur chapeau, d'où le nom de « coquilles Saint-Jacques » donné par la suite à cesmollusques. La coquille Saint-Jacques était, à l'issue du voyage, le signe qu'un homme nouveau rentrait au pays. Elle deviendra l'un des attributs reconnaissables du pèlerin, avec lebourdon, la besace et le chapeau à larges bords. La coquille fut parfois gravée dans la pierre sur lesfrontons ou leschapiteaux des églises[N 8].
Sur les chemins de Compostelle qui canalisent les pèlerins, les infrastructures se développent. Si de nombreux éléments (routes, ponts, hôtels[N 9]) sont créés spécifiquement pour répondre aux besoins des pèlerins, ce n'est pas systématiquement le cas, ces axes étant également utilisés pour le commerce et la circulation des personnes[30]. Desabbayes, hôpitaux et refuges sont ouverts sur les voies de circulation des pèlerins pour leur accueil matériel et spirituel, tant par des ordres monastiques que par des rois ou même des particuliers[31],[N 10].
laguerre de Cent Ans en France (avec l'afflux de brigands sur les chemins lors des courtes périodes de trêves) ;
laréforme protestante qui discrédite le« culte des reliques », puis les guerres de religion ;
les conflits entre la France et l'Espagne, qui impactent la circulation des pèlerins (parfois soupçonnés d’espionnage) ;
les complications administratives[N 12] pour les pèlerins mises en place parLouis XIV, qui ira jusqu'à interdire aux sujets de son royaume tout pèlerinage dans un royaume étranger (ce quide facto interdit le pèlerinage jacquaire) ;
La« redécouverte des reliques » en 1879, puis leur authentification en 1884, relance l'idée de pèlerinage.
LepapeLéon XIII authentifie la découverte des ossements retrouvés sous la cathédrale par l'archevêque de Compostelle comme étant les reliques de saint Jacques. Dans salettre apostolique de 1884Deus omnipotens, il rappelle avec force détails l'origine de Compostelle, reposant sur« une tradition orale constante, répandue partout, qui remonte jusqu'aux temps apostoliques et confirmée d'ailleurs par des lettres publiques de nos prédécesseurs », évoquant à plusieurs reprises la présence à Compostelle du tombeau de l'apôtre, sans la mettre endoute[36].
Il existe plusieurs publications récentes de récits de pèlerinages[N 14], depuis lesannées 1970, et plusieurs films[N 15] (parfois avec un large succès) qui popularisent le pèlerinage et incitent un public toujours plus large à prendre la route. L'augmentation des centres d'hébergement facilite et démocratise l'accès du chemin à un public peurandonneur.
L'un des chemins pour Compostelle est bien identifié en Espagne : leCamino francés. Il était la voie de communication fréquentée du nord de l'Espagne, après laReconquista, pour favoriser le repeuplement des royaumes du Nord. Cette voie conduisait à Compostelle ; tous ceux qui l'ont empruntée n'allaient sans doute pas jusqu'enGalice.
Les mots les plus fréquemment échangés par les pèlerins sonthola (« bonjour »),buen camino (« bon chemin »),ultreïa (expression latine qui apparaît notamment dans un poème duCodex Calixtinus :Herru Sanctiagu, Gott Sanctiagu, E Ultreia, e suseia, Deus aia nos qui peut se traduire par :« Monseigneur saint Jacques, Bon saint Jacques, allons plus loin, plus haut, Dieu nous aide » -ultreïa étant un cri d'encouragement à aller plus loin)[38].
Depuis lesannées 1990, le pèlerinage de Saint Jacques connaît une forte croissance de fréquentation, de près de 11 % par an, avec des pics marqués lors desannées jacquaires (en moyenne, 100 000 pèlerins en plus que l'année précédente)[42],[43]. À peine 10 000 en 1992, les pèlerins sont 50 000 en l'an 2000, plus de 200 000 en 2013, 300 000 en 2018, 430 000 en 2022 (année jacquaire, prolongeant celle de 2021), 438 000 en 2023[44] et 496 000 en 2024[45]. Lapandémie de Covid-19 entraîne une chute brutale la première année, puis la fréquentation retrouve en deux ans la tendance générale battant le précédent record. Le Bureau d'accueil des pèlerins (Oficina de Acogida de pereginos) met à jour mensuellement les statistiques d'arrivée des pèlerins[46]. En 2022, 2023 et 2024, la fréquentation du pèlerinage atteint de nouveaux records[47]. Ces records historiques d'affluence constituent néanmoins un défi majeur pour la ville de Saint-Jacques-de-Compostelle[48] en termes d'accueil et de promiscuité avec les habitants[49],[50],[51],[52],[53].
Les pèlerins se rendent à Saint-Jacques-de-Compostelle à pied ou à vélo, parfois à cheval ou même en fauteuil roulant[N 16]. Des statistiques détaillées[54] sont tenues à jour par ce même bureau des pèlerins[55].
Répartition par hommes/femmes des pèlerins (en 2017)
hommes: 51%
femmes: 49%
Mode de pèlerinage (en 2017)
à pied: 92,5%
à vélo: 7,3%
à cheval (ou autre): 0,2%
Motifs du pèlerinage (en 2017)
Religieux: 43%
Spirituel: 47%
non religieux: 9%
Ainsi, en 2017[N 17], 301 036 randonneurs-pèlerins y ont été enregistrés, dont 43 % environ dans un but (déclaré) religieux, 47 % pour raison spirituelles et 9 % pour raisons sportives ou autre[56],[N 18]. Leratio hommes/femmes est d'environ 55 % d'hommes et 45 % de femmes[N 19]. Le mode de déplacement est majoritairement« à pied » (entre 80 et 90 %)[N 20] et à vélo (10 à 20 %)[N 21]. On note également la présence de quelques pèlerins à cheval (moins de 0,5 % des effectifs), ainsi que quelques pèlerins en fauteuil roulant (de quelques dizaines à une centaine par an)[56].
Principales villes de départ des pèlerins (en 2023)
Sarria: 30,9%
Porto: 10,9%
Tui: 7,7%
Saint-Jean-Pied-de-Port: 7,5%
Ferrol: 5,4%
Valença do Minho: 3,4%
Oviedo: 2,9%
Virgo: 2,3%
Leon: 1,9%
Cebreiro: 1,6%
Bayonne: 1,5%
Lugo: 1,4%
Irun: 1,3%
Ponferrada: 1,2%
Roncevaux: 1%
Ourense: 0,9%
Astorga: 0,8%
Le Puy: 0,8%
Autres villes: 16,7%
Principaux pays d'origine des pèlerins (en 2023)
Espagne: 44,8%
États-Unis: 7,3%
Italie: 6,5%
Allemagne: 5,5%
Portugal: 4,7%
France: 2,4%
Grande-Bretagne: 2,4%
Mexique: 1,9%
Corée du Sud: 1,7%
Irlande: 1,6%
Australie: 1,5%
Canada: 1,5%
Brésil: 1,4%
Pays-Bas: 1,3%
Pologne: 1,3%
République Tchèque: 1,1%
Argentine: 1%
Autres pays: 13,2%
La fréquentation de tous les chemins augmente d'année en année, mais celle ducamino francés augmente moins vite que les autres et son importance relative diminue (84 % en 2005, mais 60 % en 2017). La plus grosse progression se fait sur lecamino portugués (6 % en 2005 à 20 % en 2017), avec un nombre de pèlerins multiplié par 8 en 10 ans (de 5 500 en 2005 à 43 000 en 2015). Lecamino del Norte voit son trafic multiplié par 4 sur la même période (3 800 en 2005 à 15 800 en 2015)[56].
Saint-Jean-Pied-de-Port.
Les villes de départ les plus fréquentes sont surtout des villes proches de Saint-Jacques-de-Compostelle, permettant ainsi de réaliser le pèlerinage en quelques jours[N 22]. Les principales villes de départ sont donc situées à une centaine de kilomètres de Santiago, sur les différents chemins :Sarria,Ponferrada,O Cebreiro etAstorga sur lecamino francés ;Ferrol sur lecamino inglés.
Les grands pôles de départ situés en France ne rassemblent que peu de pèlerins - à l'exception duPuy-en-Velay àCahors (via Podiensis) qui compte 3 134 pèlerins (soit 1 %) :
Plus de 20 000 pèlerins ont assisté à lamesse de départ à la cathédrale du Puy en 2023 mais beaucoup d'entre eux font le chemin en plusieurs fois et d'autres ne vont pas jusqu'au bout[57],[58].
ÀSaint-Jean-Pied-de-Port, près de 60 000 pèlerins ont été enregistrés au bureau des pèlerins en 2023 et 2024[59].
Le recensement des arrivants révèle également des pèlerins partis au-delà de la France, en amont : 2 deRussie, 1 deFinlande, 42 dePologne, 578 desPays-Bas[56] ou 2 deJérusalem, en 2014.
L'Espagne fournit le contingent de pèlerins le plus important (46 % en 2015)[N 25], les pays voisins européens fournissent le gros des effectifs (Italie : 8,4 % ; Allemagne 7,1 % ; Portugal 4,7 %, France 3,8 %), avec quelques contingents significatifs de pays éloignés (États-Unis 5,2 %[N 26] ;Canada 1,6 % :Corée du Sud 1,5 % ;Brésil 1,5 %). Les statistiques 2015 recensent180 pays différents, y compris des pays duMaghreb et de l'Arabie[56].
Les pèlerins arrivent majoritairement en été à Saint-Jacques-de-Compostelle et les mois d'hiver sont les plus creux. Il n'y a cependant pas de trêve hivernale, avec tout de même plusieurs dizaines de pèlerins par jour même en janvier (à comparer aux près de 3 000 pèlerins quotidiens du mois d'août). Il est à noter que les pèlerins espagnols sont majoritaires en juillet et août (60 %), alors que le reste de l'année, ce sont les pèlerins d'origine étrangère qui dominent (de 59 à 70 % en mai-juin et septembre-octobre)[46],[60].
Le carnet de pèlerin est un document qui s'apparente à un passeport et comporte un relevé d'itinéraire. Il a deux fonctions :
Permettre à son porteur de justifier de sa qualité de pèlerin donc de bénéficier des avantages accordés à ceux-ci, en particulier l'accès à certains gîtes. Si hors d'Espagne, les gîtes jacquaires acceptent de recevoir des pèlerins sans ce carnet, en Espagne, aucunAlbergue de los Peregrinos (auberge des pèlerins) n'accepte de pèlerins non munis du précieux sésame ;
Récolter à chaque étape un tampon(sello) et l'indication de la date de passage permettant à son porteur de justifier l'itinéraire parcouru. Cette justification lui permet d'obtenir laCompostela à son arrivée à Compostelle. La condition est d'avoir parcouru au moins les 100 derniers kilomètres à pied (ou 200 km à vélo) et de les avoir fait valider sur son carnet du pèlerin.
Ce document est connu sous différentes dénominations. L'appellation espagnole estcredencial, francisée encrédencial (mais on trouve d'autres orthographes[61]). En 1998, l'Église de France a défini un carnet de pèlerin spécifique dénommé « créanciale » qu'elle souhaite remettre en mains propres aux futurs pèlerins.
Depuis novembre 2019, l'Église et la Fédération Française des Associations des Chemins de Saint Jacques de Compostelle (FFACC) laïque ont signé un accord pour proposer une « credencial » (selon le terme espagnol) commune, il ne sera plus question désormais de créantial et de crédentiales et le pèlerin pourra les trouver aussi bien à son diocèse qu’auprès de l'association la plus proche de chez lui[réf. nécessaire].
Le carnet de pèlerin n'est pas obligatoire pour obtenir laCompostela. Il suffit d'une justification de l'itinéraire parcouru qui peut être apportée par exemple sur le carnet de route du pèlerin. Cependant, du fait de l'encombrement des gîtes, il est néanmoins prudent que le pèlerin qui souhaite en bénéficier se procure un carnet.
Credencial d’un pèlerin dont le pèlerinage à vélo commence à Compiègne.
La Fédération française des Associations des Chemins de Saint Jacques de Compostelle fédère la plupart des associations jacquaires de France, soit une cinquantaine représentant 7 000 adhérents en 2020[réf. nécessaire].
Il est possible d'obtenir un carnet en faisant appel au Service des pèlerinages de sondiocèse ou à une association locale de pèlerins. La plupart des associations les délivrent en échange d'une adhésion, pratique intéressante à la fois pour le pèlerin et pour l'association. Les modèles de carnets des associations reflètent la grande diversité de celles-ci. L'Église donne la credancial mais vend un mode d'emploi. Certains prestataires vendent des carnets de pèlerin.
Au tout début de la credancial, l'identité du pèlerin est précisée. Puis, une recommandation aux différentes autorités, civiles et religieuses, est faite avant le départ. Cette recommandation est fournie par l'association, le service ayant procuré la créantialeou par laparoisse de laquelle relève le pèlerin.
Le nombre grandissant de pèlerins et les facilités d'éditions multiplient les publications de mémoires, souvenirs ou autres carnets de routes. Parmi ces écrits, certains thèmes sont récurrents.
Même si« tous les gens qui marchent sur le chemin viennent forcément y chercher quelque chose »[62], ce motif du départ est souvent difficile à exprimer pour le pèlerin :
François Desgrandchamps[N 27] déclare« on ne sait pas pourquoi on part, mais un jour, cela s'impose, c'est une évidence »[63] ;
Antoine Bertrandy[N 28] :« avant de décider de partir vers Compostelle, je pouvais donner cent raisons de me lancer […] une fois la décision prise, je n'étais plus capable d'en formuler aucune »[64].« La question du pourquoi est en effet mouvante et le paradoxe du pèlerinage de Compostelle est que, plus on avance, plus la réponse à la question se précise. […] ce n'est qu'en arrivant à son chevet que celui-ci révèle son mystère et, de la sorte, la raison véritable de notre voyage [se révèle] »[65] ;
Jacques Clouteau[N 31] indique être revenu avec« une forme physique éblouissante, le cœur solide et les muscles durs »[69]. Si Antoine Bertrandy fait également le constat qu'il est rentré en meilleur santé et forme physique qu'il n'est parti[70], il note néanmoins que la présence de plusieurs tombes le long du chemin témoignent du fait que certains pèlerins« n'arrivent pas à destination ».
D'après Luc Andrian et Gilles Donada, le chemin de Compostelle pourrait avoir le même but qu'unepsychothérapie, ils l'appellent la« caminothérapie »[71]. A. Bertrandy abonde en leur sens :« si j'en crois mon expérience personnelle, partagée j'en suis certain par beaucoup, la dimension thérapeutique de ce long voyage est indéniable ». Il ajoute :« ça ne fait plus aucun doute désormais, une paire de solides chaussures et un peu de courage sont bien plus efficaces que des centaines d'heures passées étendue sur un sofa, aussi moelleux soit-il »[72]. Pour J. Clouteau, ce pèlerinage a changé pour lui« sa vision du monde » :« dans la tête, beaucoup de choses sont remises à leur vraie place » ; il précise : beaucoup d'artifices de notre vie quotidienne ditecivilisée paraissent désormais superflus[69].
Bertrandy ajoute :« Désormais, plus rien ne sera tout à fait comme avant »[73],« je peux revenir chez moi. Ni neuf, ni nouveau, mais plus fort. Sublimé et rayonnant de confiance et de joie »[74].« Atteindre Compostelle c'est l'apothéose du pèlerin. […] C'est aussi la mort du pèlerin comme métaphore […] comme une étape vers une autre aventure de soi. Le prolongement de son chemin personnel avec plus de force, de joie et de confiance. C'est peut-être ça le message de l'apôtre à nos âmes : Ne te mens pas ! Deviens toi-même ! Sois joyeux ! »[73].« C'est une expérience qui porte bien au-delà de Santiago. Qui enveloppe de bienveillance. De bienveillance envers autrui et surtout, envers soi-même »[74].
Plusieurs pèlerins déclarent avoir fait une rencontre spirituelle (plus ou moins forte). Ainsi, si Antoine Bertrandy déclare modestement« Sur la route, la Présence emplit tout. […] Nous n'étions plus rien sur le chemin […] pourtant tout nous a été donné »[73], il relate également dans son récit, sa rencontre avec Samuel, un pèlerin qui a fait« une découverte de la foi » sur le chemin. Il décrit Samuel, habité lors de ses retours (il fait le pèlerinage par tronçon chaque année), d'un« calme mystique » qui l'aide à être plus ouvert à sa femme et à ses enfants, ce qui étonne les siens (profondémentathées)[75].
Pour sa part, Jean-Marc Potdevin n'hésite pas, dans son ouvrage, à témoigner d'une conversion fulgurante, d'une expérience mystique (alors qu'il étaitagnostique) qu'il compare à une plongée dans la6e demeure duChâteau intérieur deThérèse d'Avila[76].
Des femmes sont victimes deharcèlements et d'agressions sexuelles dans des secteurs isolés deschemins de Compostelle en France, en Espagne ou au Portugal. En,The Guardian publie les témoignages de neuf femmes victimes d'agressions sexuelles. Pour Lorena Gaibor, fondatrice du site forum en ligne Camigas qui met en relation des pèlerines :« Le harcèlement sexuel est endémique sur le Camino »[77],[78].
La transformation physique et psychologique demande du temps, ainsi comme de nombreux autres pèlerins, Jean-Christophe Rufin déclare qu'« il faut du temps au pèlerin pour être transformé, cela ne peut se faire en huit jours »[79]. Antoine Bertrandy pour sa part estime qu'il y a une différence énorme entre le pèlerin qui ne fait que quelques jours de marche (ou une semaine) et celui qui part pour un mois. De même, il estime que celui qui part pour deux ou trois mille kilomètres vivra une expérience beaucoup plus profonde et transformante[80]. Gérard Trèves qui après avoir fait un premier pèlerinage, repart quelque temps plus tard pour refaire le pèlerinage[N 32] sur neuf mois, aller et retour ; ce second pèlerinage le transformerait complètement[81].
En plus du temps, lesilence est un élément important de la transformation :« les bienfaits de la marche ne se révèlent vraiment que lorsque l'on est seul »[82].
Un point qui surprend certains pèlerins sur le chemin, est la présence de marcheurs qui réalisent pour la énième fois le même pèlerinage. Cette envie de refaire le chemin est raconté par Patrick Krochmalnik[N 33], qui, une fois rentré chez lui, déclare qu'il ne repartira pas (comme le font d'autres pèlerins) et qu'il« range ses chaussures définitivement » mais quelques années plus tard, il note enpost-face de son livre :« il faut que je refasse le chemin […] je partirai pour autre chose, mais quoi ? »[83]. Jacques Clouteau, qui a réalisé de multiples randonnées, affirme :« le virus du voyage ne se guérit pas, le malade finit toujours par repartir »[84].
Jean-Christophe Rufin conclut son récit ainsi :« c'est une erreur ou une commodité de penser qu'un tel voyage n'est qu'un voyage et que l'on peut l'oublier, le ranger dans une case. Je ne saurais pas expliquer en quoi le chemin agit et ce qu'il représente vraiment. Je sais seulement qu'il est vivant […] c'est bien pour cela que, d'ici peu, je vais reprendre la route. Et vous aussi »[85].
Quelques pèlerins célèbres ayant fait le pèlerinage :
Godescalc, évêque duPuy-en-Velay, en 951, premier pèlerin non espagnol connu pour avoir fait le pèlerinage. À son retour, il encourage ses fidèles à faire eux aussi le pèlerinage de saint Jacques[86],[87] ;
le papeJean-Paul II, en août 1989, organise lesIVe JMJ à Saint Jacques et relance le pèlerinage jacquaire[90]. Sur le Monte Gozo une grande sculpture de bronze célèbre son passage.
Ce monument au Monte do Gozo indique aux pèlerins qu'ils sont bientôt arrivés à destination. Il rappelle également le passage de deux pèlerins célèbres :François d'Assise etJean-Paul II.
Suivant leurs vœux et leurs possibilités, les pèlerins adaptaient leur itinéraire pour aller prier des corps saints, sans toujours suivre les itinéraires les plus directs. En 1998, la France a demandé à l'UNESCO l'inscription sur la liste duPatrimoine mondial de71 monuments jugés représentatifs des chemins de Compostelle. Ces monuments et7 tronçons dechemins de grande randonnée ont été retenus par l'UNESCO et inscrits comme « Un bien unique » dénommé « Chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle en France ».
↑Une autre légende rapportée par leCodex fait état d'un navire en pierre ou du saint venu de Jérusalem assis sur un rocher traversant les vagues, une explication rationnelle voudrait qu'il s'agisse d'un bateau commercial transportant une cargaison de pierre.
↑« Il y a quatre routes qui, menant à Saint-Jacques, se réunissant en une seule à Puente la Reina, en territoire espagnol ; l'une passe par Saint-Gilles du Gard, Montpellier, Toulouse et le Somport ; une autre par Notre-Dame du Puy, Sainte-Foy de Conques et Saint-Pierre de Moissac ; une autre traverse Sainte-Marie-Madeleine de Vézelay, Saint-Léonard en Limousin et la ville de Périgueux ; une autre encore passe par Saint-Martin de Tours, Saint-Hilaire de Poitiers, Saint-Jean d'Angély, Saint-Eutrope de Saintes et la ville de Bordeaux. La route qui passe par Sainte-Foy, celle qui traverse Saint-Léonard et celle qui passe par Saint-Martin se réunissent à Ostabat et après avoir franchi le col de Cize, elles rejoignent à Puente la Reina celle qui traverse le Somport ; de là un seul chemin conduit à Saint-Jacques ».
↑Certaines sources évoquent les chiffres de 200 000 pèlerins à 500 000 pèlerins accueillis dans la cathédrale (chaque année).
↑Guillaume Manier, en 1726, rapporte également le risque d'être saisi par les forces de l'ordre et envoyé dans les colonies pour les peupler. voirChemins de Compostelle (2009),p. 58-59.
↑Nous pouvons citer :Il est un beau chemin semé d'épines et d'étoiles de Jacques Clouteau,Immortelle randonnée deJean-Christophe Rufin oucompagnons de Compostelle de René Crozet.
↑À noter également la mise au point d'une« Randoline » par les associations de pèlerins afin de permettre le déplacement, tracté par un âne, des personnes handicapées. Voir :« description du véhicule », surrandoline.com(consulté le).
↑Pour les dernières statistiques 2019, se reporter aurapport 2019.
↑Ce ratio est assez stable sur les dix dernières années : environ 40 % de motif religieux (pèlerinage), 50 % de motifs spirituels ou religieux, et moins de 10 % pour les autres motifs.
↑Ces 5 dernières années le pourcentage de femmes progresse passant de 40 % à plus de 45 %, avec un record en 2015 à 47 %.
↑Saint-Jean-Pied-de-Port est situé à une étape de marche de l'abbaye deRoncevaux, qui est situé en Espagne, à quelques kilomètres de la frontière.
↑Ces deux villes sont également situées à quelques jours de marche de Santiago.
↑Le taux de pourcentage de pèlerins espagnols peut atteindre et dépasser les 70 % lors des années jacquaires. En dehors de ces années particulières, il est stable autour des 50 %.
↑Après la sortie du filmThe Way en 2010, le nombre de pèlerins américains a connu une forte hausse.
↑François Desgrandchamps est parti duPuy en Velay en 2009
↑Antoine Bertrandy est parti de Saint-Jean-Pied-de-Port en 2013.
↑Lupa, appelée aussi Luparia ; le nom de cette matrone appartenant à l'aristocratie romaine de la région deLugo évoque la louve alors que Lugo, chef-lieu en Galice, a une étymologie préromaine basée sur le dieuLug habituellement associé à un chien, là encore une contamination entre les différentes traditions.
↑JacquesClouteau,Il est un beau chemin semé d'épines et d'étoiles : moi, Ferdinand, roi des ânes et roi d'Aragon, j'ai traîné un fêlé 1700 km sur le chemin de Compostelle, du Puy-en-Velay à Santiago, et c'était bien, Les Sables-d'Olonne, Les éditions du vieux crayon,, 352 p.(ISBN978-2-916446-18-9),p. 37.
↑ab etcPhilippe Martin,Les secrets de Saint-Jacques-de-Compostelle, La Librairie Vuibert,,p. 39
↑a etbAndréGeorges,Le pèlerinage à Compostelle : en Belgique et dans le Nord de la France. Suivi d'une étude sur l'iconographie de saint Jacques en Belgique., Bruxelles, Palais des Académies,,p. 3.
↑Nomparde Caumont, GuillaumeManier, JeanBonnecaze, ChristineHenry et Jean-PierreVialle,Chemins de Compostelle : Trois récits de pèlerins partis vers Saint-Jacques 1417- 1726- 1748, Paris, Cosmopole,, 227 p.(ISBN978-2-84630-043-8),p. 223.
↑Préface du livreDanieleBelorgey et YvonBoelle,Sur les chemins de Saint-Jacques-de-compostelle, Arcueil, Sélection Reader's Digest,, 239 p.(ISBN978-2-7098-2426-2)
↑Jean-MarcPotdevin,Les mots ne peuvent dire ce que j'ai vu : l'expérience mystique d'un business angel, Paris, éditions de l'Emmanuel,, 192 p.(ISBN978-2-35389-172-6)
↑a etbJacquesClouteau,Il est un beau chemin semé d'épines et d'étoiles : moi, Ferdinand, roi des ânes et roi d'Aragon, j'ai traîné un fêlé 1700 km sur le chemin de Compostelle, du Puy-en-Velay à Santiago, et c'était bien, Les Sables-d'Olonne, les éditions du vieux crayon,, 352 p.(ISBN978-2-916446-18-9),p. 346
↑GérardTrèves,Marcher pour apprendre à aimer : Saint-Jacques-de-Compostelle : Témoignage de 4000 km à pied sur le chemin des étoiles, Challes-les-Eaux, Trèves édition,, 474 p.(ISBN978-2-9535826-0-4).
↑Nompar de Caumont,Chemins de Compostelle : Trois récits de pèlerins partis vers Saint-Jacques 1417- 1726- 1748, Paris, Cosmopole,, 227 p.(ISBN978-2-84630-043-8),p. 140.
Père Georges Berson,Avec saint Jacques à Compostelle(ISBN2-220-05603-1)
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Yves Morvan,Une page de l'histoire des chemins de Saint-Jacques en Haute-Auvergne inVivre en moyenne montagne: Éditions du CTHS, 1995(ISBN2-7355-0293-7)
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Nompar de Caumont,Chemins de Compostelle : Trois récits de pèlerins partis vers Saint-Jacques 1417- 1726- 1748, Paris, Cosmopole,, 227 p.(ISBN978-2-84630-043-8).
Denise Péricard-Méa (dir.),De la Bohême jusqu'à Compostelle Aux sources de l'idée d'union européenne, préface de Denise Péricard, introduction de Martin Nejedly, Atlantica, coll. « Autour de Compostelle », Biarritz, 2008(ISBN978-2-7588-0180-1). Contient : « Le projet du roi Georges de Podebrady (1464) » ; « Le voyage de Léon de Rozmital (1465-1467) ».
Denise Péricard-Méa (tr.),De Nuremberg à Grenade et Compostelle Jérôme Münzer, 1493, annotations de la traductrice, Atlantica, Biarritz, 2009.
Denise Péricard-Méa (dir.),Récits de pèlerins de Compostelle Neuf pèlerins racontent… 1414-1531), préface d'Ignacio Iñarrea Las Heras, La Louve, Cahors, 2011
Jean-Claude Bourlès (éd.),Guillaume Manier, un paysan picard à Saint-Jacques-de-Compostelle (1726-1727), Payot et Rivages, coll. « Petite Bibliothèque Payot-Voyageurs », Paris, 2002, 159 p.(ISBN2-228-89598-9).
René Crozet, pèlerinage en 1982 : "compagnons de Compostelle" aux éditions de Gergovie en 1989
JacquesClouteau,Il est un beau chemin semé d'épines et d'étoiles : moi, Ferdinand, roi des ânes et roi d'Aragon, j'ai traîné un fêlé 1700 km sur le chemin de Compostelle, du Puy-en-Velay à Santiago, et c'était bien, Les Sables-d'Olonne, les éditions du vieux crayon,, 352 p.(ISBN978-2-916446-18-9,lire en ligne)
Jean-MarcPotdevin,Les mots ne peuvent dire ce que j'ai vu : l'expérience mystique d'un business angel, Paris, Éditions de l'Emmanuel,, 192 p.(ISBN978-2-35389-172-6).
Humbert Jacomet, « L’« estrade du Gévaudan » – souvenirs et renaissance du pèlerinage de Saint-Jacques au Puy-en-Velay (XIXe siècle-XXe siècle) »,Cahiers de la Haute-Loire 2013, Le Puy-en-Velay,Cahiers de la Haute-Loire,.