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Oxyde de fer

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Pour les articles homonymes, voirFEO.

Poudre d'hématite α-Fe2O3. La couleur brune rougeâtre indique que le fer est à l'état d'oxydation +III.

Unoxyde de fer est uncomposé chimique résultant de la combinaison d'oxygène et defer.

Les oxydes de fer sont abondants dans la nature, soit dans des roches, notammentminerai de fer, soit dans lessols. Les oxydes de fer, surtout synthétiques, servent soit commepigments, soit pour leurs propriétésmagnétiques.

Typologie

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On classe les oxydes de fer selon l'état d'oxydation de leursatomes de fer :

Pédologie

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Les minéraux contenant du fer (principalement oxydes et hydroxydes de fer) font partie, après les argiles, des minéraux les plus importants du sol, jouant un rôle essentiel dans les processus depédogenèse. La diversité des minéraux contenant du fer est due :« à la large répartition de cet élément dans de nombreux types de roches ; à sa facilité de passage de l'état Fe(II) à Fe(III) et réciproquement en fonction des variations du potentiel redox ; à sa capacité à s'hydrater plus ou moins et à constituer ainsi des structures minérales variées, cristallisées ou non ; à son intervention dans de nombreux processuspédologiques, comme labrunification, lachéluviation, diversesoxydoréductionsetc. »[1].

Les oxydes de fer naturels colorent les sols
L'hématite,maghémite et lesoxyhydroxydes de fer,goethite,limonite,lépidocrocite donnent unecouleur du sol rouge fréquente autour de laMéditerranée et sous lestropiques. Lesocres à base de kaolinite-goethite donnent des sols jaunes, rouille, brun rougeâtre à brun foncé[2],[3].
Leur couleur permet d'en déterminer le degré dedrainage
Un sol jaune brun « rouillé » en profondeur indique un sol bien drainé ; une couleur grisâtre un mauvais draînage.

Oligoélément biodisponible

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De nombreux micro-organismes qui font partie dumicrobiote du sol comme les racines des plantes ont un rôle sur labiométéorisation. Ils participent à l'altération des roches et minéraux du sol en y solubilisant les métaux. Trois mécanismes agissent seuls ou en complément selon les espèces en cause et les conditions du sol : l'acidolyse, lacomplexolyse et la rédoxolyse[4],[5]. En milieuréducteuranoxique, unmicro-organisme à réduction dissimilatrice de métaux — qui a un métabolisme respiratoireaéro-anaérobie facultatif ouanaérobie strict — solubilise lefer ferrique fixé dans les oxydes de fer par le processus de rédoxolyse (dissolution par réduction), en l'utilisant commeaccepteur d'électrons pour sarespiration anaérobie ou en parallèle en complément defermentation. Certains champignons et bactéries de larhizosphère produisent des substances organiques complexant le fer — acides organiques impliqués dans l'acidolyse,chélateurs de typesidérophores impliqués dans la complexolyse quicomplexe le fer ferrique des oxydes — et permettent sa solubilisation[6].

Ces communautés microbiennes font partie des régulateurs principaux des formes du fer dans le sol. Elles rendent cet élément contenu dans des oxydes disponible pour d'autres organismes, le fer ayant un rôle d'oligoélément fondamental pour les êtres vivants, qui l'utilisent dans leurmétabolisme. Il sert aux animauxvertébrés pour produire l'hémoglobine[7].

Usage

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Pigments

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Source duRio Tinto, près de Nerva, en Espagne. La forte concentration en oxydes de fer rend l'eau rougeâtre.

Les oxydes de fer donnent toute une série de pigments utilisés dans lesbeaux-arts depuis les origines, puisqu'on en trouve dans des sépultures duPaléolithique moyen[8]; en Égypte ancienne, les oxydes de fer colorent le verre et les poteries[9].

La réputation de certaines terres à tendance jaune et rouge en raison des oxydes de fer qu'elles contiennent s'établit à laRenaissance. Les artistes ont appris depuis l'Antiquité à en modifier la couleur parcalcination[10], qui rend les oxydes de fer plus rougeâtres.

Les oxydes de fer naturels, mêlés d'argile, se désignent commeterres ouocres[11]. Lesocres se distinguent des terres par leur proportion plus faible en oxyde de fer (moins de 25 %), et, du point de vue de leur emploi, par leuropacité. On trouve :

  • laterre de Sienne : (PBr7 duColour Index), naturelle (jaunâtre) ou brûlée (rouge-orangée) ;
  • laterre d'ombre : (PBr7), naturelle (brune) ou brûlée (brun-rougeâtre), se distingue de la terre de Sienne par sa forte proportion en oxydes demanganèse, aux propriétéssiccatives pour l'huile ;
  • l'ocre jaune : (PY43) qui va du jaune verdâtre au jaune orangé ;
  • l'ocre rouge : (PR102) aux différentes nuances brun-rouge.

La production de pigments d'oxyde de fer synthétiques est attestée en Europe auXVIe siècle. Ils se connaissent d'abord sous les noms deCaput Mortuum etcolcotar entre autres. À la fin duXVIIIe siècle, les procédés de fabrication de pigments à base de fer donnent lescouleurs de Mars, rouge, jaune, violet (PRV3,p. 80). Ces couleurs chères rivalisent avec les pigments naturels[12]. Depuis le début duXXe siècle, les oxydes de fer naturels tendent à disparaitre au profit des oxydes de fer synthétiques[réf. souhaitée].

Parmi les pigments synthétiques, le sesquioxyde de fer (PR101) donne lerouge anglais ; avec de l'alumine, qui permet une certaine désaturation des couleurs et une amélioration de la transparence (PRV3,p. 135), il constitue lerouge de Mars. La teinte des pigments d'oxyde de fer varie selon le traitement de la matière parcalcination[13]. LeColour Index répertorie neuf procédés de production du rouge oxyde de fer. La plupart de ces procédés, utilisant des oxydes de fer sous-produits d'autres réactions chimiques industrielles, obtiennent d'abord un pigment jaune, noir ou brun, rougi ensuite par calcination (PRV3,p. 136).

La teinte de couleurs vendues sous le même nom commercial varie selon les fabricants ; assez peu en ce qui concerne les couleurs pour artistes[14], énormément quand il s'agit de décoration d'intérieur[15].

Les pigments oxydes de fer sontsolides et s'utilisent sans danger en peinture à l'huile. Les oxydes de fer rouges résistent bien à la chaleur, jusqu'à500 °C (PRV3,p. 134).

On utilise l'oxyde de fer encéramique pour colorer une pâte céramique, un émail. L'oxyde de fer est aussi présent naturellement dans certaines argiles — lesocres — comme la faïence rouge.

L'oxyde de fer micacé est un pigment naturel gris utilisé pour sa protection contre lacorrosion (PRV3,p. 132).

Dans la lutte contre lesfeux de forêt, les pompiers ajoutent auretardant dans l'eau que larguent desbombardiers d'eau de l'oxyde de fer, colorant naturel, afin de repérer les zones déjà traitées[16];

Colorant alimentaire

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Le codeE172 indique un oxyde de fer utilisé commecolorant alimentaire[17].

Enregistrement magnétique

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Article détaillé :Enregistrement magnétique.

Les oxydes de fer donnant des cristaux magnétiques sont à la base des enduits utilisés pour l'enregistrement magnétique.

Imagerie médicale

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L'imagerie médicale derésonance magnétique nucléaire utilise commeproduit de contraste des oxydes de fer, sous deux formes :

  • forme microparticulaires, ditesmall superparamagnetic iron oxide ou SPIO, de plus de 50 nanomètres.
    Les particules sont injectées dans les veines, pour détecter les lésions hépatiques de petite taille et accessoirement pour les caractériser.
    Une ingestion par la bouche permet aussi de diagnostiquer certains problèmes du tube digestif ;
  • formenanoparticulaire, diteultrasmall superparamagnetic iron oxide ou USPIO.
    Après administration intraveineuse, étant moins capturés par le foie et la rate, ils ont une demi-vie plasmatique assez longue (plus de36 heures). Les macrophages normalement présents dans les tissus (ganglions lymphatiques) ou en cas de pathologie (sclérose en plaques, rejet de greffe, plaque d’athérome, accident vasculaire cérébral, arthrite rhumatoïde, etc.) peuvent les assimiler.
    Ils sont utilisés pour détecter des
    cancers, desmaladies dégénératives etinflammatoires mais aussi pour les pathologiescardiovasculaires comme les plaques d'athéromes. Ce sont aussi desbiomarqueurs permettant de mesurer l'effet de certains traitements[18].

Ces oxydes sont, sous ces deux tailles différentes, souvent formulées avec dudextrane ou ses dérivés[19].

Parmi les nombreuses nanoparticules d’oxydes de fer existantes dans la chimie, certaines sont approuvées par laFood and Drug Administration pour un usage thérapeutique, comme le traitement de l'anémie[20]. Aux États-Unis, elles sont parfois aussi utilisées en radiologie en off label (utilisé pour une autre indication que celle approuvée par la FDA)[20] du fait de leur « effetsuperparamagnétique »[21].

Annexes

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Bibliographie

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Articles connexes

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Notes et références

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  1. Jean-MichelGobat, MichelAragno et WillyMatthey,Le sol vivant : bases de pédologie, biologie des sols, PPUR Presses polytechniques,,3e éd. (1re éd. 1998)(lire en ligne),p. 19.
  2. Patrick De WeverDe Wever et Jean-MarieRouchy,Peinture secrète et sacrée : l’ocre, EDP sciences,(lire en ligne),p. 7.
  3. MichelRobert et JacquesVaret,Le Sol : interface dans l'environnement : ressource pour le développement, Masson,,p. 17.
  4. (en) Larry Barton,Iron Chelation in Plants and Soil Microorganisms,Academic Press,, 506 p.(lire en ligne).
  5. (en) Jean-MichelGobat et MichelAragno,The Living Soil : Fundamentals of Soil Science and Soil Biology, Science Publishers,,p. 121-123.
  6. Jacques Berthelin, Cécile Quantin, Sébastien Stemmler et Corinne Leyval, « Biodisponibilité du fer dans les sols: rôle majeur des activités microbiennes »,Comptes Rendus de l’Académie d’Agriculture de France,‎(lire en ligne).
  7. Gobat, Aragno et Matthey 2010.
  8. PhilippeWalter et FrançoisCardinali,L'art-chimie : enquête dans le laboratoire des artistes, Paris,Michel de Maule,,p. 39.
  9. Ball 2010,p. 89-90.
  10. PhilipBall (trad. Jacques Bonnet),Histoire vivante des couleurs : 5000 ans de peinture racontée par les pigments [« Bright Earth: The Invention of Colour »], Paris, Hazan,,p. 51.
  11. Ball 2010,p. 200-201 ;Petit, Roire et Valot 2005,p. 133.
  12. JacquesBlockx,Compendium à l'usage des artistes peintres : Peinture à l'huile — Matériaux — Définition des couleurs fixes et conseils pratiques suivis d'une notice sur l'ambre dissous, Gand, L'auteur,(lire en ligne),p. 49.
  13. Blockx 1881,p. 49 ;www.artiscreation.com.
  14. Rouge anglais 063Caran d'Ache ;rouge anglais 339Rembrandt ;rouge anglais 627Sennelier ;rouge anglais (« light red ») 362Winsor & Newton.
  15. Lerouge anglais 150-32Auro rappelle plutôt le rouge des uniformes deHorse guards et en général destuniques rouges, autrefois obtenu à partir de lagarance ou decochenille.
  16. PierreSchneider et RomainBaheux (Propos recueillis par), « Incendies dans le Sud : ce que larguent les Canadair sur les flammes »,Le Parisien,‎(lire en ligne, consulté le)
  17. Codex Alimentarius, « Noms de catégorie et système international de numérotation des additifs alimentaires », surcodexalimentarius.net,(consulté le).
  18. B. Bonnemain,Mise au point Nanoparticules : le point de vue d’un industriel. Applications en imagerie diagnostique ; Nanoparticles: The industrial viewpoint. Applications in diagnostic imaging ;Annales pharmaceutiques françaises,vol. 66,no 5-6, novembre-décembre 2008,p. 263-267,DOI 10.1016/j.pharma.2008.07.010 (Résumé).
  19. Oleg Lunov, Tatiana Syrovets, Berthold Büchele, Xiue Jiang, Carlheinz Röcker, Kyrylo Tron, G. Ulrich Nienhaus, Paul Walther, Volker Mailänder, Katharina Landfester et Thomas Simmet,The effect of carboxydextran-coated superparamagnetic iron oxide nanoparticles on c-Jun N-terminal kinase-mediated apoptosis in human macrophages,Biomaterials,vol. 31,no 19, juillet 2010,p. 5063-5071.
  20. a etb(en) Heike E.Daldrup-Link, Ashok J.Theruvath, AliRashidi et MichaelIv, « How to stop using gadolinium chelates for magnetic resonance imaging: clinical-translational experiences with ferumoxytol »,Pediatric Radiology,vol. 52,no 2,‎,p. 354–366(ISSN 0301-0449 et1432-1998,PMID 34046709,PMCID 8626538,DOI 10.1007/s00247-021-05098-5,lire en ligne, consulté le)
  21. Jesse L. Winer, Charles Y. Liu et Michael L.J. Apuzzo,The Use of Nanoparticles as Contrast Media in Neuroimaging: A Statement on Toxicity ;World Neurosurgery, disponible en ligne 7 novembre 2011,DOI 10.1016/j.wneu.2011.08.013 (Résumé).
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