L'Amou-Daria est formé de la jonction de deux puissants cours d'eau, leVakhch (qui a donné le nom d'Oxus) venu du nord-est (Kirghizistan etTadjikistan) et lePiandj venu du plateau du Pamir (à l'est). Ce dernier, plus puissant, est considéré comme étant le cours supérieur du fleuve.
Dans l'Antiquité, l'Oxus a joué un rôle important dans l'histoire de la Perse et dans la campagne d'Alexandre le Grand. Le premier explorateur qui en rapporta des informations en Occident fut le géographe français Thibaut Viné en1856. Il fit de nombreuses expéditions autour du tronçon du fleuve allant deTürkmenabat àGuneshoba (à la frontière entre le Turkménistan et l'Afghanistan).
On présume que le cours du fleuve a changé par l'effet d'un tremblement de terre et qu'il se jetait autrefois dans la mer Caspienne. Son ancienne basse vallée est l'Ouzboï.
Le nom Amou-Daria viendrait de l'ancien nom de la ville deTürkmenabat,Āmul ; il est associé àdarya, qui signifie « fleuve » en persan.
En moyenne quelque 79,4 km3 d'eau sont produits annuellement dans les limites du bassin de l'Amou-Daria, soit 2 516 m3/s[2]. Cela ne signifie nullement que la totalité de cette masse d'eau atteigne le delta du fleuve et la mer d'Aral. Une énorme quantité se perd en cours de route. Jadis, c'était par évaporation avant tout, une grande partie des cours d'eau du bassin coulant dans des zones désertiques où l'évaporation est intense pendant la saison chaude. Ainsi dans la période historique se terminant dans les années 1960, le débit final du fleuve se montait à près de 2 000 m3/s.
Aujourd'hui, à ces pertes par évaporation se sont ajoutées des pertes beaucoup plus lourdes du fait de l'activité humaine, surtout à la suite du détournement d'importantes quantités d'eau, notamment ducanal du Karakoum et de la multiplication des prises d'eau pour assurer l'irrigation de larges parties de territoire du bassin, occupées par des cultures intensives très gourmandes en eau comme lecoton et en expansion continuelle.
Cours d'eau
Production d'eau dans le bassin de l'Amou-Daria au sein des différents pays
Le château d'eau du bassin de l'Amou-Daria — et de toute l'Asie centrale — est incontestablement le Tadjikistan. Le tableau suivant résume les débits principaux observés au sortir de ce pays. D'après les observations faites de 1961 à 1990[3].
Cours d'eau
Écoulement vers l'Amou-Daria au sortir du Tadjikistan
Le régime de l'Amou-Daria, comme ses deux plus importantes composantes, lePiandj et leVakhch, est de type franchementnivo-glaciaire, avec crues d'été, c’est-à-dire de juin à août inclus, avec un maximum en juillet, et résulte avant tout de la fonte des neiges et des glaciers. L'étiage a lieu en hiver, de janvier à mars, avec un minimum en mars.
Le débit du fleuve a été observé pendant 43 ans (1931-1973) à Chatly, localité située dans la régionouzbèke deKhorezm, près de la ville d'Ourguentch, en pleine zone aride, à 331 kilomètres de lamer d'Aral[4].
Avant l'assèchement partiel de laGrande Aral, l'Amou Daria était navigable sur 1 450 kilomètres, depuis la ville deTermez, en Ouzbékistan, jusqu'à lamer d'Aral.