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Amou-Daria

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Pour les articles homonymes, voirAmou (homonymie) etDaria.

Amou-Daria
Oxus, Jihoun
Illustration
Le delta de l'Amou-Daria en 1994.
Carte.
L'Amou-Daria se jetant au sud de la mer d'Aral, avant son assèchement.
Loupe sur carte verteAmou-Daria surOpenStreetMap.
Caractéristiques
Longueur2 580 km
Bassin534 739 km2
Débit moyen1 400 m3/s
Régimenivo-glaciaire
Cours
Origineconfluence duVakhch etPiandj
· LocalisationKerki (Turkménistan)
· Altitude326 m
· Coordonnées37° 06′ 21″ N, 68° 18′ 23″ E
Embouchuremer d'Aral (historiquement)
endoréique (aujourd'hui)
· Altitude28 m
· Coordonnées44° 06′ 30″ N, 59° 40′ 52″ E
Géographie
Pays traversésDrapeau de l'AfghanistanAfghanistan
Drapeau du TadjikistanTadjikistan
Drapeau de l'OuzbékistanOuzbékistan
Drapeau du TurkménistanTurkménistan
Principales localitésTermez

Sources :OpenStreetMap
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L'Amou-Daria (enpersan :آمودریا,Āmūdaryā ; enturkmène :Amyderýa ; enturc :Ceyhun ; enouzbek :Amudaryo ; entadjik :Амударё ; enpachto :د آمو سيند,da Āmú Sínd ; engrec ancien :Ὦξος,Oxos d'où son nom latinOxus ; ensanskrit :वक्षु,Vakṣu, en arabe dans la géographie du Moyen Âge arabo-musulman : Ǧayḥūn,جَيْحون) est unfleuve d'Asie centrale du bassinendoréique de lamer d'Aral.

Géographie

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Pont en construction sur l'Amou-Daria àBeruniy.

L'Amou-Daria naît dans les montagnes duPamir, traverse l'Hindou Kouch puis ledésert du Karakoum et laSteppe de la Faim, avant de former undelta qui se jette dans lamer d'Aral.

L'Amou-Daria est formé de la jonction de deux puissants cours d'eau, leVakhch (qui a donné le nom d'Oxus) venu du nord-est (Kirghizistan etTadjikistan) et lePiandj venu du plateau du Pamir (à l'est). Ce dernier, plus puissant, est considéré comme étant le cours supérieur du fleuve.

Sa surface d'irrigation oubassin versant est de 534 739 km2, et son débit annuel moyen est de 55 kilomètres cubes d'eau (c'est-à-dire un peu plus de 1 850 m3/s – autant que leRhône enCamargue), compte non tenu des importants prélèvements effectués dans son cours inférieur pour l'irrigation. Cette énorme quantité d'eau provient quasi totalement des hautes montagnes de l'Hindou Kouch, duTian Shan et duPamir, où les précipitations peuvent dépasser 1 500 millimètres annuellement, et où lalame d'eau écoulée peut atteindre mille millimètres par an.

Long de 2 580 km, mais navigable sur 1 450 km uniquement, il est très utilisé pour l'irrigation (notamment pour la culture ducoton), ce qui a causé en grande partie l'assèchement de la mer d'Aral.

L'Amou-Daria sert de frontière entre l'Afghanistan et leTadjikistan, et en partie entre l'Ouzbékistan et leTurkménistan.

Lecanal du Karakoum, long de 1 375 km, part de l'Amou-Daria en direction de lamer Caspienne, qu'il atteint au niveau de la ville deTürkmenbaşy (ancienne Krasnovodsk), et passe notamment parAchgabat, la capitale duTurkménistan. La construction ducanal de Qosh Tepa débute en 2022.

Un des bras de l'Amou-Daria se jette, depuis 1971, dans lelac Sary Kamysh, qui était auparavant une dépression parsemée de plusieurs lacs salés.

Histoire et étymologie

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Article détaillé :Complexe archéologique bactro-margien.

Dans l'Antiquité, l'Oxus a joué un rôle important dans l'histoire de la Perse et dans la campagne d'Alexandre le Grand. Le premier explorateur qui en rapporta des informations en Occident fut le géographe français Thibaut Viné en1856. Il fit de nombreuses expéditions autour du tronçon du fleuve allant deTürkmenabat àGuneshoba (à la frontière entre le Turkménistan et l'Afghanistan).

On présume que le cours du fleuve a changé par l'effet d'un tremblement de terre et qu'il se jetait autrefois dans la mer Caspienne. Son ancienne basse vallée est l'Ouzboï.

Le nom Amou-Daria viendrait de l'ancien nom de la ville deTürkmenabat,Āmul ; il est associé àdarya, qui signifie « fleuve » en persan.

Selon les statistiqueskazakh du temps de l'Union soviétique, l'Amou-Daria, le volume moyen de l'écoulement pour la période 1911-1960, considérée comme « naturelle » est de 43 km3. L'Institut Hydrologique soviétique évalue l'écoulement « qui se forme naturellement » sur le bassin de ce fleuve à 54 km3. Mais dès l'époque « considérée comme naturelle », le fleuve subit déjà des pertes à cause des prélèvements humains et aussi de l'importante évaporation qui se produit dans le lacis des chenaux d'écoulement du champ d'inondation, l'Amou-Daria connaissant son débit maximum en été. Dans la période d'influence anthropique intense qui a suivi laSeconde Guerre mondiale, le volume moyen de l'écoulement annuel est tombé à 33 km3 pour la période 1961-1970, puis à 15,5 km3 en 1971-1980. Dans la décennie quatre-vingt, plusieurs années ont connu une absence totale d'écoulement à la mer. Sans atteindre cette situation extrême, tous les fleuves dubassin aralo-caspien connaissent cette évolution[1].

Hydrologie

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Production d'eau dans le bassin

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Carte du bassin versant de l'Amou-Daria.

En moyenne quelque 79,4 km3 d'eau sont produits annuellement dans les limites du bassin de l'Amou-Daria, soit 2 516 m3/s[2]. Cela ne signifie nullement que la totalité de cette masse d'eau atteigne le delta du fleuve et la mer d'Aral. Une énorme quantité se perd en cours de route. Jadis, c'était par évaporation avant tout, une grande partie des cours d'eau du bassin coulant dans des zones désertiques où l'évaporation est intense pendant la saison chaude. Ainsi dans la période historique se terminant dans les années 1960, le débit final du fleuve se montait à près de 2 000 m3/s.

Aujourd'hui, à ces pertes par évaporation se sont ajoutées des pertes beaucoup plus lourdes du fait de l'activité humaine, surtout à la suite du détournement d'importantes quantités d'eau, notamment ducanal du Karakoum et de la multiplication des prises d'eau pour assurer l'irrigation de larges parties de territoire du bassin, occupées par des cultures intensives très gourmandes en eau comme lecoton et en expansion continuelle.

Cours d'eauProduction d'eau dans le bassin de
l'Amou-Daria au sein des différents pays
Production
annuelle en km3/an
Production
en m3/s
Afghanistan11,6368
Tadjikistan59,91 900
Kirghizistan1,651
Ouzbékistan4,7149
Turkménistan1,548
Total79,42 516

Le château d'eau du bassin de l'Amou-Daria — et de toute l'Asie centrale — est incontestablement le Tadjikistan. Le tableau suivant résume les débits principaux observés au sortir de ce pays. D'après les observations faites de 1961 à 1990[3].

Cours d'eauÉcoulement vers l'Amou-Daria au sortir du Tadjikistan
Écoulement
annuel en km3/an
Écoulement
en m3/s
Notes
Piandj31,821 010dont un tiers en provenance de l'Afghanistan
Vakhch19,62622dont 8 % en provenance du Kirghizistan
Kafirnigan5,11162
Sourkhan Daria1,0634
Zeravchan5,10162
Total62,711 990

Hydrométrie - Les débits à Chatly

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Le régime de l'Amou-Daria, comme ses deux plus importantes composantes, lePiandj et leVakhch, est de type franchementnivo-glaciaire, avec crues d'été, c’est-à-dire de juin à août inclus, avec un maximum en juillet, et résulte avant tout de la fonte des neiges et des glaciers. L'étiage a lieu en hiver, de janvier à mars, avec un minimum en mars.

Le débit du fleuve a été observé pendant 43 ans (1931-1973) à Chatly, localité située dans la régionouzbèke deKhorezm, près de la ville d'Ourguentch, en pleine zone aride, à 331 kilomètres de lamer d'Aral[4].

À Chatly, le débit inter-annuel moyen oumodule observé sur cette période était de 1 376 m3/s pour un bassin versant de 450 000 km2.

Lalame d'eau écoulée dans le bassin versant du fleuve se monte ainsi à 96 millimètres par an.

Débit moyen mensuel (en m3/s)
Station hydrologique : Chatly
(Données calculées sur 43 ans)
Source : GRDC

Environnement

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La basse vallée de l'Amou-Daria a été classéeréserve de biosphère par l'Unesco en 2021[5].

Navigabilité

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Avant l'assèchement partiel de laGrande Aral, l'Amou Daria était navigable sur 1 450 kilomètres, depuis la ville deTermez, en Ouzbékistan, jusqu'à lamer d'Aral.

Notes et références

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  1. Pascal Marchand, « Géopolitique de l'eau sur le territoire de l'ex-U.R.S.S. » In:Revue géographique de l'Est, tome 33,no 1, 1993. « La gestion de l’eau dans l’ex-URSS ». pp. 37-73.Lire en ligne
  2. Gestion transfrontalière des ressources en eau de l'Asie Centrale(en)
  3. Tadjikistan : Flux annuel moyen durant la période 1961-1990(en)
  4. GRDC - Amu Darya Basin - Station: Chatly
  5. « Biodiversité : l’UNESCO désigne 20 nouvelles réserves de biosphère », surONU Info,(consulté le)

Voir aussi

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Bibliographie

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Articles connexes

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Liens externes

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Principauxbassins versants plurinationaux (44)
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