D'aventureux habitants d'Oviedo ont baptisé du même nom trois villes auParaguay, enRépublique dominicaine et auxÉtats-Unis d'Amérique. Sa devise est « La muy noble, muy leal, benemérita, invicta, heroica y buena ciudad de Oviedo » (que l'on peut traduire par « La très noble, très loyale, méritante, invaincue, héroïque et bonne ville d'Oviedo »).
La ville se trouve au centre des Asturies, entre 80 et 708 mètres d'altitude. Elle est bordée au nord par les communes de Las Regueras et Llanera ; au sud, par Santo Adriano, Ribera de Arriba et Mieres ; à l'ouest, par Grado ; à l'est, par Siero etLangreo.
La légende prétend que le roiFruela Ier des Asturies est sorti de chasse avec ses amis et qu'ils se sont arrêtés pour manger dans un lieu idyllique, approximativement à l'emplacement actuel de la ville d'Oviedo. Au cours de la conversation, la question « Dans quel lieu vas-tu construire la ville qui sera la cour ? » fut posée au roi, ce à quoi il répondit enlatin :« Ubi edo » qui signifie « (Là) où je mange ».
La ville d'Oviedo fut construite sur une colline que lesRomains appelaientOvetao. Son fondateur a été le roi asturienFruela, fils d'Alphonse Ier des Asturies, qui a régné de 757 à 768.
En 761, à peu de distance de la vieillecivitas romaine de Lucus Asturum, les moines Maximum et son neveu Fromistano décidèrent de fonder une exploitation agricole à caractère monastique le long de la voie romaine qui unissaitLeón à Pajares et Lugo de Llanera. Ultérieurement, ils érigèrent un ermitage en l'honneur du martyr San Vicente. Peu de temps après, deux douzaines de moines se joignirent au projet colonisateur, transformant le lieu en monastère (qui deviendra lemonastère San Vicente), tel qu'il est écrit dans l'acte constitutif signé le. Son premier abbé, Fromistano obtint la protection du roi Fruela I, qui choisit le lieu comme résidence de sa femme, Munia, et dans lequel elle donna naissance à son fils, qui allait régner sous le nom d'Alphonse II « le Chaste ».
Alphonse II y transféra la capitale duroyaume des Asturies et transforma Oviedo en siège épiscopal. Il l'a en outre fortifiée et dotée de palais, d'églises et d'autres édifices comme un aqueduc, aujourd'hui complètement disparu. Pendant son règne, on découvrit en 812 àIria Flavia une tombe qu'on supposa être celle de l'apôtre Saint Jacques et le roi fut le premier visiteur de la tombe. Partant d'Oviedo, Alphonse II devint le pèlerin inaugurant le premier chemin depèlerinage, leCamino primitivo.
Du fait de ses relations avec la cour deCharlemagne, un flux de pèlerins commença à s'établir : ils franchissaient lesPyrénées, passaient par Oviedo et, de là, allaient versCompostelle. Par conséquent, le chemin nord,Camino del norte, est plus ancien que leCamino francés. Les premiers pèlerins passèrent par le nord car, plus au sud, le territoire récemment conquis par le roi n'était pas sûr en raison des fréquentes incursions des musulmans. Ce n'est qu'au cours des règnes suivants que les musulmans furent repoussés plus au sud, ce qui assura les territoires du plateau duDuero et que lesrois catholiques créèrent une infrastructure pour les pèlerins, à l'intérieur de leurs royaumes, qui devint le camino francés, route alternative pour les pèlerins venant de l'Europe continentale.
En 1075,Alphonse VI de Castille, roi de Léon et de la Castille, fit un pèlerinage à Oviedo. Dans l'église de San Salvador, il ouvrit solennellement le coffre saint contenant plusieurs reliques qui avaient été cachées au mont Monsacro à la suite de l'invasion musulmane. À partir de cette époque, Oviedo et ses reliques furent internationalement connues, à tel point que les pèlerins de Saint-Jacques de Compostelle déviaient leur route versLeón et allaient vers le nord pour faire une halte dans la ville asturienne et vénérer les reliques. L'ancien proverbe« ¿Quien va a Santiago y no a San Salvador visita al siervo y deja al Señor? » (« Celui qui va à Saint-Jacques et pas à San Salvador visite le serviteur et laisse le Seigneur ») souligne qu'Oviedo était une étape obligée sur le chemin de Compostelle.
En 1388, le roi Juan Ier fonda la Principauté des Asturies, inaugurée par son fils Enrique et qui, depuis lors, est considéré comme le successeur de la Couronne ; Oviedo se transforma alors en capitale de la Principauté. En même temps apparaissait l'Assemblée Générale de la Principauté, institution de droit public qui, comme l'assemblée du Conseil, fonctionna à titre permanent depuis le milieu duXVe siècle jusqu'à 1834, année où il fit place à ladiputación provincial (conseil général).
Oviedo en 1885.
Du fait d'un certain isolement, l'Époque moderne fut frappée par un marasme économique. À la fin duXVIIIe siècle, la ville commença à connaître une vie culturelle plus intense, grâce à Feijoo. On créa laSociedad Económica de Amigos del País (« Société économique d'amis du pays »), qui réussit à avoir un certain prestige culturel en plus d'une influence politique.
Au début duXIXe siècle, les habitants d'Oviedo ont été les premiers Espagnols à rejeter l'invasion française. Comme on peut le lire sur la plaque commémorative du premier centenaire, ils initièrent le soulèvement des Asturies pour défendre l'indépendance espagnole, le. Ce fut une confrontation entre les absolutistes (conseil municipal de la cathédrale) et les libéraux. Sous la pression populaire, la décision fut prise par l'Assemblée générale de la Principauté dans la nuit du 23 au. Les troupes françaises envahissantes furent rejetées, après avoir occupé la ville un an.
En 1934, des évènements violents se déroulèrent pendant la révolution du 6 octobre : les mineurs de la Cuenca, rejoints par de nombreuses personnes en révolte, mécontents des conditions de vie misérable, parvinrent à détruire une bonne partie de ce qu'ils consideraient comme symboles d'oppression dans la ville. De nombreux bâtiments furent incendiés, tels des palais ou l'université, le théâtre Campoamor... la chambre sainte de la cathédrale fut dynamitée. Le fonds bibliographique d'une valeur exceptionnelle de la bibliothèque universitaire put être récupéré.
Bâtiment du Conseil de gouvernement de la Principauté des Asturies à Oviedo.
La ville fut réoccupée le par les troupes du général Ochoa. Malgré les promesses faites aux insurgés lors de leur reddition, la répression de l'insurrection, confiée au généralFrancisco Franco, fut particulièrement brutale et sanglante[2].
En 1936, pendant la rébellion de l'armée qui entraîna laguerre d'Espagne, la ville, bien qu'encerclée par les troupes loyalistes, rejoignit le mouvement franquiste – alors sous le commandement du colonel Aranda – jusqu'à son occupation en octobre 1937 par les troupes nationalistes. La ville fut pratiquement réduite en cendres.
Alors que le maire socialisteWenceslao López, élu en 2015, avait supprimé les noms de rues de personnalités franquistes, le maire du Parti populaire Alfredo Canteli , élu en 2019, provoque une polémique en ayant engagé et gagné une procédure judiciaire contre cette démarche, afin de pouvoir rétablir les anciens noms de vingt-et-une rues. Ainsi, la rueFederico García Lorca devrait reprendre son ancien nom de rueJosé Calvo Sotelo, ministre sous la dictature deMiguel Primo de Rivera[3].
La population d'Oviedo a augmenté pendant tout leXXe siècle jusqu'à la seconde moitié desannées 1990 quand la population stagna au niveau national. Cette situation a changé au début du siècle suivant et, actuellement, la population de la commune croît à nouveau. Cette croissance résulte de la migration de population d'autres communes asturiennes et étrangères : la différence entre le taux de décès (11,77 %) et celui des naissances (6,91 %) a été négative en 2004.
San Mateo (semaine de) : festivités pendant lesquelles la ville est remplie de buvettes et au cours desquelles sont donnés des concerts pendant dix jours ; les festivités finissent avec des feux d'artifice.
Mardi du champ (martes de campo) ouLa Balesquida : festivité qui a lieu le premier mardi après laPentecôte, avec repas champêtre durant lequel on consomme desculinos decidre, des pâtés maison et, surtout, lebollu preñáu. Populairement connu comme « Jour du Bollu » (Día'l bollu) ;
Foire de l'Ascension : festivités consacrées aux champs.
La plus importante zone commerciale d'Oviedo est sans doute la rue Uría, axe le long duquel se sont installés les sièges des banques, des compagnies d'assurances, ainsi que les grands magasins (El Corte Inglés,Zara, etc.) et des boutiques.
Lacathédrale San Salvador, construite de la fin duXIIIe siècle jusqu'au milieu duXVIe siècle, sur un temple élevé auVIIIe siècle est la seule cathédrale gothique consacrée au Sauveur. Dans l'ensemble, elle est de style gothique tardif ;
LaCámara Santa d'Oviedo (Chambre Sainte) : située dans la cathédrale, figure sur laliste du patrimoine mondial de l'Unesco. C'est l'un des premiers échantillons du style asturien. LaCámara Santa conserve les reliques de la ville comme laCruz de los Ángeles —Croix des Anges, qui figure dans le blason de la province —, la Croix de la Victoire — qui figure dans le drapeau de la principauté —, le Coffret des agates et lePañolón d'Oviedo — une relique sacrée, semblable au linceul du Christ ;
Le cloître dumonastère San Vicente, duVIIIe siècle : ce couvent fut le premier édifice construit lors de la fondation d'Oviedo. Dans son cloître est installé le musée archéologique ;
La Foncalada, puits duIXe siècle: il s'agit du seul puits et de la seule construction civile du pré-roman qui soit conservé ; il fait partie du patrimoine mondial de l'Unesco ;
Musée archéologique des Asturies : installé dans le cloître du couvent de San Vicente, son fonds comprend des pièces de la périodepaléolithique, diverses collectionsnumismatiques etethnographiques, deux salles consacrées à la périoderomane, deux autres à l'art pré-roman et une autre à l'art gothique.
Musée des Beaux-Arts des Asturies : inauguré en 1980 dans le Palais de Velarde, cet immeuble contigu à la façade arrière du précédent maintient une collection d'œuvres d'artistes asturiens comme Carreño Mirador, Evaristo Valle, Nicanor Piñole, Vaquero Palacios, ainsi que d'autres artistes contemporains ;
Musée diocésain d'Oviedo : ouvert en 1990, il contient les restes archéologiques de la cathédrale, des objets en or et en argent, des peintures, des pièces d'ivoire, des sculptures en bois et les archives de la cathédrale ;
Tabularium artis asturiensis : ce musée privé a été fondé en 1947 par Joaquin Pommeraies, chroniqueur officiel des Asturies. Son fonds comprend des pièces d'art asturien.
Tous les, la tradition est de célébrer ledésarmement – une festivité dont l'origine est assez polémique – en mangeant de la morue aux pois chiches. Les autres plats typiques sont lacarne gobernada et le merlu au cidre. Le jour de San Mateo, patron de la ville, on mange lespaxarines sur la place de la cathédrale. Parmi les desserts, notons lescarbayones, qui portent le nom des habitants de la ville. Comme dans toutes les Asturies, lecidre est la boisson reine.
Ce que les habitants appellent familialementcarbayones est un gâteau typique de la ville appelécarbayón. Lecarbayo est unchêne, arbre sacré pour anciensAsturiens etCantabriens. « Carbayón » était le nom populaire d'un arbre centenaire situé dans la rue Uría, à la hauteur de la Promenade de Los Alamos, jusqu'à ce qu'en 1879 il soit coupé pour prolonger la rue Uría, l'artère actuelle la plus populaire et la plus importante. À titre de réparation, la commune a planté en 1950 un chêne près du théâtre Campoamor et une plaque commémorative a été déposée à l'emplacement du carbayón.
Cidreries : bien qu'on en trouve dans tous les quartiers de la ville, les cidreries se concentrent dans la rue Gascona et ses alentours. En plus des restaurants, on y pratique des activités en rapport avec ce marché, comme des concours, lasemaine du Cidre, etc. Une autre zone comprenant de nombreux restaurants est Valentín Masip et la Place Pedro Miñor ;
Pubs : lamovida se concentre à Oviedo dans la vieille ville, en particulier dans la rue Mon, Oscura, mais également rue San Isidoro et dans la Corrada del Obispo. La zone de Jovellanos, à côté de Gascona, est fréquentée par un public plus âgé ;
Discothèques : elles sont concentrées rue du Rosal et plusieurs établissements sont dispersés dans la ville.
« Depuis le 10 octobre, légionnaires et regulares avaient envahi les villages miniers, qu'ils traitaient en territoire ennemi, se livrant au pillage, au viol et au meurtre, et exécutant généralement les prisonniers sur le champ. Les forces de l'ordre lancèrent une campagne de répression sauvage dans toute la région, recourant à la torture ainsi qu'à l'assassinat de sang-froid. »
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↑ca, « L'alcalde del PP d'Oviedo recupera els antics noms franquistes dels carrers »,El Nacional,(lire en ligne, consulté le).