L'Ouzbékistan (enouzbek :O'zbekiston,Ўзбекистон,/ozbekiˈstɒn/), en forme longue larépublique d'Ouzbékistan (enouzbek :O'zbekiston Respublikasi,Ўзбекистон Республикаси, et enrusseУзбекистан etРеспублика Узбекистан), est un pays d'Asie centrale de plus de37,5 millions d'habitants en 2024[7], entouré par leKazakhstan à l'ouest-nord-ouest et au nord, leKirghizistan à l'est, leTadjikistan au sud-est, l'Afghanistan au sud-sud-est et leTurkménistan au sud-ouest.
Sa capitale estTachkent, métropole de 3,1 millions d'habitants (2024)[8]. L'Ouzbékistan est un État laïc doté d'un gouvernement constitutionnel semi-présidentiel. Il est composé de 12 régions et d'une république autonome, leKarakalpakstan. Il est membre de l'Organisation des États turciques, de laCEI, deONU, de laOSCE et de laOCS. La religion principale est l'islam, et la majorité des Ouzbeks sontmusulmans.
Tout au long de son histoire, le territoire de l'actuel Ouzbékistan fut la plupart du temps dominé par les grands empires environnants des Turcs,Perses, Grecs, Arabes,Mongols ou Russes pour devenir une république socialiste soviétique en 1924 puis un État à part entière en 1991.
LesArabes, menés par les troupes du généralQutayba ben Muslim conquirent l'actuel Ouzbékistan vers712. Leur autorité fut consolidée à la suite de labataille de Talas. Ils instaurèrent l'islam auprès des peuples centrasiatiques qui pratiquaient auparavant lezoroastrisme.
LesSamanides furent la première dynastieperse à reprendre le pouvoir en Ouzbékistan entre 819 et 1005 après laconquête arabe.
Le grand conquérant mongolGengis Khan pritSamarcande en 1220 en renversant lesKhwarezmchahs dont le règne fut d'assez courte durée. Il légua ensuite le pays deTransoxiane (Ma wara'un-Nahr) à son deuxième fils,Tchagataï.
LesChaybanides, dynastie musulmane mongole, se réunirent dans l'actuel Ouzbékistan en 1429 sous un nom d'ulus (khanat) Ouzbek. C'était la première fois que le terme d'« ouzbek » apparaît dans l'histoire. Il vient du nom d'Özbeg, prince mongol duXIIIe siècle qui implanta l'islam au sein de laHorde d'or.
Fonctionnaire de l'émirat de Boukhara en 1910, photographie en couleurs deSergueï Prokoudine-Gorski.
Les Russes arrivèrent dans la région à la fin duXIXe siècle, après une victoire fulgurante des troupes du généralMikhaïl Tcherniaïev. Cette victoire s'inscrivait dans le cadre de la rivalité desBritanniques et des Russes dans la région (Grand Jeu). Les Britanniques furent pris de vitesse. Les Russes soumirent d'abord l'est de l'actuel Ouzbékistan, incluantTachkent (1867), et ensuite leskhanats de Boukhara (1868) et deKhiva (1873). Les territoires conquis furent regroupés dans un ensemble administratif appeléTurkestan. La région était encore arriérée et l'une des plus pauvres d'Asie centrale, le taux d'alphabétisation était bas et les épidémies faisaient des ravages. En, lekhanat de Kokand tombe à son tour aux mains de l'Empire russe. Ils entreprennent des travaux d'infrastructure (début de l'irrigation, infrastructures routières, constructions, etc.) et font venir des colons.
Abr d'Ouzbékistan, soie et coton, milieu duXIXe siècle.
L'Ouzbékistan, en tant que république et en tant que nation unique et distincte, doit son existence à l'URSS qui forme cette nouvelle entité territoriale le, quand diverses entités territoriales du Turkestan (république autonome soviétique de Boukhara, république autonome de Khorezm, etc.) furent réunies dans larépublique socialiste soviétique d'Ouzbékistan. Quelques mois plus tard, la RSS d'Ouzbékistan intégra l'URSS. La capitale,Samarcande, fut transférée àTachkent en 1930. Dans les années 1920, leparanji,voile intégral, est combattu dans le cadre duhujum, révolution culturelle impulsée par les communistes[9].
Pendant laSeconde Guerre mondiale, l'Ouzbékistan accueillit plusieurs centaines de milliers de familles soviétiques évacuées de l'ouest, dont de multiples orphelins de guerre, ce qui accéléra la russification de la république, surtout la capitaleTachkent. Une partie des industries lourdes de la partie européenne de l'URSS y fut également évacuée. Ces usines sont restées en Ouzbékistan après la guerre, contribuant à l'industrialisation de la république.
Le phénomène qui a largement façonné l'histoire de l'Ouzbékistan dans les années 1960-1980, c'est le développement intensif de lamonoculture ducoton. Sous la pression de Moscou qui incitait à produire de plus en plus de coton, les dirigeants ouzbeks développèrent un système de falsification des statistiques. Le dirigeant ouzbek de l'époque,Sharof Rashidov et son entourage furent impliqués dans l'« affaire du coton imaginaire » qui leur procura des gains substantiels (on parlait à l'époque d'une« Mafia du coton » ou« Mafia ouzbèke »). Malgré l'ampleur de cette affaire,Sharof Rashidov est apprécié par l'actuel pouvoir ouzbek comme un dirigeant qui a beaucoup investi dans le développement de la république et qui a pu obtenir de Moscou une certaine autonomie.
De 1990 à 2016, le pays est gouverné par un président autoritaire,Islam Karimov. À la suite de l'échec de la signature d'un nouvel accord constituant uneURSS rénovée dont il a été un fervent défenseur, le, l'Ouzbékistan déclare son indépendance.
Durant les premières années d'indépendance, le gouvernement ouzbek se consolide sous une étroite tutelle présidentielle. Le nouveau pays renforce sa présence sur la scène internationale, adhère à l'ONU et à d'autres grandes organisations internationales, ouvre des liaisons aériennes directes avec plusieurs pays, entame de grands travaux de reconstruction urbaine et routière, adopte des mesures incitatives aux investissements étrangers. Cependant, le pays fait également face à des mouvementsséparatistes au Karakalpakstan après que la république a essayé de se séparer en 1990[10].
Sous la présidence de Karimov, tous les partis d'opposition (dont les plus influents sontErk (Volonté) et Birlik (Unité)) sont interdits et le moindre courant dissident est réprimé. Il n'existe que des partis aux nuances peu compréhensibles aux observateurs occidentaux, mais qui soutiennent tous l'action du président. Les médias et tous les aspects de la vie sociale, politico-économique et même culturelle se trouvent sous une étroite tutelle et censure de l'appareil d'État. En 1999 et 2004, le pays subit les vagues d'attentats terroristes attribués aux islamistes radicaux. Le 13 mai 2005, le gouvernement ouzbek réprime dans le sang une insurrection populaire dans la ville d'Andijan, c'est lemassacre d'Andijan qui fait des centaines de victimes.
Le 3 septembre 2016, la mort de Karimov qui maintenait son pays sous un régime dictatorial, avec des atteintes importantes aux droits de l'homme, une presse muselée, une opposition inexistante et un degré de corruption parmi les plus élevés du monde, est suivie de l'élection de son premier ministreShavkat Mirziyoyev le. Un an plus tard,Human Rights Watch entrevoit dans le début de cette présidence des progrès démocratiques[11]. Il accélère aussi la libéralisation de l'économie mais, sur le plan politique, la démocratisation reste très limitée[12].
L'Ouzbékistan est l'un des deux seuls pays au monde (avec leLiechtenstein) à être doublementenclavé[13], c'est-à-dire qu'il faut traverser les frontières d'au moins deux autres États pour avoir un accès à l'océan mondial[14].
L'Ouzbékistan est un pays essentiellement désertique dont seulement 10 % des terres sont exploitées par l'homme (cultures agricoles intensives et vallées irriguées). LeKyzyl-Koum, l'un desdéserts les plus étendus d'Asie centrale, couvre une grande partie du territoire de l'ouest de l'Ouzbékistan. Une partie dudésert du Karakoum traverse également le pays au sud-ouest.
Les transports revêtent une importance capitale en Ouzbékistan. La taille moyenne du territoire et la forte densité de population du pays, l'isolement des centresindustriels etagricoles et l'éloignement des marchés mondiaux rendent la présence d'un système de transport développé vitale pour l'Ouzbékistan.
Les chemins de fer ouzbeks sont exploités par la compagnie publique « Chemins de fer d'Ouzbékistan » (ouzbek :O'zbekiston Temir Yo'llari). Cette compagnie a été créée le 7 novembre 1994 sur la base de l'ancien « Chemin de fer d'Asie centrale», situé sur le territoire de la République d'Ouzbékistan. En 2008, la longueur totale des lignes principales de la compagnie était d'environ 3 645 kilomètres[16]. L'entreprise emploie plus de 54 700 personnes.En 2022, le réseau ferroviaire de l'Ouzbékistan s'élevait à 7 400 kilomètres, dont plus de 1 300 kilomètres sont électrifiés. La principale ligne ferroviaire du pays fait partie de la route transcaspienne, qui relieTachkent aux villes situées sur les rives de l'Amou-Daria. L'Ouzbékistan est relié par voie ferrée à tous les États voisins, notamment leKazakhstan, leKirghizistan, leTurkménistan, leTadjikistan et l'Afghanistan.
Actuellement, le réseau ferroviaire à grande vitesse ouzbek compte 600 km de voies et est exploité par des trains Talgo 250. La ligne traverse six régions :Tachkent,Syrdarya,Djizak,Samarcande,Navoi etBoukhara. Des trains circulent quotidiennement sous la marque Afrosiyob. Initialement, la ligne reliaitTachkent àSamarcande, mais une extension vers Boukhara a été inaugurée le 25 août 2016. Le trajet de 600 km (373 mi) entre Tachkent et Boukhara dure désormais 3 heures et 20 minutes au lieu de 7 heures[17].
Après la déclaration d'indépendance de la République d'Ouzbékistan, conformément au décret du Président de la République d'Ouzbékistan du 28 janvier 1992, la compagnie aérienne nationaleUzbekistan Airways a été créée sur la base du Département de l'aviation civile d'Ouzbékistan, qui relevait de l'ancien ministère de l'Aviation civile de l'Union[18]. Le transport aérien est l'un des principaux secteurs de l'économie ouzbèke et contribue au développement des relations internationales, économiques, diplomatiques et culturelles du pays avec le monde extérieur. Des aéroports modernes sont présents àTachkent,Noukous,Samarkand,Boukhara,Ourguentch,Termez,Karshi,Namangan,Fergana etNavoi.L'aéroport international de Tachkent est le plus grand aéroport international d'Asie centrale. La compagnie aérienne nationaleUzbekistan Airways assure régulièrement 20 vols internationaux. 44 bureaux de représentation ont été ouverts dans des villes d'Europe, d'Amérique, d'Asie du Sud-Est et des pays de laCEI[19]. Depuis son indépendance, le gouvernement de la République d'Ouzbékistan a alloué 1,2 milliard de dollars américains au développement de l'industrie aéronautique. Des investissements à hauteur d'un milliard de dollars américains ont été réalisés et une infrastructure moderne et développée a été créée. Tous les vols internationaux sont assurés par desBoeing 767,Boeing 757, desAirbus A310 et des U-85. La compagnie aérienne nationaleUzbekistan Airways coopère avec de grandes entreprises européennes, notammentAirbus Industrie,Boeing, le bureau d'études russeIliouchine, ainsi qu'avec des entreprises allemandes et françaises dans divers domaines.
La Constitution du institue un régime de type présidentiel, avec unParlement devenu bicaméral fin 2004 (Chambre législative etSénat). L'Ouzbékistan a un régime présidentiel fort. Le président est élu pour sept ans au suffrage universel direct. Il nomme le gouvernement, qui doit recevoir l'investiture duParlement.
Les collectivités territoriales disposent de leurs propres organes de représentation (gouverneurs et assemblées territoriales), notamment la république autonome duKarakalpakstan.
Le, le président Karimov a été à nouveau élu pour sept ans. En dépit des dispositions de la Constitution lui interdisant de briguer plus de deux mandats consécutifs, par un jeu subtil d'interprétations il a pu s'assurer de rester à la tête de l'État ouzbek pendant plus de26 ans, jusqu'à sa mort, survenue le.
Les principaux partis politiques d'Ouzbékistan sont : le Parti démocrate populaire (CDP), le Parti du renoncement personnel ou le Parti national démocrate Fidokorlar (F), le Parti du progrès de la nation (VT) (note : F et VT ont fusionné), le Parti Adolat (Justice) (A), Parti de la renaissance démocrate nationale (MTP), Parti social-démocrate. Cependant, le pluralisme politique est inexistant dans le pays - tous les partis soutiennent ouvertement et inconditionnellement la politique du président Karimov.
165 États ont reconnu l'Ouzbékistan, dont 103 ont établi des rapports diplomatiques avec lui. Plus de quarante missions diplomatiques exercent leurs fonctions àTachkent.
La république d'Ouzbékistan est divisée en douze provinces (enouzbek :viloyat), une ville (shahr) et une république autonome de Karakalpakistan (respublika) :
Enfants ouzbeks persophones àSamarcande, vendant un casse-croûte traditionnel, lesomsa.Hommes jouant dukarnay, un instrument à vent traditionnel, lors d'un mariage.
L'Ouzbékistan est le pays d'Asie centrale le plus peuplé (plus de37,5 millions d'habitants)[24]. LesOuzbeks ethniques, peuple delangue turque, constituent officiellement près de 84,4 % de la population. LesRusses ethniques représentent 2,3 % de la population (en constante diminution depuis le milieu des années 1980). Les autres minorités sont constituées par lesTadjiks 4,8 %, lesKazakhs 2,5 %, lesKarakalpaks 2,2 % et lesTatars 1,5 %[réf. nécessaire]. L'essentiel de la minorité russe vit àTachkent et dans les autres centres industriels. Les Tadjiks sont concentrés dans les cités historiques deBoukhara etSamarcande. Les Karakalpaks résident principalement dans la république autonome duKarakalpakstan.
Ainsi, la croissance démographique en 2024 s'élevait à 2 %, soit 743 400 personnes. Ces données ont été présentées par l'Agence des statistiques auprès du Président de l'Ouzbékistan. Sur la population totale, 18,9 millions (50,4 %) sont des hommes et 18,6 millions (49,6 %) sont des femmes. La majorité de la population estouzbèke, représentant 84,4 % de la population. L'Ouzbékistan est une république multinationale peuplée de représentants d'environ 130 nationalités et groupes ethniques.
Comme dans d'autres pays d'Asie centrale, la population de la République d'Ouzbékistan est relativement jeune, la majorité étant en âge de travailler. 42 % de la population totale sont des jeunes en âge de travailler, 51 % sont en âge de travailler et 7 % sont plus âgés.
Composition ethnique de la population de l'Ouzbékistan en 2021 :
Ouzbeks — 29,2 millions de personnes, soit 84,4 % de la population;
80 % de la population vit dans l'Est du pays, ce qui correspond aux régions les plus fertiles, et le foyer originel du peuple Ouzbek.
Quelque 37 % de la population ouzbek vit dans les villes, 63 % à la campagne. Elle est essentiellement jeune, la population en âge de travailler représente seulement 54 % du total (plus 7 % de retraités).
La langue officielle du pays est l'ouzbek, parlée par dix-sept millions de personnes dans le pays (65,6 % de la population). Lerusse, principalement àTachkent et dans les grandes villes, reste une langue importante de communication. Généralement, les citoyens ouzbeks scolarisés avant 1992, soit ont des notions de russe, soit le parlent couramment, car la langue était obligatoire dans l'enseignement avant 1992. Les languestadjike etkarakalpake sont également largement utilisées localement.
L'anglais commence à prendre de plus en plus d'importance (tourisme, immigration), mais il reste une langue enseignée à un nombre restreint de personnes dans le pays. Le pays est difficile d'accès, enclavé dans l'Asie centrale, et ses habitants se déplacent peu, sinon les plus jeunes, généralement pour travailler enFédération de Russie. Aussi, sur place, il est rare de trouver à communiquer avec desanglophones, ou des personnes qui savent parler l'anglais, qui est donc une langue étrangère à la diffusion limitée. Le russe conserve donc une place essentielle, et très importante. Depuis 2000 et 2010, il y a de fortes demandes pour apprendre et étudier lefarsi (persan), ou le chinois, souvent dans la perspective de faire du commerce avec les Iraniens, ou les Chinois. Étant dans la sphère du monde turc et des langues turques, de nombreux Ouzbeks demandent aussi à apprendre le turc, depuis quelques années[réf. nécessaire].
L'Ouzbékistan est, comme son voisin leTurkménistan, un pays laïque. Lareligionmusulmane (de ritesunnite) est majoritaire (près de 94 % de la population) en Ouzbékistan. Les musulmanschiites représentent1 % de la population (essentiellement autour deSamarcande,Boukhara et àTachkent). Les autres religions représentées sont l'orthodoxie (4 %), en constante régression du fait du retour desrussophones dans leurs pays respectifs, et très marginalement lejudaïsme, lecatholicisme (l'administration apostolique d'Ouzbékistan recense 4 000 catholiques dans tout le pays) et quelques communautésbaptistes récentes. Leluthéranisme, qui avait été surtout présent depuis la déportation en Ouzbékistan par Staline des Soviétiques d'origine allemande (comme lesAllemands de la Volga) a pratiquement disparu avec seulement deux minuscules communautés paroissiales dans le pays,celle de Tachkent et celle deFerghana. La presque totalité des luthériens ont en effet quitté l'Ouzbékistan à l'ouverture des frontières dans les années 1990-2000. Officiellement, le pays estlaïque. En réalité, l'État contrôle les religions et des persécutions de chrétiens sont signalées par, entre autres, l'ONGPortes Ouvertes[27].
Pendant la période soviétique, l'influence de la religion sur la population se voit limitée et sa fin en 1991 n'est pas accompagnée d'une remontée brutale de la pratique religieuse. Cependant depuis 2015 sont présents des groupuscules islamistes ayant prêté allégeance à l'État islamique et qui envoient régulièrement des combattants. En dépit de cela, le terrorisme islamiste reste faible au sein du pays[28].
L'Ouzbékistan affiche untaux d'alphabétisation élevé : 99,9 % des adultes de plus de 15 ans savent lire et écrire[29]. Cependant, comme seulement 76 % de la population de moins de 15 ans est actuellement scolarisée (et que seulement 20 % des enfants de 3 à 6 ans fréquentent l'école maternelle), ce chiffre pourrait diminuer à l'avenir. Les élèves sont scolarisés du lundi au samedi pendant l'année scolaire, et l'enseignement formel se termine à la fin de la 11e année. Selon l'Agence des statistiques d'Ouzbékistan, le nombre d'établissements d'enseignement général en Ouzbékistan au début de l'année scolaire 2022/2023 était de 10 522. À la même période, la part des garçons dans les établissements d'enseignement secondaire général était de 51,3 %, tandis que celle des filles était de 48,7 %.
En Ouzbékistan, les dépenses publiques consacrées à l'éducation représentaient 5,6 % du PIB en 2019 et 6,2 % en 2021. En 2019, la plus grande part des dépenses totales d'éducation était consacrée à l'enseignement secondaire (environ 65 %), à l'enseignement préscolaire (21 %), à l'enseignement supérieur (10 %) et à l'enseignement secondaire spécialisé (4 %).
En 2023,UNICEF a aidé le gouvernement ouzbek à élaborer une feuille de route pour la réforme de l'éducation, qui vise à fédérer les efforts du gouvernement, des partenaires de développement, des enseignants, des parents, des élèves et des communautés scolaires afin d'atteindre les objectifs stratégiques définis pour une éducation transformatrice de qualité[30].
Le pays dispose également d'importantes richesses minières (gaz naturel,uranium,cuivre,pétrole) ce qui contribua à l'industrialisation du pays dans l'après-guerre et a totalisé récemment une bonne partie desinvestissements étrangers dans les secteurs de l'extraction minière, duraffinage du pétrole ou encore de la machinerie agricole et de l'assemblage de voitures.
Dès l'indépendance, le président Karimov a fait le choix d'une stratégie de réforme graduelle visant notamment à atteindre l'autosuffisance énergétique et alimentaire du pays. Cependant, la croissance économique reste soumise à des fluctuations régulières. Tributaire des recettes d’exportation (coton etor pour une large part), le développement de l'économie ouzbèke a été freiné par les résultats en demi-teinte de la récolte du coton dont l'Ouzbékistan est le4e producteur mondial.
De plus, sans véritable stratégie de réformes, les autorités du pays ont multiplié les faux pas (comme dans le domaine des changes, ayant refusé la convertibilité de la monnaie nationale jusqu'en 2003) et des actions restrictives et dirigistes envers les petites et moyennes entreprises, ce qui entraîna une stagnation dans le milieu des affaires. Seulement le petit commerce de rue et les entreprises ayant le droit privilégié de faire les opérations d'importation ont pu prospérer tandis que le tissu économique général resta de facto soit étatique, soit sous une forte emprise de l'État. On notera également une forte emprise sur les nouveaux secteurs économiques à haute valeur ajoutée, surtout dans la capitale Tachkent, exercée par la fille du président Karimov,Gulnora[31].
La situation économique de l'Ouzbékistan reste en effet fragile : l'adoption de la libre convertibilité de la monnaie nationale en octobre 2003 devrait cependant créer un environnement beaucoup plus favorable aux investissements étrangers. Certains résultats macroéconomiques positifs sont à noter (inflation et dévaluation de la monnaie relativement maîtrisées notamment). Le réchauffement politique avec laRussie, entamé en 2005, a eu pour résultat les investissements massifs des compagnies russes sur le sol ouzbek (dans le domaine de l'énergie, des télécommunications, de l'aviation civile ou encore de l'agroalimentaire), ainsi que la hausse substantielle des échanges commerciaux bilatéraux (3 milliards de dollars en 2006, +42 % par rapport à 2005).
Toutefois, Tachkent hésite à aller de l'avant dans le domaine desprivatisations du secteur agricole qui représente toujours 33 % duPIB et de lapopulation active. En fait, le gouvernement retarde une véritable libéralisation de l'économie par crainte de ses conséquences sur un tissu social déjà fortement dégradé (27 % de la population vit en dessous duseuil de pauvreté et les revenus moyens sont à la baisse depuis 1997) et pour préserver les intérêts de quelques acteurs économiques influents, proches des élites au pouvoir. L'offensive maladroite, à partir de l'été 2004, contre l'économie informelle a été à l'origine d'importants remous sociaux.
Deuxième exportateur de coton au monde, l'Ouzbékistan est largement critiqué par la communauté internationale pour l'utilisation dutravail forcé des enfants et des étudiants sur les champs de coton sous le soleil accablant ainsi que pour les rémunérations dérisoires payées aux récoltants de cette culture stratégique pour le pays qui rapporte plusieurs milliards de dollars à l'État. Malgré les pressions internationales et l'interdiction formelle du gouvernement ouzbek d'utiliser le travail des enfants, la réalité sur le terrain reste inchangée[32].
Les sportifs ouzbeks sont très présents dans les sports de combats comme lejudo, laboxe, l'unifight ou encore lalutte gréco-romaine. Ces disciplines permettent à l'Ouzbékistan de décrocher ses seules médailles auxJeux olympiques (environ cinq ou six médailles). Les sportifs les plus connus dans ces disciplines sont les judokasAbdullo Tangriev qui fut vice-champion olympique à Pékin en 2008 etRishod Sobirov qui fut double champion du monde et élu meilleur judoka de l'année 2011.
En juillet 2024, aux JO de Paris, la judokateDiyora Keldiyorova remporte la médaille d'or en catégorie moins de 52 kg.
En boxe, aux JO de Paris, l'Ouzbékistan gagne 5 titres en or :
L'Ouzbékistan s'est fait connaître aussi grâce au coureur cyclisteDjamolidine Abdoujaparov qui était un des meilleurs sprinteurs du peloton au début des années 1990. Il a, en outre, remporté au moins une étape dans les trois Grands Tours (de France, d'Italie et d'Espagne) dont neuf étapes duTour de France avec à la clé troismaillots verts. Il possède aussi à son palmarès la classiqueGand-Wevelgem belge. En 2010, un seul coureur cycliste de nationalité ouzbèke est professionnel :Sergueï Lagoutine (de soucherusse), champion du monde espoirs en 2003, qui évolue sous les couleurs de l'équipe cycliste Vacansoleil.
Anthologie de la poésie d'Ouzbékistan, 2 vol., Édition de Jean-Pierre Balpe etHamid Ismaïlov, 2008 (sous la direction éditoriale de Jacqueline Farmer).
Dominique Auzias et Jean-Paul Labourdette,Le Guide de l'Asie centrale : Kirghizistan, Ouzbékistan, Tadjikistan, Nouvelles Éd. de l'Université, Paris, 2001, 313 p.