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Ousmane Sembène

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Ousmane Sembène
Ousmane Sembène en 1987.
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Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 84 ans)
DakarVoir et modifier les données sur Wikidata
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Œuvres principales

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Ousmane Sembène, né le àZiguinchor,Sénégal etmort le àDakar (Sénégal), est unécrivain,réalisateur etscénariste sénégalais, personnalité majeure de l'Afrique contemporaine, connu pour ses partis pris militants sur les questions politiques et sociales.

Il a grandi dans une famille pauvre et a dû abandonner l'école à un jeune âge. Plus tard, il a été soldat pendant laSeconde Guerre mondiale et a ensuite travaillé comme docker avant de s'engager dans la lutte pour l'indépendance du Sénégal. C'est à cette époque qu'il se prend de passion pour le cinéma et commence à réaliser des films. Ses premiers films sont des documentaires qui attirent l'attention du public sur les problèmes sociaux et politiques de l'Afrique. Plus tard, il réalise des longs-métrages defiction, dont certains deviennent des classiques du cinéma africain.

Biographie

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Formation et jeunesse

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D'après ses pièces d'état-civil, Ousmane Sembène est né le, mais dans un entretien paru dansLe Soleil en 1993, l'intéressé affirme que sa date denaissance réelle est le1er  janvier car son père s'est accordé un temps de réflexion avant de le déclarer[1],[2]. Son lieu de naissance estZiguinchor, une ville de laCasamance. Ses parents sont desLébous ayant quitté lapresqu'île du Cap-Vert pour la Casamance. À partir de8 ans, il entre à l'école Escale, l'actuel collège d'enseignement général Malick-Fall, mais il n’y reste guère, soit à cause de son indiscipline, soit en raison d'une exclusion de l’établissement[3]. Il est alors envoyé chez son oncle maternel Abdourahmane Diop, qui ouvrit la première école en langue française àMarsassoum en 1922[4]. Il y fréquente également l'école coranique[5]. Vers 1936, il est envoyé préparer le certificat d'études à Dakar mais se trouve renvoyé après une altercation avec le directeur de l’école Pierre Péraldi, qui voulait leur enseigner lecorse[6].

Pendant cette période, il exerce le métier de mécanicien et demaçon tout en s'intéressant au cinéma. Le filmLes Dieux du stade de Leni Riefenstahl provoque l'un de ses premiers chocs esthétiques. Il mène également une vie studieuse et spirituelle[7].

Après la visite du généralde Gaulle auSénégal en[Information douteuse], il est mobilisé par l’armée française et intègre lestirailleurs sénégalais au sein du6e régiment d'artillerie coloniale. La date précise de son incorporation reste incertaine. Il est de la classe de 1943, l'âge duservice militaire étant fixé à20 ans, et il est probable qu'il intègre l'armée le, comme son ami Djibril Mbengue. Cette expérience difficile le marque profondément et nourrit ses sentiments anticolonialistes[8]. Le personnage du tirailleur sénégalais revient d'ailleurs dans plusieurs de ses œuvres, notamment dans les filmsCamp de Thiaroye etNiaye, ainsi que dans sa nouvelleVehi-Ciosane ou Blanche-Genèse[9].

Militantisme et débuts littéraires

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En 1946, il embarque clandestinement pour la France et débarque àMarseille, où il vit de différents petits travaux. Il est notammentdocker auport de Marseille,place de la Joliette, pendant dix ans. Il adhère à laCGT et auParti communiste français, où il développe des convictions marxistes et militantes[10]. Il milite contre la guerre enIndochine et pour l’indépendance de l’Algérie[11]. Il joue d'ailleurs comme figurant dansLe Rendez-vous des quais dePaul Carpita, qui témoigne de la solidarité entre les indépendantistes indochinois et les dockers de la CGT[12], mais il sera coupé au montage[13].

C'est à cette époque qu'il commence à s'intéresser à l'écriture et à la littérature. Il fréquente alors les bibliothèques de la CGT et commence à suivre des cours offerts par le PCF[14]. En 1956, il publie son premier roman,LeDocker noir, qui relate son expérience de docker. Puis, en 1957, il publieÔ pays, mon beau peuple. En 1960, il publie un nouveau roman,Les Bouts de bois de Dieu, qui raconte l’histoire de la grève des cheminots en 1947-1948 duDakar-Niger, la ligne de chemin de fer qui relieDakar àBamako. L’histoire se déroule parallèlement à Dakar,Thiès etBamako sur fond de colonialisme et de lutte des cheminots pour accéder aux mêmes droits que les cheminots français.

En 1960, l’année de l’indépendance duSoudan français — qui devient leMali — et duSénégal, Ousmane Sembène rentre en Afrique. Il voyage à travers différents pays : le Mali, laGuinée, leCongo. Il commence à penser au cinéma pour atteindre les non lecteurs encore très nombreux en Afrique, et pour donner une autre image de l’Afrique, voulant montrer la réalité à travers les masques, les danses, les représentations.

Débuts cinématographiques

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En 1961, il entre dans une école de cinéma àMoscou, laVGIK[15]. Il réalise dès 1962 son premier court-métrageBorom Sarret (Le Charretier), suivi en 1964 parNiaye qui gagnera le prix CIC dufestival de court métrage de Tours et une mention spéciale auFestival international du film de Locarno[16]. Ce second film, adapté de sa nouvelleVehi-Ciosane ou Blanche-Genèse, raconte l'histoire d'une famille noble desNiayes (régions rurales du Sénégal) qui se voit déshonorée après que le père a commis l'inceste sur sa fille[17].

En 1966 sort son premierlong-métrage, qui est aussi le premier long métrage « négro-africain » du continent, intituléLa Noire de… et produit parAndré Zwobada[18] (prix Jean-Vigo de la même année). D'emblée, Ousmane Sembène se place sur le terrain de la critique sociale et politique avec l'histoire d’une jeune Sénégalaise qui quitte son pays et sa famille pour venir en France travailler chez un couple qui l’humiliera et la traitera en esclave, la poussant jusqu'au suicide[19].

Considéré comme l'un de ses chefs-d'œuvre et couronné par le prix de la critique internationale auFestival de Venise,Le Mandat (1968) est une comédie acerbe contre la nouvelle bourgeoisie sénégalaise, apparue avec l'indépendance. C'est le premier film en langue africaine (wolof).

En 1969, il est invité au premierFestival de cinéma africain de Ouagadougou (qui deviendra leFespaco en 1972) par les fondateurs de ce festival, dont il ne fait pas partie[20]. En revanche, à partir de l'édition de 1970, il prend un rôle très important dans le festival et participe à son envol. Jusqu'à sa mort, il participera au Fespaco, tout en refusant de participer à la compétition, pour laisser émerger d'autres cinéastes[21].

En 1979, son filmCeddo est interdit au Sénégal par le présidentLéopold Sédar Senghor, qui justifie cette censure par une « faute » d'orthographe : le termeceddo ne s'écrirait (selon lui) qu'avec un seul « d »[22]. Le pouvoir sénégalais avait en fait à cœur de ne pas froisser les autorités religieuses, notamment musulmanes. Sembène relate la révolte à la fin duXVIIe siècle desCeddos, vaillants guerriers traditionnels aux convictions animistes qui refusaient de se convertir. Il attaque ainsi avec virulence les invasions conjointes du catholicisme et de l'islam en Afrique de l'Ouest et leur rôle dans le délitement des structures sociales traditionnelles avec la complicité de certains membres de l'aristocratie locale.

En 1988, malgré le prix spécial du jury reçu auFestival de Venise, son filmCamp de Thiaroye ne sort pas enFrance. Il a acquis ainsi une réputation de film censuré. Ce long-métrage est un hommage auxtirailleurs sénégalais et surtout une dénonciation d'un épisode accablant pour l'armée coloniale française en Afrique, qui se déroula àThiaroye en 1944. Le film sera finalement diffusé en France, mais seulement dans quelques salles, dix ans plus tard, en 1998[23]. Produit par une coproduction interafricaine réunissant le Sénégal, la Tunisie et l'Algérie, le film ne sera pas non plus diffusé en salle en Tunisie et en Algérie[24].

Le fils d'Ousmane Sembène etMbissine Thérèse Diop, lors d'une soirée en hommage au réalisateur (Cinémathèque française, 2008)

Fin de carrière

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Statue d'Ousmane Sembène àOuagadougou.

En 2000, avecFaat Kiné, il commence un triptyque sur « l’héroïsme au quotidien », dont les deux premiers volets sont consacrés à la condition de la femme africaine (le troisième,La Confrérie des Rats était en préparation). Le second,Moolaadé (2003), aborde de front le thème très sensible de l'excision. Le film relate l’histoire de quatre fillettes qui fuient l’excision et trouvent refuge auprès d’une femme, Collé Ardo (jouée par la MalienneFatoumata Coulibaly), qui leur offre l’hospitalité (lemoolaadé) malgré les pressions du village et de son mari. Sembène a récolté à cette occasion une nouvelle kyrielle de récompenses en 2004 : prix du meilleur film étranger décerné par la critique américaine, prixUn certain regard àCannes, prix spécial du jury au festival international deMarrakech entre autres.

Sembène revendique un cinéma militant et va lui-même de village en village, parcourant l'Afrique, pour montrer ses films et transmettre son message.

Le, quelques mois avant sa mort, il reçoit, à la résidence de l'ambassadeur de France à Dakar, les insignes d'officier dans l'ordre de laLégion d'honneur de la République française[25].

Malade depuis plusieurs mois, il meurt à l'âge de84 ans[26] à son domicile àYoff le. Il est inhumé au cimetière musulman de cette même ville[27].

Œuvre

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Romans

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Filmographie comme réalisateur et scénariste

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Courts métrages
Longs métrages

Documentaires, Emissions sur Ousmane Sembène

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Distinctions

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Notes et références

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Notes

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  1. Le Dernier de l'Empire a été traduit en anglais parAdrian Adams,The Last of the Empire[1]

Références

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  1. Soumanou Vieyra 2012,p. 9.
  2. Gadjigo 2013,p. 35.
  3. Gadjigo 2013,p. 52.
  4. Gadjigo 2013,p. 54.
  5. Berty,p. 31.
  6. Soumanou Vieyra 2012,p. 11.
  7. Soumanou Vieyra 2012,p. 12-13.
  8. Gadjigo 2013,p. 107-109.
  9. Sembène 1993,p. 104-105.
  10. Gadjigo 2013,p. 143-149.
  11. Gadjigo 2013,p. 184-186.
  12. Gadjigo 2013,p. 187.
  13. « Camarade Sembene, l'aîné des anciens », surL'Humanité,(consulté le)
  14. Gadjigo 2010,p. 157.
  15. « Ousmane Sembene », surIMDb(consulté le).
  16. Gadjigo 2010,p. 160.
  17. Diouf 1986,p. 12.
  18. « Ousmane Sembene - Cinémathèque française »(consulté le).
  19. Valentin Pérez, « La nouvelle jeunesse du cinéma d’Ousmane Sembène », surlemonde.fr,Le Monde,
  20. Une erreur très courante chez les journalistes consiste à dire qu'Ousmane Sembène est le fondateur de ce festival.
  21. Sembène et le FESPACO, in Hamidou Ouédraogo,Naissance et évolution du Fespaco de 1969 à 1973, Ouagadougou, 1995, 220 p.
  22. « Ceddo - Critique et avis par Les Inrocks »(consulté le).
  23. « Camp de Thiaroye : une censure insidieuse », surLutte Ouvrière : Le Journal(consulté le).
  24. Christine Delorme,« Camp de Thiaroye d'Ousmane Sembène, une coproduction sud-sud » inProduire des films. Afrique et Moyen orient, ouvrage collectif, Septentrion,, 386 p.(ISSN 1955-4893,lire en ligne), p 275-280.
  25. Source : Sembène Ousmane reçoit la Légion d’honneur française, Panapress, 10 novembre 2006, cité parJeune Afrique.
  26. Jean-Luc Douin, « Ousmane Sembène, cinéaste sénégalais », surlemonde.fr,Le Monde, 12 juin 2007(mis à jour le 13 juin 2007)
  27. Vincent Malausa, « Sembène, de guerre là. »,Cahiers du cinéma,‎,p. 71.
  28. Olivier Barlet, « Ousmane Sembène, tout à la fois », surAfricultures,(consulté le)
  29. Caroline Pochon, « Sembène à la télévision »,Clap noir,‎(lire en ligne).

Annexes

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Bibliographie

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Monographies et recueils :

Non publié :

  • Bonfenda Khonde,Le néo-bourgeois de Dakar, d'après Sembene Ousmane, Université de Montréal, 1991 (M.A.).
  • Lanthiez-Schweitzer Marie A.,Ousmane Sembène, romancier de l'Afrique émergente, University of British Columbia, 1976 (thèse)
  • Rufa'i Ahmed,L'image de la femme africaine dans l'œuvre d'Ousmane Sembène, Université de Sherbrooke, 1983 (M.A.).

Articles :


Articles connexes

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Liens externes

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