Oufa (enrusse :Уфа ; enbachkir :Өфө,Öfö/ʏ̞ˈfʏ̞/) (Œfœ) est une ville de l'Ouest de laRussie. Située à une centaine de kilomètres desmonts Oural, elle est lacapitale et la plus grandeville de la république deBachkirie, enRussie. Elle en représente le centre industriel, économique, scientifique et culturel. Sa population s'élevait à 1 128 787 habitants en2020.
Oufa est située dans la zone desteppe arborée modérée du nord. Leclimat est continental et humide, avec des étés chauds et des hivers moyennement froids.
La morphologie urbaine d'Oufa fait d'elle une ville linéaire, qui s'étend dans un axe nord-sud. L'urbanisation est délimitée par la rivière Belaïa au sud et à l'ouest, et par la rivière Oufa à l'est[2].
La fondation de la ville commença la colonisation russe de la Bachkirie, Oufa étant la dernière véritable ville avant les immensitéssibériennes et un avant-poste russe à la limite des contrées d'Asie centrale. Elle devint rapidement un centre pour les opérations russes de colonisations, supervisant la collecte du iassak de la Bachkirie mais aussi de régions environnantes commePerm et laSibérie occidentale. Elle devint aussi un centre diplomatique où les autorités russes conduisaient leurs échanges avec les Kazakhs et les pays d'Asie centrale[5]. La ville occupait notamment à la fin duXVIe siècle une position stratégique face auKhanat de Sibérie, dont son khanKoutchoum mençait le pouvoir russe dans ses régions orientales[6]. Dans les années 1590, les terres autour d'Oufa furent distribuées généreusement aux officiers, grands propriétaires et streltsy[7].
Elle était sous le commandement deMikhaïl Nagoï et la garnison abrite deux cents soldats.
Obtenant en 1586 lesdroits de cité, elle reste la seule ville de la région jusqu'à la fondation deBirsk en 1663, hébergeant nombre de dignitaires tsaristes, destreltsy et de marchands[4]. Les premiers habitants de la ville furent des officiers, des Tatars servant l'armée russe, des Bachkirs baptisés, des traducteurs et le groupe le plus nombreux que constitue celui des traducteurs. Unvoïvode fut placé à Oufa, dirigeant les activités du tsarat dans la région[8].
En 1662, une rébellion des Bachkirs éclata envers les Russes, avec comme raison immédiate les Russes qui s'étaient mis du côté des Kalmouks, désavantageant les Bachkirs, tandis que les raisons profondes étaient les politiques russes en Bachkirie. La rébellion commença dans l'ouïezd d'Oufa et s'étendit à travers le territoire[11]. En novembre 1663, les troupes assiégèrent la ville, mais pour des raisons inconnues les quatre différentes forces ne se retrouvèrent pas sur le même lieu pour conduire le siège, menant à l'échec de celui-ci[12]. Après la fin de la rébellion en 1664, le voïvode d'Oufa Fiodor Fiodorovitch Volkonski, réputé pour sa corruption, fut remplacé[13].
La ville fait partie dugouvernement de Kazan à partir de 1708 et devient le chef-lieu de la province d'Oufa en 1728. En 1744, elle fait partie dugouvernement d'Orenbourg et devient en 1781 le chef-lieu du district d'Oufa, dont le premier gouverneur estIvan Lamb (1761-1804).
QuandPeter Simon Pallas visita la ville en 1770, il la décrit comme une pauvre ville sans commerce ni manufactures. Le commerce à Oufa consistait d'après ses dires à tirer le plus possible de Kazan pour le vendre au plus haut prix possibles aux Bachkirs dans la ville[14].
En 1796, elle retourne au gouvernement d'Orenbourg et en 1802 elle devient chef-lieu de gouvernement avec siège de l'administration. L'architecte écossaisWilliam Hastie réalise le premier plan général de la ville en 1803, mais son projet n'aboutit pas. Il retourne à Oufa en 1817 qui aboutit à un autre projet deux ans plus tard et qui est mis en œuvre pendant tout leXIXe siècle. La ville reçoit sonblason auXVIIe siècle.
Oufa devient la capitale dugouvernement d'Oufa en 1865. La ville est alors en plein essor industriel, tandis que lechemin de fer lui donne une nouvelle impulsion entre 1888 et 1892.
La fin de la période soviétique dès la deuxième moitié des années 1980 s'est illustrée à Oufa par l'apparition de réseaux informels. En 1987, un projet de construction d'usine chimique àSterlitamak entraîne des manifestations dans cette ville puis à Oufa, où plusieurs manifestations rassemblent des milliers de manifestants dans les rues de la ville. En parallèle, la crise profonde que traverse le PCUS de Bachkirie en pleine chute du bloc de l'Est fait que le 10 février 1990, le Comité municipal du parti pour la ville d’Oufa présente sa démission. Le 3 août,Boris Eltsine dans le discours qu'il prononce dans la ville fait de la surenchère face au gouvernement soviétique bachkir. Le 11 octobre 1990, alors que le Soviet suprême de Bachkirie doit adopter la déclaration de souveraineté de la république, le bâtiment du Soviet est cerné pendant plusieurs heures par la foule des manifestants[16].
Clocher de la cathédrale de la Nativité-de-la-Vierge
Les deux religions principales d'Oufa sont l'orthodoxie (estimé à près de 50 % de la population) et l'islam sunnite (près de 45 % de la population).
Église orthodoxe russe : Oufa est le siège du diocèse d'Oufa-Sterlitamak. L'église-cathédrale d'Oufa est la cathédrale de la Nativité-de-la-Vierge, rue Kirov. Les autres églises sont celles de Saint-Serge, de Saint-Georges, de la Nativité, de l'Intercession, de Saint-Méthode-et-Saint-Cyrille, de Saint-André, de l'Ascension, de l'Exaltation de la Croix, de Saint-Nicolas, de Saint-Nicolas-de-la-Gare, de Saint-Pantélémon, de Saint-Siméon, et du Sauveur. Il y a aussi deuxparoisses deVieux-Croyants.
Sunnisme : Oufa est le siège de la direction centrale spirituelle des musulmans de Russie et des pays européens de laCEI, qui inclut aussi laSibérie et leKazakhstan. Depuis 1980, il s'agit du grandmufti Talgar Tadschouddine. Il y a dixmosquées à Oufa, dont beaucoup ont été construites grâce aux subsidesturcs. La mosquéeLyalya-Tyulpan constitue l'un des édifices architecturaux les plus marquants de la ville.
Luthéranisme : la paroisse luthérienne-évangélique d'Oufa a été reconstituée dans lesannées 1990 et son église a été construite en 2010
Il existe aussi des mouvements religieux issus desÉtats-Unis qui se sont récemment installés à Oufa, comme lesmormons en 2001, qui ont construit un temple de prières, ou lesAdventistes du Septième jour.
Leclub de footballFK Oufa, connu du temps du communisme commeGastello Oufa, joue en deuxième division russe. Oufa est de fait la plus grande ville en Europe à n'avoir jamais été représentée au plus haut niveau[21]. Les matches sont joués auStroitel-Stadion, d'une capacité de 10 000 places assises.
On y trouve égalementProgress, une usine d'assemblage de moteurs d'avionTupolev.
Dans le domaine des communications, on y trouveMagnétron, un fabricant d'appareils de télécommunications, ainsi que de nombreux instituts de recherche en biologie, biochimie et sur les vitamines. L'industrie mécanique y joue aussi un rôle notable.
Près de 200 moyennes et grandes entreprises industrielles sont implantées à Oufa.
Oufa est un donneur net aux budgets de la république et fédéraux. Près de 62,8 % des revenus par l'impôt récoltés sur le territoire du district municipal d'Oufa sont transférés au budget fédéral, et 29 % au budget de la république.
Dotée depuis 1885 d'unegare ferroviaire sur le parcours historique duTranssibérien, la ligneSamara-Oufa-Zlatooust-Tcheliabinsk-Iekaterinbourg, Oufa est reliée par letrain au reste de la Russie. Le pont au-dessus de la Belaïa a été construit en 1888. Oufa relie les régions centrales de la Russie à la Sibérie et à l'Oural. La gare centrale moderne a été reconstruite en 2008.
Oufa est par ailleurs au centre d'unréseau autoroutier régional, elle est la seule ville à être reliée à Moscou par plus d'uneautoroute fédérale : laM7 au nord qui relie Moscou viaKazan, et plus au sud laM5Oural à Moscou et à la partie asiatique de la Russie. Il y a deux gares autoroutières, celle du nord et celle du sud.
Le réseau urbain d'Oufa, basé principalement sur un axe nord-sud suivant l'étirement de la ville, est constitué detramways, de trolleybus, d'autobus, de taxis collectifs, et de taxis. Pour désengorger la ville, une voie rapide a été créée dans les années 1980 en parallèle à l'axe de Prospekt Oktjabrja. Depuis les années 1960, la création d'un réseau demétro est en discussion. Il a été en partie construit, mais les travaux de construction furent arrêtés en 2005 par suite d'un financement non clarifié et insuffisant.
Le transport fluvial de marchandises est possible sur les cours d'eau.
Un réseau depipelines (gaz et pétrole) passe par Oufa.
La ville possède desthéâtres bachkire, russe et tatar, un Théâtre national d'opéra et de ballet, un Orchestre symphonique national, le studio de films "Bashkortostan", des ensembles philharmoniques et l'Ensemble national bachkir de danse folklorique.
On trouve également à Oufa de nombreuxmusées, lejardin botanique d'Oufa, un parc et un centre sportif, la ville tentant de conserver un attrait face à la décroissance de la population dans cette ville du sud de l'Oural en reconversion.
↑André Fontaine,Histoire de la Guerre froide, en deux tomes, Fayard, 1967, réédition Le Seuil, 1983 :1. De la révolution d'octobre à la guerre de Corée ;chap. II.
↑National composition of population of the Republic of Bashkortostan (according to the All-Russia population census 2002). Statistical handbook. Bashkortostanstat. Ufa. 198 p.
↑Elle dépend dudiocèse de Saratov et elle est dirigée par un missionnaire italien