Lesouchebtis ouchaouabtis sont des statuettes funéraires qui forment une partie importante du mobilier funéraireégyptien.
Jusqu'à 1000 avant notre ère, ils étaient appeléschaouabtis (ou « chabtis ») « qui est en bois », du nom (šwb oušwȝb[1]) dupersea dont ils étaient faits. Ensuite le grand prêtre d'AmonPinedjem II instaura le jeu de mots « ouchebti », dewšb « répondre »[1] signifiant « celui qui répond »[2].
Ils ont remplacé lesacrifice de serviteurs qui n'a existé que pendant laIre dynastie, avant de diminuer lentement et de disparaître.
Ces statuettes représentent les serviteurs funéraires qui devaient répondre[note 1] à l’appel d’Osiris et remplacer le mort dans les travaux des champs de l’au-delà.
Suivant le statut social du défunt, les statuettes funéraires sont en terre cuite, en pierre, en bronze, en bois ou en terre émaillée, verte ou bleue et représentent le défunt, soit en positionosiriaque (momiforme), soit vêtu du vêtement qu'il portait dans la vie de tous les jours. Elles sont souvent munies d'instruments aratoires pour travailler la terre.
Les statuettes funéraires étaient placées dans la tombe en grand nombre (il y en avait normalement une pour chaque jour de l'année). On en a retrouvé quatre cent treize dans letombeau de Toutânkhamon.
La collection du Louvre, avec plus de 4 200 statuettes funéraires, représente environ 1/10 des antiquités égyptiennes conservées auMusée du Louvre[3].
Mentionnées pour la première fois dans la formule 472 des Textes sur les cercueils, les ouchebtis étaient inclus dans le mobilier funéraire des défunts sous forme de petites figurines depuis le règne deMontouhotep II de laXIe dynastie[4]. Certains pensent qu'à l'origine, ils auraient symboliquement remplacé les sépultures sacrificielles humaines, appelées sacrifices de maintien, théorie quelque peu improbable puisque des siècles se sont écoulés entre les dernières sépultures sacrificielles connues et l'apparition des ouchebtis. Ils se distinguaient généralement des autres statuettes par l'inscription du nom du défunt, de ses titres, et souvent de la formule 472 des Textes sur les cercueils[5] ou du discours de la figure de l'ouchebti figurant au chapitre six duLivre des morts.
À laXVIIIe dynastie, sous le règne d'Akhenaton, les figurines portaient une offrande adressée au disque solaireAton, plutôt que le discours traditionnel de la figure de l'ouchebti. L'ouchebti était censé s'animer magiquement après le jugement des morts et travailler pour le défunt en tant qu'ouvrier de remplacement dans les champs d'Osiris. À partir duNouvel Empire, il est souvent appelé « serviteur ».
À partir de laXXIe dynastie, les ouchebtis sont devenus courants et nombreux dans les tombes. Dans certaines tombes, le sol était recouvert d'un grand nombre de figurines d'ouchebtis ; dans d'autres, les ouchebtis étaient soigneusement rangés dans des boîtes d'ouchebtis. Parfois, plusieurs centaines d'ouchebtis étaient placés dans la tombe du défunt, mais les pharaons avaient beaucoup plus de ces serviteurs que les roturiers, comme le roiTaharqa qui en avait plus d'un millier[6]. Certaines tombes contenaient des ouchebtis surveillants, qui étaient responsables de groupes de dix ouchebtis chacun (dix étant une division administrative courante, par exemple dans les armées). Ces surveillants se sont raréfiés au cours de laBasse Époque.
La tombe de Toutânkhamon contenait un grand nombre d'ouchebtis de tailles diverses, la plupart ornés dehiéroglyphes[7]. Ils étaient divisés en groupes : certains honoraient les dieux osiriformes et étaient recouverts d'or, d'autres étaient plus simples, en bois ou en faïence.
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