Ouagadougou est lacapitale et la plus grande ville duBurkina Faso. Sa population était estimée à plus de2,4 millions d'habitants en 2019. En 2022, sa population est estimée à plus de2,8 millions d'habitants. C'est le centre culturel, économique et administratif du pays. Leshabitants de Ouagadougou sont appelés des Ouagalais.
La ville est soumise à un climat tropical de savane, comprenant deux saisons : lasaison sèche et lasaison des pluies.
La saison sèche s'étend de la mi-octobre à la mi-mai, approximativement. Cette saison est caractérisée par un temps plus ou moins chaud et très sec, un fort ensoleillement et parfois des vents de poussière. Dans cette saison, on peut distinguer trois périodes bien marquées :
La saison des pluies, qui s'étend de la mi-mai à la mi-octobre approximativement, est marquée par un flux de sud-ouest : la mousson. Il apporte un air chaud et moite, dans lequel de nombreuses averses et orages se développent, avec un pic en août. Cette période correspond au passage du front intertropical (FIT) au-dessus des pays sahéliens et subsahéliens. Malgré les températures beaucoup plus modérées (minimums à21 °C, sous les pluies principalement, maximums à32 à 34 °C), le ressenti est toujours lourd, en raison de la forte humidité ambiante.
À l’origine, la ville s’appelaitKombemtinga, la « terre des princes ». Les versions expliquant ce changement d’appellation sont nombreuses et parfois opposées.
De façon plus certaine, on peut affirmer que la ville a été fondée auXIe siècle par lesNyonyonsés. Pour la suite, selon la version du Larlé Naba, détenteur des secrets duRoyaume mossi, les fondateurs, subissant des assauts répétés d’un peuple voisin, durent demander la protection de l'Empereur mossiZoungrana, alors établi àTenkodogo. Zoungrana confia la défense de la ville à son fils Oubri. Les Nyonyonsés se soumirent, et la localité fut alors baptisée « Wogdgo » : « Venez m’honorer ». C’est cette appellation qui aurait évolué pour donnerWoghodogo, puis Ouagadougou dans sa version occidentalisée.
La ville devint capitale de l'Empire mossi en 1441 sous le règne deNaba Niandéfo[2]. Mais ce n’est qu’en1881 qu’elle deviendra résidence permanente des empereurs (morho-naba), avecNaba Sanem.
Des quartiers se créent alors rapidement autour du palais impérial. Ils conserveront leur nom jusqu'à nos jours :Ouidi, le quartier du chef de la cavalerie ;Dapoya(de), le quartier des captifs affranchis ;Paspanga(de), où les empereurs nouvellement intronisés vont recueillir la soumission des dignitaires de l'Empire, etc.
Louis-Gustave Binger y entre le soir du vendredi 15 juin 1888 et en laisse une longue description[3].Sanem le reçoit par obligation[4] mais ne tarde pas à montrer son désir qu'il s'en aille. Il l'empêche, de même, de poursuivre le trajet prévu. Binger décide alors de revenir versBoukary Koutou et quitte la ville le 10 juillet[5].
Devenue capitale du territoire deHaute-Volta en1919, la ville perd sa prééminence pendant les années de partage du territoire (1932-1947). À la reconstitution de la Haute-Volta, l’administration est de nouveau transférée à Ouagadougou.
De l’arrivée du chemin de fer, en1954, jusqu’à l’indépendance en1960, la population de la ville va doubler, passant de 30 000 à plus de 60 000 habitants. La nécessité de transformer l'urbanisme ouagalais devient impérative. Au début des années 1970,Polycarpe Naré, haut fonctionnaire chargé des domaines réalisera, sous la houlette du général Garango, le «Petit Paris » ou zone résidentielle de Gounghin et La zone résidentielle du Bois[6], qui agrandissent la capitale suivant des standards modernes. Par la suite, le nombre de Ouagalais doublera régulièrement tous les dix ans : 500 000 au début desannées 1990 et plus de 2,5 million en 2015. Ce qui nécessitera de nouveaux projets de transformation urbaine de la cité 1 200 logements[7] de l'époque sankarienne à Ouaga 2000.
Lesattentats de Ouagadougou du ont fait au moins30 morts et une trentaine de blessés. À19 h 45[8], des hommes armés ont attaqué le barTaxi Brousse, le restaurantLe Cappuccino et l'hôtelSplendid dans le centre de Ouagadougou sur l'avenue Kwamé N'Krumah. Ces lieux sont fréquentés principalement par des étrangers. L'attaque terroriste est revendiquée parAl-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI)[9]. À la suite de ces événements ont été décrétés trois jours dedeuil national[10]. La ville est de nouveau touchée par le terrorisme dans la nuit du 13 au. Unattentat frappe un café-restaurant - Café Aziz Istanbul- situé à 200 m duCappucino et fait20 morts, dix-huit civils et les deux assaillants[11].
Unnouvel attentat a eu lieu le vendredi 2 mars 2018 l'état major de l'armée en plein centre-ville. Le bilan faisait état de8 décès au niveau des forces de défense et de sécurité et près de80 blessés. Huit (8) avait été tués au cours de la riposte.
Vue satellitaire (Landsat) de l'expansion de la ville de Ouagadougou entre 1986 et 2006.Une scène typique de Ouagadougou qui montre la place des Nations unies au centre-ville.
Lapollution de l'air, par les aérosols « naturels » (envols de poussières liés à l'aridité des sols) et issus de lacombustion (bois de feu,charbon de bois,feux de brousse...) et de lapollution routière pose un problème à Ouagadougou. Un projet de système d’alerte à la pollution à Ouagadougou et au Burkina Faso (dit« projet Mousson ») est construit en partenariat avec leCNRS[13]. Lapollution de l'eau et des sols est un autre problème.
La capitale abrite cependant presque en son centre (au nord-est) leParc urbain Bangr Weogo de (265 hectares) qui est le premier exemple de rétrocession foncière forestière faite par l'État à unecollectivité locale dans le cadre de la politique de décentralisation du Ministère chargé des forêts. Cet ancien massifforestier est devenu le poumon vert de la ville et l'élément principal de latrame verte urbaine de Ouagadougou ; un lieu de loisir et détente, mais aussi d'éducation environnementale ouvert aux écoles, universités, chercheurs et visiteurs, où expérimenter lagestion,restauration etprotection de labiodiversité, le rôle de l'arbre en ville et notamment la lutte contre ladésertification ou l'étude et la résolution de certaines pollutions. Le parc abrite aussi un musée centre d'exposition sur l'environnement, ainsi qu'un parc zoologique (72 ha où 136 espèces d'oiseaux étaient répertoriées en 1999 ainsi que quelques rongeurs)[14] et un parc botanique (8 ha où sont présentés 95 espècesligneuses autochtones desavane arbustive claire ou dense notamment, en 8 secteurs, et des espèces ornementales exotiques et locales dans un9e secteur)[14]. On peut y découvrir seul ou en visite guidée la flore, la faune (oiseaux, mammifères et faune aquatique) du parc, avec une bibliothèque et une salle audiovisuelle[15].
Jusqu'en 2012, la ville comptait trente secteurs et dix-sept villages pour cinq arrondissements : Baskuy, Bogodogo, Boulmiougou, Nongremaasom et Sig-Noghin.
Mais depuis les élections couplées législatives et municipales du 2 décembre 2012, la ville compte 52 secteurs répartis en 12 arrondissements. Chaque arrondissement est dirigé par un maire élu et dispose des mêmes attributions que les autres communes burkinabè, sauf pour le budget.
Laroute nationale 1 menant versBobo-Dioulasso, la seconde ville du pays, était en très mauvais état sur certaines portions ce qui la rend relativement dangereuse. Des travaux ont été entrepris depuis 2005 qui en ont amélioré la sécurité.
Bus et minibus.Transport de provisions à bicyclette.
Route trans-sahélienneDakar (Sénégal) -N'Djamena (Tchad) passe par Ouagadougou. Ouagadougou s'est dotée de quatreéchangeurs autoroutiers au sud, vers le quartier deOuaga 2000. Deux autres échangeurs dont un se situe — l'échangeur de l'ouest — vers le quartier de Gounghin sur laroute nationale 1, le troisième appelé communément « échangeur de l'est » vers la gare de l'est sur laroute nationale 4, et le quatrième plus au nord de la ville inauguré le.
Le transport urbain subit quelques problèmes ; cependant, le réseau de bus SOTRACO propose une vingtaine de lignes. Des bénévoles ont cartographié le réseau[19].
Les habitants de Ouagadougou circulent beaucoup en deux roues. Le parc national de motos est estimé à 600 000 motos ; 50 000 motos sont mises sur le marché chaque année par la première entreprise privée de vente de véhicules moteur à deux roues JC Mégamonde.
Inauguré le, ce centre à vocation nationale est le plus moderne du pays, doté d'un plateau technique appréciable avec une capacité de 126 lits. La pose de la première pierre est intervenue le à l'occasion dusommet France-Afrique par les présidentsJacques Chirac etBlaise Compaoré. Réalisé en partenariat avec les hôpitaux de Rouen, le ministère de la Santé du Burkina et la Mairie de Ouagadougou et bénéficie actuellement du soutien du conseil général de laSeine-Maritime.
L'université Joseph Ki-Zerbo (ex-université de Ouagadougou), fondée en 1974, est le premier établissement d'enseignement supérieur duBurkina Faso. Depuis sa création, elle a joué un rôle central dans la formation des élites et le développement intellectuel du pays.
LaPlace de la Nation, initialement appelée Place de la Révolution, est un lieu emblématique de rassemblement politique de la société civile au Burkina Faso. Elle est située au centre ville de Ouagadougou[20].
Le Musée National duBurkina Faso, situé à Ouagadougou dans le quartier Dassasgho, non loin de l’hôpital pédiatrique Charles de Gaulle, en face du boulevard Capitaine Thomas Sankara, est dédié à la préservation, la promotion et la valorisation du riche patrimoine culturel du Burkina Faso[21].
En 2014, 49,4 % des habitants de Ouagadougou de 15 ans et plus savent lire et écrire le français tandis que 53,7 % savent le parler et le comprendre[23]. Selon le dernier rapport de l'OIF[24], en 2006, 104 700 Ouagalais déclaraient utiliser le français comme principale langue en 2006, soit 10 % des habitants, chiffre en nette hausse par rapport à 1985 (11 000 personnes soit seulement 2,49 %).
Les principaux lieux culturels sont la Maison du peuple, le CENASA (centre national des arts, des spectacles et de l'audiovisuel), l'institut français ( ex-centre culturel français Georges-Méliès), le Cito (Carrefour international de théâtre de Ouagadougou), le musée de la musique, le musée national, etc.
Le CENASA (Centre national des arts, des spectacles et de l'audiovisuel) a été inauguré en l'an 2000, et propose notamment des spectacles de danse, de musique et de théâtre. Il abrite une salle de plus de 600 places. Elle était à ciel ouvert initialement et a été couverte en 2006 de façon à pouvoir l'utiliser durant toutes les périodes de l’année[25],[26].
Le Centre de Développement Chorégraphique – La Termitière a été inauguré en 2006. Créé par leschorégraphes etdanseursSalia Sanou etSeydou Boro, le CDC est le premier centre chorégraphique africain. Il possède une salle de spectacle de250 personnes, unthéâtre de verdure de 2 500 places[27],[28] et organise chaque année le Festival Dialogues du corps[29].
La Maison du peuple comporte une salle de 2 500 places, et son architecture présente dans la partie supérieure des sortes de cheminées rappelant les cases traditionnelles burkinabés.
Par ailleurs, il faut noter la présence du Salon International de l’Artisanat de Ouagadougou (SIAO) dans la dite ville[30].
le stade municipal (15 000 places assises et pelouse synthétique) ;
le palais des sports de Ouaga 2000, dédié aux sports de mains (4 598 places assises).
La capitale possède de nombreux clubs de football, dont les clubs les plus titrés au niveau national : l'Étoile filante de Ouagadougou et l'ASFA Yennenga. Les autres clubs de la ville évoluant au plus haut niveau sont :
↑Dayang-Wendé Silga, « Polycarpe Naré - L'architecte des quartiers Petit Paris et Zone du bois »,Sidwaya,(lire en ligne)
↑NAMOANO Caroline Jeanne Françoise,La politique de l'habitat au Burkina Faso sous la révolution : cas de la cité 1200 logements, Ouagadougo,, 149 p.(lire en ligne)
Note : les localités indiquées engras sont les chefs-lieux de leur département ou commune. Sauf en cas de mention du nombre de secteurs urbains pour les villes, toutes les localités sont des villages.