Pour l’article ayant un titre homophone, voirOsvaldo Cruz.
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| Membre de | Académie brésilienne des lettres() Académie Nationale Brésilienne de Médecine(en) |
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Oswaldo Gonçalves Cruz, plus connu sous le nom d’Oswaldo Cruz (API :/os'vawdu cɾuz/ ou /os'valdo cruz/), né le àSão Luiz do Paraitinga dans l'État de São Paulo auBrésil et mort le àPetrópolis dans l'État de Rio de Janeiro, était unmédecin brésilien,bactériologiste,épidémiologiste et fonctionnaire de laSanté publique, fondateur de l’Institut Oswaldo Cruz (Fiocruz).
Né en 1872 à São Luís do Paraitinga, une petite ville de province, Oswaldo Cruz est le fils de Bento Gonçalves Cruz, médecin, et d'Amália Taborda Bulhões Cruz[1]. Alors qu'il est enfant, ses parents s'installent avec lui à Rio de Janeiro[2].
Il étudie auColégio Laure, auColégio São Pedro deAlcântara et à l'Externato Dom Pedro II[3]. À l'âge de 15 ans, il commence à étudier à laFaculté de médecine de Rio de Janeiro. En 1887, son père, Bento Gonçalves Cruz, est nommé par l'empereurDom Pedro II membre de laJunta Central de Higiene. La progression de son père dans lafonction publique coïnciderait avec les années où Oswaldo Cruz fréquente l'école de médecine (1887-1892). En 1890, déjà sous le régime républicain, Bento Cruz devient adjoint au chef de l'Inspection de l'Hygiène, l'organe qui succède à la Junte. Deux ans plus tard, il devient inspecteur général. Cependant, Bento ne reste en fonction que quelques mois : il était absent du travail en raison d'unenéphrite qui entraînera sa mort, à 47 ans, en 1892.
Le 8 novembre 1892, Oswaldo Cruz obtient son diplôme de docteur en médecine, le jour-même de la mort de son père, avec unethèse sur l'eau comme véhicule de propagation desmicrobes[4].

En 1883, il épouse Emília da Fonseca, fille d'un opulent gentleman portugais. De ce mariage naissent six enfants : Elisa, Bento, Hercília, Oswaldo, Zahra (qui ne vivra qu'un an) et Walter. Ses trois garçons suivront la carrière de leur père et l'un d'eux, Bento, viendra travailler à ses côtés[5].
Inspiré par les travaux deLouis Pasteur et sa théorie des germes de la maladie, il se rend avec sa famille àParis ; son séjour à l'Institut Pasteur en 1896 - où il est disciple d'Émile Roux - lui permet ainsi de se spécialiser enbactériologie.
Il contribue à l'éradication d'une épidémie depeste bubonique partie de villes portuaires brésiliennes et notamment duport maritime de Santos et qui menaçait d'atteindre Rio de Janeiro. Le maire de Rio demande à l'Institut Pasteur un scientifique qui pourrait apporter son savoir-faire au Brésil. L'institution répond qu'une telle personne est déjà disponible au Brésil : le Dr Oswaldo Cruz. Cruz montre que l'épidémie est incontrôlable sans l'utilisation d'un sérum adapté. Comme l'importation est lente pour l'époque, il propose au gouvernement la fondation d'un institut de production de ce sérum contre la maladie mis au point à l'Institut Pasteur parAlexandre Yersin et ses collaborateurs - et que le maire autorise. Il crée ainsi en 1900 l'Institut national de sérothérapie dont il assume la direction en 1902. Il est nommé directeur de la Santé publique en 1903, d'où il coordonne les brigades dedémoustication chargées d'éliminer les sources d'insectes transmetteurs.

Oswaldo Cruz contribue également à l'éradication de lafièvre jaune et de lavariole au Brésil, notamment à Rio, entre 1903 et 1907, par la chasse aux moustiques, par des barrières de protection (comme contre lapeste de 1720 à Marseille) et à lavaccination imposée. Il convainc le présidentRodrigues Alves de décréter cettepolitique vaccinale obligatoire, ce qui provoque unerébellion populaire et aussi une autre de l'École militaire, en 1904, contre ce qu'on considère alors comme une invasion à domicile due à la vaccination forcée ; cet événement est connu sous le nom de « révolte du vaccin » (Revuelta de la Vacuna).
Les progrès étant très lents et les méthodes contraignantes, il est surnommé par ses détracteurs « le Seigneur des moustiques », « le Torquemada des rats », et menacé de mort[6].
Il est membre de l'Académie brésilienne des lettres de 1912 jusqu'à sa mort en 1917[7].
Il s'installe àPetrópolis en 1915, où il passe ses journées à cultiver des fleurs dont les premiershortensias. Il est maire de la ville mais parce qu'il ne s'implique dans aucun des partis politiques rivaux, il devient de nouveau la cible d'une intense campagne dediffamation. Le 11 février 1917, après de graves crisesrénales compliquées de problèmesrespiratoires, Oswaldo Cruz meurt, âgé de 44 ans[5].

Un quartier deRio de Janeiro porte son nom ainsi que l'Institut Oswaldo-Cruz (depuis 1918) qui promeut larecherche dans le domaine de lasanté publique.
Une rue du16e arrondissement de Paris porte également son nom.

Le Brésil lui a rendu hommage en lui dédiant un billet de 50cruzados en 1986-1988 et en attribuant une médaille du mérite Oswaldo Cruz, pour les services rendus dans le domaine de la santé publique au Brésil.
Une série de timbres lui est consacrée en 1954.
LeTrypanosoma cruzi découvert en 1909 par son confrèreCarlos Chagas est nommé ainsi en son honneur.
Moacyr Scliar écrit sa biographie romancée intituléeOswaldo Cruz le Magnifique qui paraît en 1992.
Oswaldo Cruz est l'un des 11 personnages jouables dujeu de rôleAbstract Aventures Steampunk, publié en mars 2020 par Les 12 Singes[8].