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| Titre original | Oswald the Lucky Rabbit |
|---|---|
| Support d'origine | courts métrages d'animation |
| Auteur d'origine | Ub Iwerks etWalt Disney pourDisney Brothers Studio Universal Pictures |
| Nombre de films | 75 |
| Premier opus | Trolley Troubles(1927) |
| Dernier opus | Egg Cracker Suite(1943) |
| Pays d'origine | |
|---|---|
| Genre | Noir & Blanc puis couleur |
Pour plus de détails, voirFiche technique etDistribution
Oswald le lapin chanceux (Oswald the Lucky Rabbit) est une série dedessins animésaméricains tournant autour du personnage du même nom créé parUb Iwerks etWalt Disney en1927 et distribués parUniversal Pictures, qui en détenait les droits. Le personnage d'Oswald le lapin a commencé sa carrière en 1927, juste après la fin desAlice Comedies.
Après quelques épisodes, Universal a confié la production à d'autres studios que celui de Disney, dont ceux deCharles B. Mintz et deWalter Lantz. C'est au moment de l'arrêt du contrat entre Disney et Universal qu'est né le personnage deMickey Mouse.
Le personnage d'Oswald a été « récupéré » par laWalt Disney Company en à la faveur d'un échange.

En, Mintz demande à Disney, qui achève les derniers courts métrages desAlice Comedies comme l’exige son contrat, de concevoir un personnage de lapin qui sera le héros d'une nouvelle série. Dans le courant du mois, Disney lui renvoie une série d'esquisses préparatoires proposant différents lapins[1].
Le, Mintz signe avecUniversal Pictures un contrat de production qui prévoit 26 courts métrages[2],[3] produits par Disney pour 2 250 $ par film[4]. Ce n'est qu'ensuite que Mintz commande à Disney la réalisation desOswald[5].
La production deAlice in the Klondike est lancée lorsque Mintz demande à Walt Disney d’entamer la production d'une nouvelle série,Oswald le lapin chanceux[6]. Cela oblige Disney à produire deux séries parallèles en mars et avril, pour ne plus produire que celle d’Oswald à partir de[6], comme le prévoyait le contrat signé avecCarl Laemmle, le directeur d'Universal, pour produire une série de dessins animés qui devaient être distribués parCharles B. Mintz et George Winkler[7].
La création du personnage n'est pas parfaitement définie, selon Merrit et Kaufman, elle pourrait être due à une collaboration entre les artistes de Disney et les équipes commerciales d'Universal malgré les propos accordant la paternité du personnage à Mintz[1]. Le nom Oswald est lui attribué par Arthur Mann à P. D. Cochrane, directeur du département publicitaire d'Universal[1],[8] tandis que Walt aurait raconté à sa filleDiane Disney que le nom aurait été littéralement tiré dans un chapeau[1]. L'aspect graphique du personnage semble avoir atteint une définition vers mi-, car des documents publicitaires émanant d'Universal publiés avant cette date diffèrent de ceux de la production du premier court métrage de Disney,Poor Papa, terminé début[1].
Le premier épisode, intituléPoor Papa, est livré en juin 1927 mais ce pilote est refusé par Universal[4],[9]. Walt Disney avecUb Iwerks créent alors un second filmTrolley Troubles qui est accepté et marque le lancement de la série[10].

Trolley Troubles, le second film, est produit durant l'été en même temps que la production des Alice s'arrête. Le dernier Alice sort en août, suivi dès septembre par le second Oswald,Trolley Troubles. Ce film a eu la chance de sortir à la fois sur la côte Est, auRoxy deNew York et sur la côte Ouest, auCriterion deLos Angeles, deux temples du cinéma[10]. Dans ce film, le personnage d'Oswald développe un caractère emprunt des stars de la comédie burlesque de l'époque commeCharlie Chaplin et plus spécialementBuster Keaton, une « combinaison de bonhomie et de détermination »[11].
Peu avant l'été, Disney est ennuyé avec sa production et, de peur de ne pas pouvoir remplir sa part du contrat (à savoir produire 26 films en moins d'un an), il se lance dans des recrutements[12].Rudolf Ising pose sa démission en, remplacé moins d'une semaine après par son prédécesseur, et donc aussi successeurMike Marcus[12].Les Clark est engagé lors du démarrage de la série,Johnny Cannon rejoint le studio en, la plupart des nouveaux animateurs sont alors nommés assistants d'Ub Iwerks etHugh Harman[12] tandis qu'Hazel Sewel, demi-sœur de Lillian Disney, est engagée à l'encrage[13]. Autre élément afin d'assurer une production plus importante, le studio est divisé en deux équipes, l'une regroupée autour d'Iwerks etFriz Freleng, l'autre d'Harman etRollin Hamilton[13].
Durant l'été 1927, Disney entame aussi une pratique qu'il conservera très longtemps, la prime au gag[13] ; d'autres primes ou bonus ont aussi existé. Iwerks et Freleng ont ainsi écrit l'histoire et animé le court métrageThe Banker's Daughter[13]. Freleng se souvient qu'une prime avait été faite en cas de réalisation dans les temps des films[13].
Comme convenu dans le contrat signé par Mintz, la série est diffusée à partir de septembre par Universal qui utilise sa puissance commerciale.
L'un des éléments qu'apporte Universal au succès de Disney est la promotion du personnage. Le personnage d'Oswald est ainsi le premier de Disney à avoir connu des produits dérivés, à savoir une sucrerie, un ensemble de crayons et une broche[7],[13],[14]. La barre chocolatée a été produite dès le début de l'été 1927, avant la sortie officielle du premier film en septembre, suivi par la broche en juillet, et les crayons au printemps 1928[13]. Ces produits dérivés découlent d'une politique habituelle d'Universal, qui exploitait le plus possible ses marques[13].
Un autre élément est la diffusion régulière dans des cinémas. Universal a par exemple programmé les Oswald dans leColony Theater deNew York, cinéma inauguré en 1924 et loué par Universal depuis 1926[13].

Le filmGreat Guns, quatrième de la série, est considéré par le magazineMotion Picture News comme « empli d'humour » et prédit le succès de cette « série pleine d'humour populaire pour tous les types de maisons si le standard présent est maintenu »[10].
Confiant, grâce au certain succès de la série courant janvier1928 et à l'approche de la fin du contrat, Disney se rend mi-février à New York pour rencontrer Mintz et lui demander, en même temps qu'un renouvellement du contrat, une augmentation de son budget[6]. Il souhaite passer de 2 250 $ à 2 500 $ par film[15]. Mintz rétorque à Disney qu'il souhaite à l'inverse faire réduire les coûts de production de 20 %. Il apprend à Walt Disney que d'après les contrats signés en 1927, c'est Universal qui détient les droits de la série, Winkler n'est qu'un intermédiaire ayant mandaté Disney pour la production. Il avertit aussi Disney qu'en cas de refus, il peut continuer à produire la série dans son propre studio avec une partie des animateurs de Disney. La plupart ont d'ailleurs déjà signé un nouveau contrat avec lui. Maureen Thomas et François Penz déclarent même que « Winkler a volé les droits d'Oswald à Disney »[16]. La motivation de Mintz est assez simple, il souhaite contrôler un peu plus la production des Oswald, les animateurs de Disney devenant ses employés[15].
Le1er mars, Walt demande à son frère Roy de faire signer aux employés voulant partir, principalement Iwerks[15], des contrats « dans le marbre », mais ces derniers refusent en raison des propos alarmistes de Winkler concernant le marché du dessin animé[17]. Roy répond à son frère dès le lendemain[17].
De son côté, d'après Merrit et Kaufman, Disney aurait approché durant son séjour à New York,Bill Nolan l'animateur en chef de Mintz pour le débaucher mais celui-ci refusa[15].
Les négociations se poursuivent jusqu'au lorsque Disney refuse le contrat et quitte New York[17]. Ce serait durant ce voyage de retour que serait néMickey Mouse. Disney poursuit la production des films en cours d'Oswald, le contrat prévoyait un total de 26 films[7]. Mais en parallèle, avecUb Iwerks etLes Clark qui n'ont pas signé avec Mintz, il développe une nouvelle série basée sur le personnage graphiquement proche d'Oswald, Mickey Mouse.
La société Universal a sonorisé certains des courts métrages produits par Disney dans les années 1940[7],[18]. D'après le siteGolden Age Cartoons, ce seraient six courts métrages qui ont été sonorisés par Universal mais en 1931[19].
Malgré de nombreux entretiens avec des animateurs de chez Disney, Winkler n'avait pas encore de studio sur la cote ouest début février 1928 mais plusieurs employés s'apprêtaient à partir[20]. Le, Ising informe Freleng dans une lettre, que « leurs projets de lancer leur propre studio est annulé en l'absence d'un contrat avec un distributeur mais que commeHugh, Max etRollin Hamilton, il a signé avec Georges Winkler pour faire des Oswald »[21]. Ce n'est qu'une dizaine de jours plus tard que Walt se rend à New York pour renégocier son contrat.
Mintz renégocie de son côté le contrat qui le lie à Universal et en raison du succès de la série, Universal accorde la production d'une seconde série de films[15]. Aucun auteur ne précise si l'égalité entre le nombre de films produits par le studio Disney et celui du studio de Mintz est une conséquence directe du renouvellement de ce contrat.
Avec le refus de Disney, comme il l'avait indiqué, Mintz crée un studio californien avec les anciens employés de Disney et continue à produire des dessins animés d'Oswald le lapin. Mintz se retrouve donc avec un studio à New York produisant lesKrazy Kat, et un à Hollywood produisant les Oswald, dirigé par Winkler[15], nomméRobert Winkler Productions.
Le premier réalisé par le studio de Mintz estHigh Up, sorti le[11]. Les productions de Mintz, qui obtiennent elles aussi un certain succès, diffèrent peu de celles de Disney, en raison du faible budget qui leur est alloué et aussi par la conservation du même humour rural[11].
Parmi les membres du studio de Winkler,Rudolf Ising etHugh Harman, anciens de chez Disney, poursuivent l'utilisation du style graphique des comics strip utilisé par Disney mais aussi parMax etDave Fleischer pourKoko le clown ouMessmer-Sullivan pourFélix le Chat[22]. Winkler agrandit son équipe de transfuges de Disney avec quelques nouveaux talents dontMack Sennett, créateur de gags de talent, l'intervallistePinto Colvig etWalter Lantz, réalisateur à partir deMississippi Mud[11].
Au début de leur contrat avec Universal et afin de respecter les délais de livraison, Winkler et Mintz sortent le pilotePorr Papa refusé par Universal et ressortent deux films produits par Disney,The Fox Chase etSagebrush Sadie[15].
Mintz tente quelques innovations et produit ainsi en, le premierOswald le lapin sonore,Hen Fruit, se lançant ainsi sur les traces de Walt Disney avec le Mickey MouseSteamboat Willie[11]. Ce film comprend un accompagnement musical de Bert Fiske et des effets sonores réalisés par l'équipe de Winkler avec les moyens du bord, la méthode « chaudrons et casseroles »[11]. Le second film de février,Sick Cylinders, sort avec une bande et des effets sonores interprétés par l'Universal Jazz Band[23].
Courant 1928, après avoir animé chacun trois films pour Winkler, Harman et Ising créent leur propre studio et en 1929 proposent à Carl Laemmle de produire eux-mêmes la série Oswald, ainsi que leur propre série d'animation avec son synchronisé,Bosko[11] avec le piloteBosko the Talk-Ink Kid.
Mais Laemmle rejette la proposition et, comme il n'est pas satisfait des productions de Mintz, il décide au printemps 1929 de ne pas renouveler le contrat Winkler-Mintz au profit d'une production en interne[11].
Laemmle demande àWalter Lantz de diriger un service d'animation interne, installé sur le terrain desStudios Universal, et chargé de produire la suite de la série des Oswald[24].
Afin de créer son studio, futur Walter Lantz Productions, Lantz débauche plusieurs membres du studio de Winkler mais ils partent aussi rapidement[11] : le compositeur Bert Fiske part dès, remplacé parDavid Broekman,Tom Palmer etRollin Hamilton anciens de chez Disney puis Winkler qui partent chez Harman-Ising dès 1930 etClyde Geronimi etPinto Colvig rejoignent Disney en 1931[11], ce dernier devenant scénariste et acteur vocal dont la voix deDingo. D'autres restent et deviennent indispensables, tel que Bill Nolan, animateur à la rapidité d'exécution et à la maîtrise comparable à celle d'Ub Iwerks chez Disney[11].Parmi les jeunes animateurs du studio, alors en grande majorité des intervallistes, on peut citer Manuel Moreno,FredTex Avery,Ray Abrams,Laverne Harding,Sidney Sutherland,Virgil Ross,Fred Kopietz etLester Kline[11].
L'équipe se met rapidement au travail et produit son premier film,Race Riot ("Émeute raciale" en français) qui sort le. Durant les dix années suivantes, le studio de Lantz produit 140 dessins animés avec Oswald le lapin.
Lantz et Nolan se partagent alors le rôle de réalisateur, coréalisant certains épisodes[24]. Après ce changement de producteur en 1929, l'aspect du personnage est légèrement modifié au cours des années : à partir de l'année 1931, il enfile des gants blancs, son visage est rendu plus « mignon » grâce à des yeux plus larges, sa tête grossit, tandis que ses oreilles se raccourcissent. Sous l'égide de Lantz, Oswald gagne une bande sonore plus jazz et une voix dansOzzie of the Circus (1929), celle deMickey Rooney[24],[25].
En1930, le compositeur James Dietrich, membre duPaul Whiteman Orchestra, remplaceDavid Broekman à partir deHell's Heels et composera les musiques d'Oswald jusqu'en1937[11]. La même année, Oswald apparaît en invité vedette dansLa Féerie du jazz (The King of Jazz), un film en prise de vue réelle contenant une séquence musicale animée en couleur sur deux bandes (de 2 min 30), où il côtoie les créatures de la jungle dans laquelle Paul Witheman vient prendre la couronne du roi du jazz à un lion[25].
En1931, en proie à des difficultés financières, Lantz est contraint de raccourcir les Oswald, réutiliser les productions de Disney et pour diversifier ses revenus, de démarrer une seconde série d'animationPooch the Pup (en) dont il prend la réalisation, laissant les Oswald à Nolan[11]. Nolan avait nommé depuis le milieu de l'année 1930 deux animateurs en chef pour les films d'Oswald, Ray Abrams et Tex Avery ; l'influence de ce dernier grandit rapidement[11].
En1933, Lantz met fin à la sériePooch the Pup, reprend la réalisation en alternance avec Nolan[11] et est nommé en tant que réalisateur deThe Merry Old Soul pour l'oscar du meilleur court métrage d'animation, c'est le premier pour Oswald[24].
Ce n'est qu'en1934 avecToyland Premiere qu'un épisode d'Oswald contient de la couleur (aussi 2 séquences en couleur). Ce sera toutefois un cas isolé pour le reste de la carrière d'Oswald en dehors d'un dernier épisode en 1943.
Oswald apparaît en1935 dans unebande dessinée lorsqueDC Comics l'inclut dans ses sériesNew Fun (renommé plus tardMore Fun). Ses aventures, dessinées crûment parAl Stahl, sont publiées dans une série d'une page durant la première année du magazine et cessent ensuite. La version papier conserve la fourrure noire du début, même après que la version cinématographique est devenue blanche.
Malgré cela, l'année 1935 marque pour Lantz plusieurs changements importants. Le premier est le départ de Bill Nolan pour lesFleischer Studios, sa dernière participation est la coréalisation deHill Billys avec Tex Avery[11], forçant Lantz à regrouper ses animateurs en une seule équipe. Avery part lui aussi quelques mois plus tard, après avoir coréaliséTowne Hall Follies, avec une partie des animateurs qui étaient sous la direction de Nolan : Sid Sutherland, Virgil Ross,Joe D'Igalo etJack Carr[11]. Ce groupe d'animateurs rejoint alorsChuck Jones,Bob Clampett et Bob Cannon, et forment la troisième unité d'animation des studiosWarner Bros., sous la direction deLeon Schlesinger. Lantz profite alors de la situation pour demander à Laemmle l'autorisation de fonder un studio en dehors du giron d'Universal[11].
Le[11], Lantz fonde son propre studio, lesWalter Lantz Studios[24]. Il nommeVictor McLeod scénariste en chef, poste qu'il gardera jusqu'en 1940, et demande àManuel Moreno de redessiner Oswald[11].
Le filmCase of the Lost Sheep est le premier produit par Lantz en tant que studio indépendant sous contrat avec Universal. Dans ce film, Oswald est presque totalement métamorphosé. Le personnage de lapin est dessiné avec un aspect plus réaliste et sa fourrure devient blanche. Cette version du lapin est une copie directe d'un autre lapin de Lantz apparu quelques mois plus tôt dansThe Fox and the Rabbit (1935 contenant 2 séquences en Technicolor). Ce dessin animé est le dernier deCartune Classics, une précédente série de Lantz. Une question encore sans réponse est de savoir si le lapin deFox and the Rabbit a influencé le nouvel Oswald - quitte à en prendre le nom - ou si l'Oswald en préparation a influencé l'autre lapin.
En1936, Lantz arrête la coréalisation des Oswald, mais son studio en poursuit la production, alors la plus importante star en animation d'Universal[24]. La série perd de son attrait et, pour la revitaliser, Lantz demande l'ajout de nouveaux personnages dont le premier estElmer le Great Danois, le chien d'Oswald[11]. Beaucoup d'autres suivront, mais sans masquer le fait que la série ne possède plus de personnage vedette.
Trois personnages de singes apparus l'année précédente dans le court métrage d'OswaldMonkey Wretches deviennent les héros de leur propre série :Meany, Miny, and Moe (en)[24]. Les dessins animés comprenant le nouvel Oswald semblent être différents de leurs prédécesseurs de plusieurs manières. Des changements mineurs dans le dessin interviennent en parallèle de l'adoucissement des histoires.
Courant1938, Lantz décide de changer de personnage vedette et entame une nouvelle sérieAndy Panda, qui ne sortira que l'année suivante.Happy Scouts (1938) marque la fin des dessins animés d'Oswald[25] et ajoute un dernier changement, sa fourrure change d'une couleur unie pour une fourrure bicolore. En 1940, Universal met fin au contrat de distribution des productions de Walter Lantz[26].
Oswald réapparaît toutefois en1943 dans un épisode en couleur d'Andy Panda, produit par le studio de Lantz[25], nomméEgg Cracker Suite et faisant partie desSwing Symphonies. La couleur n'est présente que sur trois séquences, soit une de plus que les deux autres tentatives colorées.
En 1942, Oswald recommence sa carrière mais cette fois en bande dessinée dans une série nomméeOswald the Rabbit, incluse dans une nouvelle version de la publicationThe Funnies deDell Comics intituléeNew Funnies[25]. Cette nouvelle série est influencée par le style graphique de la dernière version animée du personnage et les personnages des autres productions en comics du moment. Suivant le développement typique des comics par rapport au dessin animé, les histoires parues dansNew Funnies donnèrent au personnage une direction propre.
Au début des aventures deNew Funnies, Oswald habite dans un monde proche de celui deWinnie l'ourson, c'est un animal en peluche, habitant une forêt avec des amis, essentiellement des jouets animés[11]. On compteToby Bear,Maggie Lou la poupée de bois,Hi-Yah Wahoo l'indien en bois, et une poupée mécanique deWoody Woodpecker emplie de noisettes et de boulons. Le personnage de Woody Woodpecker est apparu en 1940 dans le cinquième film de la sérieAndy Panda.
En 1943, Oswald apparaît sporadiquement dans une autre publication de Dell, lesFour Color Comics[25].
En1944, avec l'arrivée de l'écrivainJohn Stanley, le motif de l'animal en peluche disparaît tout comme les personnages de Maggie Lou, Woody et Wahoo. Oswald et Toby deviennent des animaux de chair et de sang vivant dans des petits appartements deLantzville. La série change aussi de dessinateur, passant de John Gormley à Dan Noonan et Lloyd White.
En1948, Toby adopte deux jeunes lapins orphelins pour qu'Oswald les éduque. Floyd et Lloyd s'enracinent dans la vie dePoppa Oswald mais Toby est rejeté à l'arrière-plan disparaissant pour de bon en 1953. Floyd et Lloyd deviennent alors les deux fils d'Oswald[25].
Les histoires suivantes se centrent sur les aventures d'Oswald et ses fils, cherchant du travail ou simplement les protégeant des méchants tels queReddy Fox le mangeur de lapin ouGabby Gator (à partir de 1961), un transfuge des dessins animés deWoody Woodpecker. C'est principalementJack Bradbury, aussi connu pour son travail sur Mickey Mouse, qui dessine les personnages.
Avant sa disparition définitive du cinéma, Oswald apparaît en invité vedette dans l'épisodeThe Woody Woodpecker Polka en1951 à nouveau dans trois séquences en Technicolor, principe devenu une règle dans l'industrie du dessin animé court métrage.
Après les années 1960, la production aux États-Unis est en sommeil[25], d'autres pays produisent encore des comics d'Oswald le lapin par exemple auMexique ou enItalie. Ces productions s'inspirent surtout des histoires de la série parue dans Dell. Récemment, une vague « rétro » tente de recréer les Oswald originaux de Disney.
Le, un revirement de situation intervient quand la Walt Disney Company obtient les droits que Walt Disney n'avait jamais eu sur les 26 courts métrages qui avaient été produits par les studios Disney en 1927 et 1928[27].NBCUniversal, propriétaire des droits d'Oswald le lapin, désirait embaucher à sa demande le présentateur sportif Al Michaels, vedette des chaînesABC etESPN détenues par Disney, afin de présenter une émission sportive surNBC Sports[27]. Michaels voulait rejoindre son partenaireJohn Madden pour présenter les émissions du lundi soir sur NBC après qu'ABC eut perdu le contrat de diffusion de laNational Football League et malgré la signature d'un contrat à long terme de la NFL avec ESPN[27].
Cet accord a largement été défini comme une vente mais c'est surtout un échange avec le transfert des droits d'Oswald le lapin par NBC/Universal à Disney[18] en contrepartie de l'arrêt du contrat liant Michaels à Disney.
Le contrat ne concernait pour la partie consacrée à Oswald le lapin que les 26 films produits par l'équipe de Disney et non par Mintz ou Lantz. Depuis ce changement de droit, un DVD comprenant les films d'Oswald le lapin a été édité[11].
Le,Disney Consumer Products a annoncé le lancement en collaboration avec Lucky Brand Jeans de gammes de produit comprenant le personnage d'Oswald[28].
En octobre2009, le Disney Interactive Studios dévoilent quelques éléments du jeuEpic Mickey (2010) dont la présence d'Oswald comme protagoniste dans ununivers Disneypost-apocalyptique conçu parWarren Spector[29]. À l'occasion de cette sortie en jeu vidéo, Oswald est associé à un personnage féminin du nom d'Ortensia[30],[31].
Le, la société britannique Huntley Film Archives indique avoir retrouvé un exemplaire du filmHungry Hoboes (1928) sur bobine de 16mm en celluloïd d'acétate considéré comme perdu depuis la Seconde Guerre mondiale, exemplaire qui doit être mis aux enchères le[32]. Le, laBibliothèque nationale norvégienne annonce avoir retrouvé grâce à sa campagne de numérisation de ses fonds deux bobines du court métrageEmpty Socks (1927) soit près de 5 minutes alors que seule une séquence de 25 secondes était conservée auMOMA[33]. Le court métrageEmpty Socks est la première production Disney associée au thème de Noël, dont il ne manque désormais que 30 à 60 secondes au milieu[33].
Le, Disney présente un extrait du court métrageThe Hungry Hobos (1928) récemment redécouvert et restauré sur le site de Yahoo[34].
Le, deux extraits du court métrageNeck 'n' Neck d'Oswald le lapin chanceux considérés comme perdus ont été retrouvés auJapon[35],[36],[37]. L'un de deux minutes a été retrouvé par un chercheur de l'animation à la retraite lors d'une vente de jouet à Osaka, vendu 500 yens sous le titreMickey Manga Spide et est désormais stocké au Kobe Planet Film Archive[35]. Le second extrait de 50 secondes a été retrouvé par l'auteur David Bossert et est stocké au Toy Film Museum deKyoto[35].
| Oswald le lapin chanceux | |
| PersonnageDisney | |
|---|---|
Oswald dansBandmaster (1931) | |
| Nom original | Oswald the Lucky Rabbit |
| Espèce | lapin anthropomorphe |
| Sexe | masculin |
| 1re apparition | 1927 Poor Papa |
| modifier | |
Le personnage est un lapin graphiquement très proche du personnage deFélix le Chat né en1919. Il est noir avec un short blanc et de longues oreilles pendantes. Pour Kevin S. Sandler, il reprend le style graphique des comics strip utilisé par Disney dans lesAlice Comedies, parMax etDave Fleischer pourKoko le clown ou parMessmer-Sullivan pourFélix le Chat[22].
Oswald possède de longues oreilles pendantes, un visage allongé (pointu comme les souris), des longues pattes en trois segments dont les pieds plats et allongés, cinq doigts. Ces éléments se retrouvent sur les souris dessinées parHugh Harman[38]. Le ventre d'Oswald est légèrement « bedonnant » en raison d'un tronc légèrement plus long que celui deJulius ou deMickey Mouse. DansOh Teacher (1927), il est capable de retirer sa patte pour l'embrasser afin de se porter chance[39].
Par une pure coïncidence, non liée aux différents contrats avec Universal, les studios de Disney et de Mintz produisirent chacun 9 films durant la première année de leur contrat et 17 la seconde.
Avec les trois studios de production, on dénombre 192 films.
1928 :
1929 :
1929 :
1930 :
1931 :
1932 :
1933 :
1934 :
1935 :
1936 :
1937 :
1938 :
1943 :
1951 :
La littérature est assez abondante pour la période des productions Disney mais peu d'éléments existent à l'heure actuelle sur les périodes postérieures. Ainsi, Susan E. Davis et Margo DeMello indiquent dans leur œuvreStories Rabbits Tell que le personnage d'Oswald « a vécu seulement entre 1927 et 1928 »[14].
Selon Merritt et Kaufmann, le personnage d'Oswald est souvent vu comme une « transition entre le Julius desAlice Comedies et Mickey Mouse », mais il est plus un Julius affranchi des limites des prises de vue réelles des derniers Alice[10] et possède quelques traits de caractère que Mickey perdra rapidement au profit d'un certain self-control[12].
Le rythme, l'innovation et l'animation de qualité sont des éléments qui expliquent le succès de la série ainsi que le respect de certains conventions, du cinéma en prise de vue réelle, en vigueur à Hollywood[10]. Merrit et Kaufman notent que la pré-production occupe une part de plus en plus importante du travail du studio. L'histoire est ainsi confectionnée grâce à des dessins préparatoires, esquissés au préalable sur des pages, chacune regroupant invariablement six images, et un script de plus en plus long ; par exemple lorsqu'une page permettait de définir une dizaine de scènes d'uneAlice Comedies, il a fallu en une page complète pour décrire la scène d'ouverture deSky Scrappers[13]. Toutefois ce n'est pas encore unstoryboard, invention apparue quelques années plus tard.
Steven Watts résume la série chez Disney ainsi[5] :« Oswald était un personnage joueur, énergique et fédérateur, ses films étaient légers, au rythme effréné et pleins d'humour ». La série a eu un certain succès qui a attiré l'attention des animateurs new-yorkais et du public, ainsi que quelques revenus substantiels pour solidifier la situation financière du studio Disney[5].
Pour Michael Barrier, dans le filmBright Lights, animé par Hamilton et Harman, Oswald démontre « une vie intérieure, des émotions se reflétant dans ses actions », en comparaison des films animés par le très « mécanique » Iwerks[39].
Sean Griffin précise que plusieurs films, à l'instar desAlice Comedies, utilisent des scènes d'humour « sous la ceinture »[40]. Ainsi dansTall Timber (1928), le studio de Disney utilise un humour qualifié de « libertin » : après une bagarre avec un ours dans son antre, Oswald se retrouve avec la peau de l'ours sur le dos et l'ours en sous-vêtements féminins[40].

Quelques épisodes des aventures d'Oswald utilisent l'humour lié à la fécondité des lapins comme l'épisode pilote refusé : « Oswald y reçoit la visite de la cigogne... à plusieurs reprises ; il doit alors recourir à divers moyens pour stopper le flot continu de bébés ». Les autres films placent Oswald le lapin dans des positions ou des situations plus anthropomorphiques. L'un des traits d'Oswald dans les courts métrages est sa constante recherche d'un grand amour potentiel[10]. Il fera ainsi la rencontre éphémère de Miss Rabbit, Miss Cottontail, Fanny et d'un certain nombre indéterminé de nounous et danseuses. Pour Merrit et Kaufmann, Fanny reste la plus récurrente et se joint à une troupe comprenant un danois, et Pete, le futurPat Hibulaire[12].
Le personnage d'Oswald est qualifié par Merritt de « lapin incorrigible coureur de jupon » et à la différence de Julius de « romantique conventionnel »[10],[40]. Mais comme le fait remarquer Griffin, Oswald court après le sexe opposé chaque fois que c'est possible, comme le font Félix le Chat ou les personnages d'Out of the Inkwell (dontBetty Boop)[41].
D'autres éléments humoristiques sont associés par Griffin à de la simple violence, tels que les nombreux coups de pied aux fesses distribués dont le plus récurrent, le termeThe End percutant l'arrière-train du personnage à chaque générique de fin[40]. Un autre trait d'humour récurrent est lié aux nombreuses vaches qui arrosent de lait leur entourage après que leurs pis ont été pressées, volontairement ou non[40]. Russell Merrit, évoqué par Griffin, se demande même si « la vache n'est pas un acolyte d'Oswald tellement ses apparitions sont nombreuses »[40],[42].
Susan E. Davis et Margo DeMello déclarent qu'Oswald préfigure Mickey Mouse et partage avec lui de nombreux points : visage, morphologie et vêtements[14].
Donald Crafton qualifie Oswald d'être « essentiellement Félix le chat avec des oreilles pendantes »[9],[43]. Plus tard,Franklin Thomas etOllie Johnston décrivent « Mickey Mouse à ses débuts comme un Oswald avec des oreilles rondes, un nez en forme de bulbe et une longue queue fine »[9],[44]. Mickey « partage aussi dansPlane Crazy la même agressivité sexuelle qu'Oswald »[9]. Pour Davis et DeMello, « l'esprit d'Oswald vit en Mickey Mouse »[14].
Thierry Steff indique que dansTall Timber des dessins de Hugh Harman et deHam Hamilton préfigurent déjà Mickey mais ils ont des griffes car ce sont des ours et non des souris[45]. Toutefois les oreilles rondes dans les vues de trois-quart-face et le sourire font étrangement penser à Mickey[45].
Graphiquement et pour les scénarios, les productions de Mintz-Winkler sont très proches de celles de Disney, tout comme les premiers films réalisés par Lantz en 1929[11]. Toutefois Lantz, avec l'ajout de musique, a transformé Oswald dès le début des années 1930 en comédies musicales mais rendant la personnalité d'Oswald moins consistante, le personnage changeant de manière importante afin de permettre un gag[11].
À partir de 1930, la série Oswald produite par Lantz consiste essentiellement en une série de gags regroupés par une introduction servant de fil conducteur, beaucoup de gags provenant du jeune animateur Tex Avery dont l'influence est notable par exemple dansThe Singing Sap,Hell's Heels,The Prison Panic et encore plus dansThe Zoo (1933)[11]. La production est aussi divisée entre l'équipe de Lantz, dédiée à une autre série jusqu'à son arrêt en 1933, et celle de Nolan. Les courts métrages de l'équipe de Nolan, dont fait partie Avery, sont souvent plus drôles que ceux de Lantz[11].
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