Ostrava est aussi à la confluence de la rivière deLučina et de l'Ostrawitza (Ostravice), qui se déverse à son tour en aval, via l'Oppa (Opava) et laPorubka, dans l'Oder.
Ostrava s'est formée à partir de quelques campements à la confluence de l'Ostravice et de l'Oder. LaRoute de l'ambre, passée laPorte de Moravie, aboutissait en ce lieu. La présence de la tribu slave desHolasici est attestée dans le bassin de l’Ostrava depuis au moins leXe siècle. La région était auparavant occupée par des Germains, et encore antérieurement par des Celtes.
L'Oder et l'Ostravice ont formé pendant des siècles une frontière naturelle entre Moravie et Silésie. À la confluence de l'Ostravice et de l'Oder, se trouvent sur les deux rives des villages s'appelantOstrava. La localité de Polska Ostrawa est mentionnée pour la première fois dans les sources écrites en 1229. Moravská Ostrava (Mährisch Ostrau) apparaît en 1267 dans les chroniques, et obtient en 1279 une charte. En 1297, Polska Ostrava doit accepter la construction du château fort desPiast de Silésie. Tout au long duMoyen Âge, de nombreux colons germanophones s'établissent en ville.
La ville de Mährisch-Ostrau brille d'un rayonnement mineur jusqu'à la fin duXVIIIe siècle : en 1794 elle ne compte encore que 1 578 habitants, alors qu'en 1869 sa population atteint 6 881 habitants. Le développement urbain et économique résulte du creusement des premières mines de charbon dans la région à partir de 1763.
En 1828, l'archiduc et cardinalRodolphe d'Autriche fonde les Forges Rudolf (Rudolfshütte) à Vítkovice. Après son décès trois ans plus tard, ces usines sont rachetées par la suite par le banquierSalomon Mayer von Rothschild[6] et aussitôt rebaptisées en Forges de Witkowitz (Witkowitzer Eisenwerke). Ostrava devient le cœur du bassin sidérurgique et minier de Bohême.
Selon les recensements, la population passe de 13 448 habitants (1880) à 19 240 (1890), puis à 30 116 (1900) et 36 754 (1910). Toute la région connaît d'ailleurs la même explosion de peuplement : de 18 711 (1843) la population bondit à 186 613 en quelques décennies (1910). Un tel bouleversement s'explique par unexode rural massif, non seulement depuis les campagnes moraves, mais aussi et peut-être surtout deGalicie, l'unité de nationalité facilitant la chose. Cet exode s'accompagne de troubles sociaux et de difficultés socio-économiques sérieuses[7].
Mährisch-Ostrau est rattachée à lamarche de Moravie et Polnisch-Ostrau auduché de Silésie. Jusqu'en 1918, la ville deMährisch Ostrau - Moravska Ostrava (nom bilingue seulement après 1867) fait partie de la monarchie autrichienne (empire d'Autriche), puisAutriche-Hongrie (Cisleithanie après lecompromis de 1867), chef-lieu du district de même nom, l'un des trente-quatreBezirkshauptmannschaften enMoravie[8].Polnisch Ostrau - Polska Ostrava est en revanche dans laSilésie autrichienne, district deFreistadt - Frysztat (Fryštát). Cette ville nouvelle n'eut son bureau de poste qu'en 1884[9]
De 1919 à 1939, elles sont rattachées à laTchécoslovaquie, la partie orientale de la ville prenant le nom deSlezská Ostrava (Ostrava-de-Silésie). Au, les faubourgs de Mariánské Hory,Přívoz et Vítkovice, ainsi que trois autres communes (Hrabůvka (Petit Grabau), Nová Ves (Neuville) et Zábřeh nad Odrou sont incorporées à Moravská Ostrava[10].
En 1945, les quartiers germanophones sont évacués à la suite desdécrets Beneš. Deux cents prisonniers allemands sont exécutés[11]. Les quartiers sont repeuplés par ceux que les autorités appelèrent « rapatriés » : des familles venant du sud de la Moravie, de Slovaquie, et desRoms.
Avec la dissolution duCAEM, les industries chimiques et métallurgiques, déjà affectées par les mesures anti-pollution, sont frappées par la crise. La fermeture du dernier puits d'extraction de charbon, àPřívoz, a lieu le. Les hauts-fourneaux de Vítkovice s'éteignent le[10].
Ostrava est une ville au prestigieux passé industriel et minier. Ainsi la région entre Ostrava etKarviná est un grand bassin industriel. Par suite de la concentration de l'industrie lourde (traitement du charbon, usines sidérurgiques, mécanique lourde,cokeries, centrales électriques, usines à gaz, complexe chimique), les conditions environnementales se sont fortement dégradées. Hormis Ostrava, le « cœur d'acier de la république » (entchèqueocelové srdce republiky) comme on l'appelait sous l'ère communiste, les grandes villes ouvrières de la région sontKarviná,Orlová,Bohumín (pour l'acier et les laminoirs) ; d'autres villes, plus modestes, dépendent entièrement de cette activité industrielle sur le plan économique.
Ostrava a accueilli plusieurstournois d'échecs internationaux dans l'entre-deux-guerres (1923, 1930, 1933), et plus récemment les championnats du monde d'athlétisme juniors le. À Ostrava même, on trouve quatre théâtres, six musées, un jardin zoologique. Dans son agglomération on peut trouver six musées dont le Musée de la mine (Hornické muzeum).
Le campus de l'université Technique d'Ostrava est depuis 1964 l'héritier de l'ancienne école des mines installée à Poruba depuis 1849.
Depuis 2002, un festival musical, « Colours of Ostrava » y est organisé. Les concerts sont repartis sur plusieurs sites dans le centre-ville (neuf scènes en 2008). C'est l'un des plus grands deTchéquie.
La vie nocturne d'Ostrava est essentiellement concentrée dans la rue Stodolni.
↑Cf. à ce sujetMilan Myška,Proc. XIVth International Economic History Congress - Session 70, Helsinki,(lire en ligne), « Das Wiener Bankhaus Rothschild und das wirtschaftliche Wachstum Mährens und Österreichisch-Schlesiens ».
↑Wilhelm Klein,Die postalischen Abstempelungen und andere Entwertungsarten auf den österreichischen Postwertzeichen-Ausgaben 1867, 1883 und 1890,Vienne, Briefmarken-Kolbe, 1967.
↑« Ermittlungen in Ostrau eingestellt »,Frankfurter Allgemeine Zeitung (dpa),.
↑Český statistický úřad,Historický lexikon obcí České republiky 1869–2005, vol. I, Prague, Český statistický úřad, 2006,pp. 51-54 ; de 1869 à 1910, les recensements organisés par l'empire d'Autriche-Hongrie sont officiellement datés du 31 décembre de l'année indiquée. — À partir de 2012, population des communes de la Tchéquie au1er janvier, sur le site de l'Office tchèque de statistique (Český statistický úřad).