Ne doit pas être confondu avecNécropole.
Cet article est uneébauche concernant unélément culturel.
Unossuaire est unrécipient (coffre,urne,reliquaire), uneconstruction, ou tout autre site (caveau funéraire,catacombes) destiné à accueillir desossements humains.
Durant l'Antiquité, en Judée, il existe un rite funéraire juif de l’ossilegium, inhumation secondaire qui consiste à regrouper les os du mort. Au cours de l'inhumation primaire du cadavre dans unloculus,Kokh ouarcosolium de la chambre funéraire, le corps est laissé en décomposition pendant environ un an afin de récupérer un squelette nu. Lors de l'inhumation secondaire, la famille du défunt regroupe ses os qui sont jetés en vrac dans des fosses collectives mais, à partir des années 20 à 15 av. J.-C., l'usage se répand en Judée de rassembler ces restes dans un ossuaire, coffret parallélépipédique (de la taille de l'os le plus grand du corps, le fémur) souvent en calcaire, parfois monté sur de petits pieds et fermé par des couvercles de formes variées (plat, bombé, à glissière, à double pente)[1]. Le nom du défunt et de ses apparentés peut être gravé ou entaillé sur flanc de ces coffrets dont les plus communs mesurent 50 centimètres sur 30, c'est-à-dire assez longs pour contenir les fémurs et assez larges pour les crânes[2]. Ces ossuaires placés le long des parois de la salle funéraire ou dans deskokhim sont parfois ornés de motifs géométriques (triangles, losanges, torsades, chapelets, zigzags, étoiles, etc.), floraux (palmiers, oliviers, rosettes) et architecturaux (colonnes, frontons, chapiteaux) et inscrits aux noms des défunts[3].
Au cours duMoyen Âge, l'inhumation la plus courante étant enfosse commune (la pratique des tombes individuelles ne s'est généralisée que dans la première moitié duXVIIIe siècle), ces fosses pleines étaient régulièrement vidées dans lescharniers qui étaient les combles de galeries souterraines qui entouraient le cimetière. Ces charniers faisaient office de pourrissoir où l’on entassait en vrac les ossements plus ou moins décharnés avant qu'ils ne soient empilés dans des ossuaires[4]. L'ossuaire plein, le sacristain-fossoyeur procédait au transfert des reliques dans unefosse commune, lors de secondes funérailles auxquelles la communauté entière était conviée[5].
Dans lesenclos paroissiaux, l'ossuaire semble avoir été une nécessité imposée par l'exiguïté du champ des morts. Il est généralement construit en face du calvaire dans l'extrémité ouest de l'enclos, comme celui réservé au reliquaire attaché à l'ouest du porche méridional[6].
En Bretagne « la chapelle ossuaire, ou chapelle reliquaire, assurait la double fonction de reposoir pour ossements et de véritable chapelle vouée au culte. L'enfilade des étroites baies de façade (jusqu'à douze), établie à hauteur d'appui, permettait aux fidèles de voir lesboîtes à chef alignées sur les étagères plaquées au mur extérieur »[7].
Dans lescimetières d'Europe, on trouve des ossuaires sous la forme de petiteschapelles, destinées à recevoir les ossements que l'on aexhumés destombes dont la concession a expiré, lorsque la place vient à manquer pour inhumer de nouveaux défunts. Plusieurs types sont observés : mur ossuaire de cimetière ; ossuaire intégré, qui fait corps avec l'église ; ossuaire d'attache, construit souvent en appentis, accolé contre un mur de l'église ; bâtiment indépendant, d'un coût plus onéreux. AuxXVIIIe et XIXe siècles, on construit encore des ossuaires en Bretagne, mais ils ne présentent plus aucun caractère monumental[8],[9].
Gustave Flaubert évoque l'ossuaire deQuiberon en 1847 :
« Autour de cet ossuaire où cet amas d'ossements ressemble à un fouillis (...) est rangée à hauteur d'homme une série de petites boîtes en bois de six pouces carrés, chacune recouverte d'un toit, surmontée d'une croix et percée sur sa face extérieure d'un cœur à jour qui laisse voir à l'intérieur unetête de mort. Au-dessus du cœur, on lit en lettres peintes ; « Ici est le chef de ***, décédé tel an, tel jour ». (...) Il y a quelques années, on voulut abolir cette coutume : une émeute se fit, elle resta[10]. »
Pol Potier de Courcy décrit les rites du jubilé des Morts le jour de laFête des morts en 1865 :
« ÀLa Roche-Maurice, le jour dujubilé des Morts, une immense affluence se presse dans l'église, puis se rue aux abords du reliquaire [ossuaire], bientôt dévasté : alors commence une scène d'une étrange et lugubre poésie. Chaque fidèle s'empare d'un fragment de squelette ; hommes et femmes, vieillards et jeunes filles, joignent sur les ossements leurs mains crispées et suivent à pas lents le recteur, qui tient lui-même dans ses mains latête d'un mort. Ainsi la procession fait le tour du cimetière, au son duglas et des chants funèbres entrecoupés par les gémissements de la multitude[11]. »
L'ossuaire deLanrivain[12], qui date duXVe siècle, est, avec celui deTrégornan, l'un des derniers ossuaires bretons à conserver encore les ossements des morts. La quasi-totalité des ossuaires ont été vidés de leurs reliques dans le courant duXIXe siècle ou duXXe siècle[13].
L'ossuaire dans les cimetières actuels désigne une construction, un caveau désaffecté ou une vieille tombe dans lesquels sont réunis les ossements exhumés d'un cimetière pour faire de la place[14].
Vers le milieu duXIXe siècle des ossuaires désaffectés servirent d'école, par exemple àBrasparts,Goulven,Henvic,Pleyben,Plobannalec,Ploujean,Plounévez-Lochrist,Roscoff,Saint-Servais,Sizun[15].
Lors des deux guerres mondiales de nombreux soldats tombés ne purent être enterrés en tombes individuelles. Le temps manquait souvent pour relever les corps et les identifier. Ils ont été regroupés dans des tombes temporaires, puis dans les cimetières militaires où lesnon identifiés reposent dans des ossuaires.
Quand le nombre de corps était très important, de grand ossuaires furent bâtis :Ossuaire de Douaumont,ossuaire de Navarin…
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