Le pays s'appelait Ossétie du Sud depuis la proclamation de son indépendance en 1992. Depuis leréférendum sud-ossète de 2017, son nom a été changé en Ossétie du Sud-Alanie.
LesOssètes, descendants du peuple nomade desAlains chassés par les invasions mongoles, s'installent dans leCaucase auVIIe siècle. Les Ossètes deviennent majoritairement chrétiens auMoyen Âge sous l'influence desGéorgiens (tout en gardant une très importante culture d'origine païenne). Ils forment trois entités territoriales : Digor à l'ouest, Iron au nord, et Tualläg qui devient l'Ossétie du Sud.
Les tensions nationalistes entre Ossètes et Géorgiens s'accroissent, et unconflit armé a lieu entre et. Il oppose des milices ossètes qui réclament l'unification de l'Ossétie du Sud avec l'Ossétie du Nord qui fait partie de laRussie, et l'armée géorgienne qui veut garder le contrôle de la région. Un traité de paix est signé entre laRussie et laGéorgie le. Des forces demaintien de la paix composées de troupes russes, ossètes et géorgiennes sont introduites en Ossétie du Sud et une commission trilatérale est créée pour décider du statut de cette région.
En1992, l'Ossétie du Sud proclame son indépendance et fait sécession de la Géorgie sur la base d'un référendum qui n'est pas reconnu par la communauté internationale. Un deuxième référendum sur l'indépendance est organisé par les autorités sud-ossètes qui contrôlent la région en, où le oui est largement majoritaire avec 99 % des votants[9]. Il est reconnu seulement par laRussie, qui ne reconnaît cependant pas l'indépendance de l'Ossétie du Sud.
En août2008, la Géorgie déclenche uneoffensive armée pour reprendre le contrôle de l'Ossétie du Sud. Lesforces armées de la fédération de Russie, intervenues pour soutenir l'Ossétie du Sud, contre-attaquent avec succès, repoussant l'armée géorgienne hors de l'Ossétie du Sud et occupant même temporairement une partie du territoire géorgien. LaRussie reconnaît alors l'indépendance de l'Ossétie du Sud. Elle est suivie par leNicaragua, leVenezuela, et plus tard par les îlesNauru,Vanuatu etTuvalu. Cependant, après une période de déclarations contradictoires, le Vanuatu a officiellement rétracté cette reconnaissance en, lorsqu’il a établi des relations diplomatiques avec la Géorgie et signé avec elle un protocole reconnaissant son intégrité territoriale[10]. Les Tuvalu ont fait de même en, également à l’occasion de l’établissement de relations diplomatiques avec la Géorgie[11],[12].
L'Ossétie du Sud est un territoire situé dans leCaucase. Le territoire est très montagneux (80 % de sa superficie est située à plus de 500 mètres d'altitude) et très faiblement peuplé.
L'OTSC, l'OCS et l'ALBA ont annoncé leur soutien à la décision de la Russie sans pour autant lui emboîter le pas. Pour laSerbie, qui observe la même attitude, les indépendances de l'Ossétie du Sud et de l'Abkhazie sont comparables à celle duKosovo. Les puissances occidentales ont immédiatement réagi en annonçant qu'elles ne reconnaissaient pas l'indépendance de l'Ossétie du Sud et de l'Abkhazie. LaGéorgie a dénoncé « une annexion » par la Russie.
L'indépendance de l'Ossétie du Sud est reconnue parNauru, qui reçoit en échange 10 millions d'euros de laRussie. Cette dernière tente de convaincre également lesîles Fidji. Elle est en compétition avec laGéorgie, qui leur offre uneaide au développement en échange de la non-reconnaissance de l'Ossétie du Sud[13].
Le, leParlement de la fédération de Russie vote une motion invitant Moscou à reconnaître l'indépendance de l'Ossétie du Sud et de l'Abkhazie. Le lendemain, le présidentMedvedev signe les décrets reconnaissant l'indépendance de ces deux régions[3].
LePIB de l'Ossétie du Sud est estimé à 15 millions de dollars (250$ par habitant) en 2002[20]. Les emplois et les matières premières y sont rares. Par ailleurs, laGéorgie a coupé l'approvisionnement en électricité de la région, ce qui a forcé le gouvernement d'Ossétie du Sud à construire un câble électrique transitant par l'Ossétie du Nord-Alanie. La majorité de la population survit grâce à l'agriculture de subsistance. Pratiquement le seul atout économique important de l'Ossétie du Sud est letunnel de Roki qui permet de la relier à laRussie et la Géorgie, sur lequel le gouvernement sud-ossète peut percevoir des droits de douane sur le trafic de fret. Avant la guerre en Ossétie du Sud de 2008, le secteur secondaire sud-ossète était composé de 22 petites usines, avec une production totale de 61,6 millions de roubles en 2006. En 2007, seulement 7 usines fonctionnaient et ont besoin de réparations. Même les usines prospères ont une pénurie de travailleurs, sont endettées et ont un manque defonds de roulement. Une des plus grandes entreprises sud-ossètes est l'usine Emalprovod, qui emploie 130 personnes.
Les autorités sud-ossètes ont l'intention d'améliorer les finances en augmentant la production locale de farine et donc en réduisant les besoins d'importation de farine. À cet effet, la superficie de champs de blé a été multiplié par dix en 2008, passant de 130 hectares à 1 500 hectares. La récolte de blé de 2008 devait être de 2 500 tonnes de céréales. Le ministère de l'Agriculture d'Ossétie du Sud a également importé des tracteurs en 2008 et attendait la livraison de plus demachines agricoles en 2009[21].
Le présidentEdouard Kokoïty a admis que son pays était dépendant de l'aide économique russe[22]. La Russie a ainsi versé 10 milliards de roubles au gouvernement sud-ossète afin de reconstruire le pays après laguerre d'Ossétie du Sud de 2008[23].
Avant le conflit géorgiano-ossète, la population de l'Ossétie du Sud était composée d'environ deux tiers d'Ossètes et 25-30 % de Géorgiens. La composition actuelle de la population est inconnue, certaines estimations parlent de 45 000 Ossètes et de 17 500 Géorgiens en Ossétie du Sud en 2007[24]. En, plus de 70 % des citoyens de l'Ossétie du Sud avaient la citoyenneté russe. 54,5 % de ces 70 % ont la double citoyenneté (géorgienne et russe), du fait des circonstances prises en compte par les ambassades. La population est surtout composée de personnes de plus de 60 ans, car une grande partie des jeunes travaillent dans la fédération de Russie. En 1979, il y avait un peu plus de 2 000 Russes. Les Russes commencèrent à arriver dans la région, après 1870, sous l'Empire Russe, mais surtout à partir des années 1930, avec l'industrialisation. Depuis 1989, avec l'instabilité, la fin de l'URSS, le rattachement à la Géorgie, et les fortstaux de chômage en Ossétie du Sud, la population Russe a beaucoup baissé. Il y a toutefois sans doute, entre 1 000 et 1 500 civils Russes qui vivent de nos jours en Ossétie du Sud.
Les chiffres de la population revendiqués par la république sécessionniste sont considérés comme peu fiables. Une experte indépendante estime en 2009 que la population est entre 26 000 et 32 000 habitants. En se basant sur le nombre de naissances et d'élèves scolarisés en 2017 et en supposant que le taux de natalité et la part d'élèves scolarisés est similaire à celle de la Géorgie ou de la Russie, cela donne une population de 39 000 personnes[27],[28].
Tracey C. German (traduit de l’anglais par Benjamin Bloch), « Le conflit en Ossétie-du-Sud : la Géorgie contre la Russie »,Politique étrangère,no 1, 2006, IFRI/Armand Colin.
Samuel Lussac,Géopolitique du Caucase. Au carrefour énergétique de l'Europe de l'Ouest, Éditions Technip, Paris, 2009(ISBN9782710809395).