Laville d'Oslo compte, en 2022, une population de plus de 690 000 habitants[1], dont 25,6 % d'immigrants en 2020[3], ce qui en fait la ville la plus peuplée de Norvège. La région du Grand Oslo a, pour sa part, une population totale de 1 546 706 habitants, en 2023[4]. La capitale regroupe ainsi 12,9 %[5] de la population norvégienne et constitue tant unekommune qu'unfylke (comté), regroupant quinzebydeler (arrondissements), s'étendant largement autour dufjord d'Oslo et vers le nord-est.
Il n'y a pas degentilé d'usage générique dans lalangue norvégienne pour les habitants et originaires d'Oslo (sur le modèle deTokyo, on parle parfois d'Osloïtes enfrançais, voire très récemment d'Osloviens). En norvégien, le terme admis estOsloborger, dont la traduction littérale en français est « citoyen d'Oslo ».
La commune s'étend sur 450 km2 et possède de grands parcs, ainsi que despistes de ski de fond. Important nœud de communication ferroviaire et portuaire, la ville est desservie par un réseau routier et autoroutier dense et de nombreux trains de banlieue.
Après diverses hypothèses, l'origine du nom de la ville semble s'être définitivement débarrassée des tergiversations et de certaines élucubrations romantiques ou plus anciennes, comme celle du géographe et historienPeder Claussøn Friis en1613. AuMoyen Âge, le nom de la ville était transcritÁsló, aussi bien qu'Ósló, soit « la terre desAses ». Le motló, envieux norrois, signifie « clairière » ou « bande de terre » ; le termeás en vieux norrois ouós en ancienhøgnorsk fait référence à une des deux grandes familles de dieux nordiques[6].
Oslo a pour surnomTigerstaden (la « Ville dutigre »), en référence à la critique que lui fait l'auteur et polémisteBjørnstjerne Bjørnson dans son poème de1870Siste Sang (« Dernier chant »), reprochant à la ville de se parer de couleurs variables selon le contexte sociopolitique — le pays était alors sous le joug suédois et peinait à lancer sa révolution culturelle, identitaire et indépendantiste. Pourtant, les habitants d'Oslo contemporains jugent ce surnom flatteur, symbole de leur grande capacité d'accueil des immigrants et d'intégration de leur culture. Lors du Jubilé de l'an2000, une statue représentant un tigre est placée sur la placeFridtjof Nansen (sur le côté nord de l'Hôtel de ville), un bronze de plus grande dimension du même symbole étant dressé sur Jernbanetorget (place de la Gare), ainsi que d'autres en divers endroits de la capitale, notamment à Furuset, quartier où vivent de nombreuximmigrants, essentiellement duPakistan, duViêt Nam et duMaghreb(Maroc et Algérie) (par ordre décroissant d'importance des communautés).
D'après lessagas nordiques, Oslo serait fondée aux alentours de l'an1048 par le roiHarald III. Des fouilles archéologiques récentes ont mis au jour des tombeschrétiennes antérieures à l'an1000, ce qui prouve qu'une communauté s'était déjà implantée précédemment sur le site. Cela tend à confirmer l'attribution traditionnelle de sa fondation àOlaf Tryggvason à cette date tout en justifiant la célébration du millénaire d'Oslo en2000.
Oslo a affirmé son rôle decapitale à partir du règne deHåkon V Magnusson (1299-1319), qui y établit sa résidence permanente et commence la construction de lacitadelle d'Akershus. Un siècle plus tard, laNorvège passe sous dominationdanoise, et Oslo est réduite au rang de simple chef-lieu de province, tandis que le roi en titre réside àCopenhague. Le fait que l'université d'Oslo — à l'époque dénommée « université de Christiania » — n'ait vu le jour qu'en1811 montre à quel point la ville s'efface ensuite de la marche de l'histoire.
Oslo, détruite par un incendie en1624, est reconstruite par le roi danoisChristian IV de l'autre côté de l'anse de Bjørvika, près de lacitadelle d'Akershus. En l'honneur du roi, la ville est rebaptisée Christiania, orthographié Kristiania selon les anciennes normes dano-norvégiennes. Elle ne retrouvera son ancien nom que par décision de la commune le[7].
La ville, rebâtie après l'incendie de 1624, est déplacée à l'ouest près de la forteresse d'Akershus, résidence du gouverneur danois. Le roi Christian IV supervise avec soin cette reconstruction : il y voit un site défensif de premier ordre car les courants et la longueur du fjord d'accès — cent kilomètres depuis la mer ouverte du détroit duSkagerrak — limitent la facilité d'accès aux grosnavires à voiles, privés de rames. Des comptoirs et des banques sont installés à nouveau, mais, si la sécurité maritime est bien assurée, ce n'est pas le cas sur la terre ferme à cause des menaces des voisins suédois. Pire, l'essor économique escompté ne survient pas et ce sont les marchands de bois hollandais qui drainent comme auparavant l'essentiel du trafic commercial, lebois flotté, dans ce petit centre régional. À partir de 1710, lesAnglais prennent la place desHollandais : ils préfèrent petit à petit le bois travaillé et Christiania se dote après 1790 d'une industrie du bois. En 1811, lesDanois, conscients d'un regain de prospérité local depuis deux décennies, créent une petite université, appelée à être un centre intellectuel du pays à la fin du siècle.
En 1814, après les épisodes mouvementés et hauts en couleur de laconstitution d'Eidsvoll, Christiania devient le siège du gouvernement et du Parlement du royaume de Norvège. Le souverain est également roi deSuède, ce qui entraîne, outre la pleine sécurité terrestre, la suppression des lourdes dépenses consacrées aux forteresses qui s'échelonnaient entre les deux pays, anciens rivaux scandinaves, réunifiés sous la même égide royale. Les commerçants de Christiania, ville de plus en plus dynamique malgré son retard surBergen, qui dépasse déjà 50 000 habitants, trouvent plus de débouchés, même s'ils se plaignent du contrôle douanier tatillon sous tutelle royale et suédoise.
La population passe de 10 000 habitants en 1805 à 225 000 habitants en 1900. L'essor maritime survient avec la navigation à vapeur. Puis le chemin de fer rompt l'enclavement de l'hinterland et accentue l'importance des manufactures, devenues fabriques et usines. Avant la Première Guerre mondiale, Christiania, siège administratif de l'État indépendant depuis 1905, est désormais un vrai port marchand, qui exporte du bois sous toutes ses formes ouvragées, de la cellulose et du papier, et un nœud ferroviaire d'importance nationale. Il importe des tissus, des denrées alimentaires de base (en particulier de la farine), des denrées exotiques, du charbon et du pétrole. Le travail du métal y supplée celui du bois, des chantiers navals y sont installés. Les industries textiles, alimentaires, électriques, mécaniques et électromécaniques, les groupes d'édition et de presse comme les entreprises d'arts graphiques produisent pour une grande partie du pays.
Vue d'Oslo en direction du sud, depuis leHolmenkollen.Vue sur le Musée Astrup Fearnley depuis le fjord.
Oslo occupe le territoire se situant à la limite septentrionale de l'Oslofjord intérieur, une dépendance duSkagerrak. Elle est traversée par la rivièreAkerselva. Dans toutes les autres directions, la ville est entourée de collines verdoyantes. Les environs comptent une quarantaine d'îles, dont la plus importante estMalmøya (« L'Île du fer ») (0,56 km2), ainsi que pas moins de 343 lacs, dont leMaridalsvannet. Ceux-ci constituent une source importante d'eau potable pour tout l'ouest de la ville.Le taux de variation de la population est de 0,76 %.[Quand ?]
Le point le plus élevé est la collineKjerkeberget (« La Montagne de l'Église »), à 631 mètres. Alors que la surface couverte par la ville est remarquablement vaste par rapport aux autres métropoleseuropéennes, la population osloïte reste faible : le territoire municipal comprend de nombreux parcs et espaces ouverts qui lui donnent un aspect aéré et vert.
Bien que la plupart desforêts et deslacs entourant Oslo soient détenus par des propriétaires privés (sans préjudice au principe de droit ancien duallmennsrett, c'est-à-dire l'accès libre aux terres pour tous, quel que soit leur propriétaire, à condition de respecter faune et flore), il existe un large consensus populaire visant à leur conservation, quitte à aller à l'encontre du développement de la ville. De nombreux quartiers d'Oslo souffrent par conséquent de congestion, de rareté relative et de coûts généralement élevés de location ou d'achat des logements (selon les statistiques de 2006, Oslo est la troisième ville la plus chère au monde, aprèsTokyo etOsaka). Les citadins ont un accès quasi immédiat à lanature sauvage, notamment au nord àNordmarka (la Forêt du Nord), une forêt dont les lacs les plus grands sontBogstadvannet,Sognsvann etMaridalsvannet : aucun espace vert ou forêt n'est distant de plus de dix minutes à pied de sa porte, etFrognerseteren, proche de la station de sports d'hiver deTryvann, est à 30 minutes en métro de Majorstua (près du parc Vigeland) et à 40 minutes duStorting (en plein centre-ville), changement de ligne compris.
La presqu'île deBygdøy (sud-ouest d'Oslo), en grande partie résidentielle, est très appréciée par les habitants de l'agglomération d'Oslo, notamment pour son calme, ses petites rues, l'une des trois principales bases nautiques de la ville et la richesse de ses divers musées. S'y trouve aussi la ferme du roi.
Le climat d'Oslo est de typecontinental humide (Köppen :Dfb), tempéré par la proximité de l'océan Atlantique et duGulf Stream, mais comme la ville se trouve du côté est de l'océan, les vents doux venus de l'ouest traversent tout l'intérieur de laNorvège avant d'atteindre Oslo, ce qui limite les effets duclimat océanique.
La ville d'Oslo constitue uncomténorvégien (fylke) doté d'un fonctionnement qui lui est propre, avec un statut différent des autresfylker du pays : le gouvernement de la ville (byråd ennorvégien), fondé sur le parlementarisme depuis1986, est confié aux commissionnaires (lesbyråder) nommés par le conseil municipal et dirigés par un commissionnaire en chef (byrådsleder). Ce dernier détient le réel pouvoir exécutif, à la différence du maire (ordfører) dont l'une des principales missions est de diriger les débats et représenter la ville.
Le conseil municipal (bystyre) est composé de 59 membres élus par les habitants pour quatre ans. Il s'agit du « parlement » de la ville, contrôlant l'activité des commissionnaires. Il compte cinq commissions permanentes chargées respectivement de la santé et des affaires sociales, de l'éducation et des affaires culturelles, du développement urbain, des transports et des affaires environnementales et, enfin, des finances.
De1995 à2007, le maire d'Oslo (ordfører) étaitPer Ditlev-Simonsen (H, parti conservateur), avecErling Lae (H) comme commissionnaire en chef. Ditlev-Simonsen est contraint de démissionner à la suite d'un scandale financier en, etSvenn Kristiansen duParti du progrès assume l'intérim jusqu'en octobre 2007.Fabian Stang (H) est alors élu et siège jusqu'en 2015, année où la gauche gagne les élections.
Depuis 2015, le gouvernement de la ville est composé d'une coalition minoritaire entre les travaillistes deAp, les écologistes deMdg et les socialistes deSV. Ils bénéficient généralement du soutien au conseil municipal des communistes deRødt.Marianne Borgen (SV) est la maire, etRaymond Johansen le chef commissionnaire.
Depuis la dernière réforme entrée en vigueur le, la ville est par ailleurs divisée en 15 arrondissements (bydeler), dotés d'un haut degré d'autonomie, à l'image de la fortedécentralisation qui caractérise laNorvège. Depuis 2007, l'ensemble des conseils d'arrondissement sont élus directement par la population. Ils sont notamment responsables des services sociaux, des services sanitaires de base et des jardins d'enfants.
Sentrum etMarka sont des entités géographiques distinctes mais n'ont pas de statut administratif propre.Sentrum est géré par la mairie d'arrondissement de St. Hanshaugen, tandis queMarka est partagée entre les arrondissements voisins.
L'aéroport principal d'Oslo,Gardermoen, est situé à une cinquantaine de kilomètres au nord de la ville dans les communes deNannestad etUllensaker. Il est relié au centre par l'unique ligne à grande vitesse de Norvège, laligne de Gardermoen, et remplace depuis le l'aéroport de Fornebu, qui était situé dans la commune deBærum, au sud-ouest d'Oslo.
L'aéroport de Sandefjord à Torp est situé à 110 kilomètres d'Oslo au sud-ouest, et desservi par laligne de Vestfold. Certaines compagnies low-cost l'utilisent plutôt que de se poser à Gardermoen. L'aéroport deMoss-Rygge, à 60 kilomètres au sud d'Oslo sur laligne d'Østfold a été fermé au trafic marchand le et n'est plus utilisé que par l'armée de l'air norvégienne (Luftsforvaret), qui en est propriétaire. Des projets de réouverture existent mais n'ont, en 2020, pas encore abouti[13].
Les trains en provenance d'autres régions ou pays desservent lagare centrale d'Oslo (souvent nommée Oslo S pour Oslo Sentralstasjon(no)). Cette gare se trouve en plein centre-ville et constitue la clef de voûte du réseau ferré du pays. Un grand nombre de trains s'arrête également à lagare souterraine du Nationaltheatret située entre l'hôtel de ville et le palais royal.
Le fjord d'Oslo est navigable toute l'année. Le projetFjordbyen a remodelé considérablement les installations portuaires de la ville, il y a désormais deux sites majeurs; Le trafic de marchandises est implanté àSydhavna, entre les arrondissements deGamle Oslo etNordstrand, alors que les ferries et bateaux de croisière sont concentrés autour de Vippetangen, dans le prolongement de lacitadelle d'Akershus. Des compagnies de ferries commeColor Line ouDFDS Seaways assurent les liaisons avecKiel,Frederikshavn etCopenhague.
Rådhuset, l'hôtel de Ville, où se tient annuellement la cérémonie publique duprix Nobel de la paix.
Nobels Fredssenter, le Centre Nobel de la Paix, à la mémoire de plus de cent ans de prix Nobel de la paix et des conflits dans le monde.
Akershus festning, lacitadelle d'Akershus : centre de commandement militaire, mais surtout ensemble architectural et espace ouverts au public, enchâssés entre deux des baies d'Oslo (Pipervika et Bjørvika).
Frognerparken, domaine de40 hectares abritant un parc arboré, avec l'ensemble sculpté et dessiné parGustav Vigeland.
Holmenkollen (tremplin), le tremplin desaut à ski deHolmenkollen, son « arène » et le musée du ski où est montré le plus ancien ski intact au monde (environ 4 000 ans), une chapelle (Holmenkollen kapell) et, un peu plus haut (à Voksenkollen), Kongsseteren (la cabane du Roi) se dressent à proximité.
Nasjonalmuseet for kunst, arkitektur og design (musée national d'art, d'architecture et de design), sur quatre sites, le Nasjonalmuseet for arkitektur (musée national d'architecture), le Kunstindustrimuseet (musée de l'industrie artistique), le Museet for samtidskunst (musée d'art contemporain), laNasjonalgalleriet (galerie nationale) et la Kunsthallen på Tullinløkka (salle d'exposition de Tullinløkka).
Norges Hjemmefrontmuseum (musée de larésistance norvégienne), dans l'un des bâtiments du fort d'Akershus.
Stenersenmuseet (musée Stenersen) : situé au cœur de la capitale, il fait partie des collections d'art de la ville.
Henie Onstad kunstsenter (centre d'art Henie Onstad) collection d'art contemporain, située dans un parc de sculptures.
Musée Vigeland, près duVigelandsanlegget, installation monumentale du sculpteur Norvégien Gustav Vigeland comportant plusieurs centaines d'œuvres, dans le parc Frogner.
Photographie de la Cour suprême de Norvège en 2008
La police d'Oslo estime que la capitale est l'une des plus sûres d'Europe. Les statistiques ont montré que la criminalité à Oslo est néanmoins en augmentation, et certains médias ont signalé qu'il y avait quatre fois plus de vols à Oslo qu'à New York par habitant[15],[16]. La police d'Oslo reçoit chaque année plus de 15 000 signalements de vols mineurs. Moins d'un cas sur cent est résolu[17].
Oslo est également connue pour son tremplin à skiHolmenkollen, qui accueille tous les ans des épreuves de Coupe du monde. Autour du tremplin se trouvent un stade de ski de fond, un pas de tir de biathlon et des pistes de ski alpin, le lieu se nommeOslo Vinterpark.
Le football est représenté principalement par le club deVålerenga (résidant auUllevaal stadion, qui accueille aussi les matchs de l'équipe nationale de football). Oslo accueille laNorway Cup, un tournoi international de football considéré comme l'un des plus grands tournois de football du monde.
↑La racine indo-européenne*lówkos a donné le latinlūcus, « lieu sacré » ou « bois sacré », lesanskritlokas, « terre habitée », « monde », lelituanienlaukas, « champ », « campagne ». Les vieux toponymes germaniques désignaient souvent un espace ouvert, une clairière, voire une pâture, un champ, une habitation avec cette racine commune, écriteloo en vieuxnéerlandais (commeWaterloo),loh envieux haut-allemand (commeHohenloh),lēah envieil anglais (Rayleigh ouBentley). On peut aussi considérer la premièresyllabe du nom Oslo comme un qualificatif divin du lieu décrit : beau, lumineux, grand, clair, populeux, plein de vie…
↑Dominique Auzias et Jean-Paul Labourdette,« Histoire », dansCity Guide : Oslo, Nouvelles éd. de l'Université,coll. « Petit Futé »,(lire en ligne),p. 66.