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Détroit d'Ormuz

26° 45′ 48″ nord, 56° 33′ 58″ est
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(Redirigé depuisOrmuz)
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Pour l’article homonyme, voirÎle d'Ormuz.

Détroit d'Ormuz
Image satellite du détroit d'Ormuz.
Image satellite du détroit d'Ormuz.
Géographie humaine
Pays côtiersDrapeau de l'IranIran
Drapeau d'OmanOman
Drapeau des Émirats arabes unisÉmirats arabes unis
Géographie physique
TypeDétroit
LocalisationGolfe Persique-golfe d'Oman (océan Indien)
Coordonnées26° 45′ 48″ nord, 56° 33′ 58″ est
Longueur212 km
Largeur
· Maximale95 km
· Minimale55 km
Profondeur
· Moyenne80 m
· Maximale≈200 m
Géolocalisation sur la carte :golfe Persique
(Voir situation sur carte : golfe Persique)
Détroit d'Ormuz
Détroit d'Ormuz
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Ledétroit d'Ormuz (enarabe :مضيق هرمز /Maḍīq Hurmuz ; enpersan :تنگه هرمز /Tange-ye Hormoz) est un détroit dugolfe Persique. Il permet la communication avec legolfe d'Oman et doit son nom à l'île iranienneOrmuz[1], située au sud-est deBandar Abbas. Les pays frontaliers sont au nord l'Iran et au sud lesÉmirats arabes unis (depuis Jazirah al Hamra), suivis dusultanat d'Oman (extrémité de la pointe sur la photo).

Description

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Long de 212 km avec un minimum de largeur de 55 km, le détroit commence entre le ra's-e Dastakan, sur l'île deQeshm (Iran) et Jazirah Al Hamra (Émirats arabes unis). Il s'achève entre le Damāgheh-ye Kūh — ou ras Al-Kuh —, enIran, et le ra's Līmā', en Oman[2].

La voie d'accès au golfe Persique a une importance stratégique décisive : il constitue, en effet, une voie commerciale essentielle du trafic international, empruntée par plus de 30 % du commerce mondial depétrole[3]. OutreOman, lesÉmirats arabes unis et l'Iran, le détroit commande l'accès à d'autres pays producteurs d'hydrocarbures aussi importants que l'Irak, leKoweït, l'Arabie saoudite,Bahreïn et leQatar. Selon ledépartement américain de l'Énergie, environ 2 400 pétroliers y transitent chaque année, pour un volume d'environ 17 millions de barils de pétrole par jour[4]. Les navires doivent suivre un rail (montant/descendant ou entrant/sortant).

Histoire

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Guerre Iran-Irak

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Le détroit a été le théâtre de nombreux affrontements pendant laguerre Iran-Irak. Les intérêts américains de cette principale « route du pétrole » sont sécurisés par la cinquième flotte américaine basée auBahreïn[5].

Article détaillé :Bataille des plates-formes pétrolières Sassan et Sirri.

Le, dans le cadre d'une opération de déminage, la frégate américaineUSSSamuel B. Roberts (en) est gravement endommagée par une mine iranienne. Les États-Unis, qui entretiennent à l'époque de très mauvaises relations avec l'Iran et soutiennent l'Irak, lancent uneopération de représailles sous le nom de codePraying Mantis (mante religieuse). Plusieurs unités navales appuyées par l'aviation embarquée du porte-avionsUSS Enterprise, attaquent et détruisent les plates-formes pétrolières iraniennes Sassan et Sirri, qui, d'après le gouvernement américain, étaient utilisées comme bases par les vedettes rapides iraniennes. Une bataille navale s'ensuit, au cours de laquelle les Iraniens perdent un patrouilleur, une vedette, ainsi que la frégateSahand. Quatre-vingt-sept militaires iraniens sont tués et plus de trois cents blessés. Cet affrontement est la plus grande bataille navale livrée par les États-Unis depuis la Seconde Guerre mondiale.

L'Iran a saisi laCour internationale de Justice d'une requête contre les États-Unis pour la destruction de ses deux plates-formes. Dans son arrêt du, la Cour a estimé que considérant les circonstances, cette destruction ne pouvait pas se justifier au nom de la légitime défense car elle ne répondait pas aux critères de nécessité et de proportionnalité de la légitime défense en droit international. Elle a cependant repoussé la demande iranienne d'indemnisation[6].

Article détaillé :Vol 655 Iran Air.

Un Airbus de la compagnie aérienneIran Air est abattu le au-dessus du détroit d'Ormuz par un tir de missiles provenant du croiseur américainUSS Vincennes. La catastrophe, qui fait 290 victimes civiles, dont 66 enfants, serait due à une méprise des militaires américains qui ont cru avoir affaire à un avion militaire iranien.

Crise navale américano-iranienne de 2008

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USS Porter (DDG-78).
Article connexe :Crise navale américano-iranienne de 2008.

Le, le gouvernement américain annonce que trois navires de guerre américains, patrouillant dans le détroit d'Ormuz, ont été menacés par des vedettes rapides occupées par desPasdaran (gardiens de la révolution) iraniens agissant de manière coordonnée. Les vedettes sont parties après les sommations d'usage. Il dénonce des manœuvres « provocatrices » commandées par le gouvernement iranien.

Le, le commandant duCorps des Gardiens de la révolution islamique,Mohammad Ali Jafari, déclare que si l'Iran était attaqué par Israël ou les États-Unis, il fermerait le détroit d'Ormuz. Le vice-amiral commandant la Cinquième flotte américaine, alors présente dans la région, réagit en indiquant qu'une telle mesure serait considérée comme un acte de guerre[7].

Crise du détroit d'Ormuz

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Article détaillé :Crise du détroit d'Ormuz.

Le, dans un contexte de renforcement des sanctions prises par de nombreux pays contre l'Iran en raison de sonprogramme nucléaire controversé, le premier vice-président iranien Mohammad Reza Rahimi a annoncé que son pays fermerait le détroit d'Ormuz en cas de sanctions visant les exportations iraniennes de pétrole[8].

Incident du golfe d'Oman (mai 2019)

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Article détaillé :Incident du golfe d'Oman (mai 2019).

L'incident du golfe d'Oman survenu le au large du port deFujaïrah (Émirats arabes unis) correspond au sabotage de quatrenavires (dont despétroliers) naviguant dans legolfe d'Oman[9].

Trafic maritime

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Depuis l'accord conclu le, Oman et l'Iran assurent, en commun, la surveillance du libre transit. En réalité, l'ensemble du passage se fait dans la partie omanaise du détroit, là où se trouve la zone la plus profonde du détroit et le dispositif de séparation du trafic. Les navires qui traversent le détroit suivent descouloirs de circulation larges de 3 km (l'un dans le sens est-ouest, et l'autre dans le sens ouest-est), séparés par un espace interdit à la navigation de 3 km. Ces dispositions ont été prises en vertu de laConvention des Nations unies sur le droit de la mer,art. 41-42 ; par ailleurs, Oman dispose d'unestation radar située à la pointe de lapéninsule de Musandam pour contrôler le trafic maritime.

Couloir maritime stratégique

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Article connexe :Géopolitique du golfe Persique.
Carte du golfe Persique.

Cedétroit est un lieu stratégique car il est au cœur d'une zone riche en ressources. Il constitue la partie la plus orientale dugolfe Persique, un espace extrêmement pourvu enhydrocarbures. Les pays du Golfe (Arabie saoudite,Émirats arabes unis,Irak,Iran,Koweït,Oman,Qatar) possèdent près de la moitié des réserves prouvées de pétrole[10] et réalisent le tiers de la production mondiale pétrolière. Ainsi, le détroit d'Ormuz voit passer 24 % des exportations pétrolières mondiales[11]. Actuellement, la consommation d'énergie étant en augmentation, la majeure partie de la hausse de la production pétrolière est réalisée par les pays du golfe Persique[12],[13].

Le caractère stratégique du détroit est renforcé par la particularité de sa géographie. Long de 212 kilomètres, le détroit d'Ormuz est un espace très étroit. À son point le plus réduit, il ne mesure que 55 km. Du fait de la faible profondeur de ses eaux, il n'y a que deux voies de circulation de 3,2 km de large chacune. Elles sont séparées par une zone tampon de la même largeur qui permet aux navires de ne pas se rencontrer lors du transit. Elles frôlent leseaux territoriales iraniennes etomanaises, ce qui offre aux deux puissances une capacité de contrôle sur la circulation. De plus, les navires sont contraints de circuler entre plusieurs îles (Île d'Ormuz#Topographie et environnement -Hengam -Qechm -Larak) y compris après la sortie occidentale du détroit, au-delà de laquelle les navires croisent à proximité desPetite Tunb etGrande Tunb, deux petites îles iraniennes.

Îles du détroit d'Ormuz.

Du fait de sa situation géographique, le détroit est absolument nécessaire pour les échanges[14]. Ormuz est l'unique voie de sortie satisfaisante dupétrole saoudien,iranien etémirati (soit un quart de la production mondiale de pétrole brut)[15]. Les options pour exporter le pétrole sans passer par Ormuz sont limitées. Lespipelines saoudien[16] et émirati qui permettent d'exporter au-delà du golfe en évitant Ormuz ont une capacité d'exportation de pétrole plus limitée[17]. Les deux pays ne peuvent donc pas se passer de leurs exportations par le détroit. Puisqu'il borde les eaux iraniennes, l'Iran à un accès privilégié sur cet espace[18]. Il peut donc l'utiliser, voire en verrouiller l'accès. Le détroit d'Ormuz est ainsi uncouloir maritime stratégique, verrou potentiel, au cœur de très importantes ressources pétrolières. Il s'insère dans les échanges de l'océan Indien et plus au loin encore, l'Indo-Pacifique, notamment grâce à ces flux pétroliers[19].

Environnement

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Village deBukha, côte ouest de la péninsule deMoussandam, nord d'Oman.

Lapéninsule de Musandam s'ouvre autourisme[20] (pour sespaysages au relief marqué - un sommet de plus de 2 000 m supporte le radar qui contrôle le trafic de la zone - et pour laplongée sous-marine notamment), malgré une chaleur souvent extrême (source de brumes de chaleur). En dépit des hauts-fonds et des tensions géopolitiques (sources d'épaves et de pollutions graves du golfe Persique liées aux guerres et attaques de pétroliers, de plates-formes de forage et de stocks de pétrole), et en dépit d'une industrialisation du littoral (zones franches destinées à l'industrie et aux activités numériques[21]) la région abrite encore une riche faune aquatique avec par exemple descétacés et despalétuviers nains (mangrove deRas El Khaimah[21]). Le détroit et ses littoraux sont aussi uncorridor demigration aviaire. La zone reste vulnérable aux risques de "terrorisme maritime"[22]

Les six pays (Arabie saoudite,Bahreïn,Émirats arabes unis,Koweït,Qatar,Oman) duConseil de coopération du Golfe concentrent environ un tiers des réserves mondiales prouvées de pétrole et un cinquième du gaz.
Ces producteurs de pétrole se sont engagés dans des stratégies de diversification énergétique. L'Arabie saoudite s'est dotée de l'objectif de produire 54 gigawatts (GW) par desénergies renouvelables, dont 41 GW d'énergie solaire, d'ici à2050.

S'ils atteignent leur objectif cumulé de 80 GW de capacité de production d'électricité renouvelable d'ici2030, les pays duGolfe Persique pourront économiser 11 000 milliards de litres d'eau (soit 16 % de leur consommation) et 400 millions de barils de pétrole destinés à la génération électrique, selon une nouvelle étude publiée le par l'IRENA (Agence internationale de l'énergie renouvelable)[23].

Notes et références

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  1. Dictionnaire des noms de lieux, Louis Deroy etMarianne Mulon,Le Robert, 1994,(ISBN 285036195X).
  2. (en)Limits of Oceans and Seas,4e édition,(présentation en ligne,lire en ligne[doc]), « The Indian Ocean and its sub-divisions »,p. 13-14
  3. André Vigarié,La mer et la géostratégie des nations,(ISBN 2-7178-2986-5),p. 225
  4. Jacques Nougier, « Le détroit d'Ormuz »,Jeune Marine,‎ n° 249 juil.-sept.2019,p. 27-29(ISSN 2107-6057)
  5. Geoffron P & Meritet S (2014)Effets présents et futurs de l'exploitation des hydrocarbures de schiste aux États-Unis. Geoeconomie, (5), 85-99.
  6. CIJ, Recueil 2003, pp. 207-208, §§ 98-99
  7. (en)« U.S. Navy Commander Warns Iran: Don't Try Closing Gulf Oil Passageway »,foxnews.com, le 2 juillet 2008.
  8. (en)« Iran Threatens to Block Oil Shipments, as U.S. Prepares Sanctions »,nytimes.com, le 27 décembre 2011.
  9. (en-GB) « Oil tankers "sabotaged" amid tensions »,BBC News,‎(lire en ligne, consulté le).
  10. Examen statistique BP de l' énergie mondiale 2019.
  11. Détroits, passages et chokepoints. Une géostratégie maritime de la distribution de pétrole.
  12. Perspectives énergétiques mondiales 2018.
  13. PERSPECTIVES ÉNERGÉTIQUES INTERNATIONALES 2019.
  14. DÉTROIT D’ORMUZ, UN PASSAGE STRATÉGIQUE.
  15. Le détroit d’Ormuz, le verrou géopolitique de toutes les peurs.
  16. Après l’attaque au drone, l’Arabie saoudite s’efforce de faire redémarrer ses installations pétrolières.
  17. Le détroit d'Ormuz est le point de passage du pétrole le plus important au monde.
  18. Ormuz, un détroit stratégique sous haute tension.
  19. Marchés et flux pétroliers mondiaux.
  20. Oman : INTÉRÊTS TOURISTIQUES.
  21. a etbDumortier, B. (2007). Développement économique et contournement du droit : les zones franches de la rive arabe du golfe Persique. In Annales de géographie (No. 6, pp. 628-644). Armand Colin.
  22. Eudeline, H. (2016).Le terrorisme maritime, une menace réelle pour la stabilité mondiale. Herodote, (4), 9-31 (résumé).
  23. Étude disponible.

Voir aussi

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Infographie et dossier

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Bibliographie

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Articles connexes

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Liens externes

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