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| Surnom | Meilleur doigt de son époque |
|---|---|
| Naissance | Oxford, |
| Décès | (à 41 ans) Canterbury, |
| Activité principale | Organiste etcompositeur |
| Style | Musique de chambre |
| Lieux d'activité | Organiste à l'abbaye de Westminster |
| Fantasia à4, No.1 | |
| Fantazia à2, VdGS No.3 (ca.1620) | |
| Fantazia à3, VdGS No.3 (ca.1620) | |
| Galliard à3 | |
Orlando Gibbons, baptisé àOxford le et mort àCanterbury le, est uncompositeuranglais, l'un des derniers maîtres de l'école anglaise duvirginal et desmadrigaux.
Membre le plus connu d'une dynastie musicale très en vue en Angleterre, les musicologues qualifient son œuvre de transition entre les époques Renaissance et Baroque. Gibbons est éclipsé par son contemporain William Byrd en raison de sa mort prématurée. On se souvient alors de lui principalement pour sa musique sacrée[1].
Orlando Gibbons naît le décembre 1583 dans une famille de musiciens : son père était chantre, et ses frères Edward, Ellis et Ferdinand deviendront musiciens professionnels et chefs de chœur. Il est le septième enfant d’une fratrie de neuf survivants. Aucune trace écrite de sa naissance n’existe, mais il figure dans les registres de baptême de l’église St Martin’s le jour de Noël 1583. Conformément à la pratique courante de l’époque, Gibbons serait né moins d’une semaine avant son baptême.
Vers 1588, alors qu’il a quatre ou cinq ans, sa famille retourne à Cambridge. Il est probable qu’il y reçoive une première formation musicale, notamment sur un instrument à clavier, et peut-être aussi sur la viole.
À l’âge de douze ans, il entre au chœur duKing’s College de Cambridge, où son frère Edward Gibbons (1568–1650) est maître de chapelle. Il y poursuit ensuite ses études. Son nom figure dans les registres en tant quesizar — un étudiant bénéficiant de frais réduits en échange de tâches subalternes.
Le nom de son professeur de composition n’est pas connu. Il est possible qu’il ait étudié avec son frère, mais aucune preuve n’en subsiste. Certains musicologues avancent toutefois le nom deWilliam Byrd, de plus de quarante ans son aîné. Ses premières compositions remontent à cette période : il aurait alors entre quinze et seize ans.
Ses talents de compositeur lui permettent d’accéder au poste d’organiste à la Chapelle royale au plus tard le 19 mai 1603. Cette institution, composée de prêtres et de musiciens, servait le monarque et la famille royale. Le nom de Gibbons apparaît dans un chéquier de la chapelle avec la mentionGentleman Extraordinary (remplaçant non rémunéré en attente d’un poste fixe). Cette même année, Jacques Ier monte sur le trône, et Gibbons participe probablement aux hymnes et cantiques du couronnement du 25 juillet 1603.
Cette année-là est aussi marquée par des pertes personnelles : il perd sa mère et son frère, peut-être victimes de la peste. Cette circonstance lui permet de succéder à son frère défunt. Le poste permanent tant attendu se libère finalement en janvier 1605, à la mort d’Arthur Cook. Le 21 mars 1605, Gibbons obtient officiellement le titre d’organiste junior de la chapelle, poste qu’il conservera jusqu’à la fin de sa vie.
Le 17 février 1606, il épouse Elizabeth Patten, dont le père travaillait à la sacristie de la Chapelle royale. À la mort de ce dernier, en 1623, Gibbons en devient l’unique héritier et légataire universel, recevant 200 livres pour chacun de ses enfants. La même année, il obtient une licence de musique à Cambridge.
Le couple vit à Woolstaple (aujourd’hui Bridge Street) dans la paroisse de St Margaret’s, àWestminster, où leurs sept enfants seront baptisés. Leur fils aîné, Christopher Gibbons, perpétuera l’héritage paternel et enseignera notamment àPelham Humfrey etHenry Purcell, figures majeures de la musique baroque anglaise.
En 1623, il est nommé organiste à l'abbaye de Westminster àLondres. Il est également employé comme organiste par le futurCharles Ier d'Angleterre. Il meurt àCanterbury le, où il est inhumé dans la cathédrale[2].
Orlando Gibbons est réputé pour samusique de chambre, principalement des pièces pour clavier,clavecin, orgue ouvirginal mais aussi pourvioles.
Il compose aussi des œuvres chorales, pour la liturgieanglicane, où il excelle dans l'art ducontrepoint[2]. Il dote la liturgie de deux nouvelles formes chorales, leFull Anthem,motet entièrement mis enpolyphonie, et leVerse Anthem, chanté selon le principe des versets alternés, où les versets impairs, chantés par laschola grégorienne, restent enplain-chant (purementmonodique ou en style defaux-bourdon) tandis que les versets pairs sont chantés par le chœur en style polyphonique élaboré[2].
Il écrit également quelques pièces vocales profanes, dont les fameuxCris de Londres, et desmadrigaux, dontThe Silver Swan (en).
Vers 1611 est imprimé le premier recueil de musique pour clavier d'Angleterre,Parthenia. Parmi ses 2 pièces, destinées au virginal, se trouvent six pièces de Gibbons.
Lesfantaisies et les danses,pavanes,gaillardes sont des formes musicales prisées par l'auteur. L'écriture de Gibbons montre une parfaite maîtrise du contrepoint. La plupart de sesfantaisies sont des pièces complexes, exceptionnelles tant en invention mélodique qu'en développement contrapuntique.
Outre son frère Edward cité plus haut, son frèreEllis Gibbons (1573–1603) fut aussi compositeur[3]. Son fils Christopher Gibbons (1615–1676) fut également musicien.
Le pianisteGlenn Gould tenait Gibbons en très haute estime et enregistra un grand nombre de ses œuvres.
Le 19 septembre 2022, à l'occasion desfunérailles d'Élisabeth II, saFantaisie pour quatre parties a été exécutée, à l'orgue, au début de la cérémonie (Introït), avec la procession du clergé[4],[5],[6].
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