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L'orientalisme – ouorientologie – est une discipline scientifique ayant pour objet l'étude deslangues et des civilisations orientales, notamment sur les plans historique, culturel, artistique, religieux et linguistique.
Le constat de départ vient des experts géopolitiques sur le Moyen-Orient, qui se présentent comme des sommités dans leur domaine alors qu'ils ne parlent pas la langue des peuples dont ils décrivent les cultures et sociétés.
Dans son livre, Edward Saïd relie ces études orientales à la pratique de l'orientalisme dans l'Europe duXIXe siècle, notant que ce développement spectaculaire de connaissances enethnologie,sociologie, ou encorearchéologie accompagne l'apogée de l'ère coloniale. Ainsi le discours de 1910 d'Arthur Balfour affirmant que l'Angleterre connaît mieux l'Égypte que l'Égypte elle-même, grâce à l'égyptologie ; ce qui légitime la présence de l'administration coloniale[1]. Pour Saïd, l'orientalisme, sans être une idéologie politique, est un courant de pensée qui a « légitimé d'un point de vue culturell'impérialisme colonial européen ». D'une manière plus générale, il met en exergue que l'Occident s'est construit en définissant, par la négative, ce qu'il n'était pas, projetant sur un Orient fantasmé et exotique sa distinction de l'Autre. On retrouve donc par le clivage occidental/oriental une perpétuation du schéma de penséecivilisé/barbare, qui se retrouve intuitivement par le fait que lesdits orientaux ne se définissent pas comme tels, alors que lesressortissants occidentaux se nomment ainsi eux-mêmes.
Dans une Préface nouvelle qui accompagne la réédition de son livre en 2003[2], Edward Saïd a relié le sujet à la préparation médiatique de l'opinion américaine à la veille de l'invasion en Irak, fustigeant un recours grossier des médias à la présentation des poncifs occidentaux sur le monde oriental, parfaite illustration de son étude sur les effets de l'orientalisme dans l'inconscient collectif : dénigrement des sociétés comme primitives, archaïsmes dans la religion, place des femmes dans la société islamique.
L'acception américano-centrée de l'adjectifEastern se rapportant plus à l'Extrême-Orient qu'au Proche-Orient pour les Européens, se développent aujourd'hui aux États-Unis lesétudes asiatiques(en).
À l'Académie des inscriptions et belles-lettres, la section des orientalistes rassemble des membres qui étudient chacun des espaces géographiques variés (depuis la Méditerranée méridionale et orientale jusqu’à l’Extrême-Orient) sur différentes périodes chronologiques (depuis l’Antiquité de l’Égypte et de la Mésopotamie, en passant par la conquête arabo-musulmane jusqu'à l’Inde et la Chine modernes)[9].
Base de données sur les indianistes, développée sur de nombreuses années, les débuts du projet datant des années 1970. L'auteur a étendu son dictionnaire aux chercheurs qui travaillent sur l'iranien ancien et l'iranien moyen, l'indo-européen, letocharien et letibétain (Sur l'histoire du projet, voir, sous « Additional help & information », les pages « Preface » et « Glossary ».)
Edgar Quinet,De la Renaissance orientale [1841], Montpellier, L’Archange minotaure, Coll. « Vers l’Orient » 2003 (en ligne).
(en)Arnold Toynbee,The Western Question in Greece and Turkey : A Study in the Contact of Civilizations, Londres, Constable, 1922 (en ligne).
Raymond Schwab,La Renaissance orientale, Préface deLouis Renou, Paris, Payot, 1950, 526 p. (Réédition, Payot, 2014, 682 p.)
André Mirambel, « Orientalisme d’hier et d’aujourd’hui », dansRevue de l’École nationale des langues orientales, vol. 1, Paris, 1964, p. 1 à 30.
Edward Saïd,L'Orientalisme. L'Orient créé par l'Occident, Paris, Seuil, coll. « La couleur des idées » 2003 [1978].(ISBN2-02-079293-1)
Louis Armantier,Orientalisme et linguistique. Introduction aux principales langues continentales de l’Extrême-Orient. Les idiomes sino-tibétains. Montréal, L’Aurore/Univers, 1980, 217 p.
Georges Corm,Orient-Occident. La Fracture imaginaire. Paris, La Découverte, 2002, 22 cm, 186 p. (Cahiers libres.) Rééd. avec une postface de l’auteur, 2005, coll.« Découverte Poche », n° 196, 209 p.