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Organisation du traité de l'Asie du Sud-Est

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Organisation du traité de l'Asie du Sud-Est
États membres de l'OTASE en 1959
Histoire
Fondation
Dissolution
Cadre
Sigle
OTASEVoir et modifier les données sur Wikidata
Type
Alliance militaire
Siège
Pays

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L'Organisation du traité de l'Asie du Sud-Est (OTASE oupacte de Manille ; « Southeast Asia Treaty Organization » ou « SEATO » enanglais), mise en place entre1954 et1977, était un pacte militairepro-occidental, regroupant laThaïlande et lesPhilippines — deux pays de l'Asie du Sud-Est noncommunistes — et des États d'autres régions du monde — États-Unis,France,Royaume-Uni,Pakistan,Nouvelle-Zélande,Australie — ayant des intérêts dans celle-ci dans le but de lutter contre l'influencecommuniste.

Historique

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Timbre postal américain de 1960 avec l'emblème de l'OTASE.
Avions de patrouille maritimeLockheed SP-2H Neptune australien,P-5B Marlin américain, etShort Sunderland MR.5 néo-zélandais lors d'exercices de l'OTASE en 1963 dans labaie de Manille.
Les porte-hélicoptères australienHMAS Sydney (R17) et américainUSS Valley Forge (LPH-8) durant des manœuvres de l’OTASE en mai 1964.
Conférence de l'OTASE à Manille en 1966 présidée parFerdinand Marcos.

L'OTASE a été créée le, à l'initiative desÉtats-Unis, dans le contexte de laguerre froide et de lapactomanie américaine, dans le cadre du pacte de défense collective de l'Asie du Sud-Est lors de la conférence deManille débutant le[1]. Le traité rend possible le règlement pacifique des litiges ou conflits entre pays membres, donne force aux institutions existantes en instituant une coopération économique et technique, mais permet surtout de constituer une protection contre ce que certains pays désignent sous le terme d'agression communiste ; il est notamment spécifié, en exécution du présent traité, que lesÉtats-Unis interviennent sous réserve expresse que cette intervention ne soit qu'une réponse à une agression ou à une attaque armée communiste ; s'il se manifeste quelque autre forme d'agression ou d'attaque armée qui mette en danger la paix dans cette région du globe, lesÉtats-Unis doivent avant toute action consulter les autres signataires[2],[3].

L'organisation formellement établie le devient l'une des dimensions de la politique de l'endiguement (« containment » enanglais) face au développement ducommunisme enAsie du Sud à la suite de laguerre d'Indochine[4]. En raison desaccords de Genève de 1954, larépublique du Viêt Nam,royaume du Cambodge et duroyaume du Laos ne sont pas appelés à en faire partie ; toutefois, un protocole prévoit une protection militaire pour ces pays qui ont le statut d'observateurs[5]. LeCambodge et leLaos ont finalement renoncé à cette garantie[2].

LesPhilippines se sont jointes en partie à cause de leurs liens étroits avec lesÉtats-Unis et, en partie, de leur préoccupation face à l'insurrection communiste desHukbalahap puis de laNouvelle Armée populaire menaçant son propre gouvernement. LaThaïlande, de la même façon, s'est jointe après la création d'une« Région autonome thaïlandaise » dans la province duYunnan en Chine du Sud, exprimant sa préoccupation quant au potentiel de la subversion communiste chinoise sur son propre sol[5].

Le Canada contacté préféra se concentrer sur l’OTAN et l'Inde voulut garder sa neutralité.

Le siège de l'OTASE se trouvait sur l'avenue Ratchadamnoen (en) àBangkok, enThaïlande[5] sur demande des États-Unis, les Britanniques ayant suggéréSingapour. Sonbudget en 1960 est de 900 000 dollars américains (7 778 065 dollars actuels)[6].

Emblème de l’exercice militaireOceanlink de 1958 avec les drapeaux des huit pays membres de l’OTASE.

L'organisation, à vocation défensive, s'inspire largement du modèle de l'Organisation du traité de l'Atlantique nord (OTAN), mais a été beaucoup moins puissante[7] étant donné la faiblesse militaire de certains pays membres, le fait qu'elle ne disposait pas d'unités en propre, la dispersion géographique de l'ensemble des éléments de l'Alliance et l'obligation d'unanimité des pays membres pour agir[5]. Soulignant cet aspect de mission de défense qu'ont donnée au traité les pays membres, l'Office d'assistance spéciale existant au sein de l'OTASE prit, en 1970, le nom d'« Office de contre-subversion et decontre-insurrection ».

L'impactgéopolitique de l'OTASE fut assez faible. Ainsi, l'alliance se garda d'intervenir dans ladeuxième guerre indo-pakistanaise, latroisième guerre indo-pakistanaise et laguerre du Viêt Nam, le coût militaire de cette dernière incombant dans l'immense majorité aux seuls Américains et les autres membres de l'OTASE s'engageant à leur côté (Australie, Nouvelle-Zélande, Philippines, Thaïlande) le faisant à titre individuel.

Une conférence àCanberra en 1957 fait du premier ministre thaïlandaisPote Sarasin le premier secrétaire général de l'OTASE. Les premières manœuvres de l'OTASE ont lieu en[6].

La non-intervention devant l'avancée duPathet Lao durant laGuerre civile laotienne en 1960-1961 à la suite du refus d'une intervention militaire par les franco-britanniques malgré les plans proposés (on a envisagé de dépêcher une brigade américaine et une du Commonwealth pour protéger Vientiane) discréditent l'organisation[6]. Les franco-britanniques obtiennent une garantie deneutralité définie par les principes de non-ingérence et de non-alignement dans les accords de Genève de 1962. Un cabinet d’union nationale fut constitué sous l’autorité du princeSouvanna Phouma, soutenu par la France et la Grande-Bretagne[8] qui ne survécut pas à la fin de la guerre du Viet-Nam, qui vit le Pathet Lao s'emparer du pouvoir en 1975.

Dès, il est constaté publiquement les divergences de vues entre la France et les États-Unis sur le conflit vietnamien[9] et leRoyaume-Uni refuse les demandes américaines d'envoyer des troupes sur ce théâtre d'opérations qui commencent à partir de[10].

La France suspend sa participation militaire le[9], annonce le son refus de soutenir l'intervention américaine au Viet-Nam[11] et son retrait de l'état-major de l’OTASE, retire ses derniers fonctionnaires en 1968 et annonce en qu'elle arrête son financement en 1974[9].

Le Pakistan quitte l'OTASE et dénonce le pacte de Manille en 1972 à la suite de sa non-intervention lors de ses guerres avec l’Inde[5].

Après un allégement considérable de ses structures militaires en, la décision de sa dissolution est prise lors d'une réunion àNew-York le[9].

Après un ultime exercice le[5], l'OTASE fut dissoute le, après la fin de la guerre du Viêt Nam et leréchauffement des relations Est-Ouest mais le pacte de Manille subsiste en tant qu'instrument juridique et seul lien de sécurité entre les États-Unis et la Thaïlande.

Hors participation au financement direct de l’organisation, les pays membres firent des projets culturels, scientifiques et éducatifs qui eurent des effets à long terme. Le Royaume-Uni financera entre autres en partie en 1959 la création d'une école d'ingénieurs à Bangkok, la« SEATO Graduate School of Engineering » qui deviendra laAsian Institute of Technology[6]. L'OTASE fondera également deux laboratoires de recherches sur lecholéra, un à Bangkok et à un àDhaka, le« Pakistan-SEATO Cholera Research Laboratory » devenant en 1978 leCentre international pour la recherche sur les maladies diarrhéiques, Bangladesh[12] ainsi que vingt écoles d'apprentissage[2].

Organisation

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Organigramme en anglais du Conseil de l'OTASE.
Organigramme en anglais de la structure militaire de l'OTASE.

Pays membres

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Conférence de l'OTASE en 1966 avec de gauche à droite : le Premier ministre de laRépublique du Viêt NamNguyen Cao Ky, lePremier ministre d'AustralieHarold Holt, leprésident de la Corée du SudPark Chung Hee, leprésident des PhilippinesFerdinand Marcos, lePremier ministre de Nouvelle-ZélandeKeith Holyoake, le Lt. Gen.Nguyen Van Thieu, lePremier ministre de ThaïlandeThanom Kittikachorn, leprésident des États-UnisLyndon B. Johnson.
États membresMoyenne des contributions aux budgets civil et militaire entre 1958 et 1973[9]Notes
Drapeau des États-UnisÉtats-Unis25 %
Drapeau du Royaume-UniRoyaume-Uni16 %50 000 £ de budget en 1960, soit un millième des dépenses militaires britanniques en Asie[6].
Drapeau de la FranceFrance13,5 %Annonce de la non-participation aux activités militaires le ; annonce du retrait de l’état-major de l’OTASE le[13]; retrait des derniers fonctionnaires en 1969 ; maintien d'un financement jusqu'en 1974[9].
Drapeau de l'AustralieAustralie13,5 %
Drapeau du PakistanPakistan8 %Retrait annoncé en1972[9].
Drapeau des PhilippinesPhilippines8 %
Drapeau de la ThaïlandeThaïlande8 %
Drapeau de la Nouvelle-ZélandeNouvelle-Zélande8 %

Effectifs militaires en Asie du Sud

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Voici les effectifs des forces armées enAsie du Sud en 1954[6] au sortir de la guerre d'Indochine ; leCorps expéditionnaire français en Extrême-Orient en cours de rapatriement est dissout le[14] et les forces duCommonwealth engagées contre l'insurrection communiste malaise qui compteront environ 40 000 hommes en 1960 ne sont pas comptabilisés :

PaysEffectif approximatif
Pakistan180 000
Inde425 000
Birmanie46 000
Thaïlande55 000
Philippines40 000
Indonésie160 000
Sud Viet-Nam180 000 (+ 60 000 paramilitaires)
Laos30 000
Cambodge30 000
France (CEFEO)170 000
Vietminh220 000 (+ 100 000 paramilitaires)

Notes et références

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  1. « 1954 », surOTAN(consulté le).
  2. ab etc« O.T.A.S.E. (Organisation du traité de l'Asie du Sud-Est) »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), surEncyclopædia Universalis(consulté le).
  3. (en) « Texte fondateur de l'Organisation du traité de l'Asie du Sud-Est », surperspective.usherbrooke.ca(consulté le).
  4. Alfred Stirling, « L’Australie et l’O.T.A.S.E. »,Le Monde diplomatique,‎,p. 3(lire en ligne).
  5. abcde etf(en) « Pakistan and the South East Asia Treaty Organization », surhistorypak.com(consulté le).
  6. abcde etf(en) PeterLowe,Contending With Nationalism and Communism : British Policy Towards Southeast Asia, 1945-65,Palgrave Macmillan,, 312 p.(ISBN 978-0-230-23493-2,lire en ligne),p. 92-93-95-96.
  7. « O.T.A.S.E. : un organisme inefficace sur le plan militaire »,Le Monde diplomatique,‎,p. 9(lire en ligne).
  8. PierreJournoud,L'évolution du débat stratégique en Asie du Sud-Est,Institut de recherche stratégique de l'École militaire,, 473 p.(lire en ligne),p. 38.
  9. abcdef etgPierreJournoud,De Gaulle et le Vietnam : 1945-1969, Paris,Éditions Tallandier,, 542 p.(ISBN 978-2-84734-569-8,lire en ligne).
  10. (en) Jonathan Coleman, « Harold Wilson, Lyndon Johnson and the Vietnam War, 1964-68 », suramericansc.org.uk,(consulté le).
  11. Maurice Vaïsse,La puissance ou l'influence ? : La France dans le monde depuis1958, Paris,Fayard,, 649 p.(ISBN 978-2-213-63810-2,lire en ligne),p. 649.
  12. (en) « SEATO ( Southeast Asia Treaty Organization) - PowerPoint PPT Presentation », surslideserve.com,(consulté le).
  13. BrunoLarebière,Chronique de l’Histoire : De Gaulle,Éditions Chronique, 136 p.(lire en ligne),p. 28 mai 1954.
  14. Ivan Cadeau, « 1954-1956, le départ du corps expéditionnaire français d’Extrême-Orient »,Revue historique des armées,no 258,‎(lire en ligne).

Annexes

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Articles connexes

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Liens externes

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