La commune d'Orbey fait partie ducanton de Lapoutroie et de l'arrondissement de Colmar-Ribeauvillé et occupe la haute vallée de laWeiss, incluant les lacsBlanc etNoir. Elle s'adosse aumassif des Vosges, dominée par les sommets du Linge, dugazon du Faing et de latête des Faux. L’altitude du bourg est de 550 mètres. Orbey comprend de nombreux hameaux et des fermes éparpillées sur les versants de la montagne : ces dernières étant transformées en grande partie en maisons de vacances ou de weekend. La population est de langue française, de traditionwelche.
Dans le ban d'Orbey se trouvent les villages ouhameaux des Basses-Huttes et des Hautes-Huttes. Les Basses-Huttes sont mentionnées en premier lieu en tant querivière : Unterterhüttenbach (1252,1318). Le hameau n'est cité qu'en1441 et1442 (zu der Nidern Hütten) : en1484, on mentionneObern und nydern hütten. AuXVIIe siècle, seules sont indiquées les Hautes et Basses Huttes et en1648, Basses-Huttes. Pour les Hautes-Huttes, il est question en1318 de laOberen glasehütten (Glashütte=verrerie[2]Haute Verrerie) puis en1441 deZue der Oberen hutten et en1607 « les haultes heutte ». Pendant laguerre de Trente Ans les deux hameaux furent ruinés. Les lieux-dits sont la plupart allemands. Il faut admettre unecolonisation venue de lavallée de Munster. Le Quimberg d'aujourd'hui est dénommé Kimberg en1252 et1318. En dessous des hautes Huttes se trouvent des fermes éparpillées du Schultzbach, citées en1456 : le nom vient de Schulz,Schultheiss, la rivière duprévôt. Les noms des confins ou lieux-dits du ban d'Orbey sont la plupart en français (Orbey est enpays welche), mais on rencontre également des noms allemands anciens. Exemple : Tannach en1322,1374 -(Tann = sapin, ach = eau courante), Tangnach,1421, Tanguenay1442der Schultheiss von Tangnach. L'origine du hameau, qui est ancien, est inconnue. Au Tannach existe actuellement uncouvent de Dominicaines qui était auparavant àLogelbach près deColmar. Le couvent conserve deuxstatues de l'ancien couvent d'Unterlinden de Colmar: un saintJean-Baptiste archaïque (roman) et unChrist en croix mystique extrêmement rare duXIVe siècle.
Le Noirmont s'appelait en1318 le Schwartzenberg . En1441, on parle deRotenbach : Noirmont n'apparaît qu'en1507 et1613. Le nom vient de la couleur sombre dessapins.
Au, Orbey est catégorisée bourg rural, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[20].Elle appartient à l'unité urbaine d'Orbey[Note 4], une unité urbaine monocommunale constituant une ville isolée[21],[22]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Colmar dont elle est une commune de la couronne[Note 5],[22]. Cette aire, qui regroupe 95 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[23],[24].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de labase de donnéeseuropéenne d’occupationbiophysique des solsCorine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (61,2 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (58,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (54,6 %), prairies (28,8 %), zones agricoles hétérogènes (5,9 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (4,9 %), zones urbanisées (2,4 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (1,7 %),terres arables (1 %), eaux continentales[Note 6] (0,7 %)[25]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : lacarte de Cassini (XVIIIe siècle), lacarte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 2].
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).
Orbey comptait 38 hameaux (les Allagouttes, le Bâa, les Basses Huttes, Bermont, Bethlehem, Blancrupt, Beauregard, Bois-le-Sire, Boursenoire, le Busset, la Camme, les Champs Simon, Chamont, Chenor, Chiaigayas, le Creux d'Argent, la Conatte, la Combe, le Faudé, le Faing (Effaim en 1441), la Geishof, Grande Vallée, Holnet, Hachegoutte, les Hautes Huttes (Ober-Hütten), le Lait, le Noirmont, les Mélèzes, la Mossure, Pairis[26], le Rain des Chênes, le rain des Guiomes, Remomont, Le Surcenord, Tannach, Voirimont...), et de nombreusesmarcairies.
Voir aussi la rubrique Géographie ci-dessus. Elle est très marquée par la végétation (nom d'arbres), le relief et l'hydrographie.
bach /rupt,goutte : le ruisseau (alsacien / welch).Goutte : du dialecte vosgien « source », ruisseau[27].
feing,faing : formation toponymique régionale en-faing (parfois-fin(g)) que l'on retrouve par exemple dans Léofaing, écart deFraize, Linfaing, écart de Saint-Étienne ou encore Strouéfaing, écart deLiézey. Le sens exact de l'appellatif toponymiquefaing est mal défini, peut-être signifie-t-il « terrainmarécageux »[28] ou alors « terrain boueux »[29]. Il est issu duvieux bas francique*fani « boue » (gotiquefani), dont le dérivé en-ga a donnéfange,fagne, etc.
Orbey apparaît pour la première fois en1049 avec la donation faite par le papeLéon IX au couvent de Wolffenheim (Sainte-Croix-en-Plaine). Il s'agit d'une « villication » Meierhof ou Dinghof (cour domaniale) dont le règlement date de 1536[31]. Orbey est aussi mentionné en1252 comme commune, une des premières d'Alsace. Elle avait le droit d'avoir un marché hebdomadaire.
Le village est d'abord régi par la seigneurie du Honack
Le village fait partie des possessions de la seigneurie du Hohnack puis des comtes d'Eguisheim, ensuite des comtes deFerrette puis desHabsbourg qui le cèdent en fief aux sires deRibeaupierre. Cette commune, autrefois chef-lieu de bailliage, renferme les ruines de la célèbreabbaye de Pairis (abbatia Parisiennsis) de l'ordre de Citeaux, fondée en1138, par Ulric ou Udalric, petit-fils deGérard d'Alsace et dernier comte d'Eguisheim. Orbey est alors seule localité de la vallée à avoir le droit de tenir un marché hebdomadaire.
L'abbaye cistercienne de Pairis fut particulièrement importante pour l'histoire de la vallée. Elle fut fondée en1138 par Ulrich de Ferrette qui fit venir desmoines deLucelle. Le comte d'Eguisheim qui était propriétaire de la vallée fit d'importantes donations au couvent. L'abbaye reçut également de nombreux privilèges de l'empereurFrédéric I Barberousse qui la prit sous sa protection.Frédéric II lui accorda par la suite l'exemption de toutimpôt. L'abbaye jouissait du privilège d'être libérée de toute autorité spirituelle et laïque et de toute juridiction, ne dépendant que de l'ordre cistérien et dupape. Elle disposait aussi d'élire librement son abbé. Les empereurs étaient les avoués de l'abbaye mais elle ne pouvait en choisir à sa guise comme en1218 leduc de Lorraine et le comte Frédéric deFerrette. L'abbaye était richement possessionnée en1500 dans plus de 80 localités et en1652 dans 90 localités. Mais par suite d'une mauvaise administration la communauté s'endetta. À partir de1452 elle devint un prieuré dépendant de l'abbaye de Maulbronn au Wurtemberg. Pendant laguerre des paysans, en 1525, Pairis fut pillé par les Rustauds, mais après la répression de la révolte, les paysans durent payer les réparations. Quant en1536, les ducs deWurtemberg embrassèrent laRéforme, l'abbé de Maulbronn se rendit avec la plupart des moines à Pairis puis il quitta les lieux pour se rendre àEinsiedeln. LaGuerre de Trente Ans fut ruineuse pour Pairis qui fut pillé et détruit en grande partie par les Suédois. Ils donnèrent l'abbaye au noble Wetzel von Marsilien et à sa veuve puis le droit de collation revint au roiLouis XIII qui nomma Bernardin Buchinger. Il fait restaurer l'abbaye auXVIIIe siècle. Au cours de laRévolution, l'abbaye devint un bien national. Le dernier abbé Antoine Delort et les neuf moines encore sur les lieux quittèrent l'endroit. Les bâtiments furent saccagés de fond en comble. En1849, la commune d'Orbey propriétaire des lieux fit installer dans les bâtiments en ruines un hospice pour les personnes âgées[32],[33].
Après avoir été pillée par les Anglais en1356 et par lesArmagnacs en1444 puis par les paysans en 1525, lecouvent de Pairis fut rattaché, en1453, comme prieuré, à l'abbaye wurtembergeoise deMaulbronn et devint la proie des flammes vers la fin duXVe siècle.
LaRévolution l'a mis au nombre des biens nationaux. Les bâtiments, quoique relativement modernes et affectés à l'hospice d'Orbey, ont des caveaux et autres substructions fort anciennes. On y voit encore quelques débris desculptures desXIIe et XIIIe siècles.
Le, après de durs combats, Orbey est libérée par Doyen, descendant direct de Husson Urbain né en1597 à Orbey, permettant de réduire lapoche de Colmar.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers lesrecensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[46]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[47].
En 2022, la commune comptait 3 445 habitants[Note 7], en évolution de −2,71 % par rapport à 2016 (Haut-Rhin : +0,66 %,France horsMayotte : +2,11 %).
Antoine Bois a créé sa manufacture d'orgue à Orbey, en 1980[50],[51].
Sogefi : usine faisant partie de Sogefi Group, d'origine italienne, implantée sur tous les continents. Équipementier automobile intervenant dans le domaine du refroidissement, de la filtration et de la suspension. Parmi les 14 sites français, celui d'Orbey est un site de production affecté d'un centre de R&D, spécialisé dans le refroidissement.
Cetteéglise[52] est dédiée àsaint Urbain, patron des vignerons. Le premier lieu deculte à Orbey est mentionné dans unebulle papale de 1049, et la paroisse devint autonome en 1398.
Plusieurs églises se sont succédé : une première modeste, une suivante dont lesarchives de l'abbaye de Pairis mentionnent qu'en 1736 elle finança la réfection du toit, et une troisième de style roman à partir de 1760, sur l’emplacement de l’édifice actuel. Leclocher fut surélevé en 1837. La construction de l’église actuelle fut lancée auXIXe siècle sous l’impulsion dumaireEugène Lefébure.
Une ancienne chapelle devait déjà exister avant1600 mais les troubles de laRévolution des fanatiques ont mis cettechapelle à terre. Plus tard, auXVIIIe siècle, la chapelle est reconstruite mais on y associe alors uneécole. Bombardée pendant laPremière Guerre mondiale, en1915 précisément, le bâtiment est à nouveau endommagé (pour l'anecdote, on notera que Sainte Barbe est la patronne des artificiers et des artilleurs). Il sera à nouveau restauré en1927. L'édifice actuel est surmonté d'unclocher. Une cloison sépare l'église de l'école, ce qui est très utile lors de l'affluence desfidèles pendant les grandes fêtes, notamment la fête patronale célébrée le 4 décembre. Dans ce cas on déplace lacloison mobile qui sépare l'école de la chapelle[54].
La pose de la première pierre de l'égliseSainte-Catherine a lieu le 8 septembre1865[55]. Elle remplace une chapelle de 1810 devenue trop petite pour accueillir les fidèles. Lecuré Claudepierre acquiert un terrain et organise desquêtes pour financer la construction. L’église est consacrée en1867, malgré des difficultés financières qui conduisent le curé à solliciter l’impératrice Eugénie.
Sur les hauteurs d'Orbey, en direction du col de Bermont et de la statue duSacré-Cœur se trouve lachapelle Saint-Genest. Construite en1888, puis reconstruite en1925, elle comprend unenef et uneabside légèrement plus basse, unclocher avec un toit enbâtière flanqué sur le bâtiment. L'intérieur de la chapelle est décoré destatues, devitraux financés par de généreuxdonateurs duhameau. L'autel comme les vitraux témoignent de cet art religieux rural robuste et soigné de la fin duXIXe siècle et début duXXe siècle. C'est un décret impérial du 6 septembre1813 qui a autorisé un culte public dans cette chapelle sous le vocable dechapelle du Bon Secours deSaint-Genest[Lequel ?]. Pendant laPremière Guerre mondiale, la chapelle située sur la ligne du front a été endommagée puis reconstruite. Plusieurs vestiges et des tranchées ainsi que desbunkers se trouvent à proximité de la chapelle. Les habitants du secteur, après laguerre, se sont activés à relever des ruines cette chapelle grâce à desdons et aux dommages de guerre. Unebénédiction solennelle a marqué le retour au culte le 11 novembre1926. La reconstruction a été l'œuvre d'Émile Jokers. Lespeintures murales sont de M. Bottinelli,artiste peintre duBonhomme, lemaître autel étant de MM. Ruthmann et Russchmann. Vitraux et statues ont été offerts par les habitants du hameau: on y retrouve notamment les noms des familles du Creux d'Argent mais aussi des hameaux du Lait, de la Matrelle tous proches. Au début des années quatre-vingt-dix, la commune a procédé à des travaux de remise à neuf des peintures extérieures. Desmesses sont encore régulièrement célébrées dans ce qui était autrefois un lieu depèlerinage. Les propriétaires de la ferme à proximité, la famille Knopf, entretiennent le lieu. On peut s'adresser à eux pour les visiter[57].
Monastère Saint-Jean-Baptiste d'Unterlinden (Bois le Sire)
Lemonastère SaintJean-Baptiste est occupé par desmonialesDominicaines et a été transféré à Orbey, depuis1973, dans uneferme aménagée permettant la vie communautaire. Cemonastère était auparavant implanté àLogelbach près deColmar. Ce sont deux veuves désirant se consacrer à la vie contemplative qui ont fondé la première communauté à Colmar, onze ans après le décès deSaint Dominique. La communauté s'est ensuite agrandie. Les deux fondatrices ont été initiées à leur forme de vie monastique desaint Sixte[Lequel ?] àRome. À leur retour, elles prirent l'habit de l'ordre des Dominicaines et placées sous cet ordre en1245. Le monastère d'origine fut dédié à Saint Jean Baptiste. En1269,Albert le Grand consacra l'église et Maître Eckhart fit une visite canonique en1322. En1792, les religieuses furent expulsées de leur bâtiment qui est devenu aujourd'hui lemusée Unterlinden deColmar. Pendant plus d'une centaine d'années, la communauté avait ainsi disparu de l'Alsace. En1899, six moniales dont trois alsaciennes, toutes du monastère d'Oullins(Lyon) se rendirent à Colmar pour y refonder un monastère des Dominicaines. En1926, le monastère est transféré àLogelbach, dans la banlieue de Colmar et y reste jusqu'au transfert à Orbey en 1973. La communauté compte quatorze religieuses âgées de 26 à 92 ans. Le Monastère est affilié à la Fédération Notre-Dame des Prêcheurs[58].
Ce monument fut édifié sur lachaume de lacolline du Creux d'Argent à la suite de la mission prêchée en1933[59]. Conçue comme un acte àDieu, la mission est un acte important dans la vie religieuse, marqué par de nombreusesprédications,messes etprocessions. L'usage veut qu'à la suite de cette période on édifie une croix ou unmonument religieux. Sur le socle de la statue duSacré-Cœur figure deux plaques, l'une commémorant la mission, tandis que la seconde rappelle la rupture de la digue dulac Noir en1933.
Une première tour est construite en1891. Elle est détruite en juillet1915 car elle servait à l'observation de l'armée allemande. Reconstruite entre1932 et1934, elle est inaugurée le 19 août 1934. Elle est à nouveau détruite le 11 décembre1944 lors de la libération d'Orbey. Reconstruite à l'identique, elle est inaugurée le 15 août2002. Depuis le sommet de la tour du Faudé on a une magnifique vue de tout lecanton[60].
Unstupa est un monument religieux reliquaire ou mémorial de la religion Bouddhiste, ici dédié à la compassion, la paix[61].
La prière se fait généralement parcircumambulation dans le sens horaire, en récitant le Om Mani Padmé Houm, ou autres prières pour la paix. Ce monument pour la paix à l'initiative du vénérable Gonsar Rimptoché, abbé tibétain bouddhiste du monastèreRabten Choeling (Mont-Pèlerin, Suisse) a été financé par des dons internationaux, réalisé par des artisans locaux et inauguré le 2/9/2007 par le vénérable[62].
Les ruines sont situés sur unpiton, à 927 mètres d'altitude, sur le banc de la commune deLabaroche qui se trouve sur la ligne de crête qui sépare lavallée de Munster de celle d'Orbey. Il domine lesVosges jusqu'auHaut-Koenigsbourg et laplaine d'Alsace jusqu'à laForêt-Noire. Les premiers maîtres de la région furent lescomtes d'Eguisheim qui prirent le nom de leurchâteau vers1038. C'était une famille très puissante qui descendait probablement des anciensducs d'Alsace et détenait à ce titre de comte duNordgau, c'est-à-dire de la Basse Alsace. C'est probablementHugues IV, le père de Bruno d'Eguisheim, devenu pape sous le nom deLéon IX, qui fera construire lechâteau du Hohnack. Il sera ainsi à l'origine de la seigneurie duHohnack et de la mise en valeur de la région. Les comtes d'Eguisheim avaient de bons rapports avec laLorraine. Pour protéger le passage de la route du Bonhomme, lesreligieux deSaint-Dié, qu'ils connaissaient, firent défricher l'endroit pour permettre de construire une route reliant la Lorraine à l'Alsace à travers leCol du Bonhomme. Le château du Hohnack était unebâtisse imposante ayant 280 pieds de longueur (soit 90 m) et 210 pieds de largeur (soit 67 m). Une enceinte polygonale entourait une cour à l'intérieur de laquelle s'élevait undonjon carré. la famille d'Eguisheim s'éteignit avec le décès du comte Ulrich en 1141. Comme il n'avait pas d'héritier direct, les biens passèrent à son neveu Louis, comte de Ferrette. Mais le Honack échappa auxFerrette. Les sires deRibeaupierre une autre famille puissante, cherchaient à agrandir leur domaine. Ils s'emparèrent du Hohnack, tout en restant vassaux des Ferrette. En1324, le comteUlrich III mourut et ses domaines passèrent à sa fille Jeanne, mariée àAlbert de Habsbourg, duc d'Autriche. Désormais les Ribeaupierre furent les vassaux desHabsbourg[63],[64].
Les deux lacs, naturels, datent de lapériode glaciaire et sont nichés dans le paysage sauvage duparc naturel régional des Ballons des Vosges. L'aménagement dulac Blanc et dulac Noir associe de façon originale les deux lacs naturels dans un système de transfert d'énergie par pompage/turbinage. C'est la première installation française de ce type, construite de1928 à1933 par le groupe industriel deRené Koechlin, l'inventeur de l'aménagement hydroélectrique duRhin. Elle avait pour but de produire de l'électricité aux heures de pointe, tout en utilisant la production de nuit deKembs, première centrale française du Rhin. L'exploitation et lamaintenance sont assurées par les équipes duRhin. La centrale est reliée aux hommes 24 h sur 24. Tout dysfonctionnement est enregistré par un automate qui met l'installation en sécurité et transmet un message d'alarme partéléphone à l'agent de service. Celui-ci intervient à distance ou sur place selon l'évènement. Propriété de l'EDF depuis1946, la station a été rénovée et modernisée de1990 à2002. L'originalité de fonctionnement de l'ouvrage consiste à échanger la même eau entre le lac Blanc et le lac Noir, séparés par 120 mètres de dénivelé. La production d'électricité est réalisée lors des pointes de consommation par leturbinage de l'eau du bassin supérieur. En faibleconsommation, l'eau du bassin inférieur est renvoyée dans le lac Blanc parpompage pour y être stockée jusqu'au prochain besoin. Cette opération consomme de l'électricité mais au coût des « heures creuses », d'où son atout économique. Compte tenu de la rapidité de la mise en service des groupes (80 000 kW) en 7 minutes, pendant 6 heures (si nécessaire), le lac Noir constitue un maillon intéressant dans la sécurité d'alimentation électrique des clients. Le fonctionnement est entièrement piloté à distance depuis un centre de commande régional[65].
Lelac Noir est situé dans uncirque glaciaire érodé par les glaciers, à une distance d'un kilomètre en aval du lac Blanc. Contrairement à ce dernier, ses eaux sont de couleur brune car il est alimenté par unetourbière, d'où son nom. Pourvu comme son voisin d'unedigue artificielle, le lac Noir constitue avec le lac Blanc, un double réservoir qui permet le fonctionnement de l'usine hydroélectrique implantée sur la rive nord-est. La conduite de pompage qui relie les deux lacs se rompt en1934. De fait, une masse d'eau s'abat sur le toit de l'usine qui s'effondre engloutissant neuf personnes. En1938, la centrale est remise en service[66].
Les glacières sont la relique d'une époque où la glace était stockée en hiver pour être débitée aux beaux jours, puis acheminée et vendue dans les grandes villes aux établissements d’hôtellerie et de restauration de la grande bourgeoisie. On en trouve de nombreuses jusque dans les environs de Marseille dans laSainte-Beaume et l'Étoile.
Lemusée-Mémorial du Linge a rassemblé tous les objets français et allemands qui ont été trouvés sur place : armes, munitions, objets personnels et reliques avec montage vidéo et photographies d'époque. Les tranchées et retranchements remarquablement conservés en font également partie.
Cegisant repose au pied de la grande croix ducol du Wettstein représente un chasseur tombé au champ d'honneur. L'ensemble constitue unmémorial consacré au souvenir des milliers de soldats morts en1915 au collet du Linge[70],[71].
Cimetière français du Wettstein (col du Wettstein)
Un jeune lieutenant de chasseurs est vraisemblablement à l'origine du cimetière militaire du Wettstein. Avec le bois des sapins brisés par lesbombardements lors des combats de laPremière Guerre mondiale, il fabrique une petite croix qui par la suite est enchâssée dans la base d'une croix en granit. Celle-ci est inaugurée par legénéral Gamelin en1939, à la veille de la Seconde Guerre mondiale. Dans cecimetière reposent 2 664 soldats tombés lors des combats[72],[73],[74].
↑Les moyennes interannuelles (écoulements mensuels) ont été calculées le 21/05/2024 à 11:01 TU à partir des 81 QmM (débits moyens mensuels) les plus valides du 01/07/2017 au 01/04/2024.
↑Les ruisseaux intermittents sont représentés en traits pointillés.
↑Une unité urbaine est, en France, une commune ou un ensemble de communes présentant une zone de bâti continu (pas de coupure de plus de200 mètres entre deux constructions) et comptant au moins 2 000 habitants. Une commune doit avoir plus de la moitié de sa population dans cette zone bâtie.
↑Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑a etbDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale »,Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography,no 501,(DOI10.4000/cybergeo.23155).
↑Le Linge, un champ de bataille de la guerre 1914-1918, où un affrontement particulièrement meurtrier eut lieu entre le et le, qui fit 17 000 morts. Ensuite, Français et Allemand restèrent face à face jusqu'au. PPS mis en vidéo par Jean-Marc Coquelle.
Dominique Toursel-Harster, Jean-Pierre Beck, Guy Bronner,Dictionnaire des monuments historiques d’Alsace, Strasbourg, La Nuée Bleue,, 663 p.(ISBN2-7165-0250-1)
Charles-Laurent Salch,Dictionnaire des châteaux et des fortifications du moyen âge en France, Strasbourg, Editions Publitotal, 4ème trimestre 1979, 1287 p.(ISBN978-2-86535-070-4 et2-86535-070-3)