L'or est le troisième élément du premier groupe secondaire p. Sa structure électronique atomique correspond à [Xe] (4f)14 (5d)10 (6s)1. C'est unmétal de transition susceptible de former descations mono- et trivalents en solution.
Le corps simple est un métal ditnoble etprécieux, de couleurjaune d'or, dense, très ductile (mou), facile à travailler, parfois simplement à la main et au bâton, connu de touteAntiquité, apprécié pour son éclat quand il est poli. Rare, l'or est très recherché, encore plus que l'argent[a]. L'art du travail de l'or est l'orfèvrerie.
L'or est moins réactif que la plupart des autres métaux de transition, notamment il n'est pas attaqué par les acideschlorhydrique (HCl),nitrique (HNO3) ousulfurique (H2SO4) pris isolément. En revanche il l'est par l'acide sélénique (H2SeO4), les solutions alcalines decyanure et l'eau régale (unmélange d'acides chlorhydrique et nitrique concentrés). Comme leplomb, il se dissout dans lemercure en formant unamalgame, mais ne réagit pas chimiquement avec ce métal. L'or étant insoluble dans l'acide nitrique, qui dissout pourtant l'argent et les métaux communs, cette propriété permet de le séparer et de le purifier.
L'or trouve des applications industrielles enodontologie et enélectronique, en raison de sa très bonne tenue face à lacorrosion et de son excellenteconductivité électrique, mais sa principale utilisation demeure lathésaurisation. Lesbanques centrales du monde cumulaient ainsi 27 113 tonnes d'or en[7], dont près de 40 % détenus dans lazone euro et 30 % par lesÉtats-Unis (laChine ayant exprimé son intention de porter ses réserves à 5 000 t[8]), tandis qu'environ 15 000 tonnes d'or seraient détenues au titre de l'épargne privée enInde[9].
Le nom de l'or, mot masculin[10], et le symbole Au viennent dulatinaurum, de même signification, qui a donné l'adjectifaurifère qualifiant une matière ou un corps contenant de l'or. Dans les anciens textes français, on le trouve parfois avec l'orthographe « aur ». Dans les langues germaniques on trouvegold,geld,gyld. L'or symbolise souvent une émanation d'une matière céleste et solaire. LaNubie est le pays de l'or(nub) conquis par les anciens Égyptiens.
En dehors de l'Égypte et du Moyen-Orient qui l'imposent précocement dans un rôle monétaire, l'homme utilise l'or de façon significativement importante en Europe depuis leIIIe millénaire av. J.-C. Les tombes collectives révèlent des pièces d'orfèvrerie ouvragées, sous forme d'enroulement, de perles annulaires et de fils d'or, autant de probables reliquats d'objets luxueux.
AuChalcolithique, à la fin de laPréhistoire, les parures en or des peuples atlantiques, probables symboles de pouvoir, mêlent des perles hélicoïdales, deslunules, des colliers à lamelles découpées aux armes et pointes de flèches. À l'âge du bronze, une diversification des objets est constatée, il existe desdiadèmes, destorques et desbracelets avec de la vaisselle. L'essentiel des découvertes est apporté par la fouille de tombes individuelles, par exemple celles des "princes armoricains" àurnes de bronze. Par ailleurs, lathésaurisation de l'or par enfouissement, offrande ou cachette provisoire de trésor paraît croissante, ce sont des dépôts indépendants de l'art funéraire. À l'âge du bronze moyen, les dépôts d'or sont communs alors que les vrais bijoux d'or disparaissent des sépultures, comme le prouvent les tombes duMidi français ou les tumuli de laforêt de Haguenau[b]. Au bronze final, sur de vastes pans de territoires européens, s'observe une raréfaction des dépôts d'or alors que les reliquats funéraires sont insignifiants ou rares. Au début de l'âge du fer, l'emploi de l'or semble plus réduit : lestumuli des territoires celtes de la périodeHallstatt en Allemagne du Sud, Est de la France, Suisse... livrent toutefois communément des coupes en or, des armes à incrustations d'or. À la fin de cette période, surtout après, des tombes dites princières, parfois àchar de parade ou à coque de navire protectrice, livrent de rutilants objets en or, placés à côté de vaisselles imposantes de bronze, de plaques de ceintures ou pièces également en bronze, et de diverses armes en fer dont des poignards ou des fers de lance[c]. Lors de la période dela Tène, les tertres princiers se raréfient, tout en gardant des objets typiques en or, en fer et en bronze.
Dague en bronze altérée avec unique reliquat de la gaine de poignée plaquée-découpé en or toujours inaltéré. Site crétois deMalia (-1800-). Musée archéologique d'Héraklion.
L'or semble servir presque partout dans les grandes civilisations à la parure des puissants et aux cérémonies religieuses. L'assimilation de l'or au disque solaire divinisé en est peut-être un des leviers communs les plus puissants. On retrouve desamulettes en or dans les tombes égyptiennes à chacune des grandes époques de l'Égypte antique. Les plus puissants, telsToutânkhamon etRamsès, se firent enterrer avec des masques mortuaires en or et autres parures.
Durant l'Antiquité, les roislydiens ont frappé la premièremonnaie classique de l'histoire, c'est-à-dire des pièces aplaties de forme ronde, à avers et revers de la numismatique traditionnelle, avec ici un motif type de la tête de lion[12] entre leVIIIe siècle av. J.-C. et leVIe siècle av. J.-C., les numismates débattant entre les dates variant de 700 à[13]. Il s'agissait depièces enélectrum, unalliage naturel d'or et d'argent, ces pièces contenant entre 50 et 60 % d'or : les pièces les plus lourdes, lesstatères (signifiant « balance » ou « étalon de valeur »), pesaient environ 10,90 g, les fractions de statères avaient des poids et des valeurs diverses, notamment les tiers de statère outrités qui étaient parfois criblés d'estampilles[14]. L'or sortait du temple et du palais pour servir à l'usage des particuliers. Cet usage se répandit ensuite enPerse, enGrèce centrale, puis dans l'ensemble du monde antique durant la période hellénistique à côté des monnaies d'argent, debronze et de cuivre de moindre valeur. L'or fut continûment utilisé comme monnaie enOccident jusqu'en 1973, date à laquelle il a été dépouillé de son dernier rôle monétaire, comme monnaie de réserve internationale[15].
L'utilisation religieuse de l'or persiste néanmoins pendant des siècles. L'auréole des saints a pour étymologieaureola, « dorée » en latin. Les Germains enterraient leurs chefs avec une pièce d'or dans la bouche à l'instar des Grecs. Les bijoux en or se retrouvaient principalement dans les hautes classes de la société sur les armes, lesfibules, les boucles, les bagues et lessceaux. La vaisselle en or était à la fois un apparat et une réserve monétaire.
Les conquêtessassanides puisarabes compliquèrent l'accès à l'or pour l'Occident, lebimétallisme or/argent jusqu'alors dominé par la monnaie en or fut dépassé en masse par l'argent vers leVIIIe siècle[15],[17]. La diffusion de l'or dans le monde occidental connut un renouveau d'abord enMéditerranée auXIe siècle, puis auXIIIe siècle à l'initiative de Venise qui fonda sa fortune sur l'arbitrage entre la forte demande d'argent de l'Orient et la forte demande d'or de l'Occident.
Les taxes de compensation dans les codes germaniques étaient appeléeswergeld, le « prix de l'homme ». LesVikings soumirent les États attaqués à un tribut appelédanegeld, « l'or des Danois ».
De la plus haute Antiquité, en passant par leMoyen Âge et la Renaissance, lesalchimistes tentèrent en explorant lachrysopée de créer de l'or à partir d'autres matières comme leplomb ou du mercure. C'est la transmutation des métaux vils en or. Ils pensaient obtenir ce résultat en utilisant la mythiquepierre philosophale. En alchimie, le symbole de l'or est un point entouré d'un cercle.
La recherche d'or constitua l'une des raisons de la rapidité de la conquête du continent américain. Ainsi,Hernán Cortés entreprit laconquête de l'Empire aztèque, situé auMexique notamment pour s’emparer de l’or que possédait l'empereuraztèque. Hernán Cortés envoya une grande quantité de ce précieux métal àCharles Quint, roi d'Espagne, dont une partie sous forme de bijoux, mais la plupart furent fondus pour financer les guerres menées par l’Espagne. Le roi d’Espagne prélevait lequinto real (c'est-à-dire un cinquième de l'or extrait). L'or affluant depuis lesmines duNouveau Monde provoqua la richesse de l'Espagne et duPortugal au début de lapériode moderne, avant de profiter aux autres États européens qui surent mieux le capter, tels la France et laGrande-Bretagne. À la même époque se diffuse la légende de l’Eldorado.
La découverte et l'exploitation des mines d'argent duPotosi a ruiné l'exploitation coûteuse et technique des mines d'argent européennes, en diminuant le déséquilibre né de l'excès d'or consécutif à la violente conquête américaine.
Au milieu duXIXe siècle, uneruée vers l'or se déclare enCalifornie[19] et contribua pour une part à laconquête de l'Ouest américain et à la croissance démographique et économique de nombreuses villes californiennes, dontSan Francisco[20]. Les citésminières construites en des endroits trop reculés furent abandonnées dès que le filon à l'origine de leur richesse vint à se tarir. Ces localités sont devenues desvilles fantômes, dont les murs tiennent parfois encore debout, préservés par l'aridité du climat local.
Barre d'or de 400onces troy, soit près de 12,5 kg.
La premièrenucléosynthèse artificielle de l'or date de1941. Elle consista à bombarder dumercure avec desneutrons. Mais lesisotopes d'or obtenus étaient tousradioactifs[21]. Le coût de production étant bien plus élevé que le prix de l'or, cette méthode de production n'est pas viable commercialement — les atomes de mercure devant être modifiés un à un.
L'or a servi d'étalon monétaire exclusif (l'étalon-or), d'abord auRoyaume-Uni puis dans le monde entier après l'abandon dubimétallisme or-argent dans lesannées 1870. La guerre de 1914 met fin à ce système qui ne put jamais être remis en place. Avec lesaccords de Bretton Woods, en 1944, c'est un étalon de change or (Gold Exchange Standard) qui est mis en place. Ledollar est défini en un certain poids d'or et les autres monnaies en dollar. En 1971, les États-Unis suspendirent la convertibilité du dollar en or[22] et en 1976, les accords de laJamaïque entre les pays duFMIdémonétisent l'or qui dès lors n'a plus de rôle monétaire officiel.
L'or est néanmoins resté à titre de précaution dans les réserves des principalesbanques centrales. La plus grande réserve mondiale d'or monétaire se trouve aux États-Unis, il s'agit de laréserve fédérale de New York (Federal Reserve Bank of New York), pourtant moins célèbre que celle deFort Knox, dans leKentucky. En 1995, les réserves d'or dans les banques du monde entier se montaient à environ 910 millions d'onces ce qui représente un cube d'environ12 mètres d'arête.
L'or conserve un rôle économique non négligeable. Il est coté dans les principales bourses occidentales,New York,Londres,Tokyo. Les transactions qui s'opèrent sur cette valeur, notamment en temps de crise, sont considérées comme un baromètre économique important.
L'or possède 37isotopes connus, denombre de masse entre 169 et 205, et 34isomères nucléaires. Le seul isotopestable est197Au, qui constitue donc la totalité de l'or naturellement présent : l'or estmononucléidique etmonoisotopique. Depuis que lebismuth est considéré comme n'ayant plus aucun isotope stable (209Bi est très légèrement radioactif), c'est même l'élément monoisotopique le plus lourd.
Lamasse atomique standard de l'or est ainsi la masse atomique de197Au, soit 196,966 569(5) u[23].
L'or est issu de lanucléosynthèse stellaire réalisée par des générations successives d'étoiles depuis une douzaine de milliards d'années. En particulier, deux hypothèses expliqueraient la formation d'or, parprocessus r, au sein des étoiles : le premier lors de l'explosion d'unesupernova, le second lors de collisions oufusions de deux étoiles à neutrons. Une simulation numérique, réalisée en 2011, corrèle l'abondance mesurée des noyaux d'or à la fusion d'étoiles à neutrons[24] et, en 2016, l'étude de lagalaxie naineRéticule II amène également à privilégier cette dernière hypothèse par rapport aux supernovas[25]. Toutefois, les collisions d'étoiles à neutron sont extrêmement rares et ne justifient pas à elles seules la quantité d'or connue dans notre galaxie[26]. Depuis 2020, d'autres processus astrophysiques sont envisagés, comme les supernovas magnéto-rotationnelles[26] ou des éruptions géantes demagnétars[27].
Enminéralogie, cemétal lourd est le minéral or, de structure cubique compacte (densité avoisinant 19,3), de faible dureté (2,5 à 3), remarquablement malléable et ductile, il est encore souvent nomméor natif. L'or se présente ainsi à l'état natif, exceptionnellement en cubes et octaèdres, mais communément sous forme d'imprégnations de poussière, de granules et paillettes, grains ou encore nettement moins fréquemment depépites importantes ou en masses informes prises dans une gangue de quartz et de sulfures métalliques[e]. Ces masses diverses peuvent éventuellement avoir été réduites, enpoudre ou en paillettes, parérosion mécanique. Sa couleur à reflet métallique brillant est jaune d'or à jaune rouge quand il est très pur, jaune plus pâle du fait de la présence non négligeable d'argent (or argentifère ou électrum)...
Les diverses occurrences typiques à l'état natif sont lefilon aurifère et souvent argentifère, l'inclusion et la dispersion dans lesroches ultrabasiques et en général dans des massifs de roches magmatiques plutoniques (granites, diorites, granodiorites), les différents dépôtsalluvionnaires résultant de l'érosion fluviale desroches mères ci-dessus, sous forme de poudres, de sables aurifères, de grains plus ou moins gros jusqu'à des formes massives de centaines de kilogrammes, en passant par la rare pépite[f]. Les minerais d'or existent, mais ils sont plus rares, ainsi les tellurures comme lacalavérite ou krinnerite AuTe2, lasylvanite (Au,Ag)Te2...
L'or est présent dans l'eau de mer, essentiellement sous forme dechlorures, à des teneurs de l'ordre de 10−8 g/cm3.
Pour qu'une zone soit prospectée ou présente un intérêt d'exploitation, il faut que la teneur moyenne de la roche dépasse 1 g par tonne.
L'or est réparti inégalement à la surface de la Terre. Certaines roches ont des taux de concentration en or avoisinant un million de fois la teneur moyenne d'un milligramme par tonne[31]. Plusieurs mécanismes peuvent expliquer cette répartition. Ainsi, l'ororogénétique pourrait se déposer lors de variations de pression provoquées par des séismes, remplissant des failles en formant des filons[32],[33]. Lessulfures, leschlorures et surtout l'anion radicalaireS– 3 présents dans lacroûte terrestre sont également capables de solubiliser l'or en formant des complexes, rendant possible sa mobilisation et sa concentration lorsque les complexes se décomposent (à la suite d'un refroidissement ou par réaction avec une autre roche)[31],[34],[35].
La quantité d'or extraite par l'humanité depuis les origines de cette activité est estimée, fin 2010, à 166 000 tonnes[36], qui pourrait, en guise demétaphore, être représenté par un cube d'environ vingt mètres d'arête, et tenir tout entier sous latour Eiffel. En 1993, le stock d'or de l'ensemble des banques n'était estimé qu'à un ordre de grandeur de 35 000 tonnes.
Les réserves minières estimées en 2010 s'établissaient à 51 000 t, l'Australie et l'Afrique du Sud s'en partageant 26 %[37]. Longtemps premier producteur mondial d'or derrière l'ensemble de l'Amérique du Nord, l'ancien monde soviétique et l'Australie, l'Afrique du Sud a été détrônée en 2007 par laChine[38], qui conforte depuis lors sa première place par la découverte de filons importants[39], assurant 13,8 % de la production mondiale en 2010, devant l'Australie (10,2 %), lesÉtats-Unis (9,2 %), laRussie (7,6 %), l'Afrique du Sud (7,6 %) et lePérou (6,8 %)[37].
L'or pur est unmétal noble à la foisdense et tendre. Parmi les métaux, il est le plusmalléable et le plusductile[40]. Plus généralement, l'or est l'un des matériaux les plus ductiles connus, pouvant être étiré jusqu'à produire un filament monoatomique[41].
L'or est un excellent conducteur thermique et électrique, mais son coût (lié à sarareté) limite ses utilisations. Il est le troisième métal le plus conducteur (après l'argent et le cuivre), mais son caractère inoxydable en condition ambiante fait qu'il est utilisé pour les contacts électroniques sous forme de plaquage très mince.
En raison de cette caractéristique, de son inaltérabilité et de sa grande ductilité, il est utilisé pour réaliser des connexions, notamment dans certains composants électroniques, tels que les microprocesseurs.
Couleur desalliagesAg–Au–Cu, en fonction de leur composition.
Alors que la plupart des autres métaux purs sont gris ou blanc argenté, l'or présente une couleur jaune métallique à reflets complexes, aspect qu'on définit en français commedoré. Cette couleur particulière provient de la densité d'électrons de valence faiblement liés qui forment un « plasma » dans lemétal au sein duquel leurs fluctuations sont modélisées au moyen dequasi-particules appeléesplasmons : lafréquence de ces fluctuations se situe dans l'ultraviolet pour la plupart des métaux, mais se trouve dans lespectre visible pour l'or en raison d'effetsrelativistes affectant lesorbitales atomiques autour desatomes d'or[42],[43]. Un effet semblable est responsable des reflets dorés ducésium.
Observée en transmission (et non plus en réflexion), une lame ou feuille d'or suffisamment fine pour êtretranslucide présente une couleur bleu-vert par transparence[44], dans la mesure où les couleurs jaune, orange et rouge sont réfléchies par le métal.
Concrètement, l'or est facilement polissable, il réfléchit fortement lesinfrarouges.
Des alliages d'or de différentes couleurs sont obtenus en ajoutant des quantités variables d'argent et decuivre, comme indiqué dans le diagramme ci-contre à gauche. Les alliages contenant dupalladium, duplatine ou dunickel sont également importants enjoaillerie pour produire de l'or blanc ouor gris, bien que l'usage du nickel soit réglementé enFrance depuis le début du siècle en raison de son caractèreallergénique. De façon moins répandue, l'addition demanganèse, d'aluminium, defer, d'indium et d'autreséléments peut donner des couleurs plus rares destinées à des usages particuliers.
L'or « pur » sedéforme facilement à froid, parmartelage ou par étirement (tréfilage,laminage), il secisèle aisément. Il a de ce fait été utilisé très tôt pour fabriquer desbijoux etornements, sous forme de fines feuilles d'or obtenue par laminage pour « plaquer » des objets, sous forme de fil d'or, simple fil textile de décoration ou fil ultrafin obtenu par tréfilage. Par exemple, àParis, le dôme desInvalides est doré à la feuille. En revanche, n'ayant qu'une faible tenue mécanique, il n'a pas été utilisé pur pour faire des outils.
Unréseau cristallin d’atomes d’or chauffé à des températures dépassant un milliard de degrés nefond pas mais au contraire devient plus résistant. Il voit sonpoint de fusion augmenter temporairement. Ce paradoxe prédit théoriquement a été observé expérimentalement[46].
l’or jaune est en principe constitué de 75 % d'or, de 12,5 % d'argent et de 12,5 % decuivre ;
l’or rose est normalement composé de 75 % d'or, de 20 % de cuivre et de 5 % d'argent ;
l’or gris comporte habituellement 75 % d'or, de l'argent et parfois du palladium ;
l’or blanc de joaillerie est un terme souvent utilisé pour parler de l'or gris. En France et en Europe, lenickel (qui entrait autrefois dans sa composition) est maintenant réglementé, car source d'allergies. L'or blanc est donc recouvert d'une fine couche derhodium (or « rhodié »), qui disparaît avec le temps, redonnant une couleur gris-jaune à l'or (il est en général possible de faire un nouveau bain de rhodium chez unbijoutier, pour quelques dizaines d'euros) ;
l'or bleu est un alliage d'or et defer. Un traitement thermique oxyde les atomes de fer à la surface du métal et lui donne sacouleur azur.
autres alliages possibles : or et platine (saumon), or et zinc (jaune-vert), or, argent et cadmium (vert), or et aluminium (violet pourpre)[48].
Pour ladorure à la feuille, l'alliage doit rester le plus mou possible. Quelques exemples de compositions :
À l'air, l'or métallique de s'altère pas, à quelque température que ce soit[40] : sa relative inertie chimique le protège des attaques dudioxygène.
L'or résiste à l'action isolée desacides[40], ainsi qu'à de nombreux autres produits chimiques dont les bains d'alcalins fondus (en l'absence d'oxydants). Il est toutefois dissous par lemercure et l'eau régale[40], ainsi que par lecyanure. On peut graver l'or avec unesolution de triiodure de potassium.
L'or est attaqué par lechlore gazeux, par lescyanures alcalins, par l'eau régale, voire par l'acide sulfurique concentré en présence d'un oxydant. Les trois premières réactions s'expliquent par la stabilité relative des complexes d'or obtenus (complexes des chlorures et cyanures d'or) ; ces complexes sont cependant assez instables, ils se décomposent par simple chauffage sous hotte.
L'or étant unmétal noble, sonnombre d'oxydation le plus commun est 0. Cependant, il peut former de nombreux composés, dans lesquels sonnombre d'oxydation peut varier de −I à +V. AuI et AuIII sont majoritaires, tandis que Au−I, AuII et AuV sont beaucoup plus rares. Dans la plupart des composés où l'or semble avoir le nombre d'oxydation +II, il est en fait présent dans les états I et III. Par exemple, lechlorureAuCl2 est en fait letétramère AuI2AuIII2Cl8 (sa couleur sombre provient des échanges de charge entre AuI et AuIII). On ne connaît AuV que dans lepentafluorure AuF5 et, en solution, dans l'anion AuF6−[51].
Lors du traitement des sables aurifères parcyanuration, l'or est solubilisé sous forme ducomplexe dicyanoaurate Au(CN)2−, dans lequel se retrouve Au(I).
Le dicyanoaurate de potassium K[Au(CN)2] est un sel incolore, soluble dans l'eau et très toxique. Il est obtenu par dissolution anodique de l'or dans une solution decyanure de potassium. Il sert pour les bains de dorures galvaniques, utilisés aussi bien en bijouterie qu'en industrie du matériel électrique.
Les complexes aqueux de l'ion aureux sont rares. Les halogénures d'or binaires, comme AuCl, forment des chaînes polymères en zigzag, de nouveau propres à la coordination linéaire de Au(I). La plupart des médicaments à base d'or sont des dérivés de l'ion monovalent Au(I).
L'ion Au+ a la particularité également d'interagir avec lui-même pour former des assemblages polymériques comme dans Au(CN)2− par l'intermédiaire d'interactions métal-métal, appelée alorsaurophiliques. Cette particularité est notamment utilisée enchimie supramoléculaire pour la conception de matériauxphotoluminescents, une propriété photo-physique associée à ce type d'interaction.
Modèle structurel simplifié de la spirale observable par cristallographie X dans le trifluorure d'or AuF3.
L'autre forme courante de l'oroxydé est l'ionaurique Au(III). Il entre, par exemple, dans la composition duchlorure d'or(III), AuCl3. Son dérivé est l'acide chloraurique, HAuCl4, qui se forme quand l'or se dissout dans l'eau régale. Les complexes auriques sont typiquement configurés en carré plat, comme la plupart des composés avec uneconfiguration électronique d8.
Sa détection chimique qualitative peut être effectuée par lapourpre de Cassius, un composé d'absorption rouge intense à base d'or colloïdal de couleur pourpre. Elle met en scène un sel ou composé aurique, contenant l'ion Au3+ etchlorure d'étain à base stœchiométrique d'ion stanneux Sn2+ et de 2 ions chlorures Cl−.
Cette réaction, qui illustre la propension de l'or à revenir à l'état d'oxydation zéro ou élémentaire ou Au0, peut s'écrire de manière spécifique :
2 Au3+ions solvatés en milieu aqueux + 3 Sn2+aqueux + 18 H2Oeau liquide, en excès → 2 Auprécipité colloïdal d'or rouge intense + 3 SnO2poudre blanche et colloïdale dedioxyde d'étain + 12 H3O+aqueux
Les composés de l'or(II) sont généralementdiamagnétiques et présentent des liaisons Au-Au. C'est le cas dans [Au(CH2)2P(C6H5)2]2Cl2. Uncomplexe remarquable de Au(II), le complexetétraxénon-or(II), contient lexénon comme ligand : [AuXe4](Sb2F11)2.
Le pentaflurorure d'or est l'unique exemple d'Au(V), l'état d'oxydation le plus élevé pour cet élément.
Complexe de chlorure et de tétrahydrothiophène d'or.
Dans quelques composés de l'or apparaissent desliaisons aurophiles[52], qui décrivent l'interaction réciproque d'ions or à une distance trop longue pour constituer une liaison Au-Aucovalente, mais plus courte que pour les forces deVan der Waals. La liaison aurophile est comparable à uneliaison hydrogène en termes de force.
L'or relativement stable est utilisé pour la dorure ou placage-recouvrement à la feuille traditionnelle, le fil d'or textile... Les techniques d'électrolyse ont parfois remplacé ce travail manuel, ainsi les placages électrolytiques pour divers contacts électriques ou les cartes enfichables d'ordinateurs, la dorure des miroirs de précision...
L'or est utilisé comme réfléchissant IR dans le vitrage en glace sans tain, les divers réflecteurs IR, de façon à assurer la conservation de la chaleur en hiver ou la réflexion de la chaleur en été, ou sur les panneaux réfléchissants de modules spatiaux.
Les alliages sont communs en bijouterie et joaillerie. Allié avec l'argent, le cuivre ou parfois les platinoïdes, il peut constituer la matière des prothèses dentaires de luxe, de monnaies et médailles... Dans les années 1990, la moitié de l'or produit servait à la fabrication d'objets d'art ou de luxe (cuisine), de bijoux.
Il est encore parfois utilisé dans l'équipement scientifique, dans certains ustensiles de chimie.
Dans le domaine médical, il sert sous forme d'alliages spécifiques comme prothèses en dentisterie (dents en or). À l'état métal et/ou de composés, il a été ou peut encore être employé comme médicament.
Une grande majorité de l'or disponible (environ 68 % selon le World Gold Council[36]) est ainsi employée dans l'orfèvrerie et la bijouterie. Un peu moins de 20 % sert à la production de pièces et de lingots, qui sont achetés par les banques, en compensation des émissions de monnaie, et par les particuliers (tout particulièrement en Inde où cette forme de placement est privilégiée). Enfin, environ 14 % sert dans différents domaines industriels : dentisterie, électronique. Dans ce dernier secteur, l'or est utilisé pour ses capacités d'inaltérabilité et de bonne conductivité électrique, par exemple pour réaliser des contacts électriques inoxydables, notamment dans lesmicroprocesseurs.
L'or « pur » a été utilisé dans certains bijoux asiatiques, qui ont donc la particularité d'êtredéformables (ce qui oblige à se limiter à des formes simples : bracelets en torsades, par exemple). L'or pur reste cependant peu utilisé enjoaillerie ; afin d'obtenir une meilleure tenue mécanique ainsi que des couleurs originales, il est allié par exemple à l'argent et au cuivre (or jaune,or rose), au cuivre (or rouge), à l'argent (or blanc).
En orfèvrerie, l'argent recouvert d'or s'appelle levermeil.
L'or est ainsi utilisé pour créer des bijoux, des médailles, des objets de luxe (montre, stylo).
Il peut également être utilisé par des ateliers de dorure ornementale sous forme de feuilles pour dorer les boiseries, les livres travaillés par les enlumineurs, lesferronneries par un procédé dedorure au mercure ; ainsi que les bonbons en chocolat en Occident et les gâteaux enInde.
Le pourcentage d'or dans le métal s'appelle le « titre ». Depuis très longtemps, il peut faire l'objet d'une garantie (de l'État auXXIe siècle) grâce à unpoinçon qui indique le titre de l'alliage utilisé. Les orfèvres l'évaluent grossièrement grâce à lapierre de touche.
En France, le marquage des bijoux en or est obligatoire depuis le par l'apposition de poinçons (sauf si l'objet est trop petit pour recevoir le poinçon). Deux poinçons sont utilisés : le premier, appelé « poinçon d'État », indique le titre ; le second, en forme de losange, est celui du fabricant, il est appelé « poinçon de Maître ». Le poinçon d'État actuel est une tête d'aigle pour l'or massif à 18 carats, et un hippocampe pour 24 carats.
Sur le plan médical, ladentisterie consommait 67 t d'or par an[29]. L'or a été - et reste, pour qui accepte de faire face à la dépense - un substitut nettement supérieur auxamalgames pour lesocclusions dentaires, mais demande l'emploi d'une technique différente des classiques « plombages » : ce sont lesinlays.
En médecine, certains dérivés organiques de l'or, dits « sels d'or » sont parfois utilisés dans le traitement de certaines affections enrhumatologie (chrysothérapie)[57].
Lafeuille d'or ou d'argent a été utilisée comme enrobage des pilules, notamment les plus amères[58].
L'élixir d'or[h] est une ancienne préparationpharmaceutique qui fut utilisée auXVIIIe siècle. Cetélixir a porté de nombreux noms différents et sa composition, d'abord tenue secrète, a varié au cours des époques et des préparateurs. Il s'agissait vraisemblablement à l'origine d'unepréparation à base d'or, sous différentes formes chimiques,or colloïdal (de couleur pourpre) ou solution dechlorure aurique (de couleur jaune). Par la suite, leperchlorure de fer (FeCl3), également de couleur jaune, a remplacé le chlorure d'or dans la préparation de l'élixir.
On attribue son invention, en 1728, au diplomateAlexis Bestoujev-Rioumine, Grandchancelier impérial deRussie sousÉlisabethIre. Le secret de sa fabrication fut vendu par le préparateur de Bestoujev augénéral La Motte. Ce dernier, après avoir modifié la formule originale de l'élixir (vraisemblablement en diminuant sa teneur en or, peut-être même en supprimant totalement ce métal qu'il remplaça par le perchlorure de fer), l'introduisit et le commercialisa en France à un prix très élevé, ce qui fit sa fortune.
Particulièrement populaire àParis sous le règne deLouis XV, la variété d'élixir d'or vendue par La Motte était administrée dans des indications thérapeutiques très larges sous forme degouttes de deux sortes différentes : gouttes jaunes et gouttes blanches, d'où le nom donné auxgouttes du général La Motte d'« élixir d'or et blanc ».
Historiquement, l'or a été un composant d'un« élixir de jeunesse » et a pu contribuer au décès deDiane de Poitiers par surdosage[59].
L'or alimentaire « comestible » peut être utilisé en pâtisserie ou dans la gastronomie de luxe[60]. Le plus souvent sous forme de poudre ou de feuille très fine, il est inerte et traverse l'appareil digestif sans être digéré (à la manière desfibres alimentaires, résistantes à la digestion). Son innocuité n'est cependant pas prouvée. Il est autorisé notamment par l'Union européenne et les États-Unis pour la décoration alimentaire, où cetadditif porte le code E175. L'usage peut en être limité à certains aliments, avec des quantités maximales fixées par la réglementation.
Jusqu'en 1914 et le début de laPremière Guerre mondiale, dans une période de stabilité monétaire dominée par lalivre sterling avec une parité fixe des principales monnaies, l'or sert d'étalon monétaire. Chaque banque centrale doit pouvoir fournir aux porteurs qui le désirent l'équivalent en or de leurs liquidités. Cette période prend fin avec laguerre de 1914. Cependant, l'âge d'or de l'étalon-or n'a pas totalement disparu[61]. Même si son importance dans les échanges entre particuliers a baissé (la quantité d'or utilisée comme intermédiaire d'échange dans lesecteur secondaire correspondrait au un dixième des gisements annuels vers la fin du siècle dernier). De plus, l'or est resté une monnaie d'échange sur le plan international (les réserves d'or desbanques sont estimées à 60 % de la production annuelle à la fin des années 1980[réf. nécessaire]). À la même époque, le tiers de la production annuelle est gardé sous forme debas de laine par les particuliers (i.e, lesménages)[61]. S'ensuit une période d’instabilité des taux de change qui culminera avec les difficultés de lacrise de 1929.
Le président de laGATA(en), William J. Murphy III, déclare que la moitié des réserves d'or détenues par lesbanques centrales aurait disparu :« Nous pensons que la quantité d'or qui s'y trouve réellement est proche de 15 000 tonnes. »[62].
Sous forme métallique, il a longtemps été réputé biologiquement tout à fait inerte et non-allergène, mais peut-être à tort[66], des allergies de contact ont pu être étudiées au début des années 1990 en réaction authiosulfate de sodium d'or (unlixiviant qui peut remplacer le cyanure pour l'extraction de l'or[67]), cette allergie (à un sel et non à l'or métallique pur) semblant même fréquente[68].
Les tests cutanés confirmaient une réaction, mais sa nature réellement allergique a d'abord été mise en question (s'agissait-il d'une véritable allergie de contact, ou d'unedermatite indirectement liée à l'or ?)
Puis de nombreux cas d'allergie de contact (ou à la suite d'un traitement oralhoméopathique à base d'or[69][Information douteuse]) (Trichlorure d'or, bien que moins allergène que le thiosulfate) ont été constatés.
Cette allergie peut être confirmée par des tests épicutanés à base de sels d'or et le fait qu'elle disparaisse quand la dent en or est retirée. Elle est souvent trouvée chez des personnes victimes d'eczéma[70] et portant une ou plusieurs prothèses dentaires en or[71],[72], ou en alliage d'or[70] ou parfois de bijoux en or (mais avec une corrélation non statistiquement significative dans le cas des seuls bijoux), ce qui laisse supposer que l'or, au moins dans la bouche pourrait aussi être un métal sensibilisant (hypothèse controversée[73],[74]) ou qu'il existe un co-sensibilisant). Cette allergie est fréquemment révélée par des tests chez les porteurs de dents en or atteints de stomatitides non spécifiques, de réactionslichénoïdes ou présentant simplement des« symptômes « subjectifs » de la cavité buccale »[70]. Il a été constaté que« la quantité d'or dentaire est corrélée qualitativement et quantitativement à la concentration sanguine de l'or, mais le cas échéant les effets de l'or circulant dans le sang ne sont pas connus »[70]. Au moins un cas dedermatite de contact a aussi été signalé à la suite de l'utilisation d'une encre de tatouage à base d'or[75].
Elles peuvent être produites de différentes façon[76],[77], et ont des propriétés physicochimiques différentes de l'or massif[78], encore mal connues. Ces nanoparticules peuvent être utilisées comme catalyseur[79], pour leurs propriétés optiques[80], pour d'autres usages[81],[82], dans des secteurs aussi variés qu'en médecine[83], en cosmétique[84], ou encore dans le domaine des emballages[85], et peuvent se retrouver dans l'environnement et notamment dans les sédiments ou le sol.
En mars 2021, leComité scientifique pour la sécurité des consommateurs (SCCS) a rendu un avis sur les risques liés à l’utilisation de nanoparticules d’or en cosmétique; sur la base de la littérature scientifique, le SCCS conclut qu’il y a lieu de s’inquiéter du fait que l’utilisation de matériaux en or (nano), en or colloïdal (nano) et en or modifié en surface (nano) dans les produits cosmétiques puisse présenter un risque pour la santé humaine[88],[89].
L’extraction de l’or comprend les étapes d’exploration, de forage, d’étude géologique, d’extraction, de raffinage initial et de livraison de l’or à une raffinerie[90].
L'orpaillage est l'exploitation degisementsalluvionnaires nommés « placers » en anglais, caractérisé par des dépôt de particules d'or dans le lit des cours d'eau. Le lavage des sables ou agglomérats aurifères pour obtenir des paillettes (ou pailles comme le nom orpaillage l'indique) grâce à une simple séparation gravimétrique est attesté depuis leIIIe siècle dans le monde celte. Il pouvait être amélioré par un concassage de minerai, un mélange du produit fin avec l'eau avant le procédé de lixiviation, par exemple en écoulement sur un plan incliné.
Aujourd'hui, cette séparation emploie par exemple un tapis roulant en caoutchouc, possédant des traverses finement rainurées, qui arrêtent et fixent les fines particules d'or plus dense sous le flux d'eau.
À ce stade, il existe deux procédés différents de concentration avant l'affinage de l'or proprement dit. Il s'agit de l'amalgamation à rendement assez faible ou lacyanuration, voie chimique plus efficace. L'utilisation dumercure pour amalgamer l'or peut avoir de graves conséquencesécologiques et sanitaires, du fait de la grande toxicité du mercure[97].
EnGuyane, les opérationsAnaconda etHarpie visent à combattre l'orpaillage illégal.
Les paillettes ou minerai aurifère sélectionné glisse sur un plateau de cuivre dont les surfaces sont couvertes du corps simple liquide mercure. L'or forme unamalgame ou simplement s'amalgame avec le mercure, ce qui en permet l'extraction de sa gangue minérale en éliminant les restes avec l'eau. Après grattage de l'amalgame d'or et de mercure, celui-ci est chauffé dans des cornues à600 °C, le mercure soumis à une distillation s'évapore et l'or se dépose en reliquat de cornue.
Le rendement de ce processus d'alliage n'est que de 70 %.
Le minerai est tout d’abord concassé et broyé, mélangé sous air comprimé et/ou passé dans une unité de flottation fournissant un concentré et des résidus mis en terril (haldes) contenant de l’or et d’autres métaux[98].
Le traitement du concentré est effectué parcyanuration qui consiste à dissoudre le minerai dans une solution, éventuellement recyclé et/ou dilué, de cyanures alcalins. L'or colloïdal est ensuite précipité, par ajout par exemple de la poudre de zinc qui joue un rôle de réactif électrochimique, puis filtré. Voici la réaction globale :
4 Audispersé en poussières avec impuretés + 8 NaCNaqueux + O2gaz oxygène (air) + 2 H2Oeau liquide, en excès → 4 Na[Au(CN)2]complexe dicyanoaurate de sodium + 4 NaOHaqueux soude cautique
avec
2 Na[Au(CN)2]complexe dicyanoaurate de sodium + Zn0poudre de zinc métal → Auprécipité colloïdal d'or (rouge à jaune brillant) + Na2[Zn(CN)4]complexe substitué tétracyanozincate de sodium
Ce procédé pourrait être un jour remplacé par l'extraction de l'or du minerai brut, ou sa récupération dans les éléments électroniques mis au rebut, par le procédé découvert par Zhichang Liu de l'équipe deJames Fraser Stoddart (chimiste à laNorthwestern University) et auteur principal de l'étude publiée le dans la revueNature Communications[99]. Il a mélangé le contenu de deux tubes à essai : l'un contenait de l'alpha-cyclodextrine, l'autre une solution contenant de l'or, et obtenu ainsi des minuscules aiguilles dans le mélange, constituées par un assemblage de quelque 4 000 nano-fils d'ions d'or, maintenus par des atomes, de l'eau et de lacyclodextrine, triant cet or des autres métaux précieux présents dans le minerai, tels que lepalladium ou leplatine.
« L'élimination ducyanure de l'industrie aurifère est de la plus haute importance pour l'environnement. Nous avons remplacé ces substances redoutables par un matériau bon marché, biologiquement inoffensif, dérivé de l'amidon »
L'or après séchage peut être grillé, fondu avec un fondantborax sur silicate. Le manipulateur obtient un or brut puisque les métaux voisins de l'or ou résiduels comme le plomb, le fer, le zinc s'oxydent plus facilement et fondent pour donner des silicates ou des borates, qui s'évacuent avec les scories.
Pour compléter l'affinage, et obtenir un or fin et pur, il faut passer par le procédé Miller. L'or est fondu, soumis à l'action du gaz chlore, ce qui permet une chloruration sélective des impuretés. Un raffinage électrochimique peut s'ensuivre.
Le titre chimique est exprimé en partie pour mille (noté « ‰ »). Le carat est une ancienne unité,24 carats correspond au corps simple pur, soit à un titre de1000 ‰. Sur les marchés, la masse de l'or s'exprime en onces d'or fin ; une once correspond ici à 31,1 g.
Les mille quartiers d'or sont séparés des papiers pour être introduits un par un entre les feuilles d'un nouvel empilement, la moule de 14 × 14 cm de côté. Autrefois en baudruche, les moules sont enMylar (polyester) verni depuis les années 1950.
Les batteurs d'or à laRévolution travaillaient dans une centaine demanufactures qui employaient près de cinq mille personnes.
Depuis la fin des années 2010, il n'existe plus aucune manufacture en France. Le dernier batteur d'or, la maison Dauvet fondée en 1834 et qui employait une vingtaine de personnes, a fermé en 2018.
L'usage de détecteurs de métaux est depuis quelques années systématique dans les zones aurifères telles que l'Afrique, l'Australie ou les États-Unis. De nombreux pays africains se sont lancés dans la course aux pépites d'or en utilisant des détecteurs de métaux. Néanmoins, beaucoup de ces appareils sont inutiles, car la terre même où se situent les filons d'or est fortement minéralisée et les appareils à fréquence unique, appelés VLF (pourvery low frequency), ne sont pas aptes à compenser les effets de sols. Dès lors, le seul recours possible est d'utiliser des détecteurs de métaux à induction pulsée[101] qui permettent de détecter de l'or dans une terre fortement minéralisée. Ce type de machines, très performantes, rendent obsolètes les anciennes méthodes d'orpaillages qui consistaient à creuser des galeries pour en extraire les pépites d'or. Elles étaient hasardeuses, dangereuses et polluantes. Aujourd'hui, les orpailleurs modernes utilisent des « détecteurs d'or », même si ce terme est galvaudé, car un détecteur d'or détectera tous les métaux.
Tendance de la production mondiale de 1900 à 2020 (annuelle et cumulative).Évolution de la richesse du minerai d'or de 1835 à 2010 en gramme d'or par tonne de matériaux.
laChine : l'or y est principalement extrait de la province duShandong qui permet d'assurer à la Chine une production totale de 340 t[103] ;
laRussie et les anciennes républiques socialistes : les mines de l'Oural ne remontent plus à la surface aujourd'hui que 190 tonnes d'or pour 2010, quantité en forte diminution par rapport à la production sous le régime deStaline ;
leMali est en 2011, le troisième exportateur africain, derrière l'Afrique du Sud et le Ghana. L'or est la première source d'exportation du pays, en 2015 la production officielle y était de 50,1 t[106] ; Depuis 2019, il est le deuxième exportateur du continent avec 73 t extraite[105].
L'avenir de la production d'or est marqué par deux caractéristiques. D'une part, la concentration d'or dans les gisements est de plus en plus faible. D'autre part, les coûts de production baissent inéluctablement.
LaChine est devenu au tournant des années 2010 le premier producteur d’or au monde[108]. En 2020, la Chine a produit368,3 tonnes d'or, contre331,1 tonnes pour la Russie et327,8 tonnes pour l'Australie[109].
L'évolution de la production mondiale et des réserves d'or entre 2001 et 2014 est la suivante :
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En 2003, le coût moyen de production d'uneonce d'or revenait à278 dollars, auquel il convient d'ajouter30 à 40 dollars au titre des coûts d'exploration[29].
En 2017, les dix plus grosses entreprises en termes d'exploitation et de production d’or sont[90] :
Évolution du cours de l'once d'or de 1960 à 2020. Cours nominal (courbe noire) et cours en fonction de la valeur d'achat du dollar en 2020 (en rouge).
Par rapport à la plupart des autres marchandises, la particularité du marché de l'or est que les stocks de cette matière inaltérable, accumulés au fil de l'histoire chez les particuliers et différents organismes (banques centrales...), sont estimés à environ 50 fois la production annuelle mondiale.
L'or est coté, sous forme physique, à labourse de Londres et, sous forme de contrats à terme, à New York. Les cours mondiaux sont fixés endollars américains paronce troy d'or. En dehors de ces marchés organisés, qui traitent des grosses quantités, il existe des entreprises de négoce de l'or et de métaux précieux ouvertes aux particuliers et aux divers transformateurs et utilisateurs.
Depuis lacrise bancaire et financière de l'automne 2008, de nombreuses boutiques de rachat d'or[113] ont vu le jour. Ces entreprises proposent de racheter les anciensbijoux, l'or dentaire, les couverts ou encore leslingots contre de l'argent[114]. Dans un premier temps, les règlements se faisaient fréquemment en espèces, mais l'article L.112-6 duCode monétaire et financier[115] a imposé le règlement par tout autre moyen (chèque ou virement notamment). Malgré le risque decontravention de5e classe, le paiement en espèces n'a pas complètement disparu[116].
À la suite du rachat d'or, le métal précieux est ensuiterecyclé. Il s'agit alors de le faire fondre puis de le remodeler enlingot ou enpièces pour être de nouveau commercialisé sur le territoire français.
Les cours sont particulièrement fluctuants et soumis à divers facteurs : évolution des stocks d'or des banques centrales, demandes enorfèvrerie, notamment enInde, auxÉtats-Unis et enChine[54], demande industrielle (électricité, électronique...), coûts et volumes de production, état des réserves minières, valeur refuge, ou achats et ventes spéculatives en fonction des incertitudes monétaires. Une partie du marché est opaque, en raison d'unorpaillage illégal qui s'est fortement développé à la fin duXXe siècle enAmérique du Sud.
L'or est une valeur refuge de par le fait que contrairement aux monnaies courantes qui voient leur quantité en circulation dépendre des politiques des banques centrales, les quantités d'or physique qui peuvent être injectées dans les marchés ne peuvent dépasser celles extraites annuellement. De fait, l'inflation propre de l'or est limitée à ces quantités extraites qui sont relativement faibles et prévisibles en comparaison du volume déjà en circulation. Cette difficulté de production et de reproduction de l'or est aussi ce qui lui valut d'être utilisé directement comme monnaie et c'est parallèlement cela qui pousse certaines personnes à justifier un retour des monnaies courantes à l'étalon-or.
Depuis lesaccords de Bretton Woods en 1944, l'or est une valeur refuge, faisant partie des réserves monétaires de chaque banque centrale et qui suscite l'attrait des épargnants quand une crise ou période troublée est en vue.Antoine Pinay lança un emprunt d'État indexé sur l'or dans lesannées 1950, qui fut un grand succès et donna à son promoteur une image restée longtemps mythique. La fin des accords de Bretton Woods et la forte poussée des prix de l'or au début desannées 1970 provoquèrent un effet d'aubaine imprévu : les heureux souscripteurs qui furent tirés au sort les derniers (le remboursement se faisait par tirage au sort) touchèrent plus de trois fois leur mise hors inflation.
Malgré les différentes tentatives faites par les États pour décourager la thésaurisation de l'or, et son absence de rendement par rapport à la majeure partie des autres formes de placements, l'or a conservé son rôle de réserve de précaution. Après une longue période de dépréciation, le prix de l'or en lingot ou en pièce n'a cessé de remonter. Le cours du lingot d'or à Paris a doublé entre et (de 8 017 à 16 224 € environ - source : Banque de France). Il a très fortement augmenté au début de l'année 2008 avant de se replier quelque peu.
En, la crise de la dette dans la zone euro (dette de la Grèce, mais aussi Portugal, Espagne, Italie), et aussi celle des États-Unis, a été l'occasion pour les investisseurs et épargnants de prendre conscience de ce problème de surendettement, et de s'interroger sur un relatif manque de contrepartie à la monnaie en circulation : franchissant un record de nombre de séances de hausse consécutives, l'once est montée le à plus de 1 600 $[117] ; le suivant, l'once franchit 1 900 $ sur le Globex.
Il existe différents types de lingots suivant les pays. Sur le marché de gros de Londres, leLondon Bullion Market, qui est l'un des tout premiers marchés au monde pour la négociation physique d'or et d'argent, l'unité de négociation est le lingot monétaire de 400onces troy, soit environ 12,5 kg.
Les commissions sur les transactions d'or physique seraient en moyenne de 2 % et les droits de garde dans les coffres de banques sont d'environ 1,5 %[119].
Organisation à but non lucratif,Swissaid a publié un rapport en juillet 2020 dénonçant le commerce de l’or entre le plus grand importateur d’or au monde, laSuisse, et la plaque tournante de l’or importé d’Afrique,Émirats arabes unis. Le rapport critiquait la raffinerie tessinoise de Valcambi en Suisse, qui est le principal importateur d'or des Émirats. Les documents ont révélé que les raffineries suisses se sont appuyées sur des fournisseurs d'or émiratis, dont Kaloti Jewellery International Group et Trust One Financial Services (T1FS), pour acheter les métaux précieux. En 2018 et 2019, Valcambi a reçu83 tonnes d'or des deux sociétés. Cependant, la firme deDubaï, Kaloti a été identifiée comme obtenant de l'or de milices impliquées dans des crimes de guerre et violant les droits de l'homme dans les mines d'or duSoudan. Entre 2012 et 2018, 95 % de l'or du Soudan s'est retrouvé aux ÉAU[120],[121].
Après qu'on a constaté que les défauts de la réglementation avaient permis d'introduire, dans le commerce légal, de l'or lié à la guerre et au blanchiment de capitaux, les préoccupations concernant le rôle de Dubaï dans le commerce des lingots illicites ont crû ces dernières années. Le, selon une lettre vue parBloomberg, le Secrétariat d'État des Affaires économiques a conseillé aux raffineries (d’or) de prendre suffisamment de dispositions afin d’identifier la véritable origine de tout or importé des Émirats arabes unis. Le, la Suisse a sommé les raffineurs d’être plus stricts sur les importations en provenance des ÉAU afin de garantir l’absence de lingots africains illicites[122],[123],[124].
Le commerce international de l'or est une industrie de plusieurs milliards de dollars. Une étude en 2024 deSwissaid[125], en se concentrant sur l'Afrique, a révélé que des centaines de tonnes d'or sont introduites en contrebande hors du continent sans être déclarées aux coutumes, une grande partie de celle-ci étant dirigée vers les Émirats arabes unis[126].
Le Soudan est un autre exemple notable, avec une partie importante de son or en contrebande aux Émirats arabes unis, même au milieu du conflit en cours[127]. Les Forces de soutien rapide (FSR) et les forces armées soudanaises (FAS) ont tous deux joué un rôle dans la facilitation de la production et de la contrebande de cette or aux ÉAU. Cette pratique remonte au moment où ces groupes ont été alignés sur les forces civiles pendant la période de transition de 2019 à 2021[128].
C'est le cours exprimé endollars américains de l'once d'or — uneonce troy, soit 31,1034768grammes — qui sert de référence au niveau international depuis 1944 : le prix a été fixé à cette époque à35 dollars.
Le système mis en place par lesaccords de Bretton Woods du est une nouvelle tentative pour stabiliser les taux de change, basé sur une parité fixe du dollar par rapport à l'or. Les déficits extérieurs américains mettent à mal cette parité dès lesannées 1960 et les États-Unis abandonnent la parité fixe du dollar en 1971. Le prix de l'once d'or dépasse la barre des35 dollars et grimpe sensiblement durant les années 1970, avec un début de surchauffe en 1973-1975, où l'once frôle les200 dollars, avant de retomber aux alentours de150 dollars. En 1979, le cours connaît une nouvelle envolée qui atteint son pic le, avec un cours de850 dollars. Le cours entame alors une lente érosion, atteignant son plancher en 2002 à un peu de moins de300 dollars. Le cours connaît ensuite une remontée au moment de lacrise des subprimes, pour atteindre un pic en 2012 à plus de 1 800 dollars, pour retomber aux alentours de 1 200 dollars en 2015[129]. Durant lacrise du Covid, le cours flambe de nouveau, pour atteindre un pic en août 2020 à 2 024 dollars avant de se stabiliser aux alentours de 1 800 dollars fin 2021[130].
Le cours de l’or évolue constamment selon plusieurs critères. Il est la référence pour l’échange du métal jaune sur la place des marchés boursiers internationaux : New York, Tokyo et Londres[réf. nécessaire].
Cours de l'or
Année 2000
Année 2005
Année 2009
Année 2017
Année 2020
Année 2021
Année 2022
Année 2023
Année 2024
1 Oz (once)
272,75 $
513,00 $
1 087,50 $
1 262,00 $
1 913,00 $
1 797,00 $
1 927,00 $
2 049,00 $
2 801,00 $
Le cours de l'or est souvent calculé enonces troy, qui est sa mesure officielle, mais peut également être cité en grammes ou en kilogrammes. Il évolue en fonction de la demande, de l’offre et des mouvements effectués par les investisseurs[131]. Sa valeur a tendance à augmenter avec la demande. Elle a triplé entre 2015 et 2025[132] : le 2 septembre 2025, le prix de l’or dépasse son niveau record de 3 500 dollars l’once[133]. Son offre, quant à elle, reste souvent constante. Le marché de l'or est influencé par de nombreux facteurs différents tels que l'industrie informatique ou la joaillerie.
En France, les ventes d'or réalisées dans l'Union européenne par les contribuables français sont soumises à unetaxe forfaitaire de 10 % (jusqu'à fin 2017) du prix de cession (article 150 VK du code général des impôts), ainsi qu'à 0,5 % de CRDS (article 1600-0 I du code général des impôts). Cette taxe, instituée en 1976, a causé la fermeture du marché français de l'or, au bénéfice de la place financière de Londres[réf. nécessaire]. La France est le seul pays où la taxe sur la vente d'or (11,5 %) investissement est applicable[134].
À la suite de la loi de finances rectificative pour 2005 du, les plus-values peuvent désormais être imposées selon un régime proche du droit commun (sans abattement). Depuis le, les particuliers peuvent opter pour le régime des plus-values : cela consiste à payer 34,5 % sur la plus-value réalisée, avec une décote de 10 % par an à partir de la troisième année de détention[119].
À la suite de la suppression de l'ISF, l'État français doit collecter de nouvelles recettes et a donc augmenté de 1 % la taxation de l'or depuis le. Elle s'établit donc à 11 % et elle sera soumise à une taxe sur le régime des plus-values réelles (36,2 %). Cette taxe devrait influencer à la baisse le comportement des acheteurs. Les Français ne résidant pas en France ne doivent pas payer cette taxe mais la taxe du pays de résidence ou plus précisément du pays de déclaration des impôts.
Conséquence de lacrise bancaire et financière de 2008, le marché du rachat d'or connaît une croissance sensible partout dans le monde au cours des cinq années suivantes. Alors que de nombreuses valeurs boursières s'effondrent entre 2007 et 2012, le cours de l'or lui est resté solide et n'a fait que grimper durant les années suivant la crise.
L'or étant devenu une valeur refuge, de nombreuses entreprises spécialisées dans le rachat d'or sont apparues par exemple enFrance. Profitant du cours élevé du précieux métal, ces magasins proposent de racheter les bijoux et autres débris d'or aux particuliers. Face à l'explosion de ce secteur, de nombreuses associations françaises de consommateurs[135] ont tiré la sonnette d'alarme. Le développement de cette activité a attiré l'attention des pouvoirs publics et notamment de l'Assemblée nationale qui a commencé à légiférer pour mieux encadrer ce secteur. La multiplication des escroqueries[136] a entraîné une surveillance accrue de cette activité. De nouvelles règles sont alors apparues comme la possibilité pour le revendeur de se rétracter dans les 24 heures suivant la transaction. La question du paiement a aussi fait l'objet de modifications puisque la loi interdit aux boutiques de rachat d'or de payer en liquide lorsque le montant de la transaction est supérieur à 500 euros. D'autres règles ont été définies afin d'encadrer cette activité notamment par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes[137]. En plus de l'encadrement législatif[138], les associations de consommation mènent un travail de prévention auprès des particuliers. De nombreux sites donnent des conseils simples et utiles pour revendre son or[139]. Le but de ces campagnes de prévention est de prévenir les escroqueries[140] en informant les personnes désireuses de vendre leurs bijoux et autres biens en or.
Plusieurs fois dans l'Histoire, les autorités ont décidé de limiter, d'interdire, ou de rendre transparente la possession de l'or aux particuliers :
en 1720, enFrance, le ministre des financesJohn Law de Lauriston oblige les détenteurs de plus de500livres en or à les convertir enpapier monnaie via plusieurs édits royaux et sous peine de confiscation[141] ;
en septembre 1793, en France, l'échange desassignats contre espèces en or est interdit sous peine de mort[142] ;
en décembre 1935, l'État fasciste italien « encourage » de manière musclée le don des alliances, bijoux et pièces en or au gouvernement — opération appeléeOro alla Patria — pour lutter contre les mesures répressives imposées par laSociété des Nations ; un registre des citoyens donateurs est établi[144] ;
en octobre 1936, en France, le gouvernement duFront populaire par décret interdit le commerce de l'or et les propriétaires de plus de200 grammes d'or sont obligés de les céder à laBanque de France, laquelle est nationalisée. Le décret du 17 février 1937 assimile la détention d'or à de la contrebande, décision suspendue le 9 mars suivant pour impopularité : le commerce de l'or redevenait libre[145] ;
en octobre 1944, un décret dugouvernement provisoire de la République française dirigé parCharles de Gaulle ordonne de confisquer le produit des transactions effectuées par des particuliers avec l'occupant durant la guerre, et de les reverser au Trésor public ; un autre interdit tout forme de transaction sur l'or. Le mécanisme se double d'une autre ordonnance en juin 1945 qui impose aux Français de changer en15 jours les anciens billets de banque contre des nouveaux, et de justifier la provenance au-delà d'une certaine somme. L'ensemble des transactions sur l'or est durant cette période non anonyme et toute possession doit également être justifiée[146]. Le marché de l'or redevient libre en février 1948[147] ;
en 1959, enAustralie, l'or des particuliers est nationalisé[148] ;
en 1968, enInde, par leGold (Control) Act(en), interdiction pour les particuliers de détenir de l'or sous forme de pièces ou lingots[149] ; mesure abrogée en 1990[150].
Dans de nombreuses civilisations (pourtant sans connexion) l'or est le symbole du divin par excellence. Cela peut s'expliquer notamment par deux de ses propriétés :
sa quasi-inaltérabilité au temps, qui en fait un matériel d'immortalité, hors de l'en deçà ;
sa couleur jaune éclatante qui reflète la puissance du Soleil jaune (d'ailleurs son nom vient dulatinaurum, signifiant aussiaurore).
Dans le livre de l'Exode, leVeau d'or symbolise l'idolâtrie. Néanmoins, l'or est aussi utilisé pour de nombreux objets cultuels duTemple de Jérusalem :menorah, coupes,arche d'alliance, etc. Dans le Nouveau Testament, lesmages venus d'Orient apportent de l'or à Jésus. Dans le livre de l'Apocalypse, le Christ apparaît à Jean entouré de sept chandeliers d'or et un ange verse de l’encens avec une pelle en or. L'or peut donc être considéré, pour les cultures juives et chrétiennes, comme un métal soulignant la dignité de la divinité.
Dans l'art religieux, les saints et les anges ont souvent leurs têtes entourées d'or sous la forme du nimbe. L'or symbolise aussi la lumière de Dieu, et donc sa présence, dans l'art de l'icône et dans beaucoup d'œuvres d'art chrétiennes occidentales où il occupe les fonds (mosaïques deRavenne, dePalerme...).
Larose d'or, autrefois offerte auPréfet de Rome, est devenue pour la religion catholique une fleur en or massif, très richement emplie de bénédictions afin de devenir une distinction hautement morale. Dès lors que Rome devint le siège de la Cité pontificale, son drapeau s'est formé par les couleurs blanc et or symbolisant la pureté via le blanc, et la charité via l'or. En cela, la rose d'or est un ornement sacré qui symbolise leChrist dansSa Majesté Royale, la fleur symbolisant la pureté, l'or, la charité. Lorsque la rose d'or est utilisée comme récompense elle est bénie par le pape et représente souvent un petit rosier en or. Considérant la nature de cette distinction qui salue les vertus de personne morales puissantes ayant préféré se priver de leur puissance pour elles-mêmes et s'en servir afin de répandre la charité autour d'elles, aidant les pauvres du territoire dont elles avaient la charge, la rose d'or fut parfois offerte afin de récompenser des souverains catholiques en considération de leurs vertus de charité, piété et bravoure exceptionnelle et exemplaire ; toutefois, les personnes morales catholiques à avoir reçue cette distinction sainte extrêmement rare (moins de 200 depuis leXIe siècle) sont plus souvent des sanctuaires, tel celui de Lourdes en septembre 1877. À travers cette tradition, l'or est un symbole de la beauté et de la nature précieuse de l'amour du Christ et donc, par rejaillissement, de l'amour conjugal à travers le mariage, et de la charité en général.
En Inde, dans lareligion hindouiste, la déesseLakshmi est liée à l'or. Toutes les représentations de la déesse Lakshmi sont liées à l'or car de ses mains ruissellent des milliers de pièces d'or tombant dans des jarres d'or. La déesse Lakshmi est pour les hindouistes, la déesse de la richesse, de l'économie et de l'or. Il y a même une fête pour elle, l'Akshnaya Trinitia est une fête du mois de mars où les hindouistes portent de l'or sur eux pour honorer la déesse Lakshmi.
Lavage de l'or à la battée dans une exploitation alluvionnaire ausluice guyanaise[151].
Peu avant l'avènement de l'Empire romain, le consulCrassus, connu pour sa soif d'or et pour son immense fortune, fut fait prisonnier par le généralpartheSuréna. Ce dernier, pour exécuter son captif, aurait coulé de l'or dans la gorge du Romain.
Au Moyen Âge, le « bonsaint Éloi » de la chansonLe Bon Roi Dagobert était un orfèvre. Les orfèvres de l'époquemérovingienne, en raison d'une pénurie d'or en Occident, étaient connus pour récupérer les chutes d'or, quitte à « rogner » un peu plus les objets lors de leur fabrication (en les raclant). Avec la quantité habituellement nécessaire pour faire un trône, saint Éloi fabriquadeux trônes, prouvant par là même son honnêteté. À cette époque, apparaissent lesalchimistes qui cherchaient le moyen detransmuter leplomb en or. Lamythologie nordique évoque elle leGlasir, un arbre supposé posséder des feuilles d'or et poussant l'extérieur duValhalla.
Inspiré d'une série de légendes nord-européennes,L'Or du Rhin, premier des quatre opéras constituant le prélude deL'Anneau du Nibelung deRichard Wagner, relate commentAlberich s'empare de l'or du Rhin, forge l'anneau dont la malédiction traversera toute latétralogie.
↑Il faut excepter les petites parures, type enroulements, perles, annelets, textiles.
↑L'or apparaît en coupes, coupelles, fibules, torques, bracelets, bandeaux, rubans épais ou fins, bagues, boucles d'oreilles, annelets, fils et tête d'épingle fine, voire en plaquage sur textiles ou sur divers métaux, en incrustations de plaques de ceintures, d'œnochoés étrusques… Il permet parfois un décor sophistiqué au repoussé ou estampé.
↑Au cours de l'Antiquité, les divers bronzes sont considérés comme des métaux.
↑Une pépite désigne, pour le géologue de terrain, une masse de quelques grammes, décigrammes, voire exceptionnellement d'un quintal. Les pépites se trouvent soit en place primaire dans les filons, soit concentrées dans certaines zones alluvionnaires après érosion, soit insérées dans les roches sédimentaires détritiques, comme les conglomérats aurifères du Précambrien sud-africain.
↑La plus grosse "pépite" australienne est une masse connue de 236 kg.
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