Sur le lieu même de son atterrissage, le rover découvre des indices qui prouvent qu'une partie des roches visibles se sont formées en partie sous l'action de l'eau liquide. Après avoir étudié durant six mois le cratèreEndurance, il se dirige vers le cratèreVictoria. Il effectue durant cette traversée la première découverte extra-terrestre d'une météorite,Heat Shield Rock. Après avoir étudié le cratère Victoria qui présente des strates spectaculaires montrant une densité particulièrement importante de soufre, il atteint en 2011 le cratèreEndeavour (22 kilomètres de diamètre). Il trouve un site qui confirme la présence d'argiles qui n'a pu se former qu'en présence d'eau au ph neutre c'est-à-dire plus favorable à la vie que les découvertes antérieures. Il explore le cratère jusqu'au, date à laquelle il est paralysé par une gigantesque tempête de sable à laquelle il ne survit pas. Après de nombreuses tentatives de prise de contact, la NASA déclare officiellement la mission terminée le.
Opportunity : un « rover géologue » (vue d'artiste).
L'eau étant souvent synonyme devie, la compréhension de l'activité passée de l'eau sur Mars et son évolution au cours du temps est un sujet fondamental. Les observations n'indiquent pas de présence d'eau liquide sur la planète mais l'analyse directe des roches et de la surface martienne peuvent apporter des solutions. L'utilisation de rovers spécialisés permet d'accomplir cette tâche. Dans cette perspective la mission Mars Exploration Rover comprend plusieurs objectifs importants[1].
Un premier objectif consiste à rechercher une grande variété de roches et de sols avec des indices de l'activité passée de l'eau et la caractérisation de leurstextures. Les échantillons recherchés doivent révéler la présence deminéraux déposés par des procédés liés à l'eau comme les précipitations, l'évaporation, la cimentation sédimentaire ou l'activité hydrothermale. Le programme inclut également la recherche de minéraux contenant dufer, d'identifier et d'évaluer la quantité de types de minéraux spécifiques qui contiennent de l'eau ou se sont formés dans l'eau, tels que les carbonates ferrifères. Les rovers doivent aussi déterminer la répartition et la composition des minéraux, des roches et des sols entourant les sites d'atterrissage.
Vue d'artiste du roverOpportunity.
La mission doit également permettre, grâce à l'étude de terrain, d'étalonner et de valider les instruments d'observations desorbiteurs autour de Mars, afin d'offrir plus de précision et d'efficacité aux instruments qui équipent les sondes en orbite martienne. Les observations et analyses du terrain donneront des indications sur les processus géologiques qui ont façonné le relief de ces régions et influencé leur chimie. Ces processus peuvent inclure l'eau, l'érosion éolienne, lasédimentation, des mécanismes hydrothermaux, le volcanisme et la formation decratères. Les rovers rechercheront des indices géologiques sur les conditions environnementales qui existaient lorsque l'eau liquide était présente sur la planète afin d'évaluer si elles ont été propices à la vie.
FuséeDeltaII Heavy transportant le roverOpportunity.
Le roverOpportunity est lancé avec succès le par unefuséeDeltaII (7925H)[2] et atterrit le (5 h 5 UTC,MSD 46236 14:35 AMT, 18 Scorpius 209Darien) dans la région équatoriale deTerra Meridiani, une plaine de Mars. À la différence des missions précédentes, la sonde n'a pas dévié de son orbite et a conservé sa trajectoire de vol vers la planète, variant de seulement quelques kilomètres.
La plate-forme depuis laquelleOpportunity a débarqué sur Mars.Le site d'atterrissage photographié le parMars Global Surveyor. On aperçoit à droite le cratèreEndurance.En mars,Opportunity sort du cratèreEagle, dans lequel il a atterri.À l'intérieur d'Endurance : le rocherWopmay et la falaiseBurns. Image prise le 4 octobre 2004 (sol 248).La falaiseBurns, à l'intérieur du cratèreEndurance (décembre 2004).L'épave du bouclier thermique, au sud d'Endurance (décembre 2004).
Opportunity atterrit le au milieu d'une large plaine située sur l'équateur de Mars,Meridiani Planum, au milieu d'un cratère d'impact de 22 m de diamètre, lecratère Eagle. De cet endroit, il prend des photos panoramiques, notamment d'un escarpement rocheux (photo) qui borde le cratère, et examine de nombreux échantillons. Ces premières analyses permettent aux scientifiques de formuler des hypothèses concernant la présence d'hématite et la présence passée d'eau sur Mars.
Le (sol 8), le rover effectue ses premiers tours de roues. Il passe presque deux mois à explorer l'intérieur d'Eagle, notamment ce fameux escarpement, puis il s'en extrait le (sol 57). Il est alors dirigé vers l'est, en direction du cratèreEndurance, situé à600 mètres du lieu d'atterrissage. Sur son chemin, il visite, sans s'y attarder, deux petits cratères :Anatolia (,sol 71) puisFram (,sol 84).
Opportunity atteintEndurance le (sol 95). Le cratère est large d'environ130 mètres et profond de20 mètres, son exploration va durer près de huit mois.
Du 8 au (sols 103-123), le rover visite le versant sud, au-dessus de la falaiseBurns. Puis, ayant fait demi-tour, il fait une légère incursion dans le cratère du 6 au (sols 129-133). La manœuvre s'annonçant risquée, c'est le lendemain, et un peu plus loin qu'il amorce sa descente sur une pente de 20°. Il est décidé de ne pas l'engager trop près du centre en raison du risque d'enlisement lié aux dunes. Différentes roches sont successivement étudiées (Tennessee,Cobble Hill,Virginia,London,Dahlia,Knossos,Arnold Ziffel, etc.) sur lesquelles sont parfois effectués des prélèvements. En octobre sont observés deux rochers recouverts de fines craquelures[5], dont l'un,Wopmay, fait étrangement penser à un cerveau[6]. Certains scientifiques y voient des fentes de dessiccation : elles signifieraient que l'eau a autrefois coulé sur Mars[7]. Le rover observe ensuite en détail l'intérieur de la falaiseBurns, s'en approchant jusqu'à 15 m, quand l'inclinaison du sol est trop forte pour lui permettre d'avancer davantage[8].
Le (sol 315),Opportunity s'extrait du cratèreEndurance[9].
Le voyage vers le sud
Le 13 (sol 317), le rover est dirigé vers le sud et le 20 (sol 324), à 230 m d'Endurance (emplacement), il examine les restes de son bouclier thermique[10] ainsi que les traces de son impact sur le sol[11].
Alors qu'il ne témoigne d'aucun signe d'usure et qu'aucun site ne semble intéressant aux géologues dans les environs, l'équipe duJPL décide de le faire parvenir jusqu'au cratèreVictoria, situé à près de 8 kilomètres de là. Une traversée du désert s'annonce alors, qui commence le (sol 319) et va durer plus de deux ans.
Le (sol 335),Opportunity fait la découverte de la toute première météorite sur une autre planète[12]. Située non loin du bouclier thermique, et logiquement baptiséeHeat Shield Rock, elle est inspectée jusqu'au (sol 345).
Pendant de longs mois, le trajet qui mène au cratère Victoria est sans grand intérêt. Tout au plus le rover stationne-t-il une journée de temps en temps près d'un petit cratère : fin janvier,Alvin etJason sont les premiers d'une longue série. Le (sol 385), la trajectoire du rover est déviée vers le cratèreNaturaliste (étudié dusol 387 à 393). Du 7 au (sols 398-405), c'est au tour ducratère Vostok, d'une vingtaine de mètres de diamètre.
Opportunity enlisé pendant plus d'un mois.
Les techniciens n'hésitent pas à presser le mouvement : le, le robot accomplit son plus long trajet en une seule journée, (220 mètres). De temps à autre, un arrêt est décidé : le cratèreViking est visité du au (sols 421-423) puis le cratèreVoyager, du 3 au (sols 424-427).
Le danger des dunes
Mais alors que la routine commence à s'installer, le rover va soudainement susciter beaucoup de crainte : le (sol 445), il s'enlise dans une dune de 30 cm, plusieurs de ses roues étant ensablées[13],[14]. Plus de six semaines de simulations sur Terre sont nécessaires afin de déterminer la meilleure manœuvre à effectuer pour le libérer. En le déplaçant centimètre par centimètre, le JPL réussit à le dégager le ; il peut alors reprendre ses déplacements.
Le cratèreErebus, dont les flancs nord et ouest sont explorés pendant près de six mois.
Le cratère Erebus
Le (sol 548) alors qu'il se trouve aux deux tiers de son voyage entreEndurance etVictoria,Opportunity voit la nature du terrain changer : entre les dunes, apparaissent desetched terrains (enfrançais :« terrains gravés »), des mosaïques de plaques sédimentaires.
Cratère Erebus, affleurement Payson, (sol 744).Lecratère Victoria, approché parOpportunity le 26 septembre 2006 (sol 951).
Opportunity poursuit l'exploration du cratèreErebus. Fin février, les clichés qu'il envoie du rempartPayson sont spectaculaires. Le (sol 758), il s'éloigne finalement du cratère et poursuit sa route versVictoria.
Large de750 mètres, soit environ huit fois la taille d'Endurance, son contour est découpé, c'est pourquoi les géologues ont baptisé « caps » et « baies » les différentes formations qui constituent son périmètre. Les images qu'il va transmettre au fil des mois, les plus spectaculaires jamais envoyées depuis la planète, constituent une mine d'or pour les scientifiques dans la mesure où les coupes des différents caps vont leur révéler de nombreuses strates.
Toute la première moitié de l'année est consacrée à la poursuite de l'exploration du versant nord du cratèreVictoria. Le (sol 1083),Opportunity franchit son10e kilomètre[16].
Cape Verde, le 20 octobre 2007.
Le (sol 1153), parvenu auCapo Tierra del Fuego (cap « Terre de feu »), le rover fait demi-tour en direction deDuck Bay, l'endroit où il était arrivé et où il est considéré que l'accès à l'intérieur du cratère est le moins dangereux, la pente n'excédant pas 17 %.
Près d'un an dans le cratère... presque sans bouger
Le (sol 1291), il pénètre très légèrement dans le cratère pour une étude détaillée de ses parois. Il va l'occuper pendant près d'un an, ses déplacements n'excédant pas252 mètres durant cette période. Il est décidé de ne pas l'engager plus loin dans le cratère, le sol étant de plus en plus meuble au fur et à mesure qu'il se rapproche du centre.
Le (sol 1679),Opportunity, depuisCape Victory, quitte le cratèreVictoria. Le long voyage commence alors. En raison de la distance à parcourir et de la nature très sablonneuse du terrain entreVictoria etEndeavour, il s'agit d'un véritable pari. Malgré l'âge du rover (4 ans et demi), et afin de minimiser les risques d'enlisement, la NASA décide de ne pas lui faire emprunter le chemin le plus court, le jugeant trop fluide et l'engage en direction du sud-ouest.
Le (sol 1713), alors qu'Opportunity stationne à un endroit baptiséSantorini, il interrompt ses activités en raison d'une nouvelleconjonction solaire.
Le (sol 1930), le rover est dirigé vers l'ouest, c'est-à-dire dans la direction opposée d'Endeavour, le sol étant jugé beaucoup trop risqué pour sa progression.
La météoriteOileán Ruaidh, découverte en septembre 2010.
Le (sol 2191), grâce à l'expérience acquise et à la cartographie détaillée obtenue par le satelliteMars Reconnaissance Orbiter,Opportunity effectue de nombreux et fructueux arrêts[19] auprès de divers rochers et cratères jugés intéressants d'un point de vue géologique.
Le cratèreSanta Maria, atteint le 15 décembre.
Du au (sols 2138-2170), le rover visite le petit cratèreConception[20].
Le (sol 2190), le vingtième kilomètre est franchi[21].
Le (sol 2245), au siteGrand Bank, nouvelle correction de trajectoire majeure, cette fois en direction du sud-est, vers le cratèreEndeavour.
À la mi-novembre, le vingt-cinquième kilomètre est franchi.
Le cratère Santa Maria
Le (sol 2452),Opportunity atteint le versant est du cratèreSanta Maria, large de80 à 90mètres, puis il le contourne par le sud en s'en éloignant quelque peu.
Le cratère Santa Maria photographié les 18 et 19 décembre 2010.
Du au, alors qu'il se trouve sur le siteLuis de Torres, sur le versant sud-est du cratèreSanta Maria, le rover interrompt ses activités en raison d'uneconjonction solaire : Mars se trouve alors diamétralement opposé à la Terre par rapport au Soleil[22].
Depuis le même site, jusqu'au (sol 2518), puis depuis un site voisin,Ruiz Garcia, du au (sols 2519-2542), le rover observe le cratèreSanta Maria. Il quitte alors le secteur et poursuit sa route versEndeavour à un rythme soutenu.
Le (sol 2586), le rover s'apprête à contourner un petit cratère baptisée « Freedom », du nom de la cabine à bord de laquelleAlan Shepard est devenu le premier Américain envoyé dans l'espace, cinquante ans plus tôt, le. Le 24 (sol 2606), il franchit son trentième kilomètre.
Le cratère Endeavour vu parOpportunity. On aperçoit à droiteCape Tribulation, l'un des remparts du cratère, que le robot explorera en 2015.Cape York, exploré du 11 août 2011 au 22 mai 2013.
Le,7 ans et demi après s'être posé sur Mars,Opportunity atteintEndeavour[23].
Cape York
La mission qui lui est confiée est d'explorerCape York, un monticule d'un kilomètre de long constitué lors de l'impact météoritique au sud duquel il se trouve et qui a provoqué le cratère (il s'agit donc d'un fragment du « rempart » de ce cratère). Rapidement, le rover analyse des échantillons qui se révèlent plus anciens que tous ceux découverts jusque-là[24].
Après s'être attardé au sud deCape York, le rover gagne le nord en suivant le côté occidental (opposé àEndeavour). Le (sol 2765), il découvre une veine de roches blanches qui est baptiséeHomestake. Il s'avère qu'elle est constituée de gypse, ce qui constitue une nouvelle preuve de l’action de l’eau sur Mars[25].
Le (sol 2800), il est parqué dans un endroit baptiséGreeley Haven (en hommage au géologue planétaire décédé deux mois plus tôt,Ronald Greeley(en)) pour y être immobilisé pendant cinq mois, le temps que s'écoule l'hiver martien[26]. Cette interruption d'activité est d'autant plus nécessaire qu'avec le temps, de la poussière s'est accumulée sur ses panneaux solaires, ce qui réduit d'autant ses ressources énergétiques.
Le rover réajuste sa position le (sol 2812) et ne reprend ses déplacements que le (sol 2945). Les images panoramiques prises depuis la fin décembre sont spectaculaires[27].
Le,Opportunity envoie une image macroscopique du trou foré dans l’une des plaques blanches qui parsèment et marquent la périphérie deCape York[28]. Le, le rover atteint le nord deCape York.
Matijevic Hill, site découvert le 28 août 2012.
Au centre deCape York :Matijevic Hill
Le (sol 3053), alors qu'il redescend vers le sud (cette fois par son flanc oriental), il oblique à 90° sur sa droite et s'engage vers le milieu de la colline (franchissant au passage son35e kilomètre).
Le, il atteint une zone baptiséeMatijevic Hill et, le lendemain, repère un type desphérules(en) jusqu'alors inconnues des scientifiques[29],[30].
Sphérules martiennes.
Cette zone comprend deux secteurs jugés particulièrement intéressants :
Whitewater lake, qui présente des matériaux clairs susceptibles de contenir de l’argile, ce qui serait l’indice d’une action prolongée de l’eau sur les roches ;
Kirkwood, où ont été trouvées les fameuses sphérules. Celles-ci ont été désignées « newberries » par différence avec les anciennes, surnommées « blueberries » (myrtilles)[31].
Alors qu''Opportunity a fait le tour deMatijevic Hill[32], les scientifiques duJPL se demandent si ces deux secteurs datent d’avant ou après la création du cratèreEndeavour. Raison pour laquelle il est décidé qu'Opportunity explore la zone pendant encore plusieurs mois.
Du (sol 3254) au (sol 3296), nouvelleconjonction : le soleil se trouve entre Mars et la Terre, ce qui contraint le rover à l'inactivité. Après quoi, il quitte le site deMatijevic Hill par le sud, tout en restant à Cape York[33].
Deux jours plus tard, le,Opportunity atteintSolander Point, l'extrémité nord deCape Tribulation[38].
Le (sol 3441), après avoir longuement étudié le périmètre nord de la colline, le rover s'engage vers les hauteurs, obliquant vers le sud le (sol 3467)[39].
Le, il est stabilisé sur les pentes deMurray Ridge, de sorte à affronter son quatrième hiver martien, ses panneaux solaires étant le mieux possible exposés au soleil. À partir du (sol 3512), ses déplacements sont extrêmement limités[40].
« Autoportrait » d'Opportunity le 6 janvier 2014. Les panneaux solaires sont couverts de poussières, ce qui réduit sa production d'énergie.
Le, alors qu'Opportunity poursuit sa quatrième période d'hibernation,Steve Squyres, responsable de la mission, annonce qu'une photo prise le (sol 3540) montre, sur le sol, une pierre qui n'y apparaissait pas lors de la précédente prise de vue, le (sol 3528). Cette nouvelle intrigue la communauté scientifique. Deux hypothèses sont étudiées : soit le rover a déplacé lui-même la roche alors qu'il effectuait une manœuvre, soit celle-ci a atterri à la suite d'un impact de météorite[41],[42]. Au terme de longues observations, c'est finalement la première option qui est retenue.
Le, les équipes de la NASA fêtent le dixième anniversaire de l'atterrissage d'Opportunity sur Mars et, le (sol 3584), le rover reprend ses mouvements, à nouveau vers le sud.
En mars, le vent nettoie ses panneaux solaires, ce qui augmente sensiblement ses réserves d'énergie[43].
Du 18 au (sols 3659-3677), il stationne àPillinger Point[44],[N 1], un endroit où il se livre à d'importantes études géologiques et d'où il surplombe le cratèreEndeavour[45]. Le5 juin (sol 3684), il envoie de nouvelles images spectaculaires d'Endeavour, depuis un rebord deMurray Ridge[46] et poursuit sa route dans les hauteurs de la colline[47].
Wdowiack Ridge et le cratèreUlysse
Le (sol 3728), il franchit son40e kilomètre[48]. Le (sol 3749), il s'écarte légèrement de sa trajectoire, s'éloignant progressivement deCape Tribulation pour atteindre deux jours plus tard, une élévation baptiséeWdowiack Ridge[49]. Le (sol 3789), il atteint le cratèreUlysse, d'une trentaine de mètres de diamètre[50] et l'analyse jusqu'au (sol 3820)[51]. Le lendemain, il poursuit sa route, mais demeure aux abords sud du cratèreUlysse pendant deux semaines, jusqu'au (sol 3833).
Le 5, il poursuit sa route vers le sud et rejointCape Tribulation à la fin du mois.
Trajet d'Opportunity du 25 janvier 2004 au 24 mars 2015 : plus de 42 km en11 ans.
Le, laNASA annonce que le robot commence à avoir du mal à stocker des informations dans samémoire flash et doit donc les stocker dans samémoire RAM. Cela pose un problème car la mémoire RAM s'efface complètement quand la sonde se met en veille la nuit. Pour régler le problème l'agence spatiale propose de faire une mise à jour du logiciel d'Opportunity[52]. Finalement, ses déplacements vers le sud reprennent. Le, alors qu'il a atteint le point culminant deCape Tribulation[53], il envoie des images spectaculaires du cratèreEndeavour[54].
Le cratèreSpirit of Saint-Louis et laMarathon Valley
Le (sol 3923),Opportunity aperçoitMarathon Valley[55]. Le (sol 3966), il s'approche du cratèreSpirit of Saint-Louis et, deux jours plus tard, alors qu'il longe le cratère sur son flanc ouest, il a parcouru42,198 kilomètres, ce qui correspond une distance supérieure à celle d'unmarathon (42,195 km)[56],[57], d'où le nom donné à la vallée près de laquelle il se situe et qui mène àEndeavour. Du au (sols 4005-4010), il explore le centre du cratère, qui a été baptiséMont Lindbergh mais qui est en fait un monticule couvert de rochers. Le (sol 4028), il sort du cratère[58]et revient vers le nord. Du au (sols 4031-4076), uneconjonction solaire l'oblige à rester inactif.
Le début de laMarathon Valley, photographié le 13 mars 2015.
Début décembre, le robot parvient à la place jugée la plus favorable[62]. La pente est importante et certains de ses mouvements se traduisent par un taux de dérapage des roues de 50 %. Le (sol 4228), il effectue un dernier déplacement mais continue d'envoyer des images[63].
Le, depuis le haut de laMarathon Valley,Opportunity photographie une mini tornade se déplaçant dans le cratèreEndeavour.
Le, le vent martien a nettoyé les panneaux solaires du rover, lesquels génèrent460 watts-heures par jour, soit une augmentation de 40 % par rapport au minimum enregistré quelques semaines plus tôt[64]. Le rover reprend alors ses déplacements et remonte laMarathon Valley. Le (sol 4332), il photographie une mini tornade se déplaçant dans le cratèreEndeavour[65] et le 10 (sol 4342), il est revenu dans la partie haute de la vallée[66]. Mais à partir de ce moment, il cesse sa progression et n'évolue que dans cette zone, les scientifiques du JPL lui assignant la mission de rechercher des argiles, qui seraient les signes d’une longue action de l’eau[67]. Le (sol 4437), il se dirige vers le bas de la vallée, empruntant le chemin tracé pratiquement jour pour jour un an plus tôt, puis explorant le flanc nord de la vallée. Le 23 (sol 4443), il franchit son43e kilomètre[68] et, fin août, traverse à nouveau la vallée pour revenir à l'endroit où il a stationné durant plusieurs mois, près d'un an auparavant.
Le (sol 4483), il franchit le capLewis and Clark, situé entre les deux contreforts sud deMarathon Valley (Knudsen Ridge etWharton Valley), s'extrayant du coup de la vallée et s'engageant dans une vallée voisine :Bitterroot Valley. Le 29 (sol 4505), il approcheSpirit Mound, une petite butte située juste sur le bord du grand cratèreEndeavour[69]. Il l'étudie jusqu'au (sol 4546), avant de poursuivre sa route vers le sud. Le (sol 4591), alors qu'il évolue dans une nouvelle vallée,Willamette Valey, le rover rencontre une zone particulièrement sableuse. Les contrôleurs le font reculer de 70 cm. Depuis, ils étudient quel itinéraire moins risqué ils pourraient lui faire prendre[70].
Son prochain objectif est une petite ravine située dans lecap Byron, un kilomètre plus au sud[73]. Les scientifiques supposent qu'elle a été formée par un fluide, sans doute de l'eau, il y a plusieurs milliards d'années[74]. Le (sol 4716), le rover atteint cette vallée baptisée « Persévérance »[75] et le (sol 4720), il envoie un premier panorama des lieux[76]. Le (sol 4782), il pénètre dans la vallée[77] et un mois plus tard, le (sol 4813), après une interruption de son exploration due à uneconjonction solaire, il poursuit sa descente, non sans mal en raison de la nature mouvante du sol[78].
Le, le rover franchit la barre des45 kilomètres et explore Persévérance Valley et en décembre, il reprend ses activités après sa huitième hibernation[réf. souhaitée].
Début juin, le rover est pris dans une gigantesque tempête interceptant presque totalement le rayonnement solaire dont ses panneaux solaires ont besoin pour recharger les batteries. En 2007, il était parvenu à survivre à un événement du même type mais d'extrême justesse. Cette fois, la tempête est plus sévère car le niveau d'opacité monte à 10,8 le, contre 5,5 au plus fort de la tempête de 2007. Les responsables de la mission suspendent alors toutes les opérations scientifiques afin de limiter la consommation électrique : l'engin est placé en mode « panne »[81]. Il a néanmoins besoin d'un minimum d'énergie pour faire fonctionner les résistances chauffantes qui maintiennent la température au-dessus du seuil requis pour ses composants les plus fragiles. Si l'énergie stockée dans les batteries tombe au-dessous de ce seuil, il stoppera lui-même toute consommation électrique, au risque de ne plus pouvoir se réactiver. La tempête, qui s'étend sur une surface grande comme le continent d'Amérique du Nord, peut se prolonger plusieurs semaines (elle avait duré15 jours en 2007). S'il survit à cet épisode, le rover pourrait gagner une nouvelle jeunesse, le vent contribuant à nettoyer les panneaux solaires et ainsi faire remonter son énergie[82],[83].
Le, alors que la tempête diminue et que seule une horloge fonctionne encore, la NASA tente de réveillerOpportunity. Ces opérations restant infructueuses, la NASA annonce le une date limite aux tentatives[84]. La mesure du « tau », qui indique la concentration de poussières dans l'air, permettra de déterminer le début de cette nouvelle série d'essais. Ce paramètre doit être inférieur à 1,5 (en pleine tempête, il était aux alentours de 10). À ce moment-là, et pendant45 jours, commencera la période d'« écoute active » ; des commandes d'activation qui devraient forcer le rover à reprendre contact seront envoyées. Si au bout de cette période l'appareil n'a toujours pas répondu, débutera une nouvelle période de45 jours, cette fois « d'écoute passive ». Il est finalement décidé que l'écoute se prolongera jusqu'à fin janvier 2019. Alors prendrait fin officiellement la mission[85].
Le, alors que le rover se trouve toujours sur les pentes de la Perseverance Valley, la NASA annonce l'avoir photographié grâce à la camera haute résolutionHiRISE deMars Reconnaissance Orbiter[86]. Le « tau » de l'atmosphère est estimé à 1,3 et les techniciens tentent toujours d'entrer en contact avec lui[87].
253 tentatives de le recontacter depuis la Terre ont été réalisées entre le et le, sans aucun succès[88]. Le, laNASA annonce qu'elle n'a pas réussi à recontacter le rover et que sa mission est officiellement terminée[89],[90]. Lerover détient alors le record de la plus longue distance parcourue en dehors de la Terre avec 45,16 km[N 2],[91].
Sixastromobiles se sont déplacés sur le sol martien, etOpportunity est le troisième d'entre eux. Tous sont de fabrication américaine à l'exception du rover Zhurong, d'origine chinoise.
Le jumeau d'Opportunity a – comme lui – quitté la Terre durant l'été 2003 et s'est posé sur Mars en janvier 2004. Mais moins résistant que lui, il n'a été actif que jusqu'en 2009, après s'être enlisé dans le sol et avoir parcouru 7,7 km.
Plus puissant et plus lourd que les deuxMER, il n'est pas alimenté comme eux par des panneaux solaires mais par un générateur nucléaire. Ceci permet de fonctionner par toutes saisons et de jour comme de nuit. Ayant atteint la surface de Mars le, il a parcouru 21,31 km au[92].
Lancé le, son but est d'explorer lecratère Jezero dans le cadre de la missionMars 2020 de la NASA. De conception similaire à Curiosity, il également alimenté par un générateur nucléaire. Il a atterri sur Mars le et a parcouru 24,661 km au.
Description détaillée des missions (contexte, objectifs, description technique, déroulement, résultats) des sondes spatiales lancées entre 1997 et 2003.