Cet article est uneébauche concernant lagéographie.
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L’openfield (« champ ouvert » enfrançais) est un terme de géographie qui désigne unpaysage agraire àchamps ouverts. Les géographes francophones ont recours à cet anglicisme, parfois jugé abusif, pour éviter les mots français correspondantcampagne ouchampagne, qui signifient également « champ ouvert » étymologiquement, car leurs multiples sens actuels et les usages toponymiques les rendent quelque peu ambigus[1].
Il ne faut pas confondre le paysage d'openfield (toujours existant) avec l'organisation technique et sociale (openfield system (en) en anglais) qui a engendré ce paysage (notamment l'organisation en commun de certaines tâches agricoles, qui a aujourd'hui disparu en France). Ainsi le paysage d’openfield actuel est le témoin d'une organisation sociale passée, même s'il est aussi en grande partie recréé par l'évolution et ladésagrégation partielle des paysages debocage et semi-bocage qui ont pu lui succéder.
Un paysage d’openfield est un paysage de champs ouverts, sans haies ni clôtures.
En français, on désigne également un tel paysage, depuis le Moyen Âge, par le terme de « champagne », issu de l'ancien français d'Ile-de-France et du centre, ou « campagne », issu de la prononciation picarde et normande de ce terme. C'est de ce dernier que vient le nom actuel de lacampagne, par une dérive récente du sens du mot, par une généralisation pour désigner l’ensemble des paysages agricoles, qui a commencé seulement auXIXe siècle. C'est donc avec la signification originelle de ces termes (c'est-à-dire dans le même sens queopenfield) qu'il faut comprendre leur utilisation dans de nombreuses désignations toponymiques, par exemple laChampagne berrichonne et lacampagne de Caen, ou encore la province deChampagne, mais aussi leur utilisation abondante dans la littérature et la poésie française jusqu'auXIXe siècle. Le paysage de lacampagne ouchampagne, doit donc normalement être compris comme étant en opposition catégorique avec le paysage dubocage, comme la campagne de Caen qui contraste avec lebocage normand voisin.
Les grandes caractéristiques de ce paysage sont l'uniformité des parcelles - en lanière par exemple - et l'absence de clôtures autour des champs ou d'arbres dans les champs. Ce paysage implique souvent un habitat groupé envillage-tas ou envillage-rue.
En région deplaine, comme enAlsace, ou de bas plateau plan comme dans laBeauce, cette absence d'arbres est tellement marquée qu'on peut voir unclocher depuis lesvillages voisins.
La volonté d'organisation et de centralisation du territoire est forte dans ce type de structure : soit les routes partant du village sont disposées en étoile et atteignent chaque extrémité dufinage, soit il n'existe qu'une rue autour de laquelle toutes les habitations s'agglutinent (en vallée et rive principalement).
Les villages eux-mêmes sont très resserrés. Ils présentent une organisation nucléaire, qui permettait la mise en commun de certaines ressources comme les chaumes des céréales laissées au troupeau du village.
Plus rare aujourd'hui, l'assolement était un trait principal des champs ouverts. Le finage était divisé en trois parties, lessoles. L'assolement consistait alors en une rotation des soles, biennal dans les régions méditerranéennes, triennal dans les régions plus tempérées. On cultivait par exemple sur une sole du blé, sur une autre de l'avoine et la troisième était laissée un an enjachère. L'année suivante, on faisait tourner les cultures. Ce système avait trois avantages :
Les premiers champs ouverts seraient apparus versMayence autour de l’an 800. Ils se répandent en Europe jusqu’auXVe siècle.
Le système est remis en cause dès la fin du Moyen-Âge, d'abord en Angleterre par le droit d'enclosure, En France dès leXVIe siècle il est limité par le développement progressif du bocage principalement dans le Grand-Ouest[2]et le Massif central mais aussi par l'apparition de nouvelles formes d'accès à la terre qui échappent en partie aux règles féodales : lefermage et lemétayage[3]. Il est supprimé par la Révolution qui déclare sacrée la propriété privée et libère les propriétaires de terres des contraintes collectives héritées de l'Ancien régime. Ces propriétaires, marchands enrichis par le commerce organisé autour des villes dynamiques, avaient depuis le début de l'époque moderne acquis des terres sur lesquelles ils favorisaient l'élevage et la pâture.
L'organisation collective, la jachère et la vaine pâture ont disparu, mais le paysage d'openfield ne s'est pas altéré. AuXXe siècle, il s'avère être un paysage agraire tout à fait adapté à l'intense mécanisation agricole. Ladébocagisation, forcée par la disparition progressive de la dimension juridique du parcellaire bocager et les nouvelles pratiques agricoles comme la mécanisation et le passage des machines entre les champs, a favorisé un retour partiel d'un paysage proche de l’openfield dans certaines régions, ou du moins instauré un paysage intermédiaire de semi-bocage.
Cependant, des formes d'organisation sociale agraire proches de celle de l’openfield historique existent encore dans de nombreux pays du Sud.

Ce type destructure agraire est le plus commun enEurope. Il occupe la majeure partie de l'Allemagne, laBelgique, laBohême, laHongrie, laPologne.
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