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OpérationLucid

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OpérationLucid
Description de cette image, également commentée ci-après
LeWar Nawab (ici en 1919), un des brûlots prévus pour l'opération.
Informations générales
Date1940–1941
LieuRoyaume-Uni
IssueOpération annulée
Belligérants
 Royal Navy

Notes

Attaque préventive pour défendre la Grande-Bretagne contre l'invasion allemande

Seconde Guerre mondiale

Données clés

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L’opérationLucid était un plan britannique qui prévoyait l'utilisation debrûlots pour attaquer les barges d'invasion qui se rassemblaient dans les ports sur la côte nord de la France en vue d'uneinvasion allemande de la Grande-Bretagne en 1940. L'attaque a été lancée à plusieurs reprises en septembre et octobre de cette année, mais des navires peu fiables et des conditions météorologiques défavorables ont fait que le plan a dû être interrompu à chaque fois.

Début

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Après lachute de la France en, les Allemands menaçaient d'envahir la Grande-Bretagne. Le gouvernement britannique a fait desefforts désespérés pour se préparer à contrer la menace d'invasion et a également cherché à attaquer l'ennemi avant que le débarquement n'ait lieu. Comme les barges d'invasion ont été vues en train de se rassembler dans les ports français de laManche, laRoyal Air Force (RAF) a été envoyée pour les bombarder[1].

Une série d'expériences menées par lePetroleum Warfare Department (PWD) visait à brûler les barges de l'envahisseur avant qu'elles n’atteignent la côte anglaise. La première idée était simplement de faire exploser un navire rempli de pétrole, ce qui a été testé àMaplin Sands (en), où un pétrolier de la Tamise, leSuffolk, avec 50 tonnes de pétrole, a explosé en eau peu profonde[2]. Une autre idée développée est que l'huile devrait être maintenue en place sur l'eau par un creux formé à partir de nattes de fibre de coco. Une machine formait les creux sur un tapis plat puis il était mis à l'eau depuis lapoupe d'un navire. Les essais avec leHann Ben ont produit un ruban de flammes long de 880 mètres et large de 2 mètres qui aurait pu être remorqué à quatre nœuds[2]. Aucune de ces expériences n'a abouti à la production de moyens de défense viables[2].

LeSuffolk a toutefois fournit un galop d'essai pour une idée encore plus ambitieuse : les barges de débarquement seraient brûlées avant même de quitter le port. L'idée de ce plan a été lancée au début de juin/[3],[4]. Ce plan est devenu l'opérationLucid.Lucid avait le plein appui deChurchill. L'idée d'utiliser des brûlots contre l'invasion allemande comme les Anglais avaient attaqué l'Invincible Armada en 1588 fait appel au sens de l'histoire de Churchill, et, se rappelant une attaque préventive par Sir Francis Drake, Churchill a déclaré que, tout comme SirFrancis Drake avait « brûlé la barbe du roi d'Espagne », il voulait « brûler la moustache deM. Hitler[5] ».

Préparation

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Augustus Agar (en) a été choisi pour diriger l'opération. Agar était un officier de laRoyal Navy, qui avait reçu laCroix de Victoria en 1918 (la Croix de Victoria est la plus haute distinction et la plus prestigieuse pour bravoure devant l'ennemi qui peut être attribuée aux forces britanniques et du Commonwealth)[6]. Agar a choisiMorgan Morgan-Giles (en) comme officier d'état-major en raison de son expérience dans le réglage des charges explosives[5].

Despétroliers étaient nécessaires à l'opération, mais ils n'étaient disponibles qu'en nombre insuffisant. Seuls les « pots de terre les plus anciens reposaient dans nos rivières et nos ruisseaux et n'avaient pas été à la mer depuis des années et étaient inutiles, sauf pour la ferraille[7] » pouvaient être utilisés. Des ouvriers se sont mis à réparer ces vieilleries pour les remettre en service. Le temps étant un paramètre essentiel, Agar regretta que pour des raisons de secret, il ne pouvait divulguer le but de cette opération car, il est certain qu'ils auraient travaillé avec plus d'enthousiasme s'ils avaient su la vérité. Comme couverture, la rumeur selon laquelle ils devaient être coulés pour bloquer des rivières et de chenaux a été encouragée[8]. Un autre problème avec le secret a été la difficulté d'obtenir des bateaux à moteurs fiables sur lesquels l'équipage se serait échappé ; il y avait des réticences pour mettre à disposition de bons bateaux pour équiper d'anciens pétroliers et il y a eu une panique de dernière minute pour obtenir des hors-bords[9]. LeOakfield et les navires de guerre de laRoyal Fleet Auxiliary (RFA)War Nawab etWar Nizam après avoir été retirés du service depuis des années ont été remis en service, mais ils étaient lents - moins de six nœuds - et peu fiables.

LeWar Nizam avait été construit en 1918 et leWar Nawab en 1919 par laPalmers Shipbuilding and Iron Company. Les deux navires avaient 126 m de long, 15,95 m aumaître-bau, untirant d'eau de 7,80 m et unejauge brute d'environ 5 600 tonneaux[10],[11]. L'Oakfield, qui avait précédemment servi sous le nom deWar African, avait été construit en 1918. Il jaugeait 5 218 tonneaux, pour une longueur de 122 m et un maître-bau de 15,93 m[12].

Les navires ont été rapidement préparés et remplis avec un cocktail, constitué de 50 % defioul lourd, de 25 % de diesel et de 25 % d'essence, mis au point par le PWD. Chaque bâtiment a été rempli avec deux à trois mille tonnes dumélange spécial d'Agar. Les cloisons qui n'étaient plus étanches ont fait que la salle des machines duWar Nawab s'est remplie de fumée, si bien que les hommes ont perdu connaissance et cela a conduit l'officier de port à conclure que l'équipage était ivre. À cette charge mortelle, de lacordite, denitrocellulose et de vieillesgrenades anti-sous-marine ont été ajoutés pour renforcer la charge inflammable[7].

Le plan exigeait des conditions idéales de vent et de marée. L'idée était de naviguer de nuit jusqu'à ce que les brûlots soient près de l'entrée des ports cibles. Ensuite, tout l'équipage, excepté deux ou trois hommes, quitterait les navires, les minuteries seraient réglées et chaque navire serait dirigé vers l'entrée du port. L'équipage restant s'échapperait dans un bateau à moteur à la dernière minute. Lorsque les explosifs auraient explosé, la cale des navires se briserait dans ou aussi près que possible de l'entrée du port, alors une nappe de flamme embraserait le port grâce à la marée montante[9].

Lepremier maître Ronald Apps se souviendra plus tard :

« En juillet 1940, j'ai rejoint un pétrolier de la Royal Fleet Auxiliary - leWar African - qui était ancré au large deSheerness pour une opération que j'ai toujours supposé avoir été imaginée par Churchill. Ces navires ont été remplis de mazout et il y avait des mines et des détonateurs dans les cales. L'idée était que nous allions les diriger surBoulogne et à environ cinq ou six miles du port, nous réglerions les commandes et les bloquerions - avec les chaudières à pleine puissance - et les précipiterions dans le port de Boulogne, les laissant sauter, et détruire la flotte d'invasion allemande. Elle a été appelée « opérationLucid » et nous avons passé quatre semaines à la préparer. Nous nous sommes entraînés au réglage des commandes et à l'évacuation du navire avec deux bateaux à moteur à côté de nous, qui avait été réquisitionnés àSouthend. Ces vedettes sont remarquables. Elles pourraient filer à 35 ou 40 nœuds et l'idée était que, dès le coup de sifflet, nous devions nous précipiter dans les bateaux et nous éloigner. Ces quatre semaines ont été un peu tendues, car le pétrolier était rempli de mazout quand il est arrivé et il était amorcé et prêt à exploser et il y avait des raids aériens la nuit. Quand vous êtes dans un pétrolier, assis sur toutes ces matières explosives et que les Allemands viennent et lancent des bombes, ce n'est pas très ... comment dirais-je une expérience où on dort sur ses deux oreilles. Je me suis fait à l'idée que je devais dormir ou je ne serais pas capable de marcher le lendemain[13]. »

Exécution et annulation

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Vers la fin de l'après-midi du, leWar Nizam et leOakfield levèrent l'ancre deSheerness et se dirigèrent versCalais, et leWar Nawab fit de même depuisPortsmouth à destination deBoulogne-sur-Mer. Un bombardement de diversion mené la RAF a également été ordonné contreOstende. Un certain nombre dedestroyers, devedettes lance-torpilles et d'autres navires escortaient les trois bâtiments. Agar commandait l'opération depuis le destroyer Campbell. Un vent défavorable devint rapidement un problème et le peu fiableOakfield dut bientôt être retiré de l'opération, un peu plus tard, leWar Nizam souffrit de problèmes de chaudière, ne laissant que leWar Nawab. Ne voulant pas sacrifier l'élément de surprise et comme les ordres de Churchill étaient de ne pas hésiter à annuler l'opération en cas de problèmes, Agar annula l'opération. L'ordre de rappel atteignit le Nawab alors qu'il n'était plus qu'à sept miles de Boulogne[14]. Une autre tentative fut lancée le, mais fut contrariée par le mauvais temps, de même que la nuit suivante[15]. À une autre occasion, dans la nuit du 7 au, un destroyer d'escorte, avec Agar à bord, a été endommagé par unemine acoustique ; le convoi fut dispersé et le destroyer rentra cahin-caha. Des plans ont été faits pour une autre tentative au début de novembre, mais commeHitler avait reporté l'invasion, l'Amirauté reporta également l'opérationLucid[16]. L'opération a été relancée au printemps de 1941, mais jamais mise en œuvre[17].

LeRFA War Nawab a continué à servir comme réservoir de pétrole jusqu'à ce qu'il soit démantelé en 1958. En 1962, sa cloche a été remontée sur le pont de quart duSea Cadet Unit de lamarine royale néo-zélandaise basé àWanganui, sur l'île du Nord de laNouvelle-Zélande[18].

Voir aussi

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Notes et références

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  1. (en) « A History of the Battle of Britain: Bomber Command »,Battle of Britain, RAF Museum(consulté le)
  2. ab etcBanks 1946,p. 48
  3. Piece reference PREM 3/264—LUCID operation (fireships).,The Catalogue,The National Archives
  4. Piece reference WO 193/734—Use of oil for defensive and offensive purposes,The Catalogue,The National Archives
  5. a etb(en) MorganMorgan-Giles, « Operation Lucid (extract from The Unforgiving Minute) »[PDF],The Cachalot, Southampton Master Mariners’ Club(consulté le),p. 4–5
  6. (en) « Captain Augustus Agar, VC (Obituary) »,The Times,‎1er janvier 1969,p. 10 column F
  7. a etbAgar 1961,p. 147
  8. Agar 1961,p. 149
  9. a etbAgar 1961,p. 152
  10. Jordan 2006,p. 85
  11. (en) « WWI Standard Ships: War I — War O », World Ship Society(consulté le) :« Schémas comparable mais légèrement différents »
  12. (en) « WWI Standard Ships: War A — War B », World Ship Society(consulté le)
  13. Levine 2007, Chief Petty Officer Ronald Apps, p. 58
  14. Agar 1961,p. 153
  15. Agar 1961,p. 154
  16. Agar 1961,p. 155
  17. Hayward 1994,p. 37-41
  18. (en) « RFA Fire Ships in World War 2 », Historical RFA(consulté le)

Bibliographie

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Collections

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  • « WW2 People's War », BBC(consulté le) - une archive en ligne de souvenirs de guerre de membres du public recueillis par la BBC.
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