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OpérationInfinite Reach

15° 38′ 45″ N, 32° 33′ 42″ E
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L'opérationInfinite Reach est le nom de code d'une campagne de bombardements américaines à l'aide de 79BGM-109 Tomahawk[1] contre des bases terroristes enAfghanistan et une usine pharmaceutique auSoudan le.

Contexte

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Ces attaques vinrent en réponse auxattentats des ambassades américaines en Afrique qui firent224 morts (dont 12 américains) et plus de 5 000 blessés.

Attaques des camps en Afghanistan

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Image satellite du camp d'entrainement de Zhawar Kili en 1998.

Environ 75missiles de croisièreBGM-109 Tomahawk tirés d'une quinzaine de bâtiments de l'US Navy touchèrent 4 camps d'entraînement enAfghanistan, aux alentours deKhost etJalalabad : trois camps dans la zone de Jarawah près de Khost, dont un, El Farouq, entraînant principalement des Arabes afghans[2], et le camp Al Badr à une quinzaine de kilomètres à l'ouest dans lequel s'entraînaient aussi des Arabes afghans et qui était dirigé parOussama ben Laden[3]. Le camp de Khost,Zawhar Kili, était vraisemblablement la scène d'une réunion entre « hauts responsables des miliciens islamistes et des groupes terroristes liés à ben Laden » et était vu par le renseignement pakistanais comme un sommet organisé par ben Laden[4]. Cependant, le fait que ben Laden y participe était incertain, mais l'attaque fut partiellement conduite dans l'espoir qu'il y participe et qu'il y soit tué[5]. Après l'attaque, laCIA apprit que ben Laden était présent à Zawhar Kili, mais qu'il avait quitté la réunion quelques heures avant que les missiles ne touchent leur cible[6].Selon un journaliste pakistanais Ahmed Rashid, le camp Al Badr contrôlé par ben Laden et dirigé par le groupe pakistanaisHarakat ul-Mujahidin[7] était la cible principale. Cependant, Harakat ul-Mujahidin s'y entraînait pour combattre lesforces armées indiennes auJammu-et-Cachemire, et non les troupes américaines[8]. Selon Rashid, 20Afghans, 7Pakistanais, 3Yéménites, 2Égyptiens, 1Saoudien et 1Turc furent tués. Cinq des Pakistanais étaient des officiers de l'Inter-Services Intelligence en mission d'instruction[9] mais d'autres sources parlent de seulement une demi-douzaine de tués. Ces pertes humaines relativement faibles sont dues au fait que les missiles tirés étaient armés d'ogives unitaires anti-structurelles, et non desous-munitions anti-personnel plus adaptées à ce type de missions, les navires n'ayant pas eu le temps d’être réarmés avant la date de l'opération[10].

Leprésident des États-UnisBill Clinton annonça les attaques à la télévision, déclarant que le camp de Khost était « une des bases terroristes les plus actives dans le monde »[11], ajoutant qu'il « veut que le monde comprenne que nos actions aujourd'hui n'était pas dirigées contre l'islam » qu'il qualifia de « grande religion »[12].

Plusieurs cependant, y compris ben Laden, y virent un moyen de détourner l'attention du scandaleMonica Lewinsky. Le, trois jours avant les frappes de missiles, Clinton admit dans un discours présidentiel à la nation[13] qu'il avait eu une relation inappropriée avec la stagiaire de la Maison Blanche Monica Lewinsky. Un motif additionnel pour les frappes pouvait être de communiquer une sorte d'avertissement indirect à l'attention de l'Inde et duPakistan, dans l'espoir de décourager ces deux pays de leursnouvelles politiques nucléaires militaire, auxquelles s'opposaient nombre de pays occidentaux.

Conséquence indirecte de ces frappes, en juillet et, deux missiles de croisière américains Tomahawk, tombés en territoire pakistanais sont retrouvés quasiment intacts dans le sud de ce pays et ont probablement subi unerétro-ingénierie fournissant ainsi d'importantes informations pour le programme de missileHatf 7 dévoilé lors de son tir d'essai en 2005.

Bombardement d'Al-Shifa et controverse

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Photo satellite de l'usine pharmaceutique d'Al-Shifa auSoudan ciblé lors de l'attaque.

Quatremissiles de croisièresBGM-109 Tomahawk furent lancés depuis des navires de guerre américains positionnés dans lamer Rouge. Plusieurs touchèrent l'usine pharmaceutique d'Al-Shifa àBahri auSoudan, que lesÉtats-Unis accusaient d'aiderOussama ben Laden, le cerveau des attentats des ambassades, à se procurer des armes chimiques. Un homme mourut et 10 autres furent blessés dans l'attaque.

Puis, le membre duConseil de sécurité nationaleRichard Clarke déclara que des preuves existantes liaient Oussama ben Laden aux opérateurs d'Al-Shifa, à savoir des experts irakiens dugaz innervant et leFront national islamique au Soudan. Le gouvernement du Soudan demanda par la suite des excuses à l'administrationClinton, puisBush, sans qu'une seule ne réagisse, le renseignement américain croyant apparemment toujours que l'usine avait des liens avec des armes chimiques.

Selon un témoignage deWilliam Cohen, « … lacommunauté du renseignement américaine obtint des preuves matérielles de l'extérieur du complexe d'Al-Shifa au Soudan, qui confirmaient des craintes de longue date, sur son rôle potentiel dans la production d'armes chimiques qui pourraient être utilisées par al-Qaeda »[14].

Des officiels reconnurent cependant plus tard « que les preuves que porta le président Clinton pour ordonner les frappes de missiles sur le complexe de Shifa n'étaient pas aussi solides que ce qui avait été annoncé. En fait, des officiels dirent plus tard qu'il n'y avait aucune preuve que le complexe fabriquait ou stockait du gaz innervant, comme initialement suspecté par les Américains, ou qui menait à Oussama ben Laden, qui fut résident deKhartoum dans les années 1990 »[15].

Malheureusement, l'usine était la source première demédicaments au Soudan, couvrant la majorité du marché soudanais.Werner Daum, ambassadeurallemand au Soudan de 1996 à 2000 écrivit un article dans lequel il estima que l'attaque « provoqua probablement des dizaines de milliers de morts » civils soudanais[16]. LeBureau du renseignement et de la recherche (en) écrivit un rapport en 1999 mettant en question l'attaque de l'usine, suggérant que les connexions avec Oussama ben Laden n'étaient pas confirmées[17].

Réactions

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En Afghanistan, lesTaliban dénoncèrent le bombardement comme dirigé contre le peuple afghan. Le mouvement nia les accusations de havre de paix pour ben Laden et déclara que le raid ne fit que des victimes civiles.

Des milliers de manifestants parcoururent les rues deKhartoum[18]. Le Ministre de l'Information du Soudan condamna brutalement l'attaque et traita Bill Clinton de "menteur" à "100 maitresses"[19]. Le président du SoudanOmar al-Bashir dirigea un rallye anti-américain et averti que son pays« se réservait le droit de répondre de l'attaque américaine par toutes les mesures nécessaires »[20].

Oussama ben Laden s'engagea à attaquer les États-Unis à nouveau. Ayman al-Zawahiri téléphona à un reporter de Newsweek, déclarant que « La guerre venait juste de commencer; les américains doivent maintenant attendre la réponse »[21].

Le groupe islamique pakistanaisHarakat ul-Mujahidin menaça également de répliquer, déclarant « Les Américains et les juifs doivent maintenant se préparer pour leur destruction. Tout […] Musulmans du monde… ont maintenant déclarés qu'ils mèneront une guerre sainte contre l'Amérique. »

Le secrétaire général desNations uniesKofi Annan déclara être « concerné par ces développements, et attendre de futurs détails ».

Le premier ministre australienJohn Howard déclara que les États-Unis avaient le droit de répondre aux attaques de leurs ambassades en Afrique[20].

Le premier ministre britanniqueTony Blair déclara qu'il supportait « fermement » les frappes américaines[20].

Cuba déclara que « le président Clinton a ignoré la souveraineté du Soudan et de l'Afghanistan et a lancé un bombardement théâtral afin d'éclipser son récent scandale sexuel ».

Le chancelier allemandHelmut Kohl déclara que son gouvernement supportait les frappes américaines.

L'Irak déclara être « prêt à coopérer avec chaque pays arabe ou international pour confronter la politique hostile des États-Unis ».

Le premier ministre d'IsraëlBenjamin Netanyahu dit qu'il « accueillait favorablement la décision américaine de frapper des cibles terroristes au Soudan et en Afghanistan ».

Mouammar Kadhafi, dirigeant de laJamahiriya arabe libyenne, fit part de son soutien dans les efforts du Soudan « dans leur combat contre cette agression » et mena une manifestation anti-américaine àTripoli.

Le Pakistan dénonça les frappes américaines comme une violation de l'intégrité territoriale de deux pays islamistes.

Le président russeBoris Eltsine condamna les actions américaines comme « déshonorables » et déclara que Washington « aurait dû mener les négociations à leur terme », mais son porte-parole Sergei Yastrzhembsky déclara que « la Russie et les États-Unis sont dans le même bateau en tout ce qui concerne le combat contre le terrorisme mondial ».

Le vice-président de laRépublique tchétchène d'ItchkérieVakha Arsonov déclara que par l'attaque du Soudan et du Pakistan, les États-Unis ont lancé une « troisième guerre mondiale non déclarée », menaçant d'attaquer les américains partout dans le monde, et que Clinton avait été mis sur la liste des « personnes recherchés » pour crime contre le peuple islamique et qu'il serait jugé selon les lois de laCharia[22].

« En représailles », un groupe nommé « Musulmans contre l'oppression globale », plus tard connu sous le nomPeople Against Gangsterism and Drugs, fit exploser une bombe au restaurantPlanet Hollywood auCap, enAfrique du Sud le, tuant deux personnes et en blessant 26[23].

Notes et références

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  1. (en)Cruise Missile Inventories and NATO Attacks on Yugoslavia: Background Information, Ronald O'Rourke,Service de recherche du Congrès, 20 avril 1999.
  2. Ce terme désigne les combattants étrangers, souvent d'origine arabe, qui s'entraînent ou combattent en Afghanistan dans les rangs Talibans ou d'Al-Quaeda.
  3. New York Times, 27 août 1998, p.A8.
  4. (en) Steve Coll,Ghost Wars, Penguin,(ISBN 0-14-303466-9),p. 409-410.
  5. (en) Steve Coll,Ghost Wars, Penguin,(ISBN 0-14-303466-9),p. 410.
  6. (en) Steve Coll,Ghost Wars, Penguin,(ISBN 0-14-303466-9),p. 411.
  7. (en) « Harakat ul-Ansar (HUA) », surirp.fas.org(consulté le).
  8. (en) Ahmed Rashid,Taliban : Islam, Oil and the New Great Game in Central Asia, Tauris,,p. 134.
  9. Philippe Raggi, « Le grand jeu de l’Inter-Services Intelligence, le service de renseignements pakistanais »,(consulté le).
  10. Air et Cosmos, 1998
  11. New York Times, 22 août 1998, p.A10
  12. New York Times, 21 août 1998, p. A8
  13. « 6-17 août 1998 - États-Unis. Déposition du président Bill Clinton dans l'affaire Lewinsky », Encyclopædia Universalis [en ligne](consulté le).
  14. (en)Statement of William S. Cohen(lire en ligne),p. 9.
  15. (en) « Look at the Place! Sudan Says, 'Say Sorry,' but U.S. Won't »,The New York Times,‎(lire en ligne).
  16. (en) Werner Daum, « Universalism and the West »,Harvard International Review,vol. 3,no 2,‎(lire en ligne).
  17. (en) James Risen, « To Bomb Sudan Plant, or Not: A Year Later, Debates Rankle »,The New York Times,‎(lire en ligne).
  18. (en)« Thousands stage anti-U.S. protest in Sudan »[archive du], surCNN,.
  19. New York Times August 21, 1998, p.A13
  20. ab etc(en)« Muslims, Yeltsin denounce attack »[archive du], surCNN,.
  21. (en)Lawrence Wright,The Looming Tower, Vintage Books,(ISBN 978-1-4000-3084-2),p. 323.
  22. (en) PTI, « Chechnya declares war on USA »,Tribune of India,‎(lire en ligne).
  23. Explosion rips through Planet Hollywood in South Africa, CNN, 25 août 1998
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