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OpérationHusky

36° 53′ 00″ nord, 14° 26′ 00″ est
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Campagne de Sicile
Description de cette image, également commentée ci-après
Carte militaire de l'opération.
Informations générales
Date -
LieuSicile,Italie
IssueVictoire stratégique alliée
Belligérants
Drapeau des États-UnisÉtats-Unis
Drapeau du Royaume-UniRoyaume-Uni
Drapeau du CanadaCanada
Drapeau de la France France libre
Drapeau du Royaume d'ItalieRoyaume d'Italie
Drapeau de l'Allemagne nazie Reich allemand
Commandants
Drapeau des États-UnisDwight D. Eisenhower
Drapeau des États-UnisGeorge Patton
Drapeau du Royaume-UniHarold Alexander
Drapeau du Royaume-UniBernard Montgomery
Drapeau de l'ItalieAlfredo Guzzoni
Drapeau de l'AllemagneAlbert Kesselring
Forces en présence
160 000 combattants,
14 000 véhicules,
600 chars, 1 800 canons
365 000 Italiens
40 000 Allemands
Pertes
États-Unis :
2 237 tués
6 544 blessés
Royaume-Uni :
2 721 tués
10 122 blessés
Canada :
562 tués
1 848 blessés
Total : 23 934 pertes
Allemagne :
32 100 tués, disparus ou prisonniers
? blessés
Italie :
132 000 tués, disparus ou prisonniers
? blessés
Total : 29 000 pertes
140 000 prisonniers

Notes

Ouverture du front sud et tête de pont alliée en Europe continentale

Seconde Guerre mondiale,
Campagne d'Italie

Batailles

Campagne de la Méditerranée

1940

1941

1942

1943

1944

1945

Mer Ligure



Campagne d'Italie

Invasion de la Sicile

Invasion de l'Italie

Ligne Gustave

Ligne gothique

Offensive du printemps 1945

Données clés
Coordonnées36° 53′ 00″ nord, 14° 26′ 00″ est

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L’opérationHusky oudébarquement en Sicile des troupes alliées (britanniques,américaines,françaises etcanadiennes) en est un épisode important de laSeconde Guerre mondiale, marquant l'ouverture d'un second front en Europe, réclamée depuis un certain temps parStaline à ses alliés occidentaux.

Le débarquement (le) est suivi de la conquête de la Sicile jusqu'au (prise de Messine), période durant laquelle un événement inattendu survient en Italie : lachute de Mussolini (le) et la mise en place du gouvernement dumaréchal Badoglio, qui entre très vite en contact avec lesAlliés.

Contexte

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La conquête de l'Afrique du Nord par les Alliés

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La victoire britannique en d’El Alamein des troupes dugénéralBernard Montgomery contre l’Afrikakorps du maréchalErwin Rommel suivie du débarquement anglo-américain enAfrique du Nord durant l'opérationTorch le représente le premier enrayement de la machine de guerre allemande, qui subit aussi un échec désastreux àStalingrad en.

Le, lacampagne de Tunisie est terminée : les Alliés sont maîtres de l’Afrique du Nord.

Le projet de débarquement en Sicile

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Leur premier objectif est à présent laSicile.

Ce choix se justifie principalement par deux arguments, outre la proximité par rapport à la Tunisie :

  • la réussite de l’opération donnerait le contrôle stratégique aux Alliés de la voie maritime est-ouest en Méditerranée ;
  • prendre pied en Sicile menacerait directement les forces de l'Axe et les obligerait à détourner une partie non négligeable de leurs forces vers le front italien au détriment du front de l’Est : la conséquence, simple à entrevoir, est que l’Armée rouge pourrait disposer de plus d’amplitude pour tenter de desserrer l’étau allemand.

Préparatifs

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La conférence de Casablanca (14-24 janvier 1943)

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À laconférence de Casablanca (), les Britanniques se montrent partisans d'une prolongation du combat en Méditerranée : la Sicile devait être conquise pour servir de tremplin à uneinvasion de l'Italie, afin de détourner les réserves allemandes des côtes atlantiques dans la perspective d'un futur débarquement et mettre à portée des forces de bombardement les champs pétrolifères de Roumanie et les zones industrielles allemandes du sud. Au contraire, les Américains voulaient se concentrer sur le futur débarquement sur les côtes de la Manche, tout en restant mobilisés contre le Japon.

Les Américains acceptent finalement la proposition britannique car ils craignent une défection de la Russie s'il n'y avait pas de débarquement en Europe occidentale au cours de l'année 1943. Il fut aussi décidé que l'on exigerait de l'Italie une reddition sans conditions.

Mais il n'y eut pas de plans établis pour la conquête. Les opérations en Sicile furent donc des opérations par défaut.[pas clair]

Les risques de l'opération

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La Sicile est un terrain difficile pour un assaillant : après l'étroite plaine côtière, le défenseur peut s'appuyer sur les collines et montagnes, traversées par des routes étroites, sinueuses, en mauvais état et en forte pente. Les nœuds routiers étaient dominés par des villages sur les hauteurs, propices aux embuscades. La roche friable était un véritable terrain de jeu pour les sapeurs allemands et italiens. Même dans la large plaine de Catane, la progression des blindés pouvait être ralentie par les canaux d'irrigation. Les Alliés bénéficiaient heureusement d'une maîtrise aéronavale totale : l'escadre italienne de Gênes et laRegia Aeronautica étaient trop mal en point, les flottilles côtières allemandes et laLuftflotte 2 ne valaient guère mieux. La Regia Aeronautica produisit cependant au cours de l'année 1942 quelques nouveaux appareils de qualité mais en nombre trop faible pour renverser l'équilibre : tel était le cas du bombardier-torpilleurSavoia-Marchetti SM.84 (variante du SM79), des chasseurs équipés de moteurs allemands Macchi C-202 « Folgore » et Reggiane RE-2001 « Falco », de l'hydravion Fiat RS-14 et du premier bombardier lourd italien Piaggio P-108 B.

Le premier « plan Husky »

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Il prévoyait un débarquement américain à Palerme et des Anglo-canadiens autour de Catane. Montgomery protesta : il craignait en effet une résistance aussi forte qu'en Afrique du nord et préférait une attaque concentrée au sud-est, qui parviendrait à neutraliser rapidement les aéroports siciliens situés principalement dans cette région. Le plan fut finalement établi ainsi : laVIIIe armée britannique débarquerait au nord et à l'ouest du cap Passero, laVIIe armée américaine du généralPatton plus à l'ouest dans le golfe de Gela, jusqu'au petit port de Licata. LaVIIIe armée devait se diriger vers Messine en suivant la côte, laVIIe armée devait traverser l'île jusqu'à Palerme.

L'opérationMincemeat (mai 1943)

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L'opérationMincemeat[1] est une opération d'intoxication : le, le corps d'un faux officier anglais, porteur de fausses lettres indiquant la Grèce[2] comme objectif du prochain débarquement, est découvert sur les côtes sud de l'Espagne. On y décrit une invasion prioritaire de la Sardaigne afin d'ouvrir la route de Gênes, une invasion conjointe de la Grèce et une opération de diversion sur la Sicile.

Cette information est transmise par la police espagnole aux services d'espionnage allemands qui mordent à l'appât. Ils déplacent des unités blindées et navales vers la Grèce.

Les forces en présence

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Article détaillé :Ordre de bataille des forces militaires Alliées et de l'Axe lors de l'Opération Husky.
Articles connexes :Opération Barclay,Opération Narcissus etOpération Ladbroke.

LaVIe armée italienne du généralGuzzoni, vétéran de l'Albanie rappelé de sa retraite pour défendre la Sicile, et dont le quartier-général était àEnna, était composée de troupes mal équipées (les divisions blindées italiennes étaient composées de charsR35 français de récupération et de CV3 italiens[3]) et peu entraînées : six divisions et deux brigades côtières (dont la206e division côtière autour ducap Passero, futures plages britanniques de débarquement, et la18e brigade côtière plus à l'ouest, sur les futures plages américaines), et quatre divisions de campagne. On trouvait à l'ouest le12e Corps avec les divisions de campagne « Aoste » et « Assietta » et à l'est le16e Corps avec les divisions de campagne « Livorno » (entreCaltagirone etCaltanissetta, la seule de véritable valeur) et « Napoli » (àVizzini, à l'ouest deSyracuse). Les forces allemandes comprennent deux divisions blindées reconstituées après la campagne d'Afrique du nord : la15e Panzergrenadier et la « division Hermann Göring ». L'objectif de l'Axe était de faire amortir le choc initial par les médiocres troupes côtières puis de faire intervenir les formations mobiles pour rejeter les Alliés à la mer. La répartition des forces blindées allemandes fit l'objet d'un débat entre Guzzoni etKesselring. Ce dernier craignait non seulement une opération au sud-est mais aussi un assaut contrePalerme. Finalement, ces troupes furent dispersées en quatre groupes : le gros de la15e Panzergrenadier au sud-ouest de Palerme, un détachement de la15e [groupe Neapel] àCaltanissetta dans la zone centrale, les deux tiers de ladivision Hermann Göring à Caltigirone au sud-est, et un détachement de chaque division près de Catane [groupe Schmalz].

Transfert entre un DUKW et la barge de débarquement USS LCI(L)-196, sur une plage près deScoglitti, juillet 1943

Le principal objectif duXVe Groupe d'armées dugénéral Alexander était la prise deMessine, pour empêcher l'arrivée de renforts ou l'évacuation des troupes par le détroit, ainsi que les autres grands ports deCatane,Palerme etSyracuse. Cependant, tous ces ports n'étaient pas couverts par le parapluie aérien des bases de Malte, Gozo et d'Afrique du nord. Lesexpériences de Dieppe et d'Oran (au cours de l'opération Torch) démontraient l'extrême difficulté à attaquer un port de front, bien défendu par les mines sous-marines, l'artillerie lourde côtière, les ouvrages anti-chars et de solides fortifications : il valait mieux débarquer sur les plages, s'en dégager le plus vite possible et prendre le port à revers afin de disposer d'une base de ravitaillement convenable. C'est au cours du débarquement de Sicile que fut cependant expérimenté le transit massif de matériel par les plages grâce auDUKW, une sorte de camion amphibie. Les troupes bénéficièrent du soutien de l'artillerie navale des cuirassés britanniquesHMS Nelson,HMS Rodney,HMS Warspite etHMS Valiant.

Du point de vue du commandement, le débarquement en Sicile était considéré comme une opération hasardeuse et risquée en raison de deux paramètres majeurs :

  • Le comportement de la mer combiné au fait que de multiples plages se trouvaient inaccessibles en raison des nombreuxhauts-fonds qui rendaient tout débarquement amphibie très complexe.
  • Les défenses de l’Axe profitaient intelligemment du relief montagneux et très accidenté : entrer à l’intérieur des terres s’annonçait donc plutôt périlleux.

De ce fait, les Alliés s'attendent à rencontrer une forte résistance. En effet, l'île est défendue par laVIe Armée italienne du généralAlfredo Guzzoni, qui compte plus de 200 000 hommes, et par deux divisions allemandes motorisées, les15e et90ePanzerdivisions de grenadiers commandées par le généralHans Hube.Le plan allié, sous le commandement du général d’arméeHarold Alexander se décompose en trois principaux mouvements :

Pour permettre d'appuyer les deux forces de débarquement, deux groupes navals sont mis sur pied :

  • LaEastern Naval Task Force britannique comprenant795 bâtiments et715 embarcations de débarquement.
  • LaWestern Naval Task Force américaine comprenant580 bâtiments et 1 124 embarcations de débarquement.

Selon les plans initiaux, aucune participationfrançaise n'était prévue. Cependant, à la demande dugénéral Patton, le4e Tabor marocain lui est adjoint, il opérera sous son commandement comme unité dereconnaissance, souvent de nuit[4],[5].

Au total, les troupes impliquées par le débarquement de Sicile (160 000 hommes) seront supérieures en nombre à celles du premier jour dudébarquement de Normandie en1944 (150 000 hommes).

Déroulement de l'opération

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La logistique du débarquement allié en Sicile est d'une complexité inouïe : les troupes américaines ont leurs bases de départ en Afrique du Nord et même aux États-Unis, les troupes britanniques, enTunisie et enÉgypte, et la1re Division canadienne, auRoyaume-Uni.

L'assaut aérien

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Des troupes britanniques aéroportées attendent de monter dans un planeurWACO CG4A avant l'assaut

Deux assauts américains (à partir de la base aérienne deKairouan en Tunisie) et deux assauts britanniques partroupes aéroportées ont été menés juste après minuit dans la nuit du 9 au 10 juillet, dans le cadre de l'invasion. Lesparachutistes américains se composaient en grande partie du505th Parachute Infantry Regiment du colonelJames M. Gavin puis du504th Parachute Infantry Regiment, ainsi que du456th Parachute Field Artillery Battalion, Compagnie 'B' du307th Airborne Engineer Battalion et autres unités de soutien de la82nd Airborne Division US, faisant leur premier largage de combat. Les débarquements britanniques ont été précédés par les pathfinders de la21st Independent Parachute Company, qui devaient marquer les zones d'atterrissage pour les troupes qui avaient l'intention de s'emparer duPonte Grande, le pont sur la rivière Anape juste au sud de Syracuse, et le garder jusqu'à ce que la5e division d'infanterie britannique arrive des plages deCassibile, quelque 7 km au sud[6]. Les planeurs d'infanterie de la1re division aéroportée britannique de la1st Airlanding Brigade, commandée par le brigadier Philip Hugh Whitby Hicks, devaient s'emparer des zones d'atterrissage à l'intérieur des terres[7]. Des vents forts allant jusqu'à45 km/h[8] ont soufflé - poussant les avions hors de leur but et la force américaine fut largement dispersée sur le sud-est de la Sicile entre Gela et Syracuse. Le 14 juillet, environ les deux tiers du 505th avaient réussi à se concentrer et la moitié des parachutistes américains n'avaient pas atteint leurs points de ralliement[9]

La météo exécrable perturbe en premier lieu les troupes aéroportées : le vent, combiné à la DCA ennemie, provoque de grosses difficultés de navigation pour les avions de transport et de remorquage qui peinent à atteindre leurs cibles.Les 3 400 parachutistes de la82e airborne se retrouvent dispersés en petits groupes, autour d’une zone de80 kilomètres de diamètre.

Même constat d'échec pour les planeurs britanniques dont 70 (sur les 144Waco et 6Horsa) de départ s'écrasent, balayés par le vent ou touchés par la DCA (47 d’entre eux échouent en mer et plus de200 hommes se noient), avec seulement 12 planeurs atterrissant effectivement sur leur cible. Parmi ceux qui ont amerri se trouvait le général de divisionGeorge F. Hopkinson, commandant de la1re division aéroportée britannique, qui, après plusieurs heures passées à agripper une épave, a finalement été secouru par le navire de débarquement HMS Keren. Les troupes aéroportées dispersées attaquent les patrouilles et créent la confusion partout où cela est possible. Un peloton du2e bataillon duSouth Staffordshire Regiment, commandé par le lieutenant Louis Withers, membre de la1re brigade d'atterrissage britannique, a atterri sur la cible, capturé lePonte Grande et repoussé les contre-attaques. Des parachutistes supplémentaires se sont ralliés au bruit des tirs et à 8 h 30,89 hommes tenaient le pont. À 11h30, un bataillon du75e régiment d'infanterie italien (colonel Francesco Ronco) de la54e division d'infanterie Napoli est arrivé avec de l'artillerie. La force britannique a tenu jusqu'à environ 15h30, quand, à court de munitions et désormais réduite à18 hommes, elle a été forcée de se rendre,45 minutes avant que les principaux éléments de la5e division britannique n'arrivent du sud.

Malgré ces mésaventures, le débarquement généralisé des troupes aéroportées, tant américaines que britanniques, a eu un effet positif car de petites unités isolées, agissant à leur initiative, ont attaqué des points vitaux et ont créé la confusion : les informations sur la présence et les mouvements des troupes alliées semblent contradictoires et complexes à décrypter par les Italiens. Les hommes du colonelJames Gavin réussissent, dans l’ensemble, à se rendre maîtres des points vitaux identifiés par le haut commandement.

Les débarquements

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LesAlliés ont réuni des forces et des moyens considérables : 160 000 hommes, une couverture aérienne de 4 000 avions, 3 200 navires, des barges de débarquement d'un type nouveau qui permettent d'amener hommes et matériel directement sur les plages deLicata, Mollarella et Poliscia - ce qui présente l'avantage de ne pas avoir à s'emparer initialement de ports toujours puissamment défendus[10].

Les hommes qui débarquent le premier jour sont pour moitié américains, sous le commandement du généralPatton, pour l'autre moitié, britanniques et canadiens, sous le commandement du généralMontgomery. L'opération est dirigée par le général britanniqueAlexander, adjoint d'Eisenhower. Les forces canadiennes, composées de la1re Division d'infanterie canadienne et de la1re Brigade blindée canadienne, ainsi que des forces américaines (le deuxième corps d'armée américain dirigé par le généralOmar Bradley) sont rattachées à la8e Armée britannique. Elles sont commandées par le généralMontgomery.

Soldats britanniques lors du débarquement en Sicile, 10 juillet 1943

Le10 juillet : retardée d'une heure par une tempête, qui renforce l'effet de surprise, la flotte alliée commandée de Malte par l'amiral Cunningham débarque les troupes aux endroits prévus. Le30e Corps (généralLeese) de laVIIIe armée débarque des deux côtés de la péninsule dePachino et la51e division desHighlanders prend la ville du même nom. La1re division canadienne s'empare de l'aéroport avec le soutien des40e et41eRoyal Marines Commandos. La231e Brigade (originaire de Malte, où elle avait vécu tout le siège) effectua la jonction avec le13e Corps (général Dempsey). Ce dernier avait débarqué sur les plages du golfe deNoto : il s'empara deNoto etAvola malgré l'artillerie ennemie grâce à la50e division et deCassibile grâce à l'assaut combiné du commandono 3 et de la5e division. Les troupes anglaises occupèrent les hauteurs qui dominent la route côtière et la voie ferrée en direction deSyracuse. La5e division fit jonction avec les parachutistes qui avaient atterri en planeurs la nuit précédente et avaient défendu le viaduc dePonte Grande, puis atteignitSyracuse à la tombée de la nuit.

Du côté américain, une autre opération aéroportée consista à parachuter le505e régiment (colonel Gavin) de la82e airborne (général Ridgway) sur les hauteurs des plages deGela (croisement routier dePiano Lupo, aérodrome dePonte Olivo, pont sur leDirillo). Mais ce fut un échec : l'inexpérience des pilotes en ce qui concerne le largage de nuit, le brouillard, les incendies allumés par les raids aériens précédents, le bombardement de la flotte alliée qui prit les transports pour des Allemands dispersèrent lessticks dans tout le sud-est de la Sicile. Seul le2e bataillon atterrit à peu près au complet à 40 km de son objectif : il s'employa à museler les défenses côtières près deSanta Croce Camerina. Le pont Dirillo fut enlevé par une partie du3e bataillon.200 hommes tenaient les hauteurs de Piano Lupo. Le reste des paras essaya d'apporter le plus de confusion possible chez l'ennemi.

Char Tigre allemand détruit à Biscari le 14 juillet 1943

Les Américains de Patton débarquent sur la côte sud-ouest de la Sicile, les Britanniques sur la côte sud-est, près deSyracuse. Les Canadiens, au centre du dispositif, débarquent dans la presqu'île dePachino sur huit kilomètres de plage avec pour mission de s'emparer de l'aérodrome voisin ; la45e division américaine du généralTroy Middleton débarquée àScoglitti, entre le fleuve Dirillo et le secteur de laVIIIe armée, a pour consigne de prendre les deux aérodromes deComiso (ce qui est fait le jour même) et deBiscari (pris3 jours plus tard) puis de rallier les Canadiens versRaguse. Au centre, la1re division (Allan) devait attaquer le port de Gela et ses plages orientales, relever les paras à Piano Lupo, prendre les aérodromes de Gela-Farello et Ponte Olivo, occuperNiscemi. À gauche, la3e division (Truscott) renforcée par unCombat command de la2e DB, ne faisait pas partie du2e Corps (Bradley), contrairement aux deux autres divisions, et devait occuperLicata, son petit port et son aérodrome pour protéger le flanc de l'attaque. À terme, les Américains devaient rejoindre une ligne jauneGrammichele-Palma di Montechiaro parCaltagirone,Mazzarino etCampobello. Au départ, tout se déroula comme prévu, malgré la présence de bunkers, de nids de mitrailleuses et d'une batterie de défense côtière, ils ne rencontrent tout d'abord que peu de résistance. Les soldats italiens s'enfuient à leur approche ou sont faits prisonniers. La3e DIUS prit Licarna avec le soutien actif de la flotte, la1re DIUS s'empara de Gela grâce à laForce X (mélange de rangers et sapeurs d'assaut commandé par le colonel Darby : elle ne put cependant éviter le sabotage de la jetée) et établit le contact avec les paras de Piano Lupo, la45e division, dirigée par le général Middleton, rejoignit le pont Dirillo. Mais dans le cours de la journée cela se gâta du côté du Gela : une contre-attaque italienne dès9 heures (groupe mobile E depuisNiscemi et bataillon de la Division Livorno au nord-ouest de la ville) fut repoussée avec l'aide de la flotte par les Rangers et les Paras de Piano Lupo. L'après-midi, ladivision Hermann Göring (généralConrath), quoique retardée par le harcèlement des paras de Gavin, prit le relais en deux colonnes parties deNiscemi etBuscari. Si un bataillon fut délogé et dut être remplacé, l'assaut échoua car les panzers manœuvraient mal sur les oliveraies en terrasse. Mais la1re division se trouvait dépourvue de chars à cause du mauvais état des plages et des bombardements ennemis. Du côté de la3e division, Truscott put au contraire vite débarquer ses chars. Du côté de la45e division, on occupait une bande de terre de 12 km de profondeur avecVittoria etSanta Croce Camerina.

Une très bonne surprise pour les alliés fut la relative faiblesse de laLuftwaffe malgré la disponibilité de800 appareils et pilotes expérimentés. Cependant, malgré une supériorité aérienne, les appareils alliés sont difficilement intervenus sur les plages alliées. Le commandement maritime allié ne souhaitait pas, durant les premiers jours, faire décoller les avions des porte-avions alliés. Ces derniers étaient destinés à couler la flotte italienne en Italie si cette dernière sortait de ses ports. De ce fait, les avions alliés qui assuraient la sécurité aérienne décollaient de Malte voire de Tunisie et à la limite de leur rayon d'action. Par conséquent, plusieurs attaques aériennes allemandes se sont déroulées sur les plages et la flotte américaines (le destroyer américainUSS Maddox est coulé le à5 heures)[11]. Toutefois, les attaques allemandes n'ont pas empêché l'avancée alliée.

Progression des Alliés dans l'île

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Article connexe :Bataille de Gela.
Le général Patton en discussion avec le Lt-colonel Bernard près de Brolo
Un char Sherman Britannique près de Catane, le 4 août 1943

Le plan du généralAlexander était d'établir d'abord ses forces sur une ligne entreLicata à l'ouest etCatane à l'est avant de se lancer dans des opérations d'invasion du reste de l'île. La clé était de capturer des ports et des aérodromes pour faciliter la constitution de ses forces. La tâche de lahuitième armée britannique du généralMontgomery était donc de capturer le port dePachino sur leCap Passero et celui deSyracuse avant de se diriger vers le nord pour prendre les ports d'Augusta et de Catane. Leurs objectifs comprenaient également les terrains d'atterrissage autour de Gerbini, dans la plaine de Catane. Les objectifs de laSeptième armée US du Lieutenant-généralPatton comprenait la capture du port de Licata et des aérodromes de Ponte Olivo, Biscari et Comiso pour empêcher les réserves ennemies de se déplacer vers l'est contre le flanc gauche de la Huitième Armée[12].

Selon les plans de l'Axe, leKampfgruppe Schmalz duGeneralleutnant Wilhelm Schmalz, en collaboration avec la54e division d'infanterieNapoli (Major-General Giulio Cesare Gotti- Porcinari), devait contre-attaquer le débarquement allié sur la côte d'Augusta-Syracuse. Le 10 juillet, le colonel Schmalz n'avait pu contacter la division italienne et s'était dirigé seul vers Syracuse. À l'insu de Schmalz, un bataillon de 18 charsRenault R35 (commandé par le lieutenant-colonel Massimo D'Andretta) et d'infanterie de soutien de la divisionNapoli[13], a percé les positions avancées détenues par le2e Bataillon,Wiltshire Regiment, une partie de la13e Brigade du Major-General Horatio Berney-Ficklin de la British5th Division, et n'ont été arrêtés que par des tirs antichars et d'artillerie dans les banlieues Priolo et Florida de Syracuse[14],[15].Les Américains, doivent réagir à une sérieuse contre-offensive allemande de la puissantedivision blindée Hermann Goering contre leur tête de pont de Gela.

Le11 juillet :Conrath, sur ordre deKesselring et de concert avec la Division Livorno (général Chirieleison) plus à l'ouest, réitéra sa tentative de la veille avec trois colonnes de ses panzers à partir de l'aérodrome de Ponte Olivo,Niscemi etBiscari, soutenue par l'aviation. Les Américains réussirent à tenir et le colonel Gavin, chef des paras, prit même à revers la contre-attaque de la colonne de Biscari sur le pont Dirillo. Conrath, à la tête de la colonne deNiscemi, atteignit la route côtière mais fut littéralement cueilli par les canons et chars qui venaient tout juste d'être débarqués pour la première fois sur la plage par lesDUKW. La Division Livorno se fait tailler en pièces devant les Rangers du capitaine Lyle par les artilleries navale et de campagne. Seul véritable coup dur : un lâcher de paras sur Gela est décimé dans un barrage d'artillerie établi par la flotte alliée. LaVIIIe Armée tient son front dePalazzolo, pris par la23e Brigade blindée, à la mer en passant parGiarratana etModica dans le secteur canadien. Dans le secteur du13e Corps, la5e Division ne s'arrêta pas àSyracuse et prit la route d'Augusta ; des éléments avancés du groupe Schmalz les stoppèrent àPriolo. La division Napoli avait par contre été rejetée par les Anglais à l'ouest deSyracuse.

Les Britanniques progressent rapidement le long de la côte, versCatane en direction deMessine. Les 90 000 Allemands qui occupent la partie ouest de l'île, menacés d'encerclement, se replient méthodiquement vers le carrefour stratégique routier d'Enna. Leur tactique consiste à établir une série de points d'appui de retardement afin d'évacuer vers la péninsule italienne le maximum de leurs hommes et de leur matériel, avant que le piège ne se referme sur eux. Montgomery lance les1re et2e Brigades canadiennes vers le centre de l'île dans une opération coup-de-poing pour les prendre de vitesse et leur couper la route.

Le12 juillet : les Canadiens et les Américains se rejoignent àRaguse. Les Américains ont partout atteint la ligne jaune et l'ont même dépassée àCanicatti. La45e division a débordéComiso pour occuperBiscari etChiaramonte Gulfi. Les panzers allemands tentent un dernier baroud sur Piano Lupo avant de se retirer sur Catane.Montgomery décide de faire avancer laVIIIe armée selon deux axes : le15e Corps près de la côte surCatane et le30e Corps surCaltagirone,Leonforte et Enna par la route 124. Lesse dut donc retenir les Canadiens à Giaratana et donna pour objectifVizzini,Grammichele et Caltagirone pour la51e division et la231e brigade.

Le terrain très accidenté de la Sicile que les Allemands savent parfaitement utiliser oblige, au prix d'efforts inouïs et de lourdes pertes, à s'emparer de villes et de villages escarpés puissamment fortifiés. Les ponts sont détruits, les routes minées, truffées de pièges, maintenues sous le feu des mitrailleuses, des mortiers et des canons allemands. Dans ces conditions, les unités mécanisées voient leurs moyens d'intervention fortement réduits et l'infanterie canadienne doit livrer l'assaut à travers ravins, rochers et montagnes. Les Canadiens progressent grâce à une succession de coups de main que les Allemands qualifient d'« Indianer Krieg », une guerre à l'indienne, dans laquelle l'infanterie canadienne se révèle particulièrement efficace.

Le13 juillet : entrée de la5e division britannique dansAugusta malgré les combats retardateurs du Kampfgruppe Schmalz. Plus à l'ouest, la50e division atteintLentini. Mais dans la nuit, ce même groupe (renforcé par deux bataillons de la1re Division de Parachutistes stationnée àAvignon) reprit une partie d'Augusta. Il se retira ensuite au sud de Lentini pour rallier de nouveaux renforts parachutistes.

Comme on pouvait s'y attendre, Américains et Britanniques se rencontrent au sud deVizzini :Alexander décide de donner la route aux Anglais, malgré la fureur d'Omar Bradley. Avançant dePalazzolo vers Vizzini, la23e Brigade blindée britannique dut affronter les restes desdivisions Hermann-Göring et Napoli.

Le14 juillet : prise de Vizzini etFrancofonte par la51e division britannique. Comme les blindés de la23e brigade et les Highlanders de la51e division ont souffert, Leese ordonne aux Canadiens de quitterGiarratana etRaguse et de dépasser les unités épuisées pour activer l'arrivée versEnna. Pendant ce temps, les Américains pivotent vers l'ouest sur une lignePalma di Montechiaro-Canicatti-Caltanissetta : les1re et41e divisions, à gauche, attaquent les hauteurs entreCaltanissetta et Enna. Patton constitue pour la conquête de l'ouest de l'île un « corps provisoire » (82e airborne et3e division) commandé par legénéral Keyes.

À laVIIIe armée, offensive contre les positions de Schmalz dans le secteur deLentini. Dans la nuit, un commando et une brigade parachutiste s'emparèrent de deux ponts sur le Malati, près deLentini, et sur leSimeto, àPrimosole : mais cette dernière opération échoua de nouveau à cause d'une erreur de laDCA alliée et des batteries côtières ennemies. Néanmoins, une brigade de la50e DI dite brigade Durham releva ce qui restait des paras sur les hauteurs en face de Primosole. Schmalz se retire du Malati sur laGornalunga.

le15 juillet : Schmalz est décidé à tenir sa ligne sur le Simeto avec ses parachutistes. Arrivée des Canadiens devantGrammichele, d'où ils doivent déloger l'arrière-garde de ladivision Hermann-Göring, etPiazza Armerina (2e Brigade), défendue par un bataillon de la15e Panzergrenadier.

Le16 juillet : un assaut de la brigade Durham parvient à établir une tête de pont avec le pont sur le Simeto. Un bataillon de Rangers prendPorto Empedocle et la3e division s'empare d'Agrigente sans opposition. Alexander laisse alors « Georgie tenter le coup » d'un assaut rapide de la2e DB surPalerme. De son côté, les1re et45e DIUS reprirent leur marche : la1re DI affronta le groupe "Ens" de la15e Panzergrenadier qui se repliait versEnna. Du côté canadien, on occupeCaltagirone.

Le17 juillet : les paras allemands se retirent du Simeto.

Le18 juillet : assaut vers le nord (Catane) de la50e DI britannique, qui se heurte à la défense combinée du groupe Schmalz, des parachutistes et de ladivision Hermann-Göring. la45e DIUS entre dansCaltanissetta et coupe la route 121 qui reliePalerme à Enna. Chute deValguarnera, défendue encore par des Panzergrenadiere devant la2e Brigade canadienne. La division canadienne put dépasser Enna et se diriger versLeonforte etAgira. Les1re et2e Brigades avancent vers leur objectif commun, la ville d'Agira.

19 juillet : nouvel échec d'un assaut de la5e DI britannique qui, après de durs combats sur la Gornalunga, réussit à établir une tête de pont mais ne peut progresser. Conscient de la supériorité allemande dans ce secteur côtier et des contreforts de l'Etna,Montgomery, pour éviter de coûteux assauts, décide alors un « crochet à gauche » : contourner l'Etna pour déboucher sur les arrières des Allemands. Pour cela, il fit venir d'Afrique une division fraîche, la78e DI et ordonna aux Canadiens de prendre Leonforte puis de se porter versAdrano par Agira etRegalbuto. Il transfère la51e division sur la gauche du13e Corps afin d'attaquerGerbini etPaterno. La231e Brigade comble la brèche entre les Canadiens et la51e Division : dès le 19, elle prendRaddusa, traverse le Dittaino, arrive tout près d'Agira en attendant le secours des Canadiens plus à l'ouest. Ces derniers quittent Valguarnera pour remonter sur Catane par la route montagneuse 121 : la2e Brigade marcha sur Leonforte tandis que la1re Brigade se dirige versAssoro, sur l'autre versant de la chaîne montagneuse.

Le Corps provisoire se met en route vers Palerme.

Carte des mouvements alliés en Sicile

Le20 juillet : prise d'Enna par le2e Corps US.

Le21 juillet : les Highlanders, qui avaient conquis l'aérodrome deGerbini, en sont délogés par une contre-attaque allemande. L'ennemi reçoit des renforts : éléments de la1re Division de Parachutistes qui n'étaient pas encore arrivés,29e Panzergrenadier.

Le22 juillet : chute d'Assoro. Les hommes duHasting and Prince Edward Regiment durent escalader la falaise pour parvenir à déloger l'ennemi de ce village escarpé. Tout près, la2e Brigade canadienne s'empare deLeonforte. Entrée dansPalerme du Corps provisoire.

Le23 juillet : le Corps provisoire occupeTrapani etMarsala. Le2e Corps US atteint la mer àTermini Imerese. Patton lance alors le2e Corps, renforcé des3e et9e DIUS (cette dernière tout juste débarquée) surMessine par deux routes : la corniche à flanc de falaise que l'on appelait route côtière et la route 120Petralia-Randazzo.

Le24 juillet, leRoyal Regiment of Canada et le régiment de chars de Trois-Rivières se lancent à l'assaut du village escarpé deNissoria qui défend l'entrée d'Agira. Ils sont durement repoussés et ce n'est qu'à la suite d'un barrage d'artillerie intense que les positions allemandes sont neutralisées par l'infanterie des régiments Princess Patricia, Seaforth Highlanders et Edmonton.

Le26 juillet, les Canadiens s'attaquent àAgira en compagnie de la231e Brigade. Cette dernière prolongea vers l'est mais est arrêtée à 1 500 mètres avantRegalbuto. Ils entrent dans la ville le28 septembre, après trois jours de violents combats au cours desquels ils ont dû conquérir une à une les hauteurs qui dominent la ville.

Le28 juillet : après trois jours de siège, chute deNicosia devant le2e Corps US.

Le30 juillet : Une brigade de Canadiens et la78e DI prennent d'assautCatenanuova, en prélude à la grande offensive de laVIIIe armée.

Le31 juillet :San Stefano tombe également devant les Américains.

Le1er août : Monty lance son offensive à la gauche du30e Corps (renforcé par la78e DI) contre l'Etna. ÀTroina, les Américains des1re et9e DI, soutenues par le4etabor marocain, sont aux prises avec l'ennemi.

Char Sherman Mk. III britannique du "3rd County of London Yeomanry" dans le village deBelpasso près de Catane, août 1943

Le3 août : prise deRegalbuto par deux brigades canadiennes et deCenturipe par la troisième brigade (après deux jours de combat), venue deCatenanuova.

Le6 août : prise deTroina par le1er DIUS. Prise deBiancavilla par les Highlanders.

Le7 août, le Royal22e Régiment et les Canadiens foncent surAdrano, au pied sud-ouest de l'Etna, et pénètrent dans ses faubourgs pour constater que les Allemands viennent d'abandonner la ville.

Le8 août : les défenseurs allemands de la côte deSan Fratello, qui descendait jusqu'à la mer àSant'Agata di Militello, cèdent après six jours de combats de retardement devant la3e DIUS, qui dut tourner la position en effectuant un débarquement sur l'arrière de l'ennemi. Les Anglo-Canadiens sont àBronte.

Le12 août : nouveau débarquement américain de contournement pour la3e DIUS pour faire sauter le verrou ducap d'Orlando.

Le13 août : évacuation deRandazzo par les Allemands car leur flanc est menacé par la78e DIUS qui progresse toujours le long du versant ouest de l'Etna. Les Allemands se replient en bon ordre de part et d'autre du volcan.

Le14 août : les Highlanders sont àLinguaglossa.

15 août : prise deCatane par la50e DI et dePaterno par la5e DI.

Après quatre semaines de combats impitoyables, toujours à la pointe du combat, les Canadiens sont mis en réserve afin de préparer leur débarquement dans la péninsule italienne. Ils n'entrent donc pas en vainqueurs dans Messine, qu'Américains et Britanniques prennent le. 200 000 Italiens ont été faits prisonniers, mais le gros des troupes allemandes a réussi à passer en Italie et a échappé au piège. En effet, du 10 au, plus de 100 000 soldats italo-allemands, de nombreux véhicules et des milliers de tonnes de matériel de guerre furent évacués deSicile vers laCalabre lors de l'opérationLehrgang[16].

Outre les combats, les soldats doivent affronter la chaleur intense, les insectes (phlébotomes) et les maladies (dengue,brucellose, diarrhées,maladies vénériennes...). Lamalaria fait 10 000 morts parmi la7e armée, un peu moins de 12 000 dans la8e[17].

Bilan de la campagne

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Le rôle de la météo

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À l’instar du débarquement en Normandie, la météo aura joué un rôle majeur : bien que toutes les troupes stationnées en Sicile aient reçu un message d'alerte, les Italiens présents sur les côtes n'ont pas voulu croire qu'un débarquement aurait lieu par un temps aussi mauvais.

Le rôle de la Mafia

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Lamafia sicilienne joue un rôle non négligeable : elle aurait été acquise aux Américains par les bons offices du parrainLucky Luciano en échange, dit-on, d'un allègement de sa détention. Ses services auraient inclus des contacts avec le parrainCalogero Vizzini. Le SicilienMichele Pantaleone, qui était présent àVillalba le jour où Vizzini aurait été approché par les Américains, est l'un des témoins les plus importants de cette version, cependant mise en doute par de nombreux historiens[18]. Grâce à ces « alliés », des renseignements précieux furent obtenus et même des coups de force ponctuels contre des points stratégiques.

Un succès incomplet sur le plan stratégique

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La campagne de Sicile n'est qu'un demi-succès. Certes, le commandement allié a réussi à occuper totalement l'île. Mais les Allemands ont réussi à mener de bons combats d'arrière-garde et à évacuer en bon ordre leurs troupes. Alors que le plan initial prévoyait l'arrivée rapide de laVIIIe armée sur Messine pour contrer cette évacuation et isoler les Allemands dans le nord-ouest, ce furent les Américains débarqués plus à l'ouest qui précédèrent les Britanniques. Le soutien de l'artillerie navale a été précieux pour les troupes débarquées et les Alliés ont réussi une opération amphibie de grande ampleur. Par contre, les largages de parachutistes ont subi plusieurs fois le feu des canons de l'artillerie alliée, à cause d'un manque de coordination. Si l'on excepte les Divisions Napoli et Livorno, les Italiens n'ont pas beaucoup résisté.

Les Italiens évacuent 62 182 hommes, 41 canons et 227 véhicules, les Allemands quelque 52 000 soldats (dont 4 444 blessés), 14 105 véhicules, 47 chars, 94 canons, 1 100 tonnes de munitions et environ 20 700 tonnes de matériel et de provisions[19].

Bilan des pertes

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LaSeptième armée américaine a perdu 8 781 hommes (2 237 tués ou disparus, 5 946 blessés et 598 capturés), tandis que laHuitième armée britannique a subi 11 843 pertes (2 062 tués ou disparus, 7 137 blessés et 2 644 capturés). La marine américaine a perdu546 tués ou disparus et484 blessés et la Royal Navy a perdu314 tués ou disparus,411 blessés et quatre capturés. L'USAAF fait état de28 tués,88 disparus et41 blessés[20]. Les Forces canadiennes ont subi 2 310 pertes, dont562 tués, 1 664 blessés et 84 capturés[21].

Les forces allemandes ont perdu 4 325 hommes tués, 4 583 disparus, 5 532 capturés et 13 500 blessés, soit un total de 27 940 victimes[20]. Selon la branche historique de l'armée italienne, les pertes militaires italiennes étaient de 4 678 tués, 36 072 disparus, 32 500 blessés et 116 681 capturés[22]. Une grande partie des disparus ont été présumés avoir été tués et enterrés sur le champ de bataille ou dans des lieux inconnus, tandis qu'une autre partie comprenait vraisemblablement des soldats recrutés localement qui ont déserté et sont retournés chez eux. En 2007, Samuel Mitcham et Friedrich von Stauffenberg ont estimé le nombre total de victimes italiennes à 147 000. Une étude canadienne antérieure sur l'invasion alliée estimait le nombre total d'Italiens et d'Allemands faits prisonniers en Sicile à environ 100 000[21].

La question des crimes de guerre alliés

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Immédiatement après le débarquement en Sicile, des meurtres de civils par les troupes américaines ont été signalés. Il s'agit notamment du massacre de Vittoria, où 12 Italiens sont morts (dont Giuseppe Mangano,podestat d'Acate, et son fils de dix-sept ans Valerio, qui a été tué d'un coup de baïonnette au visage), à Piano Stella, Agrigente, où un groupe de paysans a été assassiné et lemassacre de Canicattì, au cours duquel au moins huit civils, dont une fillette de onze ans, ont été tués[23],[24].

Après la prise de l'aérodrome deBiscari le 14 juillet, des soldats américains de la180e équipe de combat régimentaire de la45e division ont assassiné 74 prisonniers de guerre italiens et deux allemands lors de deuxmassacres à l'aérodrome de Biscari le 14 juillet 1943. Le sergent Horace T. West et le capitaine John T. Compton ont été accusés de crime de guerre. West a été reconnu coupable et condamné à la prison à vie et déchu de son grade, mais a été remis en service actif en novembre 1944 en tant que soldat et honorablement libéré à la fin de son service. Compton a été accusé d'avoir tué 40 prisonniers sous sa responsabilité mais a été acquitté et transféré dans un autre régiment, où il est mort en novembre 1943 dans les combats en Italie[25].

Diverses sources, dont laSpecial Investigation Branch ainsi que des témoignages de journalistes belges, ont déclaré que le viol et le harcèlement sexuel par les troupes britanniques se produisaient fréquemment après l'invasion de la Sicile en 1943[26]. Selon Mitcham et von Stauffenberg, leLoyal Edmonton Regiment a également assassiné des prisonniers de guerre allemands lors de l'invasion de la Sicile[27].

Dans la culture

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Notes et références

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  1. John Julius Norwich,Histoire de la Sicile : de l'Antiquité à Cosa Nostra, Tallandier,(ISBN 979-10-210-2876-0),p. 432
  2. Autres sources : la Sardaigne et la Grèce.
  3. (en) MOLONY F.C.,The Mediterranean and Middle East, Volume V, the Campaign in Sicily 1943 and the campaign in Italy 3rd September 1943 to 31st March 1944, Londres, H.S.M.O.,.
  4. Lieutenant-colonel Jouin. Le 4e Tabor marocain en Sicile, juillet-aout 1943. Revue historique de l'Armée 1962 n°2.
  5. Colonel Le Goyet. La participation française à la campagne d’Italie. Revue historique des Armées 1969 ; 25 (1) : 90-121.
  6. Molony, page 83
  7. Hoyt 2007,p. 12
  8. Hoyt 2007,p. 21.
  9. Molonyet al. 2004,p. 81-82.
  10. (en) Samuel Eliot Morison,Sicily : Salerno - Anzio : January 1943 - June 1944,University of Illinois Press,, 472 p.(ISBN 978-0-252-07039-6 et0-252-07039-9,lire en ligne).
  11. École Normale, Bouzarea, 31st July 43, by Gerald Cu. Butler, Lieutenant Commander. Royaume-Uni, Kew Gardens, National Archives,Operation Husky : reports, ADM 199 / 947.
  12. Molonyet al. 2004,p. 77
  13. Le6e bataillon, cependant, était contre-attaqué par la division italienne Napoli, d'abord avec des chars, puis avec de l'infanterie. Les chars - environ cinq en tout ont fait chemin sur la route de Palazzola alors que le bataillon avançait : quatre ont été mis KO mais un a atteint Florida, tirant sur la jeep du colonel Watson et blessant le médecin militaire sur le chemin... L'attaque d'infanterie a été lancée après que le bataillon eut emménagé dans ses nouvelles positions et qu'il fut arrêté par des tirs d'artillerie. Le DLI en guerre : l'histoire de l'infanterie légère de Durham 1939-1945, David Rissik,p. 123, Andrews UK Limited, 2012
  14. Ian Blackwell.La bataille pour la Sicile : Tremplin vers la victoire. Pen & Sword Military, 24 juillet 2008.p. 116
  15. Étang,p. 117
  16. « Lehrgang | Operations & Codenames of WWII », surcodenames.info(consulté le).
  17. John Julius Norwich,Histoire de la Sicile : de l'Antiquité à Cosa Nostra, Tallandier,(ISBN 979-10-210-2876-0),p. 436.
  18. John Dickie,Cosa Nostra : La mafia sicilienne de 1860 à nos jours,vol. VI,Perrin,coll. « Tempus »,, 266-267 et suivantes(ISBN 978-2-262-02727-8 et2-262-02727-7).
  19. (en) Samuel W. Mitcham,Rommel's Desert Commanders: The Men Who Served the Desert Fox, North Africa, 1941–1942,p. 80, Greenwood Publishing Group, 2007
  20. a etb(en) Samuel W. Mitcham, Jr., Friedrich Von Stauffenberg,The Battle of Sicily: How the Allies Lost Their Chance for Total Victory,p. 305, Stackpole Books, 2007
  21. a etbA. B. Hodgetts, J. D. Burns,Decisive Decades: A History of the Twentieth Century for Canadians,p. 354, T. Nelson & Sons (Canada), 1973
  22. (it) Alberto Santoni,Le Operazioni in Sicilia e in Calabria (Luglio-Settembre 1943),p. 401, Stato maggiore dell'Esercito, Ufficio storico, 1989
  23. (it) Giovanni Bartolone,Le altre stragi: Le stragi alleate e tedesche nella Sicilia del 1943-1944
  24. (en) Ezio Costanzo, George Lawrence,The Mafia and the Allies: Sicily 1943 and the Return of the Mafia, Enigma, 2007,p. 119
  25. (it) Giovanni Bartolone, Le altre stragi: le stragi alleate e tedesche nella Sicilia del 1943–1944,p. 44, 2005
  26. (en) Emsley, Clive,Soldier, Sailor, Beggarman, Thief: Crime and the British Armed Services since 1914. Oxford University Press, USA, 2013,p. 128–129;(ISBN 0199653712)
  27. (en) Samual W. Mitcham; Stephen Von Stauffenberg (2007).The Battle of Sicily: How the Allies Lost Their Chance for Total Victory. Stackpole Books

Voir aussi

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Bibliographie

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Articles connexes

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Liens externes

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Autorité

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