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OpérationDownfall

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OpérationDownfall
Description de cette image, également commentée ci-après
Carte exposant les forces au sol du Japon et des États-Unis (mais pas des autres Alliés) qui auraient dû prendre part à la bataille pour le Japon. Deux débarquements étaient prévus :
(1)Olympic — Invasion de l'île du sud,Kyūshū,
(2)Coronet — Invasion de l'île principale,Honshū.
Informations générales
Date-
LieuEmpire du Japon
IssueAnnulée après lareddition du Japon en août 1945

Seconde Guerre mondiale

Données clés

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L'opérationDownfall (« opérationChute, ouEffondrement » par traduction littérale en français) est le nom de code d'un plan militaireallié de la Seconde Guerre mondiale, prévoyant l'invasion duJapon. Cette opération fut annulée à la suite de lacapitulation du Japon après lesbombardements atomiques de Hiroshima et Nagasaki et l'entrée en guerre de l'Union soviétique contre le Japon.

L'opérationDownfall comprenait deux phases : l'opérationOlympic et l'opérationCoronet. Prévue pour débuter à partir du, l'opérationOlympic consistait en l'invasion du sud de l'île la plus méridionale du Japon,Kyūshū, par 13 divisions, en utilisant l'île d'Okinawa,récemment envahie, comme base avancée.

Quelques mois plus tard, à compter du, l'opérationCoronet consistait en l'invasion de laplaine de Kantō, près deTokyo, sur l'île deHonshū, par 23 divisions. Les bases aériennes de Kyūshū, prises lors de l'opérationOlympic, auraient alors permis un soutien aérien important à l'opérationCoronet.

Lagéographie du Japon ne laissait pas d'alternative à cette stratégie et les Japonais furent ainsi capables de prévoir précisément ce plan d'invasion et donc de mettre au point leur propre plan de défense, l'opérationKetsugō. Les Japonais prévirent une défense totale deKyūshū, laissant peu de réserves disponibles pour d'éventuelles opérations de défense ultérieures.

La prévision des pertes variait énormément, mais restait élevée pour les deux camps : selon le degré d'implication des civils japonais dans la défense de leur pays, les estimations se chiffraient en millions pour les pertes alliées[1] et en dizaines de millions pour les pertes japonaises.

Planification

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La responsabilité de l'organisation du plan « opérationDownfall » revient aux commandants américains : l'amiralChester Nimitz, legénéralDouglas MacArthur et leschefs d’états-majors interarmées (amirauxErnest King etWilliam Leahy, ce dernier occupant le poste qui allait devenir celui dechef d'État-Major des armées; et générauxGeorge Marshall etHenry Harley Arnold, ce dernier ayant fait une partie de sa carrière dans l'Army Air Force, la futureU.S. Air Force)[2]. À ce moment-là, le développement de labombe atomique restait un secret extrêmement bien gardé, connu seulement de quelques officiels en dehors duProjet Manhattan, et le plan ne le prenait donc pas en compte.

Tout au long de laguerre du Pacifique, et contrairement à ce qui se produisit sur lethéâtre européen, les Alliés n'ont jamais été capables de se mettre d'accord sur un uniquecommandant en chef. Le commandement allié était divisé en régions : par exemple, en 1945,Chester Nimitz était leCommandant en chef Allié de lazone Océan Pacifique, alors queDouglas MacArthur était leCommandant suprême des Alliés de la zonesud-ouest du Pacifique tandis que lecommandement de l'Asie du Sud-est était sous la responsabilité du général britanniqueLouis Mountbatten. Un commandement unifié des deux zones du Pacifique a été jugé nécessaire pour une invasion du Japon. Les chamailleries interservices pour en décider (laNavy voulait que ce fût Nimitz, et l'Army que ce fût MacArthur) furent tellement mouvementées qu'elles menaçaient le plan lui-même. En fin de compte, la Navy céda : MacArthur prendrait le commandement total des forces, si les circonstances le rendaient nécessaire[3].

Considérations

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Les premiers facteurs que les planificateurs eurent à prendre en compte furent le temps et les pertes (ou comment forcer le Japon à se rendre le plus rapidement possible, et avec le moins de pertes possible côté Alliés). Peu avant laconférence de Québec (1943), une équipe anglo-américaine produisit un plan (« Appréciation et plan pour la défaite du Japon ») qui n'appelait pas à une invasion des îles japonaises avant 1947-1948[4],[5]. Mais leschefs d’états-majors interarmées américains voyaient cette prolongation de la guerre comme un danger pour le moral de la nation. Ainsi, lors de la conférence de Québec, les membres duConseil suprême interallié tombèrent d'accord sur le fait qu'il fallait forcer le Japon à capituler moins d'un an après lacapitulation allemande.

LaNavy montra l'utilité de l'usage d'unblocus et de la force aérienne pour amener le Japon à capituler. Elle proposa des opérations pour capturer les bases aériennes proches, tellesShanghai et laCorée, ce qui fournirait ainsi à l'Army Air Force une série de bases avancées depuis lesquelles il serait possible de bombarder le Japon jusqu'à sa soumission[6]. L'U.S. Army, de son côté, soutint qu'une telle stratégie pourrait « prolonger la guerre indéfiniment » et gaspiller des vies inutilement, et qu'une invasion restait nécessaire. Elle soutenait ainsi une énorme percée directement contre le territoire japonais, sans aucun rapport avec le plan proposé par la Navy. Au bout du compte, le point de vue de l'Army fut adopté[7].

Physiquement, le Japon représentait une cible imposante, avec peu de plages adaptées à un débarquement. SeuleKyūshū (l'île la plus au sud de l'archipel japonais) et les plages de laplaine du Kantō (situées au sud-ouest et au sud-est deTokyo) paraissaient convenir à une opération amphibie. Les Alliés décidèrent alors de lancer une invasion en deux temps. L’opérationOlympic consisterait en l'attaque de Kyūshū. Des bases aériennes y seraient alors établies, et elles serviraient de tremplin à l’opérationCoronet, qui consisterait en l'attaque de labaie de Tokyo.

Suppositions

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Alors que la géographie du Japon ne risquait pas de changer, les forces le défendant restaient un point beaucoup plus difficile à estimer par les stratèges américains. Basées sur des renseignements obtenus début 1945, leurs principales suppositions étaient les suivantes[8] :

  • « les opposants dans cette zone seront non seulement les forces armées de l'Empire, mais aussi une population fanatique hostile. »
  • « approximativement trois divisions ennemies seront situées dans la partie méridionale deKyūshū, et trois autres dans la partie septentrionale de l'île, au début de l'opérationOlympic. »
  • « la totalité des forces ennemies engagées dans la bataille de Kyūshū n'excèdera pas huit à dix divisions, et cette quantité sera rapidement atteinte. »
  • « approximativement vingt-et-une divisions ennemies, incluant les divisions de réserve, seront sur Honshū au début de l'opérationCoronet, et quatorze d'entre elles pourraient se retrouver aux alentours de laplaine du Kantō. »
  • « l'ennemi déplacera probablement sa flotte aérienne pour protéger la mère patrie de nos attaques de neutralisation. Dans de telles circonstances il pourrait amasser de 2 000 à 2 500 avions dans cette zone, qui opèreraient contre Kyūshū depuis des terrains aménagés dans les champs. »

Olympic

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Débarquement américain lors de labataille d'Iwo Jima.
L'opérationOlympic consistait en l'attaque de l'île deKyūshū au sud du Japon.

L'opérationOlympic, c'est-à-dire l'invasion deKyūshū, était programmée pour commencer le « jour X », qui fut fixé au. L'armada alliée rassemblée ce jour-là aurait été la plus grande jamais réunie, avec 42porte-avions, 24cuirassés et 400destroyers etescorteurs. Quatorze divisions américaines devaient prendre part au premier débarquement. Ces forces, utilisantOkinawa comme base temporaire, auraient pour objectif de s'emparer de la partie sud de l'île de Kyūshū. Cette conquête aurait servi de point de départ à l'attaque de Honshū lors de l'opérationCoronet.

L'opérationOlympic comprenait aussi unplan de diversion, sous le nom d'opérationPastel (en).Pastel était conçu pour convaincre les Japonais que les généraux américains avaient rejeté l'idée d'une invasion directe du Japon, et qu'à la place ils essayeraient de l'encercler et de le bombarder. Cela aurait nécessité la capture de bases àFormose, le long de la côté chinoise, et enmer Jaune[9].

La20e Army Air Force conservait son rôle principal : être la principale force debombardement stratégique contre les îles principales japonaises. Durant les préparatifs de l'invasion, le soutien aérien serait assuré par lesFar East Air Forces (FEAF)(Forces Aériennes d'Extrême-Orient), qui comprenaient la5e,13e et7eUSAAF. Les FEAF auraient pour mission de harceler les bases aériennes japonaises et leurs routes de transport sur Kyūshū et le Sud de Honshū (ex. : letunnel de Kanmon), puis de gagner et de conserver la supériorité aérienne au-dessus des plages.

Avant le débarquement principal, les îles deTanegashima,Yakushima et lesÎles Koshikishima devaient être prises, à partir du jourX - 5[10]. L'invasion d'Okinawa avait démontré l'importance d'établir des mouillages sûrs près du champ d'opération, que ce soit pour les bateaux non directement nécessaires au débarquement ou pour ceux endommagés lors d'attaques aériennes.

Kyūshū devait être envahie par laVIe armée US comprenant 450 000 hommes venant de Luçon à trois endroits :Miyazaki,Ariake etKushikino. Si une horloge était dessinée sur une carte de Kyūshū, ces points correspondraient respectivement approximativement à 4 h, 5 h et 7 h. Les 35 plages de débarquement furent toutes nommées d'après des marques automobiles, d'Austin àZephyr, en passant parBuick,Cadillac,Stutz,Wintonetc.[11]. Avec uncorps assigné à chaque débarquement, les stratèges prévoyaient un rapport de force de trois contre un en faveur des Américains. Début 1945, Miyazaki était virtuellement sans défense, alors qu'Ariake, avec son port important, était lourdement défendue. Bien que Kushiniko fût mal défendue, sa topographie impressionnante signifiait que lesMarines qui y débarqueraient auraient la tâche la plus ardue.

Le but des Alliés n'était pas l'invasion de l'île entière, mais seulement de son tiers sud (indiqué par la ligne en pointillé sur la carte :limite nord de l'avancée). Kyūshū aurait offert un point de repli et une base aérienne avancée nécessaire au bon déroulement de l'opérationCoronet.

Ordre de bataille pourOlympic (île de Kyu-Shu)

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6e Armée des États-Unis. GénéralWalter Krueger (Kagoshima).

Coronet

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L'opérationCoronet devait permettre la prise de Tokyo.

L'opérationCoronet, l'invasion deHonshū par laplaine de Kantō, au sud de la capitale, était prévue pour débuter le « Jour Y », c'est-à-dire le. Cette opération aurait été la plus grande opération amphibie de tous les temps, avec 25 divisions, incluant la réserve (par comparaison, labataille de Normandie impliquait 12 divisions dans le débarquement initial). La1re Armée du généralCourtney Hodges, transférée d'Europe, aurait envahi laplage de Kujūkuri, sur lapéninsule de Bōsō, pendant que la8e Armée du généralRobert L. Eichelberger aurait envahiHiratsuka, dans la baie deSagami. Les deux armées auraient ensuite pris la direction du nord, pour effectuer leur jonction à Tokyo.

Ordre de bataille pourCoronet

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Ordre de bataille naval et aérien

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Lechef des opérations navalesErnest King, lesecrétaire à la Marine des États-UnisJames Forrestal, et l'amiralChester W. Nimitz commandant la flotte du Pacifique.

Les3e et7e Flottes US, sous les commandements respectifs des amirauxWilliam F. Halsey etThomas C. Kinkaid, devaient diriger l'ensemble des opérations navales et de débarquement.

le HMSColossus (R15) de laflotte britannique du Pacifique - futurArromanches de la marine française - au large deShanghai en septembre 1945.

Il était prévu l'utilisation massive du premiermissile de croisière américain, leRepublic-Ford JB-2 copié duV-1.

Redéploiement

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L'opérationOlympic devait être organisée uniquement avec des unités déjà présentes dans le Pacifique, y compris la flotte britannique du Pacifique, une formation qui comprenait au moins une douzaine de porte-avions et quelques cuirassés de laRoyal Navy. LaRoyal Australian Air Force ayant pris part à lacampagne des Philippines (1944-1945), elle aurait augmenté de façon significative l'appui aérien des troupes américaines au Japon. Le seul redéploiement majeur effectué pour l'opérationOlympic fut laTiger Force, une unité du Commonwealth comprenant desbombardiers lourds à long rayon d'action. Elle était composée de 10 escadrons, programmés pour être transférés depuis leRoyal Air Force Bomber Command en Europe jusqu'à des bases près d'Okinawa.

Si des renforts avaient été nécessaires pourOlympic, ils auraient pu venir des forces assemblées pourCoronet, ce qui aurait nécessité le redéploiement de nombreuses forces alliées depuis l'Europe, l'Asie du Sud, l'Australasie... Cela aurait inclus la1re Armée américaine (15 divisions) et la8e Air Force, qui étaient en Europe. Le redéploiement était rendu très compliqué par la démobilisation partielle de l'U.S. Army, qui réduisit drastiquement l'efficacité des divisions au combat en leur ôtant leurs hommes les plus expérimentés.

Selon l'historien américain John Ray Skates :

« [Initialement,] les stratèges américains n'ont aucunement envisagé la possibilité que des troupes alliées [non-américaines] puissent participer à l'invasion de la plaine du Kanto. Ils publièrent des plans d'action qui ne comprenaient que des troupes d'assaut et des unités de réserve américaines. [Cependant, alors que] les plans étaient peaufinés durant l'été 1945, les principales nations alliées ont offert leurs troupes, et un débat est ainsi né au plus haut niveau hiérarchique de l'opération, sur la taille, les missions, l'équipement et le support de ces contingents[12]. »

Le gouvernement australien a demandé la participation d'unités de l'armée australienne à la première vague de l'opérationOlympic, mais il a essuyé un rejet de la part du gouvernement américain[13]. Après les négociations entre puissances alliées qui en ont découlé, il a été décidé qu'unCommonwealth Corps, à l'origine constitué de divisions d'infanterieaustraliennes,britanniques etcanadiennes prendrait part à l'opérationCoronet. Les renforts seraient venus de ces pays, ainsi que d'autres pays du Commonwealth.MacArthur rejeta l'éventualité d'y inclure une division de l'armée indienne, à cause des différences de langue, d'organisation, de composition, d'équipement, d'entraînement et de doctrine[14],[15].

De même, il recommanda que l'organisation soit celle d'un corps US, que seuls de l'équipement et de la logistique américains soient utilisés, et que soit organisé un entraînement de six mois sur le sol américain avant le déploiement ; ces suggestions furent acceptées[14]. Un officier britannique, lelieutenant général SirCharles Keightley, fut nommé à la tête du corps du Commonwealth. Le gouvernement australien remit en question la désignation d'un officier sans expérience du front japonais, et suggéra que le lieutenant généralLeslie Morshead soit nommé à sa place[16]. La guerre prit fin avant que ces détails ne soient réglés.

OpérationKetsugō

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Article connexe :Complexe militaro-industriel japonais.
Estimation des forces japonaises en présence au.
Estimation des forces japonaises en présence au.

Pendant ce temps, les Japonais préparaient leur défense. À l'origine, ils pensaient devoir affronter une invasion directe à l'été 1945. Cependant, labataille d'Okinawa dura si longtemps qu'ils en conclurent que les Alliés ne pourraient pas lancer d'autre opération avant la fin de la saisoncyclonique, pendant laquelle les opérations amphibies seraient trop risquées à cause du mauvais temps. Les services de renseignements japonais avaient prévu avec un certain succès le lieu du débarquement : le sud de Kyūshū, versMiyazaki,Ariake, et/ou lapéninsule de Satsuma[17].

Alors que le Japon n'avait plus aucun espoir de victoire, ses dirigeants pensaient pouvoir rendre la conquête du Japon tellement coûteuse en vies humaines qu'ils arriveraient à conclure avec les Alliés unarmistice plutôt que de subir une défaite totale. Le plan japonais pour enrayer l'invasion alliée prit le nom d'operation Ketsugō(決号作戦,ketsugō sakusen?) (« Nom de code :décision »). Les Japonais avaientsecrètement construit un quartier-général souterrain qui, en cas d'invasion, pourrait servir à protéger l'empereur et le personnel général impérial.

Kamikaze

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L’USS Bunker Hill venant d’être touché par deux kamikazes, le, au large deKyūshū.

L'amiralMatome Ugaki fut rappelé au Japon en février 1945 et le commandement de la5e flottille aérienne lui fut confié à Kyūshū. Celle-ci eut pour tâche de mener des attaqueskamikazes contre les bateaux impliqués dans l'invasion d'Okinawa (opérationTen-Go) et commença à entraîner des pilotes et à rassembler des avions pour la défense de Kyūshū, où les Alliés étaient supposés débarquer.

La défense japonaise reposait en grande partie sur les avionskamikazes. En plus des chasseurs et des bombardiers, ils réassignèrent la majorité de leurs recrues à ce genre de missions, essayant ainsi de réussir par la quantité là où ils péchaient par la qualité. Leur armée possédait plus de 10 000 avions prêts à l'emploi en juillet (et en auraient eu bien plus en octobre), et la majorité devait être utilisés pour atteindre la flotte d'invasion. Ugaki supervisa en outre la construction de centaines de petits bateaux kamikazes qui auraient dû être utilisés contre tout navire allié s'approchant trop près des rivages du Kyūshū.

Un peu moins de 2 000 avionskamikazes furent lancés pendant la bataille d'Okinawa, avec un taux de réussite d'environ une attaque sur neuf. À Kyūshū, grâce aux circonstances avantageuses (comme le terrain qui réduisait l'avantage desradars américain), ils espéraient pouvoir monter ce ratio à16 en submergeant les défenses américaines avec un grand nombre d'attaques en quelques heures. Les Japonais estimèrent que leurs avions pourraient couler plus de 400 bateaux ; de plus, comme les nouveaux pilotes étaient entraînés à cibler des transports plutôt que des croiseurs ou des destroyers, le nombre de victimes serait sans commune mesure avec celui d'Okinawa. Une des études estima que leskamikazes pourraient détruire entre un tiers et la moitié de la force d'invasion alliée avant qu'elle ne touche terre[18].

Forces navales

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Photo prise dans unecale sèche à l'arsenal naval de Kure le 19 octobre 1945. Il y a au moins quatre-vingtssous-marins de poche de lamarine impériale japonaise de quatre types différents dont une grande majorité est de laclasse Kōryū (de).

En août 1945, laMarine impériale japonaise avait cessé d'être une force combattante efficace. Les seuls navires de guerre japonais en état de se battre étaient six porte-avions, quatre croiseurs, et un cuirassé, aucun d'entre eux ne pouvant être convenablement ravitaillé. On comptait aussi quelques navires de plus petit tonnage, eux aussi handicapés par le manque de carburant. Ils auraient pu« tenir tête à une force de 20 destroyers et peut-être 40 sous-marins durant quelques jours »[19].

La marine disposait également d'environ 100sous-marins de poche declasse Kōryū (de), de 250 sous-marins miniatures declasse Kairyū, de 1 000 torpilles humaines de typeKaiten, et de 800 bateaux-suicidesShin'yō.

Forces au sol

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Disposition et effectifs des groupes d'armées de l'armée impériale japonaise sur l'archipel japonais après lacapitulation de ce pays le 15 août 1945. Les forces aériennes et les effectifs des quartiers-généraux ne sont pas compris dans les chiffres.
Des troupes de l'armée impériale japonaise lors de l'opérationIchi-Go en décembre 1944 en Chine.

Dans une opération amphibie, le défenseur a le choix entre deux tactiques : une défense acharnée des plages, ou unedéfense en profondeur. Au début de la guerre (comme àTarawa), les Japonais ont préféré défendre leur plage lourdement, sans aucune troupe en réserve. Cette tactique est très vite apparue vulnérable aux bombardements côtiers précédant le débarquement. Plus tard durant la guerre, aux batailles dePeleliu, d'Iwo Jima et d'Okinawa, les Japonais changèrent de stratégie et retranchèrent leurs troupes dans un terrain plus propice. Le combat évolua alors vers de longues batailles d'attrition, entraînant de nombreuses pertes américaines mais ne laissant aucun espoir de victoire aux Japonais, submergés par un ennemi nombreux, très bien équipé et disposant de la suprématie aérienne.

Les états-majors japonais organisèrent la défense de Kyūshū d'une manière intermédiaire. Ils positionnèrent la majeure partie de leurs forces attribuées à laDeuxième armée générale 第2総軍(Dai-ni Sōgun?) comptant 700 723 hommes créée spécifiquement pour cette opération le à partir de la dissolution duCommandement général de défense(防衛総司令部,Bōei Soshireibu?) et dont lequartier-général se situait àHiroshima sous le commandement deShunroku Hata à plusieurs kilomètres du rivage, assez loin pour n'être pas exposée aux tirs de l'artillerie navale mais assez près pour que les Américains ne puissent pas établir de tête de pont sur la plage avant l'engagement. Les forces prévues pour la contre-offensive restaient un peu plus en arrière des lignes, prêtes à apporter un soutien là où cela aurait été nécessaire. La défense de la région du Kanto étant confiée à laPremière armée générale 第1総軍 (日本軍)(Dai-ichi Sōgun?) créée à la même date d'un effectif de 852 060 hommes[20].

Enmars 1945, Kyūshū n'était défendue que par une seule division. Au cours des quatre mois suivants, l'Armée impériale transféra des forces depuis laManchourie, laCorée, et le nord du Japon tout en recrutant de nouvelles forces sur place. Vers le mois d'août, quatorze divisions et quelques autres formations moins nombreuses, y compris onzebrigades dont trois blindées soit un total de 900 000 hommes, étaient présentes sur l'île[21]. Bien que les Japonais aient été capables de recruter de nombreux soldats, les équiper était autre chose. En août, l'Armée japonaise disposait de l'équivalent de 65 divisions sur son sol mais n'avait de quoi en équiper que 40, et de munitions que pour 30 jours seulement[22].

Exercices avec des étudiantes, àTokorozawa.

Officiellement, les Japonais ne décidèrent pas de tout miser sur l'issue de la bataille de Kyūshū mais ils y accumulèrent tant de troupes et de matériel qu'il n'en restait que très peu en réserve. Selon certaines estimations, les forces sur Kyūshū utilisaient 40 % des munitions totales allouées aux troupes basées sur les îles mères[23].

Les Japonais levèrent en outre lescorps combattants des citoyens patriotiques - 国民義勇戦闘隊, Kokumin Giyū Sentōtai - qui comprenaient tous les hommes de 15 à 60 ans et les femmes de 17 à 40 ans en bonne santé soit 28 millions de personnes en réserve, puis en première ligne. Les armes, les uniformes et l'entraînement faisaient généralement défaut : certains hommes étaient armés demousquets, d'arcs ou de lances en bambou ; néanmoins, il était attendu d'eux qu'ils fassent ce qu'ils avaient à faire avec ce qu'ils avaient[24],[25] :

« À une jeune lycéenne mobilisée, Yukiko Kasai, on donna unealêne : “Même si vous ne tuez qu'un soldat américain cela fera l'affaire. Il vous suffit de viser l'abdomen[26]. »

Lors de lacapitulation du Japon, l'ensemble des forces armées impériales comprenait alors 6 983 000 militaires dont 5 525 000 dans l'armée de terre regroupés en 154 divisions et 136 brigades, la Marine impériale disposait de 20 unités navales majeures. 3 532 000 militaires étaient stationnés dans l'archipel japonais, le reste outre-mer[27].

Réévaluation alliée d’Olympic

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Menace aérienne

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Les services de renseignement américains estimèrent tout d'abord le nombre d'appareils japonais à environ 2 500[28]. L'expérience d'Okinawa avait mal tourné (environ deux morts et un nombre égal de blessés par sortie et Kyūshū promettait d'être bien pire). En effet, pour attaquer la flotte américaine près d'Okinawa, les appareils japonais devaient parcourir de longues distances au-dessus des flots ; pour attaquer la flotte près de Kyūshū, ils pouvaient voler au-dessus des terres jusqu'à atteindre la zone de combat. Petit à petit, les services de renseignement apprirent que les Japonais consacraient toute leur aviation aux missionskamikaze et prenaient des mesures efficaces pour les conserver jusqu'à la bataille. Une estimation de l'Army prêtait aux Japonais 3 391 avions en mai, 4 862 en juin, et 5 911 en août. Une estimation de laNavy, ne faisant pas la distinction entre les appareils d'entraînement et ceux de combat, annonçait 8 750 avions en juillet et 10 290 avions en août[29].

Les Alliés firent des préparatifs pour contrer les attaqueskamikazes, et mirent en place labig blue blanket. Cela impliquait plus d'escadrons de chasseurs sur les porte-avions à la place desbombardiers-torpilleurs etbombardiers en piqué et nécessitait de convertir desB-17 enradars volants (un peu comme l'AWACS de nos jours). Nimitz proposa un plan pour manœuvre de diversion. Il prévoyait l'envoi d'une flotte vers les plages de débarquement une quinzaine de jours avant le vrai débarquement, pour leurrer les Japonais et leurs vols àaller simple, qui trouveraient, à la place d'une flotte d'invasion, des bateaux armés de la proue à la poupe de batteriesantiaériennes.

La principale ligne de défense contre les attaques aériennes japonaises aurait été le grand nombre d'appareils qui étaient en cours de rassemblement auxîles Ryūkyū. En effet, les5th USAAF et7th USAAF, ainsi que des unités aériennes de la Marine américaine s'étaient déplacées vers ces îles immédiatement après leur invasion et les forces aériennes qui y étaient basées n'ont fait que croître en vue de l'assaut final sur le Japon. Dans cette perspective, une campagne aérienne visant les aéroports japonais et les couloirs de transport avait commencé bien avant lacapitulation japonaise.

Menace au sol

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D'avril à juin, les services secrets alliés ont suivi le regroupement des forces terrestres japonaises, notamment les cinq divisions rassemblées sur Kyūshū, avec un grand intérêt, mais un peu de complaisance. Ils tablaient sur un total de 350 000 soldats sur cette île en novembre. Mais cela changea en juillet, avec la découverte de quatre nouvelles divisions, et d'autres à venir. Vers le mois d'août, le compte en était à 600 000, etMagic avait identifiéneuf divisions au Sud de Kyūshū (trois fois plus que le nombre prévu). Néanmoins, cela restait une sous-estimation assez sérieuse des forces japonaises. Début juillet, les estimations se montaient à 350 000 soldats et jusqu'à 454 000 début août[30].

« À la mi-juillet, les révélations des services secrets sur les préparations japonaises sur Kyushu ont créé une onde de choc tant dans le Pacifique qu'à Washington. Le 29 juillet, [le chef des services secrets de MacArthur, lemajor-général Charles A.] Willoughby nota que les estimations du mois d'avril donnaient aux Japonais la capacité de déployer six divisions sur Kyushu avec le potentiel d'en déployer dix. “Ces [six] divisions ont depuis fait leur apparition, comme prévu,” observa-t-il, “et on n'en voit pas la fin.” Si rien n'est fait, cela menace “de continuer au point que lors de l'attaque, il y aura un ratio de un contre un, ce qui n'est pas une bonne recette pour la victoire[31]. »

La formation des troupes japonaises sur Kyūshū conduisit les stratèges américains, et surtout le généralGeorge Marshall, à envisager d'apporter des changements drastiques àOlympic ou de le remplacer par un plan d'invasion différent.

Armes chimiques et bactériologiques

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À cause de ses vents imprévisibles et de nombreux autres facteurs, le Japon restait particulièrement vulnérable auxattaques au gaz. De telles attaques neutraliseraient la tactique japonaise utilisant des grottes comme point d'appui (mais dont le confinement rendait les occupants très vulnérables aux gaz de combat).

Bien que la guerre chimique ait été déclarée illégale par leProtocole de Genève, ni les États-Unis ni le Japon n'étaient signataires de celui-ci à cette époque. Alors que les États-Unis avaient promis de ne jamais commencer une guerre chimique, le Japon avaitdéjà utilisé de telles moyens contre la Chine plus tôt dans la guerre[32].

« La peur des représailles japonaises [à une utilisation d'armes chimiques par les États-Unis] avait diminué parce que, vers la fin de la guerre, la capacité du Japon à envoyer du gaz par les airs ou grâce à des canons à longue portée avait entièrement disparu. En 1944,Ultra révéla que les Japonais doutaient de pouvoir se venger de l'utilisation des gaz par les États-Unis. Les commandants furent avertis que "toutes les précautions devaient être prises afin de ne pas donner de prétexte à l'utilisation du gaz par l'ennemi". Les dirigeants japonais avaient si peur qu'ils décidèrent d'ignorer l'usage tactique isolé des gaz dans les îles japonaises par les forces américaines car ils craignaient l'escalade[33]. »

Concernant lesarmes biologiques, le Japon fut un précurseur dans ce domaine avec entre autres l'unité 731. Elles auraient été utilisées dans un ultime sursaut pour la défense du Japon en frappant leterritoire des États-Unis en utilisant comme vecteur leprojet Fugo, hypothèse relevant toutefois de la spéculation[34].

Armes nucléaires

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Sur les ordres de Marshall, lemajor généralJohn E. Hull (en) étudia l'utilisation tactique d'armes nucléaires pour l'invasion du Japon (même après le largage stratégique de deux bombes atomiques sur le Japon, Marshall ne pensait pas que les Japonais allaient capituler immédiatement). Lecolonel Lyle E. Seeman rapporta qu'au moins sept bombes pourraient être disponibles le jour J et qu'elles pourraient être larguées sur les défenseurs. Seeman conseilla qu'aucun soldat américain n'entre dans la zone d'impact d'une bombe pendant« au moins 48 heures » ; le risque deretombée radioactive n'était pas encore bien compris à cette époque, et ce délai si court aurait provoqué une irradiation non négligeable des troupes américaines[35].

Cibles alternatives

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Les stratèges duComité des chefs d’États-majors interarmées, se rendant compte à quel point les Japonais avaient concentré leurs troupes sur Kyūshū aux dépens du reste du Japon, envisagèrent d'autres lieux de débarquement dont l'île deShikoku, le nord du Honshū (àSendai ou àOminato). Il envisagèrent même d'omettre la phase d'invasion préliminaire en allant directement à Tokyo[36]. Attaquer le nord du Honshu aurait permis de rencontrer une défense plus faible mais en contrepartie il aurait fallu abandonner toute idée de support aérien (à part lesB-29) depuisOkinawa.

Perspectives d’Olympic

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Le général Douglas MacArthur exclut toute idée de changement à ses plans :« Je suis certain que le potentiel aérien japonais que l'on vous a décrit comme s'accumulant pour contrer l'opérationOlympic est grandement exagéré. […] Tout comme le mouvement des troupes au sol […]. Je n'apporte aucun crédit […] aux importantes forces que l'on vous a signalées dans le sud de Kyushu. […] Selon moi, l'idée du moindre changement à l'opérationOlympic ne devrait même pas germer[37]. » Cependant, l'amiralErnest King,commandant en chef des opérations navales, était prêt à s'opposer officiellement à l'invasion avec l'accord de l'amiral Nimitz. Cela aurait provoqué un conflit majeur au sein du gouvernement des États-Unis.

« À ce moment, la relation-clé était celle entre Marshall et Truman. Il y a de fortes présomptions qui font penser que Marshall restait convaincu d'une invasion au plus tard le 15 août. […] Mais la seule chose qui pouvait tempérer l'investissement personnel de Marshall dans l'invasion aurait été sa compréhension du fait qu'une sanction civile en général, venant de Truman en particulier, ne valait pas une invasion coûteuse pour laquelle plus aucun consensus n'existait parmi les forces armées[38]. »

À l'insu des Américains, les Soviétiques préparaient la suite de leur capture deSakhaline et desîles Kouriles avec une invasion, avant la fin du mois d'août, de l'île d'Hokkaidō peu défendue. Cela aurait poussé les Alliés à tenter quelque chose avant le mois de novembre. Le 15 août, lacapitulation des Japonais rendit caduc ce genre de spéculation[39],[40].

Conditions météorologiques compromettant les opérations

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Si les opérations avaient été lancées comme prévu au début de l'automne 1945, elles auraient rencontré des conditions météorologiques extrêmement défavorables et auraient dû être reportées. Le, untyphon avec des vents de225 km/h toucha la zone de transit américain à Okinawa qui aurait été utilisée à ce moment-là[41]. Les analystes américains ont signalé que la tempête aurait causé un report pouvant être de 45 jours à l'invasion de Kyushu et par conséquent l'invasion de Honshu aurait alors été repoussée à la mi-avril 1946. Le, un autre typhon a fait rage dans le Pacifique occidental, des Philippines à Formose, au moment où les troupes et le matériel, dont unport Mulberry, auraient été en cours de transit[42].

Pertes estimées

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Du fait que les stratèges américains supposaient que« les opérations dans cette zone seraient confrontées non seulement à l’armée impériale japonaise, mais aussi à une population fanatiquement hostile[8] », des pertes importantes furent considérées comme inévitables mais personne ne pouvait prévoir à quel point. Quelques estimations furent réalisées mais elles variaient grandement en nombre, hypothèses de base et selon les buts des opérations (soutien ou opposition à l'invasion). Ces estimations furent utilisées a posteriori lors dudébat sur les bombardements d'Hiroshima et de Nagasaki.

L'estimation du nombre de victimes fut basée sur les leçons tirées des précédentes campagnes :

  • dans une étude faite par leCommandement suprême en avril, les chiffres de 7,45 victimes et 1,78 mort pour 1 000 hommes par jour furent avancés. Cela impliquait qu'une campagneOlympic de 90 jours coûterait 456 000 victimes, dont 109 000 morts ou disparus. SiCoronet ajoutait 90 jours de combat, les coûts totaux s'élèveraient à 1 200 000 victimes, dont 267 000 morts[43] ;
  • une étude réalisée par l'état-major de l'amiral Nimitz en mai estima le nombre de victimes à 49 000 lors des 30 premiers jours, dont 3 000 en mer[44]. Auparavant, en avril 1945, Nimitz nota qu'il y aurait un déficit prévisible de quelque 36 000 lits d'hôpital, même en comptant tout ce qui était disponible dans le Pacifique[45] ;
  • une étude réalisée par l'état-major du général MacArthur en juin estima le nombre de victimes à 23 000 après les 30 premiers jours et à 125 000 après les 120 premiers jours[46]. Quand ces chiffres furent remis en cause par le général Marshall, MacArthur soumit une estimation révisée de 105 000 morts obtenue en partie en déduisant les hommes blessés aptes à retourner au combat[47] ;
  • lors d'une rencontre avec le présidentTruman le18 juin, Marshall, faisant référence à labataille de Luçon comme meilleur modèle pourOlympic, émit l'idée que les Américains auraient à déplorer 31 000 victimes durant les 30 premiers jours (et au bout du compte 20 % des pertes japonaises, c'est-à-dire un total de 70 000 victimes)[48]. L'amiral Leahy, plus impressionné par labataille d'Okinawa, pensait que les forces américaines subiraient un taux de perte de 35 %, c'est-à-dire 268 000 victimes[49]. L'amiral King opta pour un nombre de victimes compris entre celui de Luçon et celui d'Okinawa, c'est-à-dire entre 31 000 et 41 000)[49].

De ces estimations, seule celle de Nimitz incluait les pertes en mer, reprenant le taux de pertes moyen de 1,78 mort américain par kamikaze engagé lors de la bataille d'Okinawa[50], et que les transports de troupes vers Kyūshū auraient été bien plus exposés.

Une étude réalisée pour lesecrétaire à la Guerre des États-UnisHenry Stimson parWilliam Shockley estima que la conquête du Japon coûterait de 1,7 à 4 millions de victimes américaines, dont 400 000 à 800 000 morts, et 5 à 10 millions de morts côté japonais. L'argument de base était la participation à grande échelle des civils dans la défense du Japon[1].

En-dehors du gouvernement, des civils bien informés firent eux aussi des estimations. Kyle Palmer, correspondant de guerre pour leLos Angeles Times, prédit que plus d'un demi-million d'Américains mourraient avant la fin de la guerre.Herbert Hoover, dans des mémorandums soumis à Truman et Stimson, prédit lui aussi de 500 000 à 1 000 000 morts (et ces estimations étaient considérées comme« prudentes ») mais on ne sait pas si Hoover a discuté de ces chiffres-là dans ses rencontres avec Truman. Les chefs de la division des opérations armées les qualifièrent de« bien trop élevées » pour« notre actuel plan de campagne[51]. »

Labataille d'Okinawa, dernière bataille rangée contre le Japon, fit 72 000 victimes en 82 jours, dont 18 900 tués ou disparus, ce chiffre excluant quelques milliers de blessés qui moururent après la bataille des suites de leurs blessures. L'île d'Okinawa fait 464 miles carrés, soit 1 202 km2 : la prendre avait donc coûté 40,7 soldats (tués ou disparus) pour chaque mile carré (soit 15,7 tués ou disparus par km2). Si le taux des pertes américaines durant l'invasion du Japon n'avait été que de 5 % par mile carré comme à Okinawa, les États-Unis auraient quand même perdu 297 000 soldats (tués ou portés disparus).

Environ 500 000 médaillesPurple Heart ont été fabriquées en prévision du nombre de victimes de l'invasion du Japon. La totalité des pertes militaires américaines depuis la fin de laSeconde Guerre mondiale (incluant laguerre de Corée et laguerre du Viêt Nam) n'a toujours pas excédé ce nombre. En 2003, il restait encore 120 000 de ces médailles en stock[52]. Il en reste tellement à cette date que les unités au combat enIrak et enAfghanistan en disposent encore suffisamment pour en décerner immédiatement aux soldats tombés sur le champ de bataille[52],[53],[54].

Culture populaire

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Cette opération a été reprise par diversjeux de guerre et desuchronies :

Notes et références

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  1. a etbFrank 1999,p. 340
  2. Skates 1994,p. 18
  3. Skates 1994,p. 55–57
  4. Skates 1994,p. 37
  5. Spector 1985,p. 276–277
  6. Skates 1994,p. 44–50
  7. Skates 1994,p. 53–54
  8. a etbSutherland, Richard K.et al.,"DOWNFALL": Strategic Plan for Operations in the Japanese Archipelago ; 28 mai 1945. (PDF disponible ici. Consulté le 4 décembre 2006.)
  9. Skates 1994,p. 160
  10. Skates 1994,p. 184
  11. 'Beach Organization for Operation against Kyushu; from COMPHIBSPAC OP PLAN A11-45, August 10, 1945.Skates 1994 pictorial insert
  12. Skates 1994,p. 229
  13. Day,p. 297
  14. a etbDay,p. 299
  15. Skates 1994,p. 230
  16. Horner, David (1982).High Command Sydney: Allen & Unwin.(ISBN 0-86861-076-3)
  17. Skates 1994,p. 102
  18. Frank 1999,p. 184–185
  19. Feifer 2001,p. 418
  20. (en)DouglasMacArthur,« Chapter V Demobilization and disarmament of the japonaise armed forces », dansReports of General MacArthur,vol. 1 :The campaigns of MacArthur in the Pacific, Washington, U.S. Government Printing Office, (réimpr. 1994), 490 p.(présentation en ligne,lire en ligne).
  21. Frank 1999,p. 203
  22. Frank 1999,p. 176
  23. Frank 1999,p. 177
  24. Frank 1999,p. 188–189
  25. Bauer et Coox,Olympic VS Ketsu-Go.
  26. Frank 1999,p. 189
  27. (en)DouglasMacArthur,« Chapter V Demobilization and disarmament of the japonaise armed forces », dansReports of General MacArthur,vol. 1 :The campaigns of MacArthur in the Pacific, Washington, U.S. Government Printing Office — Endnotes, (réimpr. 1994), 490 p.(présentation en ligne,lire en ligne).
  28. Frank 1999,p. 206
  29. Frank 1999,p. 209–210
  30. (en) Douglas J.MacEachin,The Final Months of the War With Japan : signals intelligence, U.S. invasion planning, and the A-bomb decision, Washington, Center for the Study of Intelligence,coll. « Intelligence monograph »,, 118 p.(OCLC 42361185).
  31. Frank 1999,p. 211 : Willoughby's Amendment 1 to "G-2 Estimate of the Enemy Situation with Respect to Kyushu”.
  32. Skates 1994,p. 84
  33. Skates 1994,p. 97
  34. (en)Journaliste, « Greatest Fear About Jap Balloons Was That They Might Bear Deadly Germs »,The Seattle Times, Stelreide.com,‎(lire en ligne, consulté le)
  35. Frank 1999,p. 312–313
  36. Frank 1999,p. 273–274
  37. Frank 1999,p. 274–255
  38. Frank 1999,p. 357
  39. Frank 1999,p. 322–324
  40. Glantz, David, « Soviet Invasion of Japan ».
  41. (en) « Pacific Typhoon October 1945 - Okinawa », surhistory.navy.mil,(consulté le).
  42. (en)M. Giangreco,« Transcript of “OPERATION DOWNFALL [US invasion of Japan] : US PLANS AND JAPANESE COUNTER-MEASURES” by D. M. Giangreco, US Army Command and General Staff College, 16 February 1998 »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), surmtholyoke.edu, Beyond Bushido : Recent Work in Japanese Military History,(consulté le).
  43. Frank 1999,p. 135–137
  44. Frank 1999,p. 137
  45. (en)DouglasMacArthur,« Chapter I : The Japanese offensive in the Pacific — Endnotes », dansReports of General MacArthur,vol. 1 :The campaigns of MacArthur in the Pacific, Washington, U.S. Government Printing Office, (réimpr. 1994), 490 p.(présentation en ligne,lire en ligne).
  46. Frank 1999,p. 137–138
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  48. Frank 1999,p. 140–141
  49. a etbFrank 1999,p. 142.
  50. Frank 1999,p. 182
  51. Frank 1999,p. 122
  52. a etbGiangreco, Dennis M. &Kathryn Moore,Are New Purple Hearts Being Manufactured to Meet the Demand?;History News Network (), consulté le 4 décembre 2006.
  53. (en) Micheal ChimaobiKalu, « Purple Heart Stockpile: The WWII Medals Still Being Issued », surWAR HISTORY ONLINE,(consulté le).
  54. (en) Walker, PaulD,Truman's Dilemma: Invasion Or the Bomb, Pelican Publishing,(ISBN 978-1-4556-1335-9,lire en ligne),p. 103

Bibliographie

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Voir aussi

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Articles connexes

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Liens externes

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v ·m
Front ouest-européen
Théâtres africain et du Moyen-Orient
Théâtre extrême-oriental et Pacifique
v ·m
Chronologie de la capitulation du Japon (1945)
8 maiFin de la guerre en Europe.
Démonstration de force aérienne survolant leMissouri le.
21 juinL’empire du Japon est défait à labataille d'Okinawa.
9 juilletPlanification deDownfall, dont l'opérationOlympic, ratio de trois contre un au sud de Kyūshū.
26 juilletUltimatum remis par les trois Grands depuisPotsdam.
29 juilletLe conseil impérial décide de laisser sans réponse la note adressée le ; recherche d’une voie diplomatique avec les Soviétiques.
2 aoûtQuittant Potsdam,Harry Truman apprend que l’invasion de l'île deKyūshū prévue par l'opérationOlympic est compromise : l’optionbombe A est décidée.
6 aoûtEnola Gay largueLittle Boy surHiroshima.
8 aoûtL’URSS déclare la guerre au Japon etlance une attaque de grande ampleur, envahissant leMandchoukouo, laCorée et le nord de laChine. Undébarquement aux îles Kouriles a également lieu.
9 aoûtBockscar largueFat Man surNagasaki.
14 aoûtLe conseil impérial accepte la capitulation sans conditions.
15 aoûtVictory over Japan day (jour de la victoire sur le Japon) ;Hirohito s’adresse à la nation par le discours connu sous le nom deGyokuon-hōsō.
28 aoûtLaTroisième flotte des États-Unis entre dans labaie de Tokyo,occupation militaire du Japon ; l’Armée rouge occupe lesKouriles.
2 septembreDouglas MacArthur préside la signature desactes de capitulation du Japon.
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