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En pratique :Quelles sources sont attendues ?Comment ajouter mes sources ?| Coordonnées | 48° 48′ 21″ nord, 2° 07′ 22″ est |
|---|---|
| Architecte | Ange-Jacques Gabriel (1698-1782) |
| Inauguration | 16 mai 1770 |
| Capacité | 650 places |
L’opéra royal du château de Versailles est une salle d'opéra construite sousLouis XV à l'extrémité de l'aile nord duchâteau deVersailles (Yvelines).
SousLouis XV, le petit théâtre de lacour des Princes[1] était incommode et ne se prêtait plus aux nouvelles modes. Pour distraire le roi,Madame de Pompadour monta une petite troupe de comédiens choisis parmi ses amis ; la marquise elle-même tenait sa place. La petite troupe eut deux théâtres successifs à sa disposition, théâtres provisoires et démontables installés d'abord dans la Petite Galerie puis dans la cage de l’escalier des Ambassadeurs. Ces petites salles accueillaient très peu de spectateurs et n'étaient pas considérées comme des théâtres de cour[2].
En faisant construire l’aile du Nord, Louis XIV avait pensé y bâtir un opéra, les mauvaises finances de la fin de son règne l’en empêchèrent[3].
Si le théâtre a été construit à l'extrémité de l'aile Nord, c'est aussi parce que non loin se tenaient deux grands réservoirs d'eaux qui alimentaient les Grandes Eaux des jardins : leur proximité garantissait un minimum de sécurité en cas d'incendie[4].Louis XV fit reprendre le projet à l’occasion du mariage prochain de son petit-fils avec l’archiduchesseMarie-Antoinette. Quelques années avant sa mort, le, lors dudit mariage, Louis XV parachevait ainsi l’œuvre du Roi-Soleil.

La construction fut commencée en 1768 sous ordre du roi par prévision des mariages de ses petits-enfants[3], la construction dura deux ans et L'Opéra fut inauguré le lors du mariage deLouis XVI de France et deMarie-Antoinette d'Autriche[5],[3].La construction de l'Opéra de Versailles marque l'aboutissement de près d'un siècle de recherches, d'études et de projets : car, s'il n'a été édifié qu'à la fin du règne de Louis XV, il a été prévu dès 1682, date de l'installation de Louis XIV à Versailles. Le Roi, en effet, avait chargéJules Hardouin-Mansart etVigarani de dresser les plans d'une salle des ballets, et l'architecte en avait réservé l'emplacement à l'extrémité de l'aile neuve, qui allait s'élever au cours des années suivantes. Le choix de cet emplacement était, au demeurant, fort judicieux : la proximité des réservoirs constituait un élément de sécurité en cas d'incendie, et la forte déclivité du terrain permettait d'obtenir, pour la scène, des « dessous » importants sans qu'il soit nécessaire de creuser profondément; aussi bien ce choix ne fut-il jamais remis en question par les successeurs de Mansart.
Les travaux degros œuvre furent commencés dès 1685, mais furent vite interrompus en raison des guerres et des difficultés financières de la fin du règne. Louis XV, à son tour, recula longtemps devant la dépense, de sorte que, pendant près d'un siècle, lacour de France dut se contenter d'une petite salle de comédie aménagée sous le passage des Princes. Lorsqu'on voulait représenter un grand opéra, nécessitant une grande figuration et unemachinerie compliquée, on construisait dans le manège de laGrande Écurie une salle provisoire que l'on démolissait le lendemain des fêtes: ce fut le cas, en particulier, lors des fêtes données à l'occasion du mariage du Dauphin en. Mais cette solution présentait de tels inconvénients que Louis XV résolut d'édifier une salle définitive dont il confia la construction à son Premier architecte,Ange-Jacques Gabriel.
Toutefois, la mésentente entre Gabriel et le directeur desBâtiments du roi,Abel-François Poisson de Vandières, marquis de Marigny, conduisit ce dernier à confier en sous-main le chantier àCharles De Wailly, son protégé, architecte plus novateur, qui œuvrait alors à l'hôtel d'Argenson, sis au Palais-Royal à Paris, ex-Chancellerie d'Orléans, hôtel qui faisait alors sensation. La plupart des artistes retenus (Augustin Pajou,Louis Jean-Jacques Durameau,Gabriel Briard) pour l'opéra étaient issus de ce chantier fameux, entamé en 1765 et qui ne sera pas achevé avant 1772. Marigny avait retenu les conseils du marquisMarc-René de Voyer d'Argenson, grand connaisseur et mécène du moment.
La réalisation de ce grand dessein devait demander plus de vingt ans. Au cours de cette longue période, Gabriel, qui avait étudié les principaux théâtres d'Italie, en particulier ceux deVicence, deBologne, deParme, de Modène et deTurin, présenta au roi différents projets dont aucun ne fut accepté. C'est seulement en 1768 que le roi, en prévision des mariages successifs de ses petits-enfants, se décida enfin à donner l'ordre de commencer les travaux. Ceux-ci furent poussés activement et l'Opéra, achevé en vingt-trois mois, fut inauguré le, jour du mariage du Dauphin avec l'archiduchesse Marie-Antoinette, avec une représentation dePersée deQuinault etLully.
L’Opéra, queLouis-Philippe fit repeindre en rouge dans les années 1840 et qui, en 1871, fut transformé en salle de séances pour l'Assemblée nationale, occupée par le Sénat à compter de 1875, fut scrupuleusement restauré de 1952 à 1956, et remis dans son état d’origine en 2009.
Il est ainsi redevenu l’un des plus beaux théâtres du monde, illustrant à nouveau la pensée de Gabriel et les choix esthétiques de De Wailly, unissant les grâces du stylerocaille finissant aunéo-classicisme triomphant, et donnant, selon le mot dePierre Patte, « une idée du progrès réalisé dans les arts sous le règne de Louis XV ».
Œuvre d'Ange-Jacques Gabriel[3],premier architecte du Roi, et deCharles De Wailly, contrôleur général des Bâtiments du Roi, cette salle est l'une des plus éminentes expressions du style néoclassique sous Louis XV.
Deux galeries de pierre conduisent à l’Opéra : c’est par la galerie du premier étage que le roi s’y rendait, soit en gagnant directement sa loge particulière, soit en descendant l’escalier, aujourd’hui détruit, qui conduisait à lasalle des Gardes, et, de là, au foyer et à l’amphithéâtre.

Le plan de salle, nouveau pour l’époque, affecte la forme d’un ovale tronqué, et les loges traditionnelles sont remplacées par de simples balcons, en retrait l’un sur l’autre, avec des séparations à hauteur d’appui. Ces dispositions favorisent la vision et l’audition ; il n’y a pas d’angle mort dans cette salle et l’acoustique y est particulièrement remarquable, d’autant plus qu’étant entièrement construite en bois, elle résonne comme unviolon.
Les proportions en sont parfaites, et l’on ne peut qu’admirer l’élégantecolonnade des troisièmes loges ; quant aux miroirs qui en tapissent le fond dans lesquels se réfléchissent les demi-lustres, donnant ainsi l’illusion delustre entiers, ils accentuent le caractère de légèreté de cette architecture qu’ils semblent répéter à l’infini.

La décoration est particulièrement raffinée.
Louis-Jacques Durameau a peint le plafond central, où il a représentéApollon distribuant des couronnes auxMuses, et les douze petits plafonds de la colonnade où il a évoqué les amours des dieux. Leurs coloris délicats s’harmonisent avec le décor en faux marbre de la salle, où dominent le vert Campan et le sérancolin.
Augustin Pajou a sculpté lesbas-reliefs des premières loges où l’on voit, entre les profils des Muses et desGrâces sur le fond delapis-lazuli, les figures allongées des dieux et des déesses de l’Olympe et ceux des secondes loges où des amours symbolisant les opéras les plus célèbres alternent avec les signes duZodiaque.
C’estAntoine Rousseau qui est l’auteur des trophées d’instruments de musique qui encadrent la scène et du cartouche aux armes de France qui la domine.
Comme c’était habituellement le cas dans les théâtres de cour, l’Opéra pouvait être transformé en vingt-quatre heures en une vaste salle pour le « bal paré ». Un système detreuils permettait d’élever le parquet du parterre pour l’amener au niveau de l’amphithéâtre et de la scène, sur laquelle on construisait une seconde salle entourée de colonnades praticables et ornée d’un plafond peint parBriard. Ce dispositif ingénieux, qui fut inauguré par le bal paré clôturant les fêtes du mariage du futur Louis XVI, le, était également l’auteur de l’équipement technique de la scène. Cette dernière, dont les dimensions exceptionnelles (12.70 m d’ouverture, 29 m de profondeur, 31 m de largeur et 18 m de hauteur) font l’une des plus vastes de France, permettait donc la représentation d’opéras à grand spectacle, exigeant une figuration nombreuse et des changements de décor à vue.
Lacage de scène et les installations techniques de l'opéra ont été restaurées récemment () après deux ans de travaux[6] qui ont coûté 13,5 millions d'euros[7].


Derrière le parterre, s’élève l’amphithéâtre, au premier rang duquel sont placés les fauteuils de la famille royale et les tabourets des princes et princesses du sang et des duchesses. A l’étage des secondes loges, se trouvent trois petites loges particulières qui permettaient éventuellement au Roi d’assister au spectacle dans un semi-incognito : fermées de grilles en bronze doré et décorées d’exquises arabesques par Vernet le Jeune, elles communiquent par un petit salon ovale avec la galerie conduisant aux Grands Appartements.
La salle contenait autrefois plus de mille places, elle en compte aujourd’hui un peu plus de sept cents ; lafosse d’orchestre peut recevoir quatre-vingts musiciens.
Le foyer, qui donne accès à l’amphithéâtre, est orné de statues qui sont l’œuvre deAugustin Pajou : Apollon, Vénus, l’Abondance et la Paix, la Jeunesse et la Santé, les Poèmes lyrique, pastoral, épique et dramatique.

L'éclairage de la salle à lachandelle étant extrêmement coûteux et étant donné que l'opéra était surtout conçu pour servir à la fois de salle de théâtre, de salle de festin et de salle de bal, il n'était pas destiné à accueillir les spectacles ordinaires de la cour mais les événements exceptionnels, ce qui explique son utilisation très restreinte jusqu'à la fin de l'Ancien Régime.
Située à l’extrémité de l’aile du Nord du château, cette salle est l’exemple même du théâtre de cour et constitue l’un des chefs-d’œuvre les plus remarquables du domaine de Versailles. Salle de spectacle, longtemps désirée par Louis XIV qui ne se résolut jamais à en décider la construction, l’Opéra royal ne verra le jour qu’en 1770, à la fin du règne de son arrière-petit-fils, Louis XV, et à l’occasion du mariage du futur Louis XVI et de Marie-Antoinette de Habsbourg-Lorraine. Le, alors que tout n’était que gravats, eut lieu la première répétition générale avec chanteurs et orchestre, pour tester l’acoustique. Le mariage eut lieu le. Le premier spectacle futRichard Cœur-de-Lion, une œuvre devenue symbole de la chute de la monarchie française[8].
À la fois salle de théâtre, de festin et de bal, ce fantastique décor connut cependant très rapidement un triste sort. Le fonctionnement de l’Opéra, et surtout son éclairage (3 000 bougies par soirée), se révéla si dispendieux qu’on ne l’utilisa guère. Puis survint laRévolution et l’abandon du château par la cour. « Tâchez de me sauver mon pauvre Versailles », dit Louis XVI à M.deLa Tour du Pin en montant en voiture le.
Que faire de Versailles et de son Opéra ? Fallait-il le détruire, puisque c’est un symbole ? le conserver ? À quoi pouvait-il servir ? Pendant la Révolution, on le videra peu à peu, mais sans y toucher. On y envisagea uneÉcole centrale, une annexe de l’École des beaux-arts et du Conservatoire. Pendant quelque temps, un clubjacobin siégea à l’Opéra.Napoléon, puisLouis XVIII ont pensé s’installer dans le palais du Roi-Soleil, mais personne n’osa.Louis-Philippe va changer la donne. Il est roi des Français, et puisque Versailles est un symbole, il suffit de le prendre à l’envers : le palais du Roi-Soleil devient un musée à Toutes les Gloires de la France. Malheureusement il détruisit l’harmonie des couleurs si savamment étudiée de l’Opéra en le repeignant en rouge et en modifiant la loge royale. La salle de l’Opéra fut inaugurée le, en présence deVictor Hugo,de Balzac,de Musset, deDumas.
Après un passage deNapoléon III, de l’armée prussienne, laIIIe République est proclamée. Mais Paris étant encore aux mains des communards, on fait siéger l’assemblée Nationale à Versailles, dans l’Opéra. En dix jours on transforme la salle. Le parterre et l’amphithéâtre sont recouverts d’un parquet, la fosse d’orchestre comblée, la scène transformée en tribune. Mais la nouvelle constitution prévoit deux assemblées. On a donc fini par décider de construire symétriquement, une nouvelle salle dans l’aile du Midi. En 1879, les deux assemblées retournent à Paris et ne reviendront à Versailles que pour siéger en Congrès.

Longtemps on ne songe guère à la restauration du palais, que bien peu de touristes parcourent alors. Il faudra attendre l’arrivé dePierre de Nolhac, premierconservateur, en 1887, pour que, peu à peu, Versailles renaisse. Dans un état pitoyable après la guerre de 1914, il faudra le grand mécène américain,Rockefeller, pour que commencent les travaux de restauration. En 1957, pour recevoir la jeunereine d’Angleterre, on restaure alors l’Opéra de Gabriel, on gratte le rouge de Louis-Philippe, on retrouve des fragments de faux marbre, on retisse le velours bleu, grâce à un fragment retrouvé dans la fosse du souffleur. Malheureusement durant cetterestauration, on détruisit les machines de scène, dont personne dans ces années-là ne pensait qu’on pourrait avoir un jour l’idée de les utiliser. Les 23 et, la réouverture de l'Opéra Royal se fait sous le haut patronage deJack Lang, alorsministre de la Culture, de la communication et des Grands Travaux, pour un concert spectacle deLa Grande Écurie et la Chambre du Roy, dirigé parJean-Claude Malgoire et intitulé : « Si Beaumarchais m'était chanté... Mozart, Salieri et Rossini à Versailles ». Le concert était organisé par la Direction du Musée et du Domaine national de Versailles et de Trianon et par leCentre de musique baroque de Versailles[9].
Après deux ans de travaux, un concert de réouverture, suivi d'un dîner de gala dans lagalerie des Glaces, a eu lieu le[7]. Des concerts et spectacles sont depuis programmés régulièrement[6],[10] par Château de Versailles Spectacles, la filiale privée du château de Versailles qui exploite l'opéra royal ainsi que lachapelle royale et les grandes eaux diurnes et nocturnes.
En 2020, l'Opéra royal célèbre ses 250 ans d'existence[11]. Des représentations étaient prévues pour célébrer l'événement, mais elles furent toutes annulées à la suite du démarrage du confinement lié à lapandémie de Covid-19 en France[12].
Plusieurs opéras, comédies et ballets ont été joués plusieurs fois dans ce lieu durant les différents siècles.
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